La dernière heure

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s.n. 1914, 26 Juillet. La dernière heure. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/m61bk18f33/
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BUREAUX 9, RUE ST-PIERRE A BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 1/2 Les jours fériés de 10 à midi &es annonces et réolames sont [reçues aux bureaux du journal et 4 i'AGENCE HAVAS, 8, place des Xftartjrs. 8 (1« étagre) — à Bruxelles. > ■ i La Dernière Heure LE PLUS GRAND JOURNAL BELGE, LE MIEUX RENSEIGNÉ SEUL JOURNAL BELGE ayant fait contrôler et certifier par expert» comptable» a*-«ermenté» prè» det tribunaux, les tirage» quotidien* et moyens de »e< numéro» payant». Constat : PAR JOUR : 125,922 NUMÉROS _ - N* 207 NEUVIÈME ANNÉE DIMANCHE 26 JUILLET 1914 CINQ CENTIMES DEUX FEMMES Le procès de Madame Caillaux est un incomparable tableau. Tous ceux qui ont eu la fortune d'obtenir des places à l'audience le premier jour, n'ont plus quitté, et ne perdent pas, de midi à six heures du soir, on peut dire une minute du spectacle. Les deux grands jours, avant celui des plaidoiries, auront été le lundi, qui fut le jour de l'accusée, et le jeudi, qui fut le jour de Mm< Gueydan, première femme de M. Caillaux, et détentrice des lettres secrètes par la peur desquelles la meurtrière explique son crime. M™ Caillaux, je l'avais sans doute entrevue jadis, dans bien des fêtes officielles, je ne l'avais jamais regardée. Je ne puis donc affirmer s'il est vrai, comme disent ses amis, qu'elle ait beaucoup changé. Telle que nous la vîmes aux Assises, le premier jour où son interrogatoire la mit presque constamment en scène — depuis lors, c'est son mari qui a pris la direction de la défense et qui répond à sa place — elle m'a paru pllotte et jolie, avec ses traits enfantins et la peau tendre de son cou un peu gras, telle qu'un portrait de Greuze, dans les deux manières de Greuze : La fillette effarée de la Cruche cassée, qui demande puérilement pardon d'avoir mangé des confitures défendues, devint, quand sa confession toucha à l'instant tragique de l'assassinat, la Madeleine éplorée du Greuze de mélodrame, qui lève vers le ciel des yeux noyés de larmes? Puis, vers la fin de l'audience, la poudre de riz délayée et le rôle récilé, soudain la vraie figure de fatigue et d'angoisse apparut... M"™ Caillaux ne se surveillait plus... Oh! L'éternelle erreur des leçons apprises! C'est dans ce court moment qu'elle fût vraiment humaine.— Je suis une bourgeoise, une simple bourgeoise! répète-t-elle sans cesse aux jurés. Et c'est vrai. Si ce n'est pas exact pour sa naissance, c'est exact pour son tempérament. Des deux femmes que M. Caillaux a épousées successivement — et la rivalité par delà divorces et remariages a duré (jusqu'à, ce jour, expliquant peut-être la sanglante preuve d'amour exalté que la seconde femme imagina de donner à son mari — des deux,certes, ce n'est pas la blonde M"" Caillaux numéro Deux, c'est bien plutôt la brune M™* Caillaux numéro Un, qui semblait destinée à finir tragiquement! II faut avoir vu entrer, le jeudi, Mme Gueydan aux Assises! Jamais je n'ai assisté à un revirement public plus théâtral. Ecoutez ceci : Une femme entre par la porte des témoins. Dans ce drame où il y a du sang et de la boue, le sang a été versé par une autre, la boue par elle! Elle est précédée par la réputation la plus fâcheuse : Elle est méchante, puisqu'elle hait. Elle est ridicule, puisqu'elle aime encore celui qui ne l'aime plus. On peut la mépriser avec tranquillité, puisqu'elle est seule, divorcée, et non pas une fois, mais deux. Ayant quitté le bras d'un premier mari pour le bras d'un second, qu'elle crut plus solide, elle s'est trompée. Plus ce second était puissant, plus la chute fut haute. Cette humiliation, elle l'a aggravée. Pauvre, il lui a fallu accepter une pension. Et elle a eu cette suprême bassesse des misérables : Elle a mordu la main de l'aumône pour obtenir davantage. Elle a poursuivi de ses cris effrontés, en courant pieds nus dans la poudre du chemin, le char qui emportait sa rivale heureuse. Pour comble d'ignominie, elle a réussi à la faire chavirer dans le sang. Maintenant elle vient jouir de son oeuvre. N'est-ce pas — si tout cela, qui est la thèse de la défense, est vrai, — que cette femme entre sous une voûte invisible de huées muettes? La voici, seule, au centre de l'énorme prétoire gonfié d'un monde méchamment curieux. A sa gauche, les douze jurés qui ont lu ce que je viens de dire, et qui doivent penser que tout est vrai. A sa droite, une partie civile froide, et une défense formidable, qui se prépare à lui rendre coup pour coup. Dans son dos, courent de sourds ricanements. La femme sent cela. , Elle dit aux hommes en robe rouge \ qui trônent sur l'estrade : — Je me mets sous votre protec ! tion. i Hélas! Ces magistrats, leur avancement, leur présence même sur ces sièges, dépend de son puissant adversaire. La voilà bien gardée! On le ' lui fait sentir tout de suite, en lui j refusant le droit de s'aider d'aucun . papier. Elle doit étaler sa vie inti- j me devant 800 personnes, et elle j n'a jamais parlé en public. C'est , bien ce qu'on attend : Va, ma fille! < Bafouille! On va rire! < Une émotion l'étreint. Sa voix < elle-même l'abandonne. Ceci est le < dernier coup : On l'entendra mal! j Eh bien, non! Par la dignité in- i comparable de sa seule altitude. < comme un vent de respect a passé t sur la salle entière! Dans le profond silence, on distingue qu'elle i raconte aux jurés sa vie — elle dit : mon calvaire — en belles phrases simples et émues, sans un geste. Son pur profil de médaille syracu-saine est creusé par le burin de la douleur. Sous l'arcade sourcilière hautaine, l'œil brûle pourtant, de quelle flamme ardente! Mais la dominante de ce visage est un froid mépris. Et alors, il se produit une chose qui ne peut, je crois, se produire qu'à Paris. Cette foule intelligente, qui entend à peine, voit, ça lui suffit pour comprendre : Une immense erreur se déchire au passage de certaines répliques, admirables de fierté. Et quand les lettres, refusées à l'accusateur, sont tendues au défenseur de sa rivale malheureuse, la méprisée d'hier peut se retirer. La salle est debout sous une ovation formidable, comme bien peu de femmes en ont reçu dans leur vie! Maurice de Waleffe. MALGRÉ LES INTÉGRAUX LES SOUTANES PRUDENTES LE CIVIL SE COMPROMET DES DOCTRINES CONDAMNÉES PAR LE SAINT-SIÈGE I En ces temps où de tristes inté-''•[ jouissent de la faveur du jî&i Saint-Siège et font condamner les catholiques les plus militante et les plus méritants au point de vue des petits bénéfices de la politique, il est prudent, pour les prêtres surtout, de s'abstenir de toute proclamation de doctrine.Aussi, depuis l'aventure de l'an dernier, dans laquelle le chef suprême du syndicalisme chrétien a failli laisser son orthodoxie et a dû renier les paroles qui avaient fait son succès à Paris,cet homme prudent se borne-t-il à recevoir les hommages des politiciens reconnaissants. Les principes lui paraissent inutiles à formuler. Il parlera plus tard, quand Mgr Mercier, une autre éminence qui frise l'hérésie en matière syndicale, sera sur le siège de saint Pierre. En attendant, c'est un civil qui fait le boniment au public pour le syndicalisme chrétien, et le « Journal de Bruxelles » lui accorde une hospitalité réservée. Son exposé vaut la peine d'être retenu, car rien ne montre mieux que c'est en singeant les collectivistes, que ces messieurs, avec ou sans soutane, essaient d'éblouir les ouvriers. Haro! sur le capitalisme Voici, en effet, comment ce théoricien du syndicalisme comprend la situation de son parti vis-à-vis de celle des collectivistes : La société capitaliste nous apparaît non seulement comme le fruit du machinisme et de la concentration des capitaux, mais aussi comme la eynthèse du physiocratisme et du manchestérianisme, doctrines détestaV^s et transgression flagrante de la fraternité Angélique. Tout comme le socialisme, nou0 critiquons donc avec âpreté et intransigeance la société économique actuelle et nous estimons que cette critique est fondée en morale, en raison et en fait. Si le socialisme a eu SaintrSimon, Proudhon et Marx, le catholicisme a eu Ketteler, Ozanam, Manning, et ceux-ci n'ont pu jeter l'anathème sur l'exploitation capitaliste avec moins de vigueur que ceux-là. Donc, la société économique actuelle — qui est pourtant, comme tout ce qui existe, l'œuvre de Dieu — est détestable et il faut la faire disparaître. L'exploitation capitaliste doit finir. Mais sa galette n'est pas de refus Au lendemain de la belle fête, où tout ce que le parti clérical compte de capitalistes a versé ses subsides au syndicalisme chrétien, c'est un peu difficile à avaler.Mais constatons l'accord parfait avec les collectivistes sur cette première partie négative du programme, et voyons la suite. Distinguons surtout entre les apparences et la réalité. Le syndicalisme chrétien ne croit pas le collectivisme ni le communisme possibles ni désirables. Beaucoup de syndicalistes non chrétiens sont du même avis, même parmi ceux qui sont affiliés au parti collectiviste. Ce ne sont pas les syndicalistes chrétiens qui ont trouvé que le collectivisme ne ferait « qu'universaliser le salariat », alors que c'est l'affranchissement du salarié qu'on dit vouloir poursuivre. Idéal économique commun Il existe, dans le parti collectiviste, un groupe de plus en plus puissant d'adversaires du collectivisme intégral, qui formulent exactement les mêmes reven-iications et ont exactement le même programme économique que celui qu'expose le théoricien chrétien, à quelques détails près. Il réclame, en effet, le droit pour les syndicats de posséder et de faire le com-nerce. Il veut réunir dans les mêmes nains le capital et le travail : Idéal économique dont les autres formules le vie sont: la participation aux bénéfices; a participation au capital; l'entreprise ouvrière de travail collectif; la coopération de >roduction ; la socialisation de certains rrands moyens de production, non point au irofit de l'Etat comme le veut le socialisme, nais au profit des groupes de producteurs et le consommateurs intéressés. De la besogne pour les purs! C'est ce que réclamait la C. G. T. francise. Au point de vue économique donc, tucune différence; le syndicalisme chré-ien se sert uniquement des doctrines du .yndicalisme tout court, pour y battre e tambour en faveur de sa doctrine re-igieuse, au profit d'un parti de finance :onîessionneile, ou de confession finan-lière, chargé d'arrêter la transformation lémocratique de notre pays. N'empêche que ces théories à l'usage le la propagande sont subversives et :ondamnées, en principe, par le pape. )omme elles établissent l'identité abso-ue du but immédiat et même lointain à loursuivre, elles doivent inévitablement .boutir dans certains esprits à l'idée l'une collaboration avec les non chré-iens et à des combinaisons solennelle-nent condamnées par le Saint-Siège. Les intégraux belges ne sont pas me-Lacés de manquer ae besogne. ! L'INCIDENT AUSTRO-SERBE 1 EST-CE LA VEILLE D'UNE GUERRE ? L'HOMME DU MOMENT L'ARCHIDUC FRÉDÉRIC, DUC DE TESCHEN qui, à la suite de l'attentat de Sarajevo, ' de l'armée austro-hongroise. COMMENT ON ENVISAGE A VIENNE DES POSSIBILITES DE CONFLIT Vilnne, vendredi. — Si l'on préjuge de l'attitude du gouvernement serbe, on donne de source très sûre des renseignements qui ne laissent guère de doute sur l'attitude probable du cabinet de Belgrade. Il y a au moins trois points sur lesquels le gouvernement serbe ne céderait qu'en s'exposant à de graves troubles intérieurs. Celui d'abord de la publication dans l'organe officiel, signé du gouvernement, et l'ordre du jour à l'armée, signé du roi Pierre, de la déclaration d'enquête demandée par l'Autriche-Hongrie où sont condamnés tous les agissements anti-autrichiens.Oii remarque qu'un tel acte, à la ri-gueur possible de la part d'un gouvernement décidé aux concessions extrêmes, ne l'est guère de la part du chef d'une nation dont les titres et le rôle ne permettent pas de se plier à des ordres venant du dehors. Ensuite, on semble bien peu enclin à croire qu'on condamne, avant même que leurs noms soient connus, des officiers et des fonctionnaires et qu'on accepte l'envoi d'enquêteurs austro-hon-grois pour rechercher et punir les coupables dans le drame de Sarajevo. Ce sont, dit-on, des atteintes trop directes à la souveraineté de la Serbie pour supposer qu'au,cun gouvernement ose prendre la responsabilité de les admettre. On croit cependant encore aujourd'hui, dans certains milieux, qu'un conflit armé n'est pas inévitable. On espère encore qu'au dernier moment, un moyen sera trouvé pour amener une solution pacifique du conflit, mais il faut avouer que ce dernier espoir ne repose absolument sur aucune raison acceptable. C'est un dernier reste d'optimisme que les événements semblent bientôt devoir dissiper, car comme le dit le « Neue Wiener Tage-blatt », il s'agit de répondre simplement oui o i non. Si c'est non, la diplomatie austro-hongroise a terminé son rôle, et alors interviendront les mesures que le droit des gens prévoit en cas semblable. — Havas. L'ATTITUDE DE LA SERBIE LA PHYSIONOMIE DE BELGRADE Belgrade, vendredi. — Le public n'a connu le texte de la note autrichienne que dans l'après-midi et par la presse autrichienne. Les journaux ont publié des éditions spéciales. Tout le monde lisait la nouvelle dans les rues. La situation est considérée comme plus grave qu'à l'époque même de l'annexion de la Bosnie-Herzégovine et de la guerre balkanique. Les ministres se sont réunis dans l'après-midi. Ils se réuniront encore de- ; main, avant de donner une réponse, qui, croit-on, ne sera pas définitive. Toute la ville présentait, le soir, une effervescence indescriptible. Les rues regorgeaient d'une foule manifestant des dispositions belliqueuses. On colportait partout des bruits invraisemblables.Lorsqu'à 7 heures, les journaux sortirent avec le texte de la note autrichienne, chaque vendeur fut entouré et devint le centre d'un attroupement compact. Depuis la prise de Scutari par les troupes serbo-monténégrines. Belgrade n'a jamais offert le spectacle d'une pareille surexcitation patriotique. Le bruit court que la Skouptohina sera convoquée en session extraordinaire. Les nouvelles élections seraient ajournées à une époque indéterminée. — Havas. LA RUSSIE INDECISE UN COMMUNIQUE OFFICIEL Saint-Pétersbouro, vendredi. — Un communiqué officiel dit : Le gouvernement impérial, préoccupé par les surprenants événements qui viennent de se produire et par l'ultimatum adressé à la Serbie par l'Autriche-Hongrie, suit avec attention le développement du conflit austro-serbe, dans lequel la Russie ne peut rester indifférente. Il semble bien que le gouvernement russe soit décidé à intervenir activement dans le conflit austro-serbe. Une démarche a déjà dû être faite aujourd'hui à Vienne pour demander que le délai fixé par l'ultimatum soit prolongé, afin de laisser à la diplomatie européenne le temps d'exercer son action. On considère, en effet, que l'Autriche-Hongrie ne peut pas, dans cette question, être l'unique protagoniste en face de la Serbie. La déclaration du gouvernement serbe de 1909 ayant été faite sur la demande et devant toutes les puissances, c'est également devant celles-ci que les grieîs de l'Autriche-Hongrie doivent être portés, et c'est aux puissances à décider de la suite à leur donner. On croit pourtant que la Serbie, comme f elle l'a toujours fait jusqu'ici, est encore < disposée à s'incliner devant la décision < qui serait prise. < En toute conaissance de cause, 11 s'agit < rient d'être nommé .'inspecteur général donc pour l'instant d'obtenir de l'Autriche-Hongrie une prolongation du délai de l'ultimatum. Dans le cas d'un refus et étant donné, les dispositions de la Russie, on se demande s'il n'y aurait pas lieu de s'attendre à des mesures extrêmes. Quelles que soient les décisions adoptées en ce sens au cours du conseil de cabinet, celles-ci devront naturellement être approuvées par l'empereur dans un conseil ultérieur qui se tiendra sous sa présidence. La journée a été çnarquée par de nom- j breux échanges de vjues diplomatiques. — Havas. L'ITALIE |E RESERVE Roî4b. vendredi^vtLes bruits les plus contradictoires circulent au milieu de l'émotion générale produite p(ir l'ultimatum autrichien. Certains prétendent que la note avait d'abord été rédigée en termes conciliants, mais qu'au dernier moment elle fut modifiée soùs l'influence du parti de l'intransigeance. Dans, les milieux politiques on examine déjà quelle devrait être, dans l'hypothèse d'un conflit austro-serbe, l'attitude de l'Italie. 'Celle-ci, déclare-t-on, ne saurait que se borner à sauvegarder ses intérêts contre toute éventualité de changement dans l'équilibre adriatique et balkanique.La « Tribuna » et le « Giornale d'Ita-lia » relèvent la gravité exceptionnelle de la note austro-hongroise. Le « Giornale d'Italia » craint qu'une grave crise internationale ne soit ouverte, qui pourrait devenir dangereuse pour la paix européenne. Nous souhaitons, ajoute le journal, qu'on n'arrive pas à cette extrémité. Le gouvernement serbe doit réfléchir. La « Tribuna » dit : "Contrairement aux affirmations d'un journal allemand de ce matin, il n'est pas vrai que la note ait reçu une approbation préalable, qui d'ail- j leurs n'a pas été demandée. ^ L'Italie est intervenue déjà activement à Belgrade pour recommander une attitude conciliante. Elle a fait aussi, à Vienne et Saint-Pétersbourg, des démarches analogues. L'Italie a tâché aussi de persuader la Roumanie d'intervenir à Belgrade et de conseiller le calme. SI LES SUFFRAGETTES ADOPTAIENT UN UNIFORME mrrr™1""1 ■■î'1 ™ « Ce ne serait,sans doute,pas un costume ort différent de celui que représente notr# :liché, et qui était porté par la militante }ui fut arrêtée au seuil de la Conférence lu home rule. L'allure masculine en est, in effet, complète. LE XHe TOUR DE FRANCE AURA ÉTÉ LE "TOUR,, DES INCERTITUDES GRACE AU DUEL FRANCO-BELGE THYS-PÉLISSIER UN INTÉRÊT PASSIONNANT VA S'ATTACHER A LA DERNIÈRE ÉTAI L DES COMMISSAIRES QUI NE S'ENTENDENT PA PH. THYS EN PATIT MOMENTANÉMENT TOUT AU MOINS François Faber a remporté, hier, une belle victoire : il a battu à l'enlevage les deux meilleurs coureurs du « Tour > : Philippe Thys et Pélissier; nous avions donc raison de dire, il y a quarante-huit heures, que s'il n'avait joué, depuis le départ de Paris, un rôle de chien berger, 1 il eût fourni une performance autrement intéressante. C'est encore le fameux es- ^ prit d'équipe qui nous a valu le dévouement de Faber à son team, au détriment < de ses propres intérêts. Mais l'esprit d'équipe devant mourir avec l'actuel « Tour ' de France », ne continuons pas à l'acca- ( bler; ce serait peine perdue. Lorsque nous aurons dit que les Belges, sans exception, se sont admirablement • comportés, et que tous, pris individuelle- < ment, ont droit, pour Longwy-Dunker- i que, l'étape de l'endurance, des pavés et de la pluie, aux plus grands éloges, « lorsque nous aurons félicité tout particulièrement Tuytten, premier des « isoles », qui s'est classé neuvième, à 5 minutes seulement du vainqueur, nous pourrons consacrer entièrement ces ré- < flexions du lendemain au gros incident i qui passionne en ce moment îe monde j sportif tout entier et duquel peut dépendre la grande victoire dans ce douzième Tour de France qui va prendre fini L'an dernier, à Lille, Philippe Thys 1 brisa la fourche de son vélo, perdit une 1 heure 6 minuleé à la réparation et faillit y laisser sa place de leader du « Tour ». 1 Cette année, Lille devait à nouveau , causer à Thys un préjudice sérieux : comme on le sait, à la sortie de la ville, , un cyclard l'ayant fait choir, sa roue arrière fut, brisée. Il faut que nous revenions sur cet incident, que nous le rap- ( portions en ses moindres détails, car ( ceux-ci sont d'importance capitale : Lorsque Thys se fut relevé, il héla ses camarades; L. Heusghem et Garrigou s'arrêtèrent et vinrent le rejoindre. Constatant l'importance du dégât, L. Heusghem, immédiatement détacha la roue arrièVe de son vélo et la passa à Thys. Naturellement, l'incident n'était pas passé inaperçu; parmi les autos des suiveurs qui, voyant Thys en détresse, avaient stoppe aussitôt, se trouvait celui ayant à bord le directeur sportif de la maison de cycles dont le leader du « Tour » pilote la marque, ainsi qu'un commissaire de l'épreuve, M. Mousset. Lorsque, très rapidement, l'échange de 1 roues eut été opéré, Garrigou, en vieux roublard qu'il est, cria à Ihys, tout en ressautant en machine : Emporte ta roue ! ». Thys hésita, fallait-il réellement qu'il s'embarrassait des débris de sa roue?... Il consulta du regard le commissaire, qui était descendu i de voiture. M. Mousset, comprenant son interrogatoire muet, lui dif textuellement : Non, non, laissez votre roue à i Heusghem, je vous en donne l'autorisation ». Thys n'en demanda naturellement pas davantage, il sauta en selle et s'en fut... Chacun donc estimait que tout s'était passé normalement, mais il fallut déchanter le soir, à l'étape : lorsque les faits furent connus, il y eut protestation des maisons concurrentes et réclamation régulièrement déposée, sur laquelle les commissaires eurent à statuer. M. Mousset n'étant pas arrivé à temps à Dunkerque, vendredi soir, la délibération eut lieu samedi matin. Les trois commissaires décidèrent d'abord de passer l'éponge sur les faits, étant donné que l'un d'eux déclarait avoir donné à Thvs l'autorisation de ne pas emporter sa roue brisée. Mais ils se reprirent ensuite à discuter le fait à nouveau, et, par deux voix, celles de MM. Steinbach et Lecomte, contre une, celle de M. Mousset, ils décidèrent cette fois d'infliger à Thys 30 minutes de pénalisation. Le leader du « Tour », aussitôt averti de cette décision, demanda à être enten- ] du. Il raconta les faits tels que nous venons de les rappeler; il invoqua le témoignage de M. Mousset, en la parole de qui, ajouta-t-il, il estimait pouvoir accorder une confiance entière, étant donné ses fonctions officielles, sa vieille expérience des « Tours » et la connaissance parfaite qu'il doit avoir du règlement de l'épreuve, à l'application duquel il est du reste tout spécialement préposé. Rien n'y fit, la sentence fut maintenue!...M. Mousset, cependant, n'avait pas hésité à reconnaître qu'en effet, il avait autorisé Thys à repartir en laissant sa roue brisée à Heusghem. — Le règlement stipule, expliqua à ses collègues 1e plus ancien des commissaires, que dans un cas semblable, l'échange de roues est permis. A mon avis, non seulement la lettre, mais l'esprit du règlement ne prévoit pas que le coureur victime de semblable accident doive rapporter lui-même le moyeu de sa roue, soit au contrôle, soit à l'étape. Ceci est d'autant plus vrai que soutenir le contraire serait illogique absolument : Heusghem a-t-il, en effet, rapporté lui-même son moyeu? Evidemment non, puisqu'il l'avait passé à Thys! Dès lors... La peine qui frapperait le leader du « Tour » serait, en tout cas, draconienne, si elle n'était illégale, anti-réglementaire. (Voyez suite page 2.) ^«IHWHW III VOYEZ EN PAGE 8 g LA DROLERIE DU JOUR J LA SERIE DES INCIDENTS DU PROCÈS CAILLAUX LA LECTURE DES LETTRES Un colloque entre MM. Barthou, Caillaux et Ccccaldi y » !• 1 !• I r^nAnsn nrAmsft. i'nvfl.is l'intention dâs- JL auuieuce ue smueui Pabis, samedi : Les mesures de précau-ions prises depuis quelques jours, aux ibords et à l'intérieur du Palais de Jus-rice, ont, ce matin, été appliquées avec )lus de rigueur que d'habitude.De bonne îeure, ce matin, le directeur de la police nunicipale, accompagné de M. Paul Gui-;hard et de M. Dumas, chef du service les renseignements généraux, est venu nspecter les lieux. On fait rentrer dans la cour du Dépôt me compagnie de gardes municipaux jui avaient pris position au pied de l'es-;alier monumental. Les hauts fonction-îaires de la préfecture ont estimé, en jffet, que le déploiement de ces forces faisait quelque mauvais effet sur le public.A 11 heures 45, M. le procureur général Elerbeaux est arrêté par un garde qui lui léfend le passage et ce n'est qu'après ivoir fait connaître son identité que le )rocureur général peut gagneT la cour Un bruit à sensation Les bruits les plus sensationnels circulent dans les couloirs. On dit que, ;omme hier, l'incident des lettres inti-, nés tournant à l'avantage de la partie îivile, le président Albanel intervint Drusquement et voulut suspendre l'au-iience.Un des assesseurs, M. le conseiller l'Agoury, ne put s'empêcher de lui dire à ni-voix : « Monsieur, vous nous déshonorez ». M. Albanel se rassit. A la sqite le cet incident, le bruit court, ce matin, lue le président Albanel aurait envoyé ;es témoins au conseiller d'Agoury pour ui demander rétractation ou réparation 3ar les armes. Les témoins de M. Albanel seraient le général Dalstein et M. Bru-leau de Laborie. Ce sont là des bruits dont il faut attendre confirmation. L'audience paraît devoir être très in--éressante, car on dit que les lettres ntimes vont être lues. Les lettres intimes, encore... L'audience est ouverte à midi 15. M. le président. — Il est entendu que es lettres resteront entre les mains les défenseurs. Je n'userai jamais de non pouvoir pour les faire saisir, car je îe voudrais en aucune façon porter atteinte à l'honneur du barreau et de la nagistrature. me Chenu. — D'accord avec M# Labori, nous avons pris la décision de verser au débat toutes les lettres inti-nes. M. le procureur général en fera ['usage qu'il lui plaira. M0 Labori. — Je veux, pour le mo-nent, en donner une lecture partielle, vous pourrez, messieurs les jurés, en ^rendre connaissance dans leur intéçrra-.ité. Quelques-unes des lettres n'intéressent en rien, quant au fond, les débats ictuels. D'autres, au contraire, appar-■iennent à la discussion, car ce sont ;elles dont Mme Caillaux a déclaré lu'elle redoutait la publication. Maintenant, ces lettres n'apprendront >lus rien à sa fille, qui, malheureuse-nent, connaît la vie de sa mère. (Mme Uaillaux sanglote). Quant aux autres lettres,^ ie puis affir-ner maintenant, avec le, crédit de ma pa-•o:e, qu'il n'y a pas un mot pouvant at-eindre le moral d'une femme : ce sont les lettres d'amour. Maintenant, je don-îerai lecture des lettres intimes. Il man-iue la lettre « Ton Jo » et une autre dans aquelle il est fait allusion à la fortune de vl. Caillaux. Je vais vous donner lecture out d'abord, de la lettre la plus longue. Dlle est datée de Mamers, 16 septembre 909. Les autres portent la date des 18 et 10 septembre. La lettre du 16 septembre lommence ainsi : « Ma chère petite Riri, J'ai lu aveo l'attention qu'elle mérite a lettre que tu m'as écrite et, par une eiper le malentendu et de sueoiter une ex- flioation. Ma chérie, quand je t'ai écrit, ai résisté à ma passion, car tout mon être va vers toi. J'ai cependant résisté et j'aurais eu le oourace do me vaincre moi-même, si j'avais eu le bonheur chez moi, maia je n'étais pas heureux. J'étais humilié, très monté de l'affront que j'avais subi et l'on ne savait pas me faire oublier, panser mes plaies. Au contraire, on les envenimait. Je me suis dono rejeto à toi aveo une fureur passionnée, ou plutôt aveo une paesion furieuse. Cependant, quand survint l'inoident auquel jo viens de faire allusion, j'ai oon-sidéré que mon devoir était de te pleinement dégager en te rendant, par une lettre, toute la lioerté... » M« Labori donne encore lecture du passage suivant: « Tu m'as éorit : Je ne t'ai demandé Su'un .gage, c'est de me donner l'amour, e ne oroirai pas à, la plénitude de ton ït... j- m r u: une aiiiiuui. uc m. vvttniut amour, si tu n'arrives pas à être libre un jour. Je me le rappelle, je le 6ais, mais, en tous cas, je ne bouge pas avant les élections. Voilà, quel était le fond de ma pensée. Je constate que nous nous sommes mal embarqués, mais il y a do telles oppositions de nature et de caractères aveo l'autre personne que le dénouement était fatal par suite du heurt de deux êtres qui no 6e comprennent pas. Pour ton bonheur, il importe au plue haut degré qu'au-oune relation n'exiçte entre nous. J'ad des devoirs... Les choses ont marché à, peu près comme je le prévoyais. Ma oonsoience est d'une délicatesse poussée jusqu'au scrupule, parfois jusqu'à, la bêtise. Certaine-s choses n'auraient pas marché aussi vite qu'elles ont marché, ei je n'avais pas eu un amour au cœur. Mais cela est secondaire et je sens bien que mes sorupujes sont excessifs. Quand un homme est malheureux chez lui et qu'il a à/ l'extérieur uu.e afîeetion délicieuse, cela a un éoho à l'intérieur. Ceux qui 6ont malheureux n'ont qu'à s'on prendre à eux-mêmes. Tu m'as dit que tu as été faible. 11 fallait fermer la porte à la fugitive. (C'est une allusion à un départ de Mmo Gueydan). Il fallait saisir l'occasion à la volée. M* Labori. — Et maintenant, messieurs les jurés, vqus ne direz plus que ces lettres contiennent des phrases infâmes. Je vous ai étalé le cœur du mari de l'accu s ée. M* Labori cite un fragment de la lettre du 18, septembre, qui commence par expliquer l'emploi de son temps _ pendant deux jours. M. Caillaux y explique à sa maîtresse le programme de sa semaine et lui conseille d'être prudente et de rester le plus possible à Dinard. Il dit qu'il « ne vit qu'avec la pensée de te voir dans mes bras.. Mille baisers sur ton petit corps adoré... » (Voir suite page 2.) 11 ■ ^ EN PAGE TROIS^ CHÉRI : BIBI: ^COMMENCE AUJOURD'HUI J

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