La pensée: organe hebdomadaire de la Fédération des sociétés belges de libre pensée

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s.n. 1914, 28 Juin. La pensée: organe hebdomadaire de la Fédération des sociétés belges de libre pensée. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/9w08w39c1t/
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Dixième Année. — N° 490 CINQ CENTIMES LE NUMERO Bruxelles, le 58 Juin 1914 La Pensée ¥ Organe hebdomadaire delà Fédération des Sociétés belges de Libre Pensée ABONNEMENT ANNUEL : j gggjj» ' ; • | Jg ON S'ABONNE A TOUS LES BUREAUX DE POSTE. RÉDACTION : 350, Chaussés de Boendael. 30 30 Rédacteur en Chef : Eugène HINS ANNONCES s On traite à forfait. Pour la vont», abonnements, annonças, s'adresser à M. A. Alzxandbr, Administrateur-délégué, ADMINISTRATION : 13, Rue du Gazomètre, Mort tragique du Dr Lucien Hénault Jeudi 18 juin, à treize heures et demie, J notre camarade Lucien Hénault a fermé les yeux pour toujours, victime de son devoir et de son abnégation, terrassé par un mal terrible contracté au cours d'une opération chirurgicale, et cela, malgré les soins de douze de ses confrères. La nouvelle se répandit en ville comme une traînée de poudre. Partout, c'était de la stupeur, et l'on restait frappé à cette nouvelle presque incroyable, car Lucien Hénault était un homme de cœur, une nature d'élite qui se prodiguait de cent manières, semant partout la bonne pensée, l'idéal; luttant tantôt contre les préjugés, contre le mal ma-ral, tantôt contre le mal physique. Ceux qui lui doivent la vie sont nombreux, car c'était un chirurgien qui guérissait, mais c'était aussi un consolateur et un philan-trope, et dès qu'il s'agissait de faire le bien, Lucien Hénault était là. Lucien Hénault était né à Marneffe le 20 octobre 1870. Il fit ses études à l'université de Liège. En 1893, il signait un appel à la jeunesse universitaire contre ceux qui font massacrer les travailleurs par leurs propres enfants, ce qui lui valut presque la peine d'exclusion pour avoir défendu le droit et la justice. Cette huile, versée sur oe feu naissant, ne fit que l'animer et longtemps il milita, au pays de Liège, en faveur de ceux qui sont les victimes de l'exploitation capitaliste. Mais un jour, dégoûté de certains procédés qui sont monnaie courante en politique et qui répugnaient à sa noble, droite et franche nature, il abandonna les politi- s, | ciens et prit place dans les rangs des liber ■s taires. Il resta anarchiste jusqu'à son délit nier jour, et si nous le voyons frayer avec l1 certains politiciens des gauches, c'est qu'i n avait tout simplement fait parmi ceux;-c e une sélection et qu'il avait reconnu qu( s'il existe dans tous les partis des arriviste; e qui se moquent de leur mandat, il y a en e core quelques hommes sincères parmi le: l. politiciens et qui sont dignes d'estime. Lu lt cien Hénault ne considérait pas la religior e comme une affaire privée, car il était avan tout logique et rationaliste dans toute l'ac L ception du mot. x- Revenu en Belgique après un séjour de x deux ans au Paraguay, il pratiqua depuis à :, Bruxelles, fut adjoint à l'Hôpital Saint-Jean is conquit son diplôme spécial de gynécolo i- gie et devint médecin en chef du service gy i, nécologique à l'Hôpital de Saint-Gilles, lors^ que s'ouvrit cet hôpital. 10 En dehors du temps qu'il consacrait i é ses malades, il s'occupait de travaux de a médecine, publia plusieurs ouvrages de gy 11 nécologie et de chirurgie, et le jour de s; ■s mort, son épouse éplorée recevait encorc e pour lui des épreuves. Il s'occupait égale ?t ment des questions philosophiques et il nous u laisse le manuscrit d'une grande histoire il des religions, qui commence à la moral* x chez les animaux, et va jusqu'aux origine: i- du christianisme. Lucien Hénault s'intéres s sait encore aux questions pédagogiques t y- après avoir fondé, avec Jean Dons, la so e ciété des «Amis de l'Orphelinat ralionalis i- te», il créait «L'Ecole Affranchie». Il tradui saiL encore dans ces derniers temps l'ou-- vrage capital de Francisco Ferrer sur l'Ecole ; Moderne. Lucien Hénault était, comme on [ peut le voir, un travailleur inlassable. 'l Mais c'était surtout un homme de cœur, 5 et tous ceux qui l'ont connu de près l'esti-: niaient pour sa bonté et sa droiture. Il était aimé de tous ceux qui l'approchaient et, le > samedi 20 juin, jour de son enterrement, Ivous auriez pu voir se coudoyer des libertaires, des socialistes, des libéraux et même des catholiques, qui venaient lui rendre un ■ ; dernier hommage. ! Selon la volonté du défunt, il n'y eut ni ; i discours, ni cortège. Aujourd'hui, il repose j au cimetière de Ganshoren, au pied d'un ) j grand sapin entouré de lierre. 1 Lucien Hénault était membre de la Libre Pensée de Bruxelles, et, le jour de sa mort, il recevait une lettre de la Libre Pensée de Liège lui demandant de donner une confé'-l rence pour le deuxième dimanche de' juil-; let. Hélas!.... Nous perdons en lui un de nos plus chers J camarades, et j'ai perdu en lui mon meilleur ami. Edouard DAANSON. Les funérailles du docteur Hénault ont eu lieu samedi au milieu d'une grande afflueru-ce de monde. On remarquait de nombreuses notabilités des milieux politiques, médicaux et artistiques. Nous avons, notamment, reconnu les députés Georges Lorand, Wauters, Royer, Bologne; le sénateur Lekeu; M. Bréart, j bourgmestre de Saint-Gilles, et les échevins Morichar, Poupé, Maes, Delporte; MM. Paul Gille, Exsteens, Jean Robyn, BayoL, Rodde, Considérant, De Pauw, Van den Bossche, Jean Devos, J. Bertrand, Bourquin, Verton-gen, Jules des Essarts; les peintres Bastien, Houyoux; le sculpteur Puttemans; les littérateurs Daanson, Scott, Georges Rens, Arthur Daxhelet, l'ingénieur Achud, Paul Reclus, Waingurten, Chapelier, Charlier, etc. etc., l'Orphelinat rationaliste et son éminen-te directrice Mme Muller, les docteurs Toui*-nay, Delmotte, Millo, Capart fils, Thieren, De Watripont, etc. etc. La levée du corps a eu lieu à 3 heures. Selon les dernières volontés du défunt, les funérailles ont revêtu un caractère de grande simplicité, et aucun discours n'a été prononcé ni à la mortuaire, ni au cimetière de Ganshoren, où a eu lieu l'inhumation. Le deuil était conduit par le beau-père du défunt, M. Davignon, ses deux frères, et ses beaux-frères Donny et Sadi Davignon. | Un beau, geste ; Lorsque le personnel médical de St-Gilles apprit la mort de son collègue, il se cotisa aussitôt et réunit la somme de trois cents francs à verser à l'Orphelinat rationaliste de Forest, œuvre à laquelle Lucien Hénault s'était donné avec tant de dévouement et d'ardeur. i Voilà ce que l'on peiît appeler vraiment un beau geste, et nous ne saurions-jamais assez remercier ceux quï en ont eu l'initiative. LE TRAVAIL DANS LES COUVENTS Un mlhîlins contradictoire à la Brasserie Flamandt Un public nombreux composé en majorité de commerçants se pressait, vendredi soir dans la grande salle de la Brasserie Fia' mande pour entendre M. Bossart parler de la façon dont les couvents exploitent le tra' vail des femmes et des enfants. Son exposé fut empreint d'une objectivité nourrie de faits e$ïi fit impression profonde sur l'au' ditoire attentif. M. Bossart montre que les congrégations n'ont à se soucier d',aucune prescription lé' gale. Elles n'ont pas non plus à compter avec des organisations ouvrières. Est'-il étonnant dès lors qu'elles puissent arriver à vendre à des prix défiant toute concurrence? Le travail des couvents devient ainsi un dé' sastre pour les commerçants. Mais c'est un désastre plys grand encore pour la classe ou' vrière. Voici un f ai L typique: A Malines, une ouvrière se présente chez un négociant. Elle elemande 35 centimes pour la confection d'une chemise avec col et devant. — Vous voulez rire, lui répliquent-on, le couvent nous fait le même travail pour 20 centimes. M. Bossart cite d'autres chiffres. Pour cou fectionner des pantalons simples de femmes, les couvents demandent 11 centimes par pièce; eles jupons, 10 centimes par pièce; des fabliers, 8 centimes. L'on ne s'étonnera pas après cela que, clans les régions où ils pullulent, les dentellières aient un salaire moyen de 8 centimes de l'heure, ainsi qu'il résulte de statistiques relevées par M. Verhaegen lui-même. Dans un autre cas, un couvent paie 2 francs pour un travail qui rapportait 3fr."50 aux ouvrières de l'industrie privée. C'est une exploitation éhontée de la main-d'œuvre enfantine et féminine.- Sous prétexte d'écoles professionnelles, les pensionnais d'orphelines sont de vulgaires fabriques. La division du travail y est poussée à l'extrême. Les pauvres petiotes n'apprennent en réalité aucun métier. C'est l'organisation du servage et la situation va encore être aggravée par la nouvelle loi scolaire. ( Ces abus ne sont pas aisés à dévoiler. Partout, c'est la conspiration du silence. Ce pendant, les couvents contreviennent d'une façon impudente aux lois et arrêtés royaux sur le travail des femmes et des enfants. On ferme les yeux. ; En 1896, les deux enfants d'un ouvrier lierrois, Frédérickx, sont placés dans un ' couvent par les soins de l'administration des hospices. L'aînée, surmenée, tombe malade. Le père, inc[uiet, veut également re-; tirer la cadette. On lui refuse son enfant. Il l'enlève. Cité en référé devant le tribunal de première instance de Malines, le père est condamné à remettre l'enfant aux mains des hospices et à payer les frais. Vu l'urgence, dit le dispositif, l'ordonnance sera exécutoire sur minute et avant l'enregistrement. La force armée est requise et l'enfant, Blon-dine, n'échappe ejue par la fuite et au milieu d'une véritable émeute populaire. Le mobilier est vendu pour couvrir les frais. L'aînée des deux fillettes meurt. Un médecin attribue le décès au surmenage et à l'insuffisance de nourriture, mais le parquet rend un non-lieu. Un nouveau jugement condamne le père; enfin, un arrêt de la cour | d'appel lui rend sa fille Blondine. Il y a actuellement en Belgicpie 4,285 couvents et 85,741 religieux. La production des congrégations prend les proportions d'un danger menaçant. Un devoir de protection s'impose poulie législateur et s'il veut intervenir d'une façon efficace, il doit interdire complètement l'industrie et le commerce aux couvents. Il est urgent de créer aussi des installations publiques gratuites où l'on puisse placer les orphelins. En conclusion, les entre- _ prises des couvents nous apparaissent comme un mal social, économique et moral dont la profondeur épouvante. Des applaudissements prolongés accueillent la péroraison de M. Bossart. M. Georges Lorand, qui préside le meeting, fait appel à la contradiction. Un commerçant de la rue de Flandre, qui, semble avoir passé par la rue du Boulet, reproche aux organisateurs d'avoir voulu faire œuvre politique. Le père Ru'ten à indiqué un remède aux abus dans certains couvents. Il faut s'organiser. La grève générale est aussi une cause de la crise économique et les libéraux l'ont soutenue. (Cris de: «Vive la grève générale!») Un auditeur tient à apporter son hommage à M. Bossart pour le livre émouvant qu'il a écrit sur le travail des femmes et des enfants dans les couvents. Un autre contradicteur, qui prétend parler au noln de 6,000 commerçants, reconnaît qu'il y a des abus dans les couvents; mais les coopératives, dit-il, en commettent au si-, si. (Protestations dans la salle: «Cela n'est pas à l'ordre du jour!») Il reproche aussi aux organisateurs de faire de la politicjue. M. Devèze répond aux contradicteurs. M. Bossart n'a pas fait de la politique; mais les deux orateurs que vous avez entendus en ont fait. La grève générale n'est pas la cause de la crise économique. Elle n'a duré que quinze jqurs çt n'a pas pu faire de mal. Et si cela était vrai, la responsabilité en remonterait à un gouvernement incapable qui n'a su dire ni oui ni non. , D'autre part, si les commerçants veulent se défendre contre les coopératives, ils doivent eux-mêmes s'unir, faire cle la coopération.L'opinion unanime est en tout cas la condamnation de l'exploitation du travail sous le couvert de la religion. (Appl.) Notre ami Fernand Dardenne, en présence des attaques contre les coopératives, demande à pouvoir répliquer un mot. Il montre cpie les véritables ennemis du petit commerce, ce sont les grands magasins. En Angleterre, pays d'élecLion de la coopération, la concentration commerciale capitaliste, les grandes entreprises commerciales ou grands Bazars ont dévoré six fois plus de petits commerçants epie les coopératives.Les socialistes ne sont jpas les ennemis des petils commerçants, mais contrairement aux progressistes, ils ne veulent pas entretenir parmi eux des illusions et préfèrent leur dire franchement la vérité. En terminant, notre ami, franchement applaudi, convie à la même lutte contre le capitalisme exploiteur, prolétariat en faux col et en bourgeron. M. Lorand lève le meeting en protestant encore contre l'exploitation des femmes et des enfants par les congrégations. i, i , (LE PEUPLE) Le meeting du 18 juin On lira ailleurs le compte-rendu de ce meeting, qui a produit ce qu'il promettait. Il n'en pouvait être autrement après l'exposé de la question par le camarade Bossart, de sa manière si simple et pourtant si émouvante. Certains faits cités ont produit une émotion poignante cpie n'ont pu effacer les efforts de certains agents cléricaux venus au meeting pour faire changer le terrain de la discussion. Ils ont eu cependant Un certain résultat, car on a parlé de coopératives, des grands magasins et du petit commerce; on en a trop parlé, car ces ciues-tions, si intéressantes qu'elles soient, n'ont aucun rapport avec celles qui nous avaient assemblés: L'exploitation du travail dans les couvents: une grangrène, une plaie sociale.Ce meeting, cpii est la première manifestation organisée par les fédérations des sociétés de Libre Pensée, contre cette exploi- ' Lation éliontée, sera suivi à bref délai de beaucoup d'autres, tant à Bruxelles qu'en province. Mais il faudra avoir grand soin d'éviter, aux prochaines réunions, les louches et habituelles manœuvres des amis des couvents. Chaque fois qu'on les convie à la contradiction, et eju'ils se sentent incapables de réfuter les arguments qu'on leur oppose, ils envoient un ou deux de leurs gens pour venir troubler les séances et faire dévier les débats. Les deux personnages délégués au meeting du 18 juin ont assez bien manœuvré; ils ont gagné leur journée: pendant quelques instants, on a même pu croire la question des couvents enterrée. Il sera donc utile à l'avenir cpie le président de nos réunions contradictoires prenne soin de retirer la parole aux orateurs qui parleraient de choses étrangères au meeting. En agissant ainsi, il serait certain d'obtenir l'assentiment de la plus grande majorité de l'assemblée et de faire avorter la tactique de ces jolis messieurs. Paul IBRI. , ■—ŒS®J3®3—

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