La Flandre libérale

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s.n. 1914, 20 Juillet. La Flandre libérale. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/h41jh3ft30/
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40' Année — LimcU 20 Juillet 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. I. 201 — Lundi 20 Juillet 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS I mois. I mois. S mol*. 3 «s. BELGIQUE s Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On l'abonna an borna do Journal «I dans tout lot bureaux it posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 8AND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, I, GAND S30NNEMENTS ET ANNONCES : I - RÉDACTION ■ Téléphone 32 I Téléphont 13 ANNONlOES Pour ïa ville et les Flandres, s'adresser an bnreaa ïoumaL — Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser I l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. L'intente fieigo-lnxeinlonpise ■—ffi—■ On parle beaucoup, à propos du1 tout récent voyage du r'oi Albert en Suisse- et de quelques autres événements connexes, «l'un© alliance des petita Etats qui nel mérite certainement pas Je dédain et la méfiance que d'aucuns affichent à son égard. Il me faut pas trop.» s'en plaindre., d'ailleurs. Cesi résistances mêmes permettront à l'idée de mûrir ave© la collaboration diui temps et un jour viendra où les esprits, accoutumés à elle, s'étonne-rcmt d'e la lenteur des progrès accomplis, Ce) jour-là, le rêve, l'utopie d'au-j|ourdJlxui, ne sera pas bien loin d'entrer dans la réalité d'e la vie! nationale et internationale.Laissons faire le temps. En attendant, il est un1 petit pays o,ti l'on suit ave© iuni intérêt passionné l'évolution dei cette idée. C'e>st le grand-duché de Luxembourg. Depuis la visite des souverains belges, il n'elst pas malaisé de surprendre que die-si espoirs nouveaux se sont lavés au sein de cette population d'apparence placide et que tout un mouvement de rapprochement belgo-ltuxem-bourgeois s'y dessine avec beaucoup de netteté. A la vérité, cel mouvement était en puissance bien1 avant oe.s belles journées de! fraternisation où s© retrouvèrent, fin d'avril dernier, deux peuples que trois quarts de siècle de vie distinct avaient séparés. C'est, comme on sait, le Jeun« Barreau bruxellois qui avait préparé le terrain en dépêchant vers Luxembourg, oomime des messagers de la pensée- belge, ces conférenciers qui vinrent y parler du rôle européen des petits Etats. L'enthousiasme qu'ils éveillèrent éclata librement au' passage', dans les rues die la capital© paJvoisée, des souverains de la patrie d'autrefois. Depuis lo-rt}, ces sentiments n'ont cessé de s'entretenir avec une remarquable ferveur. Ce serait une erreur de croire qu'ils se limitent, faute de mieux^ au seul domaine intelllec-tfa'el et moral. Sur cel terrain-là, le rapprochement est fait. Les etepoirs. s'orientent aujourd'hui vers des collaborations moins: platoniques, plus immédiatement profitables. Nous voulons parler de celles qui1 se peuvent conclure dans la vie éco- S nomique. | Il fut un tempsi — le grandi-duché I n'avait pas ^encore, à cette' époque, pris | Je brillant essor industriel dont il tire ! quelque orgueil aujo-urd'hiui — où les ca- | pitaïux belges contribuaient à la prospérité naissante de ce pays. Mais peu à peu', ils ont cédé le terrain aux entreprises d'outre-Rhin, jusqu'à laisser celles- jopérerl unie! ivériitable conquête. On ! connaît assez la situation pour savoir que ce sont desi capitaux allemands qui servent d'instruments à la merveilleuse j activité industrielle! de cette ancienne 1 province belge. Le sentiment national, en alarmes conte tantes, ne voit pas sans inquiétude cette prépondérance énorme acquise dans le! bassin d'Esch par la finance allemande et c'est lui qui porte' l'es Luxembourgeois à souhaiter ardemment voir le capital belge s'intéresser à nouveau à l'efflo-rascenc© de l'industrie métallurgique en deçà de Bettingen. Ce ne serait pas la seule conséquence heiursuse d'e ce resserrement de liens trop relâchés. Il y a aussi la question dite "dui cariai'' dont nous avons jadis parlé ici1 même. Au temps lointain où les deux pays vivaient d'une existence commune mais non encore indépendante, bous te sceptre hollandais, — p©ui avant 1830, — iun grand projet die voie fluviale avait reçu un! commencement d'exécution, qui devait rélier l'Ourth-e, Ja Sûrel et la Moselle. La révolution -belge interrompit lie-s travaux qui ne furent jamais repris depuis lors. Le canal' dont il s'agit aujourd'hui de poursuivre la réalisation, c'est/ celui qui primitivement devait mettrel en communication le bassin industriel avec la Moselle. Mais l'on sait que le gouvernement allemand1 y a opposé son v é to, redoutant pour la région westpha-lietine la concurrence luxembourgeoise. Or, ce canaJl pourrait, sans trop de difficultés techniques, être racctordé à la Obiers, en territoire français, toiut contre' la! frontière! belge^ et, après avoir traversé le Pays du Fer, trouver' ainsi un | débouché dkns la Meuse. Bassin d'Estoh, 5 dans le grand-duché, bassin de Briey, en France, région d'Athils, en Belgique, tous trois -sont solidaires et recevraient, du1 fait de la réalisation de ce projet de voie fkuviaie, un considérable accroissement de prospérité. Le port d'Anvers y est également intéreslsé de puissante manière, car c'est vers lui -qute convergerait i Cet énorme trafic. ] Et ainsi, malgré le "Zollv-erein''', l'en tente des d'eta petita pays pourrait provoquer, eni dehors même du domaine (sentimental', de très heureux résultats. Et nouis voici moins loin qu'on pourrait le croire de l'alliance des Etats, dont l'on parle tant. La solidarité économique c'est, par le temps qui court, l'élément essentiel dlei l'autre et son plus- sûr garant.Pierre WUILLE. • Echos & Nouvelles La dtfense da Limbourg Nous avons signalé naguère les mesures militaires prises par le gouvernement de La Haye dans le Limbourg hollandais. Il a installé à Maestricht, à Ru-remonde et à Venloo des forces d'infanterie assez sérieuses pour défendre cette province contre un ennemi venant de l'Est et se dirigeant vers la Belgique. Il convient d'ajouter, dans le même ordre d'idées, que des précautions analogues ont été ou seraient prises dans le Limbourg belge. La lie brigade mixte a été groupée à Hasselt et au camp de Bever-loo; la 9e actuellement à Bruxelles et'à Tirlemont sera transférée, quand les casernements seront prêts à Saint-Trond ; un des deux régiments de cavalerie qui restent à créer, le 5e chasseurs à cheval, sera formé en septembre 1916 à Tirlemont. Les garnisons du Limbourg et celle do Tirlemont compteront, après l'exécution de ces dispositions, six bataillons, quatre escadrons et neuf batteries. La "trouée du Limbourg" serait ainsi pourvue d'une défense assez importante. %%% Wtjjons-Iils ds 3° f Ijsïb Le ministre des chemins de fer a décidé de créer sur les grandes lignes des wagons-lits de 3e clause. Ces voitures viennent d'être commandées aux ateliers de l'Etat et le ministre compte qu'elles pourront être mises en service en nombre suffisant à partir du 1er mai prochain. Ne vous frappez pas, ami lecteur, c'est le ministre des chemins de fer de Prusse qui vient de prendre cette décision... Poiu; le surplus, il est bon de noter que, depuis dès années, .les wagons-restaurants sont accessibles sans supplément aux voyageurs de 3e classe sur toutes les lignes de l'Allemagne. Le monument Camille temotmler Le jury chargé de juger les vingt-et-une maquettes présentées pour le concours ouvert en vue de l'érection d'un monument à Camille Lemonnier, a choisi le projet portant la devise: "Le Réveil de la Littérature ", dont l'auteur est M. Pierre Braecke. Cette décision a été prise par cinq voix et une abstention. *## Le pipe nigoelant on mariage Une belle jeune fille s'était fiancée à Rome, il y a peu d'années, à un jeune homme d'une famille aristocratique, mais pas bien riche. Un prélat, appartenant à la famille de la fiancée, avait le plus grand espoir d'être nommé cardinal au premier consistoire. Or, ce futur porpo-rato s'était engagé à doter sa nièce, s'il parvenait à décrocher le chapeau convoité.La jeune fille demanda et obtint une audience du pape, et exposa à Pie X la condition posée à son mariage, recommandant chaudement au Saint-Père la candidature de son oncle. Grande fut la déception d© la famille après le consistoire: le prélat n'était pa au nombre des promus. Le fiancé déçu rendit sa parole à la pauvre jeune fille. Mais cela ne se désespéra point. Elle se retira dans un couvent de règle très rigoureuse, tout en ne manifestant aucune intention de prendre le voile ; elle résida, dans la maison simplement à titre d'hôte. Mais voilà qu'au second consistoire l'oncle fut parmi les élus. Le pape n'avait pas oublié la jeune personne qui avait autrefois eu recours à lui. Il manda l'ex-fiancé au Vatican et l'engagea avec une bonhomie toute paternelle à renouer son engagement rompu. Puis il envoya un de ses familiers au couvent où «e trouvait la jeune fille avec l'ordre de la reconduire dans sa famille. Le nouveau cardinal, de son côté, se montra très disposé à tenir sa promesse de doter sa nièce. Le mariage aura lieu sous peu. Pie X voulut aussi revoir la fiancée. Il s'entretint assez longtemps avec elle, et lui dit en souriant, au moment de prendre congé: " Vous voyez, ma fille, que le pape est bon aussi de temps en temps pour arranger un mariage ". *** Baisons et ménages Un relevé intéressant figure à l'Annuaire statistique qui vient de paraître: il ir avait, en' 1900, 1,329,504 maisons en Belgique ; au defrnier recensement (1910) le nombre atteignait 1,536,336. En: dix ans on a donc bâti 206,822 maisons soit phiS de 20,000 par an, soit plus de 50 par jour} C'est une augmentation die 15 1/2 p. c. Elle est supérieure h celle! d© la population!, celle-ci n'ayant augmenté pendant | la même période -qu© de! 11 p. c. Elle est générale pour toutes les provinces. Le! nombre des ménages a passé de 1 million 556,932 en. 1900 à 1,831,102 en 1910, soit tune augmentation! dei 274,170. Locutions Il y a des locutions populaires sur lesquelles on ne peut jamais s'entendre. Doit-on dire, par exemple "Faute d'un point" ou "faute d'un poil, Martin pe> dit son âne" 1 _ Les uns penchent pour poil et content l'anecdote suivante: Un paysan perdit son âne. Il crut le reconnaître et réclama, une bête qu'un autre paysan conduisait. Le cas fut déféré devant le juge qui fit d'abord cacher l'animal en litige. — Quelle est la couleur du poil de votre âne? — Il est gris. — Or, celui-ci est noir. Donc ce n'est pas le vôtre. Et le plaignant fut débouté. Ainsi il perdit son âne pour n'avoir pas su dire de quel poil il était. D'autres affirment que cette histoire est absurde" et n'a aucun rapport avec le dicton • Martin perd son âne pour n'avoir pas dit la couleur et non le nombre des poils. Faute d'un poil paraîtrait indiquer qu'il fallait dire combien l'âne avait de poils sur le dos, et le paysan se serait trompé d'une unité. Or, il est difficile de supputer combien de poils un âne a sur le corps. C'est pourquoi il faut préférer la version : " Faute d'un point." Mais qui donc tranchera cette cruelle ér.igme 1 Napoléon III et Christine Hllssnn Les journaux de Stockholm donnent des détails émouvants sur une rencontre qui eut lieu à Chislehurst entre Napoléon III et Christine Nilsonn. La célèbre chanteuse suédoise avait donné, au cours de l'été 1872, une série de représentations à Covent-Garden de Londres, en présence /iu prince de Galles et de la famille roya-le. Son succès fut si vif que l'impératrice Eugénie lui demanda de se faire entendre à Chislehurst, à l'occasion de la fête de l'empereur. Le 15 août elle fut conviée à la table impériale et invitée en-^ suite à se faire entendre. En sortant dé table" l'empereur lui offrit le bras pour la conduire au salon. Elle chanta tout d'abord l'air de " Mignon " Connais-tu le pays... " Lorsqu'elle se tourna ensuite vers le souverain pour lui demander de choisir d'autres morceaux, elle vit qu'il avait les larmes aux yeux. Mais il reprit aussitôt contenanceet fit choix de quelques chansons populaires françaises. Christine Nilsonn chanta... Mais alors Napoléon fut si ému qu'il éclata en san-glots. Le spectacle du vieillard affaissé dans son fauteuil et se laissant aller à son chagrin produisit sur la chanteuse une telle impression_ qu'elle demanda la permission de se retirer. Bosquet de pensées — Lorsqu'un homme se croit un génie, il laisse croître ses cheveux — s il en a ; mais lorsqu'une femme croit qu'elle a une mission quelconque à remplir, elle porte les cheveux courts. — Deux femmes qui parlent ensemble ne sont jamais d'accord, excepté lorsqu'elles parlent d'une autre femme. — N'épousez jamais une belle femme : plus elle vieillit, plus elle coûte cher. — Il faut être vraiment fort pour cacher son ignorance. — L'homme qui hésite est perdu, et la femme qui n'hésite pas aussi. ■— Il est difficile de supporter la prospérité, surtout celle des autres. . Les mendiants à Gand ♦ —w— Une nuée de mendiants s'est abattue sur la ville pendant la kermesse. Il y en avait de tous les pays, et de toutes les espèces. Des aveugles, des culs de jatte, des enfants, des chanteuses ambulantes sont venus se joindre aux joueurs de pianos mécaniques patentés, pour 'exploiter, en ces jours de fête, la générosité trop aveugle le la population gantoise. Par le beaa temps qu'il a fait ils auront réalisé de superbes recettes. Beaucoup de ceux qui leur ont donné ont cru faire une bonne action, et pourtant c'est le contraire. On ne saurait trop souvent le répéter : le mendiant est le voleur du pauvre. Personne n'appelle un mendiant s'il ne désire nuire à lui-même, a dit Homère et cela est toujours vrai. De tout temps on a légiféré contre les mendiants. François 1er en France, Charles V dans nos provinces ont édicté contre eux des peines d'une sévérité excessive, sans pouvoir extirper cette engeance de leurs Etats. Le ministre de la justice Jules Lejeune a doté la Belgique d'une législation pour la répression de la mendicité et du vagabondage, — législation pitoyable pour les malheureux, dure pour les fainéants, qui est admirée partout. r ~ On l'a vu ces jours derniers, la mendicité est cependant toujours florissante et elle le sera aussi longtemps qu'on n'aura pu faire comprendre aux gens qu'il ne faut jamais donner sans s'être livré à une enquête sur la situation de ceux qui demandent l'assistance. A ceux qui veulent s'édifier agréablement, à cet égard, nous recommanderons la lecture,pendant leurs vacances, d'un volume aussi instructif qu'amusant, qui pour ne pas être très neuf —■ il a été publié en 1897 — est toujours d'actualité. C'est "Paris qui mendie", par M. Louis Paulian. M. Louis Paulian est un philanthrope qui, pour bien connaître les mendiants, leur manière de vivre, les ressources que leur profession rapporte, a eu le courage de se faire mendiant lui-même. " J'ai réussi pour commencer, à me faire inscrire à la préfecture de police sur les rôles des joueurs d'orgue et chanteurs ambulants ; puis, petit à petit, au fur et à mesure que l'expérience me venait, j'ai élargi le cercle de mes connaissances. Je me suis fait des amis dans les milieux les plus douteux,j'ai fréquenté las bouges les plus interlopes, et, mon éducation terminée, j'ai pu pendant des mois entiers, exploiter impunément la charité publique dans les rues de Paris. "Tour à tour cul de jatte, aveugle,chanteur ambulant, ouvreur de portières, ouvrier sans travail, professeur sans emploi, paralytique, sourd-muet, j'ai eu toutes les infirmités, et j'ai débité tous les mensonges." Toujours j'ai réussi. " M. Paulian montre Que la mendicité est un métier comme un autre, qui exige un certain apprentissage et dont les bénéfices sont proportionnés à l'habileté de celui qui l'exerce. Le mendiant va 'voir ses clients à domicile, et va prendre la place qu'il a choisie à la -porte d'une église, ou au coin d'une rue, comme l'employé va à son bureau ou l'ouvrier à son atelier. Seulement sa journée est plus vite finie et elle est plus lucrative. Lorsque le quartier Batavia fut démoli, •). Gand, parmi les bouges les plus affreux qui durent être expropriés, se trouvait. un enclos, qui était la propriété d'un aveugle, mendiant de profession. Il touchait ses loyers lui-même. Une vieille mendiante était aussi propriétaire d'un immeuble dans le quartier du Nieuw-poort, immeuble qu'elle avait acheté de ses économies. Il existe des listes des personnes charitables où se trouvent indiqués les meilleurs moyens de les émouvoir et d'en obtenir de l'argent. Ces listes se vendent. Nous ne pensons pas qu'à Gand, un mendiant puisse se faire, comme à Paris, des journées de 25 à 40 francs, mais nous en avons rencontré qui se faisaient en aumônes un revenu mensuel de 120 francs, sans aucun ePort. Autrefois, quand la kermesse de Gent-brugge jouissait de toute sa vogue, un aveugle se louait à forfait dix francs par 1 jour pour stationner au pont de Lede- ! berg. Le produit de la collecte était pour celui qui tendait la sébile et qui faisait encore un beau bénéfice sur ce qu'il avait Payé à son aveugle. D après nos calculs, les joueurs de piano mécanique qui moyennant le paiement d'une taxe de 75 francs par an sont autorisés à persécuter la population gantoise, prélèvent sur celle-ci un revenu qui n'est pas inférieur à 20,000 francs par an. L'es mendiants ne demandent pas tous l'aumône pour eux-mêmes. Les enfants, par exemple, qui courent les rues avec un panier, faisant semblant de vendre des allumettes, du papier d'émeri, des lacets de bottines, sont en général les! victimes de parents dénaturés, qui les exploitent eucx-memes où les ont cédés à des entrepreneurs pour les exploiter. Il faut qu'ils rapportent la somme exigée, sinon, gare les coups. Que doivent devenir ces petits malheureux qui ne connaissent ni le travail, ni l'école, ni la famille, qui dès leur plus tendre âge n'ont fréquenté que la rue ? La police leur rendrait vraiment service en les conduisant devant le juge des enfants, conformément à la loi sur la protection de l'enfance, au lieu de les laisser exploiter la, charité au profit d'individus indignes. Cela leur épargnerait les mauvais traitements dans le présent, la prison ou le dépôt de mendicité dans l'avenir. Au lieu d'être indulgent, il faudrait, au contraire, être extrêmement sévère, pour les mendiants, car ils sont, généralement, indignes de pitié. Ce sont des exploiteurs de la charité, et certainement il n'y a pas d'argent plus mal employé que celui qu'on leur donne. a. ê Un grand conspirateur 1 . &AA Il n'est guère die pays,,, guère d'époque qui n'ait eu son " affaire ". Il faut entendra par là un grand scandale, mêlé d'une dose suffisante de mystère pour échauffer l'imagination du public. Nous avons eu l'affaire Dreyfus. On peut, sans crainte d'erreur, prédire qu'elle fera couler, dans l'avenir, autant d'encre qu'elle en a fait couler dans le passé. Le propre de ces grandes " affaires ", c'est de n'être jamais complètement élucidées et dei demeurer pendantes-, à l'état d'énigmes permanentes, devant la curiosité du chercheur. Telle lai grande " affaire " du début du règne de Louis XIV : l'affaire Fou-quiet. Un collaborateur de la " Revue Hebdomadaire ", M. Charly die la Ron-cière, vient de la remettre sur le tapis eit de l'y présenter sous un jour assez neuf. On se rappelle les conditions dans les quelles elle éclata. Quand Louis XIV commença à régner, la situation des finances françaises était épouvantable. La dette publique! s'élevait à 450 millions et le trésor était vide. Le mode de fixa.-tion et le mode de perception des impôts étaient également mauvais. La comptabilité die l'Etat était .livrée aux suggestions de la plus haute fantaisie. On dépensait sans compter, au fur et à mesure des rentrées eft sans bud'get établi. Les gouverneurs de provinces prélevaient d"s taies nombreuses dont ils employaient le produit à leur gré et sans en référer aux bureaux de Paris. Les fermiers-généraux pressuraient le peuple et ne versaient, dans les caisses publiques, qu'un© faible partie des sommes ainsi -extorquées. Enfin!, l'Etat, rédtuit aux pires expé dients, empruntait chez les banquiers à d'es tau>x extraordïnairement élevés. Les dépenses1 du royaume montaient environ à 52 millions par an, e-t l'on disposait tout au plus, pour y parer, de rentrées: allant à 32 millions. Dans cette extrémité, Mazarin eut recours aux services d'un gentilhomme breton', fils d'un grand armateur, Nicolas Fou quiet. C'était un homm© brillant, fastueux, généreux, intelligent, aimable, . mais dénué de tout scrupule et dévoré d'une ambition inouïe. Il s'était choisi —- c'est tout dire — pour devise, cette exclamation latine : " Quo non ascendant!" (Où ne monteirai-je pas!)On verra . tout à l'heure que son rêve d-e gloire ne s'arrêtait pas même au pied du trône... Fouquet fut donc nommé surintendant . des finances, avec la mission de trouver de l'argent à tout prix. Il en trouva un peu pour l'Etat, beaucoup pour lui. En quelques années, imitant en cela son maître Mazarin, il se fit une fortune colossale. Il n'eut pas l'élémentaire pudeur de masquer ses vols. Il les étala, s'en glorifia, affichant un luxe insolent devant lequel pâlissait celui d© la jeune Cour. A Vaux, près dé Melun, il se bâtit un château sp-lendMe, entouré d'un parc merveilleux. On prétend que Louis XIV conçut, à Vaux, chez Fouquet, la première idée de son Versailles, Château eit parc, mobilier et décoration, fantaisies ailégoriques, statues et ornements divers avaient coûté la jolie somme de neuf millions, au moins 40 millions d'au j-ouird'hui. Fouquet faisait travailler pour lui les meilleurs peintres de l'époque, notamment Lebrun. Il protégeait les gens de lettres, Molière, La Fontaine surtout. Il recevait dans son hôtel die Paris -ou dans sa terra de Vaux l'élite de la société mondaine e-t des beaux esprits. Un instant, il put se croire, Mazarin mort, appelé à devenir premier ministre. Mais il avait compté sans un obscur commis qui s'attachait à ses pas comme son ombre elt épiant toutes ses manœuvres. Mazarin, qui s'y connaissait en voleurs, n'avait eu garde de laissër celui-ci sans sur-1 veilla-nce et sans contrôle. Il avait chargé son intendant particulier, Colbe-rt, de rendre au Roi un compte fidèle et minutieux d-e la gestion de Fouquet. Col bert, lent, l-ourd, patient, était aussi habile qu'honnête. Il s'acquitta de sa mission sans éveiller la méfiance de Fouquet et -d'e façon à enchanter le jeune Roi. Un- beau jour, la -coup© fut pleine et le maître se décida à sévir. Des amis avertirent Fouquet du péril qui le menaçait. Beau1 joueur, le surintendant voulut tejiir tête à l'orage. Il invita le Roi et la Cour à Vaux et y donna en let- r honneur une fête dont la splendeur dépassait tout ce qu'on pouvait imaginer, i Mo-lië'rel y joua les "Fâcheux". Fouquet avait fait composer un prologue dans lequel il -exaltait la "Justice" du- Roi, spirituelle et audacieuse manière de faire comprendre au m-onairque qu'il ne le craignait pas. Cette bravade acheva d© / le perdre.Profondément irrité, Louis XIV voulait 1© faire arrêter sur l'heure. On l'en dissuada. Mais, peu de^temps après, l'ayant emmené à Nantes, le Roi l'y fit saisir comme il quittait son audience. Ce fut un beaui coup- db théâtre. Toute la France des salons et des ruelles protesta contre cette arrestation sensationnelle, tandis que le populaire s'en ré jouissait bruyamment. Vainement Molière, La Fontaine, Mlle de Sendérv, Mme de Sévigné-, vingt autres, et non des moindres^ s'-efforcèrent^ils de fléchir la oo-lèire du Roi. Le procès de Fouquet fut instruit et dura quatre ans. Il se termina par une sentence de bannissement perpétuel. Mais le Roi en appela " a min-imâ " devant son propre tribunal et commua cette peine en celle die détention hf perpétuité dans un château fortifié. Fouquet fut enfermé dlans lei château de Pignerol et y fut gardé au secret-, avec un© rigueur extrême, durant quinz-e années, ju-squ'à sa mort qui survint en 1680. -C'est ici que commence le mystère. On s'explique mal la raison dei l'excessive isévé-rité du Roi. Les historiens ont fait à ce sujet diverses suppositions. Longtemps, on a identifié Fouquet avec le fameux masque de fer. Mais c'était une erreur. L© masque de- fer, qui d'ailleurs était un masque de velours, paraît bien avoir été un frère aîné -d'e Louis XIV, fils illégitime d'Anne d'Autriche. On a cru que Louis XIV en avait voulu! sur t-o-ut à Fouqueit par-ce que ce dernier aurait osé lever les yeux sur Louise de la Vallière que le Roi aimait alors ardemment. Mais tout d'abord le fait n'est nullement prouvé. Et ensuite, le fût-il, il n'expliquerait pas encore la peine terrible prononcée contre le malheureux surintendant et la manière si particulièrement rigoureuse dont elle fut appliquée. D'autre part, la fait d'avoir volé l'Etat, même sur une vaste échelle, ^expliquerait p-a-s la mise au secret, la- craint© manifeste que l'on avait que ls prisonnier ne communiquât avec l'extérieur. A tant d-e mesures de précaution, il. y avait certainement un autre motif. M. Charles d'e la Roncière oroit l'avoir trouvé. D'après lui, Fouquet fut condamné par ses juges comme prévaricateur, et par le Roi oomm© factieux. Il explique que Fouquet caressait le projet insensé de s'attribuer le titre d© duc de Bretagne eit peut-être la couronne royale. A cet effet, il avait fait dresser un vaste édifice qui devait être son palais, une enceinte très solide qui devait protéger sa future! capitale. Il y avait fait creuser un grand port et construire des ateliers et des magasins pour sa flotte. Deux cents canons armaient cette place redoutable d'où il -?ût pu braver impunément leg armées du Roi. Au surplus, on découvrit, dans ses papiers, les traces d'une- gigantesque conspiration dont il était l'âm© et dont il tenait tous les fils. Plu-sieurs capitaines d-e l'armée royale lui avaient prêté serment de fidélité et d'obéissiatalc©. Enfin, il avait fait placer à la tête de la flotte diu Roi un homme qui était entièrement à sa dévotion. Sachant tout cela, ayant en mains les preuves indiscutables de cette'étonnante machination, Louis XIV ne pouvait évidemment songer à laisser Fouquet en liberté, même en dehors du royaume. Il prit le seul parti qui fût sage: il mit le conspirateur sous les verrous. Fouquet eut ainsi tout 1© loisir d-e méditer sur îes vicissitudes humaines et sur les inconvénients d'-une ambition dém-esurée. Cependant que La Fontaine, ami fidèle jusqu© dans l'adversité la p-lus noire, faisait, dans une élégie immortelle-, p-leu-relr les nymphes d-e Vaux au bord des fontaines délaissées... Georges RENCY, Annoncez au moins sept fois: La ■première est vue, la seconde est remarquée, la troisième est lue mais on n'y attache pas grande importance, on lit la quatrième et on rélféchit; à la cinquième on en parle à sa femme, à la sixième on se dit qu'on pourrait bien faire un essai, e* à la septième on achète.

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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