La dernière heure

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s.n. 1918, 11 Decembre. La dernière heure. Accès à 10 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/jh3cz32z6x/
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¥bÎI HÛPWIPPP W®11PP 2-Ed. Tisîïïsr9 Uu IJul illul y ncui C mâtin ■ Le» Annonces et réclames * ~ " "" -mm** t »" - - • Sis» ' ** ' et La Petite Feuille !aSS^l ** .swrsrjws W 11 étage;, | ■■ ■ . .. . ■ ■ — • / doit être en rente normalement à Bruxelles. a " ~~ ~ I ' ■■ ~~ l'heure où lie achètent leur atunéro. ^ N°17 TREIZIEME ANNEE MERCREDI H DÉCEMBRE 1918 ÏÏsTûm ÏTpWlO CENTIMES ■: DEVANT LA TOMBE DE QUELQUES PARLEMENTAIRES A la veille du jour où le Parlemer ■'apprête à rendre hommage aux mort! un sentiment de pit-te patriotique nou a poussé vers le petit cimetière de Saii te-Adresse, à trois kiiomètres du Havr< où reposent quelques-uns de nos con patiiotes. C'était le suprême salut à d€ amis 4pnt la belle terre de France gard la dépouille. Situé au sommet de la co line qui forme la pointe du Cap de 1 Hève, ce cimetière est battu sans cesa par les grands vents du large; il résonn constamment des clameurs d'une me capricieuse et courroucée et la luxuriant frondaison, et les majestueux pins qi lyi font une enceinte de verdure seir blent garder, quand la tempête les tor comme dans les affres de l'agonie, 1 mélopée triste et morne des vagues s'< Crasant sur les galets du rivage. Au seuil de cette nécropole, que troi blent seules les voix âpres de la natun un pju à droite, abritée par un somï tueux caveau, est plantée une modes! croix de bois; elle abrite la tombe o dort éternellement M. Louis Huysmans ancien député de Bruxelles et ministr d'Etat dont, à la Chambre, surtout, nou avons admiré la svelte silhouette, le v: sage hautain relevé en manière de déf la moustache blonde et longue d'un che gaulois. M. Louis Huvsmans est un des pw miers Belges inhumés à Sainte-Adresse Il est mort uj« an environ après l'insta lation de noire Gouvernement en Beim Inférieure. Son agonie fut laborieuse; longtempt avant*de trépasser, il *bt le pressent: ment de sa fin; ses forces l^bandor naient chaque jour davantage. Son e; Îrit çardait toute sa lumineuse clarté e lui fis de fréquentes visites; il m'ac cueillit amicalement jusqu'à la veille d sa mort. Sa conversation était toujour vive. Il n'avait qu'un rc^et, mais i était immense: celui de ne pouvoir a? sister au triomphe de nos armes. 1 mettait une sorte de coquetterie à m rappeler ses efforts pour doter le pay d'une armée solide; jamais, il n'avai eu confiance dans la foi des traités; i redoutait le coup de l'Allemagne et avai prév l'impudenoe de cette nation d proie. La brutalité de la guerre l'avait prc fondément atteint dans les fibres de so: âme; il ne parvenait pas à oublier le horreurs dont la Belgique et ses popu lations étaient l'objet. Et son cœur sai gnait et sa nature d'élite, débilitée pa des souffrances aiguës, en ressentait u: choc immense. En réalité, les crime dont son pays eut à souffrir hâtèren singulièrement sa fin. Ce sentiment qu lè hantait, il le traduisit éloquemmen dans un testament qu'il confia à son fil Edouard. Dans ses dernières volonté; après avoir exprimé le désir d'avoir de funérailles civiles, exemptes de faste e de discours, il demandait que l'on mî sur sa tombe une croix, symbole de souffrances communes, avec ces simple mots: Louis Hcysmaks Mihistre d'Etat Mort poue la Patrie * * * Vers l'extrémité du champ de repo£ deux autres noms connus: ceux de M Campioni, greffier du Sénat, dont on s Ï>laît à rappeler l'aménité et la bienvei] ance, et M. Boval, député de Tournai esprit charmant et déluré, wallon d race, tué par une congestion cérébral dans l'exercice de ses fonctions de « corr missaire du Gouvernement » près les h£ pitaux. M. Schollaert, président de la Charn bre et ministre d'Etat, mourut égale ment à Sainte-Adresse. Il s'était consa cré à l'Œuvre des Invalides, qu'il avai créée à la fin de 1914, de ses propres de niers et dans des circonstances fortuites Comme il se rendait pédestrement a Havre, il vit, le lon<* de la mer, de pau vres diables en haillons, tous amputé r1 y la guerre. Il les interrogea. Crétai de nos soldats. lis sortaient des hôpitau: et erraient, sans asile, à la recherch d'un abri et d'un morceau de pain. Soi coeur s'émut au contact de pareille ren contre et il s'empressa de réunir ces glc rieuses épaves de nos durs combats dan un modeste immeuble: ce fut le poin de départ de l'Institut des Invalides e des Ecoles de rééducation des estropiés. A quelque temps de là, une Française très dévouée à nos soldats céda, gratui tement, à M. Schollaert la jouissanc d'une villa désignée sous le nom d « Soubretonne » entourée d'un par splendide. A la mort du président de 1, Chambre, elle offrit 6on caveau, situ dans le cimetière Sainte-Marie du Ha vre, pour y déposer jusqu'à l'heure d son retour en Belgique, le corps de celu que l'on avait appelé le « bon Sama ritain >. M Davignon, homme simple et cor dial auquel le roi accorda le titre de vi comte, en souvenir de son passage ai ministère des Affaires étrangères, est dé cédé à Nice, au moment où, remplac-intérimairement par le baron Beyens, i venait de quitter Sainte-Adresse pou aller prendre quelque repos à la Côt d'Azur. La liste des disparus s'allonge. Emile Royer, le tribun populaire, suc combe au début de 1016, à une ruptun d'anévrisme. On l'incinère à Paris. Jus qu'à son trépas, il mit sa belle et chaud' éloquence et sa verve d'écrivain, au ser vise de la cause des alliés et des hum bles. Et voici Georges Lorand abattu, lu eussi, par une ambolie au cœur, le 1* septembre 1918, au moment où il débar quait à Aix-ies-Bains, après une tumul tueuse et vaillante campagne de confé renc?s en Italie d'abord, où son actioi exerce une réelle influence sur la déci sion de ce pays pour la guerre, puis ei France. Il fut incinéré à son tour. E c'est une curieuse coïncidence celle qu perniet de constater qtie, parniï les si gnataires d'une proposition de loi dé posée jadis, en faveur de la crémation devant le parlement belge, quatre d'en tte eux, fidèles jusqu'au bout à leuïi principes, ont voulu que leurs cendre: fussent scellées dans les urnes du colum barium du Père-Lachaise ; ils s'appellen Léon Defuisséfcux, Paul Janson, Emih Royer et Georges Lorand. Jean Bar. LES PIGEONS MÊME N'AIMENT PAS L'ALLEMAGNE Verviers, 6 décembre. — Il y a une di saine de mois, au débat de mars. M. Don neux, granc amateur colombophile vérvié toi3, recevait la visite d'un officier aile mand, qui. sans fournir aucune explication esrgea ln remise de jeune3 pigeons. M. Don neux refusa d'accéder à cette exigence. L'AI lemand s'empara alors de 6cpt pigeons adul tes. leB pins beaux volatiles du pigeonnie: et le3 emporta. Le colombophile croyait biei ne iiîman revoir aucun d'eux, quand, au iourd'hîli, à sa grande surprise, il rit reveni] rois d» ses anciens pensionnaires. LA CONFÉRENCE DE LA PAIX QUEL SERA LE ROLE DU PRÉSIDENT WILSON x Washington, 10 décembre. — Par ra-( diogramme, à bord du « Georges Wash-' ington », on annonce que le président l Wllson ne prendra pas place à la table ( de la Conférence de la paix, mais qu'il'; !' restera en contact avec les chefs des * Etats alliés et sera prêt à traiter toutes les questions qui lui seront soumises. — Reuter. a Gros temps ® Paris, 9 décembre. — On mande de New-York: Le € Georges Washington » et les na-r vires de guerre qui escortent M. Wilson 0 ont lutté contre une série de tempêtes. 1 Le copvoi passera aux Açorcs mardi s«nile- - ment. La santé du président s'est arnélio-I réo. 1 Son séjour à Paris Sauf imprévu, le président et Mme Wilson arriveront à Paris samedi, h 10 hsures du matin. lia seront officiellement reçus, , '■> à lu gare du Pois do Boulogne, par ta pré- ( - sident de la République et les membres du e gouvernement. j MM. Wilson et Poincaré so rendront en i ,, lar.dau h l'hôtel du princo Murai, rue de i „ Monceau, où demeurera lo président des , , Etats-Unis. On y installera un poBte de télégraphie sans fil qui permettra au président de. ros- * ter en communications constantes avec la * Maison Blanche. — Le lundi 16, dans l'après-midi, M. Wilson . fera sa visite à, l'hôtel de ville. Aux pays dévastés Le président Wilson a exnrimé le désir d'être conduit dans nos villes et villages dévastés par les Allemands, et cette sensationnelle randonnée se fera la semaine suivante. LA PROLONGATION = DE L'ARMISTICE s 1 Amsterdam, 9 décembre. — Les pourpar- i- 1ers pour la prolongation do l'armistico 1 auront lieu à Trêves, jeudi et vendredi e prochains, 12 ot 13 décembre. i LE RETOUR \ DES PRISONNIERS BELGES Amsterdam, 9 décembre. — Beaucoup de î prisonniers belges, civils et militaires, internés en Allemagne, parviennent h. gagner la frontière hollandaise. C'est ainsi qu'on * signale le passaTe de nombre d'entre eux h Wilntclioten; h Winterswyk, 250 Français, r 45 Belges ot 14 Russes sont arrivés hier. i IMPORTANTES DÉCLARATIONS DU MINISTRE DE BELGIQUE EN HOLLANDE Amsterdam, 9 décembre. — Le « Tele-jraaf » a l'ait interviewer le baron Fallon, ministre résident de Belgique à La Haye, m ce oui concerne les relations entre la Hollande et la Belgique. M. Fallen a déclare : « Jo puis voua assurer que les relations ;qpt tout aussi bonnes que précédemment. Le gouvernement bolgo est animé des meilleures intentions k l'égard du gouvernement hollandais. Il est très désireux de maintenir les liens d'amitié et la bonne m tente qui existent entre les doux pays. Il fera tout son possible pour les rendre oins étroites encore dans l'avenir. L'ambassadeur a confirmé cependant que .'attitude du gouvernement hollandais, lans la traversée du Limbourg par les troupes allemandes, a fait une mauvaise im-prossion en Belgique et dans les pays al-.iés.Le baron Fallon a exprimé la conviction jue lea relations économiques entre les leux pays se développeront fortement après a conclusion de la paix. En co qui concerne la motion du Cercle les Installations Maritimes ita Bruxelles, lans laquelle des vœux annexionnistes ont ?té formulés, le ministre a déclaré ne rien .avoir d'autre que ce que les journaux ivaient publié. « Ce cercle, a-t-il dit, n'a tucun caractère officiel et il m'est incon-iu » UNE RÉUNION DU «IL Dl MINISTRES Les membres du Gouvernement se sont réunis mardi, de 9 h. 1/2 à 12 h. 1/4, au Palais, sous la présidence du roi. Le Conseil a examiné les mesures à prendre dans le but d'assurer le trafic par chemin de fer. Une série de projets de loi a fait, ensuite, l'objet de ses délibérations, notamment en oe qui concerne le « recru-:ement militaire » et le licenciement des liasses anciennes »; celles-ci seront li-ïenciéea jusqu'à la classe de 1902 incluse. Mais cette solution qui doit dégager le tout service militaire environ 35,000 lommës, sera suivie d'autres mesures analogues, dès que seront entrées les nouvelles classes. Le Conseil a examiné également un projet de loi sur la réparation dos dom-nages de guerre et sur les orphelins et es invalides de la guerre. ! RETOUR. D'EXIL \ LES PRISONNIERS BELGES ^ RENTRENT DE HOLLANDE APRÈS QUATRE ANS DE NOSTALGIE Les soldats belges qui, depuis la chut • d'Anvers-, avaient dû se réfugier en Ho 1 lande, sont rentrés en Belgiqué. De non ' breux trains avaient été mis à leur dis 1 position. Beaucoup de oes réfugiés sor arrivés à la garé du Nord, à Bruxellei où leurs parents les attendaient. Les scènes du retour étaient émouvar tes à voir. Parmi ces soldats qui, depui plus de quatre ans, n'avaient plus rev leurs foyers, il en était plus d un qui, son départ, avait un bébé de quelque mois et qui, à son retour, trouva un t petite fillette de 4 ans et demi, petit s mère déjà sérieuse qui se réjouit d faire la connaissance » du papa qu'ell rçe connaissait pas. D'autres voient su; gir devant eux ae grands garçons de cin ans, encore dans les langes lorsqu'il , sont partis et qui sont devenus des gai lards espiègles et débrouillards, très ftëï d'avoir un père qui fut soldat. L'enfant t du reste, déjà des instincts guerriers des rêves de gloire ont hante sa petit - cervelle, lui aussi veut être militaire même avant l'âge, et la maman a d ! lui confectionner un uniforme ou que , que chose qui lui ressemble. On a trot vé, du rciste, au fond d'un meuble u ; ancien bonnet de police dont le goss • s'est fièrement coiffé pour « épater i son papa. Et voici le train qui entre c gar.e: l'enfant saute au cou de son pc-rc On fait oonnAi?«anoe et l'on prend 1 e chemin du logis. [- Hélas ! il y a des revers à la médaille, i- Combien de pauvres « retour d'exil » ne i- revèrront qu'un bercoau vide... D'autres t frapperont à la pofte de leur apparte- ;, ment et une figure étrangère leur apprendra froidement que leur épouse est morte, ou bien partie, on ne sait où... s Combien, à côté de ces derniers, sont LI rares, peut-être, ceux qui revoient toute k leur famille, mère, père, épouse, enfants! 3 En quatre ans, que d'événements s'éeou- e lent! Ces quatre ans c'est un trou, un Q vide profond ('ans la vie de tous: c'est e une période, dirait-on, qui ne fait pas e partie de l'existence, qui est en dehors, .. c'est quelque chose de neutre, comme le « no man's land » des luttes pour la vie. 3 Heureux ceux qui peuvent«raccorder les . deux bouts d'une vie coupée par cette s période d'interruption tragique, i, Nous avons tous pu voir, dans nos ; rues, ces soldats revenus de Hollande, e Ils portent l'ancien uniforme, lin peu ', terni et fort usé souvent. Certes, ils ne ii sont pas aussi élégants, aussi bien « as- .- tiques » que ceux qui reviennent du front i- et passent en bon ordro sous nos fenê- i très; mais, au moins, en eux les vieux e qui ne s'accoutument pas vite au chan- » gement, ont retrouvé avec plaisir et émo- i tion les anciens « piottes » de 3911, que les « jass » d'à préaont no rappellent que o de très loin. EN PÈLÉRINAGE AU CHARNIER DE L'YSEE DE ERUXELLES A LA COTE A TRAVERS LA FLANDRE (De notre correspondant spécial) Porte de Namur, 6 1/2 h. du matin. L'auto démarre qui doit nous transporter vers ce coin du sol flamand où la Belgique s'est magnifiée, tenace et meurtrie et vaillante jusqu'à l'apothéose de la victoire. Au sortir de l'agglomération bruxelloise, le paysage se déroule comme "u film de chaque côte, de la route: c'est Assche, où les explorions du départ ont incendié le Quartier: de la gare, Alost, aux ponts démolis depuis P14, „ua-trecht, où les combats de la première année de guerre ont laissé pour souvenir un important cimetière. Nous dépassons des internés de Hollande qui rentrent au foyer: leur uniforme bleu à galons rouges appelle l'évocation d'un passé déjà lointain. Puis, ce sont dos autos que nous croisons, des voyageurs qui triment pédestrement guettant quelque moyen de transport de fortune. Sur les ^accotements, de temps à autre,des canons banoiés, au repos. À Gand, après avoir longé une interminable rame ce wagons abîmés, nous saluons au passage quelques soldats français et des lignards .1-gea en garnison. Ce n'est qu'à Maria-kerke qu'apparaissent les traces de la dernière onensive. Dès lors, la région est jalonnée de dégâts: le pont de Zonier-ghem démoli, puis une zone intacte — celle 4 ijeçioo - déportants degâta à Baegerhoeck, des maisons repliées comme des châteaux de cartes; des façades, où les obus ont marqué des plaques cancéreuses, puis encore une nouvelle zone intacte. 11 y a ainsi des intermittences; elles s'expliquent par la tactique ae la guerre de campagne qui s'est déroulée là aux derniers jours: des a\:inces par bonds jusqu'aux lignes de mitrailleuses ennemies, où il y a nécessairement un arrêt que ponctue l'artillerie destructrice. , A Donck, que nous traversons bientôt, la route est toujours en bon état; seuls, de temps à autre, sur quelques kilomètres, les accotements sont ravinés d'ornières. Partout, des champs emblavés, parmi lesquels des meules érigent leurs tours intactes. A BRUGES Entre Sysseele et Steenbrugge, nous croisons l'auto royal 'qui s'en revient de Paris. Enfin, nous abordons Bruges par la porte Sainte-Croix, près des remparts où s'exercent. des volontaires et des rappelés, et nous entrons en ville par la porte bainte-Catherine. La vieille cité de Breyctel u'& été en-' dommagée que du côté des docks. Une halte au marché perniet de nous rendre compte du taux des principales denrées alimentaires. Les œufs atteignent 1 fr. et 1 fr. 25 la pièce, le café est tombé à 15 franca le kilo, les pommes de livre, loo -carotto» ^ le prix du beurre vient d'être fixé par les autorités à 10 francs le kilb. Cette mercuriale succincte est plus que suffisante pour nous démontrer que, toute relativité gardée, Bruges est, pour l'instant, un petit paradis des consommateurs.LA ZONE DES INONDATIONS Passé Bruges, une brisée s'allonge, à l'étroit, entre deux rangées d'arbres. Après Valsenaere, Jabbeke, Zerkeghem et lihistelles, voici Zevecote, où le drapeau blanc flotte toujours au clocher. Le paysage attriste insensiblement. Nous entrons dans la zone des inondations; aussi loin que le regard puisse porter, une végétation nouvelle a envahi les terres arables; des roseaux, hauts et roux, ont escaladé le3 digues pour gagner les prairies. L'église de fcaint-Pierre-Capel-le n'a plus que quelques murs branlants, soutenus on ne sSit par quel caprice du sort. Des camouflages en partie écroulés encombrent la bordure de la route ou font zigzaguer dans la plaine leurs palissades de haies artificielles . De ci, de là, aux ébouiis en plâtres et à quelques soubassements, devinés plutôt qu'entrevus, on soupçonne qu'un village a dû exister là. Quelques tombes esseulées. Spermalie n'est qu'une brousse où l'emplacement de quelques baraquements incendiés met de3 plaques noires sur le fond roux. A l'horizon, des familles d'arbres secs. Schoore est logé à la même enseigne. Des fils téléphoniques courent, de poteau en poteau, à travers la steppe. Des camouflages en étoffe pourrissent et s'amoncellent.Brusquement, voici un pont de fortune devant lequel notre auto ralentit, nous sommes a Schoorebakke. Un cri a jailli de nos poitrines: l'Yserl Syllabes magiques qui nous coulent de l'effroi jusqu'au cœur, évocation d'une grandeur douloureuse. Le fleuve est là, resserré entre ses digues d'argile, comme las et appaisé d'avoir roulé de la chair et du sang. 11 coule dans la plaine immense, où miroitent des mares, où s'étalent dofi bourbiers, où les carcasses.d'avions, les moignons a'arbres et les entonnoirs accrochent l'observation. Nous voici, dès à présent, dans ce qui fut pendant presque quatre ans, l'unique camp belge. Le3 Allemands, qui avaient franchi le fieuve ici, le 24 octobre 1914, furent refoulés le 26, sous la violence de l'artillerie. C'est ici qu'une fois encore l'armée belge sauva les Alliés. De ce qui lut l'ervyse jusqu'à 1« urnes, la zone revit quelque peu. A gauche, les derniers labours de nos soldats, des em-blavures aussi. De rares paysans viennent retrouver leurs terres, pieusement. Des vaches broutent l'herbe courte et drue qu'a engraissé le sang des nôtres. Quelques maisons: j'en compte huit dans l'immense plaine que je tiens sous mon regard. Encore quelques baraquements, l'église militaire de Saint-Albert-Capelle, des hangars, des tas, de pavés, des cambuses et nous arrivons à Furnes, où 200 indigènes seulement sont restes au cours de la guerre. La petite ville a souffert des obus, des avions surtout, mais l'aspect d'ensemble n'a guère changé. Nous dépassons le tramway qui roule de Furnes vers La Panne. Les dunes de Coxyde se dessinent à droite. Un tournant encore, l'auto stoppe bu terminus de la routa qui est aussi celui de la terre. Et nous vbici à La Panne barrés par la mer. R. H. LE VOTE DES FEMMES Paris, 9 décembre. — L'Association des femmes françaises, sous la présidence do ilrne Siegfried, a tenu an congres, à la suite duquel un ordre du jour a été voté, priant instamment .les pouvoirs publics, de donner suite a la proposition de M. le sénateur Martin (du Vûr) tt de M. Flandin. député, tendant » accorder, pour les prochaines élections, le droit de vote, suffrage universel pur et simple, à toutea les femmes françaises. (Ha vas.) LES GENS D'AIX RECEVAIENT LE LARD DE CHEZ NOUS DANS DES CERCUEILS LA SITUATION ÉCONOMIQUE EN PRUSSE RHÉNANE (De notre envoyé spécial.) Aix-la-Chapelle, 8 décembre. — Le service du ravitaillement dans le pays rhénan n'a pas été assuré comme chez nous, par des magasins officiels, mais par les anciens négociants entre lesquels les autorités communales répartissaient les denrées, suivant le nombre de leurs clients. Chaque famille a son c carnet de ravitaillement » avec doubles souches marquées de A jusqu'à Z pour représenter les diverses maichandises, et numérotées d'après le nombre de personnes. Mais, il va de soi qu'il n'y en avait jamais vingt-six espèces, si même tout l'alphabet y figon.it. La première souche est celle de commande, que le client doit remettre à son fournisseur pour qu'il puisse obtenir de l'administration communale les denrées mises en vente, fous les huit ou quinze jours, où tous ivâ deux mois, ainsi que nous l'avons dit hier pour la torréaline d'avoine, accompagnée, quand les stocks le permettaient, d'une demi-livre de chicorée vendue 29 pfennigs. Heureusement pour eux, .es ALemand* n'étaient pas dépourvus de bière. La seconde souche est le reçu donné par le client à la réception de la marchandise.Ainsi, le contrôle est des plus faciles. Chaque mois, le vendeur est tenu à renvoyer ces reçus à l'administration communale. Si leur nombre ne correspond pas à celui des souches d.* com nande, l'administration commuuaje retire de la distribution suivante autant de rations de la même denrée qu'il y a de billets manquants. La ville, elle-même, n'avait constitué qu'un ou deux magasins où pouvaient sè présenter les retardataires, les voyageurs et les soldats permissionnaires. L'Allemagne, malgré e développement de son industrie textile, était oa ne peut plus embarrassée au point de vue ae la production des tissus. Elle possédait toujours les machines et la main-d'œuvre; mais les matières premier s faisaient défaut. La laine et le coton manquaient totalement. Ce ne sont pas les arrivages qui leur parvinrent par ica pays Scandinaves et l'Espagne, qui s tvèrentvles Allemands de la situation inextricable dans laquelle ils se trouvpient. Faut-il rappeler les bandes de pansement en papier utilisées depuis long'e ips dans l'armée allemande faute de toile, et les appels officiels faits au peuple pour ensevelir ses morts dans du papier? Les vêtements, disait jt ces avis, étaient trop nécessaires aux vivants pour qu'on en revêtît les défunts. Ils le savaient bien, les vivants, puis-ville pour obtenir un coïtU7îi«bQn,jle„lA mise, voire un mouchoir dp poche, qu'ils recevaient après six mois d'attente. Pour obtenir une nouvelle chemise, ils devaient abandonner l'ancienne. De même pour recevoir un nouveau costume, l'ancien devait être cédé aux autorités qui le payaient une somme dérisoire, le fai saient réparer et le revendaient à bon prix, nous dit-on. LE COMMERCE LIBRE Nos lecteurs seront sans doute curieux de savoir ce que l'on peut trouver dans le commerce libre à Aix-la-Chapelle. Les épiciers ne vendant, pour ainsi dire, que quelques éniceô frelatées, à des pris divers et très élevés. On y voit aussi le « butter Germania », c'est-à-dire le pudding dont les gens se servaient — pour remplacer le beurre — avec de l'eau et du sel, le lait étant très rare et trè3 cher. Nous avons également trouvé des espèces de macarons, qui semblent faits de seigle, vraisemblablement sacchari-nés, coûtant la modique somme de 1 mark 87 le quart de livre, soit environ 13 fr. 75 le kilo. Dans les boulangeries, on trouve un peu de grossière pâtisserie, sans indication de prix et montrant bien la finesse des matières premières employées. Chez les légumiers, des choux blancs, des poireaux, des carottes jaunes, rouges, et des rutabagas, respectivement à 0 mk. 10, t>,45, 0,10, 0,30 et 0 mk. 55 la livre. Au marché, où nous sommes passé à maintes reprises, nous avons vu des pommes de terre à 10 pf. 5 la livre; du chou vert sauvage à 16 pf. la livre et de minuscules cœurs d'endives à 30 pfennigs la pièce. Près de la place du Marché, on vend du fil de guerre à 6 mk. 50 les l,t)G0 yards. Dans certains magasins, des avis annoncent la mise en vente de marmelade, à 2 mark la livre et de soles marinées, que la commune offre, sans rationnement à 2 mk. 20 la livre. « Voulez-vous goûter ces soles et notre pavi.de guerre, Monsieur? nous demande une négociante. — Soit. Combien vous dois-je? - Oh! Monsieur, rien du tcvt. Nous voudrions vous offrir beaucoup. Mais, a 2z notre magasin, comme il est vide, alors qu'il regorgeait toujours de jambons, de saucissons et de tout ! » Les fromages, qui n'ont du Camembert que le nom, se payent 1 mark et ceux de Herve ou d'ailleurs, de 1 mk 50 à 5 mark. Nous avons entendu dire ici que les soldats allemands, sachant la misère qui régnait dans leurs familles, cachaient du lard jusque dans des cercueils qu'ils convoyaient de Belgique, ou de France en Allemagne. Voici quelques prix des magasins de confections: un tablier d-enfant, 15 mark; un tablier de femme, 25 mark ; un pantalon printanière, 25 mark; un pantalon ordinaire en cardé, 70 mark; un costume ou u'1 •> r ! ssus également en car-00 à 300 mark. Nulle pari, nous n'avons vu un tissu en pure laine. Onez les cordonniers, nous n'avons vu aucune bottine en cuir. Les tiges sont en étoffe et les semelies en bois. Ces souliers se vendent, suivant la mesure, de 13 mk. 50 à 21 mk. 50. Les lacets coûtent de 60 pfennigs à 1 mk. 60 la paire. LES VOLS ALLEMANDS DANS LES MAGASINS D'INTENDANCE Ce court exposé de la situation économique d'Aix-la-Chapelle explique les vols commis par d^. militaires allemands dans les magasins de l'intendance. Nous n'ignorons pas que les soldats dévalisaient, pillaient leurs magasins d juipement, afin de pouvoir s'amuser et acheter des vivres en Belgique, pour les renvoyer chez eux. . fin de cacher ces vols, les magasins et les casernes ont été incendiés un peu partout en Allemagne, à Lille et à Bruxelles. G. Vi APRÈS METZ STRASBOURG A FÊTÉ POINCARÉ ET CLEMENCEAt Strasbourg, 9 décembre. — L'accuei! fait par les Strasbourgeois aux représen tants de la Franoe a surpassé encore, s possible, celui fait par les Messins. I est impossible de traduire l'intensité ei la profondeur des sentiments qui ont dé chaîné une continuité d'ovations. M. Poincaré, accompagné de MM. Clémen ceau, Duboat et Deschanel, est arrivé i 9 h. 17. Il a été reçu par les maréchaux les ministres, les chefs des armées alliées la municipalité. Le maire lui a souhaite la bienvenue et a remis au Président let clés de la ville. M. Poincaré lui a répondu, assuranl que la Franoe tiendra les clés de Strasbourg en bonne garde et ne les laissera jamais reprendre par personne. Les cria de c Vive la France ! » on1 alors retenti. M. Poincaré a donné l'accolade au maire, puis MM. Poincaré et Clémen-ceau se sont embrassés, aux applaudissements des assistants. Le cortège a alors quitté la gare. Lorsqu'il est apparu à la sortie, il a été salué par une formidable ovation. La foule n'a cessé d'acclamer le Président et la République. Place Kléber, des jeunes filles ont remis des fleurs au président de la république. M. Poincaré descend de voiture et dépose une gerbe de fleurs au pied de la statue de Kléber. Il félicite les vétérans de leur attachement à la France, puis, s'adressant groupe d'Alsaciens, que les Allemands emprisonnèrent, M. Poincaré a affirmé que le gouvernement ne négligerait rien pour mettre-un terme à leurs maux. Le cortège a ensuite gagné l'Hôtel de ville, au milieu de l'allégresse générale. Du perron de l'Hôtel de ville, M. Poincaré a prononcé un discours, disant que le plébiscite est fait: l'Alsace en pleurant de joie, s'est jetée au cou de sa mère retrouvee. Tout l'appareil de mensonges et de haines que l'Allemagne avait aménagé pour cacher au monde la défaite de ses efforts et la persistance de vos sentiments s'est lamentablement effondré. Le président de la République, en terminant, dit: c Avec nous, Alsace, tu honoreras tes morts, car autant et plus "ue les vivants, ce sont eux qui te délivrèrent. » Ce discours fut haché par les applaudissements.LE DEFILE L'après-midi, un cortège s'est formé à la gare, puis a traversé les principales artères de la ville, pour se rendre plaoe de la République, où de vastes tribunes étaient édifiées en face de l'ex-palais impérial, sur lequel flottent les couleurs françaises. Sur la place, se presse une fouie énorme. Toutes les fenêtres des immeubles et môme les arbres étaient garnis de véritables grappes humaines. L'accueil qui fut fait au président de la République et à M. Clémenceau dépasse ce que l'on peut imaginer. Ce fut une explosion d'acclamations. La foule rom- TTÏDtuÀT plBBiaraluciie;'irluri. x'Oii'jv.dio vv Clémenoeau eurent beaucoup de peine à serrer toiites les mains qui lc-ir étaient tendues. Des jeunes filles alsaciennes, qui étaient parvenues à se hisser sur la tribune, embrassèrent le président de la République, M. Clémenceau, les maréchaux. Le défilé des troupes a commencé ensuite. M. Poincaré s tenait debout. Le défilé eut lieu au milieu d'ovations ininterrompues. Les drapeaux et les fa-fanions aéchirés et criblés de balles ont provoqué, sur leur passage, une émotion intense. Les cris de « V. .. la France 1 » éclatèrent de toutes parts. Les assistants avaient les larmes aux yeux. A LA PLACE DE LA REPUBLIQUE La cérémonie s'est terminée par le défilé des chars d'assaut, puis les drapeaux se sont avancés vers la tribune et se sont iiiciinés devant le Président. Les clairons sonnaient aux champs, la musique jouait la « Marseillaise ». Ce fut une minute solennelle. Une formidable acclamation se fit entendre. Les cris de « Vive la France! », « Vive Poincaré! », « Vive Clémenceau! » s'élevèrent de tous côtés. Le défilé des Alsaciennes, en costume national, et d'innombrables sociétés alsaciennes, de vétérans, de gymnastes, de conscrits, etc., etc., vint ajouter encore à l'enthousiasme général. La cérémonie est impressionnante. Les musiques militaires jouent la « Marseillaise », que la foule entonne à son tour. Quand le Président et le3 autorités quittèrent la tribune, un immense cri de « Vive la France! » partit de toutes les poitrines. Après le défilé des troupes, le cortège présidentiel va au pont du Rhin, à Kehl, à quatre kilomètres de Strasbourg. 1a petit Rhin franchi, M. Poincaré dépose des lieurs au pied du monument du général Doniaux, qui, en 1790, défendit le passage du Rhin contre les Autrichiens. L'iirrivée aux berges du Rhin est le moment solennel, le couronnement des merveilleuses journées de Metz et de Strasbourg. La rive badoise apparaît dans k brume. M. Poincaré gagne le milieu di pont, oH deux sentinelles françaises montent la garde, puis le cortège regagne la gare. La traversée de la ville, brillamment éciairee, provoqua encore des manifestations enthousiastes. Le train est parti à 19 heures, poui Colmar, où les présidents de la Répu blique et du Conseil passeront la journée de demain. Dans la soirée, une retraite aux .m-beaux a parcouru les principales rues de Strasbourg, brillamment illuminées. Une représentation artistique, réunissant-de nombreuses notabilités, a eu lieu. — Ha vas. LA QUESTION DU RECRUTEMENT AUX ÉTATS-UNIS Do Washington: Au cours do son intervlev hobiloznariau-e, le g6uéral Mardi a dit: « 1 sera ilôoeabUire Ue dtJuiaiulur au Couvres uni nouvelle loi sur le recrutement, attendu qui le sojour do l'armée d'occupation à l'étran ger est indelmi et Que la législation exus tante ordonne lo licenciement de l'armé* actusliô quatre mois après la signature d< la paix. — Havaa. AUX INSTALLATIONS MARITIMES DE GAND Qand, 10 déootobr© — Toutes les mesure» sont piiaes j>our acoélérer l'enlevemont dct obstacles qui entravent la navigation : cha landa couk-s, ponts sauvés, etc. Tout le long du canal do T9rnei>zen. ot opère des 6ondasfos ponr établir l'état de cette importante voie de commnnication di rectc avec la mer dont l'emploi offre un s: grand intérêt pour la ville do Gand et auas; pour la Flandre orientale tout entière. Afin do pouvoir activer l'exécution d'impor tants travaux, on compte mettre des appa reils puissants, qui sont demandas eti Hol lande, à,1a déposition des entrc.preneun chargés d assurer le nîtablissomeat de la ne, vigation aux le canal. UNE QUESTION ÉPINEUSE HOLLANDE ET BELGIQUE Du calme et de l'équité I En temps de guerre — et not»c , sommes encore en tempi de U\n guerre — il y a deux ordret de questions au sujet desquelle« les journaux doivent, à notre avis, m montrer très circonspects. Ce sont: l'organisation de l'armée et les relations diplomatiques avec l'étranger.Nous disons cela aveo d'autant plus de franchise que depuis de nombreuses années, nous défendons la liberté d'opinion, et que nous sommes peu suspecte d'admiration pour n'importe quel régime de censure, en dehors de circonstance! tout à fait exceptionnelles. Si donc nous abordons spécialement 1# sujet des rectifications de frontières, désirées dans certains milieux politique*, c'est uniquement paroe qu'on s'en est occupé déjà publiquement un peu partout, et que l'on s'en préoccupe fort dant les coulisses. En cette matière, comme en beaucoup d'autres, il faut se garder de prendre le« choses au tragique et nous pensons que nos amis hollandais se sont émotionnéi un peu vite, si nous en jugeons d'après les informations que nous a télégraphiée» notre correspondant d'Amsterdam. Un simple vœu amical En somme, l'ordre du jour du Cerol# des Installations Maritimes, qui a servi de point de départ à toutes les appréhensions de nos voisins du Nord, était conçu dans des termes très modérés et môme très amicaux. U se bornait à soumettre à la future conférence de la Paix une question d'équité et de bon sens qui peut se régler amiablement, sans léser personne. A part quelques ardents, un peu exces* 8ifs, il n'y a pas un Belge soucieux de ses responsabilités qui puisse songer à! une annexion violente de territoires ap« partenant à un pays dont la neutralité étaiÇ® enviable, peut-être, mais qui ne nous en a pas moins rendu beaucoup de services dans des temps difficiles. Une question de pure logique Que les Hollandais envisagent la situation avec tout le calme qui est une de leurs vertus nationales. Ils verront bien vite qu'il n'y a pas, en tout ceci, de quoi ouvrir une seule de leurs digues historiques.U ne s'affit Das de imier un vilain ton* souffert lui-même d* l'application odieuse de la loi du plus fort, pour se faire maintenant le ohampion de l'iniquité, celle-ci dût-elle même lui être tïè» profitable. Mais au moment où la carte de l'Europe va être remaniée, ne serait-il pai logique de donner par exemple à la Hollande, des localités autrefois hollandaises, dont la possession améliorerait considérablement sa configuration géographique, et de rendre, j>ar contre, à la Belgique, des régions autrefois belges, constituant pour elle une promesse de développement normal de sa prospérité économique? Par la liberté D'ailleurs, en vertu même des princî« pes que le président Wilson a fait triompher, il ne suffit pas de quelques discours et de quelques fleurs présentée! par des dames enthousiastes pour qu'un territoire change de nationalité. Les peuples ont> seuls, le droit de disposer d'eux-mêmes: voilà la véritable conception démocratique et les habitants des régions dont il s'agit, auraient vraisemblablement à se prononoer sur leur sort. Ce n'est pas être belliqueux ni annexionniste que de souhaiter qu'ils le fassent en se rappelant les liens historiques qui les relient à notre patrie. Les Uolfandais devraient être les premiers à le leur conseiller. Les uns et lei autres y perdraient bien peu de chose! et y gagneraient beaucoup. » Il n'est pas question pour la Hollande de livrer des compatriotes à un peuple barbare, sans culture et sans liberté, mais de les faire entrer dans une famille amie, où ils retrouveront toute la sollicitude désirable pour leurs intérêts et un respect parfait de leurs convictions. Au surplus, toutes ces questions de n tionalité seraient bien vite dépourvues d'importance si, dans tous les pays du monde, on respectait la liberté complète de l'individu, et si les barrières économiques étaient enfin abattues. COMMUNIQUÉS OFFICIELS DU GRAND QUARTIER GÉNÉRAI communique belge 10 décembre. — Les colonnes d'infanterie ont atteint la transversale Niederkrachten-Kheindalilen-Ilheydt-Eeztfmerden, aveo élé* ments légers a Boisheim et Vierson. Rien de particulier à signaler. communique britannique Londres, 9. — Hier, nos troupes avancée! ont atteint le Rhin, entre Godcsberg et Cologne.communique americain Londres, 9 déc. — Le communiqué am* ricain annonce que la troisième armés américaine a atteint le Rhin, de Rolandsecll à Brolil A la tombée do la nuit, elle s« trouvait sur la Upne Rolandseck-Brohl-Wa»-senach-Munstermaifcld-Rheinbollen. (ReuterJ ÉLECTION PRESIDENTIELLE EN SUISSE Genève, 9 décembre. — Mercredi prochain, 11 courant, aura lieu l'élection du président de la Confédération suisse. Un accord s'est fait entre les différents groupes de l'Assemblée fédérale et l'élection de M. Gustave Ador semble assurée. Le vice-président serait vraisemblablement M. Motta. .i

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Cet article est une édition du titre La dernière heure appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles .

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