La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres

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s.n. 1915, 12 Octobre. La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres. Accès à 08 mai 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/bz6154fp20/
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" LA MÉTROPOLE," the u&âucatial Belgian news-paper now enjoviag the hospitality of JElif ê»ianbart, was removed to this country after the destruction by the Germans of its Antwerp offices. Through its appearance in conjunction with this paper thousands of refugees from Antwerp and other parts of Belgium are able to obtain the latest Belgian news in their own language. LA MÉTROPOLE D'ANVERS, PARAISSANT PROVISOIREMENT A LONDRES. 22ME ANNEE. MARDI 12 OCTOBRE 1915. N°- 285. LA GRANDE GUERRE. IA SITUATION DANS LES BALKANS INCHANGEE.—PROTESTATION BULGARE CONTRE LE DEBARQUEMENT DES ALLIES.—LES OFFICIERS ALLEMANDS—DES RESERVISTES "BULGARES" D'ALLEMAGNE.—SUR LES FRONTS DE FRANCE ET DE RUSSIE —UN RAID AERIEN CONTRE GAND Depuis notre bulletin d'hier les nouvelles du nouveau théâtre de la guerre dans les Balkans ne sont guère beaucoup plus définiès Suivant le bulletin allemand, un des régiments entrés à Belgrade a " nettoyé la ville après une dolente lutte dans les rues." Selon Berlin les hauteurs situées au sud-ouest et au sud-esl de la capitale serbe sont tombées, mais Vienne, avec plus de modestie, annonce que l'attaque contre les positions avance. Les Autrichiens prétendent aussi que leurs troupes avancent victorieusement dans la Macva, le district situé à l'extrémité nord-ouest de la Serbie. Les troupes qui ont passé le Danube sont estimées à un corps d'armée. La Bulgarie n'a, jusqu'ici, pas bougé; elle a cependant protesté auprès de la Grèce parce que celle-ci a autorisé les Alliés à débarquer h Salonique, mais la Grèce, qui sait ce qui l'attend au cas où les Bulgares seraient vie-;orieux, n'a pas répondu. Ce débarquement, commencé il y a quelques jours, continue avec jrdeur; jusqu'ici, et suivant les déclarations i'un officier bulgare se trouvant dans les rangs •usses. l'armée de débarquement devra s'élevei i 800,000 hommes. Il faut l'espérer, car si les Uliés n'agissent pas avec rapidité et avec des orces suffisantes, notre allié serbe court un ;rave danger, qui le menace de trois côtés dif-érents.Cependant une rencontre serbo-bulgare peut voir lieu de jour en jour. Du côté de ce touvel ennemi les Serbes ont massé 100,000 lommes, dont 20>000 sont répartis le long de a voie ferrée de Gevgheli (sur la frontière erbo-grecque) et Strumnitza, où l'on craint un oup de main bulgare contre la voie de Salo-lique à Nish. On se rappelle que dans sa réponse à l'ulti-îatum Tusse la Bulgarie avait nié la présence 'officiers allemands dans l'armée bulgare, uivant 1' " Agenzia Nationale " il se trouve ctuellement en Bulgarie six généraux, huit olonels et soixante officiers allemands de îoindre rang, ainsi que cinq officiers autri-hiens, dont deux généraux. On voit là l'in-Tvention délicate du bureau Wolff qui fonc-onne déjà à Sofia. On attend sans doute encore des officiers ilemands, pour que la Bulgarie ait insisté iprès du gouvernement roumain, afin que ; dernier autorise le passage de 6000 "réser-stes bulgares " venant d'Allemagne. Mais Roumanie, à qui ce bloc enfariné ne dit en qui vaille, a prudemment réservé son ;is afin d'examiner de plus près la nationale de ces " Bulgares." Sur le front occidental, où la situation est >ur le moins aussi importante, les Allemands it subi un échec terrible deVant Loos: comme >vs: disions hier, l'offensive ennemie est ve-je„ se. briser contre les tranchées alliées où s Allemands n'ont pas laissé moins de huit il le morts. L'attaque avait été opérée à lide de deux à trois divisions, qui ont été mplètement repoussées et décimées. L'activité sur le front français se borne à •s duels d'artillerie: ainsi au nord de la :arpe et en Champagne, de même qu'à Souain snnemi n'a fait que bombarder les tranchées ançaises. Sur le front oriental l'offensive russe fait :s progrès. Les attaques russes sur le front ; Galicie, Opérées avec des quantités const-•rables de munitions et de troupes, pro-iquent en Allemagne des commentaires plu-t, sombres. On estime que les Russes sont core loin d'être écrasés, et le désappointent qui en résulte se retrouve dans les ap-éciations mélancoliques des experts mili-ires.Sur la côte d'Anatolie, des torpilleurs russes t détruit dix-neuf voiliers turcs, chargés approvisionnements de toutes sortes; d'au-ipart, dans la Baltique, un sous-marin an-iis ri.' coulé un transport allemand chargé de iupes. Les aviateurs alliés ont exécuté un raid sur ind, mais jusqu'ici on n'en connaît pas en-re les résultats. ASSOCIATION DES SINISTRES DE LA FLANDRE OCCIDENTALE. Cette organisation, constituée pour une irée de cinq années, a été enregistrée à la cfecturc de police de Paris le 15 septembre 15, sous le no. 156,923 (déclaration publiée " Journal officiel français " du 25 septembre 15)/ Des sous-comités ont été formés ou sont en ie de formation pour tous les arrondisse-: nts de la province. Son but est de défendre les intérêts des listrés de la guerre et poursuivre la répara->n intégrale des dommages causés par la erre à la propriété, sous toutes ses formes; 2o. Travailler au rétablissement de la vie momique de la province; 3o. Prêter une assistance mutuelle à ses ?mbres. Le siège social est à Paris, rue Vivienne 51, l'on peut obtenir tous renseignements. EST TOUTE L'ALLEMAGNE QUI EST PANGERMANISTE. L'Association pangermaniste, le célèbre Uldeutscher Verband," a célébré le 28 ptembre dernier, le vingt-cinquième anni-rsaire de sa fondation. La " Tagliche Rundschau " de Berlin pro-imo à cette occasion, dans son article bilaire, que tous les anciens adversaires de issociation peuvent être considérés aujourd' i comme des pangermanistes, car la guerre appris au peuple allemand tout entier, à itir et à agir dans le sens pangermaniste. Voilà un aveu qu'il est bon d'enregistrer. NOUVEAUX TIMBRES BELGES. LES VOLS ALLEMANDS. On sait que les Allemands, depuis l'occupation belge, ont mis la main sur des quantités considérables de timbres belges, qu'ils cherchent à écouler, surtout par le bureau de poste de Baarle-Duc, l'ilôt belge dans la Hollande. Dernièrement encore, a déclaré-le percepteur de Baarle-Duc au " Telegraaf," on a encore présenté pour 1200 francs de "timbres belges et d'enveloppes timbrées de 0.25fr. Ce même trafic se fait en France et en Angleterre. L'arrêté royal suivant empêchera dorénavant ce trafic :— Il sera. émis une nouvelle séria de timbres-poste, cartes postales et de cartes-lettres, comprenant, outre les valeurs actuellement en usage,, un timbre-poste de 15 centimes et un de 10 francs. Ces valeurs seront débitées à dater'du 15 octobre prochain; les figurines des. émissions antérieures, sauf les' timbres-poste vendus avec-une surtaxe au profit de l'Œuvre de la Croix-Rouge, seront retirées de la circulation à partir de la même date. Les correspondances mises à la poste, après le 14 octobre et munies de timbres périmés seront considérées comme non ou insuffisamment affranchies, suivant le cas, et traitées en conséquence. Le ministre des chemins de fer, marine, postes et télégraphes déterminera la côntex-ture, la couleur, ainsi que le terme de validité des nouvelles valeurs et il prendra touteç les autres mesures nécessaires à l'exécution du présent arrêté. MENIN-LEZ-PARIS, . . En dépit de leur défaite, les Boches s'obstinent à faire miroiter aux yeux des populations allemandes l'illusion prochaine de Paris. Ainsi, à l'heure présente encore, les correspondances des soldats, .destinées à F Allemagne et venant du front qu'ils occupent en Belgique, doivent, par ordre supérieur, porter la mention : " Menin-lez-Paris " ! ! Si violent qu'il paraisse, le fait est exact, plusieurs lettres étant venues, pour le prouver, échouer entre des mains amies. Il y a donc un an que cette grossière fumisterie persiste dans l'étroit cerveau des Boches. Plus d'un an même. Et ceci est un épisode joyeux de.la bataille de C-harleroi:— Comme les armées du kaiser venaient de quitter la ville wallonne, ils s'arrêtèrent aux portes d'une commune voisine—Marcinelle— et purent lire sur un poteau cette indication: " La Villette." Transporté à la vue de ce nom, un Boche s'écria: "Pariss! Pariss ! " Il questionna un passant :— — Encore loin, Pariss?" — Quatre kilomètres, répondit l'homme gravement. Et le Teuton de communiquer la bonne nouvelle à ses kamarades—et tous de s'écrier, dans un transport d'allégresse furieuse: "Pariss! Hourra ! Hourra ! " LA CENSURE SUISSE ET LES PUBLICATIONS OFFICIELLES BELGES. Les protestations de la presse suisse indépendante "ne sont pas restées sans résultat. Nous lisons, en effet, dans le "Journal de Genève " la note suivante :— " On nous mande de Berne que la Commission fédérale du contrôle de la presse a. levé toute interdiction sur le texte allemand du dernier' rapport belge intitulé: ' Berichte iiber die Verletzung des Vôlkerreçhts in Belgien.' " li s'agit d'une étude historique et juridique sur les . violations du droit des gens et des conventions de La Haye commises par les armées et les autorités allemandes en Belgique. L'auteur en est M. J. van den Heuvel, ancien ministre de la justice. Elle a paru, il y a dix-mois environ, en français, sous le titre: 'Rapports sur la violation du droit des gens en Belgique'' et est en vènte dans toutes nos librairies. " La commission de contrôle en avait-interdit le texte allemand pour les raisons que nous avons dites. On sera soulagé, d'apprendre qu'elle a reconnu son erreur et l'a Téparée immédiatement. " A vrai dire, cette erreur n'aurait jamais dû être commise." CE QUE DOIT ETRE LA PAIX AVEC L'ALLEMAGNE. M. Henri Lorin, professeur à la Faculté de Bordeaux, donne son sentiment sur "les revendications qui devront être satisfaites par le rétablissement de la paix." Un principe donné : " La paix réparatrice, espoir et récompense "des nations alliées, ne s'enracinera que sur les ruines de l'empire allemand." Indépendamment de revendications essentiellement françaises: règlement de'la question de l'Ailsace-Lorraine, protectorat au Maroc, M. Lorin réclame la réparation par l'Allemagne i des dommages matériels qu'elle a causés, des exactions qu'elle a commises: "Il faut enfin 'désarmer le germanisme ' en annihilant le militarisme germain par la livraison d'une importante partie de son matériel de guerre, le démantèlement- de forteresses, la suppression de chemins de fer stratégiques, la fermeture de l'usine Krupp et de ses filiales et, surtout-, par l'interdiction, pour une période déterminée, de tout recrutement militaire." En terminant, M. Henri Lorin dit: "Détruisons un germanisme morbide pour, s'il se peut, préparer une Allemagne plus humaine." Car, et c'est la conclusion: "Les alliés n'ont pas la prétention ridicule de supprimer le peuple allemand; leur tâche est de briser le militarisme impérial qui a fait de ce peuple une force vouée à la destruction d'autrui. Là i sera 1 immense bienfait de la paix prochaine." LA SITUATION INDUSTRIELLE DANS LE HAINAUT. Depuis une quinzaine de jours, le mouve ment des expéditions des charbons jjour foyer; domestiques a pris une énorme extension e nos charbonnages sont loin de suffire à l'ex traction. On aura une idée du mouvement lorsqu'or saura que la gare de formation de Haine St.-Piérre fournit journellement un tableai de 1200 à 1500 wagons. Chaque jour, il s< forme à cette station centrale de FAssociatior charbonnière du Centre, une moyenne d( septante trains de marchandises. Aux rivages de La Louvière, on est obligt de refuser chaque jour du charbon pour h vente au. détail. A noter que ce rivage, ex ploité par la Société des Charbonnages de Lf Louvière et Sars-Longchamps, vend toujours le combustible à l'ancien prix de 30 francs 1î tonne, tandis que le rivage voisin de Houdeng exploité par les charbonnages de Bois-du-Luc vend à fr. 31.50 la tonne. Les sociétés charbonnières de La Louvière Bois-du-Luc, Ressaix et Maurage travaillen maintenant, d'une façon régulière, tous le; jours de la semaine. D'autres vont suivre. En charbons industriels, la situation es' loin d'être aussi brillante. On expédie main tenant les provisions vers les sucreries, en vue de la prochaine campagne. Le marché des cokes reprend vigueur, grâce aux demandes pour l'extérieur, spécialement pour la Hollande, le Grand-Duché de Luxem bourg et la Suisse. La Hollande, entre autres, vient de remettre à une de nos principale; sociétés charbonnières une commande de quatre cents wagons de gros coke , et de cen1 et vingt wagon» de petit coke. Dans la métallurgie, plusieurs ateliers de construction annoncent leur fermeture momentanée pour la prochaine quinzaine, faute de commandes ou de matières premières. La situation devient de plus en plus sérieuse et la crise de l'industrie sidérurgique n'est pas près de se terminer, ni de s'atténuer. Quelques grandes usines vont encore entreprendre d'importants agrandissements afin de pouvoir occuper une partie des chômeurs. La firme Boël termine en ce moment les installations de la nouvelle boulonnerie qu elle installe à proximité de la gare. d'Houdeng. En verrerie, c'est toujours le chômage complet. La Société des Verreries de Mariemont à Haine-St.-Pierre profite de la situation actuelle pour faire d'importants agrandissements à un de ses fours à bassin. C'est M. Adolphe Decastieau, entrepreneur à La Louvière, qui est chargé de ce travail. Dans les gobeleteries, il n'y a toujours que les établissements Michotte et la Société de Scailmont à Manage qui travaillent en ce moment. Dans les établissements céramiques, le travail peut continuer partiellement. La faïencerie Boch frères, à La Louvière, occupe tout le personnel ouvrier, à tour de rôle. La Société Céramique de Haine-St.-Pierre, firme Monseu, travaille tous les jours dans la section des poteries, la demande étant considérable pour la Hollande. La tuyauterie en grès chôme. La Société des Carrelages du Centre, à La Louvière, peut faire travailler ses ouvriers deux joùTS par semaine. Dans les carrières de pierres de taille de Soignies et d'Ecaussinnes, la besogne devient rare. Les expéditions de sciage vers la Hollande continuent d'une façon assez régulière.La Société anonyme des Carrières du Ilai-naut à. Soignies est chargée de la fourniture des pierres pour le nouvel hôtel :!e ville :ie Rotterdam. A Ecaussinnes, il n'y a pour ainsi dire que les Carrières du Levant et de Scouffleny qui travaillent régulièrement. Les autres exploitations occupent encore un petit nombre de travailleurs, mais la production est beaucoup plus forte que la vente. Dans les carrières de pavés de Lessines et de Quenast, c'est toujours le chômage complet. D'importantes firmes de Lessines viennent d'être mises sous séquestre. Dans les carrières de Thuin et de Lobbes, le travail .est complet et la production du macadam est très active. L'industrie briquetière n'aura pas été fructueuse cette année. Les plus fortes tables ont fabriqué chacune un million de briques à La Louvière, La Croyère et Thieu. Si, par suite des événements actuels, l'industrie traverse une crise grave, de l'avis de tous les hommes compétents, le conflit aussitôt aplani, elle prendra un essor sans précédent.Les directeurs de charbonnages, d'usines et de verreries sont unanimes à déclarer que ce qu'ils redoutent le plus, dès la cession des hostilités, c'est le manque de main-d'œuvre. Dès maintènant, ils étudient le moyen d'avoir le personnel au coinplet dès qu'ils pourront se remettre sérieusement à l'ouvrage. ILS VONT TROP LOIN! Un confrère suisse a eu la patience de calculer, d'après les bulletins officiels allemands et autrichiens, le nombre des prisonniers russes annoncés par Berlin-Vienne, depuis le mois de mai. Voici le résultat de l'opération: Soldats, 2,558,000; officiers, 13,750; ensemble. 2,571,750. Ces chiffres ne comprénnent pas les soldats russes faits prisonniers pendant le neuf premiers mois de la guerre, d'août 1914 à fin avril 1915. A cette date, les Austro-Allemands annonçaient de-jà un chiffre de 1,395,000 prisonniers. Total à ce- jour: 2,571,750 et 1,395,000, soit 3,966,750 prisonniers. Quant aux blessés, quant aux évacués pour cause de maladie, le " Berliner Tageblatt" les a évalués à 2,200,000. D'où il résulte que, il y a déjà eu, jusqu'à ce jour, 6,186,750 Russes hors de combat, tués ou blessés. Or, à la Douma, le général Polivanof a parlé officiellement d'un total de 5,060,000 soldats russes mobilisés depuis la guerre. Les Austro-Allemands ont donc réalisé ce miracle de tuer, de blesser ou de faire prisonniers 1,100,000 Russes de plus que le Tsar n'en a encore eu sous,les armes! : LES BELGES RECONNAISSANTS. NOS COMPATRIOTES EN SUISSE. Nous avons déjà eu l'occasion de manifester L notre reconnaissante admiration pour l'accueil fraternel que nos compatriotes ont rencontré en Suisse. Nous apprenons que, le 26 septembre dernier, les réfugiés belges hospitalisés : dans le canton de Genève par les soins du comité suisse de Secours ont témoigné leur ! gratitude à la nation suisse et aux populations 1 genevoises en déposant, au pied du monument national, une palme aux couleurs belges, por-; tant l'inscription : Les Réfugiés Belges recon-; naissants, 191-1-1915. Ce fut un geste touchant dans toute sa simplicité et nous ne pouvons que féliciter ceux ■ qui y ont coopéré. La cérémonie s'ouvrit par la lecture, devant ' toute la colonie belge réunie dans la salle du ; Victoria-Hall, d'une adresse de remerciements ' destinée à MM. les président et membres de la section genevoise du comité suisse de se-' cours aux Belges. Puis, le cortège des réfu-' giés, ouvert par la longue suite des enfants qui, en tête, portaient la palme en fer forgé, s'achemina lentement par les.rues de la ville jusqu'au " Monument," où, entouré de ses compatriotes et d'une foule nombreuse dans laquelle se trouvaient M. Taponnier, président du conseil administratif de Genève, M. Moy-' nier, consul de Belgique, de nombreux officiers, etc., M. Ch. Bihot, professeur à l'Institut supérieur do commerce d'Anvers, prononça un émouvant discours dont nous extrayons les jjassages suivants :— " Pendant qu'une terrible guerre sème, à pleines mains, le deuil à travers le monde, la Suisse, calme et sereine, forte de sa bonté comme de son courage, répand l'amour et prodigue ses caresses sans compter à toutes tes victimes, hélas ! si nombreuses. " Oui, votre mission dans cette guerre, vous vous l'êtes imposée grande et belle, et de toutes les victoires qui seront remportées, la vôtre sera la plus éclatante car elle sera la victoire de la douceur et de la bonté, le triomphe de l'esprit et du cœur sur la matière. " Ne sera-ce pas la victoire suprême de l'avenir? "Ne sera-ce pas le rêve, le seul idéal des peuples rénovés après ces affreuses épreuves? Souhaitons-le, mais nous pouvons dire que vous leur aurez tracé, une voie et quelle énergie, quelle volonté ne doit-on pas déployer pour la suivre, cette voie, qui conduit à la pratique des plus nobles vertus humaines? "Votre joie en ces jours lugubres est de pouvoir crier votre sympathie à ceux qui souffrent et qui pleurent. Oui, nous pouvons vous le dire, maintenant que nous avons vécu dans vos murs : nous avons vu les élans généreux de la foule genevoise et ses nobles instincts et nous l'admirons non seulement pour ce qu'elle a fait pour nous, exilés, mais pour son sentimentalisme ardent. " Il nous semble que devant tant d'amour profond pour l'Humanité, l'Eternel ait voulu circonscrire les terribles effets de la guerre à vos frontières. Il nous semble qu'il considère votre sol comme sacré entre tous et qu'il l'ait choisi pour être, semblable à un îlot sauveur au milieu de l'océan déchaîné, le port où l'on attend, le cœur angoisséj l'accalmie de la tempête. "Que cette modeste palme aux couleurs belges que nous déposons avec émotion au pied du Monument National soit, pour le peuple suisse, l'humble témoignage de notre inaltérable gratitude ! " Qu'elle soit, auprès des populations de , Genève, l'hommage de notre reconnaissante admiration ! " Puisse le peuple genevois voir, dans métal de cette palme, le symbole des liens étroits qu'autour de nous il a forgés de ses bienfaits et qui nous attacheront éternellement à lui ! Que cet emblème reste, parmi vous, au pied de ce qui personnifie la Patrie, pour perpétuer, avec la simplicité de notre geste 5 la profoneleur des sentiments qui l'ont dicté! "Et vous, enfants de la malheureuse Belgique, vous, les petits, vous, pères et mères de famille, laissez jaillir de vos poitrines les acclamations qui débordent de vos cœurs! Acclamons la Suisse généreuse, acclamons les charitables populations de Genève, acclamons-les pour ce qu'elles ont fait pour nous, acclamons-les aussi au nom de tous nos frères restés là-bas, acclamons-les au nom de ce que nous avons de plus cher et de plus sacré: Notre Patrie Belge!" " Vive la Suisse ! Vive Genève !" crient tous les réfugiés.. A cet instant, une émotion bien visible se lit sur tous les visages.de ceux qui discrètement portent épinglées les couleurs du pays envahi. Au nom du comité suisse de Secours aux Belges; le pasteur .Guillot a répondu en ces termes au professeur Bihot:— "Nous vous remercions pour la manifestation que vous avez voulue au pied de ce monument qui personnifie pour nous l'ardent pa-triotismé genevois pour la Suisse. Nous avons été heureux de pouvoir vous témoigner notre sympathie. Lorsque le peuple, gen.evois apprit les événements qui se déroulaient dans votre pays, un frémissement douloureux fit tressaillir nos cœurs. N'étiez-vous pas et n'êtes-vous pas nos frères? "La paix, l'indépendance et la liberté récompenseront bientôt l'admirable courage du roi Albert, de la Reine, du gouvernement énergique, de l'armée héroïque et du pays entier qui souffre encore si injustement. En vous serrant la main, dit le pasteur Guillot, qui s'est approché du professeur Bihot, c'est Genève qui serre la main à toute la Belgique." Une formidable ovation et des cris de "Vive la Suisse! Vive Genève!'" ont salué l'éloquente péroraison du pasteur genevois. — Un télégramme de Bucarest signale que des troubles sérieux ont éclaté à Roustchouk à la suite du refus des troupes bulgares de partir pour la frontière serbe. NOUVELLES DU PAYS. On se rappelle qu'Alfons Sevens a été condamné par les Allemands à 110 jours d'emprisonnement pour avoir écrit un article contre les traîtres de la " Vlaamsclie Post." Le " Belgisch Dagblad " nous apporte à ce sujet, dans son numéro du 10 octobre, des renseignements qui font le plus grand honneur au patriotisme de l'écrivain flamand:— Sevens, écrit notre confrère, présenta lui-même sa défense devant le conseil de guel*re et déclara entre autres choses qu'il lie venait pas demander le pardon, bien au contraire. "Vous né connaissez pas le j>euple gantois, dit-il; vous croyez qu'on vous respecte parce qu'une couple de traîtres se promènent en automobile avec vos officiers. Et bien, ces drôles devraient être amenés ici à la barre des criminels, et si la population était maître, elle me reconduirait chez moi dans votre automobile."Sa plaidoirie fit de l'impression et l'audience fut remise à l'après-midi. Misérable comédie ! Les messieurs du conseil devaient consulter les autorités. Résultat : à la reprise de l'audience Sevens fut condamné à mille marks d'amende ou 110 jours d'emprisonnement.Une heure plus tard, oies amis lui apportèrent les mille marks. Il les refusa. On les porta chez lui à sa femme. La courageuse femme refusa également et embrassa son mari, qui partit sur-le-champ pour la prison. Maintenant Sevens est en Allemagne. Les Allemands publient une liste des brevets délivrés par arrêtés ministériels du 15 juillet 1914. Parmi ies brevets les plus " originaux " figurent des dispositifs de sauvetage pour, sous-marins et des shrapnels à mains (le moment est venu de mettre ces inventions en pratique !), un arbre de Noël, une baignoire pliante avec leviers et planches articulés, un registre de cheminée, un système de jarretelle, une machine à rajeunir la pâte en boulangerie, une machine à récolter les carottes (invention, sans doute, d'un honorable fonctionnaire), un dispositif pour empêcher de réemplir les bouteilles, des fonds de pantalons interchangeables, un costume protecteur (?)', un frise-moustache accrochable, enfin—last not least—un perfectionnement aux balais. Qu'on adopte rapidement ce dernier pour le coup à donner aux Boches... La même "Gesetz und Ver-ordnungsblatt fur die okkupierten Gebieten Belgiens " (le titre a été modifié) publie également le budget du ministère de la guerre pour 1914 (rapport fait au nom de la section centrale par M. Pirmez, le 10 mars 1914). Les Allemands fabriquent des munitions aux anciens établissements Pieper; ils ont enlevé les gros câbles de cuivré à la Fabrique Nationale. # * * L' "Echo de Liège," journal emboché. qui s'imprimait sur les presses de la " Dépêche," sans que celle-ci y fût d'ailleurs pour rien, a cessé de paraître, faute de lecteurs. * * * Des " Nouvelles de Maestricht " :— Il existe encore dans le pays de Liège de j nombreux armuriers,, et même des meilleurs, sans travail. Pour s'occuper, quelques-uns se sont mis à faire des jouets d'enfants. On peut voir dans un des magasins du centre de la ville de vraies pièces de collection. Le canon du j fusil, au lieu d'être en fer blanc, est en acier bronzé comme ceux des vraies armes. La crosse est en noyer et construite à l'instar des crosses d'armes de chasse. Les projectiles que peuvent lancer ces minuscules fusils ne sont que des moulettes de carton mâché, mais le mécanisme extérieur n'en imite pas moins le levier d'extraction du Mauser. La pièce tout entière n'a pas plus de 50 centimètres de long. Tous les enfants veulent posséder ces petites merveilles et nos ouvriers armuriers verront leur sort un peu allégé par cette initiative intéressante. * * * On annonce la mort de M. Léopold-Winand Pauls, président du tribunal de première instance de Louvain, décédé le 22 septembre au château de Cognée. Les funérailles ont eu lieu dans l'intimité. * # * Les soldats allemands se sont installés au Palais de l'Hippodrome à Liège. Ils en ont fait nne confortable caserne. Dans plusieurs maisons privées, dont les locatairse sont absents, ils ont ouvert des bureaux pour les passeports, etc... # * * Différents bruits circulent au sujet de la réouverture de l'Opéra Flamand d'Anvers, M. Fontaine aurait, dit-on, sollicité l'autorisation de rouvrir son Temple (avec quel répertoire, dieux du W al h a lia?). Mais devant le refus de l'administration communale d'allouer un subside, il se serait décidé à attendre... Le parti est bon. D'autant que les Allemands auraient contraint M. Fontaine à reprendre son répertoire courant, dont la majeure partie, on le sait, est composée de musique boche. Déjà, nos ennemis annoncent des représentations wagnériennes... Libre à eux. mais que ce ne soit pas un Belge qui préside à leurs destinées. . * •* # Six jeunes gens de Bruges, accusés d'espionnage, ont été condamnées à mort par un conseil de guerre et exécutés. L'un d'eux était le fils de M. Achtergael, commandant des pompiers de Gand. # •* # Les chemins de fer marchent cahin-caha. Le voyage de Liège à Visé, qui, auparavant coûtait 95 centimes, se paye maintenant .3 francs; aussi les Liégeois prennent le tram électrique à Vivegnis et les trains roulent à vide. Une dame a déboursé 100 francs pour le voyage Visé-Gand et retour, en un jour. On annonce de Bruxelles que de nombreuses arrestations ayant trait à la publication de la " Libre Belgicjue " ont été opérées. Nous espérons bien que cette nouvelle ne sera pas confirmée. 11 serait malheureux, non seulement que Je vaillant organe cessât de paraître, mais surtout que nos nobles confrères soient poursuivis, car. comme bien on pense on ne peut s'attendre à ce que les Allemands comprennent ce qui a fait agir les rédacteurs de la " Libre Belgique." MONITEUR BELGE DES 2, 3, 4, 5, 6, ET 7 OCTOBRE. ACTIONS D'ECLAT. L'ofRi'ier auxiliaire De l'orchaux tal nomme sous-lieutenant de réserve. MUTATION. Par arrêté royal du 30 août 1915, le sou^-Iieutenant réserve Alomy, li.-K. du 1er régiment de chasseurs à pifcd, passo dans les cadres actifs en 6ou rarrr et ancienneté. COMMISSIONS DE RECRUTEMENT. Le Capitaine commandant do réserve pour la durée de i» guerre bacridan est nomme membre militaire fie la Commission do recrutement spéciale de Rouen, en remplaceîîiwït. du lieutenant d'inianterie licrbict, décharsé des mêmes ionctions. Par arrêté ministériel /îu 1er octobre 1915. est nom-nô ■président suppléant de la Commission de recrutement ,-poc:a:e constituée .Rouen, M. Kicullien, membre suppléant de Chambre des Représentants. A FERDINAND 1er. UN TELEGRAMME DU DUC DE MONTPENSIER. Le duc de Montpensier a adressé au t>nr Ferdinand de Bulgarie, son oncle, le télégramme suivant:— Au Tsar Ferdinand, Sofia. Londres, 7 octobre 1915. Mon oncle, Je t'adressais, il y a trois ans, les témoignages émus de ma fervente admiration, après tes victoires contre les Turcs. J'étais fier des liens de parenté qui nous unissaient, je considérais avec orgueil les progrès de te que tu appelais, toi-même, la "croisade sacrée," et je devinais, en ton âme, la secrète ambition de faire glorieusement retentir un jour sur les parvis de Sainte-Sophie de Constantinopïe. les sabots <le ton cheval de bataille... Aujourd'hui, brisant outrageusement les liens de reconnaissance que tu dois à la Russie libératrice, trahissant les- aspirations nationales de ton peuple, tu te jettes,, toi, prince de race française, dans les bras de ces . mêmes Turcs, tes ennemies d'heir, devenus par surcroît les ennemis de.la France. Entre l'âme si généreuse, si noble de cette admirable France, versant son sang pour la défense de ses foyers menacés; entre ces glorieux Alliés combattant généreusement pour la plus noble des causes, celle de la liberté des peuples... et les bandes de barbares, pillards, assassins, et traîtres, ton cceur dégénéré t'entraîne vers ces derniers. Ta sainte mère, ma tante Clémentine, fille d'un roi de France, et si fidèlement Française, tes oncles, les nobles et purs soldats, Orléans, Aumale, Nemours, Chartres, s'ils entendent les bruits de la terre, se soulèvent dans leur tombe pour te jeter leur malédiction à la face. Et moi qui t'adressais si souvent, notamment le jour de ta fête, qui était aussi la mienne, mes vœux affectueux et tendres; moi qui voyais en toi un fils de France honorant sa Maison, je .te renie, aujourd'hui, je ne to connais plus et je t'abandonne à tes apostasies, à tes remords... à tes Turcs et à tes Boches ! -FERDINAND D'ORLEÀNS, DUC DE MONTPENSIER. ECHOS. Ligue des Patx'iotcs. La conférence de la "Ligue des Patriotes" qui devait avoir lieu ce soir mardi, dans la salle des fêtes de l'Hôtel Cecil, a été contre-mandée et n'aura pas lieu. Fédération des notaires. La Fédération des notaires belges se réunira à Londres, Court of Justice, mercredi 13 octo* bre, à 2 h. 30. — Selon une information sérieuse de Bulgarie, la masse de la cavalerie bulgare est concentrée dans la direction de Kustendil.On dit qu'elle est appuyée d'une forte artillerie et accompagnée de nombreux officiers de l'état-■ major allemand. — D'après un télégramme de Neerpelt au. " Telegraaf," de juin à la fin août, 63 soldats allemands appartenant à la garde frontière ont déserté. ON DEMANDE DES OUVRIERS DANS LE ROYAUME-UNI. Des ouvriers belges désirant travailler dans la Iloyaume-Uni-sont informés que les " Board of Tràde Labour Exchanges " (qui sont les seules ' autorisées par la gouvarnment britannique il(3 ' présenter des ouvriers belges aux patrons anglais), ont un grand nombre d'emplois a conférer, surtout dans le industries agricoles es du génie civil. Des offres de servi o doivent être faites à la Bourse du Travail la pl_. proche du domicile; pour l'adresse se renseigner au bureau de postc3 de la localité. Des belges se trouvent dans les asiles d© réfugiés «à Londres peuvent s'adresser aux Bourses du Travail qui sont établies dans ces asiles; d'autres Belge? résident à Londres, à la Bourse du Travail à Aldwych Skating Rink. ANNONCES. 9 pence la ligne.—Joindre le montant auz ordres, s.t.p. /^OMTE VILAIN XIIII. CHERCHE FILLE \ ' QUARTIER BELGE. TRANQUILLE. TRES PROPRK BONNE SANTE, BONNE VOLONTE.—ECRIRE OU SE PRESENTER TOUS LES .TOURS, 1. OI.D PLAC IvLAM., -EI.CHM0ND, à 12: heures. DEMOISELLE belge désire promener ou coiï-. verser avec enfants; au besoin faire un p?u de couture.'1 —V. V. R., 73, Ons'ow-garden.-. _South Kensinglon, Londou. : DENTISTRY.—VICTOR COTILS. d-'Ànvèrs (iue Quîllin).—(Consultations tous les jours do 2.30 a, b heures.—Ox?ord-:tveet 351. Téléphone, 2782 Mavfair. DËPHZÀ^I. Pierre Jus.. 5e ligne, Hàrderwyjc l-araque 13, demande chausettes pour l'hiver. M VAX (iEEL, armée belge. 2e escadron • A. 18, serait heureux-de trouver un lorrain.ou un« marraine pour correspondre avec eux. • PRETS.—Belges Solvables momentanément gênes peuvent obtenir prr,;; à un taux normal remboursables après la guerre; intermédiaires s'abstenir.—Ecri.o B. E., Bureau Journal. SOLDAT belge, sans famille, désirant apprendre correspondante anglais cherche personne bienveillant»». —Ecrire, Aug. Danis, A/40 43e bat., Beîg. Army. DECES. MME. PIERRE BOSSAERS et famille annoncent avec la plus profonds douleur la mort de .M. Pierre Boriaers, décédô à Teddington. Vu les circonstances, 10 service funèbre a été célébré dans la plus stricte inîim te. 11 n'a pas été enveyé de lettres do faire part. Teddington, 28, Gloucester-road. NOUS mettons vivement nos compatriotes on garde contre certaines agences de placement d'employés, *~ qui no visent qu'à leur escroquer de l';i,rscnt. No verse/. d« cautionnement ou de garantie qu'aveo les références ies plu« 6érieuse6.

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Cet article est une édition du titre La métropole d'Anvers: paraissant provisoirement à Londres appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Londres du 1914 au 1919.

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