La Flandre libérale

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s.n. 1914, 01 Juillet. La Flandre libérale. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/6t0gt5h25p/
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40* Année E Mercredi Ier Juillet 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. I. 182 — Mercredi Ier Juillet 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 moli. I mois. t snoï». 3 ai. BELGIQUE ï Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr„ 3.75 9.00 18.00 86.00 On s'abonm an kurtrau du Journal et dans tous le» bureaux i« posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE SÂND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, GANG ABONNEMENTS ET ANNONCES s I - RÉDACTION -Téléphone 32 ! Téléphone 13 ■HMBBWWMiiiiml'iii■! iiiiihiii—i—MI.MI in rm\m # ANNONCES Four la ville et les Flandres, s'adresser au burea® éu fonrnaL — Pour le reste dn pays et l'étranger, s'adresser i l'Office de Pnblicité, me Neuve, 36, à Bruxelles. Solutions et tactipes Finissons-en. et répétons, une fois pour t.ojites, ce que nous avons dit déjà à plusieurs reprises et ce qu'on affecte de ne pas comprendre. De même qu© M. Goblet d'Alviella et beaucoup d'hommes politiques et de confrères qui ont adopté notre, manière de voir, noua admettons l'arrivée au pouvoir d'un ministère d'affaires dans certaines circonstances. Ces éventualités sont les suivantes: lv il n'y a pas de majorité au Parlement. 2° Il y a une majorité catholique, mais faible, et qui représente une évidente mi-jjorité dans le pays, minorité nettement acousée par des élections. 3° Un ministère libéral se trouve sans îoajorité au Parlement, par suite de défections.Ce ministère d'affaires ne pourrait être composé que de personnalités choisies en dehors du Parlement et du personnel politique, ainsi que cela s'est fait en 'Hollande.Il ne peut donc être question d'un ministère proportionnante, iou d'un ministère de concentration. En aucun cas il n'est possible de supposer que les chefs du parti libéral consentent à collaborer avec des chefs du parti catholique, ce qui les mettrait dans l'obligation d'appliquer la loi scolaire de M. Pouillet, par exemple. Nous ne pouvons donc admettre que comme un essai fantaisiste la proposition émise dans le Matin d'Anvers naguère, de même que le ralliement de M. Herman Dumont à l'éventualité d'un ministère d'affaires, nous paraît trop enthousiaste1 quand il écrit qiiQ ce serait la soliition, même s'il y avait une majorité anticléricale au Parlement. M. Dumont est un néophyte trop zélé !... "Ministère d'affaires" est donc tout différent de " ministère proportionna- ou de "concentration," De ci tes libéraux rie voudront \pas' entendre pa'ler, et les socialistes n-op plus, sans dofte. D'accord avec l'Avenir du T olu rnaisis quand il s'écrie dans un article vigoureux que la collaboration anticléricale est capable de grandis choses. Nous l'espérons bien. Mais remarquons qu'il s'agit ici d'une tactique éôctorale---Il s'agit de rassurer les gens t inides qu'il est facile d'apeurer en clamait que les libéraux marcheront sous le fdiet socialiste, oui qu'ils ne pourront goiverner et qu'alors ce sera l'anarchie. N»us répondons: "Non... Jamais* attondi que dans tous les cas il y a une solution constitutionnelle et naturelle: le ministère d'affaires. " Il n'était pas mauvais de Lire encore une fois cette mise au point, :ar le M a-tin, se répliquant à soi-nnme, parle du cabinet d'affaires de M. Gbblet d'Alviella comme d'un cabinet proportionnalité, et fait ces réflexions, (ui s'appli-nuent à la proposition émis dans ses propres colonnes, naguère : " Oue gagnerait le pays à cette promiscuité hétéroclite, les uns trant à hue, les autres à dia l Pas grandchose assurément. Le " cabinet d'affares ", dont U Revus- de Belgique a parlé dernièrement, ne serait posâble et via-Lie qu'à la condition de me:tre tout à fait à l'arrière-plan les libéiaux qui en feraient partie. Réduits sais doute à létat précaire de " libéristes". et dédaigneusement traités, comme d'habitude, jiar leurs partenaires socialistes, ils ne tarderaient pas, de concessicp en concession, à être ou absorbés ou! acculés aux iiurs de ce cabinet. 11 n'f aurait plus idors qu'à leur en ouvrir es portes a tljeux battants pour qu'ils er sortissent et fissent place nette aux occipants. " C'est un peu... simplice, rais il y a un fond de vérité. Autant un a binet proportionnante _ ou un cabinet dr centre — les deux choses sont déjà lomplètement différentes, notez-le — sor choses choquantes, hétéroclites, baroc lies, et destinées à une existence éphén Te, autant le ministère d'affaires à la ho landaise s'indique comme la solution aaturelle, propre, aisée, durable, dans cort.iines circonstances.Et maintenant que nous lavons répondu à une objection électoral s par l'exposé d une tactique, parlons d'autre chose, puisque nous sommes tou rars dans l'opposition. >5i nous questi nnions un peu les cléricaux sur leurs intentions en matière de finances, par exflnple 1 Désemparés! Il nous arrive, paraiîit-il, une fâcheuse aventure. C'est le " Bien public " qui nous révèle le triste état où nous sommes, ainsi que tout 1© parti libéral. Il paraît que nous* sommes désemparés ! Ne croyez pas qu'il s'agisse d'une plaisanterie.^' I^'épamiparés c'est- Je titre du pain quotidien, ce matin, dans le "Bien public". Hélas ! c'est un pain sans levain et que notre excellent confrère aura bien de la peine 'à faire digérer à ses lecteurs. Voilà cinq semaines, en .effet, que les dits lecteurs assistent, dans les 1 colonnes du "Bierii public", au plus beau désarroi qui se puisse! imaginer : bataille entre) vieille et jeune dioite, attaques indirectes contre M. de Broqueville, sommations à M. Renkin, récriminations, tiraillements, examen sans fin des causes de l'échec du 24 mai; objurgations à droite, objurgations à gauche, " veto " par-ci, excitations par-là, défense faite au gouvernement d'appliquer les lois, etc. ! Quelle jolie collection de perles que la collection du "Bien public" du mois d)e juin... Et au bout de ce collier magnifique, la plus pure, et la pilius grosse perle qu'huître étala jamais: "C'est vous qui êtes désemparés ". 'Cette trouvaille est d'ailleurs encadrée de petites pierres précieuses. C'est ainsi qu'à certain moment le "Bien public" nous reproche' die pousser tiro^ tôt des cris de triomphe! Ah! ça, voyez vous ces. gens " désemparés " qui poussent dés clameurs triomphales... Le jubilé de Mgr Stillemans a évidemment été trop I joyeusement célébré par notre confrère., et le bourgogne de l'évêché paraît avoir troublé son entendement. Nei parlons pas d& grains d'ellébore et laissons-lui le temps de se remettre. Quant au. " truc grossier du cabinet d^'affiiJïL'V ' - -ja, fiTTÎMssÉ pas gentil <% le " Bien public " appréciait plus aimablement l'autre jour notre "habijeté" — il paraît qu'il ennuie beaucoup les cléricaux, ce quii est déjà un sérieux mérite. Avouez d'ailleurs qu'il est moins grossier que le nôtre, celui de l'épouvantail socialiste. Et que de fois celui ci a fait son effet! Il faut bien que nous y répondions. La réponse est'trouvée. Merci dû nous avoir montré que c'est la bonne. Reste la question de programme. Le " Bien public " nous reprochait de n'en pas avoir, et en mêtnei temps de le -lâcher. Alors, si on le cache, -c'est qu'il existe, disions-nous. Notre confrère de la rue aux Tripes ne supporte pas la taquinerie, et il s'écrie, furieux: "Si, vous avez un programme. Il se résume ainsi : " A bas la calotte ". C'est en effet uni programme et déjà vieux. Il date au moins de quelques siècles, quand la calotte se livrait dans nos provinces aux jolies opérations que l'on sait. Ce fut toujours le cri de notre peuple opprimé. Mais vous, quel est donc votre programmiez Celui du " Bien public ", c'est de ne pas appliquer l'obligation scolaire, d)e saboter la loi militaire, de ne s!.ocou-per de la coloniei que pour lâeher dbs subsides aux missionnaires, et donner à ceux-ci la suprématie; c'est de ne plus bouger, pour le reste, et d'enterrer 'es pensions ouvrières. Est-ce cela, oui ou non 1 Et sur quelle question êtes-voiis d'ae-oord, vous les cléricaux, sinon sur oe'lle-ci : "Vive la calotte!". C'est-à-dire: "A bas tous ceux qui ne s'inclinent pas respectueusement ou hypocritement devant l'Eglise catholique, apostolique et io-maine ". Oui, encore une fois, sur quoi donc êtes-vous d'accord, vous, la majorité " indéfectiblement " unie... sous la crosse des évêques 1 ■ ——■ Echos & Nouvelles Béunlon des gauches libérales Les gauches libérales de la Chambre et du Sénat se réuniront en assemblée plénière, demain, mercredi après-midi, au Palais de la Nation. Elles s'occuperont du résultat des élections et de la situation politique *** Intéressante constatation 11 est une constatation à faire à propos de la réussite de l'emprunt que Vient d'émettre le gouvernement français, tant ; décrié par notre presse cléricale. 1 Cet emprunt de 800 millions a été oou-i vert plus de quinze fois, bien que ne portant que 3.36 pour cent d'intérêt. Or, quand notre gouvernement de la prospérité nationale tenta d'émettre pour 300 millions de bons du Trésor à 4 pour cent, il ne parvint pas'à en placer la moitié! Comparez ! Le roi Albert alpiniste Une dépêche de Saas-Fee annonce que le Roi a fait, lund'i, avec succès, l'as.--cerision) du Portjengraat (3,155 mètres), accompagné de deux guides. Il est parti à 3 heuires du miatin de la caban©-de Almajellap et est arrivé au sommet à 9 heiures et demie, par uni temps superbe. La neige était excellente. Au retour, le souverain s'est déclaré enchanté de son ascension. Lé Roi a l'intention dta continuer à faire des ascensions dans la vallée die Saas-Fee. Il compte monter, dans quelques jours, au sommet du Sud Lemzs-pitze, à une hauteur clef 4,300 mètres. Le dépari de M. Louis Franck Le départ de M. Louis Franck pour le Congo ebt fixé à jeudi prochain. C'est dans un but d'études quel le vaillant député entreprend1 ce voyage. A ce propos M". Franck a été dernièrement l'hôte, du roi Albert aiu pavillon royal d'Ostende. Le voyage, du député libéral au COngo (Durerai environ quatre mois, c'est-à-dire qu'il sera rentré vers 'l'a mi-octobre. Son exemple sera d'ailleurs suivi par d'autres de se® collègues à la Chambre auxquels on prête d'ores et déjà l'intetation d'aller prendre contact avec notre colonie. Citons parmli nos représentants qui sont allés a,u Congo «t qui, dans les débats dont fait l'objet à la Chambre notre coilonie, peuvent donc en1 parler d e vis u , MM. .le ministre Renkin, Tib-baut, député catholique de Termondle, et le socialiste' Vandiervelde. Inutile d'insister sur l'importance que présentent ces voyages d'inspection ou d'études de nos législateurs au Congo au point de vue de toutes les questions intéressant son avenir et, en général, la bonne, mo/rche de nos-affaires coloniales. %%% De léopoldvltle à Stanley ville en 45 heures La, manne du Haut-Congo va s'enrichir d'une nouvelle unité; i'i s'agit d'un bateau dénommé " Rapide qui sera destiné à assurer les communications express entre' Léopaldville et Stanleyville. Cô bateau, dont le matériel a été embarqué 'sur le vapeur qui a quitté Anvers lel 26 courant pour le) Congo, a comme dimensions 15 mètres de longueur, lm40 de creux et 2m80 de largeur. Il est actionné par trois moteurs " Abeille ", de 80 chevaux chacun, non compris les moteurs auxiliaires pour le» différents services 'du bord ; il est muni die trois hélices sous eau. Sa grande particularité, c'est qu'ill filera 20 nœuds, soit 37 kilomètres à l'heure, et qu'il est muni de projecteurs puissants lui permettant de voyager la nuiit. A cette vitesse, Stanleyville ne se trou vera plus qu'à quarante-cinq heures environ de Léop'oldville, alors qu'actuelle ment le bateau le plus rapide met environ' une vingtaine de jours. Voilà un sérieux progros. Gel bateau pourra transporter dix personnes et 1,000 kilos d'e bagages. Si les résultats sont concluants, il est bien possible qu'un service régulier de bateaux rapidîss sera créé sur le haut fleu ve pair un organisme privé. Élégantes en royage Il y en a qui prennent le rapide où elles étouffent et sont mal à l'aise. 11 en est qui filent en auto : la grande vitesse leur donne un agréable frisson et provoque des flots d'air qui les rafraîchit et calme leurs nerfs... Mais elles sont couvertes de poussière, et c'est dommage. Cela vaut mieux cependant que l'ancienne chaise de poste, encore que ce soit moins gai, parfois. Mais rien n'égalera jamais la trirème d'argent de Cléopâtre qu'Hérédia nous montre " blanchissant le fleuve noir " : Et son sillage y laisse un parfum d'encensoir Avec des sons de flûte et des frissons de soie. Les Egyptiennes savaient défier les ardeurs du soleil, même quand elles parcouraient des voies terrestres. Le vieil Hérodote décrit ainsi leur façon de voyager : ' Elles jonchent leur litière d'une épaisse couche d'herbe verte, sur laquelle elles s'étendent, vêtues d'une tunique de lin; rn en ferme les rideaux qu'on humecte d'eau froide. '* Et suprême délice : " elles enroulent à leur cou ou à leurs bras deux ou trois couleuvres vivantes, dressées par des marchands gaulois ou phéniciens, et, dans chaque main, elles prennent une boule de cristal de roche, pierre dont la température reste constamment au-dessous de l'air ambiant." Ne voilà t-il pas le mode idéal de locomotion estivale ? Il est cependant probable _ qu'aucune de nos élégantes ne voudrait l'adopter, de même que, dans deux mille ans, les contemporaines d'alors souriront sans doute de pitié en songeant à nos modernes automobiles... Tenderle aux ortolans Il est permis, cette année, à partir du 20 juillet inclus, de prendre des ortolans, au moyen de filets, dans les provinces d'Anvers, de Liège et de Limbourg, ainsi que d'ans, les arrondissements d!e Louvain et d.e> Saint-Nicolas. Cette faculté ne pourra être exercée que depuis le il-ever du soleil jusqu'à 7 heures du matin, par les personnes qui auront, au préalable, prévenu le bourgmestre de la commune sur le territoire _ de laquelle elles désirent en faire usage et -qui seront munies de l'autorisation prescrite par l'article 3 du règlement sus-' mentionné. La vente, l'achat et 1© transport dos oirtoilan® sont autorisés dans tout le royaume, à partir de- la date sus-indi-quée.Chine au gibier d'eau La chasse à tir au gibier d'eau sur les bords d'e la ineir, dlanisi les marais, ainsi que sur les fleuves et rivières, est permise, cette année, dans toutes les p:ro-, vinces, à partir d\i 15 juillet, et cell© au filet dans les établissements de eanar- d'ières, à partir du 1er octobre 1914. *** Les intérêts belges en Russie M Lauwick, secrétaire général de la Société d'études belgo-russes* est parti ces jours derniers pour Saint-Péters-bourg, à l'effet d'y étudier certaines questions concernant l'exécution du vaste programme de construction de voies ferrées arrêté par le gouvernement russe — question d'un haut intérêt pour un certain nombre de nos compatriotes. *** Les commandes de la Russie Les pays étrangers ne passent plus que de rares, commandes à l'industrie belge. On avait espéré un moment aivoir une compensation du côté de la Russie, où le gouvernement examhait la possibilité de confier à l'industrie belge et française, respectivement à raison du tiers et des deux tiers, une commande de 140,000 wagons aménagés pour le transport éventuel des troupes. L'aubainl était excellente, d'abord pour la quarantaine d'ateliers belges, dont quelques uns construisent plus de 3,600 wagons par an, ensuits pour le.s aciéries pour lesquelles i5,000 wagons représenteraient un matériel d'environ 200,000 tonnes de pro filés à lamir.ei. ï H iéyultw toutefois, d© renseignements communiqués à un confrère bruxellois que, jusqu'à présent, seule la commande de 12,000 voitures de 4e classe à voyageurs, dont nous avons parlé dernièrement;, a été confirmée en prircipe par ie ministère des voies et communications. Toutefois, ces 12,000 véhicules ne doivent être commandés qu'en 1916 et ia commande serait alors répartie uniquement entre les ateliers dei construction russe. En effet, cette commande étant d'origine gouvernementale ne p-ut, en vertu des cr-nd;tion>j techniques existant dans les contrats de fournitures avec le gouvernement, être confiée qu'à des usiner russes et exécutée par des ouvriers russes avec d°s matériaux de provenance russe. 11 est plus que probable .que le même r,- rt sera réservé à la commando de ;40,000 wagons à marchandises fermés. Seule peut-être une minime partie passerait à l'étranger, car le délai de livraison accordé par leur gouvernement permettrait, paraît-il, aux usines russes de se charger de cette fourniture. * Francisco Villa, candidat à la présidence dn Mexique Le Mexique, comme chacun sait, -est toujours, par ses vieux éléments catholiques, un des pays les plus bigots et les plus arriérés du monde. En tant que facteur de civilisation, le cléricalisme romain n'a fait nulle part de faillite plus retentissante, et un Eldorado de moines y est devenu, comme tout naturellement, un Eldorado de brigands... Le "général" Francisco Villa, le candidat le mieux coté à la présidence de cette république de bandits, est un produit bien caractéristique de ce milieu moralement pourri. Huerta, qu'il asipire à remplacer, ne valait pas lourd. Huerta est cruel et avide. Pour ne parler que de son avidité, un fait peu connu en Europe suffit à 'la mettre en relief : c'est le fils du président provisoire qui a obtenu la concession extrêmement lucrative des maisons de jeu. Francisco Villa, au point de vue moral, vaut ,peut-être moins encore que Huerta. Nous disons peut-être, parce qu'il est difficile, à l'heure qu'il est, de dire à coup sûr à quelle sorte d'hommes appartient Francisco Villa. On a dit de lui que ce n'est point un homme, mais une brute, purement et simplement. Les uns disent qu'il est l'idole de ses soldats, et vont jusqu'à vanter sa modération et sa tempérance; d'autres affirment que son pouvoir est fondé uniquement sur la terreur, et contestent à ce général si souvent victorieux jusqu'au mérite de ses victoires, qui seraient dues surtout à ses subordonnés.On croit que Villa est un Mexicain. Mais on n'en est pas très sûr. Dans cer tains milieux, il passe pour être né d'un père blanc et d'une négresse esclave. Voici, touchant sa carrière, ce qu'on peut tenir pour avéré, d'après les témoignages les plus autorisés. Le père de Francisco Villa laissa, paraît-il, une fille d'une rare beauté, dont ■Francisco assuma la tutelie. En un jour de malheur, un fonctionnaire mexicain, chef du district ou habitait Villa, enleva la jeune fille. Francisco se mit à la poursuite du ravisseur, et, l'ayant rejoint, le tua, puis s'enfuit dans les montagnes et devint un bandit. Il avait alors environ vingt ans. Le début de sa carrière de brigand remonte à une quinzaine d'années avant la chute de Porfirio Diaz. Sous Diaz, le banditisme était peu de chose, comparé à ce qu'il est devenu depuis. Nombre de bandits vivaient surtout du vol de chevaux et de bétail dans les haciendas. Les grands propriétaires mexicains avaient d'immenses troupeaux; quand on leur dérobait quelques chevaux, quelques têtes de bétail, le dommage était petit, et l'autorité publique ne s'en inquiétait guère. Villa ne se contenta point de ces larcins. Il devint chef de bande et, pendant quinze ans, il répandit la terreur dans l'Etat de "Chihuahua, théâtre de ses exploits. Au vol, qu'il .pratiqua en grand, il ajouta l'incendie, le viol, la torture et l'assassinat. Il tua, assure-t-on, plus de trente personnes de sa main. Sa tête fut mise à prix. La gendarmerie de Diaz le poursuivit avec acharnement; dix, quinze, vingt fois, il faillit être capturé ; son audace, sa présence d'esprit, sa connaissance parfaite d'une contrée accidentée et difficile à explorer, le sauvèrent. Lorsque Madéro leva contre Diaz l'étendard de la révolte, Villa, de chef de brigands qu'il avait été jusque là, passa colonel dans l'armée madériste. Il essaya dès lors de faire accroire au public qu'il n'était plus, qu'il n'avait d'ailleurs jamais été, qu'un défenseur du pauvre peuple, du péon opprimé par l'aristocratie terrienne. Depuis l'assassinat de Madéro, il a juré de ie venger. Francisco Villa prétend à être un justicier. La prétention est étrange, chez un homme chargé du passé d'un Villa. Villa, paraît-il, ne paie nullement de mine. Grand, fort, large d'épaules, avec un physique de boxeur, une grosse tête d'une laideur bestiale et repoussante, des yeux en vrilîe, une bouche sensuelle, le teint et des cheveux d'un homme de couleur, ou plutôt de sang mêlé, et l'air d'une brute en qui se sont conjoints les mauvais instincts de deux ou trois races...Mais ce croisement n'a pas complètement manqué ! Au contraire. Villa est une brute extrêmement intelligente, énergique, intrépide; c'est l'homme qu'il fallait pour mener à la victoire les hordes superstitieuses et sauvages que la révolution a déchaînées sur le Mexique. Et ce n'est pas une des moindres ironies de l'histoire contemporaine qu'un Francisco Villa soit devenu le candidat présidentiel préféré d'un idéaliste comme Wood- row Wilson... Z. i THAVERS LES LIVRES A A YTV bE flOMHIi RÉDblSTE Nous;.avons cru autrefois qui© le roman réaliste ou naturaliste, ce qui, au fond, est la même chose, avec des nuances, était une création de notre temps. Il nous aurait suffi d© nous'retourner \e.rs les sièôles passés poui" comprendre' que nous nous trompions, et qu'il n'y avait là que de nouveaux procédés, d'autres couleurs, une forma différente, et rien de plus. L'humanité varief-t-elle, sous ses déguisements multiples, et à mesure que changent ses conditions d'existence ? N'a-t-elle pas les mêmes qualités et les mêmes défauts, les mêmes vices et les mêmes passions? Ne cède-t-elle pas à l'influence de sentiments semblables, et les manifestations auxquelles elle se livre, sous l'influence de ces sentiments, rie seraient-elles pas identiques, sans !e plus ou le moins d'éducation de l'individu 1 Si la bête humaine est violente chez 1© rustre, elle ne l'est pas moins chez l'être poli par l'usage du monde. Seulement, le second a conquis l'art de se. contraindre, mais sa modération est susceptible d© plus de cruauté. Si donc les hommes sont les mêmes,' l'étude qu'on en fait n'est pas nouvelle, et, sans parler des anciens, sans rappeler le naturalisme de l'A n e, de Longus. de Petrone, l'âpre îaillerie de Juvénal et la mordante ironie de Martial, n'a-i vons-nous pas tous les contes, tous 'es récits de nos vieux auteurs, où la vie nous apparaît à chaque page, où les travers, les ridicules, les mœurs, les usages, se montrent à nos yeux sans le plus léger voile 1 Cela, c'est du réalisme, du naturalisme, du vrai, du meilleur, et si terrible parfois, dans son exactitude, ^ue nous .n'oserions pas écrire de pareille encre et îa.iller avec une telle for'c© les turpitudes qui nous entourent. Néanmoins, le roman réaliste, tel que nous le comprenons et l'envisageons, a des sources plus rapprochées de nous, en c;> qui concerne son cadre et son dév•*-loppement. I! nous vient des seizième et dix-septième siècles, et c'est dans ce dernier qu'il a pris toute son ampleur, Dans son livre récent, publié chez Hachette, M. Gustave Reynier a précisément étudié cette formidable éclosion du " Roman réaliste au XVIIe siècle et; il faudrait cinq ou six articles pour résumer ce beau travail, du genre de ceux que j'affectionne. Il est agréable, en effet, dans un temps où les loisirs se font de plus en plus rares, de rencontrer un vaste tableau d'ensemble, où toute un© époque littéraire est mise en lumière. Ceci, qui ferait admirablement ij ffaire des paresseux, convient aussi 1 l'homme accablé de labeur, désireux de lire, mais n'ayant pas la possibilité d'examiner et de comparer. M. Gustave Reynier a relu; pour nous le "Page disgracié", de Tristan l'Her-mite, l'inépuisable " Don Quichotte ", le curieux "Francion" de Sorel, le "Berger extravagant le "Roman bourgeois" de Furetière, le "Roman comique " et les " Nouvelles " de Scarron, et vingt autres livres où tous les romans 'éalistes de l'avenir sont en germe. Que dis-je? Us ne se bornent pas à y être en germe )ls y sont entièrement, avec une couleur étonnante, une intensité extraordinaire, et l'examen critique minutieux qu'en fait M Reynier nous perrr.et d en apprécier toute la valeur. ''e sont vraiment des documents humains de premier ordre, et ceux qui se donnèrent la tâche de les réunir arrivèrent immédiatement à une perfection qui n'a point été dépassée. Encore une fois, l'humanité ne change pas. Elle reste immuable, sous les passagers oripeaux dont il lui plaît de se couvrir. L'obser-\steur la voit toujours telle qu'elle est. Le mérite de ceux qui se hasardèrent dans cette étude n'en est que plus grand. Il survivra aux siècles. En remontant aux sources, M. Gustave Reynier est parvenu, naturellement, aux premiers romans espagnols. Il est-piquant de constater, en effet, que sur ce sol chevaleresque par excellence, le roman réaliste est apparu plus vite qu'ailleurs. Ceci s'explique très aisé-mentj " On a souvent remarqué, on peut remarquer aujourd'hui encore dans l'Ame "spagnole, un mélange très intéressant d'ardeur héroïque ou mystique et de réalisme fort positif. Presque à toutes les époques ces deux dispositions se sont manifestées avec une égale force dans la littérature " 11 apparaît, au surplus, que les bouleversements sociaiux de l'Espagne, ruinée pour avoir voulu trop embrasser, devenue un pays de vagabonds, de gueux, de mendiants effrontés, d'aventuriers de sac et de corde, d'étudiants faméliques ©t do soldats sans pain, il apparaît, dis-je, que ces bouleversements devaient faciliter la naissance d'une littérature consacrée à ce monde, prodigieux à force d'être misérable.Ces gueux étaient partout, en Espagne. On en -/oyait sur tous les chemins, dans toutes 'es villes au coin de toutes les rues, au seuil de toutes les églises., Us constituaient une espèce de dangereuse franc-maçonnerie. Us étaient redoutables En même temps, ils intéressaient le public. On s'amusait au récit de leurs exploits, de leurs aventures, des. mille drames ou comédies de leur existence errante. Et il arrivait aussi que des jeuines gens, attirés par les charmes de cette libre vie, où l'indépendance rendait la misère attrayante, quittaient un beau matin le logis paternel, et s'en allaient courir le monde, le vaste monde, la poche vide et l'estomac creux, priant le hasard et se fiant à la chance'. Tout naturellement, dans un pays où l'on a toujours aimé la peinture de mœurs, devait-on s'attendre à voir les romanciers s'emparer de ces types curieux, et les incarner tous dans un personnage qui, pour être fictif, n'en était pas moins vrai. Ce fut ainsi que naquit, pour demeurer

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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