La dernière heure

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s.n. 1914, 20 Mars. La dernière heure. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9z90864v3k/
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La Dernière Heure f——~ BUREAUX , 9, RUE ST-PIERRE A BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 1/2 Les jours fériés de 10 à midi Les annonces et réclames sont reçues aux bureaux du journal et à l'AGBNCS HAVAS, 8, place des ïffiartyrs, 8 (l*1 étage) à Bruxelles. LE PLUS GRAND JOURNAL BELGE, LE MIEUX RENSEIGNE ABONNEMENTS BRUXELLES FBOVWCE Fr. 1.00. . UN MOIS. . . • 3.00. . TROIS MOIS Fr. 4.00 • 6.00. . SIX MOIS. . • 8.00 • 12.00. . UN AN.... • 16.00 Pour l'étranger le prix de Braxellee, U port en plu». Il n'oxitte paa d'abonnement nearael — Pour Bruxelles indiquer, en «'abonnant, ai l'on délire recevoir l'édition du aoir ou celle du matin. — Les frais de recouvrement coat à la charte des abonnés. N* 79 NEUVIÈME ANNÉE VENDREDI 20 MARS 1914 CINQ CENTIMES LE LOUP BLANC ET SES PAREILS Le Loup Blanc, c'est ce brigand chinois dont les exploits ont rempli les journaux pendant ces dernières semaines et qui n'est autre qu'un ancien officier d'état-major, Pei-Lang-Chaï — c'est ainsi qu'il se nomme — dirigeait sa bande à l'assaut des villes, rançonnait les étrangers et les missionnaires. Le gouvernement, exaspéré, se décida à envoyer enfin une armée de quarante mille homme qui parvint à disperser les bandes du hardi brigand. Mais le Loup n'a pas été capturé et il court encore... Cette histoire fait évoquer celle des célèbres gibiers de potence que furent Cartouche, Mandrin, Pra Diavolo ou Moneuse. Cartouche qui fut exécuté sur la place de Grève, le 28 novembre 1721, avait vu le jour près d'un 'comptoir de marchand de vin. Si, comme son bonhomme de père, il eut voulu passer sa vie à frelater pacifiquement la boisson de la pratique, il eut, sans doute, fait une petite fortune et se fut, avec l'âge, élevé à 1a. dignité de cabaretier retiré, avec pignon sur rue et une place dans l'œuvre de la paroisse. Au collège Louis-le-Grand, où il était voisin de Voltaire, Cartouche eut tôt fait d'exploiter les poches de ses camarades. 11 fut mis à la porte, vola son père,, puis tour à tour devint filou, escroc des tripots, et finit par être à la tête d'une troupe de brigands sur lesquels il exerçait une véritable ascendance. C'était avec calme et sans colère qu'il commettait le meurtre. En 1720, il devint le sujet de toutes les conversations : au café, au théâtre, au club, on ne s'abordait pas sans s« demander avec empressement Cartouche est-il arrêté? Véritable roi au pays de la terreur, il avait des maîtresses, de; flatteurs, des sujets, des richesses. Il eut aussi ses traîtres. Et c'esl ainsi que le 6 octobre 1721, il fui arrêté, an saut du lit, dans un cabaret de La Courtille. Une bonne trentaine d'année; * , plus^tard. le 26 mai 1755, un émule ^'Vde Cartouche. Mandrin qui exer-jP^^'^KtÉHy^ontrebande sur une \ jj.£ran<Je échelle, était—roué vif er V une physionomie intéressante, le regard hardi, la répartie vive, joignant à.des passions fougueuses un sang-froid imperturbable. Enfin, comme Henri VIII, il ne sut jamais refuser la vie d'un homme ë sa colère et les baisers d'une femme à ses désirs. Aussi fut-il trahi el livré par une femme. Après Cartouche et Mandrin er France, il y eut, en Calabre, PrE , Diavolo (frère Diable) qui, suivanl les uns, aurait d'abord été moine sous le nom de Pra Angelo, tandi; que, suivant d'autres, il aurait com mencé par être ouvrier bonnetier. Entré plus tard dans une bande de brigands, il ne tarda pas à en devenir le maître et, comme tel, fui condamné à mort par contumace En diverses circonstances, il avail mis sa troupe au service de la patrie et se distingua, lors des invasions françaises à. Naples, par sor intrépidité. Arrêté à San Severino, il fut pendu le 10 novembre 1800. Quant à Moneuse,ses exploits onl été si nombreux et ont tellement terrorisé la région de Saint-Vaasl et une partie du Hainaut, que les chauffeurs y furent longtemps encore redoutés comme un régime de terreur, de carnage, de cruauté el de sang. Ainsi !e Loup Blanc a eu ses devanciers dont les bandes, toujours, se caractérisaient par la discipline et la soumission à un chef. Le banditisme d'aujourd'hui, s'r emploie des moyens plus up te date, comme ceux de Bonnot, devient heureusement de plus en plus difficile ; il ne tarde jamais à se faire arrêter par une police de mieux en mieux organisée. Mais pendant des siècles, les brigands ont eu beau jeu ; aussi les variétés de malfaiteurs furent-elles nombreuses et fort répandues bandits corses, chevaliers des grands chemins d'Espagne, coupeurs de route de la Forêt-Noire, contrebandiers de toutes frontières, détrousseurs de voyageurs de l'Amérique du Sud, ou Bédouins pillant les caravanes. On s'est demandé souvent si tous ces gredins d'envergure n'étaienl pas des déséquilibrés ou tout au moins des anormaux. Car, comment s'expliquer qu'un homme sain de corps et d'esprit puisse faire preuve du cynisme de ces misérables, de leur barbarie el de leurs passions maudites ? Et comment comprendre aussi cette vie de bête fauve toujours traquée et toujours malfaisante, à laquelle les bandits se complaisent ? R. H. LE MORATÔRIUM GREC VA PRENDRE FIN Salonique, mercredi. — On prétend que !o gouvernement grec fera cesser le mo-r \torium au commencement de mai. Dans les milieux commerciaux et particulièrement dans les banques, on attend impatiemment sa suppression. — Havas. MADAME CA1LLAUX A ST-LAZARE La cellule de Mme Caillaux. Ce fut celle de Mme Hum'oert, de Mme Steinheil et de Mme Maitrejean. NOTRE RA1LWAY AU PARLEMENT SEANCE DU JEUDI 19 MARS Elle est ouverte à 2 heures, sous la présidence de. M. Schollaert. M. Bertrand formule une série de critiques se rattachant au divers postes du budget des chemins de fer. Il signale l'état désastreux du railway belge. Alors que les chemins de fer étrangers se soldent en bénéfice, on prévoit au budget de 1914 que l'exercice soldera par six millions de déficit. ' Il faudrait rechercher les causes ue j jjj .compare ensuite les traite-: mems cm personnel rien chemins dé fer belges et suisses. Il en résulte que^ l'ouvrier belge est- singulièrement défavorisé tant au point de vue salaire qu'au i point de vue durée du travail. M. Bertrand recherche la source du déficit. Ce n'est évidemment pas la légère augmentation de traitement d'une partie du personnel. C'est peut-être le coût des lignes, car , il résulte d'une étude que Forateur a 'faite que le kilomètre de nos chemins de fer coûte plus que partout ailleurs. Ceci provient de ce que les chemins de fer ont été d'abord concédés à des compagnies et que l'Etat a dû les racheter à un prix très élevé. En un mot, c'est la mauvaise gestion qui a amené le coût énorme des nouvelles _ lignes, car, au lieu d'acheter le terrain nécessaire au dédoublement de certaines grandes voies, lorsque celui-ci était encore à des prix abordables, on a attendu que ces terrains aient triplé de valeur. Le prix du combustible a également influencé considérablement sur le déficit actuel. L'orateur cite une longue série de chiffres à l'appui de son argumentation. M. Bologne se plaint de l'insuffisance des voitures. Il signale • l'état déplorable dans lequel se trouve le matériel. L'orateur réclame aussi la restaura-, tion de la gare de Gembloux. M. Pépin combat la gestion des chemins de fer vicinaux dans le Borinage. A 3 h. 20, le président l'interrompt pour procéder, par appel nominal, à deux votes se rattachant au budget des finances. On vote d'abord sur l'amendement de M. Deschutter tendant à majorer de 645,000 francs la somme prévue à l'article 15 du budget. Cet amendement est rejeté paT 74 voix contre 56 et 3 abstentions. L'amendement Lemonnier est rejeté par assis et levés. L'ensemble du budget des finances est Voté par. 77 voix contre 49 et 3 abstentions.Motion d'ordre M. C. Huysmans. — A la fin de la séance de hier, il s'est produit un incident heureux. Il semble que la droite et le-ministre d'une part, et M. Buyl d'autre part, soient d'accord pour aborder la discussion du projet de loi sur les assurances contre les accidents de travail des marins pêcheurs, immédiatement après les vacances. Le ministre a dit qu'il déposera des amendements. Je demande donc que l'on décide de consacrer à cette question une ou deux séances du matin, après la rentrée des vacances de Pâques. M. le président. — On pourrait renvoyer les amendements ministériels devant la commission. Nous serions ainsi certains de pouvoir aborder ce projet à la date demandée par M. Huysmans. (Adhésion sur tous les bancs.) Sur la proposition de M. le président, on décide de limiter à un quart d'heure le temps de parole. Retour au débat M. Pépin, reprenant son discours, demande la limitation des heures de travail pour les ouvriers des chemins de fer de transport. Il s'agit ici d'une mesure d'humanité et qui se Tattache directement à la sécurité des voyageurs. Discours de M. Buyl M. Buyl. — Dans le rapport adressé au roi, en vue de la fusion du ministère des chemins de fer et de celui de la marine, postes et télégraphes, l'honorable chef de cabinet annonce l'imminence du dépôt d'un projet de loi réalisant l'autonomie des chemins de fer et la régie de ceux-ci pour maintenir l'équilibre apparent du budget général. La coexistence des trois budgets: budget ordinaire, budget pour ordre et budget extraordinaire, dans lesquels l'administration puise ses ressources, a pour effet, d'une part, qu'on ne peut évaluer avec approximation, le coût du service ordinaire des chemins de fer et, d'autre part, que le jeu habile de ces budgets, manié par des mains expertes, permet d'éviter que le budget général de l'Etat se solde par un déficit. Dans une question, j'ai attiré l'attention du ministre sur la confusion dans certains articles budgétaires, de dépenses de matériel et de personnel, alors qu'une disposition légale interdit formellement cette confusion. Il m'a été répondu qu'une certaine élasticité dans les imputations est indispensable, lorsqu'il s'agit d'une régie comme celle des chemins* de fer. Nous savons oe que cette élasticité signifie: elle permet surtout d'imputer, sur la partie du crédit affectée au matériel, le paiement de traitements et de salaires, sauf à rejeter sur l'emprunt l'insuffisance constatée dans le couranl de l'année. D'après le compte rendu des chemins de fer, on a, en 1912, mis en service trois tenders, 27 voitures et 13 wagons nouveaux acquis en renouvellement et partant, payés sur l'ordinaire. J'ai eu la curiosité de demander à la Cour des Comptes combien de locomotives nouvelles ont été payées sur l'art, 21 du budget de 1912. Le chiffre est édifiant. On a acquis, en tibut et pour tout... 2 unités nouvelles. Quant au budget de 1913, à la date du 1er mars 1914, on n'avait encore accusé aucune acquisition! Ainsi donc, je le répète, en 1912, on a renouvelé seulement deux locomotives et, en 1913, on n'en a pas renouvelé une seule ! Alors qu'il résulte d'une réponse faite récemment à une question de M. Fléchet, que nous possédons 1,314 locomotives antérieures à l'année 1888. A qui fera-t-on admettre que, sur 1,314 locomotives en usage depuis plus de 25 ans, on n'ait dû en renouveler que 2 en 1912 et pas du tout en 1913? Pourquoi a-t-on recours à ces artifices? C'est bien simple. Toute locomotive retirée du service doit être remplacée sur le budget ordinaire; or, les temps sont durs et les crédits insuffisants. Oc préfère payer sur l'emprunt. Aussi, cons-tate-t-on qu'en 1912 on a acquis en extension et fait payer sur les ressources extraordinaires, 53 locomotives, 45 tenders, 33 voitures et 1,750 wagons. Les anciennes locomotives, pour ne parler que d'elles, rendent des services insuffisants, leurs avaries occasionnent des pannes répétées. C'est pourquoi nous les voyons rester à proximité des dépôts: où elles sont exposées à toutes les intempéries. Les séries de locomotives usées que l'on peut voir dans les arsenaux de Malines, dé Schaerbeek, Gand et ailleurs, rendent encore au gouvernement des services insoupçonnés ! Notre collègue, M. Mechelynck a démontré naguère que les crédits supplémentaires nécessaires aux excédents de dépenses ne sont alloués que dans la mesure des plus-values des recettes. C'est encore pour cacher la mauvaise situation financière que des pièces comptables, dont le montant s'élève à plusieurs millions de francs, restent enfouies dans les tiroirs des comptables en attendant des temps propices à leui régularisation en dépense. C'est ainsi qu'on peut voir à la page 36 du dernier cahier d'observations de la Cour des Comptes, qu'au 1" janviei 1913, le chemin de fer seul détenait poui plus de 10 millions et demi de pièces acquittées, mais non régularisées en dépense.J'ai démontré, dans d'autres circonstances, que les ressources de l'emprunt sont sollicitées sans cesse pour des tra vaux qui n'ont qu'un caractère d'entretien. Je ne veux pas y revenir. L'ancien ministre des finances, M. Levie, croyail avoir trouvé un argument poux réfuter, à cet égard, les critiques de l'opposition, Si, .disait-il, pareils abus devaient se produire, la Cour des Comptes ne s'j prêterait pas. Notre dette grossit démesurément pai suite des immenses besoins de capitaux de l'Administration des chemins de fer. C'est ce qui explique la faveur qu'a prise, dans ces derniers temps, dans les milieux gouvernementaux, l'idée de la création de l'autonomie des chemins de fer. Ce nouvel organisme, qui constituera une sorte de société anonyme, exploitera plus économiquement et s'empressera dès l'abord, de majorer les tarifs, mesure que redoutait le gouvernement par crainte d'impopularité électorale. On espère ainsi détourner le mécontentement qui s'est accumulé dans le moniti du commerce et de l'industrie et dont les griefs ont été exposés ici éloquemmenl par plusieurs de mes honorés collègues. C'est à juste titre que les industriels ont élevé de vives protestations : notre outillage est usé et fatigué, le contingent des locomotives capables d'un rendement utile est insuffisant, la pénurie île wagons nous oblige à louer à grands frais du matériel étranger. (Voyez suite page 2.) L'IMPOSSIBLE DEROBADE INJURIER NE SUFFIT PAS IL FAUDRA BIEN RÉPONDRE I II n'y a pas huit jours, on était M à deux doigts d'une guerre euro- péenne; le péril, momentanément *■ écarté, n'a pas disparu. L'inquiétude continue à régner, les grandes puissances ne cessent d'accroître leurs armements, nos voisins se tiennent prêts d'une façon quasi permar nente et c'est comme par miracle que nous ayons échappé à l'effroyable fléau trois ou quatre fois dans ces dernières années. Aussi longtemps que son intérêt électoral l'exigea, le parti clérical ne voulut point voir le danger; il sacrifia complètement la défense du pays, malgré tous Les avertissements, malgré toutes les objurgations de l'opposition. En juin 1912, le gouvernement et M. Debroqueville s'obstinaient encore à nier le péril; ils allèrent aux élections, en assurant que la défense du pays était, grâoe à eux, parfaitement assurée. II fallut la pression des événements; il fallut les remontrances de l'étranger pour les contraindre à reconnaître l'insuffisance de notre organisation militaire; ils l'avouèrent enfin et M. Debroqueville, après avoir proclamé l'urgence de son projet militaire, le laissa traîner six mois dans les caucus de la droite. Le" projet, qui devait nous donner une armée suffisante en 1923, fut voté finalement. Aussitôt, le ministre civil de la guerre monta sur un piédestal et affirma encore une fois, solennellement, que la défense du pays était assurée. Il était pourtant évident que le service personnel, limité par une foule d'exemptions électorales, ne pouvait combler les diverses lacunes de l'organisation militaire qui avaient été reconnues.Le ministre de la guerre donnait, à l'armée, plus de soldats, mais la faiblesse des effectifs n'était qu'un des défauts signalés. L'inquiétude du pays, l'incertitude de l'armée elle-même persistaient, et le contrôle du Parlement restait une nécessité indispensable, un devoir impérieux de la représentation,nationale. Contrôle difficile mais indispensable Ce contrôle, dp reste, est bien difficile. Comment le Parlement peut-il, effectivement, se'rlrid're compte de l'état moral et matériel de l'armée? Quels moyens d'investigation et de contrôle a-t-on mis à sa disposition pour s'assurer de l'exécution des décisions prises? Il n'y en a qu'un: interroger ou interpeller le ministre, c'est-à-dire le seul intéressé à cacher les lacunes de sa gestion. Le Parlement ne peut donc être au courant de la situation de l'armée que par les recherches personnelles des députés. Nous n'avons point, comme en France, une commission parlementaire de l'armée, ayant plein pouvoir pour vérifier. *ur place, les actes de l'administration Et, pourtant, jamais contrôle n'a été plus nécessaire. Le budget de la guerre ne cesse de s'accroître, le nombre des citoyens appelés sous les armes s'élève de plus en plus. A quoi sert-il de troubler si profondément la production nationale aujourd'hui? A quoi sert-il de réunir tant de soldats demain, à la frontière, si c'est pour les envoyer à une mort certaine, par manque de prévoyance dans l'organisation matérielle de l'armement, des transports et des approvisionnements ? Tous les Parlements du monde s'occupent de l'organisation militaire. Dans les pays de pouvoir absolu, comme en Allemagne, on en fait un examen publio approfondi, sans que le gouvernement invoque à chaque instant le secret de la défense nationale pour fermer la bouche aux critiques ou s'y dérober. C'est en Belgique, sous un régime constitutionnel et parlementaire, qu'il faut venir pour voir un ministre civil de la guerre contester, aux députés, le droit de s'intéresser à l'insuffisance lamentable de notre armée. Charles le Petit Mesurant les autres à son aune, le petit politicien de Moll ne veut voir, dans les critiques qu'on adresse à sa gestion, que des manœuvres de politi-caille ou des rancunes individuelles. En réalité, sa petite . personne et son mesquin entourage sont d'une importance bien secondaire dans le débat.Il s'agit de savoir si, demain, nos voisins, en venant aux prises, notre gouvernement est à même d'armer nos soldats, de les nourrir, de les protéger, de les soigner, malades et blessés, de leur donner des chefs et des ordres délibérés. Un ministre allemand ou russe répondrait à de pareilles questions sans se fâcher. Sa dignité, son omniscience ne seraient point froissées. Aux chiffres, il opposerait les chiffres, aux faits, les faits et il triompherait, s'il a raison. Le puissant chef de notre département de la guerre dédaigne de pareilles méthodes. Plutôt que de répondre, il trouve plus commode que son journal à tout faire lui serve une petite vengeance et une utile diversion, en injuriant copieusement son interpellateur. L'organe de la famille Debroqueville se tortille de son mieux pour mériter les grâoes de son chatouilleux patron. Le pauvre se donne beaucoup de mal, mais ses pîtreries ne dissimulent point la rage qu'il éprouve au spectacle de son grand homme tristement défrisé. Il ne s'agit point, pourtant, comme il semble le croire, d'une distribution de prix ou d'un tournoi oratoire entre ministre et député. Notre éloquent ami Albert Devèze triompherait vraiment trop facilement, si on le comparaît avec cette gravure de mode articulée et qui bafouille. Dérivatifs mesquins Il est permis de penser aussi que ce n'était pas une idée digne d'Alexandre ou de Napoléon, de choisir un ancien instituteur pour réorganiser le recrutement de l'armée, et mécaniser généraux et officiers. Pareille appréciation n'a rien de blessant pour les instituteurs. Il ne viendrait pas à l'esprit d'une personne sensée de confier à un général des cours de flamand dans une école primaire. Mais, dans notre pays, on porte au paroxysme le délire de l'incompétence. On livre l'agriculture à un ingénieur des mines, les chemins de fer à un avocat et la guerre à un ancien administrateur de sociétés qui n'avaient vraiment rien de commun avec l'art militaire.Tous les hora-d'œuvre du zélé porte-plume de la famille Debroqueville ne feront point perdre de vue les points capitaux de l'interpellation. Les questions précises Oui ou non, nos régiments d'infanterie sur pied de guerre, sont-ils. constitués pour 77 % par des réservistes P Oui ou non, manque-t-il 800 officiers d'infanterie? Oui ou non, l'artillerie manque-t-elle de chevaux et d'hommes? Oui ou non, la plupart des canons doiventrils être réparés? Oui ou non, les pièces de la plaoe d'Anvers ont elles des approvisionnements suffisants? Oui ou non, l'artillerie de campagne n'a-t-elle des munitions que pour 620 coups par pièce, au lieu de« 2,000 qu'il faudrait? Nous ne parlerons pas des obusiers; le ministre est en aveu: nous n'en avons pas. Il lui restera à dire aussi qu'il y a un plan d'opération préparé pour la mobilisation, qu'il existe un document arrêtant l'organisation de l'armée nouvelle sur pied de guerre; Que les avis de mobilisation sont en ordre; Que le carnet des trains pour le transport des réservistes est adapté aux changements de dépôts; Qu'il y a, dans les forts, des approvisionnements, des objets de pansement et du chloroforme pour les blessés, et, enfin. Que la Belgique est à même de fabriquer les munitions qiii lui seraient nécessaires.Voilà les points précis auxquels le ministre doit répondre; les injures de ses tenants n'y changeront rien. Quand l'illustre M. Debroqueville aura fait tout cela, il sera temps, broquevi-lain, de jouer de la flûte, en le précédant au Capitole. Le Drame de la chaussée de Boendael A IXELLES Malgré le signalement et les recherches faites par la police, pour découvrir le nommé Félix Huygens, l'individu qui, il y a quelques jours, blessa gravement, chaussée de Boendael, de deux coups de revolver son amie Marie Billiet, on n'est pas encore parvenu à mettre la main sur le meurtrier. Cependant, il a été rapporté à la police que Huygens avait été vu parcourant différents établissements de la rue Haute. Les praticiens sont parvenus à extraire les deux balles dont avait été frappée la victime. L'état de celle-ci est aussi satisfaisant que possible. Collision entre un Tram et un Auto Un automobile de maître, appartenant à M. H..., ingénieur chimiste, demeurant avenue Bel-Air, à Uccle, sortait, mercredi vers 6 heures du soir, de cette avenue. Au moment où il venait de s'engager dans la chaussée de Waterloo, il a été pris en écharpe par le tram se dirigeant vers la Petite-Espinette. Dans l'automobile se trouvait la fille de M. H..., mais heureusement ni elle ni le chauffeur n'ont été blessés. Quant à la voiture, elle a été sérieusement endommagée. Le tram a été également avarié. La police d'Uccle-St-Job a ouvert une enquête pour établir les responsabilités. DANS UN ACCÈS DE FIÈVRE Depuis plusieurs jours déjà, un nommé Théophile G..., employé de commerce, demeurant rue Van Artevelde, se trouvait dans un état d'exaltation extrême. Mercredi, ayant bu un peu plus que de raison, il rentra au logis. Tout à coup, dans un nouvel accès de fièvre, M. G..., en présence de sa femme, saisit un couteau dans une armoire et s'en porta un coup dans la poitrine. Mme G..., parvint à désarmer son mari et appela au secours. Le blessé saignait abondamment d'une large plaie qui, bien que grave, n'est pas mortelle, espère-tron. LE FEU RUE DES CHARTREUX M. et Mme S..., qui exploitent, rue des Chartreux, 2, un magasin de tabacs et cigares, s$ trouvaient, mercredi soir, au rez-de-chaussée, lorsque tout à coup une épaisse fumée se répandit dans l'immeuble. Un incendie venait de se déclarer au premier étage. . L'alarme fut donnée. Les pompiers de la grand'garde, suivis de ccux de la caserne, sous les ordres du lieutenant Dubois, arrivés sur les lieux, se rendirent promptement. maîtres de l'mcendie. Le feu avait pris naissance dans une alcôve remplie de vêtements. Les dégâts s'élèvent à un millier de francs. LES ARGUMENTS DES SUFFRAGETTES Ce sinistre musée est composé uniquement des armes et instruments divers saisis sur les suffragettes arrêtées au cours du dernier meeting de Mrs Pankhurat, à St-Andrew's Hall à Glasgow. LE SCANDALE ROCHETTE M. Monis démissionne Paris, jeudi. — Au conseil des ministres, qui a eu lieu à l'Elysée, le président du conseil a informé ses collègues que M. Monis avait donné sa démission, « afin d'avoir toute sa liberté d'action pour se rendre devant la commission parlementaire d'enquête ». M. Lebrun, j M. JAURÈS, Président de la Commission d'enquête ministre des colonies, a été chargé de l'intérim du ministère de la marine. Voici le texte de la lettre que M. Monis a adressée, hier soir, à M. Gaston Doumergue, président du Conseil : Paris, 18 mars 1914. Monsieur le Président du Conseil et cher ami, Nos adversaires me poursuivent de leurs intrigues dans le but d'atteindre le cabinet. Je ne veux pas me prêter à ces manœuvres qui gênent votre marche et l'embarrasse d'attaques dont je relève seul. D'autre part, j'ai besoin de mon entière liberté pour me défendre. Permettez-moi donc de vous remettre ma démission en vous priant d'agréer et de transmettre à tous nos collègues l'affectueuse expression de ma gratitude pour la cordialité qui n'a cessé de présider à notre collaboration fidèle. (s). Monis. Ce matin, M. Monis a confirmé cette lettre dans les termes suivants ; Paris, 19 mars 1914. Mon cher Président, Comme je l'avais prévu, ma situation ■ «■■-m n■■■! i■-inmiiaBMnwttaamgi M. BARTHOU, qui a produit à la Chambre le fameux document Fabre de ministre est une gêne pour ma défense. Je l'ai éprouvée à la séance d'avant-hier. Je viens donc confirmer ma iett-r# du 18 mars, en vous priant d'accepter ma démission. Cordialement, (s.) Monis. M. Gaston Doumergue a répondu à M. Monis : Paris, le 19 mars 1914. Mon cher ami, Vous m'aviez déjà fait paTt de votre intention de quitter le ministère de la marine pour répondre librement aux attaques dont vous êtes l'objet. Vous me demandez aujourd'hui d'accepter définitivement votre démission, votre situation M. MONIS l'ancien président du Conseil de ministre étant à vos yeux une gên« pour votre défense. Je m'incline devant votre décision dont je comprends les motifs, mais je ne veux pas vous laisser nous quitter sans vous dire en mon nom et au nom de mes collègues tous nos regrets et sans vous donner l'assurance de ma très vive et sincère amitié. (s.) Doumergue. LE SUCCESSEUR PROBABLE On assure que le successeur de M. Monis au ministère de la marine sera désigné dès demain vendredi et que, selon toutes probabilités, cette succession sera offerte à M. Lebrun, actuellement ministre des colonies. M. Lebrun serait lui-même remplacé aux colonies par M. Maginot, sous-secrétaire d'Etat à la guerre, nu, à son défaut, par M. Ajam, sous-secrétaire d'Etàt à la marine marchande. LES POUVOIRS DE LA COMMISSION D'ENQUETE Paris, jeudi. — Les groupes de l'Union républicaine, de la gauche républicaine et de la gauche démocratique du Sénat sont d'avis de ne pas donner à la commission d'enquête tous les pouvoirs des juges d'instruction. Ils seraient d'avis de limiter ses pouvoirs judiciaires au droit de punir ies faux témoins. La commission de la réforme judiciair* a repoussé la proposition de M. Lerolle, tendant à punir le faux témoignage commis devant le juge d'instruction. Le Sénat, réuni avant la séance dans ses bureaux* a désigné une commission de neuf membres chargée d'examiner la proposition de loi votée par la Chambre et tendant à accorder des pouvoirs judiciaires à la commission d'enquête Ro-ehette.La Commission d'enquête sur l'affaire Rochette a décidé de siéger tous les jours matm et soir, à l'exception du dimanche. La Commission a décidé de commencer, dès demain, les auditions, sauf à revenir avec les pouvoirs accrus qu'elle espère du Sénat, sur les points qu'elle n'aurait pu obtenir d'abord les précisions et les certitudes nécessaires. La Commission a décidé de convoquer, demain matin, MM. Monis et Cailaux, le procureur Fabre et M. Bidault de ris-le, président de la Chambre des appela correctionnels. — Jlavas.

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Cet article est une édition du titre La dernière heure appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles .

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