La Flandre libérale

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s.n. 1914, 03 Mars. La Flandre libérale. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/td9n29r236/
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40' Année - larâi 3 Mars 1014 QUOTIDIEN. — 10 CENT. B. 62 Mardi 3 Mars 19(4 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. 8 mois. I ns!(o t «9. BELGIQUE : Fr. 2.0G 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 Oo ('abonne an karaau du Journal et dans (ohs les bureaux de pesta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET HIPBIMSMI 6AND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, I.GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES ; « RÉDACTION — Téléphona 32 Téléphona 13 ANNONCES Poor ïa vïïîe et les Flandres, s'adresser an bnreaa <Él journal» _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser & l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Le problème électoral ; Le tournoi électoral qui se prépare iura pour enjeu la revision. Cela pa-aît incontestable. Sans doute, dans la hmpagne qui s'ébauche partout fera--on une place importante à la ques-ion scolaire, si ardemment exploitée iar nos adversaires, si fanatiquement ésolue par eux avec le souci farouche le servir leurs œuvres confessionnel-es à coups de subsides; sans doute ,ussi puisera-t-on dans les nouvelles ois d'impôts des arguments divers et nultiples, davantage assimilables poui lotre corps électoral, très matérialiste n somme sur ce terrain spécial, mais |uoi qu'on fasse ou dise, le problème evisionniste se dressera devant tous es partis au moment de la prochaine chéance électorale. Il ne faut ni s'en étonner ni s'en ilaindre. Le régime plural fut un expédient [ui triompha parce qu'aucune autre srmule ne ralliait de majorité. Frère-)rban et Bara ne le votèrent point, iraux ne l'accepta qu'à regret et M. Voeste, M. de Smet de iNaeyer, M. ichollaert se réfugièrent dans une pru-ente et significative abstention. Or, e régime vécut pour tous et on sait ;e qu'il donna : la fraude éhontée et a corruption la plus scandaleuse, dont es élections de juin 1912 ont fourni in exemple, qui demeurera historique. Dans ces conditions, il est bien naturel u'on veuille se débarrasser de la mo-lalité plurale pour la remplacer par a formule égalitaire qui aura cet avantage certain de rendre au pays un peu le cette dignité morale qu'il a perdue âepuis vingt ans qu'il est livré aux fraudeurs et aux corrupteurs. ; Il est évident qu'en introduisant le principe du S. U. dans notre législation électorale les Constituants de 1893 ont voulu faire œuvre démocratique, mais ils ont reculé devant la responsabilité d'un trop brusq.ue et trop complet changement de régime. On peut rendre hommage au sentiment de réserve conservatrice qui les a guidés. Mais aujourd'hui la situation est autre. Si nous avons le S. U., nous n'avons pas l'égalité politique, laquelle est cependant. comme l'écrivait un jour M. Paul Hymans, "l'inévitable aboutissement de notre évolution démocratique".L'idée de l'égalité politique a d'ailleurs fait du chemin depuis quelques années. Elle a conquis tous les mandataires libéraux de la Chambre et du Sénat, comme elle a rallié toutes les associations libérales du pays. Peut-être y a-t-il encore quelques résistantes d'un côté ou de l'autre, mais ce sont des répugnances personnelles et non pas des oppositions collectives. Enfin, certains désirent voir accompagner la formule pure et simple du correctif qui consiste à donner un double vote au père de famille. i Le problème électoral surgit donc de lui-même de nos préoccupations poétiques — et c'est la faute aux cléricaux qui u'ont pas su s'empêcher d'en-chaîner aux intérêts exclusifs de leur .P&rti l'application du régime plural. Paul Errera a pu constater avec raison que les abus dans l'aiWication ae notre régime électoral ont contri-plus que des considérations de principe, à le discréditer et à détourner le pays du vote plural. "Sa durée eût pu être plus longue qu'elle ne le sera, «ans doute, disait-il, si la sagesse et a conscience de ceux qui appliquent 'a loi, leur avaient fait éviter ces abus". ! Avec M. Errera, nous pensons, d'ailes, que la suppression du vote plu-" n'est pas une éventualité "redouble". Cette suppression nous rapprochera davantage de la Constitution qui a voulu l'égalité de tous les citoyens uevant la loi. Elle donnera à notre lé-pslation en la matière une base équitable qUi lui manquait et, enfin, elle Pinfiera nos mœurs électorales qui ont tant besoin de renouveau. Jje vote plural, en soi, pouvait être acceptable. Il pouvait être défendu. Paul Janson lui-même déclarait ^ u n'était pas incompatible "d'une ^niere absolue" avec le régime démocratique. Mais les cléricaux en ont ait un vaste instrument de fraudes, machine de guerre odieuse si bien Ju, une application déloyale a tué un i Wnaye acceptable. ! « donc nous allons au S. U. — et i arlV a^0I}s sans hésiter, — c'est en mit parce que les cléricaux nie eml)0^sonT1é l'atmosphère électo- nJf Ws est honnête malgré tout. Il $us vo^e Plural, parce qu'il ornr, es^ d'nne véritable es-\ lJr<\ ^ réclame de l'air, de la lere, de la propreté. C'est pourquoi il faut' que nous changions de régime électoral et bientôt.JLq masque Messieurs les socialistes ont pu une foia de plus apprécier la valeur réelle des témoignages que prétend donner le gouvernement à la démocratie ouvrière. M. Hubert, — qui s'obstine à conserver son portefeuille alors que tout indiquait qu'il aurait dû l'abandonner depuis longtemps, — a fait au projet relatif à la limitation du travail des machinistes de charbonnages une opposition qui a été très appréciée par les socialistes et par certains droitiers. En apparence cependant M. Hubert n'avait pas tort. Le® lois d'exception ne valent rien. Elles interprètent un principe faux et en protégeant les uns elles lèsent les autres. Cela n'est pas discutable. Mais ce qui est vrai aussi, c'est que si on ne peut pas favoriser tout le monde, il ne faut pas en conclure qu'il ne faut favoriser personne. M. Hubert estime qu'il faudrait assimiler les mécaniciens des charbonnages aux mécaniciens de® autres mines et carrières. Il y a du vrai. M. Gielen aurait désiré qu'une loi générale englobât le» mécaniciens des chemins de fer. Pourquoi pas ? A cela, M. Mabille répond : — On fait ce qu'on peut! Nous atvons déjà assez de peine de triompher pour le,s ouvriers houilleuirs. Qu'est-ce que cela prouve 1 Que le gouvernement clérical qui se prétend l'ami et le protecteur des travailleurs ne se préoccupe guère de leur sort et c'est une fois de plus le moment de répéter que les lois sociales de nos adversaires ne sont que des lois de façade.Les cléricaux ont d'ailleurs êix soin de confier le portefeuille de l'industrie et du travail au plus réactionnaire des ministres et ils ont relégué les démocrates de la bande à la justice, aux travaux publics et aux coloniesI Ces messieurs en agissant ainsi savaient bien ce qu'ils faisaient. Dans leurs réunions et dans leurs gazettes ils font assaut de démocratie, mais ils n'oublient pas qu'ils ont au département du travail et de l'industrie quelnu'un qui n'a pas l'intention de se laisser noyer par le flot démocratique. Et ainsi, en paroles, ils adulent et leurrent les ouvriers et en fait ils contentent et flattent les patrons. C'est assurément très habile, mais comme toujours cette politique cléricale1 manque de netteté et de franchise. C'est sa caractéristique essentielle d'êtrel dépourvue de loyauté. Et dire qu'il y a encore des âmes naïves qui se laissent prendre au jeu grossier de ces tactiques cousues de gros fil. Les cléricaux ne sont ici les amis ni les protecteurs des ouvriers. Tout ce qu'ils attendent et espèrent de ceux-ci est une soumission aveugle à la loi religieuse. Moyennant quoi ils abandonnent aux ouvriers quelques os à ronger. On ne peut appeler ça de la démocratie.C est l'exploitation de la misère. > Echos & Nouvelles Lis établissement! d'aliénés Par qui sont dirigés ies établissements d'aliénés ? Voici la réponse faite par le ministre à une question de M. De Bast : 1° 45 établissements d'aliénés sont dirigés par des religieux, 15 sont dirigés par des laïcs. 15 asiles sont desservis par un personnel infirmier exclusivement religieux et 10 par un personnel exclusivement laïc. Dans les autres établissements, on rencontre à la fois l'élément religieux et l'élément laïc. On mlrebolaat règlement carnmltsqae Les cléricaux de Bastogne ont édicté un règlement de carnaval qui a provoqué un long éclat de rire. Ce règlement stipule, en effet, que " les personnes qui se proposeront de se masquer, parer ou tra-vestir... devront en faire la déclaration au commissaire de police au moins trois jours d'avance. Il leur sera remis, contre paiement d'une taxe de 25 centimes, un numéro qui devra être attaché ostensiblement et d'une façon permanente et à la hauteur de l'épaule sur le vêtement de la personne masquée, parée ou travestie Décidée à s'amuser quand même, la jeunesse bastognarde s'est soumise et les masques ont payé la taxe et arboré leur numéro à la. hauteur de l'épaule ! Il y a eu cependant des protestations. Une quinzaine de jeunes gens ont prétendu que cette mesure de police était illégale et ils se sont vu dresser procès-verbal. On a même mis en contravention un vieillard de 75 ans qui s'est avisé de sortir masqué, l'épa-ule vierge du fameux numéro! On se promet de rire un brin quand ces récalcitrants comparaîtront devant le juge. IIe eosgrès laternatiosal in bfttlment et fin traïsii publie» Le IVe congrès international du bâtiment et des travaux publics, placé sque le haut patronage du gouvernement fédéral suisse, aura lieu à Berne, du 2£ au 27 août 1914. Le conseil supérieur de la Fédération ii-iternationalet s'est réuni le 21 juillet dernier à Lucerne et a décidé de faire figurer au programme les questions suivan-tes : 1. Contrat collectif de travail ; règles internationales éventuelles pour les rapports conventionnels entre les associations ou syndicats des industriels et le£ organisations ouvrières. 2. Enseignement professionnel. 3. Grèves et lock-out ; recherche des moyens pratiques pour solutionner les conflits. 4. Echafaudages et blindages ; étude de leur construction au point de vue technique eit au point de vue de la sécurité des ouvriers. Les rapports et communications doivent être adressés à la direction générale, rue Neuve, 20, à Bruxelles. Le siège du comité organisateur est à Zurich, Seidengasse, 13, dans les locaux de la Société suisse des entrepreneurs. Des comités nationaux sont en voie de formation dans différents pays. *** On ESéilels mort récemment en Belgique Les journaux ont annoncé que le dernier descendant des Médicisi venait de mourir à Mon®. Le " Neues Wiener Ta-geblatt " dit que la nouvelle n'est pas execitef. La branche 'principale de la famille Médicis s'esit éteinte en 1737, par la mort de Jean-Gaston. Outre cette branche, il en est dieux autres, celle1 de Tor-naquincii-Médici ©t celle des Ottajaoo-Médici.Les Méd'iois établis en Dalmatie, alors qu'elle dépendait de la république de Venise., descendent de la branche Torna-quinci. Ils g© distinguèrent dans les guerres contre lesi Turcs. Giambone Médici reçut en récompense d'e sa valeur, le titre dei comte et une refaite, annuelle transmissible à sa descendance. Et lorsque la Dalmatie passa à l'Autriche, le gouvernement autrichien prit à sa charge la rente à payer aux Médicis.De cette branche dieux descendants directs vivenlt e-noore en Autriche. L'un est lieutenant dans l'armée autrichienne et s'intitule Brunon comte de Médi cis, l'autre est fonctionnaire de l'Etat s Zara. lia sont fils de Vincent de Médicis, conseiller au tribunal die Zara. i Triste œenlilfié Un individu, fiancé à une jeune fille rompt le mariage parce, qu'il apprenc que sa fianoée est une enfant naturels légitimée. D'où procès pour rupture de mariage. Et le tribunal, un tribunal belge, renc un jugement dans lequel figure le consi dérant suivant : " Attendu que la jeune fille ne peu ignorer qu'aux yeux du public, la nais sance avant le mariage, malgré la -légiti mation survenue depuis lors, est une fié ; trissure ou: tare qui reste toujours. " Un journal gouvernemental défend ce: étranges magistrats ; il défend cette mons trueuse théorie. La magistrature clérica lisée n'avait, prétend-il, pas à se pro nonoer sur le fondement du sentiment pu blic; elle avait à en constater l'existence C'est ce qu'elle fit. " C'est révoltant, tout simplement, faï observer le "Matin", d'Anvers. Des ma gis t rats soucieux de leur devoir, de leu: haute mission, eussent au contraire flêtr un préjugé témoignant d'une mentaliti inférieure ; ils se fussent élevés avec indi gnation contre la férocité d'une théorii faisant retomber sur une enfant la res ponsabilité d'une situation d'ailleurs ré parée. " Et nous demanderons au même jour nal s'il est au courant d'un détail. " En France, jusque dans ces dernier temps, l'habitude, à l'église, était d'an noncer les mariages en qualifiant le: fiancés de fils ou fille " légitime " d'ui tel et d'une telle ou de fils ou fille tou court, suivant le cas. " Statistique théairal# On affirme que le théâtre classique £ vécu. La statistique que voici, qui ërna ne de la Comédie Française, permette de se rendre compte de l'exactitude; <i< cette assertion tau.t au moins prématu rée. C'est toujours Molière qui figure1 ei tête. " Tartuffe '", depuis la première a été joué 2,167 fois. C'est un recor< qui sera difficilement battu... Viemnen ensuite : " Le médecin malgré lui ■ avec 1,662 représentations, le '* Misanthrope " avec 1,271, les " Femmes savantes avec 1,260, et " Le malade imaginaire " aveo 1,200. Bacine vient ensuite. Ses " Plaideurs" ont vu 1,200 fois les feux de la rampe-, ''Phèdre" 1,032 fois, "And'romaqu®" près de mille. " Lé Cid " de Corneille a été joué près de mille fois, et " Horace " 630. Parmi les modernes, Victor Hugo tient la cordé avec "Hernani". qui a élu 713 représentations. " Buy 'Blas " en a eu 428. " Bataille de Dames dé Scribe, et " Les demoiselles de Saint-Cyr d'Alex. Dumas père, oint été jouées respectivement 400 et 300 fois. Les deux ohefâ-d'œuVrâ d'Emile Augier, Le ! gendre de M. Poirier " et " L'Aventurière " ont eu 542 e.b 515 représentations.Les délicieux proverbes d'Alfred de Musset : " Il faut qu'une porte soit ouverte ou fermée Un Capric'ei ", "On ne badine pas avec l'amour", " Il ne faut j.uirer de rien ont atteint près de 400 représentations. Mais le plus grand succès, peut-être, de lia Comédie Fran.-1 çaise, c est " Le mondle où l'on1, s'ennuie qui a figuré 727 fois sur l'affiche du Théâtre de Molière. (Les pièces les plusi demandées dhi répertoire d'aujourd'hui sont : " Les Bo-mamesques " Les a'ffaire's sont les affaires ", " Le marquis de Priola "Le Duel " " Les Tenailles "L'Enigme", " Le Flibustier " Blanchette ", " La Parisienne ", " L'anglais tel qu'on le parle ". Le Théâtre Français compte aujourd'hui 31 sociétaires et 33 pensionnaires, ce qui constitue également un rectord,.. Use amonrette d'Ibsen C'est lunei chair'manite histoire que celle qui mous est racontée par un biographe d'Ibsen, M. Julius Elias. Il s'agit d'une idyBe dlu jeune dramaturge avec Mlle Holst, une jeune fille de Bergen, en Norwège, à l'époque où Ibsen y remplissait les fonctions de régisseur au théâtre de la ville. _ Ibsen était fort épris de la jeune demoiselle, mais ceille-ci, très pieuse, ne voulut point l'écouter avant sa " confirmation ". Les. jeunes gens allaient se promener à l'insu de tous, accompagnés seulement du petit frère, âgé de six ans, de Mlle Holst. Un jour de printemps, le couple, tendrement enlacé, se livrait à de doux propos, lorsque, soudain, surgit à l'horizon lai silhouette redoutée du napa. Holst. Ibsen,peu chevaleresque, s'esquiva aussitôt, laissant son, amoureuse braver l'ire paternelle. L'amou.r die la pieuse Gratchen. sombra dans l'aventure'... Longtemps après, Ibsen et Henriette ' Hoïst, devenue Madame Treffelt, se retrouvèrent un jour, attablés l'un en face de l'autre dans mm café. Ibsen entama aussitôt la conversation : " Mais, à propos, d'iit-il narquoieement à la vieille dame, comment donc se failli que nos relations n'aient pas abouti? " — " Mais, mon cher Ibsen, répliqua Henriette, as-tu1 donc oublié que tu as filé... à l'anglaise? " — " Oui, c'est vrai, dlit Ibsen, tout pensif; j'avais peur die ton père..." Timbres turcs Les nouveaux timbres ottomans sont, paraît-iî, fort beaux. Plusieurs repréisen-[ tent des aspects de Constantiniople. Le s timbre de 200 piastres est une véritable merveille. Il' est omé du portrait du siul-tan. Bemairquons, à ce propos, que, pour L la première fois, il est fait infraction, officiellement, à la prescription du Coran, qui interdit la reproduction et l'exposition publique1 de l'image du sultan, J commandeur! des croyants et successeur du Prophète. Cette innovation est due, sans aucun doute, au mouvement moderniste qui a secoué si violemment le vieux monde musulman. v Ce timbre dei 200 piastres est ( le plus cher de tou® le» timbres européens. *** La politesse. ; La « Benaissance » raconte une spirituelle anecdote, dont M. Henry Berg-? son, le nouvel académicien, est le héros, f C'est en 18?..., au lycée de Clermont-Fer-! rand. M. Bergson, qui en était alors le professeur de philosophie, fut chargé de s prononcer le « discours d'usage »_à la distribution des prix. Mais comme il tardait d'en communiquer le texte au proviseur, celui-ci le lui reprocha assez vivement: — Eh bien, monsieur Bergson, vous voilà toujours en retard !... Votre_ discours est-il enfin composé, pour que je le soumette au plus tôt à l'examen de M. le rec- x teur 1 t Silence embarrassé du professeur qui se recueille. — Allons ! reprend brutalement le proviseur, je gage que vous n'avez pas même arrêté le titre ! — Pardon, monsieur le proviseur, répli-i qua le professeur, piqué au vif Je le trouve à l'instant, et c'est vous-même qui me l, le suggérez : mon discours traitera la « po-, litesse ». Le discours fut une merveille de délicatesse, de psychologie fine et discrète... Il » montra que lu, politesse n'est pas seule-. ment dans les manières, mais dans l'esprit 1' dont elle est une vertu affinée et qu'elle t réside surtout dans le cœur, dont elle est , la noblesse... ' Le seeret maçonnique —*— Les catholiques poursuivent de leur haine les francs-maçons, qui constituent une société secrète. Pourquoi le secret dont s'entourent ceux-ci ? Parce qu'ils craignent les vengeances que leur vaudrait leur action, si elle était publique. Ont-ils tort ou raison de les craindre? de ne pas les braver ouvertement? Ce n'est pas le point que nous voulons examiner ici. Nous voulons seulement faire remarquer que si les francs-maçons ont des secrets, qu'ils cachent plus ou moins jalousement, ces secrets leur appartiennent et qu'ils ne veulent pas pénétrer les secrets des autres, pour la bonne .raison qu'ils ne se soucient pas d'empiéter sur la liberté d'autrui. On a fait remarquer, ici même, que les francs-maçons ne sont pas la seule société secrète existant parmi nous. Il en est une autre, très florissante, parait-il, malgré le mystère dont elle s'entoure. C'est le tiers-ordre de Saint-François, dont nous voulons parler. Pourquoi le secret qu'il garde sur son activité? Oh ! ce n'est pas la crainte qui l'y décide. De quoi les membres du tiers-ordre auraient-ils bien peur? Ils ont pour eux les puissants de ce monde, les prêtres. Leur activité ne peut leur procurer que protection et faveurs. La raison qui les détermine à se cacher est donc autre que celle qui décide le franc-maçon? C'est que le secret, qui, pour celui-ci, est un moyen de garder sa liberté, est au contraire pour le tiers-ordre un moyen sûr pour intervenir dans la libre activité des autres. Si vous voulez vous en convaincre, il suffit de lire une petite brochure du P. Aimé Le Roux, imprimée à la librairie Saint-François, rue Cassette à, Paris, sous ce titre : Le Tiers-Ordre et le prêtre. Cet excellent Père explique très bien pourquoi le prêtre dans sa paroisse a besoin du tiers-ordre. Ce n'est pas seulement pour y former et entretenir une élite ' ' chrétienne " — vous savez ce que veut dire ce mot dans la bouche d'un révérend Père. C'est aussi pour étendre et multiplier l'action du prêtre dans la paroisse.Le prêtre a besoin de cette aide du tiers-ordre. D'abord le nrêtre aujourd'hui est débordé, dit le P. Le Roux. L'administration des sacrements et la prédication, le soin des malades, la direction d'une multitude d'oeuvres, tout cela le prend comme dans un engrenage quotidien, qui ne lui laisse pas le temps dont il voudrait disposer pour aller à ia recherche de la brebis égarée. "De plus, le prêtre n'est pas toujours " et partout accepté : il y a des portes " et des cœurs qui se ferment à son " approche. " Où le ^rêtre n'a pas accès par lui-même, il faut donc qu'il entre par un intermédiaire et il_ faut que l'on ne sache pas que cet intermédiaire le représente. Enfin, le prêtre ne peut pas être présent partout à la fois, dans sa paroisse. Cependant " il aurait besoin " pour faire le bien et le faire avec sû-' ' reté de connaître les états 'des esprits, " les dangers qui menacent les vertus, " les entreprises de l'ennemi, les res-" sources pour le bien qui s'ignorent, " se dissimulent, qui restent inem-" ployées. " "Quel soulagement pour lui, ajoute " le P. Le Roux, et quelle avance, s'il " pouvait compter, pour le suppléer en " tout cela, pour étendre son action —-"plus loin le P. Le Roux dit crû-" ment pour l'éclairer de leurs ren-" seignements — sur un groupe de fi-"dèles, chrétiens solides, éprouvés, "zélés, hommes _ et femmes, jeunes " gens et jeunes filles, pris à toutes les " conditions sociales, ayant par con-" séquent entrée dans tous les compar-" timents de la société. C'est ce rôle honorable que rempliront les membres! du tiers-ordre. Ils obéiront au prêtre, comme les membres d'une communauté obéissent à leur supérieur. Ils seront dans la main du prêtre " un instrument merveilleusement souple, docile et sûr. " Qui ne voit que le secret est ici indispensable au membre du tiers-ordre? Il n'en a pas besoin, lui, comme le maçon, pour se garer des rancunes, il en a besoin tout bonnement parce que c'est le secret seul qui lui permettra d'avoir entrée dans les compartiments de la société, où, s'il ne cachait pas sa figure, il ne serait pas admis, et d'obtenir, grâce à son masque, les_renseignements, dont le prêtre a besoin. En bon français, dans cette bonne vieille langue qui préfère Iec dureté à l'équivoque, le secret dont il s'agit ici, c'est le secret de l'espion. Et toute cette savante organisation, créée pour étendre et multiplier l'action du prête, c'est une vaste entreprise d'espionnage, qui, à notre insu, agit autour de nous, contre nous, et dont nul n'est à l'abri. Qu'on raille la timidité du franc-maçon, qui n'ose pas se montrer, c'est chose facile. Le secret auquel il a recours pour se garantir peut être une assez pauvre arme. Mais ce n'est qu'une arme défensive. L'arme du tiers-ordre est le contraire. Cette arme, c'est le secret de l'espionnage au profit de la surveillance du prêtre. ® g «a»—f- LE SUFFRAGE FÉMININ * La fameuse Commission des XXXI a bien du temps à perdre, décidément: non contente de discuter à, perte de vue sur d'ingénieux systèmes de représentation des intérêts, elle s'est résignée, dans sa dernière séance, à entendre une longue communication de M. Colaert sur le vote des femmes. La "Gazette de Liège" écrivait récemment que la question du suffrage des femmes était virtuellement posée chez nous: en effet, conformément à une loi appliquée pour la première fois il y a deux ans, nos concitoyennes vetent déjà pour le conseil des prud'hommes. M. Colaert, lui, veut aller plus loin: il réclame pour ses clientes les mêmes droits aux élections provinciales et communales. On sait, d'autr© part, que bien des soeialistes et certain® catholiques ne sont nullement hostiles au suffrage féminin. Est-ce à dire que notre pays soit r.rûr pour une réforme aussi considérable? Les féministes affirment que oui. sans hésiter : l'important, pour elles, est d'émanciper la femme, de lui conférer les mêmes prérogatives qu'aux hommes — et le plus vite qu'il sera possible. Les féministes allèguent l'exemple des nations où le suffrage des femmes existe. Voyez, 'disent-elles^ ce qui se passe en Finlande, en Norwège, en Australie, dans la Nouvelle-Zélande, dans les neuf Etats d'e l'Union américaine qui possèdent lei suffrage féminin: grâce aux femmes, dans ces contrées bénies du Ciel, le choix deô candidats s'est amélioré, la politique est devenue plus honnête, l'œuvre législative s'est mieux Orientée. Admettons qu'il en soit ainsi. Est-ce une raison suffisante pour prétendre c;re ce qui est excellent ailleurs doit être également bon chez nous? Peut-on s'autoriser de l'exemple dé l'Etat de Wyoming pour introniser en! Belgique un système qui pourrait amener des résultats désastreux chez nous? Les féministes et, en général, tous ceux qui sont partisans du suffrage des femmes, oublient plusieurs points qui sont essentiels : c'est que " plusieurs choses gouvernent les hommes: le climat, la religion, les lois, les maximes du gouvernement, les exemples des choses passées, les mœurs, les manières": cette vérité, pour avoir été formulée par Montesquieu (1), il y a belle lurette, n'en reste pas moins bien établie. L» climat, l'histoire, les mœurs, les manières, la religion, ce sont là des facteurs essentiellement variables, et dont le 'é-gislateur doit tenir compte, qu a-nd' il veut adapter dans un pays déterminé une institution! nouvelle ou empruntée. On s'efforcerait en vain, par exemple, d'acclimater dans les paye anglo-saxons certains usages méridionaux ; de même on courrait au dlevant d"un éclhec certain si 'l'on voulait introduire dans des pays latins des coutumes propres aux peuples germaniques. Ceux qui s'autorisent donc de l'exemple des Etats-Unm ou d'e la Norwège pour nous engager à ooncéder aux femmes le droit de suffrage paraissent ne pas soupçonner qu'en Amérique, d'un1 côté, les conditions de l'existence ont poussé la femme: à faire la concurrence à l'homme dans presque tous les domaines, que la femme américaine s'est en quelque sorte virilisée; — que, d'un autre côté, les femmes norvégiennes, grâce à une instruction solide, se sont émancipées intellectuellement et sont à même de jouer un certain rôle dans la vie politique du pays. En est-il de même chez nous? La femme belge, à de très rares exceptions près, reste et veut rester confinée dans la famille: son ménage et ses enfants la (1) 'Cf. "Esprit des lois", livre XIX, [ chap. IV.

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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