L'avenir wallon

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18 avril 1918
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s.n. 1918, 18 Avril. L'avenir wallon. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/pc2t43kf46/
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Z"* Année. — N* 76. Rédactear eû chef : Fr. FOULON. Du 18 au 24 Avril 1918. Le Numéro : 10 centimes Abonnements Un an. . . fr. 5.00 Six mois *. . 3.00 Trois mois . . 1.60 Annonces La. ligne . . fr. 0.50 L'AVENIR WALLON Paraît tontes les semaines RÉpACTION ET ADMINISTRATION : 3, Boulevard de la Senne BRUXELLES AU CONSEIL DE FLANDRE La presse flamande nous apporte des précisions au sujet de la séance du Conseil de Flandre du 28 mars dernier, où fut votée, comme nous l'avons dit, la proposition de renoncer au mot Belgique pour ne plus conserver que la dénomination Vlaamieren qui s'appliquera désormais, à l'exclusion de tout autre, aux provinces de langue flamande. Cette proposition a été votée par 44 voix contre 22. Le Conseil de Flandre comprend 95 membres. Un certain nombre d'entre eux, résidant dans la région des Etapes, n'avaient pu se rendre à la séance. Une discussion animée précéda le vote. « 11 fut un moment, explique H et Vlaamsche Nieuws, où tout le Conseil paraissait d'accord sur l'opportunité de la suppression du mot Belgique. L'opposition ne se manifesta que lorsqu'il parut que, dans la pensée des auteurs de la proposition, la nouvelle formule impliquait l'indépendance absolue d'e l'Etat flamand;, auquel serait entièrement réservé de conclure s'il le jugejutile jet (nécessaire — jet Isous quelles formes — des conventions ultérieures avec la Wallonie. C'est, au surp'us, dans ce gens, c'est-à-dire le sens le plus extrémiste, que la presse flamande a interprété le vote. « C'en est fini, maintenant, avec le principe belge » écrivait Luc (Raphaël Verhulst) dans H et Vlaamsche Nieuws d'Anvers. « Quiconque veut une Flandre indépendante, écrit à son tour le poète René Declercq dans ta Gazet van Brussel, ne peut accepter au-dessus d'elle un Etat belge. A première vue, de telles conclusions nous paraissent exagérées. Quoique "nous n'ayons îullement l'intention de nous mêler de la x cuisine » flamande, la renonciation au mot le Belgique, pour Ce qui concerne la Flandre, îe touche pas, nous semble-t-il, au principe politique international de la Belgique. Nous :n ferions autant, en, ce qui concerne la Wallo-ve, que le principe n'en serait pas davantage itteint. Nous n'aurions fait, les uns et les rntres, que constater une double réalité ethnique et linguistique, que la firme Belgique peut continuer à dominer et à conjuguer. Il nous semble donc qu'il y a quelque ambiguïté dans le vote émis par le Conseil de Flandre. Ce qui rend des* précisions vraiment lécessaires, ce sont les commentaires que certains membres de la minorité ont communiqués i 1^ presse, et dont il résulte que la motion adoptée est susceptible de plusieurs interprétions îort différentes les unes des autres. C'est ainsi que le Dr. Tamm nous apprend, ians une lettre adressée au VlaamsCh Nieuws : 1° Que la majorité des membres du banc î'Anvers ont voté contre la proposition. 2° Que celle-ci ne visait nullement le principe politique de la Belgique, mais simplement e principe « nominal ». 3° Que la proposition avait précisément pour )ut de concilier le point de vue extrémiste les Jong Vlamingen avec celui des nombreux partisans d'une union personnelle entre la -landre et la Wallonie. Le Dr. Claus, également d'Anvers, est plus îxplieite encore. Il affirme qu'il n'y a pas ictuellement dans le Conseil de Flandre une najorité en Faveur de la renonciation au principe politique de la Belgique. Il nous apprend jue ce conseil comprend des partisans d'un -tat flamand indépendant et souverain ; d'au-res qui pensetit que cette autonomie peut être éalisée par ijine union personnelle laissant mbsister ie principe politique de la Belgique. 1 cite pour mémoire ceux qui préconisent me union avec la Hollande, et le « solitaire » ii tant est qu'il existe encore, qui rêve d'une ncorporation de la Flandre aux Puissances Centrales. Pour M. le Dr. Claus la motion semble, ;ous certains aspects, constituer un « jeu de iupes ». Il dénonce chez certains membres lu Conseil de "Fland're une "évidente exaltation l'esprit (geestdrijtigheid) créatrice de confu-iion. On Va bien vu, ajoute-t-il, lors de la proclamation de l'indépendance de la Flandre }ui n'a jamais été dans ma pensée qu'un lésir pieux (vromen wensch) appuyé jsur une erme volonté. Quanta la Belgique, elle occupe. >our le Dr. Claus, la place d'honneur parmi outes les nations. Elle se compose, il est vr^i, le deux nationalités, mais chacune de ces na tionalités a droit à une partie de l'honneur qui revient à la Belgique, et doit s'empresser de la réclamer... •Cette conclusion inattendue nous para'ît à tout le moins quelque peu inconséquente, Si la Belgique occupe la place d'honneur parmi les nations, pourquoi chercher à y changer quoi que ce soit, et pourquoi chercher à diviser cet honneur? Les membres du Conseil de Flandre qui, 3 l'exemple du Dr. Claus et du red'acteur de la Gazet van Brussel (dans son fameux article Poussière notamment) rabaissent au rang de simples vœux les décisions prises par cette assemblée, nous paraissent enclins à se payer de mots. Des mesures qui sont suivies d'exécution et de faits accomplis ne sont pas de simples vœux. La séparation administrative existe et fonctionne. L'indépendance 'de la Flandre est proclamée solennellement et les chargés de pouvoir de cet Etat de concert avec les membres du Conseil de Flandre exercent une collaboration consultative à la législation pour la Flandre, qui constitue bel et bien le droit de législature dans toute la mesure où le législatif est subordonné à l'exécutif, et sauf peut-être le droit d'initiative. Sous le second Empire français, le corps législatif n'en faisait pas davantage. A la vérité l'Etat flamand nous semble donc déjà en marche. Nous n'en voulons pour preuve que le communiqué suivant que nous envoie le Bureau de la presse flamande : Séances du « Raàd van Vlaanderen » << Le nouveau Conseil de Flandre, qui fut constitué à la suite d'une consultation faite à la population, a examiné, en première séance, les lettres de créance des nouveaux membres et validé leurs mandats. En deuxième séance, après discussion, de la situation présente, il fixa les bases de la politique qu'aura à poursuivre le Conseil. Conformément au décret du 18 janvier du Gouverneur-Général, conférant aux fondés de pouvoir du Conseil de Flandre l'exercice d'une collaboration consultative à 1 a législation pour la Flandre, le Conseil a commencé, dans les séances des jeudi 4 et vendredi 5 avril, sa véritable tâche, par la discussion détaillée dès nouveaux projets d'arrêtés concernant l'emploi des langues dans l'enseignement primaire et moyen. Comme introduction à la discussion, M. le Prof. De Decker, fondé de pouvoir des Sciences ep Arts, a prononcé un discours, où il exposa les faits qui donnent lieu à la prise de nouvelles mesures et la façon avec laquelle ces projets ont été formulés. L'orateur développa et défendit les principales dispositions de ces projets. Il s'en suivit une discussion approfondie, dans laquelle on n'épargna ni louange, ni critique. Y prirent part les orateurs suivants : MM. R. De Cneudt, Lambriehts, J. Libbrecht, Spince-maille, L. Meert, Vrijdaghs, H. Meert, Pacilly, F. Brûlez, P. Tack, H. Plancquaert, E. Verhees, Loquet. Le débat permit aux membres du Conseil de se faire une idée claire dû but à poursuivre et du résultat à obtenir immédiatement au milieu des circonstances actuelles. En réponse à différentes objections et questions multiples, le fondé de pouvoir, M. le Prof. J. De Decker, a, dans un discours tenu au cours de la séance du vend'redi, brillamment défendu les projets. Pour clôturer la discussion générale, le Conseil, par vote nominal, a approuvé ces projets dans leurs grandes lignes. Une discussion détaillée des articles aura lieu pendant la séance suivante. » Tout cela, quoique l'on dise et quoique l'on pense, ne sont pas que de simples vœux. Il est vrai que l'on ne manque pas d'ajouter : « la Conférence de la Paix aura à dire ici le dernier mot ». Nous n'en disconvenons pas. Mais dans le cas où elle ne ratifierait pas ce qui a été fait, la Conférence de la Paix aurait à revenir sur des faits accomplis, ce qui n'est jamais le cas de simples vœux. Or, notre pays est actuellement à ce point désorganisé par ceux qui, croyant défendre le concept 'belge, l'ont au contraire compromis et sacrifié à jamais, que l'on ne pourra que savoir gré à ceux qui, au milieu de tant de désordre et d'e confusion, ont cherché à tracer les linéaments d'une organisation nouvélle^ logique et rationnelle. Il n'est pas vraisemblable que l'Europe se refusera "à en tenir compte et tint pour nuls les faits accomplis. Ceux qui,. à force d'aveuglement et de parti-pris, concourent au suicide de la Belgique, et ceux qui ont en vue ïa rénovation, sur de plus justes bases, de la Flandre et db la Wallonie, tous ces faits nous paraissent, quelque opinion qu'on s'en forme, aussi définitifs les uns que les autres. Les pires ennemis du concept politique de la Belgique ne sont pas les extrémistes du Conseil de Flandre, mais les fonctionnaires, les magistrats et les politiciens qui, par vaniié professionnelle ou nationale, font tout pour désorganiser le pays et l'Etat. Les particula-ristes autonomistes, voire les annexionnistes, n'ont pas de plus précieux collaborateurs. Le spectacle auquel nous assistons est vraiment extraordinaire : la Belgique se disloque d'elle-même. Tous les rouages de l'Etat s'arrêtent et se défont les uns après les autres. C'est une œuvre de décomposition pareille à celle qui s'accomplit après la mort. Et cette Belgique, tant vantée, n'apparaîtra plus dans quelque temps, (pa*J la jfaute\m';ême de [ses îmaladroit'S défenseurs, que comme l'ombre d'une ombre à ce point désagrégée et inconsistante, qu'il ne vaudra plus la peine de s'en occuper. — Se qu'il faut faire —f—■■ La proposition votée par le Raad van Vlaanderen, dans sa séance dù 28 mars, de répudier désormais le nom de Belgique, pour 11e plus connaître, en ce qui concerne sa région, que la dénomination Vlaanderen, est grosse de conséquences. La presse flamande nous appreni qu'elle a causé une vive émotion, dans ses propres milieux, et que, même parmi les membres du Raad van Vlaanderen qui l'ont votée, tous ne se sont pas rendu compte de sa portée. Quoiqu'il en soit, le mouvement activiste flamand se présente aujourd'hui à nous avec trois tendances parfaitement caractérisées. Il y a d'abord les partisans du séparatisme pur et.simple qui, tout en voulant se libérer du régime centralisé, djésirent maintenir, sous une forme quelconque, un contact avec les Wallons. Il y a ensuite les autonomistes intégraux qui veulent créer un Etat flamand indépendant et souverain, sans plus se soucier désormais de la Belgique ou des Wallons. Ce groupe constitue actuellement la grande majorité du parti. Enfin, il y a les extrémistes qui arborent audacieusement le drapeau de Groot Nerlandia et dont les doctrines sont journellement exposées dans un organe gantois le Nieuwe Gentsdhe Courant. En face de ce triple courant qui agit, qui réalise, qui accumule les faits accomplis, les Wallons en sont encore à chercher des formules. Certains préconisent la constitution des Etats Unis de Flandre et de Wallonie, soit sous la forme d'un Bàndestaat soit sous cèlle d'un Staatenbùnd. Nous avons expliqué pourquoi un Staatenbùnd formé par l'accord volontaire de deux Etats souverains et indépendants nous paraissait pèti désirable. Quant à un Bundestaat, système qui en Allemagne et en Suisse comporte un Parlement commun, il aurait chez nous pour conséquence de faire de nos amis ! bruxellois les arbitres de la situation et de tout abanao:u;jr à la discrétion « belgifica-trice » de leur middèlmatisme. Ce qui importe avant tout aux Wallons, c'est d'assurer l'intégrité de leur culture et de leur politique. Il ne faut plus, sous aucun prétexte, que 'les masses rurales flamandes viennent faire la loi chez nous, comme elles ont fait depuis trente ans. Quels sont les meilleurs moyens de réaliser dans les circonstances actuelles et dans celles qui se développeront à la suite de la guerre, ce programme qui constitue un minimum, c'est à un Parlement wallon de le dire. C'est la Wallonie, représentée dans toutes ses fractions et toutes ' ses tendances qui elle-même indiquera, en tenant compte des faits acquis et des contingences nouvelles, quel est le régime qui, au milieu des événements qui pourront se produire, sau vegardera le mieux sa civilisation, ses intérêts économiques, politiques et moraux. Déterminer, dores et déjà, dans tous ses détails, le régime que doit s'adjuger la Wallonie, c'est, qu'on nous permette l'expression, acheter chat en poche, et anticiper sur la mission d'un Parlement wallon, dont la constitution nous paraît s'imposer avant toute autre chose, et qui, seul, pourra se prononcer avec l'autorité nécessaire et la tonnaissance suffisante de tous les éléments de la cause. » * L'Équilibre européen et la Neutralité belge Le 14 décembre 1831, c'est-à-dire un mois à peine après que la Conférence de Londres eut arrêté le traité des Vingt-Quatre articles qui faisait entrer le nouveau royaume dans la famille des "Nations, l'Autriche, la Grande-Bretagne, la Prusse et la Russie, imposèrent à la Belgique un accord! secret. Les ouvrages de fortification des places de Menin, Ath, Mon s, Philippeville et Mariembourg devaient être démolis. Ils formaient la ligne avancée la plus proche de la France qui, par un coup de main aurait pu s'en emparer en profitant de la faiblesse militaire du jeune Etat. Les fortifications des autres places que les Alliés pouvaient venir occuper en temps utile et où ils étaient certains, en tous cas, de devancer les Français dès les premiers jours du casus jœderis, seraient conservées. La Belgique s'engageait à les réparer et à pourvoir à leur "bon „ entretien. Cette convention ne 'fut jamais soumise aux Chambres belges, en dépit de la Constitution qui exige que de pareils accords soient sanctionnés par le Parlement pour être valables,, parce qu'il aurait fallu avouer que la neutralité belge était violée dès son origine. Néanmoins elle fut ratifiée. Le roi des Belges accepta de succéder au souverain des Pays-Bas dans les obligations contractées par celui-ci envers les grandes Puissances. Une déclaration, restée inédite, fut' expressément formulée sur ce point. (1) En maintenant les fortifications de Nieuport. d'Ostende, d'Ypres, de Tournai, de Huy, de Namur et de Dinant, et en soumettant le roi des Belges aux obligations souscrites naguère par le roi des Pays-Bas, les quatre Puissances entendaient persister dans leur ancien, droit die faire occuper ces places fortes par leurs troupes en cas de conflit. C'était une fois de plus le système de la tête de pont inventée par Charles-Quint qui reparaissait et la Belgique vouée de nouveau à être le champ de bataille des rivalités européennes. | Cependant la France avait eu vent de cet accord conclu sans elle. Elle fit entendre aussitôt des protestations. Les plénipotentiaires modifièrent la convention secrète par un protocole nouveau. Le 23 janvier 1832, les ambassadeurs déclarèrent, par un àccord spécial, que les stipulations de la convention du 14 décembre 1831. ne devaient être entendues que sous reserve de la souveraineté pleine et entière du roi des Belges sur les forteresses indiquées, et en tenant compte de la neutralité et de l'indépendance du pays. C'était tout abandonner au libre-arbitre et i la responsabilité du roi des Belges. "C'était aussi placer celui-ci dans une situation délicate □ù il était juge du point de savoir s'il acceptait de n'être plus maître chez lui et de succéder aux obligations du roi de Hollande vis-à-vis de la Sainte Alliance. Nous touchons ici du doigt les raisons pour lesquelles la Conférence de Londres, dans le Traité des Vingt-Quatre articles, n'a plus garanti en termes formels, l'inviolabilité et l'intégrité du territoire belge. Les Puissances j>e proposant de faire occuper de nouveau par leurs troupes les forteresses belges en cas de guerre, ne pouvaient se donner en même temps un démenti en proclamant l'inviolabilité de ce territoire. Il y a corrélation étroite entre l'omission volontaire du Traité des Vingt-Quatre articles et la convention secrète des forteresses conclue aussitôt après. Celle-ci permettait-elle au roi des Belges d'ouvrir éventuellement son territoire à des troupes belligérantes, et la reconnaissance réitérée de sa souveraineté équivalait-elle à lui déléguer la mission de trancher par lui-même, le cas échéant, ce point épineux? (1) Nothmb, La Révolution Belge, p. 273.

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Cet article est une édition du titre L'avenir wallon appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Bruxelles du 1916 au 1918.

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