La Flandre libérale

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s.n. 1914, 22 Juillet. La Flandre libérale. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/7m03x8587s/
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40* Innée — Mercredi 22 Juillet 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. I. 203 — Mercredi 22 Juillet 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE A-BOIVIVEIWnEIN'TS 1 mois. I mois. i moi», 1 M. BELGIQUE ! Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 36=00 9n l'lhonni m fcurtiu du Journal et dan* tous lot bureaux de peite REDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 8AND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, 1,6AND ABONNEMENTS ET ANNONCES : | ■■ RÉDACTION « Téléphone 32 I Téléphone 18 AIVIVOI^CIS® Ponr la ville eî les Flandres, s'adresser an Sbnrea® il lonrnaL — Ponr le reste dn pays et l'étranger, s'adresser 1 l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles* Le mis ne l'Église romains en iople Il y a, dans le livre si actuel 'de Wick-ham! Steed suri " La Monarchie des Habsbourg un chapitre fort intéressant sur l'Eglise. L'Eglise, en Autriche, est une institution qui remplit des fonctions semi-politiques1. De même que l'Armée, la Bureaucratie et la Police, elle travaille ctomme un instrument de l'Etat; et l'Etat récompense ses services en lui assurant toute sorte de privilèges et d'énormes! reVenus. Cieux de l'archevêque d'Olmutz, par exemple, s'élèvent à un million et demi de couronnes par an, et il y a en Hongrie des sièges é^iscopaux tout aussi opulents. A en juger pair une lettre de Serajevo, publiée! par le " Temps à toutes les Caiuses politiques >et sociales qui ont contribué à fomenter chez les Serbes de Bosnie une haine irréconciliable contre le régime habsbourgeois, il faut ajouter le rôle néfaste du cléricalisme romain. •Commet en Belgique, comme au Oongo, comme partout, le cléricalisme romain en Bosnie est insatiable d'argent. Le clergé catholique, dont les ouailles représentent 20 pour oent de la population bosniaque, reçoit annuellement une sub-vemitfon de 300,000 couronnes. Les musulmans, qui sont presque deux fois plus nombreux (38 %), touchent exactement le tiers. ; et les Serbes ■ orthodoxes, qui constituent 44 % de la population totale, ne sont guère moins désavantagés : le gouvernement austro-hongrois ne leur alloue, en fait de subventions cultuelles, quie 138,1000 couronnes par an. Au taux diea subventions touchées par les catholiques, les musulmans devraient recevoir 670,000 couronnes et les orthodoxes 660,000 couronnes. L'Eglise catholique de Bosnie vit do no eni parasite aux dépens des orthodoxe» et des musulmans, de même que l'Eglise de Belgique vit en parasite aux dépensi des dissidents .de notre pays. Depuis l'otooupationi, c'est-à-dire depuis 1878, le nombre des églises catholiques a décuplé' en Bosnie ; quant aux mosquées, d'après le correspondant du "Temps", on s"est borné à en entretenir quelques-unes aux frais du Trésor et l'on a laissé tomber en ruine unel infinité d'églises orthodoxes -situées hors des villes et à l'écart des itinéraires ordinairement suivis par les touristes et les journalistes européens. Moines et non-nettes ont naturellement pullulé', moins cependant qu''en Belgique. La Bosnie et l'Herzégovine sont des pays pauvre®, et le monarchisme y est encore d'implantation trop récente pour avoir -eu le temps d!'y atteindre les proportions formidables qu'il a prises chez nous. L'archevêque de Serajevo est Mgr Stad-ler, un Allemand!. D'après l'informateur dto " Temps c'est un autocrate. Nous le croyons volontiers. Un archevêque romain est, par profession, autocrate. Mgr Stadler est un convertisseur botté, que la protection du gouvernement ri'a pais pu empêcher, deux fois déjà, de tomber soua le coup des lois. Par deux fiois, ^il s'est trouvé mêlé à des affaires de conversion forcée. Il est un terrain sur lequel Bruxelles et Rome — pardon ! Vienne et Rom© — s'entendent comme larrons en foire : c'est l'école. Le gouvernement austro-hongrois se montre d'une avarice crasse envers les écoles orthodoxes, et d'une partialité extrême envers les écoles catholiques.*** A mécontenter ainsi, sous la poussée de Borne, l'élément serbe orthodoxe de Bosnie, le gouvernement austro-hongrois » joué un jeu des plus dangereux. L'annexion de la Bosnie a exaspéré le sentiment nationaliste chez les Serbes, tant rédimés qu'irrédiinés. La malheureuse expérience die l'Albanie autonomie l'a. exaspéré encore davantage. En barrant à la Serbie tout aocès à la mer, l'Autriche a fait de cette nation slave, enivrée par'd'éclatantes victoires, une ennemie mortelle du Habsbourg... *** L'agitation pan-serbe, en somme, ne s'explique que trop, par des griefs réels, et qui sont considérables. Mais, Î1 faut le ditfe, l'idéal qu'elle poursuit est un rêve infiniment dangereux. Et quoi qu'on pense de cet idéal, oonsidéré en lui-même, écrivait récemment le correspondant viennois du " Vorwaerts ", il y a lieu de flétrir la violence insensée de la presse nationaliste de Belgrade comme il faut condamner les excitations cri minelle® de la presse cléricale et nationaliste de Vienne et de Budapest. L'agitation pan-serbe est une menace des plus graves pour la paix dui monde; l'idéal pan-serbe n"a de chances de sei réaliser que dans le déchaînement d'une guerre européenne, dbnt l'existence même! de la Serbie ne constituerait qu'un des moindres enjeux... Z. Echos & Nouvelles La réorganisation do ministère dts colonies ■On assure que les arrêtés réorganisant les services métropolitains du ministère des colonies viennent d'être soumis à la signature royale. Par une première application des nouvelles mesures, environ soixante-dix fonctionnaires et employés sont mis en disponibilité et se voient attribuer un traitement dont le taux varie selon les années de service. On apprendra avec regret que. le plus grand nombre des sacrifiés sont d'anciens agents de l'Etat indépendant du Congo, qui furent à la peine dans les temps héroïques.Ceux qui ne sont pas atteints par la mise en disponibilité sont, pour la plupart, rétrogradés ou voient leurs attributions modifiées ou complètement changées.Qu'esl-ee que cela eae&e ? On, lit cet articulet dans la "Correspondance catholique", sous le titre bienveillant : "Les canards au Me congrès syndical" : " Nous apprenons qu'au Ille " congrès syndical chrétien, à Gand, " lundi, on a accueilli avec une gaande "joie (!) d'ans un groupe d'étudiants, " la nouvelle rapportée prétendu-" ment (?), la veille, par Son Em. le " cardinal Mercier,que certain! prélat ( ?) — universellement admiré pour la cou-" rageuse intégralité de son catholicis-" me — avait été "chassé du Vatican". En attendant qu'on démente le pro-" pos prêté à Mgr Mercier, mous sommes " autorisés à déclarer que le prélat ain-" si calomnié vient d'être reçui par le " Sa»int-Pèr(*. en une longue audience " particulière, au cours de laquelle le " Souverain Pontife a expressément ap-" prouvé ce dévoué prélat et l'a prié de " persévérer dans son! œuvre si méritoire (?)". De ces lignes énigmatiques, il ii'est possible que de tirer les conclusions suivantes, du moins jusqu'à présent: Que Mgr Mercier n'est pas des amis de la. "Correspondance catholique". Que la "Correspondance catholique'" est le moniteur du "dévoué prélat" parfait intégriste. Que le "dévoué prélat" n'est pas dtes amis d'un groupe d'étudiants catholiques.Que le "dévoué prélat" est des amis du Saint-Père. Il reste à éclaircir le point de savoir si Mgr Mercier, l'ami du R. P. Rutten, est des amis du Saint-Père. Retour do la famille royale Le Roi, la Reine, les princes Léopold ett Charles et la princesse Marie-José sont rentrés) à Bruxelles lundi soir par. rOstende-Viienne-Express, entrant en) gare du Nord à 6 h, 1/4. La famille royale a été conduite, dans unie automobile de la Cour, au palais de Bruxelles. La protection de l'eoranee du premier âge Depuis bien longtemps déjà l'importance de la mortalité infantile préoccupe l'es pouvoirs, et le public en général. Cette .question est au. premier rang ûiè toutes celles qui concernent l'hygiène .pu-hliçfue, car il ne s'agit pas seulement de sauver un grand' nombre d'existences, mais a,U<ssi de préparer une! race forte en mettant les enfants, dès leur naissance, dans les meilleures conditions possibles d'hygiène et d'alimentation. L'importance de cette puériculture a été bien comprise du public ; on ne lui demande jamais en vain des secours pour les tout petits, et ces sentiments de charité ont donné lieu à l'éclosion d'Un nombre énorme d'œuvres, toutes destinées à mettre l'enfant à l'abri des affections giastro-intestinales dont les ravages sont si considérables.Mais la manière d'atteindre ce but varie à l'infini et n'est pas toujours comprise de la même façon ? faute d'entente et d'uniformité dans les moyens d'action, il est à craindre que l'idéal ne soit pas toujours réalisé et que bien des secours ne soient perdus. C'est pour obvier à cet inconvénient que fut fondée, il y a quelques années, la Ligue pour la protection de l'enfance du premier âge. Cette Ligue a pour but de grouper toutes les œuvres de puériculture organisées dans le .pays et d'en créer de nouvelles à la cam pagne. Son succès fut immédiatement si grand, qu'afin de mieux étendre son action, elle se divisa en sections provinciales, chaque section entreprenant l'organisation de la puériculture dans sa province. C'est ainsi que nous avons à Gand une section de la Flandre Orientale qui a déjà rendu des services très importants non seulement en unissant les efforts des P————WM—i——H—BSWCBBlaMBWflWiBBBWi! œuvres existantes mais en provoquant la création de consultations de nourrissons dans une série de villages; toutes ces consultations fonctionnent d'après les mêmes principes qui consistent à élever les enfants en éduquant les mères. Nous entrevoyons ainsi une ère toute nouvelle au cours de laquelle les forces n'étant plus éparpillées auront une action beaucoup plus intense et plus sûre. Les pouvoirs publics ont tenu à reconnaître l'importance de cet organisme; le conseil provincial vient de lui accorder un subside. D'autre part, un don de 500 francs a été généreusement remis tout récemment au comité. A un moment où les œuvres de charité deviennent vraiment très nombreuses, il n'est peut-être pas inutile de savoir qu'en ce qui concerne la lutte contre la mortalité infantile une entente existe entre les diverses œuvres de puériculture, et que tout secours accordé par l'intermédiaire de la Ligue pour la protection de Penfan-oe clu premier âge, subit un contrôle des plus sérieux. Le Pape eontri le syndicalisme chrétien La presse cléricale, après avoir encensé le R. P. Rutten, chef du mouvement démocratique chrétien, ne sait plus quelle attitude prendre en présence du récent décret de la Sacrée Congrégation consis-toriale condamnant le syndicalisme. Le "Journal de Bruxelles" écrit que ce décret ne s'applique pas à l'étranger. Le "Bien Public", lui, ne risque pas cette réponse, car il s'attend à ce qu'on lui demande pour quel motif le jugement du Saint-Siège est différent, selon q_u''il s"agit de l'Italie ou d'une autre nation. Il se contente d'imprimer : "Il y a syndicats et .syndicats, commei il y a fagots et fagots.". Le moniteur épiscopal gantois feint d'oublier que le décret ne fait aucune distinction en parlant "des dom-" mages qu'apporte à la classe des ou-" vriers et des villageois cette institu-" tion ou association qu'on nomme syn-" dicalismie, parce que, sans parler du " reste, elle se change en fait en une lutte " sociale". Le syndicalisme est donc ana-thématisé en bloc... Et il n'y a pas à s'y tromper quand on. se souvient des violences de langage dirigées contre le R. P. Ruttem par la "Correspondance catholique" de Gand, le! journal qui défend le plus énergiquement en Belgique lal politique intransigeante du pape. N'est-ce pasi cette feuille qui, la veille de la réunion où le "dominicain syndicaliste" (sic) fut porté aux nues, demanda maljicieusement isi les ouvriers catholiques belges allaient suivre l'exemple de ceux de Berlin, lesquels., chaque année, envoient 10,000 francs au dernier de Saint-Pierre. S'il y a syndicalisme chrétien et syndicalisme chrétien, quel est celui dont se réclame 1' "Action démocratique", organe des syndicats chrétiens de l'arrondissement dei Bruxelles, quand il écrit que "c'est la force irrésistible du syndicalisme qui fait craquer - les cadres de la société actuelle?" Peut-être le "Bien public", si habile en distinguos, voudra-t-il répondre à cette question. Fausses nouvelles par T. S. F. Un collaborateur du périodique "Elec-t rie al' Review", de Londres, signale un exemple du dange;r que peut présenter la télégraphie sans fil v Lors de la catastrophe du "Titanic" et depuis en d'autres cas de sinistres _ sur mer, des messages parvinrent à plusieurs stations de télégraphie sans fil, qui furent, après coup, reconnus faux. Tout dernièrement, un fait analogue s'est présenté. La nouvelle fut signalée de la situation critique du steamer "Si-béria", qui était sur le point de sombrer près de la côte de Formose. On crut à la vérité de la nouvelle. Mais peu après, le steamer même annonçait de Manille qu'il était en parfait état et poursuivait sa route. De plus il fut avéré qu'il avait passé à une distance de cent soixante kilomètres de Çormose. Une enquête prouva que le navire avait été assuré pour huit millions et demi de francs. Le premier -marconigramme no parvenait nullement du "Sibéria". C'était uh faux, qui avait pour but de créer à la bourse des assurances un mou voment dont les auteurs de la nouvelle entendaient profiter pour leurs, intérêts personnels. A part do la circonstance fâcheuse que. d'autres navires accoururent au secours des prétendus naufragés et que. des émotions bien inutiles troublèrent l'équipagfl et le® passagers, les faussaires empochèrent une somme importante et leurs mauvais exemple pourrait être contagieux. Car il n'est pas trop difficile de tran» mettre des messages tendancieux. Et extrêmement difficile, au contraire, de découvrir les auteurs dé) la fraude. Par une enquête auprès des diverses stations connues, on n'arriverait probablement qu'à un résultat négatif. A un moment de grande tension, politique ou financière, une mystification de ce genre pourrait avoir ies plus graves conséquences. L'anto meurtrière Un magistrat fait ces justes et opportunes réflexions : " Au point de vue civil, il est rare que l'auteur de. l'accident réponde per- / sonnellemenfc de sa faute1. C'est la compagnie d'assurances!, qui moyennant une prime modique assume toutes les responsabilités, couvre tous les risques et indemnise la famille de l'accidenté, à condition qu'il soit judiciairement démontré que l'auteur die l'accident a commis une faute. Il 'eni résulte que, dès qu'il est assuré, l'automobiliste n'a plus, à se préoccuper des conséquences civiles de son imprudence. Que le dommage causé soit important ou minime, il ne doit plus en avoir cure. " Soyez tranquille, vous dira-t-il, si je suis en faute, mlon assurance paiera " Autre chose est la responsabilité pénale. Au moins faudrait-il, en cas de faute pénale, une application rigoureuse des principes qui dominent notre législation." D'après la loi belge, la confiscation spéciale s'applique aux choses qui ont servi à commettre le délit. Quand un automobiliste est manifestement en faute d'avoir par défaut de prévoyance ou d© précaution causé un homicide ou des lésions volontaires, il semble qu'il ne pourrait échapper à la confiscation d'el l'auto qui a servi à commettre le délit. Un seul exemple donné par nos cours et tribunaux servirait à ramener à une saine prudence bon nombre d'automobilistes qui sei croient suffisamment protégés par leuir police d'assurance. " Le moyen paraît-il trop radical? Il y en a un autre. " En matière de chasse, l'autorité administrative a le droit de refuser le permis .de port d'arme de chasse, entr'au-tres " à quiconque depuis douze mois a élté ooind'amné jplour avoir dofntrevepu aux lois sur la chasse". Pourquoi unel mesure semblable ne pourrait-elle pas être appliquée à l'auteur d'un accident d'auto, qui, en caig de condamnation, se verrait refuser, pour un temps à déterminer, la plaque réglementaire ! Un bout de loi suffirait. " Le doyen des amats Le doyen des avocats d'Angleterre, et peut-être bien du monde, M. William-Augustus Gordon Hake vient de mourir à Brighton, des suites d'une bronchite, à ï'âge de oent trois ans. Il était la plus jeune fils de Thomas Bedford Hake, organiste à la cathédrale de Leeds, et le petit-fils, par sa mère, du capitaine Gordon, qui appartint à l'é-tat-major du général (Wolfe et qui le vit mourir en 1759 à la bataille de Québec où Montealm trouva aussi la mort. Entré au barreau en 1835, il eut la gloire d'y " patronner " lord Brougham, qui ne prit _ ses inscriptions que trois ans après lui'. M. Hake. avait pris sa retraite en 1864, ne prévoyant pas, sans doute, qu'il lui restait encore un demi-siècle, à vivre, et était venu se fixer à Brighton danis. un cottage construit par le roi George IV à l'usage des invités qui ne pouvaient trouver place au Royal Pavillon. Par préférence personnelle ou par amour du style, M. Hake ne s'y éclaira jamais qu'aux bougies. Fort attaché1 à l'étiquette de sa profession, il estimait) qu'un avocat ne doit pas voyager dans une voiture publique, à moins d'y êtHe accompagné par trois ou quatre confrères, et se vantait d'avoir fait quelque^ fois plus de 300 mille® à pied plutôt que de déroger à ce principe. C'est d'ailleurs à l'exercioe régulier .die la marché qui'il attribuait sa vigoureuse vieillesse ; quand ses enfants, devenus sexagénaires, avaient peine à le suivre: "Bonne fatigue, leur disait-il ; c'est un clou de moins à notre cercueil 1 " Peut-être aussi devait-il sa longévité à sa culturel classique ; comme beaucoup de vieillards et comme tous! les vieux avocats, il cultivait la muse et traduisait Horace. On a de lui un poème, " Society organi-zed : an Allegory " ; et l'on aurait aussi sa traduction .en vers de l'ami de Mécène si un valet de chambre ne l'avait brûlée par mégarde. Ce fut un de ses grands chagrins. A cela près, il vécut heureux jusqu'au bout et confiant dans l'avenir. A 101 ans, comme on lui conseillait de porter des lunettes : " Ali 1 non, dit-il, je ne veux pas abîmer mes yeux "'. Son mobilier était des plus modestes. Un jour qu'un de ses hôtes, pour faire sa toilette, demandait une glace, il lui apporta une lame de rasoir; c'était, dans sa maison, ce qui ressemblait le plus à un miroir. *** Perplexité. Les édile® de San-Francisco ne s'ennuient pas. Voici trois ans déjà cfue cette1 ville prépare son exposition mondiale, et trois mois que fut commandée, comme affiche-réclame, une composition représentant le "type idéal de la femme du Far-West", une Vénus contemporaine de l'Amérique du Nordl. L'artiste chargé de ce soin fit aussitôt des recherches. D'innombrables modèles visitèrent son atelier... Mais il n'osa, choisir, et pria le conseil) municipal d'en décider lui-même. Et c'est pourquoi, depuis quelque temps, lee édiles de San-Franci.sco .passent les heures à voir défiler des femmes qui, devant eux, ont le costume de Phryné devant les juge's. Ils ne se sont pas encore prononcés. Leur hésitation dure toujours... le défilé des candidates aussi... A TRAVERS LES LIVRES " " V lies lianes du temps J'ai parlé ici même de la première*gé-rie des Livres dit, Temps, de M. Paul Souday. Voici la seconde qui nous arrive, et je voudrais lui consacrer un article, car c'est une bonne fortune qu'un ouvrage semblable, dans lequel, après de longs mois, nous retrouvons nés impressions, nos sensations, exprimées avec une sûreté de laquelle, la plume à la main, nous serions peut-être incapables. Déjà, les livres lus avec plaisir, avec bonheur, tout au moins avec intérêt, ne sont plus pour nous que de lointains souvenirs. Encore un peu de temps et nous les aurons oubliés. Mais voici M. Paul Souday qui nous les rend1 aussi précis et vivants, qu'au premier jour, et c'est pourquoi on lit avec une sorte de passion ces articles critiques, réunis en un volume. Ce ne sont pas les développements de Sainte-Beuve. L'édifice est loin d'avoir les mêmes proportions. Ce sont plutôt des feuillets que des pages, mais, sous une forme plus concise, le tableau n'est pas moins attachant. Il y a là des jugements précieux, des appréciations solides, un tribunal de logique et de bon sens, le redressement de beaucoup d'erreurs et de discrètes protestations contre des engouements d'un moment et les arrêts des coteries et des petites chapelles. C'est ainsi que M. Souday ramène à une mesure équitable l'opinion que nous devons nous faire du comte de Gobineau, qu'un clan de farouches admirateurs voulut, à une époque récente, nous contraindre à considérer comme un des plus puissants penseurs de l'humanité. Non ! nous dit M. Souday, ce n'est ni un grand penseur, ni un grand écrivain. " C'est un homme extrêmement intelligent, remarquablement instruit, merveilleux à remuer et inventer des idées, très spirituel, presque trop spirituel, se complaisant dans le paradoxe et le poussant parfois, j'en ai peur, jusqu'aux confins de la mystification, littérairement un bon écrivain, ferme et parfois brillant dans ses ouvrages théoriques, agréable, fin, tout à fait charmant dans ses contes et ses souvenirs de voyage." Voici l'idole rapprochée de l'humanité. Ainsi, l'auteur des Livres du Temps ne se laisse point entraîner hors de la' sagesse, de la justice et du bon sens, ces grandes qualités sans lesquelles il n'y a pas dô véritable critique, mais seulement un homme de parti pris, qui peut soulever pendant un instant l'enthousiasme du lecteur, mais qu'on ne voudrait pas prendre pour guide, le calme revenu. Est-ce que Barbey d'Aurevilly n'est pas un des plus magnifiques exemples de ce que je dis là ? Assommer, même somptueusement, ce n'est pas critiquer»^ Je crois bien que Louis Vçuillot n'eut fait qu'une bouchée du Saint-Augustin, de M. Louis Bertrand, dont on a beaucoup parlé l'an dernier, et qui est un beau livre, coloré, intense, animé, vibrant, plein de la magie ensoleillée de l'Afrique. J'ai lu ce Saint-Augustin avec une Sorte de joie, tout en me rendant compte qu'il offrait des lacunes, et que ce portrait devait, par bien des côtés, avoir besoin de fortes retouches. Ce qu'on m'en a dit depuis, chez des catholiques instruits, m'a confirmé dans cette opinion, et je vois que M. Souday, sans entrer dans des considérations de même ordre, n'est point aveuglé par l'art de M. Bertrand. Il .conteste, il discute, il met en lumière des parties faibles, et cela sans aigreur, avec bonne grâce. Sa critique n'en est que plus impressionnante, et elle nous apprend qu'il y a des figures colossales, et celle d'Augustin est du nombre, qu'il est imprudent de vouloir traiter littérairement. Rien de meilleur. C'est par là qu'une série d'articles, ainsi réunis en volume, peuvent nous être d'un secours précieux, à nous qui ne sommes souvent que des liseurs sensibles, capables de nous laisser surprendre. Il nous faut le mot exact, qui ramène notre esprit en arrière, qui devient une espèce de barrière morale au-delà de laquelle nous ne nous aventurerons plus. Grâce à ces leçons, nous finirons par acquérir le goût de la mesure, le sens des proportions, nous saurons faire la part du solide et celle du clinquant, et nous apprendrons à nous méfier de nos élans irréfléchis. Rien de tel qu'un bon maître, en cette vie. M. Souday en est un. Je le savais. La lecture des Livres du Temps me confirme dans cette opinion.C'est un plaisir, d'ailleurs, de retrouver tant de noms aimés et tant d'autres que nous entendons discuter librement, sans nous inquiéter des clameurs des thuriféraires. M. Souday a quelques pages sur M. Mirbeau qui sont de toute équité. D'autres, sur M. Barrés et Renan sont parfaites. Ailleurs, i-1 nous parle de Vigny, de Pierre Loti, de vingt autres, avec une délicatesse charmante. Vingt lignes, ici, valent vingt pages autre part. Rien ne l'étonné, ne l'étourdit, ne trouble son entendement. C'est un critique rapide, mais qui fait tenir énormément de choses en un petit espace. Nous av^ns tous nos amitiés, nos affectons. Certains noms nous sont chers. Aussi, les articles consacrés au merveilleux Villon, de Pierre Champion, a 1 édition monumentale de Stendhal, que nous donne Edouard Champion, digne continuateur du vieil éditeur Honoré Champion, m'ont-ils causé une joie particulière.Il est bien vrai que ce Villon, auquel l'Académie française vient de décerner le grand prix Gobert, est une œuvre littéraire, historique, pittoresque, savante, de premier ordre II ne l'est pas moins que cette édition de Stendhal s'annonce comme un de ces monuments qui valent à l'éditeur qui :1es construit la reconnaissance émue de tous les amis éclairés des livres, de tous ceux qui se passionnent pour la vie intellectuelle, et qui estiment que les vains spectacles du cirque public, des arènes politiques et sociales, où tant de charlatans et de danseurs de corde cherchent à escroquer les applaudissements de la foule, ne sont qu une méprisable poussière, qu'un tapage indigne d'attention. Lisons donc 1 Et quand1 nous aurons lu, cherchons à savoir si nous avons vu clair, si nous avons bien jugé. L'écrivain des Livres du Temps est la pour nous le dire. HENRY JAGOT. —> ———-— L'ACTUALITÉ . * Les femmes dans le journalisme E33ST FRAN OEï Il n'y a pas en réalité de femmes qui se disent journalistes en Irance. Le mot journalistei appliqué _ à une femme paraîtrait plus oui moinsi injurieux. Des que la prose d'une femme est acceptée dans un périodique ou un quotidien, elle est unie femme de lettres, une " collaboratrice ". _ Il y a moins de femmes écrivains en France qu'en Angleterre, sans doute, mais leur nombre ne fait que s'aiocroî-tre. Les femmes françaises conquièrent lentement,mais sûrement, leur place dans la presse et comme écrivains de mémoires, de romans ou de poésies. La philanthropie et le féminisme Il y a des femmes éditeurs, des femmes critique®, des femm.es rédacteurs de plusieurs journaux parisiens et un grand nombre die collaboratrices à des journaux et à des revues. La mode et les questions intéressant spécialement lss femmes sont presque absolument entre des mains féminines. Les qualités pratiques, l'esprit de suite et l'entente des questions économiques qui caractérisent les Françaises sont tout à fait de mise dans un bureau de rédaction. La philanthropiel et le féminisme ouvrent des horizons de plus en plus vastes à l'activité des femmes dans la presse. Et leur influence est très grande en ces deux questions, bien qu'elles soient toujours " une puissance derrière le trône " ein) politique et dans la finance. Une femme occupant une position en vue dlans. la presse parisienne disait dernièrement à un collègue masculin, que le droit dei vote accordé ata femmes ne révolutionnerait rien, parce qu"en France la femme est presque omnipotente. Elle est si étroitement unie à l'homme, elle fait si absolument partie de lui-même, corps et âme, qu'il ne peut rien sans elle, sa puissance est une tradition acceptée, de même que l'infidélité die. l'homme à son égardl. Le Français vit pour unei femme mais pas nécessairement et jamais bien longtemps pour la sienne. Mais toujours l'influence d'une» femme oriente sa vie: c'est pour elle qu'il prononce des discours, qu'il jouçi son rôle, qu'il écrit se® livres, qu"en un mot, il vit sa vie. Elle est sa force et sa faiblesse. Et lal Française, lentement, imperceptiblement, travaille à se faire sa place au soleil, non en enlevant sa position à l'homme, mais en s'en créant une conforme à ses goûts et à sa mentalité..Personnalités influentes Il est des femmes dar^s le journalisme français d'aujourd'hui qui font die bonne et utilei besogne, dans toutes les branches qui intéressent spécialement les femmes. Il y a Mme Brisson des "An-nalesi dont les efforts pour l'éducation des jeunes filles produisent d'excellents résultats. Il y a Mme BrOutellesi, éditeur1 de "La Vie Heureuse" et dei la "Mode pratique dont l'admirable énergie

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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