Vendredi 23 Avril 1915 99T «NT Vendredi 23 Avril 1915 LA BELGIQUE ADMINISTRATION ET RÉDACTION 8« Rue Monlagne-de>8iou, S, DUUXGLLE8 Bureaux : de 10 à #7 heures JOS. MORESSÉE, Directeur. JOURNAL QUOTIDIEN LE NUMÉRO : 1Q CENTIMES t. La petite ligne. . % ? . . , . fr. 0.40 i Réclame avant les annonce» . i . . . 1.00 Corps du journal A. OC Faits divers . S.00 Nécrologie 2.00 LA GUERRE 263™* Jour ds guerre j ■ La journée du 20 a été encore moins animée que précédentes sur le front daraf tr. ''Audîfî des secteurs où les hostilités sont d'ordinaire le pkis suivies n'est signalé à l'attention par les communiqués que nous avons publiés hier en dernière heure. Bref, telle est l'insignifiance des opérations épié l'on se croirait plus éloigné que jamais d'événements notables, si la dépêche de Berlin, en attirant hier l'attention sur l'intensité des mouvements de troupes et du trafic de chemins de fer et des automobiles constaté derrière les lignes françaises dans 2a région de Verdun, ne faisait officiellement prévoir que le caLme, à tout le moins entre la Meuse et la Moselle, ne sera vraisemblablement plus de loague durée. Dans l'Est, l'envergure déjà depuis quelques jours très relative de la bataille dans les Carpathes — la seule section du front où l'on continue à se battre — tend visiblement à diminuer encore. Pétro-gTs.d n'y annonce plus que des actions étroitement localisée, tandis que Vienne affirme à nouveau Féchec des récentes et réitérées tentatives faites par les Russes en v»ue d'envahir la Hongrie par les vallées de l'Ondawa, de la Laborcz et de l'Ung, ainsi 3ne de celles qu'ils poursuivent encore pour descen-re le versant méridional des Carpathes en suivant; îe cours de la Cziroka. Cette Cziroka est un petit' cours d'eau qui, parti du sud de Cisna, suit la direction sud-ouest jusque Homonna, où il se jette dans la Laborcz. En tout état de cause, il n'apparaît plus qu'^n résultat décisif dans les Carpathes puisse être immédiatement escompté. D'une part, l'acharnement des récents combats a mis l'endurance des troupes à une trop rude épreuve pour qu'il ne soit pas de\ wra indispensable de leur accorder du répit. D'autre part, on s'accorde à reconnaître qu'à la suite de }a fonte des neiges et des inondations qu'elle entraîne, les moyens de communication sont devenus trop précaires pour qu'il puisse, avant un assez long temps, être question d'imprimer un sérieux développement aux opérations militaires, dans les Bes- kides aussi bien que dans le nord de la Bucovine. +> . SUR MER Alcésiras, 20 avril : Un torpilleur anglais a arrêté lundi un grand vapeur italien pour contrebande de guerre et l'a conduit' à Gibraltar.Copenhague, 21 avril : Les vaisseaux de guerre anglais ont arrêta le navire ÂTMiami, de la Compagnie «• Esh Asiatique », de Copenhague, et l'ont amené à Hull. La cargaison a été déchargée. Le navire venait d'Australie et transportait du café. Athènes, 21 avril : Le gouvernement a demandé au consul grec à Amsterdam des détails sur la destruction dans la mer du Nord du vapeur grec Hellespontos par u-n sous-marin allemand. Il ae confirme qç"> le torpilleur turc Timur-Hiasar, qui s'est échoué prèsv1e Chios, a été poursuivi dans les eaux grecques par un navire de guerre anglais. Au cours de l'attaque d'avant-hier sur les Dardanelles les navires de guerre anglais Renard ©t London ont été endommagés. On annonce que, près de Lemnoa, se trouvent des valeurs de transport des Alliés, arrivés ces jours-ci d'Alexandrie avec des troupes coloniales. Le trafic journalier entre les îles de Lemnos et de Ténédos a été interdit par les Anglais. Amsterdam, 20 avril : Voici quelques détails au sujet de la manière dont s'est produit Le naufrage du Olanda : Le bateau a <v>«iru le dimanche matin sur une mine qui a provoqué une forte explosion, beureuséïfient sans provoquer d accidents de personne. L'eau, pénétrant dans la cale, a fini par remplir la chambre des machines, mais avec one telle lenteur que l'équipage n© dut pas se hâter pour quitter le bord. D«ux chaloupes furent mises à flot pourvues de vivres et de voiles. Deux heures après, un grand vapeur fut aperçu;^ des signaux furent faits à l'aide de fusées, mais sans résultat* ce vapeur ne paraît pas plus avoir aperçu Je drapeau hollandais qui fut hissé et a disparu rapidement à l'horizon. Vers 7 heures, le Olanda a coulé. Les deux obaloupps ont été rencontrées par ;e Onward qui a recueilli 1 équipage. Le commandant du Olanda îoue fortement l'équipage du Onward, mais regrette dp n'avoir pu distinguer les couleurs du ▼apeur qui s'est éclipsé. Copenhague, 20 avril : Les mines flottantes venant échouer de plus en plus nombreuses dans le Skagerak et le Kattegat, l'Amirauté danoise a fait poster des torpillera près de Scha-gen pour surveiller et détruire les mines. Rotterdam, 20 avril : 1 Le vapeur 'Copenhage-n jîst-parti hier soir pour Londres, ayant à bord 471 réfugiés belges, dont 107 Tem-nrftTet 127 enfants. Il transportait-en outre 8 marins anglais et un Chinois de l'équipage du Harpalyce. Ch r is ti a nia,. Dana le nord do la Norvège, la plupart des sociétés locales de navigation à vapeur ont suspendu leur tra-fie par suite du manque de charbon et des prix trop élevés de celui qu'elles peuvent obtenir. Flmsingue, 22 avril : L'Amirauté britannique a de nouveau défendu le transport des passagers par la ligne Zeeland. Le service postal continue. Rotterdam, 20 avril : La ligne Batavier ne pourra pas transporter de voya-g^vrs pour Londres pendant une semaine. fer-rapeur hollandais Ôceaan a été arrêté par un . navire allemand et conduit à Hambourg. -, «a DÉPÊCHÉS DIVERSES Pékin, 20 avril : On oonsadero, dans les cercles chinois, que la note aar>éricaLne auj-a un grand effet, mural suit U^s négtxua-facwis antuelleineiut en cours entr© la Chine et le Japon. La conférence n'est arrivée a -nucun resukat au wurs oms derniers jouir®. Lee Chinois montrent une attitude ferme en ce qui concerne la demande relatave aux chemins die fer du Fou-haeai. de Hanyeh-Ping et du Yangtsé. Le© qrj>estions reilabives à la Mandchoune méridionale sont toujours pendantes, quoique le® Chinois se montrent anxieux d'en obtenir le règlement ; les Japonais tfiw.rut qu'ils a-ttendieint des instructions de Tokio. Dans la réunion tenue hier par la conférence, Lee Japonais ont demandé en Mandchoune orientale des pri vilèges similaires à ceux qui leur sont accordé© en Mand-ehourie méridionale. Les Chinois omit fait remarquer que cette région est « habitée par des tribus nomades avec lesquelles le com- ( meroe est impossible. Ils omit néanmoins manifesté le désir d'établir des débouchés dans des districts plus stables. Las Japonais se sont montrés peu satisfaite, et ils ( ont demandé des mines, des chemins de fer et le droit ' dpémettre des emprunts ; les Chinois ont déclaré être s dans l'impossibilité de leur donner satisfaction. * * * 1 Oetrfagné, 20 avril : ( Un aéroplane autrichien a volé avant-hier au-dessus p de Oebtigné, tirant sur la ville des coups de mitrailleuse. ç L'aéroplane a lancé quedques bombes qui sont tombées z dans les environs de la ville, sans causer de dommages. * * * Washington, 20 avril-: Le secrétaire d'iitat {jour la marine annonce, en ce { qui concerne 1a récente visite- du croiseur américain c New-Orléans à l'île de la Tortue (baie de Californie), v que l'amoral Howard n'a reçu aucune instruction que . ceJl'^ de rendre à l'escadre japonai-se une visite de courtoisie et de faire uim rapport sur ter situation. * F * » Londres, 20 avril : L'aEnbassadeur des Etats-Unis, au nom du gouvernement a^emand, vient de remettre à~^ir Edward Grey, ^ une protestation contre la confiscation du vapeur aile- ^ mand ^raklati ayant à bord des fugitifs allemands. Cette p£ise>/faite au commencement de la guerre, dans les mens do Chine, est considérée par le gouvernement de Berlin comme une violation du droit international. v Dans sa réponse, le ministre sir Edward Grey cons- b tate que le navire a été amené le 2 décembre devant le u tribunal des prises de Hong-Kong et que la cause n'a £ pas encore été jugée. Après que la cause eut été intro-: duite, les débats ont été suspendus sur la demande des q propriétaires, qui se faisaient forts d'établir que le n Paklat ne pouvait pas être déclaré de bonne prise en c se basant sur les stipulations de la Conférence de La Haye de 1907, article 4. Le gouvernement britannique est d'avis que le Paklat est de bonne prise, l'article 4 de la Conférence de ^ La Haye, invoqué par les Allemands, ne pouvant va- e loir en l'espèce, puisqu'il vise les navires, frétés dans un but humanitaire. Le gouvernement anglais estinje que le fait d'évacuer des femmes et des enfants d'^in l fort assiégé peut influencer la ca.pacité de résistance * Ldu fort et ne peut donc pas être considéré oomme./un \cte humanitaire dans le sens de l'article 4. Il lui/sem-KV que le Paklat doit plutôt, être oonsidéré pbmme t-ayàa^t été mêlé à dies opérations) militaire» et q^ie, d^6 t lors, on ne peut pas invoquer le privilège résultant de r l'article «usdi t. IB • * • S Athènes, 20 avril : Trois fortes Recoqiw»es sismiqnïes ont été r^sentips en n Grèce. Le séisme venait la première fois de la direo- P tion d^e Nora et les deux autres fois de pe«He de Thè-h©s. On ne signale jusqu'à présent aucun dégât sérieux. P * d • » j Brindisi, 20 avril Le nayire trren Hieraor, venani dn Pirée et avant à ^ son bord le prince GeotCges dp Gï^oe, p«r arrivé à Bran- n •lisi. Lé prince eét reparti auesitet par l'express pour t, Paris. 01 - • ' • # • C Madrid, 20 avril : ^ M. Dato, président- du eon^pil, est "p^rti pour Bar- *v oeîone. Le président du eon^il inaugnirpra les écoles établies dans les centres ouvriers catalans. ♦ * • Rio-de-Janeiro, 20 avril : 9 Le consul de France a organisé une conférence entre la mission française et les notabilités brésiliennes po:ir {' étudier une série de questions pratiques et surtout la p question des cafés. £ Londres, 20 avril : On télégraphie de Simla (Indes anglaises) que les ® prévision© officielles évaluent les réeoltos d'avril et de r, mai à 10 millions 1/4 de tonnes, contre 8 millions 1/3 • d^ tonnes pour l'année précédente. 3 Certaines autorités estiment que cette évaluation est ^ au-dessus de la réalité, ma/îs en tout cas on pspère que 0j «eux millions de tonnes resteront disponibles pour être fiynort/ps sous le contrôle du gouvernement. ^ ^ Sur les marchés, où la nouvelle récolte commence dé-|h k arriver, on signale une tendance prononcée à la ^ naisse des cours. oî Athènes, 20 avril : p L'armateur hellène de Tyondrei», M. Miehaîines, vipnt r; d'informer le rouvernement grec qu'il met à sa dispo-sit.ion une somme de 120,ono frajics d^tinée à la création d'une école d'aéronautique à Chio. ,f * "_» o / Tromsoe (Norvège), 20 avril : /Un b rise-glace ayant réussi à ouvrir un chenal na.vi- d fgah\e à travers la banquise qui couvre encore la mer " fBlancbé, le port d'Arkhangel se trouve, par suite, ou- <*} vert à la navigation.' GrTce à cette^anœuvre, ce port f1' est devenu accessible un mois ou cinq semaines plus tôt r1 que d'habitude. ^ Un rapport du consul général de Norwège à Arkhan- & gel, adressé au gouvernement norvégipn, annonce que , les autorités russes ont employé l'hiver à mettre p Arkhangel en état dp faire face au trafic considérable Jf. que l'on prévoit ppndant l'été 1915 H à préparpr les voies et moyens d'assurer rapidement la réexpédition at |pt le transport des marchandises importées vers l'intérieur de la Russie. y, i Athènes, 20 avril : Le conseil des minktn'^a a repoussé, comme allant h ra rencontre du traité d'Athènes, l'a d^mand^ formulée , par la. légation de Turquie de fa.ire nommer parle lehHkh-ul-iKlam le mufti d'Athènes qui, a.iix torm.PK du j; braito précité, doit être élu par des muftis des oommu- ï ïnautés musulmianjes de Grèce. | * w * * lil Buca.r^fpfc, 20 avril : lje mora.toriium pour lieo créances dues par les étrangers eit expirant à fin avril est prorogé pour quatre gv mois. <vj] » w * Bucarest, 20 avril : rA T.ja nouvplle ligne ferrée de Ba^rarre à Ohorishtoa, qu dont les travaux de jonction avpc le réispatu ancien sont a»u S la vaille d'être achevés, sera livrée à la circulation die? m-i vçyae?euin8 et die® marchandifiee dans tes premier© jours tir du mois de mai. * * * Ni S Vallorbp, 20 avriil : , Ayant-hipr ont phi lipu T'ecrame-n et la reeon nai-Kwanee de officielle dles travaux pt d-p« inistallarfronis dp 1? lifrn^ co FraRne-ValJorbe, ^n pré^encp de soixante déiéganés en fnti de«s ch-emins d^ f-^r d'5 Parie à 1 von et alaMé- £ da ditr-rra.néA et d'un nombre égal de délégués des che-/ n<i m-ins d^ f^r fédérant sninws^s. — Lpjs délée»4iéfl11 nn!-"<îfllW(pi^é le bon. état, <Ks travaux pu «"•t dyéeidé nue l'exploitation pourrait commencer le- 1er mai prochain. fn. * * » OOl Genève, 20 a.vril : \ ^ Plufiiipfii.TR ^milliers dp colis postaux venant d'ATllema- ni( jpn^, à dprsti,nation dp î'Aménnue, ont été arrêtes à la. \se gare i nt^rna.tionale dp Chiasr#o par les autorités ita- jvér Bennes. Tlkp seront renvoyés en Allemasme, îps gouvernp.- : 1 mente anglais et français ayant dléoiiaré cçîrEs saki- / rig raient W navire italiens q.u»i auraient à bond des mar-Z roi chandiises allemandes. / R)J * * l^ji; Pétrog-rad, 18 avril : j Un déerpt ministériel ordonne la suspension de tonte -nrrp^.nndflnoe. W"raphiqiiP. et téléphonique à la cote rie Finlande jusqu'à, une distance de 30 kilomètres à ( ''intérieur du pays. / Copenhague, 21 avril : La première Chambre danoise a adopté aujourd'hui, sn deuxième lecture, les propositions du gouvernement oncernant uno nouvelle loi constitutionnelle. * * * Christiania, 20 avril : Les journaux anglais confirment la récente nouvelle lu placement d'un câble direct entre l'Ecosse et la vussie. Le cSb'lë passe par la mer '.lu KordÎô'h~£if"®rî-uite^'îâ côte norwégignne au Cap Nord et se dirige ers Alexandrowsk dans la nier Blar che. Il ne sert pro-isoircmeut qu'aux dépêches d'Etat; mais il sera uti- ; isé plus tard pour le service général des télégraphes, j }e service constituera une diminulion de trafic assez ensibîe- pour le câble norvégien étr .li entre Egersund -t Peterhoad, qui transmet actuellement les télégrammes entre le nord de l'Europe et l'Angleterre. *** Péfcrograd, 20 avril : L'Agence Télégraphique, à Pétrograd, annonce qitç ou tes les nouvelles concernant une pr^tgqdun .maladi è n généralissime russe, le grand-dur Nicolas Nicol'aî]^ ntsch, reposent sur des bruits non fondés? Le ffranddue « oérafione sur tqftit ? front et son état de santé est absolument satisfai-ant. Les représentent s diplomatiques russes dans les ays neutres ont été priés de publier cette nouvelle. * * * Londres, 21 avril : Le déb^t des boissons alcooliques a été interdit saroe-i a HaarfJepoôl pendant 17 heures, plusieurs milliers e soldats devant partir ce jour-là nour le front.. * . * # Washington, 21 avril : L'ambassadeur japonais a annoncé que tous les na~ ires de guerre japonais, qui se trouvent à proximité e la côte américaine ont reçu l'ordre de se rendre ans leur port d'attache, à l'exception de ceux qui es-xvent de renflouer l'Asama. Le commandant du croiseur New-Orléans annonce u'i! n'a pas observé la prétendue activité de3 Japo-ais dans la baie de TurtJe; ils étn.ieut simplement oc- npés à sauver l'épave du navire de guerre Asama. * * * Londres, 21 avril : Le sperétaire dp la Fédération des mineurs du Nor-iurr«Kerland a déclaré que le quart des ouvriers se sont arôlés, S. ■Sm'Smi ■!> w r wy ' ++ i FROPOS O'Oi LIEU COMMUE H existe, pour ceux qui aiment à doner leur avis sur rate s choses, un certain nombre de phrases toutes fai-*s, q'ui ne veulent pas dire grand'ebose, mais qui cou-?nt les rues parce qu'elles ont une apparence de pro->nde»ur et qu elles sont faciles à giioaeer dans la conver-i-tion.00 sont les ltieux communs qui, diepiids ces dix dern/ier® iois plus encore qu'avant, font d-es victimes et dont le U'blic ne se défie pas assez. Tout le monde a certainenDent prononcé ou entendu rononcer depuis août deraier inné phrase- dans le genre e eelîbe-ci : « Il est inconeevaible qu au XX® siècle, au egré d.ie civilisation» où est arrivé le monde, dee peu-l''S pudt.s6/eaat encoi-e se faine la guerre-. » Moi-même, j'ai sans doute, comme tout l'e monde, pro-oncé du bout des lèvres cet aphorin j. 'e. Peu à peu tou-ifois, je me suis avisé qu'on pouarato tout aueitii bien, >mme il amvo naturellement pour ce genre de pen--c-s faciles, retoumer tout à faat lie -sens) de la phrase, t. fie demander pourquoi au XXe siècle. Les peuples ci^ ilisés de l'Europe, brusquement, cesseraient de se dre la guerre. Au premier abord, évidemment, la phrase dont le sens ït ainsi complètement modifié parait panadoxiale jus-2 a l'absurdité. 0n> y -répondra aui nom de la- morale et ■} la justice. On invoquera le sixième commandement : Tu ne tueras point » et l'Evangile : Bienheureux sont s pacifiques parce qu'ils seront appelés fils de Dieu. » n aura raison. Il n'est même pan discutable qu'au >int dé vue moral et religieux, la guerre soit une mon-ruosoté. A ce point de vue, tout argument idéaliste a ^rtainement une valeur. La morale religieuse ou sim-ement humaine condamne La guerre comme tout ho-îcide. Par là elle est inconcevable, non seulement au-urd'hui, mais toujours. Si l'on considère la question du point de vue- maté-^î- ^ Pm'tî.<3u'eJ, ^ ^ cet tout autrement, et l'on est )hgé d arriver à dJantres conclusions. Tout d'a.boid — pour ne pas étayer 1e raiisonnement i-r une base fausse — la guerre est faite par l'homme . dépend de l'homme. Il faut dtonc tenir compte avant put du caractère de l'homme.. Or, le désir de la guerre it dans son sang depuis toujours. Le sentiment belîi-reux tient dans son ceeur une place aussi grande que wnour. Il a Mru Famour poai.r créer et perpétuer'la ce. Il a fallu la guerre de temps en temps pour la sai-jp.r, la renouveler. Aux pnemiers temps du monde, d'après la Bible — qui rant d'être un livre religiienx est un livre humain — 3.ïn tuait A bel. «on frêne, et rompait ainsi la paix par 1 homicide. De puisions, aucun pays ne peut se vanter avoir été pu-r die crime ou de guerre,-même aux heures intense civilisation — pas plus au siècle de Périclès l'au siècle d'Auguste ou de Louis XIV. Périclès, l'ar-?an de la grand/enr et de la beauté grecque, préparait gupme; Auguste avant bâti ]«> bW-être <le Rome sur giienre: Louis XIV agrandissait les limites de la civi-»ation française par la gu,e,n^e. La Grèce, Rome, la -ance powAlaitent pourtant comme nous de grands' lilosophps. Elles savaient aussi bien que nous que la le.rre «st inhumaine, que la morale et 1^ -nelioion inter-sppt tout homicide, et comme nous croyaient avoir teint anj sommet de la civilisation. Pourquoi faisai^nt-pll^s la guerre ? Parce que tout les ->ou«?a it. l'intérêt et l'insHnct, parcp que pratiquement l'e était un moyen d'acquérir la puissance et le bien^ re, et surtout pa^e qu'elle ne révoltait pas leur ca-etenp d hommes civilisés. S'il «p trouve dans une nation un homme pour friP,T n «semblable, c'est qw l.f désitr de foeir subsiste, en iuii <»r« la natioi) est eflpabie de faire la anreirre, ni civile qu'elle soit. lad faculté de tuer a d'aiLViirè pmrj <tit> ose h voir nv»c la eirilwation, pirisque la emliratioti elqaw oom-plM^ qu'elle soif,, n'arrête pn» la criminel é.. Au point de vue humain, il n'est dorao pas éton-Jit ou une puieirre se dAchaîn® eneore h notre époq.u'» D'à,utre part, ooiDistitwé comme il l'ent, l'Etat exi^e là erre. La raison en a été donnée le plus clairement pos->1p par Montesquieu : C Entre lc.3 sociétés, dit-il,, le dirait die défense natu [te entraîne quelquefois k. néoe,ssi.té d'attaq^U'ei' lore-'un peuple voit qu'une pluis longue paix mettrait un we pu état die le détmmro et qiue l'attaque est <k.ns ce >ment te seul moyen d'empêcher cotte diesteno ►n. » (1). Et ceci deviendra de plius an, plus vrai, C'eet l'avis d;o etzsche quand il dit : « Quelle que eoiit, la part que prennent dans la n pran-politique » l'utilitarisme et la vanité d s individus mne des pemple», la foroe la, phts vivace qui tes pousse avant eet le besoin de puieeance, qmi non semleiment ns l'âme des princes et dee. puissants, mais encore et □ pour la moindre part dan® les coiuches iniériejui'os ' , peuple, u jaillit de temps on temps de sources icé- 1 isables. s (2) j'heuire revient toujoiire à nouveau, l'heure où les i «ses sont prêtes à sacrifier leur vie, leur fortune, leur iseienee, leur vertu, pou,r se créer cette jouisàajioe ' «Jrieiuire et poiir régner en nation victorieuse et tyran-luememt arbitraire sur d'autres nations — on du moam a ' figurer qu'elles régnent. Et voilà probablement la < "ité, si paradoxale qu'elle paraisse. 'lus les peuples s'organiseront suivant des formules i ides et plus ils deviendront civilisés, plus ils rccoure-ît facilement aaix armes, car c'eet alors qu'ils accorde-it le çl/us d'knpartamce à la vie et à la paiissanco de 1 r nation. ^e reste, o'esî ma boau râveL.. Jean Lazare!. 1) Eeprit des lois. l'< 2) Aurore. Alph. 13âl COMMUNIQUÉS OFFICIELS Berlin, 21 a\TÎl (Officiel) : Oh a dernièrement constaté plusieurs fois la pr< sepee de sous-marins anglais dans le golfe alleman de la mer cTii Nord. Nous les avons attaqués à'dii ferentes reprises. Un sous-marin ennemi a été cou! îe 17 avril. Il est probable, mais pas tout à fait ce: tam, que d'autres ont subi le même sort. «■ * * Berlin, 22 avril (Communiquè officiel de midi) Théâtre occidental de la guerre. Au sud du canal de La Bassée, au nord-oues d'Arras, nous avons fait sauter plusieurs mine avec succès. Dans l'Argonne, ainsi qu'entre la Mei se et la Moselle, il y a eu de violents combats d'aï fcillerie. Après un feu en rafales, les Français on attaqué cette nuit dans la partie oue-st du bois L , Prêtre, mais ils ont été repoussés; leurs perles son : des."Sur le penchant nord du }Tgrtina.nnswe: lerkopf, nous avons détruit hier un point d'appu ennemi et, le soir, nous avons repousse une attaque Théâtre oriental de la guerre. Pas de changement. » * • Vienne, 22 avril (Communique officiel d'hier) Dans les Carpathes, l'ennemi, après avoir sufc de fortes pertes, a cessé depuis quelque temps d'at taqaier dans les principaux secteurs, surtout dan ceux qui protègent les meilleures voies d'accès ei Hongrie et les vallées d'On.dawa, de Laborcza, e d'U-n-g. A côté de ces principales lignes d'offensive dans le « Waldgebirge », entre les vallées de La boreza et d'Ung, de gros effectifs ennemis ont d> nouveau essayé de forcer notre front. Ils espéraien ainsi pouvoir tourner nos positions des vallées e des hauteurs voisines, après avoir tenté en vain d< les prendre de froait au prix d'énormes sacrifices C'est ainsi que des combats acharnés, qui ont doir plusieurs jours et plusieurs nuits, se sont dévelop pés dernièrement dans la vallée supérieure de 1« Czirka, près de Nagypolany, et dans toute la ré gion des sources de cette rivière. Sur cette parti* du front, les violentes attaques des Russes ont auss fini par avoir le même sort que toutes leurs attaque précédentes. L'ennemi cessa son offensive après avoir perdu des milliers de morts et de blessés e 3,1300 soldats non blessés qui sont tombés en notr< pouvoir. Quant aux nombreuses nouvelles, mêm< officielles, annonçant à l'étranger des succès russe; au coûts des lents combats des Carpathes, il nou; suffira de faire remarquer que, en dépit des effort: et des grands sacrifices des Russes pour s'empare du défilé d'Uszok, cette position est restée entière m?lt ^ n0itr<p pouvoir, et cependant l'ennemi lui même l'a toujours considérée comme le but princi pal immédiat de son offensive. Sur tous les autres fronts, combats d'artillerie La situation est restée partout la même. * * * CorotaTrtmopîe, 21 avril (Officiel du grand quartier général) : Dans le Caucase, rien d'important à signaler. Hier 2 çroiseurs cuirassés ennemis ont tiré de loir et par intermittence plus de 100 coups sans s>uccè? contre nos batteries des. Dardanelles, qui n'ont pa; jugé nécessaire de répondre. Les Anglais qui campent au sud d'Ahvas ont éti attaques par nos troupes le 12 avril au matin et, après un combat qui dura jusque dans l'après-midi, ont été obligés de se mettre à l'abri de leurs retranchements. Nous avons canonne quelques autocanotj et en avons atteint deux. Nous avons eu f tué et tf blessés. Les pertes de l'ennemi ne sont pas encorc connues. **» Constantinople, 21 avril. (Officiel par l'Agence Mili) Lee nouvelles publiées par des correspondants étrangers à Sofia, disant que la flotte des Alliés aurait débarqué 10,000 hommes dans te golfe de Saros, sont dénuées de tout fondement. Nous sommes autorisés à déclarer formellement que non seulement 10,000 hommes n'ont pas été débarqués, mais encore qu'aucun soldat ennemi n'a pris pied jus-qu'à présent sur la côte du golfe de Saros. Les informations dos correspondants à Sofia sont donc du domaine des inventions répandues par des journa listes à court de copie. — / Voir la suite en 3° page sous la rubrique « Affiches, arrêtés et avis allemands n — . Communiqués des armées alliées m. Paris, 21 avril (Communique officiel de 15 hetil -es) : J Canonnade assez violente dans la région d'Ar--as.Entre la Meuse et la Moselle, nous avons à 7 leures du soir, repoussé deux contre-attaques aile/ nandes dirigées contre la ligne de tranchées que ious avons prise le 20 avril. ' # * * Paris, 21 avril (Communiqué officiel de 23 heu-■es) : En Belgique, on signale une attaque contre les xanchées conquises par les Anglais au point 60 jrèsVde Zwartelen, /Elle a été repoussée. En Chuapagne, les Allemands ont tenté d'atta-juer près"3e Ville-sur-Tcurbe, mais notre aitijle-ie les a empêchés de sortir de leurs lignes. Dans l'Argonne, près de Bagatelle, attaque pu-emexit Tccale, mais néanmoins énergique, qui a été :nrayée par notre feu. Entre la Meuse et La Moselle, nous avons repoussé plusieurs attaques d'importance différente et loiit quelques-unes n'étaient que de simples reoon-laissance : une dans le bois. d'Ailly, cinq dans le >ois c^Motjxaare et une dans le bois Le Prêtre. Nous avons attaqué au nord de Flirev et avons >ris une tranchée allemande. Ncvus nous y sommes nstallés et l'avons reliée avpc celles que nous avions onquises précédemment. Nos gains des .derniers .jojarg, comprennent une tendue' dè" Front de 700 mètres. En Lorraine, comEats î'artîîfcrïe. avons repousse une attaque preparee par une violente canonnade. ^ Des aviateurs belges ont jeté des bombes sur ■ ' l'arsenal de Bruges et le champ d'aviation de Lis* d 3eveghe. - Darrs îa YVoëvre, nous avons bombardé le quar-é tier général du général von Strantz et le village de '- Couvais ainsi que l'usine électrique de Lôrrach,dans le grand duché de Bade. * * » Pétrograd, 20 avril (Communiqué officiel dû grand état-major général) : j. Le 18, dans les Carpathes, nous avons repoussé g des attaques ennemies caractérisées par des fusil-lades et par le jet de gTenades à main ; ces attaques étaient faites contre nos positions à l'est de Tele-t poez et de Polen. e Dans la direction de la Strij,l'ennemi a entrepris, £"* sur une colline près d'Oravczik, une attaque qui a réussi tout d'abord. Vers le soir, pa.r une contre-• attaque, nos troupes ont repris la colline, après un combat acharné. Nous avons fait un nombre de prisonniers qui n'est pas encore établi. Le 18, près de Rozanka, nous avons fait sauter une mine sous une tranchee allemande. Immédiate* ment après l'explosion, notre infanterie a attaqué la position ennemie etnous l'avons occupée. Nous ; avons fait environ une centaine de prisonniers et 1 nous avons pris 4 mitrailleuses et um minnenwerfer^ J ) Dépêches diverses » Lycm, 21 avril ; On mande de Paris au ti Nouvelliste» que l'artillerï« ; française se sert d'un nouveau projectile contre las di-t jigèables. Ce projectile, au lieu de percer simplement j. enveloppe du ballon, y produit de grandes déchirur rea. * K * Londres, 21 avril : Lee mineurs an^laia ont décidé aujourd'hui de 86 - mettre en grève si les patrons n,e leur accordent pas t une augmentation de salaire de 20 p. c. Cette nouvelle a émotionné les propriétaires des charbonnages, qui , 031:4 déclaré que la ffrève devait être évitée à tout prix, ' Sxt 81'e,t,r du. I'a-V! de Galles venait à lui faira J nétaut, la flotte britannique serait bientôt immobili-5 sée. Les ouvriers mineurs, eux, font ressortir que les pro-j. pnétairea de mines réalisent dps bénéfices énormes et - ??!?' jw suite, 1 augmentation de 10 p. c. qui ]<*ur avait > a-ecorciéô est insuffisante. Un des chefs ouvriers a - déclare qu il faL.ait craindre des complications sérieu-» se»^81 propriétaires ne cédaient pa«. ! !e de 111 ?"'6rr«. I' 'Vr.iir aiité a commandé . 15 millions de tonnes livrables endéane un an, alort . qu elle commando 1 1/2 miUion de tonnes en période ordinaire. • • Londres, 21 avril : Le président de l'Association anglaise de football art nonce qu il n y aura aucun, match pendant la durée di la guerre. # * » Londres, 21 avril : Le Comité qui surveille les chemins de fer anglais pour compte dé 1 Etat a décidé que les sociétés n'emploieront plus d hommes aptes au service militaire. Le Comité permet aux sociétés d'engager des femmes. « * » Rotterdam, 21 avril : Plusieurs aviateurs allemands oint survolé la côte an-1 Ç^'se. L un d eux s'est dirigé par Deal vers l'intérieur du pays, au côté de Faveisham. Il a été bombardé, maia n a pas été atteint. Il a jeté d^s bombes par intervalles. eux autres aéroplanes ont survolé Sittingsburn et se sont diriges v€rs Canterbury, poursuivit en vain par plusieurs aviateurs anglais. Çn biplan allema-nd a survolé Sheernees et s'est éloigne du côté de la mer, sans avoir jeté de bombes. 1 * * » Baie, 21 avril • Une patrouille a découvert, dans îe Hardtwaîd pr& de Ottmarsheim, les cadavres de deux aviateurs fran-*««. Ils ^ gisaient sur leurs appareils, vraisemblablo-: ment cfeja depuis quelques jours. C'étaient un lieuto-nant et un sergent appartenant sans aucun doute à 1 escadrille qui a jeté des bombes sur le champ de manœuvres de Neuenburg et qui avait été bombardée les canons allemands. Les deux aviateurs avaient ét4 blessés et leurs appareils portaient de nombreuses trar cas de balles. ^Bordeaux, 20 avtril : Jfj premier navire français qui ait passé par le canal j 5e 1 anama est le vapeur Saint>-André, du port de Bor-, amxi. . vaPeur de 7»800 tonnes venait de Nouméa et de lahiti, se rendant à Bordeaux. Son capitaine écrit pi suiPt de son passage dans le canal : — Les écluses fonctionnent merveilleusement. Les premières, celles de Miraflorès et de Pedro-Miguel ont élevé le navire à 29 mètres au-dessus du niveau du Pacifique. Puis vient le passage de la « Culebra », qui o étend sur un parcours de 9 milles, mais où, à deux /[ endroits différents et sur une longueur de 200 à 300 mè-î très, on trouve juste la largeur du navire. Les éboule-r monts sont assez fréquents, mais vite déblayés par d© puissantes suceuses. ; Six milles avant d'arriver à Colon, sont situées les /trois écluses consécutives de Gatum qui remettent le j navire au niveau de l'Atlantique. On les franchit en / £1X "?1Tlutes. Il faut dix à douze heures pour aller du ( Pacifique à 1 Atlantique. » # w « Bâle, 20 avril : interviewé par un rédacteur de la « Trilmna i M. Mo t. ta, président die La Confé-déra/ti on h-eiliv épique, tmsk spre que La neutoalit.é de La Confédération est absolue: si La Suisse so^epaHalt d'é Cette striato eJle serait, irréanédiiablement perdue comme nation indépendante et se résoudrait dans les difféi'entes nationalités qui la composent. Je sais, a ajouté M. Motte, : on a dit q*ue nous avions un ferai té avec l'Allemagne contre l'ocmpation italienne du TeeîÊri eit un autre traité avec l'Italie comLre l'occupation allemande de la vallée du Rhin • mai® je donne ma i parole d'honneur qu'un tel traité n existe pas et ou'il n'exista jamais. On a dit également qu'en cas die guerre entre l'Italie et l'Allemagne, nous laisserions l'armée aldemandc traverser notre' territoire vers Chiaeso ; ceci est une mau- ^ vai'Se pLaisanteriew A aucun moment de notro histoire les rapporte italo- \ euisses n'ont été aussi cordiaux et s il y eut à Berne et •: à Rome des moment® difficiles, ils ont aujourd'hui com- I I>Lètement disparu ainsi que tout malentendu. Quant aux bruit© relatifs à des initiatives tec-dant à la : paix q<ud seraient venues de_ Berne-, ils sont de pure fan-iaiisfie. Nous désirons la paix, nous serions heureux d^ la provoq.ueû', mais une tentative actuelle dans ce' s' serait une pure folio et le gouvernement suisse n'a f :. aucune démarche qui ait pu paraître suspecte. L'exemple de ce qui est arrivé au pape nous a dominé des raisons de penser que parier de paix maintenant serait ingénu.

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