La Flandre libérale

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s.n. 1914, 31 Juillet. La Flandre libérale. Accès à 02 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/z60bv7cv02/
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40'innée - Vendredi 31 Juillet 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. B. 212 — Vendredi 31 Juillet 1914 LA FLANDRE LIBÉRALE ^SOIVIVEIMCEIS'TS 1 moli. I mois. i Boit, 1 m. BELGIQUE ? Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 86.00 In t'akoniti an knraan du Journal et dans tout In bureaux de peeta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE iAND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, 6AND ABONNEMENTS ET ANNONCES i II - RÉDACTION » Téléphone 32 II Téléphona 13 ANNONCES Porar la ville et les Flandres, s'adresser an bnreaœ & Journal. — Pour le reste da pays et l'étranger, s'aéresssr I l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à BruxelleSo Notre Édition spéciale journalière A II. H. 30 DU MATIN —*— En présence de la gravité des événe» ments, nous avons décidé de faire paraître tous les Jours, jusqu'à nouvel ordre, une EDITION SPECIALE. Grâce à ce service nos lecteurs connaîtront dès 11 heures 30 du matin les TOUTES DERNIERES NOUVELLES QUI NOUS SERONT COMMUNI-QUEES PAR TELEPHONE JUSQU'A 11 HEURES. Remarque impdrtante et snr laquelle nous insistons : Les journaux de Paris qui arrivent à tiand à 13 heures 23, étant expédiés le matin à 8 heures, ne peuvent, forcément, publier que les nouvelles connues avant 4 ou 5 heures du matin. Notre édition spéciale donnera donc outre les principaux événements de la nuit paraissant également dans tous les autres journaux, les dépêches téléphonées et télégraphiées transmises six heures plus tard, comprenant L'ESSENTIEL DES DEPECHES SE RAPPORTANT A CHAQUE MATINEE. Notre EDITION REGULIERE publie-ra ces détails outre ceux transmis jusqu'à 6 heures du soir. De cette façon nos concitoyens seront tenus au courant d'une façon complète de toutes les péripéties de la guerre aus-tro-serbe et de sa répercussion dans les pays de la Triplice et de la Triple Alliance.Il est inutile d'ajouter que cette édition spéciale est exclusivement destinée à la vente au numéro. LA REDACTION. j-œaa-y'- La Bourgeoisie et la Guerre C'est une fort belle initiative que Le bureau socialiste international a prisa en convoquait à Bruxelles les chefs de la social-démocratie allemande, du parti socialiste français, dea anti-tzaristes russes et des collectivistes italiens. Le meeting, qui s'est tenu hier soir à Bruxelles, a eu de la grandeur et il ne restera peut-être pas sans écho. Mais si nous sommes heureux de rendre hommage au noble effort de la classe ouvrière organisé© — comment se fait-il donc que les syndicats chrétiens n'aient pas songé à intervenir auprèsi des dirigeants cléricaux d'Autriche et n'aient même pas supplié le Pape de leur imposer son veto? — nous ne pouvons laisser passer sans protestation certaines dénonciations à propos de la "bourgeoisie belliqueuse",La bourgeoisie n'est pas belliqueuse Du moins, elle ne l'est pas chez nous, ni en Suisse, ni en Hollande, ni en Angleterre. Elle l'est très peu en France, où les chauvins, les cocardiers et les revan chards sont devenus minorité. Elle n<' l'est pas non plus, nous en avons la con viction, dans l'Allemagne intelligente et instruite. Et si des groupes de bourgeois Be sont laissés aller ces jours-ci à des manifestations frénétiques, à Berlin, ils sont sans excuse, nous en convenons volontiers. Del là cependant à vouloir faire endosser à lai " bourgeoisie " les responsabilités de l'heure présente, il y a un pas énorme. Une seule observation suffira d'ailleurs à anéantir cette assertion : de qu se composent les ligues pacifistes, si c c'est de bourgeois autant que d'ouvriers ? Nous n'avons pa3 ignoré la mouvement pacifiste. La vérité est que les hommes conscients de toutes les classes ressentent profondément l'horreur de la guerre. Si nous sommes menacés en ce moment, la faute en est à quelques castes fermées, à quelques bandes — car c'est le mot — d'individualités dont la puissance dévastatrice éclate tout- à coup à nos yeux. Nous avions cru les gouvernements, les dirigeants des grands empires animés des sentiments de tous les hommes cultivés. Les événements nous prouvent que nous avons mal placé notre confiance. Si même la guerre européenne n'éclate pas, certains n'au ront rien fait pour l'éviter. Ceux-là, il faudrait les marquer au) front. On a bien fait de les flétrir hier. La seule Conclusion quê nous puissions tirer, pour l'instant, des douloureuses constatations, que noue sommes obligés de faire, c'est que peut-être la bourgeoisie n'a pas manifesté suffisamment sa réprobation vive pour la guerre. Peut-être avons-nous péohé par insouciance, par indifférence ; nous sommes, nous, les bourgeois, dlës pacifistes, mais on a peut-être le droit de nous reprocher d'avoir été jusqu'ici un peu trop des pacifistes en chambre. Nous avons cette excuse de n'avoir pas, nous, d'organisa^ tion internationale, mais est-elle suffisante à justifier notre1, tiédeur ? Et puis, peut-être aussi, la période d'éclatante prospérité que nous avons traversée a-t-elle amolli en nous certaines volontés d'ordre supérieur et collectif. La bataille des idées s'est vivement ressentie, ailleurs comme chez nous, de l'enrichissement de la bourgeoisie. Les préoccupai tions d'ordre matériel semblent avoir nui à l'idée de justice, d'équité, de paix, à l'idée de solidarité- On a peut-être été trop absorbé par les jouissances égoïstes de la paix, pour apercevoir as-seiz. nettement tous les dangers de la guerre. Peut-être avons-nous à nous frap-perla poitrine, mais ce qu'on peut nous reprocher n'est qu'une faute : ce n'est pas un crime. Quoi qu'il en isoit, nous aurons dès demain des devoirs nouveaux. Cette organisation bourgeoise internationale contre la guerre, qui nou3 manque, il faut la créer, et l'initiative doit partir de nos petits Etats neutres. Le cataclysme eifioyable qui nous menace, s'il s'éckrte de nous, nous aurons pour devoir impérieux de nous lever tous pour l'éloigner à jamais. A quelque chose malheur est bon, dit le proverbe. Souhaitons que l'angoisse présente ne se change pas en quelque chose de pire et que notre imagination a peine à concevoir.Mais demain ce qui n'a été jusqu'à présent qu'une faute compréhensible deviendrait inexcusable. Il faut qu'aux clameurs de guerre d'aujourd'hui répondent demain des tempêtes de hourras eni faveur de la paix. La bourgeoisie a des moyens puissants d'empêcher la guerre. Il faudra que demain elle envisage, de nation à nation, la façon de les mettre en œuvre pratiquement. Il y aura demain, pour tous les bourgeois qui disposent d'une influence, pour les industriels, les savants, les artistes, les écrivains, pour toute la) bourgeoisie éclairée, un devoir nouveau, que la Belgique, espérons-le, saura montrer au monde. Sillet btmdlois ■ —- 80 juillet. Des clairons qui sonnent ; des compagnies qui défilent ; des soldats en pantalons de toile qui filent vers les gares accompaignés de femmes —- quelquefois d'enfants ; rdba -trajins qui ohajuffemt, alignés le long de quais encore vides ; d'autres trains qui passent, chargés de cavaliers qui ont voyagé toute la nuit; les ministères encombrés de personnages affairés ; les éditions de journaux lancées d'heure en heure et qu'on s'arrache ; des groupes qui se forment partout et qui discutent sans fin ; leB visages hier épanouis qui marquent aujourd'hui le aouci ; les magasins d'épiceries accablés et les banques envahies : voilà la physionomie nouvelle de Bruxelles. Il y a quarante-huit heures encore, on paraissait ne s'inquiéter de rien et l'on nie s'occupait — dans le peuple et la petite bourgeoisie, bien entendu — que du Tour de France. Brusquement, sous le coup de fouet de la déclaration de guerre, ion paraît s'être éveillé. Le rappel des trois classes de milice, enfin effectué par le gouvernement — qui avait annoncé ses intentions dès dimanche et qui a tairdé à les réaliser, on se demande pourquoi, jusque hier — a achevé d'ouvrir les yeux. Cela vaut mieux, d'ailleurs. Il n'y a pas eu de panique, et il n'y en aura pas, si le gouvernement ne tarde pas trop à décréter lai mobilisation entière. On attend, paraît-il, que la décision soit pri se en Allemagne et en France. La Suissf n'a pas attendu si longtemps. Un jeune homme de mes amis a reçu hier matin sa feuille de route — avec un coupon de chemin d© fer attaché : mobilisation générale.Qui cela peut-il gêner 1 Le Trésor est-il dans une telle dèche qu'on hésite devant les frais? On assure qu'avec les forces dont nous disposerons dès ce soir, on pourra parer à toutes les éventualités.. Si l'on continue vingt-quatre heures encore un tel bluff, nous serons bien obligés de dire la vérité. Dans l'état d'infériorité où nious met la folle imprévoyance, la coupable indifférence électorale des gouvernements cléricaux qui se sont succédé jusqu'en 1912, rien ne peut être négligé. Va-t-on se laisser berner par la diplomatie, et les faits ne crèvent-ils pas les yeux ? Tout est-il à redouter, oui ou non? Cela suffit. Tous, mous espérions que les choses pourront s'arranger encore, mais dès à présent deux précautions valent mieux qu'une. Songe-t-on à la classe de 1914? A-t-on de quoi armer, équiper et instruire les soixante mille jeunes gens qui pourraient être appelés 1 M. de B roque vil le avait le sourire, des jours-ci : c'est un triomphe, pour lui, que la nécessité de l'heure présente, vis-à-vis des masses catholiques toujours opposées à toute dépense d'ordre militaire. Mais qu'on ne songe pas, n'est-ce pas, aux seuls profits électoraux. Plus de calculs. Il est temps d'agir dans une unique pensée patriotique. Qu'on laisse M. Helle-putte monter, pendant ce temps-là, un journal flamand flamingant. C'est son affaire. En ce moment, personne ne doit songer à lui. Paraissent aujourd'hui au "Moniteur", les arrêtés de réorganisation du ministère des colonies. A l'administration métropolitaine on supprime les cinq directeurs généraux — pan ! —, neuf directeurs — re-pan ! — et 36 chefs de division (rien que ça !), que l'on remplace, il est vrai, par 19 sous-directeurs.Il restera encore 30 chefs de bureau sur 37, et 29 sous-chefs sur 37. Ce qui est admirable, c'est la proportion de hauts fonctionnaires inutiles que cela révèle ; on ne trouve à remercier, en effet, que 33 commis, tandis que l'on met 45 chefs de bureau, chefs de division, directeurs et directeurs généraux en disponibilité ! Jamais ministre n'a confessé avoir aussi sottement abusé du désir de donner de l'importance à son administration... et de superbes emplois aux remarquables facultés estampillées à Louvain. 11 est vrai que la plupart de ceux qu'on sacrifie aujourd'hui sont de vieux "AfricainsQuant au Congo, il est divisé en quatre provinces. Il y aura donc quatre vice-gouverneurs généraux au lieu de deux. Ils seront assistés d'un commissaire général et d'un chef de service. Les attributions du gouverneur général seront étendues : il sera consulté sur les avant-projets de loi et sur les décrets. Nous reparlerons de tout cela. Pour le moment, les esprits sont ailleurs, vous pensez bien. •> . Echos & Nouvelles Blilils da banque de elnq franes Nous avons dit souvent que la) Banque Nationale songeait à émettre des billets de banque de cinq francs. Et la nouvelle fut démentie. j Aujourd'hui on annonce que la Banque a, en réserve, pour, douze millions de ces billets imprimés. Espérons qu'il ne s'agit de les mettre en circulation que dans le cas d'événements grave». Interruption do larvlee de l'express Ostende-tonsUntlnople Le département des chemins de fer de l'Etat belge a reçu, mercredi, la communication des chemins de fer de l'Etat hongrois l'informant que les trains Ostende-Constant-inople-Express eti Orient-Express fusionnés ne circulent plus au delà de Budapest. Eh prévision des mesures extraordinaires à prendre quant à la répartition du matériel et de la mise en marche des trains spéciaux, les bureaux de direction ont été obligés d'organiser un service de nuit complet à partir de ce jour. *** I Pis de grandes minœuwres Le rappel des classes 1910, 1911, 1912 aura pour conséquences certaines do supprimer les manœuvres qui devaient avoir lieu du 31 août au 4 septembre, dans la province de Luxembourg. Lis socialistes contre la guerre Foule énorme, hier soir, au meeting organisé par le comité socialiste international, au Cirque de Bruxelles, i On a vigoureusement applaudi les différents orateurs. Mais les belles phrases, . les grandiloquentes périodes des Jaurès Vandervelde, Keir Hardie et consort empêcheront-elles l'irréparable? Il -est per-: mis d'en douter. Verba et voce s... L'heure n'est plus aux vains discours... A l'issue du meeting, un cortège s'est formé aux abords du Cirque. Il comprenait plusieurs milliers de personnes, qui, toutes, portaient au chapeau le petit carton avec Ces mots: "Guerre à la guerre."La même inscription se lisait sur une immense banderole portée en tête de la manifestation. Point de musique, seulement quelques tambours et clairons. Nombreux drapeaux rouge®. C'est au chant de 1" "Internationale" et aux cris de "A bas la guerre" que le cortège a suivi l'itinéraire fixé : rue de l'Enseignement, place die la Liberté, rue de l'Association, portes die Schaerbeek, boulevard! Botanique, boulevard du Nord, place de Brouckèrel, boulevard Anspach, rue de la Bourse, rue au Beurre, pour aboutir Grand'Place, où la dislocation a eu lieu sans le moindre incident. Des précautions avaient été prises : la zone neutre était étroitement gardée et la légation/ d'Autriche-Hongrie, rue Mon-toyer, l'objet d"une surveillance toute spéciale. 1 l'leadimie de médeelne Le docteur Auguste Broca, professeur h la Faculté de Paris, est élu membre correspondant de l'Académie de médecine de Belgique. Contour* universitaire M. Edgard Tri ffaux, docteur en philosophie et lettres de i'Université de Bruxelles, actuellement professeur au collège communal de Tirlemont, vient d'être proclamé pr emier en philologie orientale au concours universitaire. 11 a obtenu sur l'ensemble des épreuves du concours 90 points sur 100, et le jury a estimé que son mémoire était digne d'être imprimé aux fraisi de l'Etat. Le titre de "premier en philologie orientale" n'avait plus été décerné depuis une quinzaine d'annéete. M. Trifî'aux, qui est Namurois, a étudié le syriaque, sous la direction de M. le professeur Kugener. TT 1T "TT Le monument de Léopold II La. deuxième liste de la souscription nationale compienid un total de fr. 132,757.88. i L'armée du Habsbourg —*— Le ''militarisme" austro-hongrois a pris la responsabilité de précipiter l'Europe eintièrel vers une catastrophe à laquelle le développement économique de niotre paitie du -monde donnerait une gravité et une extension sans précédent. On a raison de maudire ceux qui sont eta train d'ouvrir, dî'un cœur léger, les cataractes du destin. Mais ce'a ne doit pas n-ous empêcher d'étudier "objectivement" et sereinement les caractères particuliers de l'armée austro-hongroise: le livre récent de M. Wickham iSteed renferme, sur ce sujet, un chapitre fort instructif, dont nous allons faire notre profit. Le "militarisme", en Autriche-Hongrie, n'a pas les mêmes caractères qu'en Allemagne. Les officiers austro-hongrois ne forment point une caste. Quoique nombre d'entre eux soient fournis, par la gentry et même la haute aristocratie, la masse du corps des officiers se recrute dans les classes moyennes et la petite bourgeoisie et se compose d'hommeS de mince fortune, qui, généralement, travaillent ferme et mènent une vie très simple. L'officier austro-hongrois est, à la différence de son collègue prussien, singulièrement dépourvu d'arrogance. Il est bon garçon et aimable. Quoique son apparence physique ne soit pas toujours avantageuse, il est solide et nerveux, également accoutumé à grimper les pentes raid'e's des Alpes et à marcher dianis la désolation des grandes plaines, parmi la poussière de l'été et les neiges de l'hiver, d'un -plus chaud, l'autre plus froid que chez nous. Les hauts grades sont bien tenus. La naissance- et la faveur n'y «ont que peu ou point sources de privilèges. Pcutlanl il y a en Autriche une noblesse mili taire comme il existe une noblesse bureaucratique; dans nombre de bonnes familles, de modeste fortune, on est militaire de père en fils. Ce fonds de familles d'épée est une des grandes et précieuses réserves de force de la dynastie. Leur esprit de loyalisme héréditaire pénètre, comme un levain, la masse militaire, gagne les camarades dépourvus des mêmes traditions de famille et s'infiltre jusqu'aux simples soldats. "C'est dans ton camp qu'est l'Autriche", écrivait le grand poète Grillparzer au vieux maréchal Radetz'ky. Elle est restée dans les camps jusqu'à l'heure actuelle. Au fond, l'esprit de l'armée est ce qu'il y a de plus unitaire dans le chaos de nationalités de l'Empire danubien. Elle est divisée pourtant en organisations distinc tes: a) l'armée commune austio-hon-groiset proprement dite ; b) l'armée de défense autrichienne ou "Landwehr"; et c) l'armée de défense hongroise ou "Honvéd''. Le service est de deux ans. A ces organisations permanentes il faut ajouter le "LandsUurm" ou levée générale de toute la population mâle apte à porter les armes. La "Landwehr" autrichienne et la "Honvéd" hongroise ne sont point des réserves au. sens ordinaire. Ce sont des régiments de ligne, à équipement un peu moins complet et à entraînement un peu plus sommaire que l'armée commune impériale et royale, mais supérieurs aux troupes de "Landwehr" de l'armée allemande.Trois ministères, pourvus d'une large indépendance réciproque, mais toujours soumis à l'empereur, dirigent les trois armées de la monarchie dualiste. Le Parlement autrichien accorde le1 contingent autrichien pour l'armée commune et la levée -pour la "Landwehr" ; le Parlement hongrois vote le contingent hongrois de l'armée commune et la levée pour la "Honvéd". L'allemand est- employé- dans l'auméa commune et dans la "Landwehr" comme langue du commandement et du service. Il y a, de plus, des langues "régimentai-res". Les régiments purement polonaie, tchèques, rutliènes et serbo-croates sont instruits dans lieurs langues respectives, mais les commandements ont lieu en allemand. Dans les régiments mixtes, les minorités supérieures à 20 pour cent ont droit à l'instruction dans leur propre langue. Dans les régiments' de la "Honvéd", en Hongrie proprement dite, le magyar est la langue du commandement et du service ; l'instruction est faite en magyar, dans la mesure du possible ; des efforts persévérants sont faits pour ma-gyariser tous les régiments. Pourtant, en Ci oatie-Slavonie, en vertu du compromis hungaro-croate de 1868, le magyar est remplacé par le seybo-croate. Le maintien de l'esprit militaire unitaire dans cette mosaïque dei langues et de races est une chose merveilleuse. Il est dû au dévouement dynastique des officiers et à l'influence de l'allemand. L'aJl-lemand', qui n'est plus1 la langue officielle de l'Etat autrichien, est resté, par la force des choses, la langue maîtresse, le ciment de la mosaïque, le fil d'Ariane dui labyrinthe ethnique austro-hongrois. Quand une recrue non magyare a pris une! teinture, même considérable', de hongrois, il n'a rien appris qui puisse lui servir ailleurs que dans ses relations avec les autorités de Comitat ou d'Etat magyares. Quand, au contraire, la recrue non-allemande a attrapé quelques bribes d'allemand, elle est en possession d'un moyen de se faire comprendre dans toute l'Europe centrale et dans une bonne- partie du monde civilisé. C'est comme le français chez nous, lequel, il faut l'avouer, si attaché que l'on soit au terroir flamand, ouvre toutes grandes les portes de la civilisation mondiale, dont il est une des maîtresses clefs. L'espace- nous fait défaut pour nous étendre sur les attaques repetees des Magyars contre le caractère unitaire de l'armée commune, caractère que François-Joseph a su défendre résolument. Le mandariniisme bureaucratique, plaie de l'Autriche-Hongrie, sévit dans- les ministères militaires. Le contrôle personnel du monarque^ ou des archiducs qui le représentent, lie i éfrène dans une certaine mesure. Il y a, sur ce sujet, une histoire typique touchant le général Galgotz-y, magnifique vétéran qui fut longtemps l'idole de l'armée. Loris de l'occupation de la Bosnie-Herzégovine, il eut à construire une route. La besogne était rude, urgente et les crédits étaient minces. Galgotzy, grâce au dévouement de ses hommes, la fit exécuter rapidement et pour une somme dérisoire. Puis il envoya son rapport: "Boute construite. 20,000 florins reçus, 20,000 florins dépensés. Galgotzy. Choquéfâ. d'une comptabilité si sommaire, les^ bu-reanx^ réclamèrent à Galgotzy un mémoire détaillé, avec pièces justificatives pour chaque florin. Galgotzy tint la demande pour non avenue. On insista, sur un ton péremptoire. Il répéta: "20,000 florins reçus, 20,000 florins dépensés", en ajoutant : "Si quelqu'un -en doute, c'est un âne. " Là-dessus, comme lei directeur de la comptabilité attirait gravement l'attention de l'empereur sur l'irrévérence de Galgotzy et insinuait l'idée et une réprimande, François-Joseph demanda, sur un ton de douceur voilant la narquoise-rie- "Vous doutez donc? " Z. LA CRISE EUROPEENNE La Russie compMG sa mobilisation QUE DÉCIDERA L'ALLEMAGNE? Bombardemen Appréhensions On lira plus loin les multiples dépêches qui nous sont arrivées de tous les coins de l'Europe: les nouvelles ne sont pas du tout rassurantes ; et petit à petit, l'espoir déserte les cœurs. L'anxiété aug mente ; d'inexprimables craintes nous é-treignent ; et nous vivons dans l'appre-hension de voir -se produire la catastrophe, l'horrible catastrophe ! Nous ne nous payons pas de mots ici, et nous ne nous soucions pas de faire des phrases. En ces heures de tragique incertitude, la rhétorique aurait d'ailleurs quelque chose de suprêmement indécent: nous ne voulons que traduire simplement le sentiment de tous ceux qui se rendent compte combien le moment est grave. Il n'y a cependant pas lieu de s'affoler : restons calmes ; envisageons froidement les faits et surtout, disons-nous bien que l'irréparable n'est pas consommé et que, maigre tout, il est encore possible de s'entendre, 'de maintenir la paix européenne. Il y a peu de chances de salut, certes, mais il y en a tout de même : cela suffit. La Russie mobilise (nous reproduisons d'autre part le texte de l'ukase que le Tsar vient de publier à ce sujet) : c'est le fait le plus grave de la journée. Ne nous en inquiétons cependant pas outre mesure : au plus fort des récentes luttes balkaniques, l'empire moscovite a également rappelé des réservistes sous les drapeaux et il a concentré des troupes près da la frontière austro-hongroise; alors, t de JBelgrade comme aujourd'hui, on s'attendait à une conflagration européenne ; la paix a pourtant été sauvegardée. Espérons que, de la même façon, la crise actuelle se résoudra pacifiquement et que la tourmente passera, comme tant d'autres, sans accumuler trop de ruines... La Russie', donc, mobilise : c'est là qu'est le nœud de la question. Comment cette nouvelle sera-t-elle accueillie en Allemagne et en Autriche ? La double monarchie ne va-t-elle pas se croire directement visée et menacée par l'empire moscovite? Et si l'Autriche s'émeut, l'Allemagne res-tera-t-elle indifférente? Et ne se mett-ra-t-elle pas, elle a/ussi, à mobiliser? Tout cela est possible. Et, d'un autre côté, il est évident que si l'Allemagne et la Russie manifestent l'intention d'intervenir, la France, l'Italie et l'Angleterre ne pourront faire autrement que de suivre à leur tour le mouvement. Ce serait, dans ce cas, l'inévitable mêlée. Mais nous n'en sommes pas encore là:' nous ignorons les intentions de l'Allemagne. Le silence de Berlin, à vrai dire, est étrange et inquiétant ; il autorise toutes les suppositions, et en ce moment, étant donné l'état d'énervement des populations, les conjectures auxquelles on se livre sont en général des plus pessimistes. Toujours est-il qu'à beaucoup de gens le sphinx berlinois ne dit rien qui vaille: gardons-nous toutefois des jugements hâtifs et faisons crédit à la WilhemstraSse. On sait au surplus que nul n'est dévoué plus sincèrement à la cause d-e la paix que Guillaume II.

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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