La Libre Belgique

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s.n. 1918, 18 Novembre. La Libre Belgique. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/q814m92t6v/
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10 Centimes le numéro. I' ■"WW Lundi 18 Novembre 1(J18. RÉDACTION 1 ET ADMINISTRATION : BRUXELLES 12, Monlsgne-aiix-Herbes-Polagères, 12 j| LA LIBRE BELGIQUE N. 172. i j m i ■■■ ■ — " -«• ANNONCES : Elles sont reçues exclusivement an areau du journal, rue Moulaguc-anv erbes-Fotagères, 12, et à l'Agence Hais, Place des iLrtyrs, 8, à Bruxelles. — i i i ^. , .■s1 « PATEIOTE » ET ( < LIEEE EEuGIÇÏÏE.» Le Patriote vient d'être cruellement. frappé Victor Jourdain, son fondateur et rédacteur en chef, est mort au rnomant où l'aurore de la victoire glorieuse ss levait sur la Belgique. Il se préparait à. reprendre la place, qu'il avait su faire grande au cours d'une lui te quotidienne de plus de trente années, dans les rangs de la presse catholique, décidé à coopérer de tous ses efforts et au prix de tous les sacrifices, à établir l'union nécessaire à la restauration de notre chère Patrie. Dieu, qui lui a donné la fin sereine | des justes, ne lui a pas accordé de voir ici-bas le jour que jamais, même aux heures les plus sombres, il n'a cessé d'atiendre et d'annoncer avec une fermeté antique. Comme Moïse, « il est mort sur la montagne en saluant de loin la terre heureuse où les enfants de son peuple s'appliqueront dans le travail et la paix à taire revivre les vertus des aïeux ». Le voik'i disparu sans qu'il ait pu accomplir l'œuvre qu'il avait conçue, qui devait rallier toules les sympathies qui l'avaient soutenu jadis, et apaiser les rancunes qu'il pouvait avoir suscitées. Sa mort est pour le Patriote une p,-rle irréparable, et déjà ses amis se demandaient comment ses successeurs allaient pouvoir mener à bien l'œuvre ainsi délaissée, lorsque toutes choses se sonL providontie'leinenl accommodées. -En février ,1,Al5.,cau moment. où le régime de i'ocdi^jilliôn^lNWâftilé' cbùf-mençait à s'organiser avec dos méthodes où se trahissaient des visées d'annexion, un vétéran de la presse belge comprit la nécessité de travailler à soutenir le moral de la population si durement éprouvée. Il avaii contribué à répandre certains écrits de circonstance, et l'accueil empressé qu'ils avaient reçu lui avait prouvé que ces publications de propagande répondaient à un besoin universellement senti. Il se demanda s'il n'y avait pus lieu de leur donner tri for e d'un petii journal qui Serait distribué gratuitement, à des intervalles plus ou moins réguliers. Cette idée, qu'il avait eue simultanément avec un de ses jeunes amis, iut mise à exécution sans délai et tous deux ne lardèrent pas à group r autour de l'entreprise de nombreuses bon ies volon és. A peu de temp-d ' là paraissait le premier numéro. INoiis révélerons en son temps le nom du patriole dévoué et entreprenant qui assuma le premier la tâche périlleuse de mellre en train l'organisme qui devaii assurer l'impression et rè 1er, autant que faire se pouvait, la dilhision du nouvel orgine. Si é evé que fût par l'intention, leur projet patriotique aucun de ses premier* auteurs ne se doutait des développements qu'il allait pren re. Immédiatement, le succès dépassa foules l-s pr. visions.On s'arrachait les numéros du petit journal clandestin, et des collaborations dévouées s'offrirent à lui de toutes parts. Les articles, recueillis par des intermédiaires sûrs, passaient des auteurs anonymes à la rédaction cachée,dont l'adresse n'était con-nue que d'un très petit nombre d'initiés, l'our la plupart, le> collaborateurs s'i^nor lent et ne savaient pas mieux que la police allemande le chemin que prenait leur « copie ». On eût bien surpris plusieurs d'entre eux m on leur eût révélé le nom de l'houuiie mystérieux dans les mains duquel aboutissait leur littérature de contrebande. Lui-même, en se reportant à quelque* mois en arrière, aurait pu s'étonner de ce qu'il écrivait et des articles auxqu l> il ouvrait la porte du journal. Mais les événements avaient dissipi' ses illusions inspirées par une loi lrO| conliante dans les traités garantissant notre indépendance, l'our I li, connu pour l'immense majorité du p uple belge, la nécessité de chas-er l'envahisseur et d'abattre la puissance malfai sante qui avait déchaîné sur le monde la plus épouvantable catastrophe de l'histoire, se conlondait avec la cause du droit méconnu et de la justice outragée. Cet homme, qui présidait aux destinées d'un journal belliqueux et cocardier où Lous les articles sentaient la poudre, cet homme était Victor Jourdain. lie sa plume sortaient les articles signés Ifelbé. Le moment n'est pas venu de racon- ■ ter dans toutes ses péripéties cette his-, toire mouvementée; e.le le s'ra à son : heure, et pleine justice sera rendut à tous ses collaborateurs et propagandistes , dont la làehe fut si difficile et qui, : daifs un rôle plutôt modeste ont poussé ' parfois ie dévouement jusqu'à l'héroïsme. Uu jour, après quatorze mois, à la 1 suite d'une arrestation en masse, opérée ■ par la police allemande, la chaîne qu assurait le contact des rédacteurs se trouva rompue : coup sur coup celui qui avait été, dès le premier moment, la ch..'ville ouvrière de l'œuvre, et les principaux organisateurs disparurent dans la tourmente. Les survivants, déroutés eux-mêmes par leur secret trop bien gardé, se rallièrent autour d'un autre 1 centre, d'où se continua la direction si • vigoureusement imprimée, si le mot de direction peut convenir à désigner le ' rôle de coordonner des efforts qui furent toujours entièrement libres et 1 spontanés. ' t\ la longue, cependant, le mystère 5 primitif s'était un peu dissipé. Les rédac-5 leurs habituels avaient, en partie, cessé d'être des inconnus les uns pour les 3 „utr s. Entre initiés, on avait à peu près débrouillé l'histoire des origines. • ■ « 1 11 se trouva que les hommes qui pen-1 dant plusieurs années avaient collaboré L à leur insu, étaient venus de régions très différentes du monde politique. Ayant 3 ainsi une lois d - plus éprouvé la vérité ! ott sfraïf i-ii !.. 1 v p.'mm* h': - de notre devise nationale, ils se dem'a.n-s dèrent si rien de sérieux empêchait que , l'union réalisée aujourd'hui survécût aux ) circonstances qui l'avaient créée. Pour-3 quoi les mains qui s'étaient serrées dans i les ténèbres à la hampe du même dra-3 pe..u devraient-elles' se séparer, main e- - nant que les visages apparaissaient à la i lumièr: ? A la lùJ.ie de libérer la Bel-î giq e devait succéder celle de la recons-i truire : elle exigeait de tous la même I unité de vu'S, le mêm ■ oubli des ques-. tivjs personnelles, la môme fusion de - t .uies les âmes dans le grand effort i collectif. Il (allait donc que l'union se , , onlinuàt aulour du litre qui l'avait faite i «urne par enchantement. i Quand on fil à Victor Jourdain les premières ouvertures qui devaient aboutir à la réalisation de cet accord, avec un patriotisme dont on compren Ira sans . p in • l'abnégation, il déclara qu'il saeri-i liait le titre de PairU/ut p..ur adopter - celui de la Libre Belgique; si c'était un 3 111 o y n de réaliser l'union entre les calho-I liques, e Ses héritiers épousèrent cette idée. Il-I se reneonlrèrenl avec les représentant* auloiisés de l'autre group . un pro-r gramme commun lut élaboré et une * ligne de conduite nouvelle tu: f ayéo. Au seuil de l'ère de restauration qui - s'ouvre pour la Pairie, auréolée de gloire i- et d'espérance, le Patriote se survit sous i le titre de Libre Belgique. s Un sait les idées défendues par la i. leuille clandestine, l'héroïsme dont ont •- ait preuve ses collaborateurs — doiitplu-.- sieurs ont été si cruellement frappée, son vibrant patriotisme, son ardent désir il d'une union sincère et loyale entre lous is les Belges de bon vouloir décidés à poi'u- ii suivre généreusement l'œuvre de la res-e tau ration nationale, en taisant li 1ère de i toutes les vaines querelles de jadis. >i Ces idées cuiilmueronl à être le pro-e gramme du journal : elles sont un sûr i- garant qu'il conservera la sympathie . qu'il a su se créer pendant la guerre, ■- alors qu'au milieu le toules les lorlures e il'u .e occupation odieuse, il v naît mys-1» léneuseinent apporter à e ux qui rongeai ni leur Irei i dans l'impuissance, "■ tes paroles qui exaltaient les énergies, i' redressaient les détaillants;, crachaient u le mépris à la lace d >s tyrans et des trai ■ 1res et versaient aux opprimés le baume e de l'enthousiasme et de l'indéfectible es-i- pérance. Le Patriote. 1 Vive le Roi! C est le cri qui jaillit de rr "iers de poitrines belges dans la Belgique libérée. Notre cœur débarrassé du poids de 1 oppression se dilate. Nos lèvres décaienassées du lourd silence se déclosent. , Vive le Boi' Nous le saluons ici avec un : "v.i'&ent profond de vénération, dr reoor^aisftat'ce et d'amoiur, ce Roi, .qu? <?azn> r -s \..ins, !i.ur. heures les plus *gLq:ues de r-ttre histoire, la destinée, ^Jv^nour, l'iime de la Belgique, et qui sut g* rder de tout, amoin drissement oes précieux dépôts. Gloire au Koi Albert, hier « roi sans royaume ». ricanaient ses ennemis furieux, aujourd'hui roi d'u'F royaume plus \aste que son royaum*. m- 'me, puisqu'il fut et .restera la personnification de l'Honneur pour les générations futures ». Vive le Roi i Vive la Famille royale' •% Noius saluons d'un même élan du cœui notre héroïque Armée, nos troupes de Lié ge et de l'Yser, du commencement et de la fin, qui nous reviennent, après 1 ardent* el victorieuse bataille des Flandres. revstues d'une lumière bl-us merveillo-i-f qui. <-! où vivent les héros des antiques épopées les Armées -alliées 'le terre er. de mer :i'aimée française.modéle de vaillance et d es prit- chevaleresque .l'armée anelai^e.à l'in domptable ténacité dans la lutte gigantesque;!'armée américaine, la dernière ' sniie. s; aimable par sa jeunesse et par le be idéalisme de son effort. Toutes ont colla boré à l'npjuivre de la délivrance de notre uays. à li œuvre plus haute et pK"<s amande d'imposer à l'Europe les nobles et pu ves idées wilsonniennes de la paix univer telle. Gloire aux armées 1 »♦. Gloire aussi à netre Gouvernement qui clan? l'exil, pendant ces dures «muées, sui maintenir T union de tous les cwurs et de toutes les énergies en vue d» t»aiu* et de la prochaine rénovation du et, en par ticulier au Baron de Rroqueville, qui eui l'honneur insigne, nous l'avons dé-à dit d'être en août i£l4, avec le lloi Albert, le gardien de notre honneur, et qui, dans 1? ternpCte, guida la barque errante vers 'e port où il retrouvera des sytmpathies en thousiastes ( , ♦*# Gloire aux grands Belges : au cardina Mercier, qui pareil aux grands évêques d< t ladis, défenseurs et aviooats de leur peuple, a élova constamment la voix pour protester j(, contre toutes les iniquité^ allemandes; au; ' bourgmestre vlax, î?tei?p-wete i* »me1 ^ bruxelloise, qui se cambra tièrement rte 1 vant le vainqueur, revendiqua les droits de * la cité, et qui nous revient, dans les ova- E ti-ons, après de longues années de souf frances et de captivité'' 4 ! Nous saluons avec reconnaissance les Mi- g nistiief» étrangers protecteurs du Comité s A5.ri)T:al, qir veillèrent, on sait parm-i ^ quelles difficultés, au ravitaillement de la . population belge et française, et toutes les 1 ^ uissaiices qui on*, des -représentants d-iplo- 1 inatiques h Bruxelles et qui nous ont, de i quelque manière que ce soit, manifesté t leu-rri sympathies. i .% *"nfin, notre pensée va, frémissante et t ohaleureuse, à notre peuple aimé qui a subi ooiurageusemont toutes les privations, boutes les souffrances imméritées, tous les € ieuiJ* cruels, et qui pourtant n a. jamais i perdu l'cspérance et la foi. Det heures ont e 1 été dures L'endurance du peu-oie belge n a , jamais failli. La Barbarie le tenait à la f _jorge ; ses lèvres gardaient lesur sourire, ^ ,es yeux conservaient leur lumière, reflet le la flamme intérieure. Uloire à tous * ceux-là qui ont soufifert ; à .nos ouvriers qui 1 ont préféré la faitm à la félonie, à nos dé- < portes qui du travail pour l'ennemi ou de ia mort leute ont choisi la mort lente, a los prisonniers de tout genre et de tout •éro'smc ; gloire à eux î i»loire à nos morts, a tous nos morts : ceux des champs de ba i aille, et ceux des camps d'Ajlemagne, et eux des prisons, et ceux de la frontière :iux fils êlectrasés, et ceux de nos foyers ueur soin venir met une note de tristesse émue dans notre immense joie. Mais, com-:tie cet officiel fiançais dont Barres nous a ^ conté les exploits et qui criait dans ia tranchée: « Debout, les morts ! », nous peu- * sons nous aussi que nos morts, tous nos morts, tressaillent aujourd'hui dans^ leur { tombe glorieuse. Notre frémissement eveiile { leur frémissement. « Debout, les morts > ; Fcoute/.-les ' Ils se lèvent, ils crient avec ■-tous, ils communient avec les vivants dans l'allégresse de la Patrie! Êt tout cela, j toute notre joie et toute la leur, tous nos ? vœux et tous les leurs, se synthétisent dans ^ | notre cri ■ t Vive le Roi ' > i —I ■ lIItlJLkfflMfFMÉBMBP1™™ ; LE GRAND JOUR bnfin, nous pouvons parattre au grand jour Nous pouvons, sans crainte du bagne, quitter la cave automobile où, conjura-teurs du Don combat, nous avons connu les heures les plus pathétiques de notre vie, u coup sur les plus tumultueuses et les plus périlleuses, mais auss- i^s plus chargées d'émotion et de réconfort. Nous la quittons sans crainte, mais non sans le certain regret e1ue 1 on éprouvé toujours, mèm-t/ dans la joie la plus \we, a quitte i les lieux *>ii l'on a aouitert. i à dans son ombre, nous axons souiixert ^our' notre Hoi et notre i ays. oon ombre était palpitante et vivante, comme en taee ij Ternion-., aux premières lignes, 1 omtart d'une tranchée avancée. a. vivait dam une perpétuelle agitation Tantôt le pa pier manquait. 11 fallait aller a la recherche des précieux feuillets, passer et rejas 'or à uavers les maalles du .uet tendu au-oour de nous, éviter la cur.osne Jes imlis orets, dépister la vigilance cles policiers tantôt la légèreté d'un imprudent ami ou - nasard d'une perquisition permettait la caipture d'à., -poste important de propa jande. Ïj fallait réorganiser l^ serv-.ces lécouivrir de nouivaux devo-uem&nts, levei Je nouvelles recrues audacieuses t'a;-rôt on .riait alerte il fallait ramas sei se- cli iuo» et ses clairue». plunr es el Mwner», -^ractéres et presses, et démarrer u nias Ce n'était ras «ne -n uce a. fa-re. on 1 imagine, i.oureusement la cav« ■ ta-t automo.-ilo Avec son chauffeur .n ,r >Visé au .«oiant. elle se déplaçait de c: je C s en allait d un -vêtit tra-n de se-na Birr se réfiux'.er du garage numéro I au ga -lere numéro 2 de la Kommanda-nttfr. Lef ■hfres dT la rue de 1 erla^mont nous su, -:ent de nrès. Ma's la Zen traie des >,u.iles 'our^lournîssait du pétrole de « mauva.se • ualité que notrj déménagement parve- aA,h'"certes, l'histoire sera belle à narre, les phud gieuses aventures de notre cav( ut^bile. Il . .faudra quelque « -,ur ,1e celles qui dateront ..jx poetei nrîm.tifs les beaux contes tout^plems de. Houleuses -mac -ines des magnc-ens et de. Ma-:s le moment n est pas ei u d e -rire cetto l.istoi-, ; li II viendra, je les -,V, e rtaliçré le désir de quelques uns qu eulènt rester ignorés de tous leurs a . jn connus. . e ."u il faut dire pourtant des au.our J'hui, c'est que, si notre tâc!>e fut rude >iriois -jeineuse, t->u.,ours .leiao de ian -er, nous fûmes largement soiutenus dai. votre effort. i\ o.us accomplissions un devoir Avec no: ^.ifrè.es de la presse prohibée, n-ous ser v-io-us tt -e donne \ ce terme toute la pie n:tude de son admira/nie sens * ous ser vions. Le « Tu ne ; asseras pas » que notn tloi i roL-onça en août 1S14, que nos hero répétèrent de liège à 1"ïs®r' nous le re renions a notre maniéré. Toutes les un mites de l'ennemi,nous les marquions d in f'amio Toutes ses tentatives d'abattemen i,u de corruption, nous nous efforcions d, les déiouer. Tous les gm asphyxiants don il empoisonnait notre atmospnere morale nous'tentions de les chasser en établissan dans la place des courants d air pur. I>ans cette lutte, nous nous sentions ei communion d'idées et de souffrances ave notre admirable "opulat.ion qui sut ton endurer de la longue epreuve. Oa voulu a\ l'accabler sous un régime de terreur, on ^ voulut la déprimer, par le . moyen d une tresse vendue, on voulut la diviser, en .en-:j j \enimant d'ancionnes querelles, on voulut m mêar e la provoquer au.\ sursauts de colure fr qui amènent les répressions sanglantes. ^ aju -^es maneew res, tentatives vaines.iSon L-joii wns et sa fdi la gardèrent également, l-ll-j » enferma dans sa dignité comme, " lans un corset de fer. l'-lle resta calme, cuirassée de la conscience de son mnocen- st ce et de son droit Victime offerte au dieu Mo loch, elle garda son rôle de victime et souffrit en silence Klle ne parlait pas. r lie ne pouvait pas parler Nous a ons eu par fois lïionneur d'- tre la voi\ de cette gran te Je muette. Nous avons enié rour elle.NoUs qi avons dit ses protestations et ses coleres, ses mépris et ses haines. Nous avons crie Pour ellj, d'une \oix si haute et si chaire, qu on entendit yus rue .par delà les océans ai la voix indignée de ce peuple qui se taisait. pî C'est bien pour cela, n'est ce pasV c est parce que nous étions la voix de 1 opwron ^ publique étranglée sous le carcan, quej lous sont venues de tous les coins du pavsj et de toutes les classes de la societ-e et de la toutes les nuances des paitis politiques,ces qi s -mpatiUies ardentes et agissantes ou no- d( tre flamme trouvait un aliment sans cesse renouvelé. Quel réconfort c'était pour nous dans l'ombre on nous étions ensevelis. Alors g; nous avons pensé -qu'il nous fallait durer. , ni Hoirer pour mener le bon et rude combat r( -atriotioue. Ourer .pour tra a.ller d unejg£ n.e enthousinste à la grandeur et a la beauté de notre pa^s. » Durate, disait Enée à ses compagnons la accablés par une longue infortune, durate et v-osmet rébus servate seoundis. » m _\ou ; aussuqui n'avons jamais désespéré, oous non.; disions les unj aux autres: 4 Uu- lirons et gardons-nous pour les jours heu reux. » ! urons, pour. atteindre ces jours ^ fortunés o-> nous pourrons saluer notre 1,'oi b.^-i-^mé,notre toucj gracieuse i^eine, m nos trouipf.s Vérok.uts, ec vii1. t-e, revmvre au p -rand de la liberté, dans air épure, renouvelé, -tonifié :>o,r le en' de 1 epreuve. r r'uis nous nous sommes dit que notre œu-vre pourrait -io pas f>n r avoc 1 occupation, boche, qu'elle devrait durer flutfit du : le rate no.ur travailler a la grande restauration intellectuelle, morale et économi j jr que, pour apporter not:3 -ouille et notre . fleur h ce .nouveau printemps de notre li ! bre IVélgiique 1 l a difficulté était d'assurer cette durée, ^mpêc.i-és comme nous l'étions dans mille v em.biicnes, il nous était diiitfi -Az, presque s i iiipossilble de ^a're appol j ux bonnes vo j ; lo-ntés et aux ressources de nos amis pour, créer l'organisme compliqué ou s'appuie un . grand journal quotidien. La difficulté est résolue aujourd'hui 'P i'our toutes les raisons e.-0;.«ooées d'autre d . oart, le puissant organisme viu < fatrioté > ]( a été amené r 3 à jurer avec nous une sainte alliance P Désormais le groupe de la ? Libre P-elgi-jue », tout le groupe, c'est-à-dire tous',, ^ ceux qui ont collaboré dans les heures no,- , 5 res à notre petit journal, trouvera ici l'ac-i cuèil le plus large et le plus chaleureux. !11 Rt voilà comment la « l ibre Belgique j ~ t peut enfin paraître au grand jour, qui est pour nous deux fois le grand jour, d'abord r ? parce que nous avons quitté l'ombre et la (] ténèbre de notre cave automobile, en-: suite parce qu il est le grand jour de la v.ic-, ® to-ire et de la liberté, le grand jour de la ° Justice et du Droit. v : Dr Z.. , FIDKLI1*, MASIIX, t BiiLGA, EGO, MILES, liTO... t " € A NOS LECTEURS Le» rêve» de victoire qui ont dé-t»9é notre attente ont aussi dérou* plu» d'un projet. Il y a quelques inaine», nous pourrions dire quelle» jours, tout donnait à penser le les années des alliés rentraient dans Bruxelles sur les talons l'occupant expulsé de force, ersonne alors ne pouvait prévoii-le, dès le jour de la libération de ville-, la presse digne de ce aoin rait en pjnesure de reprendre son le. Aussi les directeurs de la IKEfcK BELGIQUE: clandestine aient-ils, au prix d'efforts quasi rhuuiains, préparé un numéro ustré, le numéro 1^1, qui, dans ur pensée, devait paraître au oment même de la rentrée découpés. Les circonstances sont ve »es modifier ce dessein en court exécution. Le dernier numéro clan-sstin de la LIBRE BELGIQUE sera stril>ué comme à l'ordinaire le ur où le Boi fera son entrée dans 1» ipitale. Le public accueillera san» icun doute avec le même empres-ment que par le passé ce dernier iméro, dont il renverra le mérite ix dévoués et modestes organisa-urs qui ont réalisé le prodige de mserver vivante jusqu'à la dernière inute la L1BBE BELGIQUE clan-ïstine-lotre Programme En se présentant <aa public,* LA LIBBE ÎLGLQU'IÎ > tient a affirmer nettement i-els seront ses principes directeurs Nous affirmons tout d abord notre foi ca-olique. i.a doctrine et la morale chré-mno seront la base des idées et de la diction du ijoUmal. Pareille conception n'empêchera pas — en au contraire — «que nous cherchions demment à réaliser l'union de tous les îlges de bonne olonté, décidés à entre-endire, dans un imême amour patriotique, restauration de la Belgique meurtrie et assurer sa marche progressive vers un. enir digne de «es vertus foncières rloyiau- j , endurance, bon isens. esprit de travail. Semblable union n'est pas imjjo^sible. .si >n '\ eut y mettre de la gérié-rosité et dé-la ancJiise, et déposer — une bonne fuis —| ut.es les rancUues qui, depuis trop lonig-mps, ont empoisonné la politique et l'ont miue (méprisable. La masse est écœurée de ces polémiques ériles, devenues le seul aliment des dé-its puolios.au point de frapper de discré-t notre régime parlementaire. .K'st-ce donc chose si difficile que de s'en ndre, en réglant une fois pour toutes les lestions qui divisent et qui renaissent' ns cesse ? Tous les Belges n'ont-ils pas les mêmes cAntionsi, les mêmes intérêts? Vont-ils-<pas tous les mêmes devoirs et irtant les mêmes droits 1 Des lors ne doivent .ils pas être traités us de la même façon ? Dans cet ordre d idées la question sco- ire grè". e lamentablement notre vie publi- îe : au fond, elle demeure le germe fatal ; toutes les polémiques et de toutes les visions. Llle subsistera tant que la liberté et l'é il'té absolues des pères de famille en ma-atière d'instruction et d'éducation n'au-►nt. pas été proclamées et ^efficacement actionnées. Comment est-il possible de méconnaître légitimité de pareille revendication ? Kn arrivera-1 on à dissiper enfin ces alentendus pernicieux? Nous j travaillerons, quant à nous, de utes nos forces. Le d-éiveloprenient du génie '(liamand nous endra à cœur. Nous le consuléions com-e un facteur essentiel de l'a\enir de la atrie Belge. 11 faut sur cette question brûlante que an s'entende fraternellement,,avec la pré îcupation de sauvegarder l'unité nationa-ot la liberté de t, . 11 faut que l'on abandonne toutes les esquineries maladroites qui ont desservi , cause flamande, et que l'on punisse les ahisojis qui ont tenté de la compromettra. E<n matière politkiue, nous sommes d'à s que 1-a souveraineté populaire doit exercer sans restriction qui pourrait en Laisser le fonctionnement 5 e problème est posé. Il faut le résoudre ►glquement, r intégralement, sans arrière ensée et sans expédient Les courants 'opinion sont à cçt égird impératifs dans i monde entier.Ils tendent à lever le« bar ir-res que des intérêts éiao^stes de partis ourraient tenter d opposer à la volonté de )US. Cela re'.ient à dire qu'en matière électo-*le nous sommes^ partisans non d'un droit e suffrage restreint aux hommes seuls, îais du seul suffrage vraiment universel, - celui des hommes et. des femmes. Instruits par l'expérience de ces dern.iè-es années, et sonigennt aux problèmes ae emain, nous prêcherons l'alliance néces.-aire du travail et du, capital, les bienfaits e leur concours harmonisé, substitué a ne Lutte haineuse et néfaste. Si nous sommes décidés à travailler lova îment à l'ascension des classes populaires t à l'évanouissement normal de chacun,en vue du bien général, nous voulons l'ordre sooial, convaincus que la haine des classes, l'anarchie, les tentatives extralégales qu® nous venons de voir se réaliser par le déchaînement du bolchevisme, ne peuvent entra ner que la ruine et la décaience des peuples, au milieu dos plus affreuses souffrances et des pires catastrophes hnifin, conscients du danger que fait cou-""ir à un peuple la lèpre toujours grandissante de l'alcoolisme, nous favoriserons de -ou.te notre influence les mesures que prendront les pouvoirs /publics pour remédier à ce mal. Nous sommes/ convaincus qu'en formu* iant le programme que nous venons d'exposer, nous sommes en communion d'idées avec tous ceux qui veulent travailler à la grandeur de la Patrie dans la Justice et ian s la Paix. « LA LIBRE BIlLUIQUE ». La CMniig fles Monts. Renan appelle l'histoire i une petits science oonjectu,rale ». Définition un peu dédaigné use, mais nullement inèxacte si elle s applique à ces produits du subjeoti visine, où les faits sont regardés à travers des lunettes derrière lesquelles il y a non des yeux qui discernent nettement, mais une imagination débridée. • 'n demande à l'histoire, même à celle qui s'écrit au jour le jour, de présenter les faits sans broderie ni conjecture, sans prévention d'aucune sorte, en subordonnant, toutes autres considérations au culte de la vérité objective. Il convient d'exposer clairement les données, les facteurs, les dominantes et les caractéristiques. Le public exige sou\ ent des conjectures. Pour maintes raisons il voudrait savoir de quoi demain sera fait, Cette curiosité, assez naturelle, est généralement difficile à satisfaire, i ombien de fois n'a t-on pas reconnu depuis bientôt cinq ans le danger qu'il y a à prévoir, à anticiper» Au mois de septembre 1?»14, d'excellentes revues anglaises prédisaient le .morcellement de l'empire austro:hongrois ; aucune d elles n'a songé à l'effondrement du charisme et du gigantesque Empire du Nford. -- Quand Brussilof ra.fla en quelques semaines G à 7i'M) mille prisonniers, ne fut-on pas porté £ augurer l'écrasement des Puissan qés 'centrales 1. Dans l'état des mœurs anglaises, vu le désarmement britannique sur terre et l'avance écrasante de 1'Allemagne,-pouvait on donner tort à ceux qui doutaient que la Grande-Bretagne réussit à mettre sur <r»iédv en un nombre très -bref de mods, une armée de six millions d'hommes, avec des états majors et des officiers improivsés, tenant brillamment trte en Eurupe, en Asie, en Afrique, aux forces les mieux exercées ! lCt après la faute énorme de l'Allemagne violant le sol belge et les lois les plus sa crées du droit des gèns, qui aurait supposé qu'elle braverait l'Amérique, au point de l'obliger à la guerre sans merci, toutes ressources dehors'( — ; omment prévoir qu'après avoir mis l'Angleterre dans lal-ternatiive de baisser à jamais son pavillon ou de renouveler un de ces eiforts nistori ques qui aboutirent à l'anéantissement de la prépondérance de Louis a l v et de i\a-poléon, les dirigeants allemands, méprisant les avertissements de gens experts, fermeraient les yeux sur les forces illimitées de l'énergie et de l'industrie américaines, disposant (lu premier capital du monde? Brand Wittlock, ce sage et ce vaillant, le constatait dans une conversation avec M. Levie, quelques îours avant son départ de Bruxelles; plusieurs Allemands de marque, parfaitement instruits de la situation rii-delà de l'Atlantique, crièrent vainement casse-cou NT'était il pas au moins aussi pé rilleux de braver les Etats-Unis que de traverser la Belgique? Autre sujet de surprise : la -.< (ïazette ce Cologne -> dit à l'époque on Ferdinand de Oobpurg fit passer la Bulgarie du côté rte 1 Allemagne : h a !■'raru-e est trahie, parce qu'elle s'est contentée de retenir la B'ul- / garie par des liens politiques; nous ne nous exposerons pas à semblable déce .;t:on : nous nous l'attacherons par des intérêts économiques. ». Eut-on prévu alors que, oublieuse de-ce bon propos, le gouvernement allemand épuiserait la Bulgarie, s'a).encrait économiquement paysans et citadins et rejetterait- eu 'eu 'de temps les sujets du car Ferdinand", mialgré lui. aux genoux de 1' l-»n tente 1 1 .o r s de l'acllit ■ i w.. cle 1 a lvoum an ie à la cause des Mli<. Aîlcmagne eut peur, ' son principal ôrg.. l'avoua depurs. Qui • nt dit que Ramier roumaine, obje^i pen i -nt ni us de trente ans de tous les so ns de Maries de llo.hen-ollem. ancien officier allemand, soldat avant tout, en faci.on entre l'Autriche et la Russie, n'aurait été qu'une 'orce d'appoint, iiiaérieure à son nom, à sa tâche 1 En janvier la 8, le front Fst fut dégarni ; artillerie et e'îfectiifs sans^ nombre furent transportés à l'ouest. 11 était urgent d aller de l'avant, sans cesse II fallu t conjurer le péril américain. ..e méconnu t-on 1 Le rai* e.ot .'on tarda. Tandis que Luden- . dorf, phi empereur que le baiser, s'amusait à culbuter les chanceLers, roch. d'ns les environs de Compiè.2ne, orgaivs-nt les grandes réserves de l'offensive finale. Le plus formidable appare i d esononuage n'avait pas mis Ludendorf en garde ni contre le péril américain, ni contre le plan de ♦' och. .Même déception avec les Zeppelins et les sous-marins. Coux-ci devaient réduire l'ennemi, l'Angleterre surtout, par le t;;r-rorisme, et ils contribuère-it fort, à développer jusqu'au paroxisme le sentiment île la' résistance ; ceux la devaiént affaiblir le blocus, détruire la flotte marchande des p.Vyo neutres et alliés, accrier 1' m-1- •-.! : a l'impossibilité de se ravitailler, et ils échouèrent et ils accrurent les phalanges de l'Entente <!e sorte que, de»;.;~.t, 1 : ( pérrLorité invincible de leurs adversaire

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Cet article est une édition du titre La Libre Belgique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1918 au indéterminé.

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