La Flandre libérale

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s.n. 1914, 30 Janvrier. La Flandre libérale. Accès à 02 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/h12v40kn4h/
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40" Année — Vendredi 33 Janvier 1914 lagBMWiHMdyMBUIWM IWHBW1MBPIIIWB I IIEMWBRBMBWBqM QUOTIDIEN. - 10 CENT. H. 30 — Vendredi 30 Janvier I9§4 LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. 8 mois. f mots. I as. BELGIQUE s Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE i Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On l'abonna au bureau du Journal ei dans tous les bureaux da poste RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 6AND, 3, RUE DU NOUVEAU BOIS, 3, GAND ABONNEMENTS ET ANNONCES i I --RÉDACTION» Téléphone 32 | Téléphone 13 ANNONCE® Ponr îa ville et les Flandres, s'adresser aa bnrean (Sa journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. I1MÉ3II DODiGSlS En ce temps-là, la discorde régnait (de méchantes langues affirment qu'elle règne encore) parmi les catholiques ; c'était en 1895 ; les vieux conservateurs se défendaient désespérément contre les démocrates-chrétiens qui comptaient parmi leurs plus actifs propagandistes l'abbé Daens et le. chanoine Pottier; la lutte avait pris un caractère d'âpreté extrême qui allait triompher? L'issue du combat était douteuse. Les conservateurs, se voyant acculés dans leurg derniers retranchements, perdant de plus en plus du terrain, se décidèrent in extremis à recourir aux grands moyens ils s'adressèrent au Pape, qui de plus en plus est l'arbitre suprême de nos destins. Ils déléguèrent un des leurs à Rome : c'était un homme considérable, et qui a joué dans le parti clérical belge un rôle de premier plan, nous voulons dire le duc d'Ursel, qui fut gouverneur du Hainaut et président du Sénat. Or donc, le duc d'Ursel s'en fut h Borne; il remit à Léon XIII un mémoire dans lequel il suppliait humblement Sa Sainteté d'intervenir pour donner aux catholiques belges des directions " dans une forme publique générale, mais positive " et " accompagnées d'instructions qui assurent l'unité d'iuterprétation et de portée. Les directions pontificales devaient atteindre un quadruple but : 1° Maintenir avant tout l'unité de sentiments et d'action publique et électorale du parti catholique: unité qui a fait sa force dans le passé et qui la fera en-core dans l'avenir; 2° ne jamais perdre de vue que la recherche de la justice n'exclut pas le maintien des principes nécessaires d'autorité, de discipline, die responsabilité, de charité ; 3° se souvenir que le temps est un élément nécessaire du progrès et que les réformes sociales, pour être durables, doivent être successives; 4° que la direction, que les catholiques attendent de leurs évêques dans les affaires qui, «ans être du domaine religieux proprement dit, y touchent par certains points, soit t'njours concertée, prudente, modérée. Le Pape devait donc intervenir dans un conflit d'ordre social et politique où le dogme n'était pas en cause, où les " vérités " essentielles que proclame l'Eglise n'étaient pas attaquées, mais où " l'unité de sentiments et d'action publique et électorale du parti catholique " courait le grand danger de se briser. C'est cela qu'il fallait éviter à tout prix : ni les conservateurs ni les démocrates, appuyés par une bonne partie du clergé et de l'épis-copat, ne voulaient se faire des concessions ; l'archevêque de Malines lui-même, le cardinal G-oossens sans prendre ouvertement position, était sympathique au mouvement démocratique. Il ne restait plus aux conservateurs qu'un seul moyen de regagner le terrain perdu et de triompher : le recours au Saint-Père. D'où la mission dont fut chargé le duc d'Ursel, non pas en tant que fils de l'Eglise, mais en tant que délégué d'un parti, et ce qui est plus grave, d'un parti gouvernemental.Léon XIII, sollicité de façon si pressante, intervint : par sa lettre du 10 juillet 1895, il imposa aux évêques, profondément divisés en la matière, une action collective contre les revendications des démocrates-chrétiens : la parole pontificale produisit l'effet qu'espéraient les conservateurs ; les catholiques rentrèrent peu à peu dans les fangs; quelques-uns seulement se séparèrent du gros de l'armée et suivirent l'abbé Daens. " L'unité de sentiments et d'action publique et électorale du parti catholique " était sauve, ou peu s'en faut, grâce au Saint-Père. Cet épisode de la vie du duc d'Ursel était peu connu : M. du Sart du Bou-land dans le livre qu'il vient de consacrer à l'ancien président du Sénat a fait la lumière sur ce mystérieux voyage à Rome " dont beaucoup de catholiques belges n'eurent jamais connais sance Et voilà qui est topique, et qui dépeint admirablement l'âme cléricale : le Pape est le chef suprême du parti catholique belge ; c'est lui qui tranche sans appel les cas difficiles ; c'est 'lui qui dirige l'action publique et électorale de nos gouvernants ; c'est lui qui inspire la politique de nos maîtres, —• intervenant dans des questions d'un caractère purement laïqtie et civil où la doctrine n'a rien à voir. Les cléricaux ne veulent pas en convenir. A quoi bon cependant nier l'évidence? En 1895, le duc d'Ursel va trouver le Saint-Père : on fait mystère de la. chose, à telle enseigne que " beaucoup de catholiques " eux-mêmes ignorent la démarche importante que fit alors un de leurs chefs : nous ne sommes renseignés à ce sujet que quelque vingt ans après. Tout récemment, dans l'affaire des missionnaires, le Patriote " n'a-t-il pas affirmé que le Pape était intervenu? Certes, on a démenti officieusement, et même officiellement ; mais comme ces démentis étaient prudents et habiles ! Et comme ils autorisaient toutes les suppositions! Qui sait : la plupart des catholiques d'aujourd'hui eux-mêmes n'en savent peut-être pas plus long que ceux de 1895 sur le voyage du duc d'Ursel dans la Ville Eternelle. Et il se pourrait bien, en fin de compte que ni le Patriote ni le Journal de Bruxelles n'aient ni tout à fait tort ni tout à fait raison : M. Renkin n'a peut-être pas personnellement sollicité le Pape d'intervenir dans ses démêlés avec les missionnaires ; mais qui nous dit que notre ministre des colonies n'a pas dépêché à Rome un nouveau duc d'Ursel, avec un long mémoire justificatif ? Seulement voilà le hic : nous pourrions bien n'être pas fixés sur ce point délicat de notre histoire contemporaine avant 1935. Et encore... Dans son histoire de la vie du duc d'Ursel, M. Sart du Bouland déclare que "les temps sont encore trop ^ rapproches pour publier dans leur intégrité^ tous les documents qui se rapportent a cette période de nos luttes politiques. 1 P. H. >-«»•«>»-< — lia liberté de conscience des nègres Dans le vigoureux discours qu'il vient de p/ronioncer à la Chambre sur I3 vilain cas dte M.' Brifaut, M. Masson a eu l'occasion die citer la lettre que M. Wangermée avait écrite à M. Vandervelde, lettre qui a été volée et dont M. Brifaut a eu 1 indélicatesse de faire usage. Nous disoTia l'indélicatesse. Il faut dire aussi la sottise. Car1 cette lettre démontre que M. Wangermée a respecté les prescriptions de l'Acte d!e Berlin ; c'est la gouvernement, qui ose les invoquer, qui les viole. En effet, ce que l'on impute à crime à M. Wangermée,c'est tout uniment d'avoir exigé de ses soldats qu'ils respectent la liberté religieuse des noirs. Le mieux est de citer lets termes mêmes die la lettre volée! : " Dernièrement, le sergent indigène de garde avait empêché les indigènes d'un village situé à une demi-heure du poste,de jouer dlu tam-tam et de danser pour la nouvelle lune. Il avait frappé deux indi- f:ènes et je lui ai infligé une punition très orte. Le lendemain, j'ai réuni le personnel et ai dit: le sergent a eu tort parce que le tam-tam à la lune est une religion, comme celle de Dieui et chacun est libre de croire ce qu'il veut. Le tam-tam a autant de valeur quie le "baba Jango, mama Jango iko Ko mabingo" (Notre père, notre mère qui êtes aux cieux). La danse pour la nouvelle lune est une cérémonie religieuse pour les nègres. Est-elle sensée 1 Noug ne savons. Il y a sans doute en Afrique, comme en Europe, beaucoup de cérémonies religieuses qui sont ab sut des oui grossières. .Mais c'est affaire aux noirs d'en juger. Ce n'est pas a.ux missionnaires, ni aa gouvernement ; pas ' plus qu'il n'appartient aune nègres, qui trouvent bon de daniser à la lune, de décider si l'eucharistie ou l'extrême onction sont ou non des actes superstitieux et déraisonnables. L'Acte de Berlin garantit la liberté des cultes, non seulement aux blancs, mais aux noirs. Il est catégorique à cet égard : " La liberté de conscience et la tolé-" rance religieuse sont expressément ga-" ranties aux indigènes comme "aux nationaux et aux " étrangers, dit l'art. 6. Le libre et "public exercice de tous les cultes... " ne sera soumis à aucune restriction ni " entrave. " S'il y a jamais eu! un texte ne prêtant pas à l'équivoque, .C'est bien celui-là. M. Wangermée a cru devoir le respecter, en exiger le respect de ses hommes, et quand) ceux-ci, à qui le contact des blaines et de leurs missionnaires n'avait pas apprisi la tolérance, ont frappé les individus, qui ®a permettaient de danser pour la nouvelle lune, il leur a infligé une punition sévère. Il leur a déclaré que le droit du nègre de pratiquer son culte était identique à celui du blanc, qui adresse sa prière à " Notre Père " ou à "Notre Mère",... c'est sans doute de Marie qu'il s" agit. Cette assimilation entre le droit du noir et le droit dui blanc, est-elle ou non , / une chose raisonnable et juste, ce n'était pas à M. Wangermée à trancher cette • question. C'est la conférence de Berlin qui l'a tranchée, et bien tranchée. Les missionnaires, le® autorités religieuses dont ils relèvent, peuvent trou, ver ce régime, qui méconnaît les droits de leur Yérité, abominable. Mais le gouvernement n'a pas le droit de suivre cet avis et il doit leur résister en ce point. L'Europe n'a pas consacré la constitution de l'Etat du Congo pour convertir les nègres au catholicisme!, ni même au christianisme. Elle a stipulé a ne "toutes les institu-'"tions ou entreprise® religieuses, scientifiques ou charitables, tendant à "instruire les indigènes ët "à leur faire comprendre "et apprécier les avantagea "de la civilisation", seraient protégées par l'Etat. Cette disposition marque bien clairement le huit que l'Europe a eu en vue. Elle n'a pas songé à civiliser les noirs pour en faire des catholiques ou des protestants. Elle a voulu qu'on protégeât les institutions et entreprises religieuses ou scientifiques, qu'elles fussent catholiques ou protestantes, afin de civiliser l'Afrique. Cet que l'Europe a voulu, c'est la civilisation die l'Afrique, et non sa rédemption, comme dit M. de Broqueville. C'est dire dans quelles conditions cette protection doit être accordée ; elle ne doit 1" être pour autant que ces entreprises religieuses soient poursuivies de manière à développer la civilisation, et non pas à lui nuire, à l'empêcher, à la retarder. Or, rien ne peut nuire au progrès de la civilisation comme la méconnaissance) de la liberté religieuse, et le développement de l'intolérance. Les faits le prouvent. Chez des races sauvages, ignorantes et naturellement violentes, l'intolérance conduit forcément à des conséqu©ncag horribles. Il n'y a pas si longtemps que ces passions exécrables ont poussé delà noirs protestants & brider vifs de malheureux nègres, qui se croyaient le droit d'être catholiques. Cela est affreux. Mais ces noirs protestantsi avaient la mentalité de nos missionnaires, des Brifaut et des de Broqueville, la même conception du droit et de la liberté.;Toug les fanatismes sont également malfaisants et dangereux.. Le plus haïssable; est celui qui sa cache sous un voile d'hypocrisie. Nous, pouvons le constater en Belgique. Il suffit de lire le discours de M. de Bro-queville.H»l»< M. Woeste, M. MIaasf et 8s siol des lettres En terminant son discours, M. Masson s'est tourné vers le chef dei la droite et lui a dit : "M. Woeste, je m'adresse à " vous, oseriez-vous, dans votre ordre du "jour, couvrir les actes de! M. Brifaut?" M. Woeste n'a pas répondu. Et M. Masson a repris, aux applaudissements de toute la gauche: " Vous ne l'oseriez pas, e<t votre silen-" ce est la dernière condamnation de M. " Brifaut ? " M. Masson a été trop indulgent. Le silence de M. Woeste n'est pas seulement la condamnation de M. Brifaut, il juge M. Woeste, lui-même. Le 30 janvier 1884, M. Van Butsele, commissaire d'arrondissement à Aude-narde, écrivit au sieur Mertens, instituteur communal à Auweghem, pour l'engager à s'affilier à la franc-maçonnerie. Sa lettre fut remise par .erreur à un instituteur Catholique de la commune, le sieur G..., qui l'ouvrit et la confia au sieur V... Celui-ci la fit parvenir à M. Woeste. A la séance de la Chambre du 19 février suivant, M. Woeste donna lecture de cette lettre et mit le gouvernement en demeure de sévir contre M. Van Butsele. Il répondit aux protestations de la gauche, qui lui reprochait dei faire usage d'une lettre volée, aue cette lettre lui avait été communiquée dans un intérêt public et qu'il accomplissait son devoir en divulguant la conduite du commissaire d'arrondissement d'Audenarde. Cette déclaration provoqua un incident violent. Le ministre de l'intérieur, M. Bolin-Jae-quemyns, s'écria: " Nous venons d'en-" tendre déveto^-pr nar un membre de " la Chambre belsre, la théorie la plus " abominable.... On vient justifier ici le " vol d'une lettre : un véritable abus de " confiance a été commis, et M. Woeste " s'en est fait le compdicei! " Quelques semaines après, au] mois de juin, le ministère libéral fut renversé. M. Woeste devint ministre. Un des premiers actes du nouveau cabinet fut de révoquer le commissaire d'arrondissement d'Audenarde. M. Woeste a donc tracé la voie à M. Brifaut, et il a eui la satisfaction, refusée à M. Brifaut nar M. Rehkin, de pouvoir savourer la ioie de la vengeance. Mais il faut reconnaître que M. Brifaut l'emporte sur lui à un autre point d - vue. Le rédacteur du "Bulletin anti-maçonnique" a expliqué, en effet, dans son discours de mardi, que lorsqu'il avait été en possession de la lettre de M. Wangermée, il s'était demandé s'il ne s'en servirait pas à la Chambre, et qu'il avait jugé plus loyal de la publier dans son journal : " Il me répugnait, a-t-il dit, " d'accuser, sous le couvert de l'injmu-" nité parlementaire, des gens qui, par " là même, se trouvaient hors d'état de " se défendre à arme® égales. " Le compte rendu analytique note que cette déclaration a été accueillie par des " très bien " à droite. Il est probable qu'aucun de ces " très bien " n'émanait de M. Woeste. T| < Echos & Nouvelles Propositions te loi Les sections de la 'Chambre ont autorisé mercredi l'impression de dix propositions de loi. De ces dix propositions, neuf sont des propositions qui furent déposées par Paul Janson et aujourd'hui reprises par des membre® de la tranche libérale. Parmi ces projets figurent ceux sur le bail concernant les fonds ruraux, sur l'instruction criminelle contradictoire, sur la société de travail collectif simple ou commandité, sur l'organisation du droit d'association. Ils n'oat pis osé Quand M. Masson. se tournant vers la droite, a demandé à M. Woeste s'il approuvait les procédés de M. Brifaut, le vieil homme d'Etat catholique, et la droite avec lui. ont gardé le silence. "Ces procédés, remarque le Matin, d'Anvers, sont cependant approuvés par l'Eglise. Nous avons reproduit, en son temps, la consultation publiée par 1' " Ami du Clergé ". du 29 octobre 1903 d'après laquelle^ est permis d'intercepter ou de violer ïa correspondance à des membres de sectes anticatholiques. " Aucun organe clérical n'a désapprouvé cette scandaleuse doctrine d'une revue orthodoxe, théoloerique et romaine, rédigée par des ecclésiastiques. Ce document, écrasant pour la moralité catholique, n'a ému que l'opposition et un honorable sénateur de gauche nous a fait l'honneur de nous en demander communication." M. Brifaut est donc couvert par les autorités ecclésiastiques. Néanmoins le procédé est tellement révoltant, que 1» droite n'a pas osé en accepter la responsabilité." Cela prouve! qu'il existe deux morales: celle des gens d'Eglise et celle des gentlemen. " Laquelle doit être enseignée dans le cours de morale et de religion, obligatoire d'après la loi scolaire? " Le projet scolaire L'assemblée eénérale: de la Ligue de l'enseignement a, ®ur la proposition du président, M. Buis, voté par acclamation un ordre du iour félicitant les députés libéraux et socialistes qui, à la Chambre des représentants, ont vaillamment combattu le proiet scolaire inconstitutionnel déposé par le gouvernement, et ont opposé à celui-ci d'irréfutables arguments. La section verviétoise de la Ligue de l'enseignement a organisé, dans toute la région, un pétitionnement contre le projet scolaire du -ouvernement. Elle vient de transmettre à la Chambre des représentants, de nombreux cahiers _ de pétition contenant environ 9,000 signatures. One exposition de la Cité Moderne * Bruxelles La "Ligue, pour le plus grand Bruxelles " prépare pour le mois de mai dei l'année prochaine, une exposition d© la Cité Moderne. Cette exposition doit être, suivant la conception des organisateurs, essentiellement systématique et Kynthétiquu. Elle ne sera ouverte qu'aux communes belges. Toutefois, il v aura des sections étrangères, afin de permettre des comparaisons et de donner ainsi, à nos municipalités, l'occasion de prendre exemple de ce qui se fait en1 matière d'administration dans les principaux pays d'Eu-rorvp. Le français en Hollande La langue et la littérature françaises jouissent en Hollande d'une faveur croissante. Après la récente nomination d'un 1 jeune savant belge. M. G. Cohen, comme professeur à l'Université d'Amsterdam, voici qu'un cours nouveau, sur l'histoire de la littérature française moderne, vient d'être créé à la vieille et glorieuse Université de Leyde. Le titulaire de ce cours est une femme, Mlle Corne-,lia Serrurier. Il y a quelques jour® elle a inauguré son cours par une fort intéressante " Introduction à l'histoire de la littérature française moderne La responsabilité des éducateurs. Un juge chinois vient de décider qu'il fallait faire remonter la. pénalité infligée au criminel jusqu'à celui qui eut, naguère, la charge de former son esprit. Par suite, ayant ordonné qu'un parricide aurait la tête tranchée, il décida qu'il en serait de même pour son maître d'école, « parce qu'il n'avait pas su, dit le jugement, inculquea" à son élève des principes moraux plus élevés ». Que pensent de cela nos instituteurs 1 Juliette Droost Un heureux hasard a mis entre les mains de M. J.-P. Barbier toute une collection de document® relatifs à Juliette Drouet, l'amie de Victor Hugo. On sait quelle place elle a tenue dlans la vie du poète Orpheline presquel en naissant, élevée au Petit-Picpus que Hugo a décrit dans "les Misérables", elle avait reçu les leçons du peintre de) fleurs Redouté, servi de modèle au sculpteur Pradier pour une des Villes de la Concorde et joué sur plusieurs théâtres quand le poète lui offrit, dans " Lucrèce Bor-gia le rôle de la princesse Negroni qu'elle occupa à contre-cœur, le jugeant indigne d'elle. Bientôt, elle était sa maîtresse, .et ce fut pour la vie. Hugo n'était pas encore millionnaire ; les comptes du faux ménage témoignent d'une modestie est d'un ordre touchants; la dépense journalière, inscrite sur trois colonnes en francs, en sous, en liards, ne monte jamais haut, les recettes non plus: " Argent de la bourse de mon Toto, 10 fr. ; argent gagné par mon adoré, 55 francs ; argent des jetons de l'Académie, 36 fr.". Après le coup d'Etat, Juliette suit Toto à Jersey d'abord, à Guernesey ensuite. On a le journal d'e ses impressions. Elles manquent .d'enthousiasme. La Parisienne se montre fart déçue au sujet da la propreté et du confort anglais ; elle se plaint aussi dé la " bigoterie protestante ". La seule page rieuse est le récit d'un rêve où le poète se voit de retour à Pari®, arrêté par un sergent de ville! qui se change successivement en géant, en nain, puis en nourrice. Juliette avait assisté de près à la révolution de 1848. Elle a rédigé une relation curieuse. Elle connaissait une marchanda de modes, Mme Sauvageot, qui avait ses entrées aux Tuileries. C'est chez elle que, le soir du 24 février, on amena mystérieusement le petit duc de Chartres, costumé en fille. L'enfant, malade du muguet, refusait de se laisser soigner en l'absence de sa mère. Par surcroît de précaution, on l'avait couché dans une chambre obscure et grillée, où il1 se croyait en prison. Quand la duchesse d'Orléans vint le reprendre le lendemain, il refusa de remercier la bonne Mme Sauvageot à qui il ne pardbnnait pas de l'avoir appelé : " Mademoiselle ". La pretentaine Courir la pretentaine, tout le monde sait ce que c'est, au moins par ouï-dire; mais qu'est-ce qu'une pretentaine ? Si l'on consulte les dictionnaires, ils répondent tous, Littré comme l'Académie, Hatzfeld comme Larousse: "Substantif féminin, d'origine inconnue. Il n'est guère usité que dans cette locution: Courir la pretentaine, aller, venir çà et là sans dessein. " Sans dessein, c'est bientôt dit, mais cela n'est pas très juste, car, invariablement, les dictionnaires ajoutent, comme exemple: "'Cette femme court la pretentaine : elle fait des promenades, des sorties, des voyages qu'interdit la bienséance." De tels voyages ne se font pas sans dessein. Mais cet exemple fournit déjà une indication. Si les femmes courent la pretentaine,ic''est que pretentaine n'est pas synonyme de jupon ; on aurait pui le croire en lisant le "Laurousse illustré" qui fait suivre pretentaine de l'abréviation 1 i n g : malheureusement le doute renaît quand on se reporte à la table, où l'on voit que 1 i n g signifie à la fois lingerie et linguistique. Pretentaine n'est pas non plus synonyme de guilledou, car guilledou veut dire mauvais lieu où le® femmes se tiennent, mais où elles ne courent pas. La seule étymolo-gie est donnée par Ménage, lequel la tire de pretentan, "onomotapée qui exprime le bruit de pas précipités". Courir la pretentaine, c'est donc, à proprement parler, marcher. L'étymologie indiquée par Ménage explique pourquoi les dictionnaires préfèrent tous la forme prétantaine à l'orthographe pretentaine, pourtant plus usitée. En tous cas, aucun d'eux n'écrit prétentaine avec un accent aigu. Les exilés d'ibduI-Ham'd Mourzouk, la ville mystérieuse de la Tripolitaine, occupée aujourd'hui pair la colonne Miani. fut visitée pendant la ' période de 1899 à 1906 par dix-sept Européens seulement. t Vers le milieu du siècle dernier l'Angleterre avait établi un agent consulaire chargé surtout de réprimer la traite des noirs. Cet agent anglais était... un Italien du nom de Gagliuffi. Le dernier visiteur fut Vischer, qui y passa en 1906. Il a écrit des mémoires dont le "Nuovo Giornale" cite quelques passages curieux. " Mourzouk, à cause de son isolement et de l'insalubrité de son climat, avait été choisi par le sultan, Abdul-Hamid, comme résidence pour les exilés politiques."Au marché, au1 milieu des vendeurs assis à terre, raconte Vischer, j'observai un Turc européen qui vendait du thé et du sucre. Il n'avait que peu de clients et lisait pour passer son temps. Je m'approchai et constatai qu'il lisait Baudelaire. Surpris de trouver un amateur de poésie française au milieu de ces Turcs, je lui adressai la parole. " J'appris que mon lettré se nommait Samy-Bey, était originaire de Philippo-poli, ex-officier de marine et qu'il avait été condamné à cent-et-ùn ans d'exil et envoyé à Mourzouk. "Il me dit que plusieurs des marchands qui étaient là étaient Européens. C'étaient comme lui des bannis, qui avaient occupé des charges importantes. Ils parlaient le français et l'allemand. Tous étaient avides d'avoir des nouvelles d'Europe et surtout de leur pays. C'étaient en général de brave garçons qui acceptaient philosophiquement leur triste sort."' Parmi eux Vischer cite un certain Hil-mi, d'Andrinop-le. autrefois fonctionnaire turc et éditeur d'un journal égyptien. C'était un homme connu dans son pays pour l'étendue de ses connaissances. Il était écrivain de1 talent et connaissait la philosophie occidentale sur le bout des doigts, citant Hegel et Kant. Il connaissait aussi les classiques arabes et les poètes persans. S. -MU m —r* UN EXEMPLE —♦— On n'a peut-être pas suffisamment remarqué, dans le pays, ces incidents qui, depuis des mois, mettent en rumeur un petit village d'Ardenne i: Dochamps. Us ont pourtant une portée qui dépasse les étroites limites de ce bourg perdu dans la montagne. Car ils montrent ce que peut la volonté d'une poignée de citoyens forts de leur droit et qui entendent qu'on le respecte. Les journaux ont signalé brièvement les faits : un conseil communal clérical a, contre la volonté formelle de la grosse majorité des pères de famille de l'endroit, réadopté pour dix ans une école libre dont les résultats étaient déplorables. Les parents réclamaient de leur municipalité une vraie école communale. On la leur refusa. Alors, ils se mirent en grève et gardèrent leurs enfants chez eux... On en est là. Le ministre, saisi de la question par les intéressés, ne juge pas utile de leur répondre. Et, prié par le sénateur luxembourgeois M. H. Speyer, de s'expliquer nettement, il n'a pas hésité à dire qu'un laps de trois mois ne lui avait pas permis de se faire une opinion, — ou quelque chose d'approchant. Il y a là, nous paraî-il, beaucoup plus qu'un événement de village. Ce geste de vingt-trois chefs de famille d'une petite localité agricole, dressaqi leur volonté ferme et droite contre la coalition puissante du clergé et de la noblesse terrienne du lieu, est d'un beau réconfort pour tous ceux qui luttent désespérément contre l'empire de l'Eglise militante. Et ainsi se révèle, de temps à autre, pour relever notre courage, que l'immense assoupissement du pays chloroformé de cléricalisme n'est point aussi total que nous l'imaginons nous-mêmes.Notez que ces révoltés ardennais ne 'sont point d'affreux mécréants : ils sont bel et bien catholiques et le conseil communal qu'ils ont élu est clérical en majorité. Ces vingt-trois chefs de famille et les vingt-quatre autres citoyens qui les appuient, y constituent la presqu'unanimité du corps électoral. Tous, ou peu s'en faut, sont des dépendants, de pauvres gens, des besogneux, dont le gagne-pain — terre ou place — est entre les mains de leurs maîtres. Et leurs maîtres, sont ceux-là devant qui ils disent leur volonté entêtée d'avoir, pour leurs enfants, un véritable enseignement qui fait des hommes.Elle est vraiment belle et émouvante cette lutte patiente, obstinée, où les armes sont inégales et dont l'issue est incertaine, entre une poignée de pauvres gens et le faisceau formidable de toutes les puissances, puissance spirituelle, puissance matérielle, triule

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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