La dernière heure

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s.n. 1918, 09 Decembre. La dernière heure. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/6688g8g628/
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f \ BUREAUX 9, RUE ST-PÎERRE, BRUXELLES Ouverts de 9 à 5 h. Les jours fériés de 9 à midi. Le» annonces et réclames sont reçues aux bureaux du journal et à l'Agence Havas, 8, place des Martyrs(lcr étage), Bruxelles. ^ La Dernière Heure = ^ ■ IM 1 1 —1 PETITES ANNONCES : 30 CENTIMES LA LIGNE ©t La Petite Feuille N° 15 TREIZIÈME ANNÉE LUNDI 9 DÉCEMBRE 1918 ssaotm* NI 10 CENTIMES AU PAYS DES MILLIARDS Les analogies — à rebours s'entend — entre certains aspects de la situation présente et la guerre de 1870 sont tellement fréquentes et frappantes, que l'on ..ne saurait, pour un temps, écrire d'aujourd'hui sans voir revenir sous la plume le lamentable souvenir d'hier, devenu ; joyeux par contraste. Au lendemain de la défaite, un auteur français, Victor Tissot, écrivit un livre dont le titre fit la fortune: « Au Pays des Milliards ». Ce titre resterait bon pour un ouvTage contemporain : le pays n'a pas changé, c'est toujours l'Allemagne, mais ce 11'est plus celui où les milliards vont, c'est celui d'où ils doivent venir. Le peu que l'on ait pu apprendre de la Conférence interalliée qui vient de se terminer à Londres, ne laisse guère de doute sur ce point que les vainqueurs sont détermines à ne pas abandonner une ombre de leurs droits et qu'au « dernier farthing » ue Lloyd George devra correspondre le « dernier pfennig » de l'indemnité réclamée. Nous disions, récemment, que rien ne permet encore d'évaluer, même de la manière la pius approximative, ce que sera cette indemnité; il apparaît toutefois comme fort possible, qu'elle s'élève à un chiffre fabuleux. En pareil oas, si considérable quç soit le nombre des victimes, on devrait modifier le mot fameux du maréchal de Saxe, qui disait que pour tuer un homme il fallait dépenser son poids de plomb : c'est son pesant d'or qu'il y aurait fallu mettre. Il est d'ailleurs quasi certain que l'on ne se rend pas tout de suite réellement compte, par l'imagination, de la valeur d'un milliard. Le mot est gros, et c'est précisément parce qu'il est gros qu'il ne représente pas, à la plupart des esprits, quelque chose de bien net. Pour en donner une idée, au point de vue humanitaire, les économistes de l'école de Passy ont usé d'une remarquable comparaison. Ils évaluent le travail productif d'un être humain, en prenant la moyenne des différents pays et des différents âges, à un franc par jour. Evaluation un peu vieillotte déjà, mais qui simplifie les calculs. Un milliard de francs c'est donc le produit d'un milliard de journées de travail, autrement dit de deux millions sept cent quarante mille années de travail continu. Cela représente 3,333,333 années de travail à 300 jours, et trois millions d'années exactement, si l'on suppose une moyenne de trois cent trente-trois jours de travail ou trente-deux jours de repos seulement par année. 11 est difficile, d'autre part, d'évaluer à plus de trente années, l'une dans l'autre, la période active d'une existence laborieuse. Trois millions d'années de travail représentent donc, en somme, cent mille existences. Autour de ce que l'économiste qualifie d'existence laborieuse, se groupent nécessairement d'autres, forcément improductives: les vieillards, les enfants, les malades, les infirmes et les femmes. Pour cent mille existences actives, il faut compter une population trois, quatre ou cinq fois plus considérable. « Trois, quatre ou cinq cent mille âmes, s'écrie, à ce sujet, Frédéric Passy, c'est-à-dire autant que la population de Bordeaux, de Lyon ou de l.arseille, plus que tel de nos départements, autant que trois ou quatre Cantons suisses, où les existences seraient accumulées sur un point pour être dévorées plus vite, et ou leur substance serait extraite par l'impôt comme le vin de l'a grappe par le pressoir. Voilà ce que l'œil du statisticien et du moraliste doit voir dans ce mot: un milliard. » * * * Or, en juillet 1914, quelques jours avant que n'éclatât la conflagration européenne, paraissait à Berlin, chez l'éditeur Georg Stilke, une étude fort com- Flète sur la « Prospérité nationale de Allemagne », écrite par le Dr Karl Helfferich, alors directeur de la Deutsche Bank. Cette étude, d'ailleurs très documentée, n'est, naturellement, qu'un panégyrique économique et financier de l'Allemagne d'alors. Pour évaluer la fortune totale de l'Empire, le Dr Helfferich fait usaçe de deux systèmes, dont il se sert en les contrôlant l'un par l'autre. Le premier est basé sur la perception des impôts, et aboutit à un total de 285 milliards de mark. Le second, établi principalement sur les statistiques de l'assurance contre l'incendie, donne comme chiffre de la fortune allemande celui de 335 milliards. « C'est entre ces deux limites, soit à un peu plus de 310 milliards de mark, décide le Dr Helfferich, qu'il faut fixer la valeur effective réelle de la fortune de l'Allemagne. » Un autre statisticien, M. von Schmel-ler, avait évalué cette fortune, en 05, à 200 milliards. M. Helfferich, par l'aîig-mentation de l'impôt sur le capital en Prusse, qui est monté depuis de 65 0/0, et par celle des primes d'assurance (80 0/0 environ) montre que ses chiffres sont d'accord avec ceux de son prédécesseur. Par contre, l'évaluation d'un troisième financier, M. Steinmann-Bu-cher, qui estime la fortune nationale, en 1908, à 350 milliards de mark et, par conséquent, en 1914, à 378 397 milliards, lui sejnble « un pe\i trop élevée ». L'estimation à 310 milliards correspond à une fortune moyenne de 4,650 mark par habitant. La dernière évaluation méthodique pour la France, faite par Edmond '' hé-ry, donne 287 milliards de francs (232,5 millions de mark). Cela fait, par habitant, 7,314 fr. (5,924 m.). En Angleterre, les évaluations varient de 230 à 200 milliards de mark, soit 5,100 à 5,800 m. par tête. Le « Census Office » de Washing-1 n prise la fortune des Etats-Unis à 500 milliards de mark (5,500 par tête). L'Allemagne Venait donc, à la veille de la guerre, après la France, l'Angleterre et les Etats-Unis dans les statistiques de la fortune moyenne par habitant. Par contre, sa fortune nationale totale dépassait celles de la France et de l'Angleterre de 20 à 25 0/0, et était dépassée par celle des Etats-Unis de plus de 50 (' 0. En somme, un revenu annuel de 43 milliards de mark, au capital de 310 i. il-liards de mark, ces chiffres « tout nus », chante en terminant le Dr Helfferich, expriment en valeur monétaire l'œuvre économique gigantesque accomplie sous le règne de Guillaume II. Si redoutables truqueurs d'arithmétique que soient les Allemands, et bien aue ces sommes doivent être fortement diminuées à la suite de quatre années de lutte acharnée, elles n'en sont pas moins intéressants à connaître.MEMOJR. SUR LA TOMBE D'UN MARTYR AU TIR NATIONAL Environ les deux tiers des six cents membres de l'Association patriotique schaer-beekoise « Le Souvenir », constituée par l'ancienne garde civil© de la commune, se sont rendus, dimanche après-midi, au Tir National, où e6t inhumé leur regretté collègue, Philippe Baucq, fusillé par les Allemands, lors de l'affaire Cavell. M. R. l'oueart, architecte et conseiller oommunal à Schaerbeek, président de cette ceuvro, a prononcé le discours suivant: « Parmi tous ceux qui ont payé de leur sang l'accomplissement de La tâche admirable dont ils s'étaient, avoo un admirable stoïcisme, imposé la réalisation, Philippe Baucq surgit au premier plan. » Ceux qui ont eu l'honneur de le connaître et qui ont. aujourd'hui, la douleur de le pleurer, se rappelleront, e/vec quelle ardeur, aveo quelle foi, il se dévoua pour le paye II fut un des propagateurs les plus féconds des journaux non censurés, les recevant par centaines et les r0partis3ant oneuite & des agents de distribution. Mais là ne se borna pa« son rôle. Il fut de tous les organismes de renseignements et do reorutement; et ses mémoires — s'il avait du les produire un jour — auraient révélé le travail prodigieux qu'il avait, accompli. •> Et je me souviendrai toujours, avec unt poignante émotion, de l'instant tragique où, m'accompagniant un soir, comme je sortais de l'école de Roodebeke après la visite de son poste, Baucq, eu me faisant comprendre pour quelle raieon son active collaboration à la çardo oivile allait cesser momentanément, s'cxcu«ait... » Il s'excu&ajt, ce héros, et il allait sacrifier sa vie pour la oause commune. >» Quelque temps après, il était arrêté. » Il resta stoïque il la torture que lui infligeaient les tortionnaires allemands pour le faire parler ». « Il fut sublime », continua l'orateur, qui rappelle Jes élogieuses paroles prononcées par le défenseur de la victime, M* Sadi Kirsohen. Puis, il reprend: Camarades, la conduite de notre héroïque collègue Philippe Baucq, est un honneur pour notre gardo oiviie. Idais sa mort est, peur nous, un ordre. Cet ordre, qu'il ne nous donnerait peut-être pas s'il pouvait revenir, tant son caractère était nobla, o'est de le venger! Et oo sera notre tâche de demain. Honorer nos héros et les venger en poursuivant, de notre haine implacable, cette nace de bandita qui a voulu nous asservir en usant do lâcheté et de cruauté. Ce sera — je l'ai déjà dit ailleurs— honorer d'une manière digne d'eux, oeux qui se sont sacrifiés pour nous. En déposant, au nom de la garde civile de Sohaorboek, ces quelques fleurs sur ta tombe saortSe, cher oamarade Baucq, je t'adresse le salut d'adieu et do reconnaissance de tes anciens collègues. Et en lour nom, je te jure que noua oonea-crerons le meilleur de nous-mêmes au oulte du souvenir, à la réparation à laquelle tous ceux qui sont morts pour nous ont droitI » Outre les superbes chrysanthèmes du « Souvenir », avec l'inscription sur un ruban tricolore: c La garde civile do Schaerbeek à son héroïque sour chef, Philippe Baucq ». une autre gerbe de chrysanthèmes, mêlés de roses, a été déposée avec la mention: « Comité du Réveil, avenue de la Brabançonne, 119, au héros Philippe Baucq. » LIEBKNECHT EXIGE L'ARRESTATION D'HINDENBURG Amsterdam, 7 décembre (de notre correspondant). — Des manifestes signés Hindon-burg ayant été répandus parmi les troupes à, Berlin, faisant «appel à la oontre-révolu-tion, à l'ocoasion du retour imminent des régiments de la garde, Liebknecht a exigé l'arrestation de Ilindenburg. LE DROIT DES PEUPLES DE DISPOSER D'EUX-MÊMES LES ALSACIENS-LORRAINS VEULENT REDEVENIR FRANÇAIS Paris, 7 décembre. — L'Agence Havas est informée que l'Assemblée nationale, réunie à Strasbourg, a voté à l'unanimité une déclaration présentée par tous les groupes et disant notamment: « IA.csemblée nationale, préoccupée de ne laisser subsister ni en France, ni chez les neutres, ni chez les ennemis, le moindre doute au sujet des sentiments véritables des Alsaciens-Lorrains, constate que l'agitation neutraliste était l'œuvre d'une infime minorité ou d'agents allemands et déclare solennellement que, fidèle interprète de la volonté constante et irréductible de la population d'Alsace-Lorraine déjà exprimée à Bordeaux en 1871, elle considère î. jamais comme inviolable et imprescriptible, le droit des Alsaciens-Lorrains de rester membres de la famille française.L'Assemblée nationale considère comme un devoir, avant de s'ajourner, de proclamer à son tour le droit de l'Alsace-Lorraine d'être rattachée à la France de façon indiscutable et définitive. » Cette déclaration a été accueillie par c'e longé applaudissements. Elle sera affichée dans toutes les communes de l'Alsace-Lorraine. I ON MANIFESTE A BERLIN LA PRÉSIDENCE DE LA RÉPUBLIQUE OFFERTE A EBERT ON SE BAT DANS LES RUES Bâle, 7 décembre. — On mande de Berlin à la date du 7 : Hier soiT a eu lieu, à Berlin, une manifestation dont il est impossible de dire encore, d'après les seuls renseignements officieux qu on asur elle, si elle fut vraiment dirigée contre le gouvernement ou s'il s'agit d'une simple comédie arrangée par lui. Plusieurs colonnes de marins et de soldats, avec des armes, se réunirent devant le Palais de la Chancellerie, sous la conduite de l'agitateur connu Spiro, qui prononça un discours enflammé, condamnant l'action du Comité Exécutif et réclamant la convocation, pour le 20 décembre, d'une Assemblée nationale, si on voulait sauver l'Allemagne de la ruine, déclarant finalement « qu'au nom de la Nation, il proclamait Ebert premier président de la république sociale allemande. » Après les roulements de tambours qui accompagnaient cette proclamation, Ebert prit la parole et déclara que le gouvernement était en présence de difficultés extraordinaires. Le gouvernement ne veut pas réaliser son programme social à coups d'expérience mal préparée, mais grâce à une législation U ensemble; il fit appel a" la discipline et rappela qu'il ne fallait pas oublier les camarades du front, qui veulent aussi voter pour l'Assemblée nationale. Il termina en acclamant la jeune république sociale allemande. Un marin, tout en affirmant que les soldats ne voulaient rien autre que la paix, du pain et du travail, posa alors catégoriquement à Ebert la question de savoir si oui ou non il acceptait la présidence à laquelle le peuple allemand venait de l'élever. Ebert répondit que c'était une question d'une extrême importance, que seul le gouvernement pouvait trancher, et au'ïl ne pouvait pas accepter, sans avoir iscuté avec ses collègues. Sur qiloi, les manifestants, en colonnes, quittèrent le Palais. DES MORTS ET DES BLESSES On mande de Berlin à la date du 7 : Les détails complémentaires donnés sur les troubles d'hier, à Berlin, disent 3ue c'est après un meeting des invalides e la guerre et des permissionnaires sans travail, que se forma, à travers la Frie-drichstrasse, un cortège que les fusiliers de la Garde essayèrent de disperser. Lee manifestants ayant refusé d'obéir, une véritable bataille s'engagea, au. cours de laquelle il y eut 16 morts et 15 blessés. Hier soir, les soldats firent une perquisition dans les locaux du « Drapeau rouge », organe minoritaire. Il la suspendirent ensuite sur des contre-ordres, disant qu'il y avait eu erreur. D'après une dépêche de Berlin, les commissaires "du peuple ont publié un communiqué dans lequel ils déclarent que les instructions, en vue d'arrêter le Conseil exécutif, données au sous-officier Fischer par un nommé Marten, avaient été envoyées par deux fonctionnaires iu département des Affaires étrangères, le comte Matuschka et M. von Heinbeben. Marten et Fischer ont été arrêtés. Les deux autres ont pu s'enfuir. Les troupes qui s£ servirent de mitrailleuses contre les manifestants avaient été appelées par un membre du Conseil des soldats, nommé Krebe, délégué auprès du commandant général. Contre ce dernier, des mesures ont également été prises. Le Conseil des commissaires du peuple a déclaré qu'il agira contre toute menace de violence, de quelque côté qu'elle vienne. LES SOLDATS EN CAMPAGNE Selon une dépêche de Wilhelmshoehe, le Conseil des soldats près le haut commandement, auquel les représentants des soldats en campagne confièrent la gestion des affaires en qualité de Conseil des soldats central, s'est déclaré solidaire du gouvernement Ebert-Haase. L'armée de campagne s'opposera unanimement à quiconque essayera de créer des difficultés au nouveau gouvernement. Elle réclame la prochaine convocation de l'Assemblée nationale, mais veut participer aux élections. — Havas. 2,008 AVIONS ALLEMANDS POUR LES ALLIÉS Londres, 8 décembre. — L'Agence Reu-ter apprend de source officielle que deux mille avions, que l'Allemagne do.t livrer, seront prochainement entre les mains des alliés. I)epuis le 1*' janvier 1918, l'Allemagne a perdu au total 6,000 avions. Les Alliés en ont perdu beaucoup moins, de telle sorte qu'actuellement leur supériorité dans les airs est écrasante. LA FAMILLE ROYALE A PARIS La Reine et Mme Poincaré Le prince Léocold et M. Clemenceau IFRANCE ET BELGIQUE! UNIES DANS 1A BATAILLE UNIES DANS LA VICTOIRE jfc 9 L'accueil chaleureux, fait par la jo. . République française et par Ufrl Paris au roi des Be"! a Hé droit au cœur de notre peuple. Ce fut pour lui une jojo et une récompense de lire les discours officiels dans lesquels le peuple [français reconnaissait, avec une nouvélle franchise et une solennité éclatante, les services rendus à la cause de la civilisation par le geste d'honneur de la Belgique. Cete nouvelle manifestation, dans l'allégresse de la victoire, n'était pas nécessaire pour aviver les senjimei-ts qui nous unissent à la France. Depuis trop de siècles, nous vivons dans le superbe rayonnement intellectuel de ce beau pays, pour ne pas l'aimer. Cest d4 là que nous viennent, depuis si longtemps, les plus nobles idées dont s'enorgueillissent nos esprits; c'est la belle langue française qui nous apporta toujours l'enthousiasme enflammé pour l'humanité chevaleresque, l'amour de la liberté, le goût délicat de la civilisation raffinée. Aussi, nulle part, peut-être, les malheurs de la Francpj n'avaient plus douloureusement retenu dans les cœurs, que chez nous. Nulle part, non plus, on n'a salué avec plus d'enthousiasme la réparation de l'iniquité de 1870. Pour beaucoup de Belges, la France apparaît comme une seconde patrie. Tous ces sentiments profonds du peuple belge ont été traduits par le roi avec cette simplicité grave qui le caractérise et un bonheur d'expression que, seule, pouvait atteindre la parfaite sincérité. Le peuple belge peut se laisser aller à ces sentiments d'amitié et de confiance fraternelle. La France n'est pas le pays « des chiffons de papier » qu'on déchire, et des paroles qu'on renie. Nous avion», avant la guerre, sa s*-m-pathie, aujourd'hui, elle nous donne toute son affection, et sa « reconnaissance éternelle » ne sera pas un vain mot. La valeur morale des peuples a. désormais, conquis' sa place dans le monde. Le plus grand par la bravoure, le plus noble par l'amour du droit et de l'humanité reconnaît le nôtre pour son égal et le traite comme un frère. C'est ce que signifient, dans l'enthousiasme de la fierté et de la joie, les ovations sans fin du peuple français à notre roi. L'UNITE DE 'LA PATRIE Dans une lettre qu'il adresse h la Presse, au nom du Barreau gantpie, Monsieur le Bâtonnier Verhaeghe écrit: « ...Nous eussions été heureux de pouvoir ; acclamer, en môme temps que l'armée na- i tionale victorieuse, un détachement do la vaillante aivnée française, qui avait combattu aux portes de la ville. On no nous l'a pas permis; cependant, les officiers français qui accompagnaient Sa Majesté, et que notre peuple tout entier a acclamés avec enthousiasme, ont été témoins de l'admira: tion qu'il professe pour leur nation, à qui tant de liens nous attachent. Il semble aujourd'hui prouvé que des informateurs incompétents ou malintentionnés ont trompé le roi et l'année sur les dispositions de l'opinion publique de notre ville, et je me suis permis de saisir cotte occasion de protester, au ijom du Barreau, contre cette action néfaste. Dans l'adresse qu'il a votée à Sa Majesté, le conseil de discipline a été heureux de pouvoir rendre hommage aux sentiments patriotiques unanimes do la population gantoise, qui demeure inébranla-l)lenient fidèle à l'unité de la Patrie. Malgré qu'on les ait méconnus, elle ne laissera passer aucune occasion de les manifester aveo l'énergie propre h notre race. » L'ALLEMAGNE NE CESSE D'ERGOTER La question des prisonniers Berlin, 8 décembre. — La sous-commission chargée par la commission internationale do l'armistice d'examiner les questions se rapportant aux prisonniers de guerre, vient de se réunir. Le colonel français Demain, président, : réclama une nlus grande liberté des pri- < sonniers en Allemagne. < Le délégué allemand proposa des con- , cessions réciproques. Le colonel Domain refusa, les clauses de l'armistice n'en faisant pas la moindre mention. Le délégué allemand, répliquant, fit allusion aux négociations do Borne, où les Français demandèrent des concessions au nom de l'Humanité. Les Allemands los ayant consenties, demandent donc la réciprocité.Le colonel Demain tépéta que l'armistice ne contient aucune clause relative aux prisonniers de guerre allemands qui se trouvent aux mains dos alliés, de toile sorte qu'il ne peut pas discuter ce sujet. Toute- ' fois, il déclara qu'il proposerait, lors des négociations concernant la prorogation de ' l'armistice, qui commenceront le 12 décembre, à Trêves, d'intercaler dos stipulations ( concernant le traitement dos prisonniers ( allemands. — Havas. FOUR LES CHASSEURS... ET LE GIBIER En l'absence d'arrêté d'ouverture de la chasse pris par le Gouvernement, conformément à la loi du 28 février 1882, aucune espèce de chasse n'est permise en ce moment. Toutefois, nous apprennent des documents officiels, le propriétaire ou le fermier conservent le efreit de repousser ou de détruire, même avec des armes à feu, les bêtes fauves qui porteraient atteinte à leurs propriétés. Le sanglier' est considéré comme bête fauve et les occupants, leurs délégués et gardes assermentés peuvent le détruire en tout temps à l'aide d'armes à feu et sans permis de , port d'armes. L'occupant et ses ayants droit peuvent également prendre et détruire en tout temps.les lapins sauvages à l'aide de moyens non prohibés, tels que le furetage, l'enfumage et le défonçage des terriers et ràbouillères, le bâton. A part le sanglier et le lapin, ainsi que les gibiers considérés comme exotiques (bécasses, perdrix rouges, lièvres blancs, -ennes, grouses, etc.), tout transport, colportage, achat ou vente de gibier est actuellement interdit. LA LIGUE DES NATIONS! CE QU'EN PENSE M. BALFOUR Londres, 9 décembre. — Dans une interview, M. Balfour a esquissé ses vues au sujet de la Conférence de la paix, en disant qu'il croit que l'assemblée, qui se tiendra ce mois-ci à Paris, sera plutôt une réunion préliminaire sans caractère formel de la conférence des gouvernements associés, qui aura lieu au commencement de 1919. La seconde conférence établira toutes les clauses importantes du traité. Lorsqu'elle aura terminé ses travaux, les représentants ennemis arriveront, puis les traités seront ratifiés. L'opinion de M. Balfour est que la question la plus importante, sur laquelle la Conférence de la paix aura à statuer, est celie de la Ligue des nations, qu'il estime être une nécessité vitale. Citant les mots de M. Wilson que le monde doit être assuré à la démocratie, M: Balfour dit qu'il ne croit pas que ce sera le cas en multipliant simplement le nombre des Etats démocratiques. Par Jà, dit-il, il ne vise pas spécialement l'Allemagne, mais les nouveaux Etats en formation dans l'Europe orientale. Les passions naissantes entre les démocraties voisines les rendent augsi susceptibles de velléités belliqueuses que sous d'autres formes de gouvernement. Il serait intolérable que l'Europe et l'Amérique ne prennent pas des mesures en vue de prévenir que l'Europe devienne l'arène de nouvehes guerres. La Ligue des nations devra, î.on seulement surveiller les ambitions criminelles des grandes autocraties, mais aussi prévenir qu'un pays quelconque fasse la guerre do façon inconsidérée • 1 étourdie. Il est impossible de parler de démocratie pour un pays n'ayant, pas atteint un certain degré de civilisation. Répondant à une question, M. Balfour a dit qu'il est difficile de définir ce que la Russie est actuellement. Nous n'avons aucune relation avec le gouvernement bolcheviste. Je crois que sa position sera réglée à la Conférence de la paix. Je ne saurais m'imaginer que la Conférence puisse prendre en considération la question de savoir si un gouvernement russe quelconque, constitué com-l'est le gouvernement actuel, ait le droit d'y envoyer des délégués. — Havas. L'OCCUPATION BELGE EN ALLEMAGNE LA VIE A AIX-LA-CHAPELLE NOS DRAPS DE LIT VÊTENT LES GRETCHEN DES BORDS DU RHIN UNE ŒUVRE FRANCO-BELGE (De notre envoyé spécial) Aix-la-OhapelJe, 6 décembre. — Jusqu'à présent, nous nous étions borné à relever les faits saillants du début de l'occupation belge en Allemagne. Il est d'autres particularités de nature à intéresser nos lecteurs, que nous avons î.o-tées très rapidement. Nous parlerons tout d'abord de l'« Œuvre franco-belge », une société de bienfaisance constituée ici avant la guerre et qui subsiste encore. Les principaux membres actifs sont MM. Bruis, président, ancien consul belge; Louis Langhor, négociant, caissier; Léonard et Henri Schilllers, boulangers; Hubert Ernst, négociant; Prosper Bras-sel, recteur, un Luxembourgeois grand-t'-ioal.Tous les dimanches, les sociétaires assistaient à une messe avec' sermon en français; mais, par suite de la guerre, dans la crainte de l'autorité allemande, ils s'abstinrent, toutefois, ils maintinrent leur œuvre de secours, plus nécessaire que jamais, distribuant des vivres et du combustible aux familles pauvres, belges et allemandes. Les dirigeants de l'œuvre on songé à présenter un rapport à notre commandement de cantonnement. Dans ce rapport, ilo protestent de leurs sentiments patriotiques belges, de l'aide apportée à leurs malheureux compatriotes et demanderaient l'appui de l'autorité militaire. Les femmes au labeur En Allemagne, les femmes n'ont pas seulement rempli les fonctions de per-ceptrice, de conductrice de tramway ou de postières. Des milliers d'entre elles étaient employées dans les bureaux, casernes, services d'aviation, etc. j La plupart ont peiné dur, remplaçant l'homme comme manœuvre dans les fabriques de munitions et comme terrassier, piocheur, etc., aux chemins de fer. Elles portaient le costume masculin. En service de gardes ou de serre-freins, on les rencontrait coiffées d'un képi bleu, habiu :s d'un paletot bleu et d'une culotte noire, tout à fait comnîe les employés qu'elles remplaçaient. 11 en ctait de même aux travaux de terrassements ou de réparation des voies, où elles portaient des guêtres et une vazeuse liee à la ceinture. Dans les usines, le costume masculin était également porté, mais il consistait surtout en bourgerons bleus. Les femmes s'y revêtaient principalement de tabliers bleus. Les Allemands faisaient venir de la toile des Flandres française et belge. Des automobiles allaient fréquemment charger, en Belgique et en France, des pièces entières de toile. Un Négociant belge en lingerie et en confection nous affirmait ici qu'il est arrivé de nos provinces et du département du Nord des millions de mètres de toile écrue. On on envoyait aussi dans toutes les villes de la province rhénane, Aix-la-Chapelle, C«-logne, Dusseldorf, Coblence, Bonn et même plus loin. On n ignore pas, sans doute, que d'énormes stocks de costumes de toile confectionnés avec les draps de lit, les nap-] es, les stores achetés dans nos campagnes et nos villes ont pris le chemin de l'Allemagne. Nos soldais Nos soldats sont d'une conduite irréprochable.Tout au plus, entend-on raconter que certains .d'entre eux usent de représailles en... tirant quelques cabaretiers en bouteille. Quelques zvranzeurs auraient réglé leurs consommations en... paroles, disant que le kaiser viendrait payer. D'autre part, nous avons remarqué que les soldats ne restaient pas insensibles aux appels à la charité des enfants qui leur disaient mourir de faim. G. V. LA CULBUTE DES HOKENZQLLERN LE PÈRE ET LE FILS ESSAIENT DE SE JUSTIFIER "JE PARLERAI PLUS TARD,, DIT LE PREMIER Londres, 6 décembre. — Le « Daily Miror » apprend que le kaiser a fait les déclarations suivantes a un des membres de son entourage : .. Je suis menacé de tous côtés d'accusations criminelles, contre lesquelles je dois me défendre, si elles sont portées contre moi. En conséquence, je dois réserver tou,te déclaration jusqu'au moment où ues accusations seront réellement portées. ■> Dans un message, il a déclaré ce qui suit: « Je suis uii simple particulier et, tant âue je 6 or ai en Hollande, jo ne ferai aucune éclaration, quelle qu'elle soit, pour qu'elle soit livrée à la publicité. Vous devez vous rendre compte de ma position. Je dois aussi être loyal (aie) envers le gouvernement allemand actuel. Je ne puis pas faire une déclaration qui pourrait compromettre d'autres personnes. » IL FUYAIT EN DISANT « TENEZ BONI... » Berne, 6 décembre. — Le « Hamburger Echo » dit que, depuis le mois de février, on a\ ait constaté, en Allemagne, que l'espoir de vaincre l'Angleterre par l'anéantissement de sa marine, n'était pas fondé et, à plus for^p raison, l'opinion que les Américains ne passeraient pas l'Atlantique. Malgré cctrte constatation. Guillaume 11 vouait tenter sa •< grande » offensive de juillet. C'est alors qu'il envoya à son épouse la suggestive dépêche suivante: « Guillaume lance une attaque dans le secteur Ue Iteims ». La fameuse grande offensive se terminait quelque temps arprès par l'énergique contre-offensive de Foch que devait couronner une victoire éclatante. LA VIE DE GUILLAUME A AMERONGEN Amsterdam, 7 décembre. — L'ex-kaiser continue à, vivre tranquillement, à Ameron-gen. Chaque jour, on le voit se promener au bras de l'ex-dmpératrice, comme un digne époux. Il seinblo que, depuis qu'il a renoncé a la conquête de l'Europe, il s'attache ostensiblement à des travaux de moindre envergure. Pour l'instant, il complète son installation dans l'aile gauche, du château d'Ame-rongen et s'attarde à dè minuscules détails. 11 mange aveo son épouse et vit très retiré, ù, l'écart même de la famille de son hôte, le comte Bentinck. Il a passé plusieurs journées à écrire et l'on croit qu'il entretient des relations avec de nombreuses personnalités en Allemagne, et tout particulièrement avec son frere, le prince Henri. Les journaux néerlandais reproduisent le texte de la proclamation d'Henri de Prusse, dans laquelle celui-ci déclare, en quelque sorte, qu'il restera fidèle à 1 ancien régime. On considère que cette proclamation est un appeJ indirect à la contre-révolution ou un acte de candidature au trône d'Allemagne. LE BAS DE LAINE DE GUILLAUME GROSSIT... LA PREUVE DE SA CULPABILITE AUSSI. Amsterdam, 7 décembre. — Le président du Conseil des ouvriers de Hambourg ali'ir me tenir de source absolument certaine que vingt sacs do pièces d'or destinées à Guil h i.mt 11 ont ét/6 «nvoée au oomte Bentinck. M. Kurt Eisner, président du Conseil bavarois. a déclaré publiquement que les documents relatifs aux origines de la guorre seront publiés très prochainement. On a relevé, sur ces documents, des notes marginales de la main de Guillaume II, qui Srouvont irréfutabJament la responsabilité e l'ex-kaiser. On apprend également de Berlin que 'e gouvernement républicain fait perquisitionner dans toutes les résidences de l'ex-kaiser, pour découvrir des documents relatifs aux responsabilités ae la guerre et les correspondances échangées entre Guillaume II et les chefs d'Etats étrangers. L'ALLEMAGNE NE S'OPPOSERA FAS AU JUGEMENT DU KAISER Rotterdam, 8. — Selon le « Nieuwe Rot-terdamsche Courant », un radiotélégramme de Lyon annonco que le gouvernement allemand visnt do décider de ne pas s'opposer à l'exigence éventuelle des alliés que l'ex-kaiser et l'ex-prince impérial soient traduits devant une cour suprême internationale.Le gouvernement allemand a déjà communiqué sa décision au gouvernement deB Pays-Bas. — Beuter. "JE SUIS IRRESPONSABLE,, DIT LE SECOND Londres, 6 décembre. — Interviewé par l'envoyé du « llaiiy Mirror » l'ox-kron-prinz a déclaré, lui auspi, qu'il n'était responsable ni de la guerre, ni des atrocités commises par les troupes allemandes. Parlant du jugement dont il est menacé, ainsi que son père, i a dit: « Nous sommes battue et écrasés. Mon père est un homme anéanti. Cela n'est-il pas une punition suffisante? Mes meilleurs amis sont dos Anglais et maintenant voua exigez que nous vous soyons livrés, mon père et moi. Ï1 est de tradition, en Angleterre, de traiter los vaincus avec justice; mais les clauses de l'armistice ne sont pas justes: elles sont écrasantes.-Toutefois, si nous devons quitter la liollande, je préférerais être interné en Angleterre. » Parlant des origines de la guorre, il a déclaré que son pore espérait que l'Angleterre n'interviendrait pas dans le conflit des nations, mais que lui était certain du contraire. « On a prétendu, continua-t-il, que ja donnais des ordres cruels. C'est faux. Jo n'ai aucune responsabilité. On a aussi prétendu que j'étais le chef du parti de la guerre. C'est é^alemoot faux. Mon attitude n'a jamais éto comprise h l'étranger. Je n'ai jamais voulu la guerre; mais, comme soldat, • j'ai toujours veillé h ce que nous fussions prêts à toute éventualité. » Ainsi quo l'ex-kaiser, l'ex-kronprinz prétend qu'il était absent au moment critique où la guerre fut décidée. « J'étais dans les provinces du nord, dit-il, lorsque la nouvelle do la mort de François-Ferdinand d'Autriche fut connue. Je compris qu'elle nous mènerait à la guerre. L'Autriche crut «ne l'heure était favorable pour écraser la Serbie. La diplomatie allemande a commis dos erreurs grossières et criminelles. Notre armée 6'est afl'ai- • blie progressivement par l'état de l'opinion publique on Allemagne, où l'on était affamé. De plus, le bolchévisme faisait des ravages dans l'armée. Je n'ai pris aucune part aux décision* qui eurent pour résultat le torpillage du « Lusitania », les raids aériens sur Londres, la déportation des hommes, le bombardement de Paris. Toutes ces choses, je les considérais comme sans valeur militaire et j'ai essayé de lés arrêter. » Il ajouta que, lorsqu'il donnait son opinion à l'état-major, on le renvoyait en lui disant que cela no le regardait pas. « C'est Ludendorf, dit-il. qui était l'autocrate. » L'ex-kronprinz exprima 6on admiration pour Joffre qui, en gagnant la première bataille de la Marne, avait remporté, en réalité, une victoire décisive qui devait déterminer la victoire finale. « Le commandement allemand, a-t-il ajouté, a commis de grandes erreurs, surtout lorsque, dans la grande offensive, l'aile droite allemande resta exposée. » Enfin, parlant de l'avenir, il dit que, si une bonne république était établio en Allemagne, il y retournerait comme simple cl« toyen, pour y travailler dans uno usine. « J'aimerais mieux cola, a-t-il ajouté, que d'être condamné ici à ne rien faire, s EN PARADE DEVANT UNE GLACE Amsterdam, 6 décembre — Le c Tele-graaf » donne d'autres détails sur le séjour de l'ex-kronprinz à Wieringen. Il semble' que l'ancien « hussard de la mort » commence à mortellement s'ennuyer dans l'île. Les promenades l'ayant la^sé, il trompe son en-u en paradant des heures entières devant a glace, en uniforme de gala, la poitrine couverte de ses anciennes décorations. Il a aussi une prédilection toute spéciale pour le violon (celui dont on joue, bien entendu) et l'harmonica et il s'adon* ne, durant quelques instants, h la musique. Il attend, dit-on, la visite prochain# d-3 sa femme et de ses enfants. COMMENT L'ANGLETERRE ORGANISA LA VICTOIRE UN EXPOSÉ IMPARTIAL DE LLOYD GEORGE Leeds, 7 décembre. — Au cours d'un discours qu'il a prononcé dans un meeting monstre, Lloyd George a fait l'historique de la guerre, rappelant qu'il y a. précisément deux ans qu'il est arrivé au pouvoir pour conduire la guerre. Il déclara qu'à cette époque i._ trois alliés, la Belgique, la Serbie et la Roumanie étaient envahis. L'allié russe allait s'écrouler. La Grande-Bretagne avait subi deux défaites humiliantes de la part du moins formidable et du plus vil . de ses ennemis, la Turquie. A l'Ouest, -après des pertes colossales, nous n'avions pas réussi à rompre le front ennemi et les pertes causées par les sous-marins allaient croissant. Telle était la situation à la fin de 1916, lorsque le nouveau gouvernement arriva au pouvoir. Son premier soin fut d'unir les nommes d'affaires aux hommes d'Etat. Ce fut le début du cabinet de guerre impérial avec des représentants de tous les grands Dominions et l'Empire de l'Inde. La première question importante était de trouver les moyens de faire échouer la campagne sous-inarine, sinon la guerre serait perdue, la France serait coupée du Monde et les Américains ne pourraient arriver. Nous avons. réussi, puisque maintenant nous avons construit trois ou quatre fois plus de navires avec moins d'ouvrier que l'année passée. Lie . George fit ensuite l'éloge du système de rationnement des vivres, principalement de celui de lord Iîhon-doa. Le système de convoiement des navires sauva des millions de tonnes de vivres et des milliers de vies de courageux marins. On commençait à s'apercevoir de la défaite en Allemagne, "eu à peu nous avons défait la Bulgarie et la Turquie, de sorte que l'Autriche-Hon-grie dut également se dire: « C'est fini ! » Au moment de la crise, le 21 mars 1918, Lloyd George télégraphia à M. Wilson d'envoyer 120,000 fantassins par mois. M. Wilson répondit: « Envoyez des navires ». Les Américains envoyèrent 1 mil-li .n D00.0G0 hommes, dont 1,100,000 furent amenés par la marine commerciale britannique. Aujourd'hui, tous les sous-marins allemands se trouvent dans les ports britanniques. Parlant des problèmes de l'avenir, Lloyd George dit qu'ils sont doubles: législatifs et administratifs. Ces derniers étant les plus importants, car ils comprennent la question de 1 hygiène, celle des transports et enfin celle des terres et de la production. Et Lloyd George termine en disant: « Vainqueurs dans la lutte pour le progrès de l'Humanité, nous devons être résolus à élever la Grande-Bretagne à un niveau qu'elle n'a jamais connu. » I — Reuter, LES "GRAND-DUCAUX" DE BRUXELLES MANIFESTENT PLACE DES MARTYRS Des Luxembourgeois • grafad-ducaux ont manifesté, dimanene matin, h Bruxelles» dans une atmosphère de soleil et de sympathie. A 10 heures, une forte colonne quittait la place llouppe et se dirigeait vers la place des Martyrs; elle était précédée de banderolles portant ces inscriptions: « Honneur au drapeau offert en 1S30 par la patrie belge reconnaissante à la commune de Luxembourg. » I-e vieil étendard, sous eadrp, porté par deux grand-ducaux, suivait, glorieuse relique dont les ans ont terni et effiloché les soies meurtries. s « Belges et Luxembourgeois ont confondu leur sang en 1830, en 1914 et jusque en 1918.» Une troisième banderolle portait simplement ces mots: Vive la Belgique Vive le Grand-Duchô Devarit le monument élevé h. la mémoire des combattants do 1830, se sont groupés les manifestants auxquels s'était jointe la foule des Bruxellois, désireux d'apporter aux Grand-ducaux yn hommage de sympathie.M. Hcffmann-Bettcndorf a ouvert la série des discours « Si. a-t-il dit, nous avons choisi la place évocatrice des martyrs pour déposer des fleurs, c'est afin de réunir dans une même pensée, dans un même souvenir, les héros morts au cours de la présente guerre. Dos Luxombourgeois nombreux ont combattu pendant les journées de septembre 1830 pour la Belgique, leur vraie patrie. Hélas! l'indépendance conquise alors n'a pas profité aux Luxombourgeois grand-ducaux; un sort fatal les a séparés do la. mère-patrie pour les jeter dans les bras de ceux qui ont violé les traités comme ils ont violé los consciences. Que va faire aujourd'hui le Luxembourg? La réponse est sur toutes les lovies: il retournera h la Belgique, dont nous avons été séparés en 1SS9, après plusieurs siècles de vie commune » M. Fcincr, membre du comité, après avoir rendu hommage aux héros do 1830, a dit. « Quand, en 1914, le lâche agresseur» sous le fallacieux prétexte de devenir notre protecteur, prétendit bâillonner la-liberté du monde, un frisson d'indignation secoua le grand-duché tout entier et un flot de jeunes gens passa la frontière pour combattre dans les rangs alliés pour la justice et la liberté. M. Léopold Hsstsrt, au nom des grand-ducaux habitant le pays de Charleroi, a apporté « un suprême hommage d'admiration et de remercîments à. ses chers concitoyens morts pour la France et la Belgique ■»; M. Victor V/olf salue la mémoire de ecs compatriotes emprisonnés et condamnée à mort. Leur rôle fut glorieux et doit être confondu avec celui des soldats qui versèrent lour sang pour la. Belgique, patrie commune. M. Pierre Nothornb rappelle les Grand-ducaux tombés héroïquement sur tous les champs do bataille et qui ont assuré la victoire do la Belgique, du Luxembourg M. Vanden Corput adresse un hommage d'admiration et do reconnaissance aux Grand-ducaux oui ont versé leur sang pour not--», patrie. Et Af. l'avocat Mecanck a affirmé que l'amitié des Grand-ducaux pour la Belgique est restée profonde dans les cœurs depuis le jour, poyrt^at lointaiii» • de la séparation-

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Cet article est une édition du titre La dernière heure appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1906 au indéterminé.

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