La gazette

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s.n. 1918, 12 Decembre. La gazette. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/g73707xd80/
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LA GAZETTE AJB-OIVMEII&EIVTS : POUR TOUT LE PAYS Pour l'année -, . Fr. 24.00 s six mois » 12 00 » trois mois. . . ... » 6.50 Pour le mois de Décembre : 2 irancs en plus Les anciens abonnés ont droit à une déduction de 4 francs sur l'abonnement d'un an ; do 2 francs sur l'abonnement de 6 mois — en compensation des quatre mois d'abonnement qui no. leur ont pas été servie en 1914. ALraraOMCE® s ANNONCES ORDINAIRES» 50 centimes la pelite ligne. RECLAMES (Après les spectacles) : 2 francs la ligne. FAITS DIVERS (Corps du jonrnd) : 3 francs la ligne. (Fin du journal) : 2 francs la ligne. NÉCROLOGIE : 2 francs la ligne. vr les annonces, s'adresser au service de la publtci U RÉDACTION et ADMINISTRATION : 86, RUE DU MARAIS, BRUXELLES. — Téléphone j ^TJiïratioh \ \ '. .' b illr Héros oubliés Nous nous félicitons, nous nous congratulons. Très bien ! Mais d'aucuns commencent à trouver qu'on félicite un peu trop certains personnages,, certains, fonctionnaires qui ont simplement fait leur devoir — qui se seraient exposés à de graves reproches en ne le faisant pasi et qu'on oublia un peu trop aussi, dans les coups d'encensoir officiels, d'humbles héros qui ont fait beaucoup plus que leur devoir.Vous rappelez-vous, dans les premières années de la guerre, tous ces machinistes, ces ouvriers du chemin de fer, ces petits commerçants ou petites commerçantes de village dont les aifiches allemandes annonçaient la condamnation à mort, ou aux travaux forcés à perpétuité — pour « haute trahison » ou « commerce avec l'ennemi » 1 Qui en parle encore 1 H est vrai qu'ils sont morts, en quoi ils ont eu grand tort. Tandis que les autres se portent bien î Le Corbeau crie encore et ne manque de rien. Qu'est devenu le pauvre Severin, le droguiste de la place Saint-Jean ? Il se dévoua follement, avec sa charmante femme, à recueillir et faire passer en Hollande les agents de l'Entente, les prisonniers échappés, les espions belges ou français. Leur habitation particulière de l'avenue du Longchamp en abritait toujours quelques-uns. Mme Severin apportait, dans l'exercice de cette hospitalité héroïque, une imprudence inquiétante : — \[enez donc voir mes jardiniers, faisait-elle aux voisins qui passaient. Et ils étaient quelquefois une demi-douzaine, ces jardiniers prétendus, émules du fameux soldat-laboureur : gaillards aux têtes énergiques, qui faisaient semblant de bêcher, de sarcler dans le jardin, mais qui pensaient apparemment à tout autre chose. — Mais prenez donc garde, lui disait-on, vous vous ferez pincer ! Vous serez fusillée. — Allons donc ! Ils sont trop bêtes... Un soir, par une pluie battantë, nous nous la rappelons, courant les maisons du voisinage : — Il m'en est arrivé trois... Ils sont en loques... Et il y en a un qui tousse, qui tousse. N'avez-vous pas de vieux vêtements, de vieilles bottines," de vieux paletots ?.. Elle trouva de quoi habiller ses trois hommes, et le soir, à dix heures, par la nuit noire, son mari alla les conduire derrière le Tir National, où une carriole les attendait. Elle finit tout de même par se faire attraper, la pauvre Marguerite ! Ou plutôt, ce qui fut pis pour elle, par faire pincer son mari ; car ce fut lui qùe les Boches vinrent cueillir en auto, un beau matin, pour le conduire à la Kommandantur, d'où il ne sortit plus. Elle échappa, par miracle, aux soupçons. Ce qu'elle se démena pour le défendre, ce fut admirable ! Il avait été condamné à mort. Elle se débattit si bien qu'elle parvint à faire commuer sa.pein^ en travaux forcés. Elle prétendait que c'était à Stuffmann — le célèbre Stuffmann de l'avenue Brugmann, celui qu'on appelait le chef de l'espionnage — qu'elle le devait : et elle assurait que si Stuffmann avait besoin d'elle, elle le défendrait envers et contre tous, jusqu'à la mort. C'était une vraie nature d'héroïne. Elle adorait son mari. Elle savait qu'il était atteint d'une maladie de cœur. Elle ne pouvait rien faire pour alléger ses souffrances dans le bagne où on l'avait emmené. Elle nous montrait parfois les cartes qu'il lui écrivait, où il s'exprimait avec une grandeur d'âme admirable. Mais le coup qu'elle avait éprouvé, par suite de la condamnation, était trop fort pour elle. Elle devint malade, se mit à languir et mourut, après un long martyre, en laissant deux petits enfants que son mari et elle avaient adoptés, et qui furent recueillis par de dignes amis de la maison. On la conduisit au cimetière, un petit cortège, bien modeste, à la tête duquel marchait le bourgmestre d'Uccle, M. Paul Errera, qui s'était souvenu de ses mérites. Au début de la guerre, n'avait-elle pas recueilli encore, hébergé et nourri toute une nombreuse famille de malheureux chassés des Flandres, dépouillés de tout par l'invasion 1 La douleur de son mari a dû être navrante quand il a appris, dans son bagne, la mort de sa femme. Qu'est-il devenu? Il devrait être rentré à Bruxelles. Des voisins de temps en temps vont sonner à sa porte, demande de ses nouvelles. On ne sait rien... Et ces gens-là étaient si heureux ! Leur maison paraissait la maison du bonheur ! Qu'en reste-t-il de ce bonheur-là 1 11 s'en est fallu de peu, à coup sûr, que Mme Severin eût le sort de miss Cavell. Elle a bien fait tout ce qu'il fallait pour cela? C'est par grand hasard qu'elle y a échappé. Cependant, tout le monde honore la mémoire de miss Cavell. Et qui se souvient de Marguerite Sevt>-rin ?... * Il y a tout près de chez elle une rue de la Marguerite — qui fait pendant à la rue Gr,-brielle. Nous n'aimons pas beaucoup qu'on débaptise les rues, dont la destination n'est pas d'honorer les héros. Mais pourtant, si on supprimait l'article de celle-ci, si on l'appelait rue Marguerite tout court — comme l'autre s'appelle rue Gabrielle — cela rappellerait peut-être, dans le quartier paisible, — et sans dévoyer personne — qu'il y vécut une Marguerite qui méritait qu'on se souvienne ^d'elle. Paes les hm de l'Yser : Un pou d'histoire 1 Le grand quartier général a eu l'heureuse ; inspiration de convier la presse bruxelloise à ( une visite de l'ancien front belge. Afin de nous faciliter la tâche, le major Sal- , mon eut l'amabilité de nous faire d'abord, en • une causerie charmante, un exposé remarqua- , blement, précis des opérations de l'armée belge , depuis l'héroïque défense de Liège jusqu'à la grande offensive de cette année. , Il nous retraça les sorties d'Anvers, la grande retraite et l'arrivée à l'Ysér, où l'armée belge , barra la course vers la mer des bataillons allemands. " , Il nous narra les péripéties de la grande ba- ^ taille de l'Yser, où l'héroïque résistance do nos , troupes, aidées de quelques contingents fran- ; çais, parvint à immobiliser l'ennemi. L'armée belge était arrivée à l'Yser exténuée . par une retraite pénible et des combats très , durs. Aussi en 1915 dut-on tout d'abord songer j à rééquiper et à réorganiser nos unités qui, , bientôt s'enrichirent de nouvelles recrues. En 1916 et en 1917, les Belges, aidés par des j armées françaises et anglaises qui vinrent occu- j per certains secteurs du front belee, cooné- ^ i'èrenfe activement à toutes les opérations dos , armées allées. C'est ainsi que. pAp^ant la dé- ( fense de Verdun et lors de l'offensive de la ( Simme, ils entreprirent des opérations de diversion et retinrent de cette manière des corps j d'armée allemands. ( Lors de l'offensive de juin en Flandre, les , troupes belles étaient- prêtes' à entrer en action ] et A coopérer éventuellement, 'à refouler l'armée , allemande pour libérer le littoral, but de Topé-ration. Mais on opérait très méthodiquement à ] cette époque; le commandement supérieur , avant le souci d'épargner les vies humaines, j n'avançait que très lentement. Cela prolongeait ( les batailles; et. le résultat escompté ne pas ] atteint : car la lonrue durée des combats finit 1 par les rendre très meurtriers. Aussi résolut-on d'opérer autrement en 1918 : l'aide américaine avait l'bçré forts contingents et on résolut d'opérér avec de grandes masses. Les Allemands ©rirent la même résolution et, voulant obtenir un» décision rapide, déclenchèrent leurs grandes offensives. Il y eut un moment d'alerte lers de la tentative de couper les contacts de l'armée anglaise et français-^; mais lés Belrres tinrent bon et rétablirent rapidement par des contre-attaques irrésistibles, notamment <à la bataille ^e iMerckem, la situation un moment compromise. Nos soldai? étaient tellement convaincus que la gnàrde do l'Yser était une barrière infranchissable. qu'ils se refusaient «à préparer A l'arrière des lignes de défense que l'Etat-Majoar avait, •décidé^ d'établir jusqu'au delà de la position française. Enfin, le 18 iuillet, les alliés virent le succès se dessiner. Des 80 divisions allemandes qui •s'étaient ruées à l'assaut, il n'en restait que la moitié. 'C'est alors que l°s troupes b^Wes eurent 1 l'honneur d'ouvrir la barrière qu'elles avaient \ fermée en P>14 et le 18 septembre on passa à : l'attaque générale. hom^fs avaient été : concentrés derrière les lignes belles ; au centre le 75e ot le 34e corps français et sur les ailes 1 9 divisions belles dont 6 en première ligne. L'attaque devait d^houcli°r dans un terrain effroyable, criblé dn trous d'obus, avec des rou- ( tes déchiquetées. Elle, fut cependant conron- 1 née de succès ; et après la bataille de la Crête ' des Flandres, qu» dt'ra Quatre jours, le succès \ se dessinant complet, les Allemands décidèrent ; d'évacuer le littoral et commencèrent leur 1 grande retraite. Une autre difficulté se pré°e"ta : pourvoir i l'armée qui avançait très rapidement de tout ' son ravitaillement en vivres et en munitions et ' évacuer les blessés, alors ou'on ne disposait d'aucune route praticable ! On surmonta cepen- . dant tous les obstacles et le 12 novembre nos soldats entraient dans Gand, qu'on avait réussi ; à ^rendre par encerclement" afin d'épargner la ■ ville. Le même jour, les Allemands battus, signaient l'armistice. La major Salmon nous dépeignit alors, avec beaucoup d'émotion, l'héroïsme et le dévouement de nos soldats, ces cœurs d'or auxquels on peut tout demander. Il nous énuméra les pénibles travaux qu'ils durent exécuter dans les boues de l'Yser où il était impossible de creuser des tranchées. Tous les ouvrages de défense durent être construits en sacs (à terre, en « va-derlanders » ainsi appelés parce qu'ils contenaient la terre natale; aussi ces sacs pourris par la pluie devaient être constamment renouvelés.Il nous montra les hommes préparant les barrages, réparant les écluses sows le feu de l'artillerie, lors de la grande inondation; puis la vie dans la tranchée où nos fantassins, en sabots, ou pieds nus, pataugeaient dans la boue, sous la pluie et la neige. Ils vécurent là quatre ans, avec la souffrance morale de n'avoir presque jamais de nouvelles des leurs. Et leur dévouement était tel qu'ils ne songeaient même pas à tout cela. 'C'est, ainsi qu'un jour un homme d'une des vieilles classes auquel il demandait «'il avait parfois des nouvelles de sa femme et de ses enfants, lui répondit dans son pittoresque fiançais de Flandrien: — Pas souvent, major, mais ça ne fait rien: la grande famille passe avant la petite. Tout cela,et la vue du sang/des morts,des bles- , sés, avaient a blindé » l'âme des soldats. Cependant, un spectacle navrant leur arracha des larmes: ce fut l'arrivée des réfugiés fuyant devant les hordes allemandes, de ces .vieillards, de ces femmes, de ces enfants se traînant sur les routes, emportant ce qu'ils pouvaient; cela, tous les militaires souhaitent de ne plus jamais le revoir. . Cest sur ces paroles que le major Salmon nous donna rendez-vous pour le lendemain. Sur la routo Le militaire est matinal et il est exact: à 6 h. et demie du matin, deux autos ambulances, sous la conduite du commandant Leduc et de M. Henrion, attaché au service d'informations du grand quartier général, nous emportaient vers la chaussée do Gand. Ces voitures rapides, à marche très douce, sont merveilleuses. Elles passent partout. On a fait leur toilette, elles sont transformées en un commode omnibus. Il a fallu les laver là grande eau, car, nous confie le planton qui nous accompagne, lors de la grande offensive, le sang en coulait à flots et d«s centaines de voitures se suivaient ainsi sur le» routes défoncées, roulant sans phare dans l'obscurité la plus complète, sous le feu des canons et les bombes des avions. Ceux qui voyagent en auto sont de rares privilégiés; tout Je monde envie leur sort.. Aussi nos voitures sont-elles constamment assaillies par des voyageurs qui voudraient se rendre qui à Gand, qui à Bruges. Mais nous sommes à charge complète, et nous liions à toute allure, fréquemment poursuivîs par des imprécations. Nous n'emportons qu'un passager, un soldat originaire du pays de l'Yser. Il nous narre une histoire navrante: ses parents habitaient Bruges, il était attaché à l'état-major qui entra dans la ville et se fit une vraie fête de courir immédiatement chez lui ; il trouva porte close. Des voisins l'accueillirent navrés, et il dut leur arracher la vérité par morceaux : son frère avait été fusillé comme espion, sa mère en était morte de chagrin et son père n'avait pu survivre à cette double catastrophe: plus de famille! — Il «aurait mieux valu, dit-il, que je fusse mort aussi. Et maintenant il s'en va 'à Bruges voir les tombes des siens : c'est tout ce qui lui reste. Nous voici à Asscfre; premier tableau oe la guerre : tout un pâté de maisons détruites par l'explosion d'un train de munitions, des projectiles sont, venus tomber jusque sur la villa de M. le député Crick. Plus loin, nous passons tout un matériel d'artillerie abandonné par les Allemands : des canons longs de 105, de gros mortiers, des calons spéciaux pour le f.ir contre les avions. Tout cola git là, pêle-mêle, embourbé dans le fossé, à côté d'un réverbère renversé par un camion automobile dent lr»s roues se sont brisées par la collision.. Puis des monceaux de rails, qui proviennent de la voie vicinale, enlevée comme tant d'autres et dont on n'aperçoit plus que Quelques rares tronçons et, de-ci de-là, une voie d'évitement. Alnst 1 Un soldat français, armé d'un fanion, règle la circulation, car la cliavssée de Gand est bondée de véhicules de tous genres : colonnes de transport, pats cites à voyageurs, .camions chargés de meubles et do pyramides de réfugiés qui regagnent leur viSlae-p. Nous traversons Quatrecht, très abîmé nay les combats de 1^14; puis fMello. où les Allemands ont massé sur la voie vicinale, tout, le long de la chaussée-, presque tout le matériel des vicinaux des Flandre?, qu'ils auraient voulu emporter plus loin. na<'s que, dans la précipitation de leur fuite, ils furent forcés d'abandonner. Le matéiei est dans un triste état: pendant plus d'un quart d'heure nous longeons des wasons ,à moitié démolis, des vitres brisées, dos panneaux défoncés par des éclats d'obus, des fourgons sans portes, des wagons à bestiaux sans toiture, des wagons plats, sans plancher, une locomotive sans chaudière. Tout cela a été en service près du front pendant quatre ans et est recouvert d'une éxvftiese couche de boue. Mais voici le tram él- etr;que de Gentbmgge et bientôt nous traversons Gand. très pavoisée. oii nous remarquons un très grand nombre de drapeaux français. Le français d'ailleurs y a repris sa place: les inscription françaises que les Allemands avaient fait effacer sur les plaques indicatrices des tramways sont repeintes: de même les horribles écriteaux que l'on avait dû anposer au coin des rues sont arrachés en maints endroits et. les anciennes plaques bilingues réapparaissent.' Nous arrivons au canal de Terneuzen. \ (Mariakerke nous passons sur un pont que le génie vient d'établir, car nous entrons dans la zone des destructions; tout te Ions: du canal les Allemands3ont fait sauter les voies vicinales, les rails tordus gisent encore là, mais ià côté une nouvelle voie est, déjà posée. Nous brûlons .Eecloo ot filons en troisième vitesse per la merveilleuse région de Donck qui n'est heureusement, pas trop déboisée. Ar-r't brusque : une file d'automobiles est bloquée devant.noua; On s'enquiert : o'est le rénie qui, aidé par de nombreux ouvrier*, améliore les accès du nouveau p-nt. T,e taHîer de l'ancien pont a été projeté dans le canal de Bruges, quatre maisons nui se trouvaient aux abords ont été complètement anéanties par l'explosion. €Jur Vs ruines cependant, quelqu'un a planté un drapeau. Le crépie est habitué .à travaille^ vite ; et au bout de quelques minutes le passag^est, libre. Nous dépassons le chai au de Louis de Maele et tà dix heures nous entrons dans Bruges. Il pleut [ — Temps magnifique, nous dit le commandant Leduc, l'Yser cela doit se voir sous la pluie... Une sirène lance quelques notes aiguës, notre caravane se gare et laisse la route libre aux automobiles de la Cour qui nous croisent : le Roi vient d'arriver à Bruges, retour de Paris. Bruges est très animée, mais un sage esprit d'économie y a déjà repris le dessus; et en beaucoup d'endroits on a rentré, les drapeaux jpour ne pas les laisser détruire par la pluie. Cinq minutes d'arrêt, buffet. Nous profitons de la permission avec empressement. Comme on nous a recommandé de nous munir d'aTgent bpi<re, l'un de nous donne en paiement une belle pièce de cent sous qu'il avait gardée en' réserve... On s'empresse de lui remettre des mark ! Un tram vicinal arrive sur la place, il est: bondé, les voyageurs sont entassés dans les compartiments ouverts à tous les vents, car il n'y a plus une vitre ii aucune voiture. Cependant on est encore très heureux d'avoir ce moyen de locomotion. Nous allons faire de l'essence là, où les alliés ont établi un énorme parc automobile. Nous traversons plusieurs villages dont la population a été évacuée et. n'est pas encore rentrée; mais les quelques habitants restés au pays ont trouvé le moyen de bfttir des arcs de triomphe surmontés d'un « Leve Albreclit ! » qui n'en est que plus touchant. Zevecote.— Nous entrons dans la région inondée ; et quoiqu'on saigne l'inondation depuis deux mois, de vastes nappes d'eau recouvrent encore les prairies. Nous faisons connaissance avec la boue de l'Yser : mélange de limon sablonneux et de terres glaises que les habitants du pays appellent : de klijte. Notre voiture en projette d'énormes paquets ; les routes deviennent épouvantables ; des paysans travaillent à leur réfection sous la conduite d'un cantonnier, ils font cela avec un cœur! Ce sont d'anciens « zivil arbeiter. » que les Allemands forcèrent à travailler sur le front, sous le feu des batteries.Nous traversons Saint-Pierre-Capelle, entièrement détruit : ce fut le théâtre des premiers combats de l'Yser en 1914. Plus loin, un poteau avec une plaque « Schooré », c'est tout ce qui reste de la localité. Nous voici en plein dans les positions allemandes. La route est camouflée tout le long : des deux côtés il y a une haie de fils de fer d'une dizaine de mètres de hauteur, garnie de bouts de chiffons ; mais le feu de l'artillerie belge a pratiqué partout de très Jârges brèçhes et le camouflage apparaît comme un vaste réseau de dentelle déchirée. Un petit chemin de fer .Decauville, pour le transport des munitions, longe la route ; mais la voie est mutilée par des trous d'obus ; presque tous les dix mètres, des wagonâ sont culbutés dans les fossés. Plus loin on aperçoit une carcasse d'avion ; une automobile renversée, touchée en plein par un obus. Voici les premières tranchées, les casemates, les abris souterrains^ les fondations bétonnées sur lesquelles étaient installés les canons lourds ; dos lignes téléphoniques établies à fleur de terre relient tout cela. •Sehoorbekke ! l'Yser ! L'émotion nous étreint tous, comme nos voitures passent lentement sur le pont de bois. Le voilà donc le petit fleuve fameux dont le nom, symbole de gloire, a retenti à tous les coins de l'univers. Il charrie paisiblement vers la mer des eaux boueuses après avoir emporté.tant d'eaux sanglantes. C'est ici que l'inondation atteignit les cotes les plus élevées. Aussi a-t-on bâti partout sur les prairies d'étroites passerelles sur pilotis, seul chemin praticable et que l'artillerie détruisait constamment. Nous traversons, presque sans nous' en douter, l'assiette de la ligne de Dixmude à Nieu-port : car il n'en reste presque rien, le remblai a été transformé en casemates. Pe-rvyse ! Nous sommes dans le secteur belge. Ici Jes travaux sont moins détruits, les abris paraissent plus confortables. Cela provient de ce qu'en ces dernières années les avions alle-mamis n'osaient plus beaucoup survoler les positions et que le tir de l'artillerie n'était donc plus aussi bien réglé. Nous retrouvons bientôt des terres labourées et, surprise ! il y a du bétail dans les prairies, et dans les fermes nous apercevons de superbes cochons. On voit bien que les Boches n'ont jamais passé par là. Un moulin intact tourne dans la campagne sploûdide, et, au loin, apparaît Middelkerke resplendissante dans le soleil qui est revenu. Nous traversons à toute allure les ruines de F'urnes, où nous reviendrons, et à midi et demi nous arrivons à La Panne. Qui donc disait qu'on ne voyage pas vite dans notre pays? Nous avons fait le trajet en six heures! Aussitôt débarqués, nous avons tous le même mouvement instinctif, courir à la mer que nous n'av;ons plus vue depuis cinq ans. Il fait un tomps superbe, la mer est calme, presque sans vagues : au large on distingue la silhouette d'un dragueur de mines anglais. A LfA CHAA1.BRS _ (Séance du mercredi il décembre 1918) Homsusge funèbre M. POULLET, président, fait part à la Chambre du décès, survenu depuis le 4 août 1914, de vingt membres de la Chambre : MM. Louis Huysmans, Ileynen, Fréd. Delvaux, Davignon, Van Damne, Bôval, Emile Royer, (Schollaert, Nermcx, R. Warocqué, Verhaegen, Delbeke, Bâétien, Caeluwaert, Hoyois, Cavrot, Pierre Daers, Van Merris, De Lalieux, et G. Lorand. En 1 irmes émus, il leur rend un dernier hom-magfSUni mot encore, dit-il, la Chambre à l'hon-ncuride compter panni se6 membres un homme qui îTt 'condamné à mort par l'ennemi. Je saisis cetteloccasion, au nom de la Chambre, de rendre îjonneur à son patriotisme. (Applaudissements.)Félicitations Le président communique ensuite à la Chambre des télégramme de félicitations émanant : du président de la Chambre du grand-duché de Luxembourg (Applaudissements), de la chambre des députés du .Brésil (Applaudissements), de la seconde Chambre du Parlement suédois, du Reiéhstàg danois, de l'Assemblée nationale du Panama, de l'Uruguay, de Bolivie, du Pérou et de la Chine. Le texte des télégrammes de réponse proposé par le président est adopté par applaudissements. Projet de loi M. DELACROIX dépose un projet de loi permettant au gouvernement de continuer à percevoir certains impôts établis par l'occupant, cela on dépit de l'arrêté-loi, de février dernier, qui abroge tous les arrêtés pris par l'occupant. Renvoyé en commission spéciale. Ils vont rendre Le chef du cabinet fait ensuite part à la Chambre de la création, auprès de la commission d'armistice do Spa, d'une sous-commis- | sion spéciale chargée d'examiner ^s questions i financières, qui a fait une communication de ! laquelle résulte que l'Allemagne s'est engagée à restituer à la Belgique tous les documents, valeurs et objets d'art enlevés par ses armées en Belgique. L-»s déclarations des préjudiciés devront être faites du 10 au 31 décembre cou-lant. La délégation belge à la sous-commission a aussi obtenu l'engagement, de l'Allemagne, de eprendre tous le6 mark en circulation en Belgique contre leur valeur en francs. Les dommages de guerre M. JASPAR, .ministre des Affaires économiques, dépose un projet de loi relatif à la réparation des dommages de guerre et un autre visant les orphelins et les invalides de la guerre. La Chambre aborde enfin le débat sur l'Adresse, en Réponse au discours du Trône Cette Adresse, qui est adoptée sans discussion, dit : Sire, Les représentante du pays ont entendu avec une émotion profonde Votre Majesté leur apporter le salut de l'armée. Aveo un orgueil légitime ils L'ont entendue | proclamer l'endurance et la bravoure des soldats de la Belgique, et dire les résultats acquis au prix de tant de sacrifices, La Patrie gardera à Votre Majesté une inaltérable reconnaissance pour le soin qu'Elle a pris d'assurer le prestige de la Nation belge et de grandir encore pendant ces quatre années de guerre la place qu'elle avait su prendre, dès le premier jour, par son respect de la foi jurée, son lé.sintéiessoment, son énergie, l'esprit de sacrifice et le courage de son armée. 11 associe sa gratitude S. M. la '«i^ine. Il gardera un éternel souvenir de l'amour vigilant dont Elle a entouré nos combattants et nos blessés, auxquels Elle a prodigué les trésors de son cœur de mère. Grâce à la vigilance de son Roi, au mérite de ses chefs, à la valeur de ses soldats, notre armée a acquis une gloire impérissable dans cette sanglante mêlée où se jouait le sort de la civilisation et de la liberté du monde. Puis l'adresse rappelle tous les hauts faits d'armes de nos troupes. Elle rend hommage aux soldats tombés au champ d'honneur, aux blessés, aux puissances alliées, à ceux qui furent fusillés , par l'ennemi, à ceux qui ont connu la prison, l'exil, le travail forcé, à toutes les victimes innocentes de la barbarie d'un ennemi sans pitié 1 ! La Belgique n'oubliera jamais ceux qui ont coopéré à sa délivrance.Sa reconnaissance n'aura d'égale que la haine qu'elle gardera à la nation parjure qui l'a violée et meurtrie, et qui a ajouté tous ses crimes i'iniure suprême de là calomnie. iSire, Votre Majesté a bien voulu féliciter le pays occupé de la noble attitude qu'il a gardé sous le joug allemand. En vérité, le pays occupé a touché le fond de la douleur humaine. Puisant dans son fonds inépuisable d'énergie, dirigé par les administrations publioues restées en fonctions, encouragé par l'exemple et la parole de grands citoyens, arc-bouté dans une confiance obstinée, il est demeuré intact dans son endurance et son patriotisme. Patiemment il a attendu la Victoire, et la Victoire, enfin est. venue. Dieu en soit loué! C'est le moment pour le pays de remercier solennellement le Comité National, dont les membres, soutenus par le loyal appui des gouvernements protecteurs, ont su joindre à un désintéressement sans limite une activité, une ténacité, une méthode qui feront do l'œuvre qu'ils cïit entreprise et menée à bonne fin un des faits les plus grandioses de l'histoire de la guerre. Aujourd'hui, les souffrances sont oubliées. Mais il reste, de ces heures terribles, de fécondes leçons : le pays a senti, au milieu des épreuves, le prix et le réconfort d'une union fraternelle. De souffrir en commun, on s'est rapproché, on s'est mieux compris, on a senti l'inanité des querelles du passé, et ainsi est née l'ambition généreuse do travailler tous ensemble et d'un même cœur à la réédification de la Patrie, grandie par l'épreuve et. par le triomphe. Aussi lo pays a-t-il souscrit unanimement à la constitution d'un gouvernement national groupant toutes les bonnes volontés dans une action féconde. Parmi les tâches que le gouvernement a assumées figure, après l'accomplissement des préliminaires^ nécessaires, l'élection d'une Constituante élue au Suffrage Universel des hommes âgés de 21 ans. Nul ne conteste, après les années terribles que l'Europo vient de traverser, après les épreuves inouïes que les Belges ont vaillamment supportées tant au front qu'en territoire occupé, après la preuve éclatante que la nation tout entière a donnée de sa maturité intellectuelle et morale, que l'heure de l'égalité démocratique ait sonné. Si certains peuvent regretter que, pour l'instauration de ce régime électoral, les formes constitutionnelles ne puissent être observées, il faut cependant reconnaître (pie l'état de guerre a créé, depuis 1e 4 août 1914, un état de choses exoeptionnel, auquel on ne saurait trouver un précédent et dont il est impossible d'imaginer le retour. Lo régime électoral adopté pour l'élection de l'assemblée constituante ne préjuge rien de ce que celle-ci décidera quant aux modalités de l'exeroice par la nation de sa souveraineté. C'est dire que ceux qui pensent que lo Suffrage Universel, pour être juste, doit être étendu à la femme, s'efforceront de faire prévaloir leur opinion devant cette assemblée. Lo Parlement se fera un devoir d'être à la hauteur de la situation créée au pays par les désastres inouïs qu'ont engendrés quatre années de guerre, de désorganisation systématique et de destruction calculée. Tout est à reconstruire ou à restaurer lo plus tôt possible. Le rétablissement de la vie économique doit être la première préoccupation du gouvernement. Il faut assurer le réoutillage et le réapprovisionnement en matières premières ; organiser le crédit ; veiller en tous domaines qui relèvent de l'Etat à mettre la puissance publique au service des grands intérêts nationaux ; avoir, en matière économique, une politique clairvoyante agissante et réaliste. ■Ceux que la guerre a chassés de leurs foyers devront y rentrer sans retard. Ceux qui, pendant la guerre, ont servi sous les drapeaux, seront rendus, aussitôt que les conditions internationales le permettront, aux travaux de la vie civile. L'administration du pays devra être réorganisée, en vue du labeur immense qui va lui incomber.L'institution de conseillers du gouvernement auprès des départements ministériels lui sera une aicio précieuse et rendra plus étroit le contact entre la direction administrative et les administrés.Il faut que la classe ouvrière reprenne le travail dîins les conditions qui lui permettent de poursuivre son développement physique, moral et intellectuel. La guerre a arrêté l'action néfaste de l'alcoolisme.Grâce à l'union des partis, il pourra être profité des circonstances pour opposer au fléau une barrière infranchissable. Ce souci a toujours préoccupé Votre Majesté.Ello a sollicité sur ce point la vigilance spéciale du législateur dans son discours du Trône de 1910. Les mesures prises jusqu'ici ont été insuffisantes ou provisoires. L'heure apparaît propice pour des solutions définitives.Les querelles religieuses sont un malheur pour les nations. Mies divisent les citoyens ; elles sont une cause perpétuelle de suspicion, de rancune et do malentendu. Elles empoisonnent la vie politique et la rendent stérile. Elles doivent être abolies. Un large esprit de tolérance, de liberté et de justice vivifiera l'activité du pays. Le pays a appris avec satisfaction que les organismes, qui, sous le patronage et la protection des Etats-Unis, de l'Espagne et des Pays-Bas, avaient assuré, pendant l'occupation, le ravitaillement de la Belgique, continueront à subsister jusqu'au rétablissement d'une vie économique normale. Le comptoir national d'achat aura la charge difficile de coopérer au réoutillage de l'industrie ot à son approvisionnement en matières premières.Les dommages que la guerre a infligés aux particuliers sont incommensurables. Le pays a appris avec joie qu'ils seraient intégralement et rapidement réparés. C'est une condition essentielle de la restauration économique. Encore faut-il que le public soit renseigné sans retard sur le régime de la réparation et ses modalités, et qu'aussi il lui soit possible, pour relover le commerce et l'industrie, de profiter immédiatement des ressources que lui vaudra cette juste indemnité.Afin d'assurer le concours harmonisé du Capital et du Travail, condition nécessaire d'une collaboration paisible, féconde et apte aux luttas de la concurrence tant à l'intérieur du pays que sur les marchés étrangers, le législateur aura à rechercher et à appliquer les solutions de nature à assurer par la justice la paix sociale et le plein épanouissement des efforts communs des ouvriers et des patrons. La liberté syndicale est un moyen d'atteindre co but. Tous les Belges sont convaincus que l'égalité la plus absolue doit régner entre les citoyens en ce qui concerne la question des langues. La solution des problèmes qu'elle soulève doit être recherchée fraternellement et sans parti pris. •Qui contestera que les fonctionnaires, les magistrats, les officiers, ont l'obligation de connaître la langue de ceux qu'ils jugent, do ceux qu'ils commandent et de ceux dont ils gèrent les intérêts administratifs.? Flamands et Wallons doivent être à même do poursuivre, avec des facilités égales, le développement intégral de leur génie propre à tous les degrés de l'enseignement. Une démocratie comme la nôtre ne peut que se réjouir de voir tous les éléments de sa population chercher à s'élever jusqu'aux sommets de la haute culture intellectuelle. Les Flamands ont le droit d'obtenir qu'il soit jrîs les mesures nécessaires pour que cotte éga-ité des langues soit une réalité. Votre Majesté a indiqué les dispositions à prendre immédiatement pour assurer la réalisa-iiou de ce programme de justice et de saino mion nationale. Lo pays a cruellement souffert des trahisons solée.6 dont il a eu le douloureux spectacle. La •épression^ do ces crimes abominables doit être )oursuivi«ysaii8 rémission : l'honneur et la mora- ' ité publique l'exigent impérieusement. Dès sa réintégration, la magistrature s'est oo-:upée à rechercher les coupables. La charge ju elle a ainsi assumée, jointe au désarroi provoqué par la suspension du fonctionnement de a Justice, ne fera qu'aggraver une situation lui, dès avant la guerre, faisait l'objet de plaines fondées. Le législateur examinera, avec le souci de. l'in-érêt publie et du prestige du pouvoir judiciaire, es réformes qui lui seront proposées pour assu-er l'expédition rapide et peu coûteuso des affai-es litigieuses. , Sire, | La guerre atroce dont l'Europe vient d'être lo ihéatre a débuté par une odieuse injustice. Muo uniquement par un intérêt égoïste, soua e prétexte hypocrite d'un chimérique danger* 'Allemagne a cyniquement violé la neutralité de a Belgique qu'elle avait fait serment de respoo-er et de garantir. Le monde a frémi d'indignation devant l'im-luite dont la Belgique était victime. Par l'esprit l'honneur et de sacrifice dont elle a fait preuve ;n repoussant les fallaoieuses promesses de Pen-îemi, par la bravoure avec laquelle ses enfanta e sont jetés dans cette lutte éperdue, par le» iortures quo l'Allemagne a infligées à son inno-:ento victime et les ruines dont elle a couvert on sol, la Belgique est devenue l'incarnation des dées de Justice et de Droit qu'une victoire écra-ante vient de sanctionner. Les heures tragiques et glorieuses que la Belgique a vécues lui donnent le droit de se libérer les liens qui, dans le passé, entravaient sa 60.Ur reraineté et énervaient son action internationale. Elle passera ainsi au rang des puissances uajeures, maîtresses de leurs destinées. Le développement do la prospérité morale ot natérielle de notre colonie du Congo doit êtro ine des préoccupations dominantes du gouverne-nent et des Chambres. L'extension de la civili-lation doit être poursuivie avec sagesse et méthode.Demeuré sans communication avec le gouvor-îement pendant la guerre, le pays est impatient l'apprendre quel a été pendant cette longue pé-iode le développement de la colonie. Il saura du nême coup ce qui doit être accompli encore pour nener à bien l'œuvre civilisatrice que la Belgi-pie s'est imposée en reprenant le Congo, et mu-îir ce vaste territoire de l'outillage économique ndispensable à l'exploitation régulière des ri-:hesses naturelles qu'il renfermer Nul doute quo a Nation ne trouve aisément les ressources, les lévouements et les intelligences nécessaires pour :es grandioses entreprises auxquelles est désormais liée la prospérité de la Métropole. Au cours de cette guerre, la Belgique a su se sréer de ferventes amitiés, tant parmi les grands )ays qui l'ont prise en sympathie et l'ont puis-animent et généreusement soutenue, que parmi *oux qui ont souffert comme elle de la cruauté les envahisseurs. Tout doit être fait pour que ces amitiés prêteuses nous demeurent assurées dans l'avonir. Nous sommes assurés de leur concours pour 'œuvre difficile de la restauration de notre Parie.Le port d'Anvers est un facteur capital de noire vie économique. Ses destinées doivent faire l'objet d'une atten-:ion spéciale et soutenue. Son trafic doit être întretenu et développé. Cela ne peut être obtenu pi'avec la participation des puissances amies et dliées, qui sauront concilier leurs intérêts propres avec no3 grands intérêts vitaux. Co sera 'un des principaux objets de nos conventions ïommerciales. Sire, Malgré les tentatives de l'ennemi au cours do 'occupation, malgré le spectacle honteux qu'ont lonné dans leur retraite ses armées en désordre leurs efforts pour propager chez nous le mal lont elles étaient atteintes, le pays a gardé imperturbablement son attitude fière et digne. lie peuple belge a donné au monde entier !e' spectacle constant d'une tenue courageuse, eti-lurante, inaccessible aux entreprises perverses 2t aux manœuvres de trahison. Il a supporté sans faiblesse les injustices les plus révoltantes. Pendant cette longue et dure épreuve, les Belles sont restés étroitement unis. Le malheur commun a apaisé les querelles du passé. Jamais l'inanité n'en est apparue plus frappante. Nous avons la conviction quo cette union, dont les bienfaits ont été si puissants au cours de nos souffrances, résistera aux épreuves do l'avenir.C'est dans cette réconfortante espérance quo le Parlement aborde ses travaux. Que Dieu l'assiste dans l'œuvre immense, lourde de devoir et le responsabilité, qu'il saura accomplir! M. WOE9TE déclare que, si la Droite n'a pas iiscuté l'Adresse» il ne faut pas en conclure qu'elle ne fait pas de réserve. Les réserves portent, notamment, sur la manière dont on veut convoquer la Constituante. En réalité, ce qu'on yeut, c'est que la Chambre revise la Constitution. H ne faut pas, dit-il, la traiter comme un chiffon de papier (Protestations à gauche). Elle 2st une chose sérieuse qu'il faut respecter. Ces réserves portent ensuite sur le paragraphe qui concerne le suffrage des femmes, car nous avons le droit, puisqu'on veut étendre le droit du suffrage à tous les hommes de 21 ans,, de l'étendre également aux femmes. M. BOLOGNE. — La dernière cartouche. M. WOESTE fait également ses réserves en De qui concerne l'abrogation de l'art. 310, qui est la protection du patronat, abrogation, an-nonce-t-il, que la Droite se propose <£e combattre. (Protestations à l'exirême-gauche.) L'orateur, un peu plus tard, exprime également des réserves en ce qiii concerne l'abandon par la Belgique de sa neutralité. M. HYMANS, ministre des Affaires étrangères. Ces réserves se rattachent à de vieilles, opinions qui paraissent aVoir survécu à tous les événements. (Applaudissements.) La partie de l'Adresse dont il est question est l'âme do la politique du gouvernement et de la nation. '««Très bien! ») Les traités qui protégeaient la Belgique ont été déchirés. Ils l'avaient endormie dans une sécurité trompeuse, et la Belgique, consciente de son droit, entend désormais marcher vers ses destins dans sa pleine souveraineté. (Ovation à gauche; quelques applaudissements seulement à droite.) •M. MEOHELYNCK fait part à la Chambre le la décision prise le matin par les Gauches* et dont nous parlerons d'autre part. • !M. FIEUI.LIEN, au nom des démocrates-chrétiens de l'arrondissement de Bruxelles, œ déclare partisan ^ même ièïSps que du S. U, hirf'gral. 'lu siiurage dés femmes. M. VAuNiDE VYVER.E déclare^ en adhérant à i'Adresse. ne pas abandonner son droit de discussion des réformes annoncées. L'Adresse est donc adoptée à l'unanimité, par issis et levé, et une députation de onze membres est désignée, par lç sort, pour remettre Dette Adresse au Roi* JLe numéro : DI2C CENTIMES partout en Belgique Jeudi 12 Décembre 1918 48e année. ■ N° 25.

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Cet article est une édition du titre La gazette appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1871 au 1940.

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