La Belgique nouvelle: journal quotidien indépendant

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s.n. 1915, 11 Juillet. La Belgique nouvelle: journal quotidien indépendant. Accès à 16 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/542j679x5h/
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1<re Année.—No. 7 Dimanche, 11 Juillet 1915 La Belgime Ambelle abonnements: Ro^aum Uni. Continent. 1 an 8 sh. 10 îr. 6 mois 4 sh. 5 îr. 3 mois 2 sh. 6d. 3 îr. On s'abonne : 43, CHANCERY LANE, LONDRES, W.C. Tout cc qui concerne la Direction ou la Rédaction doit être adressé à Mr. HENRY WYERS, Directeur. Téléphone : Holborn 212. "Plutôt mourir de franche volonté Que du Pays perdre la Liberté." abonnements: Royaume-Uni, Continent. 1 an 8 sh. 10 îr. 6 mois 4 sh. 5 îr. 3 mois 2 sh. 6d. 3 îr. On s'abonne : 43, CHANCERY LANE, LONDRES, W.C. Tout ce qui concerne l'Administration ou les Annonces doit être adressé à Mr. JEAN EVRARD, Administrateur. Le Numéro Hebdomadaire: Royaume-uni, 1 Penny; Continent, 15 Centimes. Nos Soldats Lorsque, voici bientôt un an, le tocsin sonnait dans nos villes et villages, et que, par toutes les routes, nos jeunes gens se hâtaient vers Liège et la vallée de la Meuse, nous avions tous le sentiment que de grandes choses allaient se passer, qu'une ère nouvelle s'ouvrait pour la Belgique. L'enthousiasme régnait partout. Par milliers, les volontaires se faisaient inscrire et bientôt ceux d'entre nous qui n'étaient plus en âge de porter les armes éprouvèrent comme un sentiment de honte. Ceux qui, si souvent avaient recourra aux trucs les plus compliqués pour éviter les corvées dominicales de la garde civique, regrettaient leur mollesse et faisaient des démarches afin de pouvoir reprendre l'uniforme qu'ils avaient jadis été si heureux d'abandonner. On rougissait d'être en " pékin " et de devoir assister en spectateur inutile à la prise d'armes de tout un peuple. Bientôt nous arrivèrent les échos de la canonnade de Liège. La résistance obstinée de nos forts, les pertes énormes des Allemands, puis les récits des atrocités et des horreurs commises par les hordes du Kaiser augmentèrent encore les regrets de ceux qui ne pouvaient jouer un rôle dans le grand drame. D'heure en heure l'idée que nous nous faisions de ia position et de la force de notre pays allait se modifiant. Au début, les gens sages ne pouvaient se faire à la pensée que la Belgique allait être héroïque et moins encore à celle que son héroïsme pût être efficace et exercer une influence sur les destinées de l'Europe. Mais bientôt les nouvelles de Liège nous enthousiasmaient au point que nous tombions dans l'excès opposé et que ceux qui s'étaient montrés les plus timides finissaient presque par croire que notre petite armée allait seule pouvoir arrêter l'ennemi sur la Meuse assez longtemps pour permettre aux Français et aux Anglais d'arriver et de commencer sans retard la poursuite des Allemands vers les bords du Rhin. Hélas ! La déception fut grande lorsqu'on dut se rendre à l'évidence et admettre que nos Alliés ne pouvaient pas venir aussi rapidemment à notre aide. On avait abusé des nouvelles optimistes. On nous avait menti un peu, sans doute parce qu'on le croyait nécessaire pour le maintien et l'exaltation de notre foi, aussi lorsqu'on apprit le sac de Tirlement, puis de Louvain et enfin lorsqu'on sut que les Allemands étaient aux portes de Bruxelles, ce fut pour beaucoup la stupeur et le découragement. Mais nos soldats, eux, ne connurent jamais ces sentiments - là. D'emblée ces milliers de jeunes gens généralement habitués à une vie facile, s'étaient transformés en héros. Eux, qui n'avaient jamais pu | supposer qu'ils seraient appelés un jour à faire la [ guerre, s'étaient adaptés avec une étonnante rapidité, I à la situation nouvelle. Ils se battaient comme ne I s'était jamais battue l'armée la plus aguerrie. Quand I il ne fut plus possible de résister à l'avalanche, ils se I retirèrent vers le Brabant ou la Province d'Anvers au i milieu de difficultés qui' eussent pu paraître insur-I montables. Ils ne laissèrent que de rares prisonniers B' aux mains des Allemands ; ils emportèrent leurs i armes et leur matériel. L'arrière-garde résistait Kconstamment à l'ennemi qui la harcelait. Cette I retraite fut une chose inouïe, épique. La vaillante I population rurale se montra aussi admirable que I l'était notre armée et fit des prodiges pour diminuer I les souffrances de nos soldats, pour les réconforter, pour I maintenir leur courage et renforcer leur confiance dans I les prochaines revanches. Ce peuple fut digne de I cette armée. Nos soldats étaient quarante mille contre deux cent F mille. Us avaient, pendant dix jours, arrêté l'in-r vasion. Ils avaient permis à la France de mobiliser son aimée, à l'Angleterre d'organiser le débarque-| ment de ses premiers contingents et ils avaient j infligé à l'agresseur des pertes énoimes. Près de t cinquante mille des meilleurs soldats allemands ont I trouvé leurs lembeau sous les murs de Liège. Et I c'est sans doute cette résistance imprévue qui a [ surexcité la rage des fauves teutons au point de leur § faire perdre tout ce qu'ils pouvaient avoir de raison. K Un adversaire digne de nos héros aurait admiré leur B courage. Les Allemands, eux, n'ont vu qu'un motif : de haine contre le petit peuple qui avait osé leur I résister. Us se sont vengés sur d'inoffensives poj ula-[ tions des pertes que leur avait infligées notie armée et ; la conséquence de leurs agissements est que l'Alle-( raagne aujourd'hui est vouée, pour des siècles, à K 1 exécration du monde civilisé Liège fut, pour nos soldats, le début dans la voie K glorieuse. Haelen, Aerschot, Diest, Perck, vinrent K ensuite. Les IJhlans, les Hussards de la Mort, la K Carde, tous les corps d'élite de l'armée allemande, y B furent cruellement décimés. Le drapeau sinistre eles I |iussards de la Mort fut enlevé par nos héros. L'ava-I lanche obliqua, s'écarta d'Anvers et les troupes allemandes durent se borner à prendre Bruxelles que personne ne défendait. Pendant des semaines, nos troupes, vaillantes et infatigables, enfermées dans le camp retranché d'Anvers, opérèrent de glorieuses sorties, refoulant partout l'ennemi, aidant puissamment l'offensive de la Marne. Alors, les Allemands qui avaient semblé dédaigner Anvers dans leur hâte d'atteindre Paris, décidèrent de se débarrasser définitivement d'un adversaire qui continuait à leur faire tant de mal. Ils installèrent leurs gros canons à des endroits depuis longtemps préparés par leurs espions. Le béton de nos forts s'émiettait sous le choc eles obus formidables, les coupoles s'effondraient. Mais, jusqu'au bout nos soldats tinrent bon. Ils ne se retirèrent que lorsque la résistance était devenue depuis longtemps impossible. Elle fut à la fois épique et lamentable cette retraite d'Anvers. Laissés à eux-mêmes, presque sans chefs, nos soldats marchèrent et marchèrent, harrassés, épuisés, en haillons, soutenus uniquement par l'ardent désir de rejoindre les armées alliées, pour combattre encore et pour vaincre enfin. Une fois de plus, l'ennemi ne fit que de rares prisonniers. Ceux des nôtres qui ne purent se retirer vers le littoral préférèrent se rendre aux Hollandais. Ici, il faut rendre hommage à la vaillance de nos amis anglais . Ils sont arrivés trop tard à Anvers, certes, mais ils ont réalisé des prodiges d'héroïsme et d'habileté pour couvrir la retraite de notre armée et lui permettre de gagner le littoral et kr France. Et il faut aussi souligner la seconde des grandes gaffes de l'état-major allemand, ne fut-ce que pour démontrer — ce qui est superflu désormais, il est vrai — que la stratégie teutonne n'est pas plus infaillible qu'aucune autre. Les Allemands pouvaient et auraient dû occuper la ligne Gand-Bruges-Ostende, avant de se lancer à l'assaut d'Anvers. Ils auraient ainsi fait prisonnière toute notre armée ou l'auraient obligée à se réfugier, avec le Roi, en Hollande. Ils avaient déjà commis la lourde faute de s'avancer contre Liège avec de l'artillerie de campagne. En laissant à l'armée belge l'occasion de la retirer d'Anvers vers le littoral, ils ont donné une preuve décisive de l'incapacité de leurs grands chefs. Ce n'est pas un Joffre, un French qui aurait commis de pareilles erreurs. Malgré la chance inespérée de la retraite d'Anvers, on pouvait croire notre armée définitivement épuisée, à bout de forces, complètement désorganisée. Et c'est alors qu'on vit le plus extraordinaire des prodiges. Cette armée inimaginablement en déroute se ressaisit soudain, au contact des armées alliées, se réorganise avec une extraordinaire rapidité et, formidable, fait face à l'ennemi, résiste et vainc. Les Alliés n'ayant pu venir la joindre, elle est allée joindre les Alliés. Cette armée qui, depuis des semaines, n'avait, sauf le court arrêt à Anvers, cessé de battre en retraite, qu'on croyait vaincue, écrasée, démoralisée, a fait ce miracle ; la victoire de lèYser. Car ce fut une victoire, une des plus belles et des plus décisives de cette guerre, et elle fut due à nos soldats, à nos soldats seuls, puisqu'encore une fois les secours n'avaient pu arriver à temps. Mais il avait suffi aux nôtres, pour que leur fatigue s'évanouisse et pour que leur courage se redresse, de savoir qu'ils n'étaient plus isolés, abandonnés, que les Alliés étaient là, qu'ils pouvaient, qu'ils allaient venir. La bataille de l'Yser doit être comptée au nembre des plus beaux faits d'armes de tous les temps. Elle sera éternellement la gloire des Belges. Depuis les jours où, au prix d'un héroïsme surhumain et des plus sanglants sacrifices, elle arrêta net l'avance des Allemands sur Calais, l'armée belge ne s'est pas reposée. Elle put se réorganiser, se rééquiper. Une artillerie nouvelle, un corps d'auto-canons et d'auto-mitrailleuses la renforcèrent considérablement. Les recrues nouvelles arrivèrent par milliers et purent être rapidement instruites dans les camps mis à la disposition du gouvernement belge par la France. Si bien qu'aujourd'hui, après onze mois de lutte sans trêve contre un ennemi formidable, elle est plus forte, plus vaillante, plus nombreuse et mieux organisée qu'au début de la guerre. Toute cettejréorganisation s'est faite sans que notre armée eût cessé d'être en contact avec l'ennemi, de combattre, voire d'attaquer. Et la voilà, robuste, bien entrainée, pleine de foi et de courage, qui attend avec impatience l'heure de la grande offensive, de l'attaque enfin définitivement victoireuse. Et l'heure viendra, l'heure est proche. En attendant le cœur de tous les Belges est avec nos vaillantes troupes. Tous, nous sommes, à juste titre, fiers de rçotre magnifique armée ; nous savons que bientôt elle nous donnera l'occasion de l'admirer davantage encore. Nous savons qu'elle contribuera, pour une large part, à la délivrance de la Patrie, qu'elle jouera son rôle élans la victoire finale. Et, alors, en nous réjouissant du triomphe de la civilisation sur la plus abominable des barbaries, nous nous dirons, et le monde civilisé tout entier le dira avec nous : " Sans l'armée belge, que serait-il arrivé ? " Comparaisons Il en est qui s'imposent, sans même qu'on y pense, entre les inelividus, et aussi entre les dates. Ces jours derniers, un journal signalait une chose charmante. Dans une ambulance, pas très loin du front belge, une jeun« femme s'activait à disposer des lits, à stimuler ses aides. Les blessés étaient nombreux. A un moment donné, on en vit entrer un, un sous-officier, que soutenait, que supportait, un officier solide et de haute taille. Ce dernier conduisit son patient vers un lit où on l'étendit. La jeune femme affairée n'avait rien vu. Tout à coup, cependant, elle leva les yeux, rencontra le regard de l'officier débarrassé de son vivant fardeau. Us se sourirent sans mot dire et chacun s'en fut, sans perdre de temps, vers d'autres besognes de sauvegarde. La jeune femme, c'était notre admirable et touchante petite Reine, l'officier, c'était le Roi Albert. Les Belges — fussent-ils républicains de principe— sourient avec une fierté émue quand ils lisent de ces choses. Et d'aucuns se demandent : Voilà ce que fait notre couple royal, voilà l'exemple que donne celui qu'on a appelé le Roi sans territoire. Que; nous racontent donc les tenants de l'autre, de celui que la noble riposte d'une petite fille a nommé l'empereur sans honneur ? Celui-là se précipite d'un front à l'autre, de Lorraine en Prusse Orientale, et de Flandre en Galicie. Juif Errant des champs de bataille, cherchant dans le gaspillage des vies une revanche à l'échec de ses rêves de conquête. On assure qu'il a plusieurs sosies qu'on promène en des lieux divers, si bien que ceux qui ' seraient tentés de lui faire expier le crime d'avoir déchaîné cette guerre monstrueuse — il y en a certes plus d'un parmi ses fidèles sujets — ignorent s'ils se trouvent en présence du Kaiser véritable ou d'un figurant de rencontre. Il n'est pas besoin, chez nous, que le RoL prenne des remplaçants dans la crainte d'un attentat possible, et celui qui oserait un tel geste n'attendrait pas longtemps son châtiment... Que dit-on encore de Guillaume II ? Qu'il bluffe, l'incorrigible, en proclamant qu'il pourrait, s'il voulait, signer la paix demain. Il ne veut pas, na ! Il épuise son peuple pour obtenir une paix plus profitable. Comprenne qui pourra. Quand ses sujets auront changé leur dernier sou métallique contre de mauvais assignats, il lui restera toujours, à lui, la ressource des fonds qu'il a fait déposer à l'étranger... Oue fait-il encore ? Il se chamaille avec son fidèle Allié "... Il aime le théâtre. Quels furent donc, en ces derniers mois, ses gestes historiques ? La somme en est maigre. Nous savons qu'un jour il faillit détaler, la présence d'esprit lui ayant manqué, à la vue d'un groupe de soldats français qui s'approchaient en le regardant. Il fallut le rassurer en lui certifiant que c'étaient des prisonniers... C'est tout. Et l'Impératrice, la bonne dame qui enseigne la morale domestique au nom du principe sacré des quatre K : " Kinder, Kleider, Kirche, Kuche " (les enfants, les vêtements, l'église, la cuisine) en lequel se résume pour elle le credo féminin ? Que fait-elle ? Hélas, on n'en dit rien, et pour elle, c'est bien le pis qu'on puisse faire. Trop de modestie, Madame ! Quant au Clown Prince, ce fantoche se- livre, jusqu'en ses quartiers généraux, à une noce indécente, et sa femme réclame le divorce. La vertueuse Allemagne sera bien gouvernée ! En attendant qu'il succède à son papa, cet inconscient fait annoncer que pour le 4 Août, au plus tard, il fêtera l'anniversaire eîe l'ouverture des hostilités en perçant (comme un abcès ?) les lignes françaises avec son armée de l'Argonne. C'est bien aimable à lui de prévenir l'adversaire, qui le rçcevra comme il convient. Tout de même, ce gosse malfaisant ferait bien de se rappeler l'histoire de la peau de l'ours. A ce propos, nous aurons bientôt à" célébrer un autre anniversaire, d'une signification tout à fait réconfortante. C'est celui du 24 Août. Cette date ne vous dit rien ? Attendez... On a arrêté dernièrement à Paris le chef d'une équipe d'espions teutons, qui dirigeait un hôtel de premier oreire. C'est ainsi qu'on a su que ce personnage avait reçu mission de préparer pour le 24 Août dernier, un grand banquet officiel, qu'aurait présidé le Kaiser après son entrée triomphale dans la Ville Lumière. Le potage a dû refroidir depuis lors... Vous voyez à quel point les Boches ont le génie de l'organisation : ils avaient littéralement tout prévu, tout... sauf la bataille de la Marne. La morale de ces petites comparaisons, c'est que, de la Kolossale Allemagne et de l'infime Belgique mutilée, c'est celle qui a le plus souffert qui a le droit d'être fière sans réserve, de ceux à qui le destin a confié la garde de l'honneur national. C'est une consolation, tout de même. Les grands Souvenirs Dans quelques jours la France commémorera la première des grandes dates de la Révolution française, celle dont elle a fait sa solennité nationale. Anniversaire glorieux et douloureux à la fois, puisque la nation en armes voit une partie de son sol occupé par la surprise d'un agresseur en qui s'incarnent les préjugés despotiques de la pire politique de réaction. L'agression germanique, c'est l'essai d'oppression par la violence et la peur, puissances qu'on croyait périmées, du principe du droit divin étendu à tout un peuple enivré de sa force matérielle. L'Allemagne dominant l'Europe et le monde, imposant à tous ses volontés, sa kultur, son optique sociale : rêve absurde qui n'a pu éclore que élans le cerveau congestionné eles pédants d'Outre-Rhin, incapables de comprendre que le temps est passé où l'on pouvait violenter les-peuples sous prétexte de les régénérer. Au temps de l'hégémonie romaine, il pouvait y avoir profit pour les contrées conquises à vivre désormais sous l'hégémonie de la Pax Rcmana. A notre époque, quel est l'homme sensé qui oserait imaginer la possibilité de substituer la kultur germanique à la civilisation latine et de remplacer la liberté anglo-saxonne par la liberté telle que l'admettent les Teutons ? Chaque peuple a, par toutes les souffrances que lui coûta son émancipation, gagné le droit de disposer de lui-même et de se régir selon ses propres lumières. Il n'est plus, dans notre Europe, de peuples en tutelle ; les enfants y sont devenus raisonnables. C'est imbu de cette idée que, l'autre jour, parlant à La Belgica, Jules Destrée s'est fait applaudir en évoquant un rapprochement exaltant. " 1789, dit-il, marqua l'ère de l'émancipation de l'individu. Il faut que des épreuves de l'affreuse guerre actuelle sorte l'émancipation des nations. La paix doit être basée sur le principe, désormais sacré, des nationalités : plus d'Alsace-Lorraine, plus de Pologne, plus de populations mortifiées par une domination qu'elles n'ont pas librement choisie. Il faut que la guerre, qui aura accumulé tant de maux, produise un bienfait : la victoire décisive de l'équité supérieure dans le domaine du droit des peuples à l'existence indépendante et digne. Il faut que 1915 soit la suite et le couronnement de 1789." * * * Nous vivons parmi les grands souvenirs. Après le 14 Juillet, c'est la nuit du 4 Août... Nuit surhumaine, où, dans un élan merveilleux, illuminée par la plus belle vision de fraternité humaine, la noblesse française proclama sa renonciation à tous ses privilèges. Moment d'enthousiasme inoubliable, qui fut sans doute suivi de bien des défaillances, mais qui, n'en fut pas moins exemplaire en sa beauté morale. Minute où la France, une fois de plus, leva sur le monde, à une hauteur inconnue, l'immortel ' flambeau à la lueur duquel, d'âge en âge, se découvre l'avenir meilleur... La nuit du 4 Août 1789, c'est à jamais une gloire française dans l'histoire de l'univers émancipé Saluons-en le magnanime souvenir. Mais cette date du 4 Août, nous pouvons désormais la revendiquer aussi, Belges,-car elle ajoute, au trophée français, un autre trophée qui fera, pour les postérités, notre légitime orgueil: Parlant en Suisse, notre éloquent compatriote, M. Julien Warnant, l'orateur liégeois de qui nous avons signalé la belle et généreuse campagne ele propagande, a, le premier, mis en lumière le rapprochement saisissant que nous paraphrasons aujourd'hui. Dans la journée à jamais tragique et« glorieuse du 4 Août 1914, l'Allemagne, au mépris de ses propres engagements, envahissait notre sol, pour surprendre plus sûrement, grâce à une traîtrise de bandit, un adversaire trop honnête. Et la Belgique, l'infime et innocente Belgique, se dressait devant elle, frémissante et résolue, et clamait, par la voix de ses canons, sa volonté de s'opposer au plus cynique des crimes — au lieu de s'y associer, comme on le lui proposait, en lui offrant le plus honteux des marchés. Le canon du 4 Août, comme il sonna héroïquement dans- le soir d'été. L'Honneur outragé d'un peuple palpitait dans sa vibration profonde. Rugissement d'un lion qui bientôt allait être accablé sous le nombre, et que le nombre ne put effrayer. Ses coups de griffe décontenancèrent l'agresseur, qui s'est rageusement vengé depuis. La sentinelle à qui l'on demandait de déserter, moyennant bon salaire, a répondu par de tels coups que son exemple a enthousiasmé l'Europe inquiète. La Belgique fécondée à travers les siècles par le sang de tant de guerres, mère des épiques résistances, la Belgique des tribuns enflammés, et des soldats valeureux, a le 4 Août, crié qu'elle n'est pas à vendre et qu'elle sait s'immoler, s'il le faut, pour l'honneur, Ce fut la journée initiale de la résistance et du sacrifice, celle où se marqua sa destinée sanglante et radieuse. On entendit, dès cette, minute, battre, dans la rumeur des combats, le coeur unanime de la nation que le sursaut du droit outragé jetait sur les pas du kolosse. Toutes les dissensions avaient disparu dans cette vague de colère et d'enthousiasme. L'âme

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Cet article est une édition du titre La Belgique nouvelle: journal quotidien indépendant appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Londres du 1915 au 1916.

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