La Flandre libérale

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s.n. 1914, 08 Août. La Flandre libérale. Accès à 23 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/8g8ff3nn4s/
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40' innée — Samedi 8 Août 1914 QUOTIDIEN. -10 CENT. ■ Afin o i«A< Iflllil LA FLANDRE LIBÉRALE ABONNEMENTS 1 mois. I mois. i mois* S as. BELGIQUE : Fr„ 2.00 4.00 8.00 16.00 UNION POSTALE ? Fr. 3.75 9.00 18.00 86.0© •n l'abonni an fcurean du Journal et dam tous Im bureaux ta posta RÉDACTION, ADMINISTRATION ET IMPRIMERIE SAND, I, RUE DU NOUVEAU BOIS, I, GANB ABONNEMENTS ET ANNONCES : ]| « RÉDACTION « Téléphone 32 I! Téléphone 13 ANNONCES Pour ïa ville et les Flandres, s'adresser an imreaa m loarnaL _ Pour le reste du pays et l'étranger, s'adresser i J l'Dffir» «in PnhtirifA ron Neuve. 36. à Bruxelles. UNE BRILLANTE VICTOIRE L'Allemagne demande au Ministre de la guerre un armistice de 24 heures pour enlever ses morts et blessés lesauels sont au nombre de 25.000 L'ATTAQUE DES FORTS L'attaque des forts par les Allemand» a été vraiment acharnée. Les Allemands se sont avancés en masses profondes. Après avoir été bombardées, elles ont grimpé sur le glacis. Comme elles ne pouvaient -"lus être atteintes par les grandes pièces d'artillerie, on se servit des petites. Les forts étant en relations téléphoniques avec l'artillerie de campagne, le commandant du combat donna à cette artillerie toutes les indications pour leur tir et des obus venaient faucher les soldats qui montaient sur les glacis. Les troupes belges ont peu souffert du feu de l'adversaire, et il n'y a pas une seule panique à enregistrer (parmi les troupes belges. Celles-ci sont un peu fatiguées, ayant lutté jour et nuit ■ il en est de même du reste des troupes ennemiesLes chefs de notre armée sont vraiment émerveillés de la valeur de nos troupes. Le plan de l'état-major s'accomplit bel qu il^ a été conçu, et il est certain que la résistance des forts de Liège pourra ourer jusqu'au moment voulu. Telles sont les informations rassurante» communiquées officiellement. Résumé officiel de Sa journée de jeudi Le grand état-major général de l'ar-méïl al remis à la presse, hier jeudi à 6 h. 46 du soir, le communiqué officiel suivant : " Les troupes allemandes qui ont envahi notre territoire ont été arrêtées depuis deux jours par l'héroïque défense des défenseurs de la position fortifiée die Liège. "• Cette plaioe, qui était' garnie jusqu'à présent d'une forte garnison chargée, de la couverture dei la mobilisation, sera à partir de demain, vendredi, livrée à ses propres forces. Liège est une place d'arrêt, composée de forts, dont la constitution permet la défense isolée sans l'ap puir d'une garnison centrale. ' La garnison renfoj-cée, qui a soutenu ces jours derniers des escarmouches nombreuses, viendra donc rejoindre le gros de notre armée qui s'apprête, de concert avec les Français et les Anglais, à repousser l'envahisseur. " LA SITUATION JEUDI SOIR La situation est normale à Liège, au point de vue militaire; le plan de l'état-major se déroule méthodiquement. Après avoir accroché à Liège, pendant trois jours, trois corps d'armée allemands — des 7e, 9e et 10e — la division belge, sur l'ordre de son chef, s'est repliée — ce qu'elle a fait en très bon ordre. La division belge a gardé une capacité suffisante pour se remettre à combattre lorsqu'elle aura pris un peu de repos. Les soldats belges sont un peu fatigués, tuais nullement démoralisés, au contraire. Les forts tiennent toujours. Aucun n'est entamé. Quant à la conduite des Allemands à l'égard de la ville de Liège qui est ouverte, elle ne le cède en rien à leur attitude à Visé. Les ennemis ne cessent d'envoyer des parlementaires au gouverneur de la place de Liège. Les pertes des ennemis continuent à être énormes. Des journaux de la capitale annoncent que les Allemands bombardent la ville. One partie des troupes allemandes occuperait même le quartier de Coronmeuse. Jusqu'à présent nous n'avons point ^reçu de confirmation officielle de ces dernières nouvelles. Les partis allemandes 8,000 morts; 1,400 blessés; 27 canons; Le " Patriote " dit que les Allemands °nt laissé sur le champ de bataille huit mille des leurs, frappés à mort par les balles belges. Nos soldats leur ont fait de nombreux prisonniers et leur ont pris vingt.sept canons. Nos ennemis ont beau= coup de blessés : quatorze cents environ, L'attentat contre le général Léman Le récit officiel d'an témoin oculaire Voici oe qu'un témoin oculaire de l'agression contre le général Léman a raconté, jeudi après-midi, dans les bureaux du ministre de la guerre : " Cet attentat a été possible grâce au nombre extraordinaire d'Allemands suspects qui se dissimulent à Liège. " Voici les faits. Cette nuit, alors que l'état-major sortait de ses locaux, une escouade de soldats allemands, vêtus d'un uniforme kaki, vint à sa rencontre. " Elle était entourée par des individus qui criaient : " Vivent les Anglais " et tentaient ainsi de faire passer ces hommes en uniforme comme des soldats venus à notre secours. " Lorsque ce groupe fut assez près des officiers de l'état-major, ceux-ci reconnurent avec stupeur l'uniforme nouveau de la mobilisation allemande. " Les officiers belges dégainèrent, mirent de revolver au poing, tandis que les Allemands se mirent à tirer des coups de feu. Us atteignirent ainsi un commandant, mais le général Léman ne fut pas atteint. " Une mêlée générale s'en suivit et tous les militaires allemands furent tués. " On a la conviction que ces soldats allemands étaient à Liège depuis un certain temps pour fomenter leur coup audacieux." Toute la scène de la manifestation anglophile aurait été machinée d'accord aveo des comparses en civil. " Un confrère écrit que l'attentat, si heureusement manqué contre le général Léman n'est pas (semble-t-il bien) le fait d'assassins ayant pénétré en ville, mais BIEN D'ALLEMANDS QUI HABITAIENT LIEGE ET Y CACHAIENT DES UNIFORMES, REVETUS AU MO MENT DE L'ATTENTAT. Ces uniformes, de couleur neutre, furent pris pour ceux d'officiers anglais, d'où quelques ovations... Le coup devait être soigneusement préparé, car les Allemands allèrent tout droit, sans hésitation aucune, vers la rue Saint-Foi, et ils avaient choisi le moment (2 heures du matin), où l'état-major changeait précisément de quartier, ce qu'ils ne pouvaient avoir appris que grâce à leurs innombrables espions. L'état-major belge se trouvait devant l'hôtel, prêt à monter en auto. La scène, contrairement à ce qui fut dit d'abord, eut lieu dans la rue, et aucun Allemand ne pénétra à l'intérieur de l'hôtel. Les assassins se mêlaient presque au ^groupe belge quand un de nos officiers s avisa : " Mais ce ne sont pas des nôtres ! LE 10° CORPS ALLEMAND AVAIT ETE RAPPELE DES VOSGES Le 10° corps allemand, qui a entamé l'action pendant la nuit de jeudi, avait d'abord été dirigé sur les Vosges. C est en présence de l'admirable résistance de l'armée belge, qu'il avait reçu_ l'ordre de rebrousser chemin. Il est arrivé juste à temps pour assister à la défaite du 7° corps. Disons, pour finir, que le 7e corps appartient à l'élite de l'armée allemande. LE PROCEDE ALLEMAND D'ATTAQUE DES FORTS Il y a quelques années un brillant écrivain militaire allemand, le général _ von Sauer a développé une théorie audacieuse pour la prise rapide des forts. L'attaque brusquée à la von Sauer, c'est l'attaque continue, sans désemparer, de jour et de nuit par une troupe nombreuse et continuellement renouvelée qui épuise en peu de jours la garnison surmenée. Cette méthode entraîne le sacrifice d'innombrables vies humaines, mais d'après le théoricien allemand cette considération a peu d'importance en présence du gain die temps sur l'attaque régulière.Disons tout de suite que les Japonais ont ainsi sacrifié en pure perte une division de leur armée en s'attaquant à l'un des forts de Port-Arthur dans la guerre de Mandchourie et qu'ils ont par la suite renoncé à la méthode. UN ZEPPELIN DETRUIT Il se confirme qu'un Zeppelin, qui se disposait à survoler la position de Liège, a été atteint par le feu des obusiers d'un des forts situé près de Battice, et s'est abattu à proximité de la frontière. UN PARLEMENTAIRE ALLEMAND A LIEGE Le récit de l'arrivée et du séjour du parlementaire que les Allemands eurent l'inconscience d'adresser mercredi au général Léman, ne manque pas de pittoresque.Qu'on en juge : Le capitaine Brinckmann, ancien attaché militaire allemand à Bruxelles, est venu, mercredi matin à Fléron en auto, portant la flamme blanche. Il est arrivé vers 10 heures à l'état-major. Il avait les yeux bandés. A son arrivée devant les officiers de l'état-major belge il se félicita de l'accueil que lui avait fait la population. " Sur tout le parcours que j'ai fait, dit-il, de Fléron à Liège, j'ai été acclar mé. Ce fut une véritable marche triomphale. " Comme on avait d'air d'ajouter peu de foi à ses dires, il déclara : " Demandez l'avis du sergent qui m'accompagnait. " On fait comparaître le sergent et on l'interroge. — Est-il vrai que l'on a acclamé le parlementaire sur son passage .1 — C'est-à-dire, répond le sergent, que l'on a tout le temps crié : " Hourrah ! Bravo ! " parce que les gens croyaient que j'avais fait un prisonnier. Après avoir encore échangé quelques mots, qui n'ont abouti à aucune conclusion, le parlementaire fut conduit, les yeux toujours bandés, au Palais provincial, où il eut un entretien avec M. Del-vaux de Feneffe, gouverneur de la province de Liège. Plus de 200 gendarmes à cheval et une cinquantaine de gendarmes à pied, dont la plupart se trouvaient dans la première cour du Palais, veillaient sur le parlementaire. On lui banda les yeux, et, en troisième vitesse, l'auto à la flamme blanche démarra, traversa rapidement la place Saint-Lambert, au milieu d'une foule nombreuse et suivie_ de son escorte de gendarmes, disparut bientôt. Les illusions du parlementaire allemand s'étaient envolées. L'OFFICIER ALLEMAND ŒT LE LANCIER Rue Saint-Laurent, à Liège, beaucoup de monde stationna toute la Journée de mercredi, aux portes de l'hôpital militaire. On avait vu arriver là plusieurs fourgons d'ambulance. Un de ceux-ci avait transporté plusieurs blessés allemands ramassés sur les routes. Parmi eux, il y avait un officier. Avant d'êtrel transporté à l'hôpiitaS, cet officier, qui parlait un peu de français et qui avait reconnu parmi les Belges qui l'avaient amené, quelques-uns des soldats qui avaient pris part à l'attaque où il avait été atteint, demanda : " Où est le Belge qui m'a frappe 7 Un lancier dit: " C'est moi". Alors l'Allemand tira de sa poche une pièce de vingt marks et la tendit au soldat en disant : j " C'est un bon tireur, il m'a d abord abattu, puis il a tué mon cheval ! " HEROÏQUES JEUNES GENS Au cours de l'attaque du fort d'Eve-gnée, un détachement d'une cinquantaine de lignards allemands ont pénétré dans une tranchée où dix soldats fouillaient le sol de leurs pelles. Us ont tiré sur nos pioupious, des soldats du lie, et en ont blessé quatre. Mais nos soldats, s'etant ressaisis, ont lâché leurs outils, pris leurs armes, et, baïonnette au canon, ils ont refoulé l'ennemi, cinq fois supérieur en nombre. Les blessés, comme les valides, •ont pris part à cette action héroïque. MORT DU COMMANDANT CAMILLE DE MENTEN DE HORNE La journée de mercredi a été marquée par un triste événement. Le commandant Camille de Menten de Horne, à la tête de son escadron de lan ciers, faisait une reconnaissance entre Plainevaux et Esneux. Il se trouva tout à coup en présence de la cavalerie allemande comptant 500 uhl :„ns avec des mitrailleuses.Les lanciers, leur commandant en tête, firent face à l'ennemi. Une véritable pluie de balles s'abattit sur eux. Le commandant tomba mortellement blessé. Une trentaine des nôtres furent frappés à ses côtés. Le reste de l'escadron décimé se replia dans la direction de Boncelles, pour chercher du renfort. ILes uhlans ne les suivirent pas et se retirèrent sur Esneux. La mort au champ d'honneur du capi- -.j .. taine de Menten a causé une vive et profonde émotion à Liège. LES CHIENS AMBULANCIERS A peine les hostilités sont-elles commencées, que déjà on se rend compte des énormes services que les chiens " sanitaires " peuvent rendre sur le champ de bataille.Sous les forts de Liège, si de nombreuses vies humaines ont pu être épargnées, c'est à la coopération des chiens qu'on le doit. Les balles, la mitraille, n'épargnent pas plus un ambulancier qu'un soldat combattant, et le péril est grand lorsqu'il faut aller rechercher les blessés sur le terrain de l'action. Grâce aux chiens qui, de par leur petite taille, sont du reste moins exposés que les hommes au feu des ennemis, les blessés sont rapidement découverts et les aboiements les signalent aux brancardiers, qui n'ont plus qu'à aller les chercher. LE RETOUR, DES BLESSES Des milliers de personnes, massées sur la place Rogier, h Bruxelles^ attendaient, jeudi après-midi, le retour des blessés. Un train, venant de Liège, en ramenait une centaine faisant partie des carabiniers-cyclistes, des chasseurs à pied, des 9e, lie, 12e et 14e de ligne, et de la 29e brigade. Lorsque nos vaillants soldats, soutenus par des docteurs ou des aides, parurent, noirs de poudre et de poussière, devant la gare, lorsqu'on les vit défiler dans des autos portant le drapeau de la Croix-Rouge, une émotion profonde étreignit tous les cœurs, et des larmes apparurent dans tous les yeux. La foule s'écarta et une ovation discrète fut adressée à ces braves à leur passage en auto : les uns, affalés, horriblement^ pâles, semblaient insensibles à tout, prêts à s'évanouir; mais d'autres, maigre la blessure qui les faisait tirer la jambe ou porter le bras en écharpe, souriaient à la foule et agitaient leurs képis couverts de boue. Une quinzaine d'entre eux, ainsi qu'une femme, furent placés sur des civières, ^1Sp^SP^és, \ l'hôpital Saint-Jean! Palace Hôtel et à l'école communale de la rue Lmne, à Saint-Josse-ten-Noode. "Etoile belge" s'est feroi aV6C é Colson> dc Char- da~ti?n ^ent kien là-bas? lui deman- ■ Depuis avant-hier, dans la nuit, nous nous sommes battue comme des- chiens contre ces Allemands. Et vous avez pu les repousser? Le 1er chasseurs, fortement attaqué Par des forces imposantes, repoussait ennemi quand tout un régiment d'e cavaliers a fonce sur nous. Les chevaux ont passé sur nous. Voilà pourquoi tous nous souffrons dans le dos. — Et vous croyez que l'on tiendra bon? — Monsieur, il faut avoir assisté à tout | cela pour se faire une idée du courage des Belges. Nous étions sous les forts; les projectiles passaient au-dessus d)e nous ; les Prussiens tiraient siur nous sans discontinuer ; pas un petit chasseur n'a reculé 1 — Vous n'avez donc pas été soigné à Liege ? — Si, si. Nous avions été transportés à 1 Ecole normale, transformée en hôpital. Mais, ce matin, nous avons dû évacuer ces locaux pour faire place aux autres camarades blessés. — Y en a-t-il beaucoup? — Si nous tenons compte des ravages faits dans les rangs de l'ennemi, je crois pouvoir dire que nous avons beaucoup moins souffert. Mais, diteis-le bien, Monsieur, les Belges ise sont comportés bravement et ceux qui, comme moi, sont mis hors de combat, regrettent de ne plus être au feu. Et le brave petit chasseur fond en, larmes...Un détail: comment reconnaît-on les blessés et les morts ? Tous les soldats portent surpendue au cou une petite plaque en aluminium, c'est la plaque d'identité sur laquelle sont estampées les indications suivantes : le nom du sold'at, le titre et la lettre du régiment, le lieu et la dlate de naissance. Dans La soirée les convois de blessés ont continué à arriver à la gare du Nord ; tous les blessés ont été transportés à l'hôpital Saint-Jean ou dans les ambulances des environs. Une foule énorme stationnait aux abords de la gare et regardait passer les fourgons d'ambulance dans le plus profond recueillement. Vers 10 heures l'affluence devint telle que l'on dut interrompre le service des tramways. LA PLUPART DES BLESSES SONT PEU GRIEVEMENT BLESSES. Au passage, les gardes civiques présentent les armes ; les hommes se découvrent. Depuis cinq jours, dît un soldat du 9e de ligne, nous avons à peine dormi 18 heures. Mercredi nous sommes partis de grand matin ; nous avons combattu avec le plus vif entrain ; le soir, à 11 heu-rejs, nous avons eu un peu de repos, mais des 2 heures, l'alerte sonnait et nous voilà en route... La journée de jeudi fut chaude au delà, de toute expression; que faire; las, éreintés comme nous étions; nous avons fait tout ce que nous avons pu..., et de soldat s'arrête, la gorge serrée...Au surplus, quel besoin a-t-on de cela déclarations pour se convaincre de la fatigue de ces braves, alors qu'à peina descendus de wagon, ils se jettent sur les matelas où ils restent prostrés, sans mouvement.Leur visage, leurs mains sont noirs die poussières et de poudre ; leurs vêtements sont tachés de boue, de la glorieuse boue du combat. Parfois, autour d'une tête, autour d'une main, autour d'une jambe., on voit enroulée une bande blanche tachée de sang... Un sergent, à la moustache grisom-nate, _ porte au front une balafre ; il joue, indifférent, semble-t-il, à tout, avec une balle prussienne non utilisée. Et voilà que contrastant avec le triste défilé des blessés, vient à passer un groupe de volontaires allant s'embarquer, la chanson joyeuse aux lèvres, pour les garnisons qui leur sont assignées... On se précipite et brusquement le gai refrain se tait... Tous, d'un mouvement spontané, s'arrêtent et présentent les armes... Mais au dehors, la foule s'est massée, énorme, sur la place Rogier. Et chaque fois qu'une auto démarre, les chapeaux, les mouchoirs s'agitent, les vivats, crépitent.Retrouvant dans cette intime communion patriotique do tout un peuple pour la sauvegarde d'e son indépendance, un sursaut, un renouveau d'énergie, nos hé; roïques soldats se redressent et ceux qui le peuvent tout au moins — agitent, eux aussi, leur shako ou leur bonnet de police.PRISONNIERS DE GUERRE. Onze heure du soir, à la gare du Nord, jeudi. Otn annonce un tram de Liège amenant un officier allemand prisonnier. Un frémissement court dans la foule qui encombre les quais de la quatrième voie, cette foule où beaucoup de gein® angoissés attendent des nouvelles d'un fils, d'un frère, d'un époux... Le train stoppe. On se précipite aux portières. Long, mince, les traits comme hébétés de fatigue, un officier dies dragons du Mecklembourg descend d'un compartiment avec un caporal et un soldat de ligne belges ; l'un d'eux porte le revolver du prisonnier. Un lieutenant de l'artillerie de la garde civique le reçoit. Très pâle, impassible eu apparence, l'Allemand, au milieu dee gardes, s'avance sous le hall vitré de la gare, gagne le terre-plein des Pas-Perdus. Une ambulancière, en blanc tablier d'hôpital, aveo le brassard! orné de la croix rouge', s'est placée devant le prisonnier et les curieux, lentement, s'écartent. — C'est un vaincu, respectez-le! crient des officiers de la garde. Le prisonnier est conduit jusqu'à une salle voisine de la salle d'attente des troisièmes, où il est mis en sûreté. L'Allemand raconte que, poursuivi avec plusieurs de ses soldate, à Waremme, où il s'était aventuré, il s'est réfugié dans une grange où on lui a mis la main dessus. Le bourgmestre Frick délibère avec un sous-chef de gare sur les moyens d'e soustraire le prisonnier à l'indiscrète curiosité de la foule. On décide de le garder dans la salle où il se trouve, jusqu'à ce qu'uni autre incident — ils ne manquelnt pas ! — détourne l'attention du public. Là-dessus, tout un convoi de prisonniers s'amène, sous-officiers et soldats. Parmi eux, un véritable :ant, l'air assez déconfit. D'ailleurs, ton ont une attitude d'une discipline parfaite ; ils rectifient automatiquement la position quand entre le général Wouters, qui leur rend leur salut militaire Un major leur annonce, en allemand, qu'un t-rain les conduira, à minuit 10, à Bruges, où ils seront incarcérés. — Vous recevrez, dans le train, de l'eau et, à Bruges, de la nourriture. Avez-vous bien compris? — Ja wohl. _ Et ils attendent, résignés... UNE VIVE ALERTE A HASSELT LA GENDARMERIE FAIT FEU SUR LES CAVALIERS ALLEMANDS. Jeudi, 6 août, 9 heures du matin. — La journée de mercredi a été affolant© pour les Hasseltois, les nouvelles les plue contradictoires et les plus graves circulant à tout moment. On annonçait à 5 heures du soir que 300 uhlans étaient à Tongres et une vingtaine à Riempst en route vers Hasselt. Puis la nouvelle ayant été reconnue fausse, le calme revint et on licencia la garde civique, sous les armes depuis quatre jours, jusqu'au lendemain. Ce matin, une rumeur s'élevait tout à coup vers 7 heures 30 sur la chaussée de Maestricht où nous habitons et qui conduit à Diepenbeek, Bilsen, Riempst, ete Les Allemands sont là ! Les Allemands sont /là ! ET C'ETAIT VRAI ! Quelques minutes après, à 7 heures 40 exactement, nous voyons passer sous nos fenêtres, sur deux rangs, 17 uhlans à cheval. Us étaient revêtus de longs manteaux gris, leurs colbacks également recouverts d'une gaine grise portant le n. 1 Ils s'avançaient paisiblement au pas de leurs chevaux, leurs carabines aux fourreaux derrière la selle, la lance en main avec sa petite flamme blanc et noir. Us saluaient les gens qu'ils voyaient sur les seuils ! Tout à coup, une minute ne s'était pas passée, que nous entendions une vive fusillade suivie d'une galopade effrénée et une dizaine de cavaliers repassaient ventre à terre devant nous avec plusieurs chevaux sans cavaliers. Voici ce qui s'était passé : A 300 mètres de ma maison qui fait le coin du boulevard, c'est-à-dire du coin de la rue de Maestricht et de la rue des Capucines, près du Marché aux pommes de terre, les Allemands avaient rencontré une de-mi-douzaine de gendarmes belges commandés par le lieutenant Martin, de la brigade de Tongres, qui s'est repliée hier sur Hasselt. Le lieutenant Martin n'avait pas hésité à commander aux ennemis de déposer les armes. Les Allemands n'ayant pas obtempéré, le lieutenant Martin avait crié : Feu ! et la fusillade avait éclaté. Deux soldats "allemands et deux ch©; vaux sont restés morts sur place, ainsi que trois blessés. Deux hommes désarçonnés qui se sauvaient à pied ont été rejoints par un détachement de quatre gendarmes, commandés par le capitaine commandant Audin, de Hasselt, et ramenes en ville. On conçoit la vive émotion que cette alerte a provoquée en ville. Tout le monde admire la vaillance de nos gendarmes. La garde civique a été immédiatement appelée sous les armes. ^ 0LYff UNE JOLIE PROUESSE Il n'est bruit à l'état-major que d'une mission des plus périlleoises — sur le car ractère d© laquelle on reste muet, bien entendu, accomplie par deux membres de la noblesse : le comte Jean van der Burch et le chevalier GéoII. de Spirlet. Ceux-ci ont fait à travers champs un raid audacieux en automobile qui leur a permis de fournir des renseignements de capitale importance. Les deux héros, arrivés heureusement sains et saufs, ont été accueillis avec la plus vive satisfaction : le Roi a tenu à les féliciter lui-mêma CHUTE D'UN AVIATEUR Le lieutenant-aviateur Tapproge, du camp d'aviation de Belgrade-Namur, a fait jeudi matin, à la plaine de Belgrade, un atterrissage trop brusque. L'appareil a été mis, en pièces. L'aviateur a les membres brisés, une lésion de la oolonne vertébrale et le corps couvert de contusions. II a été transporté à l'hôpital militaire de Namur dans un état qui ne laisse aucun espoir. LES PLANS DE GUERRE ALLEMANDS. Le ministre d'Allemagne, avant da quitter Bruxelles, a expliqué que l'état-major prussien avait fait une vingtaine de plans de guerre et avait conclu que le seul moyen de vaincre la France était de passer par la Belgique pour^ mener rapidement la campagne de oe côté. LE GENERAL WARNANT Le populaire colonel Warnant, du 9e de ligne, retraité comme général dans les circonstances que l'on se rappelle, est venu se mettre à la disposition du ministre de la guerre. Il a été immédiatement fait droit à sa requête, et le ministre l'a vivement félicité pour son bel acte de patriotisme.

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Cet article est une édition du titre La Flandre libérale appartenant à la catégorie Culturele bladen, parue à Gand du 1874 au 1974.

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