La nation

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s.n. 1914, 27 Mai. La nation. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/j09w08x83c/
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4 e ANNEE. N° 17 ■ Le Numéro : S centimes. Affilié à l'Union de la pressa périodique Belge. Mercredi 27 Mal 1914 LA NATION « Pour la Culture Française. • Journal hebdomadaire paraissant le mercredi. « pour ia Cuîiui'e Française. » ABONNEMENTS : Belgique : 3.50 francs ; France : 5 francs; Étr ancrer : 7 francs. BUREAUX DU JOURNAL : 106B, Rue de l'Arbre-Bénit, Bruxelles ii Téléphone B 1848. Les manuscrits non insérés ne seront pas rendus. Il sera rendu compte de tout ouvrage dont deux exemplaires seront envoyés à la rédaction. ANNONCES : On traite à forfait. RAPPROCHEMENT SOGIÂL Le mouvement flamingant a la préten tion d'être essentiellement démocratique Ses défenseurs les plus attitrés affichen trop souvent un dévouement tapageur ; la cause populaire. En termes émus il décrivent la situation misérable du peupl flamand : il est inculte, ignorant ; la bour geoisie au contraire est instruite, cultivée Le peuple parle le flamand, la bourgeoisi le français. Il convient de la contraindr à se servir "de la langue populaire afi qu'elle puisse exercer sur la masse un influence salutaire, réellement éducative Ainsi disparaîtra l'abîme qui, en Flandre sépare les classes dirigeantes des classe inférieures. Cette thèse séduisante est d'autant plu dangereuse qu'elle paraît, à première vu tout au moins correspondre à un idéal d justice sociale. Malheureusement le déclarations les plus belles sont parfoi contredites par les actes eux-mêmes. M'expliquera-t-on pourquoi certain mandataires du peuple flamand qui défen dent avec une grande énergie dans le meetings et les réunions publics mai non contradictoires la thèse du rapproclu ment social, cembattent au Parlemer avec une égale énergie toutes disposition légales organisant sérieusement et effic; cernent l'instruction primaire obligatoire Pourquoi fait-on espérer aux paysans d Dacknam, Tamise, Scheldewindeke < autres centres intellectuels des Flandres que le jour où le français sera proscrit d l'Université de Qand leurs fils pourror suivre les cours de cet établissemer d'enseignement supérieur et pourquoi n se préoccupe-t-on pas tout d'abord d contraindre ces mêmes paysans à envoye leurs enfants à l'école primaire? Certaines manœuvres prennent volon tiers le masque du dévouement au peuplt Méfions-nous. « La cause de la langi, populaire n'est pas la cause du peuple. Le travailleur parle non le flaman littéraire ou néerlandais, mais son patoi local. Les débats de la Chambre de représentants ont montré que ces patoi "varient de province à province, de vill à ville. La masse laborieuse est donc ron posée d'éléments hétérogènes, disparates Le bourgeois, qui, en général connaît l patois local parle le français. Vérité incor testable que ne peuvent atteindre toute les négations systématiques et intéressées C'est la conséquence logique de l'évolu tion historique de la partie flamande d pays dans laquelle au cours des siècles l langue française s'est librement et pacif: quement développée. N'est-ce pas un pre fesseur gantois, flamingant notoire M. Vercouillie qui s'est vu forcé d reconnaître : « Que les classes dirigeante n'ont plus ainsi qu'au moyen-âge le frar çais comme seconde langue maternelle mais comme langue maternelle unique. La bourgeoisie étant ainsi plus home gène et plus unie s'est trouvée plus fort et plus puissante. Lentement elle a secou la torpeur dans laquelle pouvait l'endoi mir à jamais le particularisme linguistique Peut-on, en effet, songer sérieusemenl quelqu'imbu qu'on soit du principe d l'égalité des langues, à établir une équa tion mathématique entre le français langue mondiale universellement parlé par l'élite intellectuelle et le flamand langue d'expansion très restreinte? Faut-il contraindre le bourgeois flaman à parler une langue qu'il a désappris, san inconvénients fâcheux? N'y a-t-il pas a contraire une nécessité impérieuse à mel tre l'ouvrier à même de se servir d français. Le travailleur qui, en plus de son patoi local, comprend et parle le français s trouve dans une situation privilégiée. I se déplace plus facilement. Il entre plu aisément en relation avec ses compa triotes wallons et même flamands. Etan moins dans la dépendance des employeur il trouvera plus rapidement des emploi rémunérateurs. Son salaire augmenter dans des proportions appréciables. L'étran ger offrira de nombreux débouchés à so activité. Voyez donc la vie pénible des ouvrier flamands, les Franchrnans, qui vont tous les ans faire la moisson dans les plaines de la Brie et de la Beauce. Ils sont parait-il quarante mille, et un professeur de l'Université libre de Bruxelles, M. Maurice Anciaux, a établi qu'ils rapportent t bon an mal an une vingtaine de millions i de francs d'économie au pays. 3 Et cependant leur existence est bien ; souvent douloureuse. Pourquoi? Parce qu'ils ignorent le français et que leur ignorance les rend plus facilement exploitables, s Le Gouvernement lui-même qui, à l'ordi-3 naire ne se souvient des revendications î anti-flamingantes que lorsqu'il y a quel-e qu'intérêt électoral en jeu, a, dans une circulaire ministérielle de 1902, dénoncé , le péril et indiqué le remède : « Il y s aurait grande utilité à ce que ces ouvriers fussent mis à même de comprendre le s français et de s'exprimer dans cette e langue. Les conflits assez fréquents qui e se produisent entre ouvriers belges et les s patrons qui les emploient proviennent s principalement de ce que les premiers sont pour la plupart ignorants de la s langue française. » Ainsi apparaît le devoir de tous ceux s qu'inspirent des sentiments sincèrement s démocratiques; ils doivent s'efforcer de ■■ donner aux classes laborieuse (flamandes t le moyen d'apprendre et de se servir de s la langue française. Etre hostile à sa diffusion c'est vouloir maintenir le peuple ? dans un état lamentable d'infériorité et e d'asservissement ; c'est loin d'opérer un :t rapprochement social, creuser davantage , le fossé qui sépare les différentes classes, e Faisons donc œuvre de progrès. Le it peuple est inculte, ignorant; la bourgeoi-it sie est insanité et cultivée! Il.vadeux e moyens d'opérer un rapprochement social : e abaisser la bourgeoisie, élever le peuple, r D'une part abaisser, isoler, amoindrir la bourgeoisie et, suivant l'expression savoureuse de Grandgagnage « l'enterrer toute vive dans le cercueil de l'idiome e flamand ». D'autre part, améliorer, » instruire, policer le peuple flamand en d lui permettant d'apprendre le français, s Le flamingantisme s'est rallié à la pre-s mière méthode. C'est une opinion! Ce s n'est pas la nôtre ! e Raoul ENGEL. i- * ÉCHOS i- Comme en Belgique. La Gazette de Francfort en raconte deux u bonnes qui se sont passées en Alsace, le pays classique, où la chasse aux inscriptions a françaises est ouverte en tout temps et tout lieu. C'est d abord l'histoire de ce nouveau -■ curé dans un village alsacien et qui avait e muni sa porte d'une boîte en fer pour recevoir les lettres du facteur. Un an se passe s et un beau jour l'agent de police arrive qui vient demander à M. le curé d'enlever la , boîte... séditieuse. Etonnement du curé, . jusqu'à ce qu'on lui fit comprendre que le mot « Lettres », placé sur le couvercle de sa boîte était en opposition avec la loi. Philosophe, le curé gratta « Lettres » et y ^ mit « Briefe ». L'autre cas est plus cocasse. Dans une ville d'Alsace, un commerçant voulant quitter son fonds, organisa une vente complète de ses marchandises et l'annonça en faisant 6 peindre en grandes lettres, sur deux écriteaux en bois accouplés au-dessus de son maga-, sin.le terme classique « Liquidation totale ». g Bien entendu, la police ne manqua pas à son devoir; c'était là une inscription défendue, elle devait disparaître avant la fin du jour; c'était la loi. Alors, très simplement, et très rapide-ment, le commerçant de changer de place s les deux planches-écriteaux, dont chacune u portait l'un des mots fatidiques. Et il obtint ainsi de l'allemand : Totale Liquidation. Car, afin que nul n'en ignore : « Liquidation totale » est français, mais Totale Liquidation est allemand. s * * * g I Un journal allemand de Strasbourg annonce que l'administration des chemins s de fer d'Alsace-Lorraine a décidé de supprimer les inscriptions en français qui figu-t raient jusqu'ici dans les wagons. s On tolérera par contre, les inscriptions s en anglais et italien. C'est très intelligent. a Le temps n'est peut-être pas très éloigné où les flamingants, aveuglé par leur haine 1 de la langue française, de ce qui est français, de tout ce qui touche à la France, en s exigeront autant du ministre des chemins de fer belges. Dame! Pourquoi pas? Les édiles bru-geois s'apprêtent bien à supprimer la traduction française des plaques indicatrices des rues de leur cité. * ♦ Mais ceci est mieux qu'en Belgique 11 y a une année déjà, nous avons annoncé que des instituteurs français, grassement rétribués, seraient appelés en Prusse, pour enseigner aux petits Prussiens du peuple l'usage de la langue française. La " Frankfurter Zeitung " annonce que l'essai a pleinement réussi. Les résultats de l'enseignement de la langue française ont été tels, qu'on va l'introduire dans toutes les écoles primaires de Prusse. Les survivantes de la cour impériale On a fait la remarque, à propos de la mort récente de la comtesse de Pourtalès, que les dames de la cour de l'impératrice Eugénie atteignent toutes un âge avancé. L'impératrice elle-même est plus qu'octogénaire, la duchesse d'Uzès est presque septuagénaire, la princesse Pauline de Met-ternich a près de quatre-vingts ans, la comtesse de Pourtalès est arrivée à soixante-dix-huit ans accomplis. Les hommes qui faisaient partie du cercle de Compiègne ont tous disparu depuis longtemps, le marquis de Massa, le marquis de Galliffet, le comte de Fleury, le comte de Germiny, le comte de Morny et l'empereur Napoléon lui-même. * * Tazza! Au soir du 10 mai, alors que le peuple de Paris stationnait devant le " Matin 11 où défilaient les portraits des nouveaux élus, soudain une immense acclamation s'éleva des rangs pressés du public. Le " Matin 11 annonçait que les troupes françaises étaient entrées, victorieuses, dans 1 azza, la vflfe mystérieuse, le dernier rempart opposé par les barbares à la civilisation française. Ces deux syllabes sonores, 1 azza, en évoquaient d'autres : Wagram, Austerlitz, Iéna, Jemappes, d'autres encore, aussi glorieuses.Et comme alors nous apparut mesquine, sotte et ridicule, la minuscule querelle électorale.La France, venait, une fois de plus, d'ouvrir à l'univers la porte d'une route mondiale. Et qu'importait alors que M. Caillaux fut réélu! La 11 Marseillaise " chant séditieux Ce n'est pas seulement dans cette malheureuse Alsace-Lorraine que l'on interdit de chanter ou de jouer la " Marseillaise n. Il est encore d'autres pays où l'hymne français est considéré comme un chant séditieux.En Belgique? Pas encore, mais vous verrez que cela viendra. Non... Je vous le donne en mille, c'est en France, c'est à Paris même, en l'an de grâce 1914, sous le ministère Doumergue et par ordre du ministre de l'intérieur. Trêve de plaisanteries, me direz-vous. Ce sont là racontars de journaux hostiles au ministère. Hélas! il faut bien se rendre à l'évidence. Le hasard nous a fait assister, il y a quelques jours, à la cérémonie annuelle organisée devant la statue de Strasbourg, par les Alsaciens-Lorrains de Paris. Au moment où l'orchestre voulut entonner la " Marseillaise ", un commissaire de police vint transmettre aux organisateurs de la manifestation l'ordre du ministre de l'intérieur interdisant l'exécution de l'hymne national. Objurgations, protestations, lien n'y fit et les assistants n'eurent d'autre ressource que de chanter en choeur la n Marseillaise n, malgré l'opposition du commissaire de police. L'on se doute de l'émotion qui s'était emparée des manifestants. Nous entendîmes l'un d'eux s'écrier avec amertume : n Les Allemands nous maltraitent et les Français ne veulent pas de nous". C'est égal, voilà qui n'est pas pour don-net un regain de popularité au cabinet Doumergue, si tant est qu'il en ait jamais eue. Quant à M. Malvy, le ministre de l'intérieur, en voilà un qui, au propre comme au figuré, travaille pour le roi de Prusse. La Conspiration du silence Certains journaux français et notamment " L'Opinion " se sont faits l'écho d'une nouvelle sensationnelle : Les Allemands auraient mis la main sur les chemins de fer belges du Luxembourg. Ils occupaient déjà Stavelot et Trois-Ponts. La direction des chemins de fer d'Alsace-Lorraine vient de se charger de l'exploitation des deux lignes de Gouvy à Trois-Vierges et de Kleinbet-tingen à Luxembourg. Nous n'insistons pas sur l'importance stratégique de ces lignes de chemins de fer. Non seulement la France est menacée de our en jour davantage par le réseau de voies ferrées que l'Allemagne tisse aux portes de nos Ardennes, mais encore la Belgique, et surtout la Wallonie, est exposée de plus en plus à une invasion allemande. Qu'y a-t-il lieu de faire pour empêcher la réalisation du plan de guerre germanique? Nous n'en savons rien. Mais ce que nous savons, c'est qu'il est déplorable que l'opinion publique ne s'émeuve pas en Belgique et que la grande presse observe un silence inexplicable. Et le francophile (!) ministre de la guerre qui ne bouge pas. Après tout, n'est-il pas vrai M. de Bro-queville? peu vous chaut que l'encombrante Wallonie soit un jour ou l'autre victime d'une agression de la part de nos belliqueux voisins d'Outre-Rhin. La Wallonie ne vous intéresse pas. Sinon... au point de vue électoral. » » Les deux Allemagne^ Un socialiste allemand s'écrie en pleir Reichstag : " Vive la Fiance " et aussitô de bons esprits de proclamer : " Vous voyeï bien que l'Allemagne n'est pas belliqueuse et qu'elle ne demande pas mieux que de s'entendre avec la France ". Seulement... le lendemain Hansi es accusé de haute trahison pour avoir, dani un album d'images, destiné aux enfant: d'Alsace, fait figurer des uniformes français Et le surlendemain la Ligue navale aile mande réclame une augmentation des arme ments et le maréchal von der Golz s'écrie " Notre plus saint devoir est de développe l'esprit guerrier dans le peuple ". Et, jusqu'ici, ce sont malheureusernen de telles paroles qui ont eu en Allemagne le plus grand retentissement. En relisant Marivaux Marivaux, dans son discours de réceptioi à l'Académie française, appelé à recherche les causes de la puissance de rayonnemen de la langue française, s'exprime ainsi : " Pourquoi notre langue a t-elle passe dans presque toutes les cours de l'Europe L'attribuerons - nous aux conquêtes d< Louis XIV ? Mais des ennemis humiliés oi vaincus, aiment-ils à parler la langue de leur vainqueur quand la nécessité de s'er servir est passée? Des rois inquiets et jalouî la préfèrent-ils à la leur? Non, Messieurs c'est leur raison qui a fait cet honneur à h nôtre ; c'est le plaisir de nous lire, de pense et de sentir comme nous qui les a gagnés c'est ce génie, c'est cet ordre, c'est ce sublime, ce sont ces grâces, ces lumière: répandues dans vos ouvrages ou dans ceuj de nos écrivains que vous avez inspirés, qu ont acquis cette espèce de triomphe à \z langue française n. Pas de fumée sans feu La presse allemande fait grand brui autour de certain projet qui consisterait pou la Belgique à céder une partie du Congo i l'Allemagne. L'on ne nous dit pas e: échange de quoi... Avouez d'ailleurs qu cela n'a aucune importance. La " Gazette de Cologne n, dans ur article d'allure officieuse, dément ce bruit ei déclarant que l'Allemagne n'a que fair< d'un pays qui demande encore tant d< sacrifices financiers. Ah! si le Congo était d'ores et déj. entièrement mis en valeur, semble dire L " Gazette de Cologne n, l'on pourrai n causer ". Nous savons ce que " causer " veut dire Est-ce que par hasard l'Allemagne atlen drait une heuie plus favorable pour con dure cette " bédide avaire n ? Qu'elle se détrompe alors. Jamais, demaii moins qu'aujourd'hui, la Belgique ne céder; un pouce de son territoire congolais, à moin qu'on n'use de la force. Ce recours à la force présupposerait ui accord entre l'Allemagne, l'Angleterre et 1< France. Or, la France nous a donné, au momen de ses négociations avec l'Allemagne er 1911, des preuves non équivoques de sor amitié et de sa volonté de nous garanti l'intégrité de nos possessions coloniales. C'est même ce qui faisait dire aux n Ber liner Neueste Nachrichten " à l'issue de: négociations : n Un des côtés les plu: réjouissants de ces quatre mois dramatique fut le rapprochement étroit et amical qui ei est résulté entre la France et la Belgique. 1 Nous n'éprouvons donc aucune inquié tude, mais il n'empêche que le bruit fai par la presse allemande autour du fantas magorique projet dont il s'agit méritait qu'or s'y arrêtât. F. m on lui mm L'Esprit européen Le livre de M. Dumont-Wilden a un peu partout les honneurs de la discussion, et d'une discussion de principes. C'est d'ailleurs une œuvre qui ne peut laisser personne inattenlif, aujourd'hui surtout. Comme sous son manque indifférent l'auteur cache un visage averti et passionné des questions du jour, ainsi ce livre écrit de Sirius touche sans qu'il y paraisse à nos plaies secrètes, à nos intimes blessures; l'angoisse intellectuelle, la seule chose qui soit un signe de noblesse d'âme, en notre siècle où tout le monde est intelligent, et que M. Dumont-Wilden met justement à un prix si haut, est nôtre encore. Et ces paroles élégantes et subtiles prennent, d'être prononcées en Belgique, un sens particulier, que l'auteur ne leur avait certes pas cherché. M. Dumont-Wilden a les défauts de ses qualités... de sa qualité maîtresse surtout, : qui est d'avoir un esprit à la française. Le charme un peu vague de son livre délicieux 1 est justement dans le dédain des faits, cet inguérissable platonisme si français. Lfe Français est l'homme qui a le pfus facilement des idées générales. L'Anglais comme tel en ignore l'emploi ; un esprit spécifiquement saxon n'en conçut jamais. Quant à l'Allemand, il les adore et fuit leur danger. 1 Le Français est le seul qui, téméraire, > ose généraliser. II se dit fort justement que, comme on n'épuisera jamais toute la documentation sur une question donnée, réunir quatre faits ou mille revient au même. On : n'a pas beaucoup plus de chances en pre * nant à la loterie cent billets qu'un seul, mais on s'y ruine. 11 paraît que M. Dumont-Wilden a " sollicité " un texte de Goethe. Que celui qui n'a jamais " sollicité " lui jette la première pierre. Ce ne sera pas à Taine à commencer. Peut-être Goethe n'a-t-il pas dit exactement ce que M. Dumont-Wilden lui fait dire, mais toute son œuvre atteste qu'il le pensa. Nous ne sommes pas i des philologues, tout de même! Il en est de r Sa Majesté la Fiche comme du Tiers-Etat, t Elle qui n'était rien, il est juste qu'elle soit quelque chose, mais non pas tout. (Et sans doute, moi aussi, je cite inexactement, mais l'abbé Siéyès ne m'enverra pas de droit de réponse.) Les savants allemands bâtissent sur des montagnes de fiches des édifices imposants, mais dont jamais, hélàs, ne s'aperçoit le faîte. L'architecte meurt à la tâche ou s'enfuit épouvanté. On oppose à M. Dumont-Wilden qu'il a trop simplifié les choses. On lui dit que chaque peuple a sa culture qu'il croit ou désire universelle et veut faire rayonner. Certes, le Kamtschaka et le Monténégro ont leurs cultures, peut-être fort intéressantes et qui émerveilleraient l'Europe si elle les connaissait. Malheureusement elle ne les connaît pas. Elle n'a connu longtemps que la culture française. Depuis une trentaine d'années, elle connaît aussi la culture allemande. Elle seule est assez continentale et assez universelle pour balancer l'influence de la culture française. Elle lui a fait, au sein même de l'Université de Paris, une t concurrence victorieuse et dénoncée par r Agathon. L'Europe a le choix : il n'y a pas i trois cultures, ni quatre; il y en a deux, i L'Europe a le choix, mais la Belgique ne 3 l'a pas. Un livre comme celui de M. Dumont-Wilden, réveillant dans notre âme t l'accent des mélodies connues et aimées, i nous montre clairement à quel camp sp.ri-î tuel nous appartenons. Nous voudrions choi-; sir l'autre que nous ne le pourrions pas. Les bons écrivains belges qui combattent de i bonne foi M. Dumont-Wil ien composent i leurs articles comme les composeraient de t bons écrivains français, non de bons écrivains allemands. Toute la question est là; il n'y a pas à en sortir. M. Dumont-Wilden a tellement raison, peut-être parce qu'il a raison en Belgique. On pourrait lui opposer certaines objections, i Par exemple, est-on fondé à identifier abso-i lument langue et culture? Il y a là, ou je s me trompe, une subtile équivoque. L élite, les oisifs riches de tous pays s'expriment de i préférence en français, cela est certain. Leur i pensée a-t-eile pour cela une teinte française? Rien qui soit moins prouvé. Au con-t traire, comme leur langage, si finement noté i par Abel Herrnant, dans les Transatlan-i tiques, Trains de luxe et autres, n a plus du français que les grandes lignes, mais lui superposent une étrange et exotique " broderie bulgare n, ainsi et plus encore leur pensée se sent de tous les pays où elle a fréquenté, de tous les ciels qu'elle a réfléchis. Les Métèques défigurent un peu le beau visage de Paris. Et je ne suis pas sûre que la pensée française, comme la langue, ne s'altère pas un peu dans le cerveau de toutes t ces races. Et cette élite oisive a-t-elle seulement un cerveau? Est-elle bonne a autre i chose qu'à une agitation vaine, à se dépenser en gestes tout extérieurs et à danser le tango? J'en doute. La véritable élite européenne, je ne la situerais dans aucun lie i de plaisir, même embelli par l'art et les siècles cette élite effacée et toute puissante vi dans la retraite des cabinets de travail et de la nature. Cette élite-là fait son miel de toutes les idées et comme depuis toujours les idées viennent surtout de France, la pensée de cette élite authentique est bien près d'être conforme à ce qu'indique M. Dumont-Wilden.Cesrestrictionsde détail montrent quel prix il convient d'attacher à un livre qui est, certes, le premier ouvrage d'allure philosophique qu'on ait publié chez nous de longtemps.Junia LETTY. Lettre de Paris Tandis que le Président de la République s'en est allé inaugurer l'Exposition de Lyon, notre Premier— j'ai nommé M. Doumergue — en proie à l'incertitude, se répète anxieusement : « To be or not to be ! » « Etre ou n'être plus ! » Ses intimes prétendent que ses nuits sont peuplées de spectres grimaçants, que la question financière, la représentation proportionnelle, la loi de trois ans, déguisées en sorcières parcheminées — ce sont déjà de si vieilles personnes — dansent une ronde folle autour du lit présidentiel, troublant encore son sommeil après avoir rempli ses veilles. Et en effet, la situation politique, au moment de la rentrée du Parlement, est d'une telle obscurité qu'on s'explique fort bien les inquiétudes du chef du gouvernement et qu'on se demande avec curiosité ce que donnera le premier contact entre ces deux puissances, d'ailleurs également hétéroclites : la Chambre nouvelle et le Cabinet. 11 est permis de douter dès maintenant que ce soit un nouveau Fiat lux. Le sort de Mme Caillaux continue à occuper, à préoccuper même l'opinion publique. Le théâtre, assoiffé de nouveauté, a déjà fait sien le triste drame et, chaque soir, sur une scène du boulevard, nous sont décrits, en une pompeuse phraséologie, les états d'âme de « Celle qui assassina ». L'œuvre a 3 actes; il en manque 2 à mon sens : un 4mc : Le Remords; un 5me : Le Châtiment. Malgré en effet de rares opinions contraires qui émanent ou d'amis des époux Caillaux ou d'esprits par trop enclins au scepticisme, on croit que Mme Caillaux sera condamnée, sévèrement condamnée. Le jury parisien se pique d'être fort indépendant; pour rien au monde, il ne voudrait paraître asservi au pouvoir; enfin le crime de M-r'e Caillaux fut longuement prémédité et froidement exécuté. On se demande sur quoi peuvent bien baser leur opinion ceux qui escomptent un acquittement ; leur espoir paraît d'autant plus chimérique que l'ordonnance de renvoi de M. le juge d'instruction Boucard conclut à « homicide avec préméditation ». Par contre, l'ingénieur Pierre, accusé du meurtre de son patron M, Cadiou, est mis en liberté provisoire. Le parquet de Brest, en présence de la fragilité des présomptions accumulées contre le jeune ingénieur, a du, à son corps défendant, prendre une mesure qu'on se plait, assez généralement, à reconnaître comme équitable, mais comme tardive. Enfin, comme dit le proverbe, mieux vaut tard que jamais. « Ouâh, ouâh ! » Je suis le quai des Tuileries, sans songer à mal quand soudain ma méditation est interrompue par de multiples et fougueux aboiements. Un peu perplexe, je cherche vainement autour de moi, la meute innombrable et furieuse qui m'assourdit ainsi de ses cris. Puis, m'écriant comme Archiinède : « Eurêka », je me précipite sur la terrasse ou a lieu l'Exposition canine. Ah les braves, les bonnes bêtes! Elles sont là en représentation, pas très heureuses assurément de cet excèsd'honneur, mais en prenant tout de même leur parti. Il nous en est venu cette année une si grande quantité qu'on a dû organiser l'Exposition en deux séries; nous avons d'abord été conviés à admirer les différentes races de chiens de chasse : setters, pointers, retrievers, puis ensuite, les amis du foyer, de la ferme, du troupeau, les formidables Léonberg, les puissants Danois, les Barzois aux membres grêles, les dogues au masque pittoresque, les chiens de berger hirsutes, les loulous pommadés, les petits pékinois aux élégants, tout pétris d'aristocratie et d'orgueil, jusqu'aux infortunés chow-chows enfin, que les Chinois ont coutume d'élever, non plus pour les délices de leur home mais pour celles de leur palais. Pauvre chien comestible, on te caresse,

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Cet article est une édition du titre La nation appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1914 au indéterminé.

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