La Flandre libérale

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s.n. 1914, 21 Avril. La Flandre libérale. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/4b2x34n83t/
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40'Innée—- Hardi 21 Avril 1914 GUOTÏDIEM. - 10 CENïi I. lit — Hardi 21 Avril i9l< LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. 8 mois. f moto» E na. BELGIQUE s Fr. 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE s Fr. 3.75 9.00 18.00 36.00 On s'skonna sa bureau du journal el dans tous let bureaux de sosie RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE 6AND, l, RUE DU NOUVEAU BOIS, l, 6AND ABONNEMENTS ET ANNONCES : ! « RÉDACTION ~ Téléphone 32 I Téléphone 13 ANNONCE® Poar îa ville et les Flandres, s'adresser an bnreaa in Journal. _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser à l'Office de Publicité, rue Neuve, 36, à Bruxelles. Un Franc par jour Les documents relatifs S la prochaine discussion sur les assurances sociales pleuvent. Chaque matin, les députés reçoivent des volumes de quatre centimètres d'épaisseur, contenant, at long et au large, toutes les théories, tous les systèmes, toutes les propositions, projets, contre-propositions, explications, amendements, suggestions de la pléiade des députés qui se sonl attelés à la solution de ce grand problème social. La dernière communication n'es! pas la moins intéressante : c'est une comparaison entre les charges financières qui résultent du projet de loi di gouvernement et de la proposition Pécher. On sait, en effet, que le jeune el distingué député s'est fait le champioD de projets plus généreux que ceux du gouvernement. Or. le projet Pécher entraînerait1 un supplément de charges financières de 31 millions de francs. Celui du gouvernement économiserait douze millions et demi. La différence provient de ce que des ressources sensiblement supérieures sont prévues par M. Pécher pour l'organisation de l'assurance contre l'invalidité- Elle résulte ensuite de ce qu'une assurance particulière est organisée contre la tuberculose. Elle est due enfin à ce que l'assurance-vieillesse coûtera, dans la proportion Pécher, 14 millions (chiffres ronds) et dans le projet gouvernemental huit millions seulement. Il est à noter que la proposition Pécher réalise au profit de l'assuré qui a élé soumis à l'assurance à partir de 10 ans, et moyennant une cotisation annuelle de deux francs seulement, la pension de 361 fr. 41 à l'âge de 65 ans ; tandis que le projet du gouvernement n'accorde au même assuré, soumis à une cotisation obligatoire de six francs, que"271 fr. 24. Le gouvernement renonce donc au programme électoral des cléricaux qui fut toujours celui-ci : pension de un franc pat- jour. D'ailleurs, non seulement' cette promesse n'est pas tenue, mais la génération actuelle est sacrifiée. Les assurés qui auront trente, quarante ou cinquante ans au moment de l'entrée en vigueur de la loi, ne bénéficieront que de' pensions fort réduites. Encore l'intéressé, pendant le régime transitoire, devra-t-il se trouver dans le besoin ! C'est là une condition arbitraire et scandaleuse, mettant les électeurs a la disposition du gouvernement, et qui devra être condamnée. Au contraire, dans le projet Pécher, tous les assurés pourront atteindre la pension complète de 360 francs. Bien entendu, ils devront faire un petit sacrifice supplémentaire, mais n'est-ce pas plus sage? Bref, le système Pécher constitue une solution transactionnelle entre la pension gratuite, très onéreuse pour le budget — déjà trop accablé par les rentes à donner aux moines et aux nonnettes de l'enseignement libre — et le projet du gouvernement, qui est insuffisant et ne réalise pas le programme de la majorité. Les cléricaux onf promis de donner la pension d'un franc par jour. Ils se refusent à exécuter leur promesse. Nous voulons les y forcer. Dans un budget qui atteint huit cents millions de francs, il n'est pas possible que, pour une différence de douze millions, le gouvernement laisse protester la signature de ses amis et fasse voter une nouvelle loi de façade. Billet bruxellois 20 avril. L'aristocratie bruxelloise est en ce moment cruellement éprouvée. Le marquis de 0..., le prince de L-.., le sénateur et marquis de B..., le comte de L..., d'autres comtes, barons et seigneurs de divers» importance écopent cruellement dans le krach De Coen. Ce digne escroc nous a appris la caust initiale de tous ses malheurs : il avait été " refait " de trois. cent milîe f ranci au début de sa carrière, il y a vingt-cinq ans. Alors, il a dû " s'arranger (en "arrangeant" les autres), faire de multiples tours de force et de passe-passe. Voilà vingt-cinq ans que cet éminenl prestidigitateur faisait régulièrement passer sous le nez de sa noble clientèle des paquets de titres empruntés chez 1' confrère du' coin. — Il possédait la clc: fîtOC Aitfo rl /\ +mifû (I ' Q VI of rvrvno f i a Et il a vécu1 ainsi un quart de siècle, dans son " coquet petit hôtel de l'avenue de la Toison d'Or " comme disent les faits-divers, fort tranquillement, buvant frais, dormant dur, et fumant d'excellents cigares. Président de sa corporation, M. Du Coen faisait la pluie et le beau temps à la Bourse, il s'opposait à la garantie du cautionnement proposée par une partie du conseil communal. C'était, d'ail-1 leurs, par pur altruisme : qu'eût-ce été que de trouver dix mille franc», pour cet escamoteur de millions? Tout de même, cette noble clientèle 1 catholique est rudement atteinte — condoléances — et non seulement dans sa caisse, mais dans son prestige, s'il loi en restait. L'aristocratie, tout en se' montrant un peu dédaigneuse pour le monde des affaires, n'avait pas manqué de profiter, en ces vingt dernières, de l'heureuse expansion des capitaux. Les comtes et les marquis, grâce à la Bourse, avaient pu garder leur rang, tout en n'ayant pas l'air de travailler. Ils faisaient opérer les autres, et notamment les agents de change. Hélas ! quoique leur déconvenue soit cruelle, on ne peut s'empêcher de sourire — d'autant plus que ces nobles sires ne sont pas encore sur la paille. Franchement, cette façon de se laisser berner n'est pas digne du génie que ces descendants des Croisés s'attribuent généralement d'ordinaire. Ils ont bien de la chance que la saison soit si avancée, car la revue de printemps les guettait : mais Je s derniers coupJets s'éteignent avec les premières ardeurs du soleil. Et puis, ils ont cette consolation de savoir que Nestor Wilmart en a roulé bien d'autres, plus malins qu'eux. Et puis enfin que beaucoup d'honnêtes gens, qui ont travaillé avec ténacité toute leur vie et qui n'ont pas un radis, seraient encore fort. heureux d'échanger leur sort contre le leur. De tout quoi il résulte que nous n'avons pas le cœur fendu en pensant à leufc infortune. Echos & Nouvelles Pour nos offieisrs Nos officiers se plaignaient, non sans raison d'ailleurs, do l'ameublement par trop rudimentaire des chambres mises à leur disposition lors de leurs séjours au camp de Beverloo. Satisfaction va leur être donnée, annonce le " Journal de Bruxelles": le ministre delà guerre a fait acquérir, pour garnir les chambres en question, 340 mobiliers complets, provenant du grand hôtel "Flandria Palace", ouvert en notre ville, l'an dernier, pendant l'Exposition. Ose réarloa de la Fidérallon de l'easelgneiaent moyen La Fédération des professeurs des écoles moyennes s'est réunie, dimanche, à l'hôtel de ville de Bruxelles, sous la présidence de M. Courtoy. La séance a débuté par une protestation de quelques professeurs-régents d'écoles moyennes, mécontents de ne pas être appelés à faire partie de certains jurys d'examens auxquels l'Etat admet, cependant, les professeurs d'athénée. L'assemblée se rallie à cette revendication et un vœu en ce sens sera adressé au ministre des sciences et des arts. La question de savoir s'il ne faudrait pas adopter un règlement interdisant les changements de professeurs intérimaires dans une même classe durant une année scolaire, donne lieu à une longue discussion et aucune décision n'est prise à cet égard. Il n'en est pas de même en ce qui concerne l'obtention des indemnités de résidence; ici, tous les professeurs sont d'accord pour dire que, dans la plupart des cas, le 'boni" qu'on leur accorde à titre d'indemnité est insuffisant. Des orateurs se rallient à une proposition de M. Adnet, partisan de l'unification des traitements, avec droit à une indemnité de résidence uniforme. Une question de pension ayant ensuite été soulevée et M. Stiernet ayant fait quelques observations au sujet des barèmes des professeurs d'enseignement moyen et de la fixation du chiffre des pensions, l'assemblée décide d'adresser une demande au ministre dans laquelle on fera valoir les raisons pour lesquelles la Fédérations réclame pour ses membres l'indemnité de résidence que l'on accorde aux instituteurs. < Bonjour, Sire! > 1 Le Roi se promenait samedi matin, à ; Ostende, sur l'estran et était le point . de mire d'e la curiosité respectueuse des ( promeneurs. Plusieurs groupes d'enfants suivaient également des yeux le Roi, l lorsque tout à coup1 un bambin de1 dix 1 • 1 3: 1__ s'approcha résolument de Sa Majesté, et 'la salua hardiment, d'un cordial: "Bonjour, Sire". Le Roi se mit à rire. Il tendit la main au gosse. Là-dessus tous le>3 petits camarades d'accourir et de tendre également la main au Roi. Les petits princes, qui jouaient non loini de là, accoururent également ; et ce fut bientôt un échange de shake-hands des plus cordiaux, à la-grande joie des nombreux photographes que cette scène amusante avait attirés. Les lima néerlandais eu Belgique "Néerlandia", l'organe de l'Alliance générale néerlandaise, .se plaint du peu d'activité du commerce de la librairie des Pays-Bas avec la Belgique. D'après cette revue, cette situation provient en grande partie de ee que les éditeurs et libraires hollandais ne s'intéressent pas à la Belgique. D'autre part, la librairie belge, au point de vue commercial, a un avantage plus considérable à la vente de« livres français qu'à celle des livres néerlandais. *#* Incognito " Samedi après-midi, dit le '•'Gril Blas", Lille et ses musées recevaient un visiteur qui, patiemment, examina les trésors artistiques de la capitale des Flandres'. Il s'arrêta longuement devant ]e>3 Goya, médita près de la tête de cire attribuée à Raphaël, admira la "Médée" de Delacroix et — délicate attention pour l'ancien directeur' d'e la Villa Médicis — la "Femme au Chien'" de Carolus Duran. "... Et sa minutieuse inspection terminée, le roi des (Belges, venu incognito, quitta Lille et ses richesses. Il doit aller bientôt dans la bonne et franque ville de Valenciennes, pépinière de prix de Rome, pour y charmer ses yeux d'amateur éclairé. " #** Les obtèqasa da Kistrai Le "Mercure" fait un curieux récit des obsèques de Mistral. Elles donnèrent lieu, paraît-il, à de véritables réjouissances populaires. Mais le plus beau fut pouT la fin : " Au moment de l'enfouissement, un incident se produisit, qui fit une vive sensation : le spectre de Mistral apparut. Du moins, on aurait pu le croire. C'était un vieillard tout pareil au mort : même barbiche, mêmes cheveux, même chapeau. 11 se dressa et, d'une voix retentissante, adressa au poète un suprême adieu en langue provençale. Puis il rentra dans la foule et personne ne sut son nom. " C'est ainsi' que se créent des légendes. Dans dix ans, les paysans de Maillane affirmeront que Mistral ressuscita le jour même de son enterrement. — Ernest Gaubert cite, dans le "Mercure", oe mot de Mistral : — Allez voir mon tombeau, mais excusez-moi de ne pas y être pour vous recevoir.%%% Pour le égarés A» 'a Presse ds Copenhague Le congrès international dei la presse s'ouvrira le 12 juin prochain,, à Copenhague. La presse belge a droit, en" vertu du règlement des ciongrès, à onze délégués. Ceux-ci viennent d'être désignés. lu'Association- de ia presse .sera représentée à Copenhague par MM. G. (les Es-sarts, (Léon iDommartin, F. Bernier, O. Gilbart, A. Verbessem, Beynd'ers et F. Rotiers, délégué au comité international. L'Association dès journaliste-s libéraux a porté son choix sur MM. J. De Geynst et G. Garnir. L'Association des journalistes catholiques désignera sous peu ®es deux délégués. Les associations ont désigné, en outre, un certain nombre de suppléants, appelés à remplacer les délégués effectifs qui seraient empêchés de se rendre au congrès.### Lis femmes soldats Voici) qu'auix Etats-Unis les femmes veulent à tout prix devenir militaires. L'organisatrice des bataillons féminins est Mme Hungerfordl Milbank. Cette héroïque personnel affirme que les femmes sont capables, aussi bien que les hommes, dé supportea" les fatigues de 'a guerre et défendre leur patrie. Les bataillons sont déjà organisés. Us ont des caporaux, des officiers, et font, paraît-il, preuve de remarquables qua lités militaires. Mme Milbank conclut en1 notant que les femmes sont rancunières et ne pardonnent pas, pour cette raison elles seront des combattantes féroces et impi-toyabl es. Les suffragettes nous l'avaient bien prouvé ! Jeux â'enfssnts Les petits garçons de Londres viennent d'imaginer un nouveau jeu qui les passionne, à l'heure actuelle. Dans les nombreux parcs de Londres, des bandes de gamins font l'exercice, campent sous une tente improvisée, et font des reconnaissances le long des pelouses. Us appellent ce1 a jouer aux volontaires de l'Ulster <et il y ai quelque chose de poignant dans cette insouciance- en fantine qui tire innocemment une joie des angoisses et des misères de leur pa- LE RENOUVEAU * Une page délicieuse et fraîche du "Journal des Débats": L'automne de l'âge1 n'empêche pas de goûter la douceur d'un printemps nouveau. -Comme on n'est pas sûr qu'il ne 1 «ra pas le dernier, on se hâte d'en jouir, on se répète, avec un peu de mé-..tncolie, 1e- sage conseil du bon Horace: Omnem cr-ede diesn libi diluxisse supre [mum ; /-«xata superveniet quœ non sperabitur [hora. Le retour du printemps coïncide cette année avec l'ouverture de la période électorale. La nature se moque de nos controverses. La Chambre qui vient de par-t ir s'est refusée à donner un coup d'épon-ge ; le suffrage universel qui va se prononcer donnera-t-il un coup de balaie Personne n'en sait rien. >Le printemps, qui ne s'émeut pas de nos caprices et de nos variations, tient, lui au moins, :;es promesses et remplit son programme accoutumé : il donne un coup de pinceau à la nature et à la campagne, au ciel, aux prés, à la lande et aux bois. Nous venons d'avoir une série de jours '■adieux et doux. Le ciel léger est couleur de perle, au lever dui jour. Il se fonce et bleuit peu à peu, à mesure queles vapeurs matin a-lès et les nuages roses, teintés par le bout des doigts de l'Aurore, sont dissipés par le soleil plus ardent. Les toiles el'araignéei étendent sur les buissons leurs dentelles fines auxquelles l'aiguille des fées a travaillé durant la nuit ; l'âme invisible des fées, des dames blanches orre encore sur la campagne enchantée... Le printemps de chez nous a une grâce inexprimable. Les arbres fruitiers sont blancs et roses ; les grands arbres de la forêt, les chêncsi -et les hêtres, ne sont pas -encore feuillus, mais la petite verdure, d'un vert si frais et si tendre, comme un cœur d'enfant, a déjà roussi ; elle croît, s'épanouit et se nuance à vue d'œil, du matin aui soir ; les lilas commencent à éclore; la glycine a de gros bourgeons, pleins de promesses, déjà 'vîntes, et qui, s'il n-e survient pas de mauvaise gelée, donneront de belles grappes maluves. Les hirondelles sont arrivées. Nous avons vu1 les premières, l'avant-garde, le samedi saint, veille de Pâques. J'ai reconnu tout de suite, avant de les voir, leur petit cri joyeux et j'ai -oouru à ma fenêtre pour les saluer : elles viraient, brusques et vives, en se poursuivant et se Iutinant les unes les autres, au-dessus de mon village. Puis elles n'ont pas reparu de deux ou trois jours : puis elles sont revenues en plus grand nombre, mais le gros de la bande ne viendra sans doute qu'un peu plus tard : frileuses et prudentes, ces émigrantes ont dû s'attarder en Provence, sous un ciel plus doux. Les oiseaux du pays chantent à tue-tête dès le matin. Il me semble qu'il y en a moins que l'an dernier: c'est ap paremment, comme on dit, "un effet de l'âge". Crédule et Imaginative, notre jeunesse a l'heureuse illusion de multiplier autour d'elle le nombre des oiseaux : ceux que nous avons dans la tête et dans le cœur répondent à -ceux qui nichent et qui chantent dans la ramée ; puis le chant décroît quand notre volière intérieure devient elle-même plus vide et plus muette d'année en année.... La petite 'Seine, Kentrée dans son lit et dont le ruban bleu1 coupe les prés verts, a l'air de fumer au soleil levant: ur brouillard léger et diaphane s'élève de ses eaux courantes, s'accroche aux branches basses dies saules et des peupliers et s'effiloche dans la vallée. Les hommes vont aux champs- et les bêtes aui pâturage. Un petit ga,s, qui siffle comme un loriot, mène au prè une bande d'oies, blanches et grises : elles vont à la queue leu-leu, en dodelinant, et s'arrêtent poux regarder on ne sait qui ; puis, elles reprennent leur marche lente et rythmée; elles sentent et flairent le renouveau. Partout, le long dee fossés et des talus, des sentiers -et des haies monte une odeur de sève, d'écorce humide, de bois frais, d'herbe qui pousse, de verdure qui naît, de bourgeons qui éclatent: tous les arômes se fondent dans un parfum unique, sauvage et pimenté,^ qui donne une griserie légère1. Oh! la jolie saison, le bon pays, doux -et charmant, et qu'il y ferait bon vivre, si, comme disent nos vignerons, " le gouvernement n-e coûtait pas si cher, sans Être meilleur pour cela ! Les bois, où l'on peut aller maintenant, depuis que les derniers soleils ont séché l'herbe humide et les «sentiers détrempés, sont pleins de fleurettes _ sauvages -et odorantes : de cou-cous, jaunef comme de l'or, d'iris, de violettes e1 d'aubépine blanche, qui sent si bon. Les chasses sont finies, depuis le 15 ; les bê tes innocentes, qui gîtent dans les taillis reverdissants, vont pouvoir mener une vie moins dérangée. Le silence, si amica. : et si reposant de la forêt n'est troublé quand le vent s'élève un peu, que par le léger sifflement de la brise à travers les branches ou par le grincement, _ qu'a-p porte l'écho, d'une charrette lointaine Le coucou ne chante pas encore ou, di moins, ie ne l'ai pas entendu. Une volée de corbeaux lustrés et croassants traver 1 se la route, ou bien une tourterelle, qu file assez haut, fend l'air de son couj d'aile rapide et allongé. Un lézard gris qui se chauffait au soleil, le long d_u fos ..A I'1-.awVi/m r-Xnli a onfro lac niûrrotj glisse et disparaît ; un gros bourdon, bedonnant et tumultueux, promène de fleur en fleur son ventre doré... On est arrivé au bout du plateau, à la descente, et là, d'un regard circulaire, on peut embrasser1 le panorama de la petite val-lé-ei Les villages, qui sa touchent, se groupent et s'étagent en bas, dans _ la fumée blanche ; la colline ou la plaine cultivée, les vignes, les champs, les jardins succèdent à la forêt verdoyante. On voit des charrues et des attelages ; on entend la voix forte d'un laboureur qui -excite o-u qui retient ses bêtes. Unei gos-selin-e en jupon bleu, les cheveux au vent, cueille de l'herbe pour ses lapins; de® ouvriers en bras de chemise, comme en été, tirent du sable d'une sablière. , Après un hiver long et dur, qui a interrompu tous les travaux, la 'vie reprend et abonde de tous les côtés, et, avec elle, dans cette nature réveillée, l'activité, le mouvement, la douceur de vivre. On se retourne pour donner un dernier regard à la forêt ; vue d'en bas et à disr tance, elle semblei violette, de ce violet rougeâtre ou lie de vin, qui a encore un air de rouille hivernale, mais qui annonce la frondaison prochaine. On se sent reverdir un peu' soi-même dans cette allégresse, salubre et vivifiante des beaux -'ours revenus. On s'est retrempé dans la sève universelle; l'air du matin, >ni fouette le sang, rend les yeux plus vifs, les pommettes plus roses et la voix plus gaie... C'est le renouveau. S. AU JAPON On sait que jusqu'en 1871 le Japon tut un pays féodal, un agrégat de clans. Par clan japonais, ou daïmiat, il faut entendre le territoire et les vassaux militaires d'un grand chef noble ou daïmio. La féodalité abolie avec les daâ'mios, l'esprit de fraternité, de camaraderie entre les membres d'un même clan a persisté. Depuis plus de quarante ans, les quatre- clans du sud-oue'st du Japon qui ont rétabli, par la révolution, le pouvoir d-ui mikado^ se sont succédé au pouvoir. Deux clans surtout, Choshuj et Satsuma, y ont joué les grandes rôles. Le premier homme d'Etat libéral japonais, Ito, le maréchal duc Yamagata, le duc Katsura, appartenaient au clan de Chos-hu, le maréchal Oyama, l'amiral Yamamo-to, et la plupart des officiers et des fonctionnaires elle la marine faisaient ou font partie dm clan de Satsuma. Aussi la politique du Japon a-t-elle été déterminée jusqu'ici autant et mêmte plus par des rivalités de personnes, de clans, de coteries, que par des questions de principes. Les gens de Satsuma, dont l'influence sur le gouvernement avait diminué depuis quelques années, étaient re-d'evenus maîtres du; pouvoir en février 1913, avec le ministère présidé par l'amiral Yamamoto Le cabinet Yamamoto- n'était guère populaire. Sa politique navale, trop ambitieuse et beaucoup trop coûteuse, était vivement critiquée. Une grave affaire de corruption, où deux amiraux se sont trouvés compromis, a provoqué une violente indignation dans le public japonais; après avoir essayé quelque- temps de tenir tête à l'oragei, 1 amiral Yamar moto s"est vu obligé de présenter au jeune empereur Yoshihito la démission d-i ministère. C'est le comte Okuma qui préside 1-e nouveau cabinet. ! Lo premier ministre, écrit le " Temps ", est peut-être le plus éminent des hommes d'Etat du Japon ce>nte>mporain. " M. Okuma (comte depuis 1887), .appartient au clan de Hizen, dont il est le chef incontesté. Il est né en 1838. Secrétaire d'Etat à l'intérieur dès 1869 et plusieurs fois ministre pendant les deux décades suivantes, président du conseil en 1898, il fonda le parti progressiste et finit par devenir l'ennemi acharné des clans de Satsuma et de Choshu, dont la prépondérance s'affirma il y a une vingtaine' d'années. C'était, dit le meilleur historien français contemporain du Japon, et c'est encore un grand1 orateur, et c'est un homme fort cultivé. Il fréquenta do bonne heure les étrangers da Nagasaki, où il apprit le hollandais et l'anglais ; c'est cependant le seul des hommes d'Etat marquants qui n'ait jamais visité l'Europe et ce n'est que sur le tard qu'il a fait un voyage d'études aux Etats-Unis. Le professeur Rathgen, de l'Université de- Tokio, qui a beaucoup connu ^e comte Okuma, le dépeint commei très , intelligent et très habile, mais un peu superficiel. En 1889, le comte souleva 1 les colères des patriotes japonais- par 'es 1 concessions qu'il dut faire aux représen-[ tants des puissances occidentales ; un samuraï ietn, unpi liomhrt souk la. voiture d'Okuma, lequel subit l'amputation d'une jambe. L'éloquence d'Okuma l'emporte parfois en de téméraires envolées. Un jour il montra leg Japonais traversant la oi-bérie et marchant à la conquête de l'Europe. Un autre jour il annonça qu'ils allaient balayer les Anglais de l'Inde. Il lui est arrivé de prédire, comme imminente, la conversion en masse du Japon au christianisme... Ces sortie® verveuses font sourire les Japonais, qui savent que les geng du Hizen sont de beaux parleurs, d'humeur un peu gasconne. Le vieil homme d'Etat, encore très vert, est resté fort populaire. Pendant la longue retraite que lui imposa la -suprématie des Choshu et des Satsuma, il a fondé à Tokio une université libre très florissante à l'heure qu'il est, publié une histoire remarquable de la rénovation du Japon, et n'a cessé de cultiver, avec passion, les orchidées rares et les arbres nains centenaires de son) magnifique jardin. Le cabinet Okuma a-ura-t-il longue vie? Le grand âge de son chef, le fait oue tous les postes les plus importants, de l'administration sont occupés par lea hommes de Choshu et de Satsuma, ne constituent pas précisément d'es garanties de longévité. Il est vrai que le baron Kato, ancien ambassadeur à Lon-dies, et ministre des affaires étrangères dans le cabinet Okuma, est Satsuma. On dit d'ailleurs que le peuple japonais ressent quelque lassitude de la pe>-litique d© clan et d'intrigues personnelles. Mais, d'ans son ensemble, il n'est pas encore maître de ses destinées. Le droit de suffrage est restreint aux citoyens payant au moins 25 francs d'impôts. Il, semble, dit le marquis de la Mazelière, que le meilleur moyen d'en finir avec le vieil et tenace esprit de clan soit d'établir le suffrage universel. (1) Ce serait là, en effet, une grande mesure d'e justice -envers le peuple japonais, surtout après eju'on l'a vu donner, avec un si admirable héroïsme, son sang à la patrie dan® deux guerres victorieuses.D'autre part, ce régime électif, restreint du côté des électeurs, n'est pas moins limité, dans la pratique, quant à l'action des élus sur le gouvernement. Le Japon possède un parlement, mais il n'a point de régime parlementaire. Le comte Okuma et le parti progressiste d'ont il est le chef ont précisément pour programme de substituer progressivement au gouvernement aristocratique et bureaucratique à la prussienne, qui a été de -règle jusqu'ici dans le Japon modernisé, la participation effective de la majorité parlementaire au gouvernement de l'Etat. Okuma a fait, en ce sens, un premier essai en 1898, lorsque l'empereur Mutsuhito lui confia la présidence du conseil et prit, sur l'avis du comte, cinq ministres sur dix dans la Chambre des représentants. Malheureusement, des dissensions ne tardèrent pas à éclater dans la coalition ipa-rlementaire sur laquelle s'appuyait le premier ministère Okuma, entre libéraux (Jiyuto) et progressistes (iShimpoto) ; au bout de quatre mois, le comte fut forcé de démissionner. Depuis lors, le marquis Ito, le marquis Saijonji, ministres libéraux, ont appelé à faire partie d'e la demi-douzaine de cabinets dont, à eux deux, ils ont en la présidence, deux, trois ou quatre membres de la Chambre, tandis quei les cabinets du maréchal marquis Yamagata., du général duc Katsura et d'e l'amiral vicomte Yamamoto ont continué à se recruter exclusivement dans, la noblesse et la bureaucratie. Le ministère actuel du comte Okuma comprend trois députés progressistes.Il aura pour tâche d'accélérer l'instauration d'un régime démocratique et strictement parlementaire et de mesurer les dépenses navales et militaires aux capacités financières du pays, dont le progrès économique continu semble d'ailleurs assuré, à la condition d'e n'être point compromis par des folies militaristes.Z, (1) V. Chamberlain, " Things Japa-nese article Clans, et les volumes V et VI de l'ouvraige consacré par le mar-nuis de la. Ma.zelière au Jannn

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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