La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres

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s.n. 1915, 06 Juin. La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres. Accès à 18 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/6688g8gd09/
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LA MÉTROPOLE D'ANVERS, PARAISSANT PROVISOIREMENT A LONDRES. 23ME ANNÉE. DIMANCHE 6 ET LUNDI 7 JUIN 1915. n°a 157 — 158. LA GRANDE GUERRE. • LVELLE GRANDE BATAILLE PRES ^ ' D'ARRAS.—SUCCES FRANÇAIS DANS LE "LABYRINTHE."—LA TACTIQUE ITALIENNE—SUCCES RUSSES SUR I lA SAN—UNE BATAILLE NAVALE DANS LA BALTIQUE. — SERIEUX j ' PROGRES DANS LES DARDANELLES, E _UN REMANIEMENT MINISTERIEL < EN FRANCE. \ H région d'Ypres est une nouvelle fois le c "jjredes plus violents combats. Après " j repris le château d'Hooge, écrit le maré-!u]Sir John French, les troupes anglaises ont L des combats désespérés, au cours des- * ,J -k il y a eu sur la route de Menin à Ypres plusieurs rencontres sanglantes à la bayon- soigneusement préparées par l'action de J l'artillerie- . Pans leurs environs de Souchez les Français ,, suivent leur avance audacieuse et il y a. 1 quelques jours ils y emportèrent une position Ç allemande' au nOrd-ouest du Cabaret Rouge, à J Uakilomètre et demi de Souchez. 1 Dan; le secteur d'Àrras, autour de Neuville c îaioi-Vaast, ils ont également fait des progrès' £ importants ; " nous tenons actuellement, dit le communiqué officiel, plus de la moitié de l'aile c ror,jet toute la partie à l'est, c'est-à-dire plus r (k&ux tires du village; au nord de la posi- * ; :iu'labyrinthe '—la formidable forteresse * l^aande—nous avons légèrement progressé r 13 centre, et au nord nous avons fait une •rince de 450 mètres; les combats y conti- l 'nuentsans cesse." Ici, comme à Lorette et à c Xfiiville, les duels d'artillerie sont terrifiants ; £ fc contre-attaques allemandes se suivent de 1 trê;près, mais toutes viennent se briser sur ]a r rrfiïîance opiniâtre de nos Alliés. e Les Italiens ne se reposent pas sur leurs f lauriers, et leurs succès récents obtenus dans a {«conditions défavorables de température et r le terrain démontrent combien les officiers ont à la hauteur de leur tâche, et combien c es soldats possèdent les qualités requises dans c ? champ de bataille moderne. Le roi d'Italie, t ni commande les troupes en personne, a t oulu leur rendre l'hommage qu'elles mé- ci lient largement, et dans un ordre du jour il :î a cordialement félicitées de leur vaillance I semplaiTe et de leur persévérance impertur- i able. _ *r Les Italiens, qui rencontrent chez les Autri-liens une résitance acharnée, effectuent un ci louvement tournant autour des crêtes de i: lonte Nero. dans la. direction de Tolmino, r adis que d'autres troupes, remontant de la ç illée de l'Isonzo, exécutent une attaque fron- f le contre les positions fortifiées de l'ennemi. 1 :5 Autrichiens occupent, sur la rive droite de r fleuve les positions de Sainte-Marie et de c liu'e-Lucie, près de Tolmino, de même que a i contreforts les plus éloignés sur les mondes derrière l'Isonzo et dans l'Indre, à r 'Uest de Goritz. La prise du Monte Nero q nstitu© donc une excellente opération. f Les Russes, de leur côté, quoique relative- <j int affaiblis par la chute de Przemysl, ne r rdent pas courage, et les Allemands ont loin r ivoir fini avec leur formidable adversaire,' s oique, dans leurs communiqués, ils l'aient a a=é complètement. L'offensive russe, sur ^ San Inférieure, s'est développée avec succès j 3 et le 4 juin écoulés. Un corps d'armée q trichien (|iii avait été défait sur le front r irchol-Podlovina-Struza, fut obligé de se re-?r sur les positions fortifiées entre la Leng „ la San, près des villages de Stang et Jata, j station de Leutownia et Zarzina, contre r quels les Russes livrent un assaut furieux. s renforts allemands, arrivés à la rescousse r > Autrichiens, livrèrent de violentes contre- c aques sur' le front Krawce-Burdzi, mais elles c ent toutes repoussées. Le 3, l'ennemi réus- s à s'emparer du village de Starzawa, sur la e é bauche'du Ursznia, mais les Russes les e délogèrent et les repoussèrent sur les hau- c rs avoisinantes. Sur le Dniester les Aile- c nds ont continué leurs attaques contre la s de pont entre Tysmenica et le chemin de de Stry à Mikolajew, aussi que contre les r étions russes à Ugartsberg, où ils firent j iee de bayonnettes et de grenades à main. c lis le lendemain ils furent repoussés sur G it ce front et durent prendre position sur, un j aveau front, hors de la portée des canons -, ;ses. )ans la meT Baltique un important détache- A nt naval allemand s'est montré, et des bati- !; nts russes ont échangé des coups de canon * des navires allemands près du golfe de c D'autres détails de l'action navale ne c >t pa£ donnés. I )ans les Dardanelles les < opérations conti- 2 înt avec succès. Pendant la journée du 4 forces alliées réusirent à se rendre maîtres plusieurs fortifications turques. Le centre ' ;annique occupa deux lignes de tranchées demies sur une profondeur de 400 mètres, 'dis que la division française a capturé la miière ligne de tranchées, en face d'elle, rieurs centaines de soldats et des officiers j es ont été faits prisonniers, ainsi que six r'ns allemands; les pertes turques ont été j isidérables. ^st-ce l'exemple du ministère de la coali- ^ 11 anglais P . Suivant le " Telegraaf " un nou- - mouvement se dessinerait dans les hautes ^ 'ères françaises, et un changement ministé- I Pourrait être attendu sous peu. M. Léon Urceois entrerait dans le nouveau cabinet, Mis que MM. Augagneur, ministre de la 'rine, et Malvy, des Affaires étrangères, donnent leur démission. "^D'après des nouvelles qui nous viennent source sûre, les Allemands auraient en ces rniers jours retiré de la côte belge les gros jions qu'ils y avaient installés. s agit-il de mesures en vue de préparation de ^ ^traite, dont on parle beaucoup dans les 1 ?^ux hollandais, ou bien est-ce dans le 1 ^'envoyer ces pièces, vers le front italien? 1 II Prochain avenir nous le dira. r~La petite ville de la Haye-du-Puits a t ^rt un drapeau aux recrues-belges de la 6e f vision d'armée. La cérémonie a été prési- £ ®Par le maire et par le sous-préfet de Cou- f ' L'armée française était représentée 1 .['e lieutenant-colonel Le Costey et l'armée c , Par le lieutenant-général Ruwet, le i " eral majoT Loë et le colonel Lefèbure.' c ITALIE ET BELGIQUE. :a part de notre pays dans l'intervention italienne. Sous la présidence de Me Henri Robert, M. ules Destrée a fait, lundi après-midi, dans la aile de la Société d'Horticulture, à Paris, une onférence sur le rôle de la Belgique dans l'in-ervention de l'Italie. M. Jules Destrée a ré-umé cette conférence qui a obtenu grand uccès, dans un article du "Petit Parisien" lu 1er juin. En voici la partie principale:— On doit reconnaître à présent, par ce que 'on en sait, et notamment par le " Livre rert," que les négociations furent menées par 2 gouvernement italien avec une habileté onsommée. Sans doute, on n'y trouve point 'écho des grands sentiments généreux qui liaient entraîner l'opinion, mais les sentiments ne sont point l'affaire de la diplomatie ui discute sur des textes et des intérêts, et on doit'admettre que le " sacro egoïsmo," qui ut souvent reproché à M. Salandra, est un evoir pour un gouvernement vis-à-vis des ouvernés. Les négociations étaient indispensables pour onvaincre les neutralistes eux-mêmes de la écessité de la guerre. Avec un peu d'éloigne-lent, on se rend mieux compte aujourd'hui de Dur nécessité pour la formation de l'opinion -ationale. L'exemple saisissant de la Belgique, écrasée our avoir cru aux promesses des empires entraux, rendait d'ailleurs la confiance im-ossible dans de nouvelles promesses faites par îs miêmes empires. Nos malheurs immérités, lieux connus, avaient apitoyé tous les cœurs; t la façon atroce dont la guerre nous avait été aite, révélée en ses détails, loin d'apeurer, vait indigné toutes les âmes et y avait fait .aître un besoin de justice et de^ réparation. La sauvagerie tudesque, révélée à tous, à eux même qui ne pouvaient se décider à y roire, donna à l£ guerre imminente un carac-sre de défense, défense d'un patrimoine in-îllectuel et moral, aussi sacrée que la défense 'un patrimoine territorial. Enfin, la question belge posait, devant les taliens, le principe des nationalités, auquel Is ne pouvaient refuser leur sympathie sans enier leur histoire. Lorsque la suprême manœuvre neutraliste, irigée par M. Giolitti, essaya de renverser le linistère, il y eut dans l'opinion un mouvement admirable d'indignation et de révolte ui contribua à précipiter les solutions et à lire apparaître le véritable esprit de la popu-ation. La guerre se décida ainsi brusque-îent, avec l'adhésion à peu près unanime, omme la résultante d'une longue préparation ntérieure. Et elle se décida, non pas par telle ou telle aison d'egoïsme. nationaliste, de calcul ou 'intérêt, mais, au contraire, dans un magni-que dédain pour les satisfactions apparentes, ans un admirable élan de solidarité inter-ationale pour la défense de la civilisation îenacée par l'impérialisme allemand. L'Italie e bat non seulement pour elle et pour le'libre ccomplissement' de ses destinées, mais aussi our les autres, et notamment pour nous, ielges. Cela donne à son attitude de la gran-eur et l'assure de notre reconnaissance et de otre amitié infinies. Ajoutons enfin que le geste italien a de l'élé-an'ce. Il s'est produit au moment où la îussie paraissait faiblir. Un mot spirituel, jais injuste, avait couru autrefois : " L'Italie olera au secours... de la^victoire." L'événe-lent a démontré que l'Italie valait mieux que ela. Elle vient à notre secours au moment ù la partie est encore stationnaire ; elle 'offre, à nos côtés et pour nous, aux périls; lie s'associe, à nos risques et à nos héroïsînes. Ile justifie ainsi, et au-delà, l'estime et la onfiance que lui ont toujours gardées ceux ui la connaissaient et qui l'aimaient. Et pour avoir contribué, dans quelle mesure -dans une notable mesure, ont bien voulu .ous dire nos amis italiens—à ce résultat, la îelgique goûte aujourd'hui la fierté et la joie 'avoir apporté,, par la vertu exaltante du ang de ses martyrs, un concours précieux à a cause des Alliés, à la défense de la Civilisa-ion et de la Liberté, sauvées par son sacrifice. Tous les Belges s'associeront de grand cœur , ces judicieuses réflexions de M. Destrée. îotons seulement que notre compatriote omet .e dire la part que lui-même a prise avec ses ollègues MM. Lorand et Melot au travail de •ropagande qui a conquis à notre pays les ympathies italiennes. Nos trois députés se sont montrés là-bas de ons ouvriers de la patrie belge. Nous sommes teureux d'applaudir au succès de leurs efforts. L'HYMNE DE MAMELI. C'est l'hymne que chante aujourd-hui l'Ita-ie frémissante. Gioffredo Mameli naquit à Gênes en 1827. 1 était fils du contre-amiral Giorgio Mameli. ] avait vingt ans lorsqu'il composa son lymne, qui devint le chant des volontaires ans les plaines lombardes, le chant des gari-taldiens:—Frères d'Italie, L'Italie s'est réveillée. Du casque de Scipion Elle s'est ceint la tête. Où est la Victoire? Qu'elle montre sa chevelure. Esclave de Rome, Dieu l'a créée, Formons la cohorte. Aux côtés de Garibaldi, la poète se comporta ■aillamment. Le 3 juin 1849 il fut blessé à a jambe, subit l'amputation le 19 et mourut 3 6 juillet, trois jours après la chute de la République romaine. L'auteur de la musique, Michele Novaro, :tait également né à Gênes quelques années .vant Mameli. Mazzini a écrit une préface ,ux poésies de Mameli. Certaines de ces poé-ies, et entre autres l'hymne, " Fratelli d'Ita-ia " sont apprises par cœur par les enfants les écoles. Tous les Italiens chantent en ce noment l'hymne de Mameli, " Fratelli L'Italia." LA PERSECUTION DANS LA PROVINCE DE LIEGE. une ordonnance. Le Dr Vollmcr, qui s'est intitulé " président de l'administration civile impériale alle-niajide dans la province de Liège " a -fait placarder une ordonnance du " Gouverneur militaire," proscrivant les couleurs nationales et celles des pays alliés. Le texte de cette circulaire vient de nous parvenir. C'est un document authentique dont il est intéressait de connaître le texte. Le voici donc: ORDONNANCE. Considérant que la tolérance accordée jusqu'ici a conduit à des abus, je me vois forcé de modifier les régies pour la surveillance des magasins et la circulation dans les rues de la manière suivante: I. Il est défendu: 1. D'arborer des drapveaux aux couleurs belges et aux couleurs de tous les Etats ennemis.2. D'orner les vitrines et les magasins: (a) Au mowen de ces couleurs; la combinaison du bleu, blanc et rouge est défendue, en régie générale, exception faite seulement pour la bannière étoilée américaine: (b) De toute •autre manière ostensiblement démonstrative. 3. D'étaler et de vendre: (a) Des images, imprimés de tout genre, cartes postales et autres, qui partent extérieurement les couleurs de la Belgique ou des Etats ennemis : (b) Les hymnes nationaux de tous les Etats ennemis, y compris l'hymne national belge, dans le cas où il serait orné de couleurs, drapeaux, armoiries ou autres emblèmes belges, ou s'il contient plus que les quatre strophes primitives. 4. D'étaler et de vendre: (a) Des cartes postales et des images d'événements de la guerre, spécialement de maisons et de localités détruites, à moins qu'elles ne se trouvent dans des journaux agrées par la censure; (b) Des gravures, cartes postales et images de membres de la Famille royale belge et de Belges qui jouent un rôle dans la vie publique, à moins que le texte ne se limite à une simple désignation de.s personnes ou à l'imitation de leur signature et que .ces reproductions ne contiennent aucune provocation et ne tombent sous l'application de l'alinéa 4 a; (c) Des calendriers et autres objets avec images de la Famille royaJe, dès qu'ils renferment une allusion quelconque à des événements de la guerre ou de la politique; (d) Des images, cartes postales, etc., de soldats ét commandants d'armée belges du moment qu'elles contiennent des scènes de nature provocatrice (événements de la guerre, ou autres). Des images des camps de prisonniers sont tolérées; (e) Des cartes postales et outres reproductions de tout genre des chefs d'Etats ou commandants d'armée de tous les Etats ennemis, en régie générale; (f) Dés rubans, cocardes, petits drapeaux et autres insignes aux couleurs des Etats ennemis. La combinaison bleu, blanc et rouge est interdite en règle générale; sont seuls exceptés les petits drapeaux que l'on peut reconnaître indubitablement comme américains ou hollandais: tçls sont ceux qui ont la bannière étoilée ou la série horizontale des couleurs rouge, blanc, bleu. Toutes les permissions accordées jusqu'ici par la censure sont annulées, pour pat-ant qu'elles sont en opposition avec la défense ci-dessus.L'arrête de M. le Gouverneur Général du 13.10.1914, par lequel tous les produits de l'imprimerie sont soumis à la censure, ri'est pas modifié par la présente. Les contraventions à cette défense seront punies 'd'une amende pouvant aller jusqu'à 1000 marks ou d'un emprisonnement pouvant aller jusqu'à 6 semaines. Les objets visés au numéro 4 seront en outre confisqués. LA ZWANZE A BRUGES. Des lettres anonymes ont été envoyées à l'autorité allemande à Bruges pour les avertir que deux officiers belges sont restés dans la ville et qu'ils ne craignent pas de se montrer en armes. Ces lettres disaient que ces officiers se nommaient Jan Breydel et Pieter De Coninck. La Kommandantur ouvrit aussitôt une enquête consciencieuse et s'en alla demander partout où ces deux officiers pouvaient bien habiter. Ce qu'on s'est amusé à Bruges ! C'était une bonne riposte à ces officiers qui naguère n'avaient pas hésité à emprisonner un des vicaires de Bruges parce qu'il n'avait pas livré... deux hallebardes de suisses! LE NOUVEAU KEPI BELGE. Ainsi que r.ous l'avons fait pressentir, c'est la casquette à la russe qui est adoptée. En vérité cette casquette, c'est la casquette anglaise sans rigidité, c'est à-dire déformée. Elle a été adoptée pour la tenue de campagne de notre armée. Pour distinguer nos soldats des soldats britanniques" le képi belge portera sur le devant une cocarde bombée aux couleurs tricolores. La commande a été passée à une maison française et l'on espère que, sous peu, un premier et important stock sera livré et expédié sur le front. LA POPULATION DE LA BELGIQUE. Au 31 décembre 1912, la population de la Belgique était de 7,571,387 habitants. Cette population à fin décembre devait être d'environ 7,800,000. De cette population il y' a présentement 200,000 réfugiés en Hollande; 180,000 en Angleterre; 160,000 en France; 200,000 dans l'armée, soit au total 750,000 environ à l'armée ou hors du pays et 7,000,000 Belgique. la sante du cardinal mercier. Le " Nieuwe Rotterdamsche Courant" du 28 mai a publié l'entrefilet suivant:— "■ D'après le ' Vlaamsche Stem,' circulent des bruits au sujet d'une sérieuse indisposition du cardinal Mercier. Notre correspondant à Leyde, après un entretien avec le directeur du comité de logement catholique qui a parlé au cardinal mercredi, a démenti catégoriquement cette nouvelle. Le cardinal jouit d'une excellente santé." LES JOURNAUX " BELGES " SOUS LA CENSURE ALLEMANDE. Tous les gens de bon sens ont pu se convaincre depuis longtemps que la presse belge dans son ensemble avait bien compris son devoir en refusant de paraître sous le contrôle de la censure allemande. Les quelques journaux qui ont cru pouvoir adopter une autre attitude ont pu s'en rendre compte par une expérience qu'ils auraient dû s'épargner. Une dépêche dé l'agence Central News, datée d'Amsterdam, 2 juin, nous apporte la nouvelle intéressante qu'on va lire:— " Les directeurs des journaux belges qui paraissent encore à Anvers ont tenu samedi après-midi une conférence à la suite de laquelle il a été décidé d'arrêter temporairement la publication à partir du 1er juin, la censure allemande vinculant la liberté de la presse." On avouera qu'ils ont mis le temps de s'en apercevoir! D'autre part, à Namur, 1' "Ami de l'Ordre" a publié cette note:— "A partir d'aujourd'hui 21 mai, nous ne pouvons plus faire l'envoi de notre journal aux prisonniers belges en Allemagne. " Par défense de la censure, également nous ne pouvons plus recevoir ni insérer des correspondances relatives à nos soldats prisonniers ou blessés. " Nous nous excusons donc auprès des soldats ou des parents dont, en ces derniers jours, les lettres sont restées sans suite et nous prions nos lecteurs de tenir note du nouvel état de choses." LA "LIBRE BELGIQUE." Connaissez-vous la " Libre Belgique " ? Non ! C'est bien dommage ! dit notre confrère "Les Nouvelles de Maestricht," qui ajoute:— C'est un journal belge publié en Belgique et non soumis à la censure. Imprimé sur un quart de colombier, le format n'est pas grand, mais la feuille est pétillante d'esprit. Le titre, qui en a été judicieusement choisi, est suivi de cette mention : " Imprimé dans une cave automobile pour échapper à la censure et aux scribes du kaiser." A gauche, se lit une des fortes phrases d'Adolphe Max; à droite, une de celles du cardinal Mercier. Bien en vedette, cette annotation: "Ce journal est envoyé régulièrement à M. von Bissing, gouverneur provisoire de Belgique." Le texte est composé d'informations puisées clans les journaux français ou anglais, ou " reçues par télégraphie sans fil." D'un bout à l'autre, le journal est parfait de tenue et ne connaît aucune grossièreté. Il tue à coups d'épingle, il ne manie qu'une arme: le sel gaulois, le rire, la bonne humeur. Les journalistes de métier qui rédigent cet excellent organe font preuve d'un Tare courage £t versent largement à leurs compatriotes le vin du réconfort. Ce sont de vrais Belges, ceux-là, et nous exigerons leurs noms plus tard pour leur rendre hommage. Qu'ils soient dès maintenant remerciés pour la bonne besogne qu'ils accomplissent si brillamment! L'ARRESTATION DE MME CARTON DE WIART. M. Cai'ton de Wiart, ministre de la justice de Belgique, interviewé par un correspondant du " New-York Herald " au sujet de l'arrestation et de la condairPnation de sa fçmme à Bruxelles, a fait les déclarations suivantes :— Ma femme a été conduite au Sénat, où une soi-disant cour de justice allemande l'a soumise à un interrogatoire qui dura plus de sept heures, cherchant, paraît-il, à lui faire avouer qu'elle aurait livré des secrets militaires allemands dans son intermittente correspondance avec moi, rendue si difficile par nos envahis- ; seurs eux-mêmes. Ma femme a tenu fièrement, dignement tête aux inquisiteurs, qui, sans rien pouvoir établir contre elle, l'ont néanmoins condamnée à la prison et envoyée en Allemagne, à Berlin, pour commencer, me dit-on. Je suis sûr de son courage, mais je tremble à l'idée de sa souffrance maternelle. Ma fille aînée est avec moi. Avec ma femme, qui était restée à Bruxelles pour aider et réconforte nos concitoyens, se trouvaient nos cinq plus jeunes enfants, dont le dernier n'a que dix-huit mois. Ils ont été confiés à leur grand'mère. — Ne p>ensez-vous pas, Monsieur le ministre, que les représentants de gouvernements neutres pourraient intervenir au sujet d'une arrestation aussi inqualifiable? — Il semble en être vaguement question.. Les Etats-Unis sont capables de tout ce qui est chevaleresque. Il est vrai qu'en ce moment même ils ont d'autres sujets d'intervention... — Le prince de Wied, ancien "m'bret" d'Albanie, qui n'avait pas donné dé ses nouvelles depuis plusieurs semaines, vient de faire savoir au président du comité albanais de Bucarest qu'il faisait en ce moment fonctions d'officier de liaison dans les Carpathes entre les troupes allemandes et les troupes du maréchal Szurmay. Le prince ajoute qu'il espère être de retour à Durazzo d'ici peu de mois et qu'il a reçu des gouvernements allemand et autrichien l'assurance que l'Albanie recevrait une "partie importante de la Serbie, ainsi que la totalité I du Monténégro. LA VIE AU LITTORAL BELGE. ostende et blanken-berghe.Le " Telegraaf " vient de publier ces intéressants renseignements sur la vie à Ostende: " Ostende, jadis la reine des plages, est en émoi lorsqu'un voyageur arrive de l'intérieur du pays. Tout le monde vient se jeter sur lui et lui demander des nouvelles du monde. Car Ostende ne peut même communiquer avec Bruges ! Le combat gronde aux environs. L'artillerie des Alliés fait sentir ses effets jusqu'à Raversyde, hameau situé sur la route de Nieu-port, à cinq quarts d'heure d'Ostende. Des blessés continuent d'arriver. Ces temps derniers, les écoles en étaient remplies et les trains en amenaient sans cesse vers Bruges. Parfois, la ville tout entière vibre aux abois des canons. Middelkerke, Westende, Lom-bartzyde et Nieuport sont dans le voisinage et l'on ne sait quasiment rien de la guerre ici. Celle-ci se résume, pour les Ostendais, au lancement de bombes du haut d'aéroplanes. Et il en est tombé beaucoup. A différents endroits, des bâtiments ont été endommagés: la gare maritime, le café Vlis-singen de la rue Saint-Sébastien, une droguerie de la rue des Sœurs-Blanches, etc. Et que de vitres brisées! La maison V... n'a plus une fenêtre intacte et il a fallu boucher les trous avec des morceaux de carton. Le grand magasin de confections D... est aussi fort mal arrangé. Une bombe tomba près de la poste sur un tramway dont les cinquante occupants, tous soldats, furent tués ou blessés.^ A plusieurs reprises, les aviateurs ont visé la centrale électrique, à l'est de la ville. Il ne reste plus que 23,000 personnes des 45,000 qui habitaient Ostende. Mais Ostende a reçu la visite d'une nouvelle population, individus venus d'Allemagne, parmi lesquels se trouvent de vrais vagabonds?, pensionnaires de maisons de correction et de prisons. Pour ces indésirables, beaucoup d'habitants du quartier du Phare ont dû quitter leurs demeures. Les soldats allemands, parmi lesquels on remarque nombre d'estropiés, semblent se réjouir de leur séjour dans la ville balnéaire. La plupart des pêcheurs sont partis en octobre sur leurs chaloupes. Le Luna-Park a été fort endommagé par les bombes. Toute la population mâle de 18 à 35 ans doit se présenter deux fois par semaine devant les autorités allemandes. Les rassemblements sont interdits. Le moindre groupe qui se forme, et tout de suite un Prussien arrive: " Durchlaufen." Et les amendes de pleuvoir! ' Telle celle d'un million de marks, parce qu'un pigeon voyageur fut trouvé porteur d'une lettre. Le bourgmestre Liebaert demande à voir celle-ci, avant de payer, mais les Allemands refusent ! Payer, telle est la loi. Mais comment? Ceci est l'affaire des Ostendais ;> voilà la réponse. Les vivres ne manquent pas, mais ils sont chers. On paie jusqu'à 4 fr. 50 le kilo de beurre. Beaucoup d'articles ne sont plus à trouver. Depuis le commencement de l'hiver, on manque de pétrole. Aussi a-t-on beaucoup usé de chandelles et de lampes au carbure. Heureusement qu'en ce qui concerne le charbon l'hiver ne fut pas rigoureux. Les Allemands se sont servis, comme moyen de chauffage, des meubles et des portes des villas ! Triste vie, que ia musique militaire allemande ne parvient pas à égayer; de la musique à quinze kilomètres de l'endroit où tombent tant de nos ennemis. * * * Déjà depuis février, il est cl Hendu à qui qu \ ce soit de se montrer sur la dig îe de Blanksn-berghe. Un jour, le nommé Paul Maranuc/, âgé de 76 ans, voulut s'y promener. Il reçut un coup de crosse en pleine poitrine et mourut le lendemain. Le pier est brûlé; l'estacade a été en partie détruite; presque toutes les cabines de bains ont été enlevées par les Allemands. Tous les bâtiments de la digue ^nt été pillés et détruits. On ne trouverait plus une seule bouteille de vin. Les Allemands ont fracturé toutes les caves et ont brisé tout ce qu'ils ne pouvaient pas boire ou emporter. Dans beaucoup de maisons bourgeoises, dont les habitants se sont enfuis, ils ont enlevé les matelas, les couvertures, les meubles anciens et les ornements précieux et les ont vendus pour une bagatelle. Ils ont fait transporter à Bruges ce dont ils ne pouvaient pas se débarrasser.Beauooup de femmes légères allemandes suivent l'armée et se sont établies un peu partout.La digue a été creusée et traversée de toutes parts et, par des allées souterraines, on peut se rendre dans tous les hôtels et toutes les villas, des trous ayant été percés dans les murs. Un srrand projecteur a été établi sur l'Hôtel de Venise et plusieurs mitrailleuses et des canons de petit calibre ont été établis sur les toits. La population a été rationnée et reçoit 250 grammes de pain par tête et par jour, mais les soldats allemands eux-mêmes ne reçoivent qu'un repas par jour, et, tous les jours, un pain et leur demi-solde. Généralement, il y a ici 5000 à 7000 soldats de la marine. UN BELGE COURONNE PAR L'INSTITUT DE FRANCE. L'Institut de France vient d'accorder le grand prix Audiffred-Pasquier à l'ouvrage si ' intéressant sur 1' " Actionnariat Ouvrier " de M. le comte Renaud de Briey, Intendant de la Liste Civile du Roi des Belges. C'est aux tranchées que M. Renaud de Briey a appris cette bonne nouvelle. Il y commande actuellement, comme lieutenant, une section de mitrailleuses à la 2e division de cavalerie. UN BATEAU BELGE COULE PAR UN SOUS-MARIN ALLEMAND. On mande des Scilly que le chalutier belge " Delta " a été coulé par un sous-marin près de ces îles. L'équipage a été débarqué à Saint-Marys. ECHOS. La Belgique industrielle et commerciale de demain. Sous peu paraîtra à PaTis, chez MM. Berger-Levrault, un nouveau livre dji à la plume de M. Robert Billiard, ingénieur-industriel belge, •ayant comme titre " La Belgique industrielle et commerciale de demain." Comme son titre l'indique, ce livre, dont nous reparlerons plus longuement lorsqu'il aura, paru, examine en détail la situation qui sera faite à la Belgique industrielle .et commerciale, une fois que le cauchemar terrifiant de la guerre se sera évanoui. Un coup d'œil sur les différents chapitres en fera mieux juger; partant de l'organisation économique allemande—l'outil transport et l'outil bancaire, sans oublier l'outil intellectuel et moral—M. Billiard passe en revue les principaux points de notre organisation économique qui seraient utilement corrigés et perfectionnés; il s'arrête à l'organisation commerciale de nos ports maritimes, le développement rationnel de notre commerce d'exportation, èt la réorganisation de l'industrie belge ; il passe ensuite en revue nos principales industries, le charbon, la sidérurgie, le zinc, 1© ciment, la verrerie, les textiles, et la pêche. La troisième partie du livré s'occupe de la condition essentielle de notre réorganisation : la Paix, et les moyens'de la garder à l'abri de nouveaux assauts. Par cette brève revue, le lecteur pourra, déjà se faire une idée du vaste sujet que M. Billiard a traité, et il pourra se convaincre que pareil ouvrage est d'une opportunité incontestable. Ce n'est que par une soigneuse préparation et un examen approfondi que l'on saura faire de la bonne besogne le jour, prochain sans doute, où nous réintégrerons nos foyers. Ajoutons que l'ouvrage est en vente à la libraire Hachette, King William-street (Strand), W.C., Londres, au prix de 3sh. 6d. net. Nos lecteurs pourront se le procurer a nos bureaux, franco de tous frais, contre envoi d'un bon postal. "De Vlaamsche Stem." Nous n'avons plus à présenter à nos lec-; teurs notre confrère belge de langue flamande " De Vlaamsche Stèm," paraissant à Amsterdam, qui défend avec impartialité et avec une si belle vaillance les intérêts, belges d'abord et flamands ensuite. Rédigé dans une langue châtiée, par ceux de nos compatriotes qui se sont le plus distingué dans la littérature flamande en Belgique, et aidé par d'excellents collaborateurs, notre confrère rend de signalés service aux Belges de Hollande et à la cause de la patrie, et c'est notre plus vif souhait que de voir " De Vlaamsche Stem " continuer en Belgique une existence cçmmencée laborieusement sans doute, mais sous d'heureux auspices, Nous sommes certains qu'un grand nombre de nos lecteurs seraient heureux de connaître notre confrère de plus près. Ceux qui seraient disposés à recevoir le journal, soit pour eux-mêmes, soit pour des groupements de réfugiés* peuvent nous écrire à 104, Shoe-lane, E.C. A la Croix Rouge de Belgique. A l'occasion de l'anniversaire de Tindépen" dance de la Belgique, le comité Anglo-Belga de la Croix Rouge organise pour le 21 juillet une fête théâtrale au bénéfice de son œuvre. Nous venons de recevoir la somme de £2 15shL, produit de deux fêtes organisées en faveur da li " Cro.ix Rouge Belge." Pour les réfugiés d'Ostende. MM. Everaert et Simon, qui après tarrt louables efforts ont Téussi à retrouver la trace de la plupart de leurs concitoyens d'Ostende, réfugiés en Angleterre, annoncent la publica^ tion prochaine d'une seconde liste, contenant également cinq cents noms. Cette liste sera suivie d'une troisième et d'une quatrième. La prix des listes est de 6d. pièce. MM- Everaert et Simon font un chaleureux appel à la générosité de leurs concitoyens efc de tous les Belges, pour pouvoir continuer avea succès leur œuvre patriotique; ils préparent actuellement un nouvel organisme qui sera' d'une utilité considérable et qui réjouira tous les Ostendais. Nous en reparlerons du reste. On peut leur écrire à Harley College, Bow-road, Londres, E. M. FULGENCE MASSON FUSILLE? LE HAVRE, 6 juin.—Un télégramme a été reçu ici disant que M. Fulgence Masson, député de Mons, a été fusillé par les Alle-m ands.—Reuter. ON DEMANDE DES OUVRIERS DANS LE ROYAUME-UNI. Des ouvriers belges désirant travailler dans 1« Royaume-Uni sont informés que les " Board o! Tiade Labour Exchanges' (qui sont les seulei autorisées par le gouvernement britannique de présenter des ouvriers belges aux patron» anglais), ont un grand nombre d'emplois à conférer, surtout dans les industries agricoles et du génie civil. Des offres de service doivent être faites à la Bourse du Travail la plus proche du domicile; pour l'adresse se renseigner au bureau des postes de la localité. Des Belges se trouvent dans les asiles de réfugiés à Londres peuvent s'adresser aux Bourses du Travail qui sont établies dans ces asile»; d'autres Belges résidant à Londres, à la Bourse du Travail à Aldwych Skating Rink (homme») ou à 60, Great Marlborough-street, W.C. (femmes). ANNONCES. 9 pence la ligne.—Joindre le montant aux ordres, a.?.». ("^HARTIER, CLEMENT, pédicure d'Anver», J recevra, 2, Gordon-place, Londres, de 2 à 5 heures, lee vendrodi 11 et samedi 12 Juin ei à partir de cor dates tons les quinzo jours les vendredis et samedis aux mêmes heure*. Pour les visitas à domicile.—Ecrire 2, Guild-street, Stratlord-on-Avon. ■ • ■ ' DAME, voudrait rencontrer autre dame pour rentrer ensemble à Anvers.—Bcrir-J D. T.. 17. Soutnern- road, Bourncmouth. ■ ENTlSTRY.—VICTOR COTILS, d'Anvers (rue Quellin), consultations tous les jours d« 2.30 à 6h., Oxford-street, 551. Teléph, 2782 Mayfair. . MADEMOISELLE Euphrasie Cuyt est recherchée par Mlle. L. Kirby.—Prière instante qu'ella lui écrive.—15. Helena-road, Southsea. ." NOUS mettons vivement nos compatriotes èn garde contre certaines agences de placement d'employés, qui ne visent qu'à leur escroquer de l'argent. N® Trersea d« cautionnement ou de garantio qu'avec les références les plu» àwses!

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Cet article est une édition du titre La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Londres du 1914 au 1919.

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