La Flandre libérale

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s.n. 1918, 02 Decembre. La Flandre libérale. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/s756d5r33s/
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44* Année. — Lundi 2 Décembre 1918. AJaik par la censure. - PRIX l 10 CENTIARES H* 21. - Lundi 2 Décembre 1918. LA FLANDRE LIBERALE ABONNEMENTS Pour la Belgique et l'Union postale, les tarifs seront publiés ultérieurement. RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE : GAND, Ï, RUE DU NOUVEAU BOIS * ANNONCES Pour le prix des annonces, s,adresser an bureau du journal. On traite à forfait. Le flamingantisme et l'Allemagne —o— Le " Hannoversche Kurier du 4 novembre dernier — à la veille de l'armistice — s'occupe des devoirs que^ l'Allemagne a contractés envers les activistes : " Plus triste encore est la situation des " Flamands qui, pendant les quatre années qu'a duré l'occupation de la*Bel-" gique, ont travaillé avec nous et ont espéré d'arriver, avec l'aide allemande, " à délivrer complètement et défini tive-' ' ment leur nationalité de bas-Allemand s, du joug celto-romano-britannique de la Belgique fac " tice. En ces quelques mots on retrouve la thèse que les activistes unis aux Allemands ont exploitée pendant l'occupâ-tion pour tâcher de diviser le pays : Les Flamands sont des^ bas-Allemands séparés de la mère-patrie. La Belgique n'est pas une nation, c'est la juxtaposition imposée de deux races étrangères l'une à l'autre. Les Flamands sont de^ opprimés. C'est par la force qu'on les maintient sous le joug des Wallons, lesquels, grâce à l'appui de la France et de l'Angleterre, sont parvenus à les dominer. _ C'est pour dilivrer les Flamands opprimés que l'Allemagne a envahi la Belgique. C'est bien ce refrain-là que, dans leurs meétings et dans.leurs pamphlets, les activistes chantaient, à l'unisson des organes p"angermanistes et même des autres journaux allemands, pour préparer et faire accepter l'annexion projetée. Mais le "Hannoversche Kurier" avoue que l'action des politiciens allemands et lès complices qu'ils s'étaient assurés en Belgique est destinée à porter ses fruits, même en cas de défaite. C'est l'Université flamande qui doit rester le pivot de l'action pangèrmaniste en Belgique. "Nous verrons maintenant", continue le journal allemand1, " si l'affir-" mation officielle constamment répétée " que notre politique flamande, a prévu " toutes les issues de la guerre, quelles " qu'elles soient, a eu sa raison d'être. " La fondation et l'organisation de " l'Université flamande ont été 'consi-" d'érëes de tout temps comme un des ' ' actes 1 les plus importants — si pas le: 5 plus important — destiné à former et '' à éduquer les chefs de la vie politi-" que, économique et intellectuelle des "" Flamands qui ont recouvré leur force "en devenant , mautres de leurs desti-" nées. " L'Université flambochc, on l'avoue sans détour, était^le foyer destiné à réchauffer et éclairer les politiciens que l'Allemagne se proposait die placer à la tête de la Flandre soi-disant libérée: par l'annexion1. Mais la victoire n'est pas venue et J'œuvre projetée semble compromise. Mais la pseudo-démocratie allemande pourra peut-être empêcher da< ruine tp. taie des projets conquérants de l'Allemagne sur la Flandre : c'est pour ce motif qu'il ne faut pas abandonner les activistes. " Il ne 's'agrit pas seulement de se yj préoccuper d'un demi-million d'hom-mes et de jeunes gens flamands, mais de fournir la preuve péremp-\\ toire que le peuple flamand dans son ^ ensemble peut garder encore à l'avenir *L l'égard de ses frères allemands sa confiance, ou même ne fût-ce que son estime. J f^es modifications apportées au ré-;j ghne constitutionnel en Allemagne " pourraient influencer très favorable-J} ment sur le peuple flamand foncière-^ ment démocratique, de façon à faire ; disparaître la prévention qui reste ^ dans le cœur de beaucoup de Flamands dépit de nos protestations d'afcta-chement a cause des actes de violence commis involontairement par l'Allemagne. " Qui après cela peut douter encore? Les flamingants qui criaient " In Vlaan-deren vlaamsch " travaillaient les uns en pleine conscience, les autres sans s'feii rendie compte au profit de la conouête germanique. Pour les Allemands et leurs complices, flamandisés c'était gertnani-ser. Jira- S! l'on n'y prend garde — c'est ce résultat qu on aboutira encore en français1 dansaiès'1FÎandres^e'SI>eraei1* C'U EN BELGIQUE A BRUXELLES UNE SERIE D'ARRESTATIONS M. Bilaut, .juge d'instruction, à Bruxelles. a fait arrêter M. Hannotiau, con-ifill-r communal h, Etterbœk, nui pendant I occupation, avait proposé au conseil communal d'Etterbeek un vœu pour la paix. Bien q„? Je vœu eût été rejeiA, il en fit publier le texte dans une feuille bruxelloise. Hannotiau a félicité dans la suite .es Lusses pour avoir conc lu la paix et. a été nomme chef de division à l'intérieur a Namur. Ont été arrêtés aussi les avocats Moulinas et Lamot, de Bruxelles, qui avaient accepte les fonctions de directeur au mimstere de \,L justice, à Na-mui , le sieur De Caluwr-, qui était haut fonctionnaire au ministère de l'agriculture, avant la guerre, qni a. acœp6té des Allemands la place c^ê directeur général a 1 agriculture ; les meurs Ledoux, collaborateur de la Bfelgiqu*» ; Van Bat-Kum, caissier du '-Bruxellois", et Goos-sens un activiste.bombardé inspecteur général au minière de l'industrie et du trav aiL !£!_ Les tortionnaires allemands Le camp de Sedan L'un de nos collaborateurs a rencontré M. Jean Roland, revenu d'Allemagne. Celui-ci a bien voulu se prêter à une interview : Le.26 octobre 1917, nou9 dit M. Roland, un gendarme allemand vint m'arrêter. Apres avoir été au secret pendant douze jours, je fus amené devant un conseil de guerre, présidé par le major Heine. Là se trouvait réunie la famille Stocké. Je ne connaissais ni le docteur Stocké ni sa femme. J'appris, à ma: grande stupéfaction, que j'étais accusé d'avoir cogné Mme Stocké, de l'avoir accrochée avec ma canne, et d'avoir ensuite souri. Mes protestations contre ces faits imaginaires furent inutiles ; il ne me fut pas permis d'être assisté d'un-conseil. L'audience eut lieu à huis-clos. Comme témoins-il n'y eut que les plaignants. Stocké exposa longuement ses idées flamingantes. L'auditeur militaire, Dr May, requit une condamnation sévère, sous prétexte que ma famille faisait preuve d'une animosité spéciale-contre tout ce qtui touchait l'Allemagne. Il rappela qu'un des miens avait été .condamné antérieurement. Il reconnut • que celui-ci avait été gracié. Mais il paraît qu'il le fut contrairement à l'avis du Dr May. Je fus donc condamné à neuf mois de prison. A partir de ce moment je dépendais de la " Strafabteilung dont les chefs étaient le lieutenant Prosch, et, pour les avis sur les requêtes en grâce, herr docteur May. Ils me poursuivirent d'une haine dont j'ignore le motif. Je fus dirige vers une destination que l'on refusa de m'indiquer et je sui3 arrivé, au milieu de la nuit, dans une citar delle, où d'autres détenus m'apprirent que je me trouvais à Sedan, le plus affreux des bagnes. Sedan était un camp de concentration dont dépendaient les camps de Bazeilles, de St-Aignan, de Longwy (où, en août ; 1917, 570 des 780 détenus sont décédés) et de Vouziers, où les'travailleurs creusaient des tranchées. Ce qui se passait là dépasse toute ima-^ gination et je n'aurais ;jamais cru semblables choses possibles si je ne les avais pas vues. Les pires criminels, amenés des prisons de Belgique, des ouvriers réquisitionnés et •des condamnés politiques s'y .trouvaient réunis. Le travail le plus dur,était imposé. J A l'arrivée, on était fouillé. J'ai vu un soldat enlever à un ouvrier ses modestes provisions et les manger devant lui en ricanant et en disant : " Gut, gut " ? L'homme pleurait. Un sergent m'apostropha en me déclarant qu'il était interdit, sous peine du cachot, d'écrire,- de recevoir quoi que ce fût, ou die prendre des notes sur ce que je verrais. Le véritable chef du camp était un repris de justice belge, condamné pour falsification de billets de banque. U prenait le titre d'interprète. Les soldats étaient tous armés de bâtons, dont ils se servaient spécialement contre ceux qu'ils pensaient ne pas devoir craindre. Je les ai vu cracher à la figure de travailleurs. Une effrayante dysenterie fit de nombreuses victimes. Les soins médicaux étaient nuls. Un jour, un malheureux soldat avait souillé son lit. Le gardien le frappa au point que le pauvre troupier succomba^ Un .jeune homme, qui n'avait plus de vêtement, et qui, en pleurant, appelait sa mère, est mort à côté de moi. Un prêtre malade lui-même le secourut.-La scène était affreuse. La nourriture était dérisoire. J'ai vu des détenus affamés quitter les rangs, malgré la défense des gardiens, et, en dépit, d'fcs coups et dès blessures, se jeter sur les choux qui poussaient dans un champ et les dévorer. On se battait pour une pomme de terre crue. .'<)es voleurs étaient parvenus à conserver sur eux de Portes sommes. L'argent n'avait plus de valeur. J'ad payé 25 marks pour un pain. Certaines gens, qui disposaient d'un peu de nourriture., extorquaient à ceux; qu'ils croyaient solva-nles des sommes d'argent importantes ou des promesses écrites. Un jour, un de mes voisins n'eat pas la force de pofrter un fardeau trop lourd, le gardien le frappa et lui cria: " Marchez, ou, sinon,dans trois jours vous sere-z dans le cimetière^ que vous voyez là-bas". Sans cesse passaient des cortèges do cer-ceuils.^U°a ■aAI^'re ^s> ttous allions de Sedan à St^Aî.gnan. Sur La- route, un ouvrier affaibli ne pouvait avancer. Un soldat lui arracha son bagage et le jeta à l'eau, de façon que l'infortuné ne possédait plus rien.. Après deux mois de séjour dans ce lieu de malheur, j'appris qu'un terme allait erre mis à mes souffrances, grâce à l'intervention d'une h<? uto personnalité. Je fus renvoyé d*> Sedan h Gand, dans un wagon à baga g;es, complètement ferme, où le jour ne» pénétrait pas. Je me trouvais avec la lie de la population. ! L horrible voyage* dura trois longs jours. J ignore quel itinéraire nous avons suivi, rsous n'avons^ pfas reçu de nourriture, mais, deux fois par jour, un soldat apportait une goutrde que l'on se passait 1 un à l'autre. . J'arrivai à la#> prison centrale de Gand dans un état ï-'amentable. Les soins dé-voués du directeur de la prison et de sa tarnille, auxqrfels je puis aujourd'hui témoigner ma profonde reconnaissance, furent pour moi. le meilleur des réconforts. Après quatre jours, je fus transféré à la prison de fjiegburg. Cette prison était un paradis attirés les jours affreux que* je venais de tr;s verser. Je fus enfin envoyé en liberté dans un hameau, prè» lie M^deboiirg,. d'où je, me, suis empressé de prendre le chemin; de Gand, dès que l'armistice m'en eut dr>nné l'occasion. Je n'y ai plus trouvé ni le docteur -Stocké, ni sa femme, ni le docteur May, ni le lieutenant Prosch. Ils ont tous été ■ emportés par le même ouragan. ■ ——— Un nouveau manifeste d'intellectuels allemands ■ La " Gazette de Cologne " publie le .manifeste suivant, rédigé par M. Ger-hardt Ilauptmann et revêtu de la signa- . ture de nombreux artistes et écrivains berlinois : " Un crime monstrueux a été commis contre l'humanité. Le monde civilisé s'est transformé en place d'armes et :. en champ de bataille. Par millions iljes meilleurs fils de tous les peuples sont couchés dans le tombeau. Ceux qui sont tombés, fraternellement unis, dor-.ment dan© la paix et dans le calme. ' Chez nous aussi le combat des armes a-cessé, mars non pas la lutte pour son existence que mène notre peuple — ce peuple qui apparaîtra auréolé de gloire à une époque future qui saura rendre . justice. " !Nbus qui créons des formes avec le-ciseau, la palette ou la plume, architectes et musiciens, hommes et femmes, nous qui sommes Allemands avant tout et de toute notre âme, nous ne saurions en douter : notre peuple, et notre pays demeureront, ne disparaîtront pas. Mais nous voyons à l'heure présente notre peuple* et notre pays en face de l'épreuve la plus lourde. Il s'agit d'en triompher. Une expérience terrible nous *a prouvé que» la haine n'est pas féconde. Mais l'amour, lui, est fécond et créateur, et il ne découle, que des coeurs vaillants. Aussi, ne nous contentons pas de partager notre pain avec nos frères qui reviennent de la guerre,, allons à eux de tout notre cœur. U est temps enfin qu'une grande vague d'amour balaye le flot destructeur de la haine. " Avec une logique claire et terrible,t .les .desseins de Dieu ont triomphé de ceux des hommes. Mais, bien qu'il en soit ainsi, bien que devant la force avec laquelle une telle transformation a eu lieu, chaque .peuple apparaisse comme trop .^ fragile '— celui qui sait voir nef-trouve déjà dans ce mouvement spon-tané^ intacte, mais revêtue d'une forme nouvelle, l'essence antique, forte et réfléchie de ce qui est allemand. Et celui qui vivra, nous en# sommes certains, verra avant qu'il soit longtemps le sol allemand plus riche et plus florissant. " Depuis un millénaire, la nation allemande n'a vécu aucun événement- qui «oit comparable à celui de ces derniers jours. Quiconque le comprend en sent ila force immense. Sa portée est infiniment plus profonde et il jaillit d'autres sources que ne le pensent peut-être ceux à qui incombe le devoir [historique» d'en être les représentants. Qui voudrait s'opposer à Cette volonté d'airain 1 Aujourd'hui, le peuple a pris en main sa destinée. Personne dont les -forces peuvent contribuer au devoir national ne restera en arrière. Le nouveau gouvernement peut compter aussi sur nous dans tous les domaine où notre activité lui semblera utilisable. Nul de nous ne tar-d|elra ài faire son devoir dans le culte bienfaisant de la paix, de tout son cœur et selon ses forces. " Signé : Peter Behrens, Herman Bestel-meyer, Léo Bloch, Walter Bloem, Le-vis Corinth, Ludwig Dettmann, Max Dreyer, Georg Engel, Otto H. En-gel, Herbert Eulenberg, César Fleisch-len, Philipp Franck, Ludwig, Fulda, August Gaul, Adèle Gerhard, Walter . Harlan, Gerhardt Hauptmann, Hans Herrmann, Dora Hitz, Paul Oslar ïïoeker, Ludwig Hoffmann, Gustav Kadolburg, Arthur Kampf, Bernhard Kellermann, Fritz Klimsch, Friedh, E. Koch, Kate Kollwitz, Ernest Korner, Hermann Krutzschmar, Hans Land, Karl Langhammer, Hugo Lederer, Hildegard Lehnert, Arthur Lewin-Funde, Max Liebermann, Ludwig Manzel, Otto Marcus, Hans Mcid, Walter V. Molo, Alexander Moszkowski, Paul Brune, Rudolf Tresber, George Redcke, Gab'rielle Reuter, Fritz Schaper, Max Schlich-ting, Théo Schmuz^Baudisz, Rudolf Scliulte Im Hofe, Georg Schumann, Franz Schv/echten, Léo Walter Stein, Ric'hard Strauss, Eduard Sutcken, Hermann SudeiToann, Heinz Tovote, Louis Tuaillen, Clara Viebig, Hugo Vogcl, Fedor B. Zobeltitz. " La " Gazette de Cologne " adresse ensuite un appel, aux intellectuels qui n'auraient pas eu le temps d'envoyer leur adhésion au manifeste, et les prie de se faire connaître à bref délai. " .On remarquera, écrit le "Temps", que cet app£l n'est signé que par des littérateurs, des peintres et sculpteurs et quelques musiciens II n'y figure aucun professeur, aucun nom de ceux qui avaient adhéré au tropi fameux manifeste des quatre-vingt-treize. •' Ceux d'aujourd'hui semblent promettre plus de raison et d'humanité. On les attendra aux actes. Quant aux autres, aux "gardes du corps intellectuels des Hohenzollern ", ils n'ont pas fait amende honorable. Ils gardent toute leur responsabilité dans le déchaînement de l'odieuse guerre. " AVIS \UX ABONNES —o— Nous prions instamment nos abonnés qui auraient changé de domicile. de bifP vouloir nous "< raaiuniqaer leur ancienne adresse ainsi que la nouvelle. NOS ECHOS Le testament d'un aviateur gantois A de nombreuses reprises nous avons admiré les prouesses des aviateurs survolant Gand au milieu des bombes meurtrières. Quel sangfroid commandait leurs vols périlleux! Voici un document aussi ferme que touchant, témoignant de . l'énergie et de la force morales de ces héros qui entrevoient journellement la mort et sont résignés à tout pour assurer le triomphe de nos armes : "Ceci est mon testament: Je désire d'une manière absolue être enterré civilement, sans aucune cérémonie religieuse. " Si je meurs des suites d'im accident d'aéroplane, je demande que personne ne fasse de reproches à quiconque m'a aidé à entrer dans l'aviation. Seul Je.suis responsable, ayant suivi mes aspirations et estimant que je pouvais rendre des services plus importants dans cette arme que dans l'infanterie. " Je désire vivement que mon carnet de campagne^ avec toutes les. photographies qu'il contient soit remis à mon père après l'évacuation de la ville de Gand par les troupes ennemies. " Je tiens à . remercier mon père pour le dévouement dont il a fait preuve toute sa vie, l'abnégation admirable avec laquelle il a fait abstraction de son bonheur personnel et do son intérêt pour moi et aussi pour le bel exemple de probité et d'honpeur qu'il m'a offert et que j'ai tâché d'imiter. Je regrette que les événements ne m'aient pas permis de lui prouver combien je lui en étais reconnaissant. " Qu'il ne pleure pas et qu'il se réconforte dans l'idée que j'ai donné ma vie à la Patrie, comme tant d'autres jeunes gens dé mon âge. Nous aurons bâti le bonheur de notre pays sans avoir la joie d'y assister. C'est le seul regret que j'aurai. " Je demande pardon à ceux que je puis avoir offensés ou peinés un jour ; je n'ai jamais haï personne et j'espère n'avoir inspiré de haine à aucun de mes semblables."Je pars la conscience nette, fidèle à mon devoir, à mes opinions philosophiques, a mon pays et à mon Roi. " Fait au front belge le 10 juillet 1917." Cette page éloquente prouve que si parmi ceux qui sont tombés au champ d'honneur il en est qui avaient pour seule religion la droiture de leur conscience, leur mémoire aussi mérite l'admiration. —o— Le service de la poste Le service de la correspondance continue à fonctionner d'une façon précaire. La faute en incombe avant tout aux Allemands, dont le dernier bienfait a été la destruction des voies ferrées. On cherche à suppléer à l'insuffisance du chemin de fer par un service d'automobiles, mais cela présente de grosses difficultés. Car la poste n'a pas suffisamment de voitures. L'armée en a en abondance depuis l'annistice. Mais il faut des instructions spéciales pour qu'elle puisse les prêter à, la poste. Ces instructions doivent venir du Havre. L'administration les attend. Le public aussi. La pénurie des timbres poste est également pour une part dans les difficultés à vaincre. Il paraît que l'administration du Havre n'avait pas prévu une délivrance aussi prompte de la Patrie. Aussi n'avait-elle pas fait imprimer d'e. timbres en vue de cette éventualité... Le public commence à se demander à quoi nos dirigeants ont bien pensé aux bords de la Manche. Cette mer verdâtre a une teinte si attrayante et la France est un pays si séduisant! Faut© d'e timbre®, l'administration, rentrée en Belgique, s'est efforcée de ne pas encourager le public à reprendre cette manie de la correspondance, que les Boches lui avaient fait perdre. C'est pourquoi, depuis la libération, on a obligé ceux qui veulent correspondre avec leurs parents, amas et clients, à porter leurs lettres aux guichets. Le public n'ayant pas voulu renoncer à écrire, on va se décider à lui rendre l'usage des bornes-poste. Quelques-unes de celles-ci étant hors de service, on ne pourra en ouvrir que quatre-vingts. Les clefs emportées par les Allemands — ils n'avaient décidément rien laissé — viennent de rentrer sans indication d'expéditeur. On compte que les bornes-poste fonctionneront dès lundi. Il n'y a pas de cartes postales à cinq centimes. Une certaine quantité do cartes doubles à réponse payée sont disponibles. On pourrait bien séparer les deux parties, mais les instructions s'opposent à ce que l'administration le fasse. Seul le destinataire a ce droit... Quand un fonctionnaire suit servilement ses instructions, il ne s'expose à aucune observation. Dans le cas contraire, qui sait ce qui peut arriver:.. —o— Le rapatriement des prisonniers Le rapatriement des prisonniers de guerre belges et alliés s organise en ce moment. Celui des internés en Hollande est décidé; on commencera par ceux qui sont restés au camp de Harderwijk (8,000 environ). D'après les renseignements officiels qui sont fournis par les autorités militaires belges, les dispositions suivantes viennent d'être prises en ce qui concerne les prisonniers de guerre belges et alliés ainsi que pour les internés de Hollande arrivés en Belgique : Les prisonniers et les internés doivent se présenter, à Bruxelles, à la caserne du 1er régiment des guides ; à Lierre, à l'école adoptée, avenue du Chemin de Fer, ou à Louvain, à l'école communale, 5 et 6, rue des Chevaliers, d'où ils seront dirigés, savoir: Les Belges sur le camp de concentration à Furnes, C. I. A. M. (Centre instruction Le gala patriotique AU GRAND THEATRE La fête patriotique, organisée au Grand-Théâtre, sous les auspices de l'administration communale, a obtenu un brillant et légitime succès. La saille, où l'on était heureux de se retrouver après quatre années d'une si dure et si odieuse occupation, était décorée avec goût de guirlandes de feuillage fleuries et de trophées de drapeaux belges entremêlés de drapeaux des nations alliées. Une foule nombreuse s'y pressait, où les uniformes militaires jetaient leur note glorieuse. Au premier rang se remarquaient les généraux Lambert, remplaçant le général Bérnheim, commandant la première division, et De Blauwe,-gouverneur militaire, plusieurs colonels et d'autres officiers supérieurs, ainsi que les principales autorités civiles. Le public fit une chaleurteuse ovation à MM. le bourgmestre Braun et l'éche-vin De Bruyne, au moment de leur entrée dans la loge du collègfe, et il réserva ensuite le même accueil à M. l'échevin De Wejert) et à M. le ministre Anseele. Puis, la soirée commença par un morceau symphonique dû à Mme Irène Fue-rison, remarquable nature do compositeur sur laquelle nous aurons l'occasion de revenir, et qui s'est révélée pendant la guerre de manière à s'imposer à l'attention du monde musical. Son " Omme-ganck ", baptisé cette fois de " Cortège de Joyeuse Entrée est une œuvre originale, colorée • il fut très apprécié. Vinrent ensuite les divers chants patriotiques : " Brabançonne " Marseillaise , " God save the king ", " Marche italienne ", " Hymne américain ". Superbement exécutés par les artistes, les chœurs et l'orchestre, en des combinaisons musicales diverses, réglées de façon adroite par M. Roels, ils ont produit un j effet émouvant sur le public, qui s'était levé tout entier pour les écouter. Bien des yeux se sont mouillés aux accents des hymnes immortels des nations alliées qui ont fait triompher le droit, et de longues et reconnaissantes acclamations ont salué chacun d'eux. Après la "Brabançonne", en particulier, la salle ovationna longuement en la personne des officiera présents ; de même elle acclama les officiera français après ; la "Marseillaise"' qui suscita un enthousiasme indescriptible, et d'interminables cris de " Vive la France ! " Une nouvelle Brabançonne, celle " de Gand", publiée hier dans eea colonnes, et chant/oe avec énergie par M. Haemelinck, et l'entraînante marche de la cantate de Gevaert, "Jacob van Artevelde", qui est comme notre hymne gantois, clôturèrent ce prélude patriotique. La partie dramatique ne fut pas rpoins réussie. Elle s'ouvrit par les premières scènes du deuxième acte de la "Muette de Portici",. le grand opéra d'Auber, piesque centenaire, qui déchaîna l'insurrection d'où sortit notre indépendance. C'est, en effet, au sortir d'une représentation de la "Muette", au théâtre de la Monnaie, que les Bruxellois de 1830, après avoir frénétiquement souligné leu allusions politiques de la pièce, se livrèrent dans les rues à des manifestations violentes et donnèrent ainsi le signal d)e la Révolution. On écouta hier avec plaisir le chœur des pêcheurs du port de Porticd, la célèbre barcarolle: "Amis, la matinée est belle", et le fameux duo: "Amour sacré de la patrie", qui fut enlevé avec chaleur et conviction par MM. Deshayes et Haemelinck, et valut à ces artistes un double rappel. .Le deuxième acte de "la Fille du Régiment " ne pouvait manquer d'avoir un vif succès de circonstance. Le " Salut à la France ", chanté par Mlle De Vos. fut bissé, provoquant une nouvelle manifestation de sympathie pour notre grande alliée, foyer de notre civilisation. Tout 1 acte de Donizetti fut, d'ailleurs, joué de façon très méritoire, et il n'est que juste d'associer au succès de la protagoniste ses partenaires : MM. Haesaert, De Bouvire et Van Welden; Mmes G. Bouuaert et C. Buys. Enfin, la solennité fut close par le tableau de l'entrée triomphale de Radamès à Thèbes, extrait d' " Aïda ". Mlles De Vis et Belpaire ; MM. Deshayes, Vyrîèke, Haemelinck et Reynvoet, les chœurs, le ballet, la figuration, et le double orchestre, sans oublier les trompettes thé-baines, constituèrent un ensemble d'une belle et éclatante sonorité, d'une discipline parfaite, faisant honneur à l'excellent chef d'orchestre, M. Oscar Roels, et à 1 habile metteur en scène, M. L. De Neef. Ainsi se termina en apothéose cette admirable soirée, où tous les cœurs vibrèrent à l'unisson et brûlèrent d'une même flamme d'ardent et réconfortait patriotisme.P. B. anciens militaires) ; les Français (y compris les civils) sur Ingelmunster ou Meer-beke (Ninove) ; les Anglais sur Calais5 où ils s'adresseront à la R. T. O., qui les enverra à l'A. P. M. (Assistant Provost Marshal) ; les Portugais _ sur la base anglaise à Calais ; les Américains sur Saleus (Somme); les Italiens, sur Ambérieus (Ain) et les Russes sur la base russe è Laval (Mayenne). Les succursales et correspondants de l'Agence belge de renseignements poui les_ prisonniers de guerre et les internés, qui seraient saisis de demandes de renseignements de la part des prisonniers ou internés en question, auront soin de désigner une des villes indiquées ci-dessus, la plus rapprochée du lieu où la demande esi faite ou la plus facile à atteindre. Il est à présumer que d'autres lieus de concentration plus rapprochés de notw frontière de l'est seront encore désignés sous peu. Le comité national a décidé que les prisonniers de guerre et les internés libérés, de passage en territoire belge, y recevront, par les soins des comités »'o-eaux, des repas gratuits et seront d* façon générale traités comme les évacué» qui ont traversé récemment le pays. Les rapatriés qui font partie des classa appelées jouiront, en vertu d'une décision prise par le département de la guerre, d'un congé de plusieurs mois, pour réparer leurs forces. J —o— Chevaux pour l'agriculture Le gouvernement anglais a offert au gouvernement belge, pour servir à notre agriculture, 50,000 chevaux à provenir de la démobilisation de l'armée. La section agricole du comité national a accueilli l'offre avec reconnaissance, mais propose toutefois de prendre des mesures pour empêcher que les chevaux importés ne puissent servir à la repro duction, de telle sorte que la pureté de la race belge soit maintenue. Pour les classes moyennes Une requête a été adressée à Sa Majesté le Roi et à la Chambre des repré sentants, demandant : 1° à ce que les classes moyennes soient représentées dans toutes les commissions et tous Oes conseils, qui s'occuperont de la future organisation du pays et où se traiteraient des questions les intéressant directement ou indirectement; 2° à ce oue dans le futur cabinet un sous-secrétariat des classes moyennes soit créé. Toutes les associations et fédérations d'avant la guerre et celles créées depuis, sont instamment invitées à envoyer au secrétariat provisoire'des classes moj'ennes, siégeant en permanence au 'Burgershuis", rue de Bruges, 9, à Gand (1), les adresses des membres de leurs comités et de leur siège social, afin de pouvoir leur faire parvenir tous les documents nécessaires à l'établissement des revendications des classes moyennes. .(1) D'ici quelques jours, un s/ecréta. riat sera établi dans un local libéral. Les artisans et commerçants isolés peu-| vent s'adresser par écrit au secrétariat, i ainsi que tous ceux qui sont disposés à aider le mouvement des classes moyennes. Dans toutes les grandes villes de Belgique s'ouvriront incessamment d'autres secrétariats.Pour la province d'Anvers, on peut - s'adresser au boulevard Léopold, 126. Le retour de M. C. Huy«mans Nous avons rencontré, rentrant de Londres, d'où les marins anglais l'avaient enfin autorisé à partir, le député socialiste Camille Huysmans, écrit un confrère bruxellois. i II est superflu de dire que le secrétaire de l'Internationale est enchanté de lui... Tout ce qu'il a fait était parfait. Il n'y & rien à lui reprocher. C'est évidemment affaire entre lui et son parti, mais nous nous étonnerions fort si tel était l'avis des Bruxellois, qui l'ont élu, conclut le S o i r. —o— La Bourse de Bruxelles La réouverture de la Bourse officielle de Bruxelles aura lieu lundi 2 décembre, à 11 h. 1/2. Le cabinet dsa chcmm*; dé fer M. Renkin a constitué son cabinet de la façon suivante : Chef de bureau : M. l'ingénieur en chef Colson, du service d'électricité ; Secrétaires : MM. Van Parys, affaires générales ; Emant, postes, télégraphes et téléphones; Dejardin, marine; IHiguÎDl-le, chemins de fer. A l'Université libre de Bruxelles M. Georges Dwelshauwers a donné sa démission de professeur à la Faculté de philosophie et lettres. »—o—i Le port d'Anvers renaît Le premier vapeur belge est entré lundi dernier dans le port : 1' " Adour de la ligne Deppe, venant du Havre et chargé de charbon pour la ville de Bruxelles. Un second navire de la même ligne, 1» " Général Léman est attendu porteur de vivres pour l'armée; c'est un navire allemand saisi et débaptisé. Les bateaux de 9,000 tonnes maximam peuvent venir à quai ; les autres pourraient entrer, mais devraient rester en .rade à cause de l'ensablement; l'arrivée du " Samland de la Red Star Line, est attendue. On a traité un lot de 500 balles de café à 2 francs le kilog., rendu à Anvers, par le premier vapeur partant du Brésil, sous réserve de l'autorisation d'importer à recevoir du ministère compétent. Une ép£e d'hon-ieu p •• !e Roi Le sculpteur belge Matton a modelé l'épée d'honneurj en or. platine et p'er-. res précieuses qui sera offerte au Roi j ar ; souscription nationale. La lame p< rte l'inscription : " Le Peuple belge à 6on Roi. — De Belgen aan hunnen Koniag. " | Un voile d'or sera offert à la Reine.

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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