Le bruxellois: journal quotidien indépendant

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s.n. 1918, 06 Mai. Le bruxellois: journal quotidien indépendant. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/bn9x05zx9b/
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Le Bruxellois JOURNAL QUOTIDIEN INDEPENDANT 5ma année. ■ M0 129 I » Ed. B ABONNEMENT g Bruxelles - Province - Etranger Les abonnements sont reçus exclusivement B» par tous les BUREAUX DE POSTES. Les réclamations concernant les abonne-ipents doivent être adressées exclusivement au Ng| bureau de poste qui a délivré l'abonnement, PRIX DES ABONNEMENTS : 3 mois : 2 moi* • 1 mois : Fr. 9.00 Fr. 6.00 Fr. 3.00 Tiraga : 125,000 par jour _ Lundi VI Mai 1918. ANNONCES Faits divers et Echos la ligne fr. B 08 f Nécrologie s 00 Annonces commerciales... 2 00 Annonces financières . 2 00 PETITES ANNONCES : la grande ligne 2 00 y'M Rédacteur en chef René ARMAND. W Rédaction, Administration, Publicité, Vente BRUXELLES, 33-3S, rue de la Caserne. Tirage ï 125,000 par joui* DIX CENTIMES Aux pays dévastés Il suffit d'être homme pour sympathiser de toute son émotion à tant de pauvres lieux, ruinés et ravagés par la guerre. Et c'est pourquoi ce.ux-là furent bien mesquins, mais, hélas ! trop nombreux qui, au oours de cette guerre, n'eurent de pitié et de la-rmes que pour les maux de leurs compatriotes et amis, oubliant de méditer et d'appliquer la grande parole du. poète' antique: « Je suis homme: rien d'humain ne m'est étranger. » Il est cependant naturel que notre sympathie s'éveil'e en faveur des lieux; que nous connaissons mieux et dont les noms mêmes ont je ne sa:s quelle douceur tendre, plus humanisée à nos oreilles. Ainsi pour la Picardie, l'Artois, la Plaindre française ou belge, aujourd'hui comme en d'autres moments historiques, martyrs pitoyables des haines et des dissensions humaines ou plutôt antii-humai-ïies. De la frontière belge à l'Ue-de-Friance et à Paris, que de lieu}? à nous familiers ! Combien en leur revêtement de voyelles et de consonnes participent «l'un charme souverain, d'une harmonie profonde, d'une couleur locale pleine d'originalité ! Que de jolis lieux et aussi de jolis noms, ceux-ci faisant image et ayant je ne sais quel parfum d'archaïsme, de saine origine populaire ! Ces contrées, aujourd'hui théâtre de la guerre, datent de la plus haut© civilisation européenne, dans l'histoire de laquelle toujours ils eurent un rôle prépondérant. Voici d'abord pour la musique et l'expression des noms de lieux. Je les choisis au hasard et de préférence en dehors des villes que l'art et l'histoire ont rendues célèbres. J'aime aux bords de l'Oise et de l'Aisne : Vi 11 ers-CotJterets, Cré-pyen-Valois, Compiègne, Thiry, Ours-camp, Elincourt, Dreslineour't, Ribe-eouït, qui fait songer à la famille noble belge de Ribaucourt. Et encore : Lagny, Lassigny, rappelant la prononciation grasseyante des Picards, Cambronne, qui fait songer au héros de Waterloo. Vers Arras, c'est aussi Bullecourt, Ha-moîxn'oourt, Vaulx-Vranoourt — à l'orthographe vieux français — puis Ayette, Conreelles, Essarts, Bienvillers, Ficheux, J35aairçville, etc., etc. Presque toute la carte du front français offre ainsi de ravissantes surprises au linguiste qui se laisse aller à oublier un moment, dans la douceur des mots, la tristesse sanglante des choses. Ht quelle prestigieuse évocation d'art , , et d'histoire, les lieux mêmes, sous leurs royales ou toutes simples appellations, ne présentent) ils pas à l'imagination qui revoit, à la mémoire qui se souvient? Reprenons, si vous le voulez, aux bords de l'Oise et de l'Aisne. Il y a: Coucy-le-Château, symbole de puissance féodale, qui tînt en échec jusqu'à la royauté française' et dont le lourd donjon, a comme perpétué la domination au milieu de notre siècle démocratique. Qui ne se souvient du vase de Soissons, de cette-histoire où sa montre la férocité d'un Cl'Ovis, mais adoucio déjà par les influences chrétiennes. Voici Soissons et sa cathédrale, Soissons dont l'évêché actuel associe au sien les noms illustres et populaires de Laon et de No'yon. De cette dernière vilie fut évêque, au Vie %-cle, le grand Ht-Médiard, lequel, imploré en sens divers par ses diocésains, obtint du Seigneur, selon la légende, qu'il pleuvrait ou ferait beau, selon le Cas, quarante jours de suite. JSToyon est aussi la patrie de Calvin. Avec l'histoire et les légendes populaires, l'art rayonne dans las merveilleuses églises de Laon, de Saint-Quentin, de Reims surtout, où déjà Clovis, au jour de son baptême, se croyait ravi au ciel. Et pourtant, Le roi franc ne connut ni Les aériennes dimensions, ni les chargeantes délicatesses des cathédrales, en leur état ultérieur, soit à Reims, soit , à Amiens, soit à Paris. Saint-Quentin (rappelle encore le souvenir de la bataille içù triompha pour le roi d'Espagne et Souverain des Pays-Bas notre comte d'Egmont. Vers la Picardie, c'est Pét-1-onne, à laquelle se rattache le souvenir dos luttes sournoises d'une part, hardies da l'autre, du roi de France, Louis XI ;et de Cha<ries-le-Téméraire, duc de Bourgogne et grand-duc d'Occident, celui qu'on a pu nommer le premier roi des El'ovinoes belges unies. Voici Crépy-en- t aortnois, où fut conclu un traité entre François 1er et Chartes-Quint, puis Cré-iy, où Philippe de Valois fut vaincu par Edouard III d'Angleterre. Aujourd'hui, ; Français et Anglais sont amis, mais non ftioins fatalement pour le beau pays die France. . : Si nous allions vers Paris, ce serait, i dans la douce et royale Ile-de^Franee, Léancourt, Senlis, Meaux, la Ferté-Joua- , ve, Choisy, tous noms chargés d'histoire «et illuminés déjà du prestige parisien. 'Mais ne quittons pas la Picardie et ÎÀmieaB, si intensément moderne efc im-dustrielle d'une part, si médiévale et religieuse d'autre part, sans évoquer le grand souvenir do St-Vincent de Paul, lté père des pauvres et aussi des peuples, 'car c'est par millions que le pétât pâtre <Je§ &rà«ïus d® I)ax, ile;»erui comme la J "U irnmfJkiWJQiitt'mi-J-itJ.'mjummi/iut&JMï-jjm'imM 'im.r grand aumônier de France, subvint aux ruines, à la famine, à toutes les r>écessi-tés de cette province et de ses voisines, durant les guerres interminables du 17e siècle. C'est en Picardie également que se trouve Follevillej où Vincent jeta les premiers fondements de sa congrégation de missionnaires. L'Artois est non moins célèbre dans les fastes de la France et des Pays-Bas. N'avons-nous pas à Bruxelles comme a Liège, une rue d'Artois? Près d'Arras est Cambrai aux destinées religieuses et politiques de laquelle nous fûmes longtemps associés ; Cambrai où le grand Fénelon semble pleurer dans ses lettres et ses remontrances à Louis XIV, plus encore les maux actuels que ceux de son temps. Au-delà, vers la, mer, est la Flandre française, que la royauté française nous arracha morceau par morceau, ma;s avec laquelle nos relations commerciales et autres ont remplacé l'union politique. Lille, Armentières, Bailleul,Hazebrouck, Bergues, Dunkerque offrent sur toute la ligne frontière ce visage mi-latin, mi-germanique qui caractérise aussi la Bel-gque. Ces noms et ces villes évoquent nombre d'événements de notre histoire féodal© qu'il serait trop long de menr tionner ici et qui d'ailleurs sont familiers aux Belges. Ilumanus. LA GUERRE Communiqués Officiels ALLEMANDS BERLIN, 5 mai (Midi, officiel): Théâtre do l'a £ lierre à l'Ouest. Après la ■pins vigoureuse préparation d'artillerie, des divisions françaises ont attaque vainement notre position du Kemmel et près de Baillcul. Elles ont été repoussées avec de lourdes pertes et ont laissé plus de 300 prisonniers entre nos mains. L'attaque projetée d'une division anglaise à l'ouest de Bailleul ne put se développer à cause de notre feu. Au sud d'Hébuterne, de vigoureuses agressions anglaises échouèrent. Aux fronts de combat de part et d'autre de la Somme, l'action d'artillerie, se ralluma dans la soirée. Elle était renforcée notamment près de Villers-Bretonneux et sur la rive occidentale de l'Avre. Vu restant au front, rien d'important. Des autres théâtres de la guerre, rien de nouveau. BERLIN, i mai (Officiel du soir): Des contre-attaques contre le Kemmel et contre Bailleul ont échoué avec de lourdes pertes. La guerre sous-mariue. BERLIN, h mai (Officiel): A la côte occidentale, d Angleterre j un sous-marin commandé par le lieutenant-capitaine von Loo a torpillé au sein d'un même convoi fortement protégé deux vapeurs particulièrement précieux, notamment le vapeur anglais uLake Michigan», jaugeant brut 9,288 tonnes, et un autre grand vapeur jaugeant brut 8,000 tonnes, soit un total brut de 17,000 tonnes. L'accord entre l'Allemagne -et la Hollande. BERLIN, i mai (Officiel): Samedi 27 avril, les négociations germano-hollandaises concernant le transport cl la navigation par le Rhin ont abouti à un accord fondamental sur toutes les questions soulevées. Un accord est également intervenu en ce qui concerne la question du transport et de l'exploitation de sable et de gravier, dont la quantité a été admise par le gouvernement hollandais. Un seul point demandait encore à être élucidéj notamment celui qui se rapporte au rétablissement du trafic des marchandises par la voie de Ruremonde-Hamont. Sur ce point égale-mentJ un accord est intervenu dans l'intervalle, de sorte qu'on perd considérer l'incident comme clos. AUTFUGH 8EN VIENNE, i mai (Officiel): Vive et continuelle activité combattive dans le sud-ouest. TURC CONSTANTINOPLE, S mai: Front de Palestine : Les combats acharnés dans la région à l'est du Jourdain se poursuivent sans interruption. Vennemi a dirigé avec une violence particulière ses attaques contre nos positions au nord de la route /ericho-Essalt. Tous ses efforts ne l'ont point rapproché de son but. Ses pertes augmentent visiblement. Le nombre des canons capturés s'est élevé à 10. Front de Mésopotamie : Des forces anglaises considérables ont prononcé une attaque contre nos troupes se trouvant au sud de Kerkus. L'ennemi ne suivit pas les détachements retirés par nous. Le capitaine Schùts a abattre un avion ennemi et remporté ainsi sa 8e victoire aérienne,Front de l'Irak et restant du front: Situation inchangée. Des troupes allemandes ont occupé Sébas-topol le 1er mai et y ont trouvé la plus grande partie de la flotte russe de la mer Noire: vaisseaux de ligne, destroyersj sous-marms et navires marchands. Le uSultan ]aiuus Selim » et le « Hamidié » ainsi que quelques-uns de nos torpilleurs sont entrés le soir du 2 mai dans le port de Sébastopol, après une traversée pénible, mais heureusement accomplie, A travers - la. rjgion de mines# % FRANÇAIS PARIS, h mai (Officiel, S h. P. M.): Bombardement assez vif dans la région de l'Avre. Nom avons exécuté plusieurs coups de main au-delà de l'Oise et de l'Ailette et à Vouent de la Pompelle. Nous avons ramené un certain nombre de prisonniers. Une tentative ennemie dans le secteur des Cavaliers de Courcy et deux autres au nord cl au nord-est de Reims n'ont pas obtenu de résultat. Nuit calme partout ailleurs. PARIS, It mai (Officiel, 11 h. P. M.)-. Pas d'actions d'ivfa'iterie au cours de la journée. Lutte d'artillerie au nord et au sud de l'Avre, ainsi que dans les régions de la Haute et de la Basse Ailette. Rien à signaler sur le reste du front. ITALIEN ROME, S mai: Dans la vallée de la Stura (Asiago) et dans le bassin de Lano, des détachements ennemis ont pris Voffensive-, nous les avons repoussés. Violent duel d'artillerie dans le secteur de Tonale, dans la vallée de Laga-rina, dans la vallée de la Brenta et sur le Piave inférieur. Dans la vallée supérieure de Noce, près de Ponte di Piave et près de Costallessso, nos batteries ont dispersé des travailleurs et des troupes ennemies. Dans la région d'Asiago, nos artilleurs ont détruit des ouvrages de défense et touché près du San Dona du—charroi en marche. Tout le long dit front, opérations actives de reconnaissance.Nous avons abattu 8 avions ennemis cji combat aérien. ANGLAIS LONDRES, 3 mai: Des combats locaux qui se sont terminés à notre avantage ont-tu lieu la nuit dernière près de Villers-Bretonneux. Nous avons exécute des raids couronnés de succès au sud d'Arras et à l'est de St-Venant, et à cette occasion, nos troupes ont fait 10 prisonniers et capturé 5 mitrailleuses. L'artillerie s'est montrée active des deux côtés durant la nuit, entre Givenchy et la forêt : de Nieppe, ainsi que dans le voisinage de Locre et au sud d'Y près. Au cours d'un combat local qui s'est déroulé la nuit dernière \ au sud de Villers-Bretonneux, nos troupes ' opérant en collaboration avec les troupes françaises ont fait un prisonnier. L'artillerie ennemie a déployé ce matin une activité considérable au nord d'Albert, dans le sec-i teur de Bcaumont-Hamel. Abstraction faite r de l'activité réciproque d'artillerie, il n'y a rien à signaler sur les "ubres parties du > front. , '-iZ'i* — Dernières Dépêches Plus de 50,000 prisonniers en Finlande. Zurich, 15 mai. — On mande de Helsing-fors à la uNeue Ziircher Zeitung» qu'on a officiellement annoncé le total des prisonniers fait en Finlande aux gardes rouges, par les Finlando-Allemands, soit 30,000 hommes jusque fin avril, et, à ce jour, par suite de la nouvelle victoire, dans -le sud-ouest finlandais, au moins 50,000 hommes. Chaque jour, Helsingfors reprend graduellement sa physionomie accoutumée. Le 1er mai, pour la Ire fois depuis qu'éclata la guerre civile, les journaux de Helsingfors ont pu oar/enir à Stockholm. Los différentes administrations ont déjà commencé leurj travaux, et la Banque de Finlande émet des billets d'un type nouveau. Le front français allongé d'une centaine de kilomètres. Françfort-s.-M., 5 mai. — De la «Gazette de Francfort»: Un rapporteur de guerre de la presse française, dépeignant les performances des troupes françaises au cours de la présente offensive allemande, certifie que, par suite de l'avance des Allemands, le front français se trouve avoir 80 kilomètres en p'us; seulement, les troupes françaises ne sont déjà plus limitées à ce front, elles ont dû l'augmenter encore de vingt kilomètres, ce qui las contraint à se développer sur une centaine de kilomètres en surplus, comparativement au début de l'offensive. Enfin, les Français ont été obligés d'envover encore aftx Anglais des troupes de renfort dans le nord de la Flandre. Troupes françaises également au nord d'Ypres. Paris, 5 mai. — Le critique militaire du «Temps» laisse entendre que, dès à présent, les alliés ont échelonné des troupes françaises également à l'extrême aile des troupes britanniques, au nord d'Yp-res, et jusqu'au littoral. Continuation (lu bembardement do Paris Zurich, 5 mai. — Le correspondant parisien de la «Zurcher Post» annonce la continuation du bombardement de Paris, lequel ferait chaque jour de nouvelles victimes. Aussi la Ville est-elle délaissée par toutes les personnes capables de la quitter. A Aix-les-Bains, par exemple, on voit affluer par bandes les réfugiés parisiens ; dans tout le sud de la France, mên;e constatation. Néanmoins, la grande masse des habitants doivent demeureir dans la capitale, et les journaux ne peuvent divulguer quant à leur situation et à leur état moral que les informations permises en haut lieu. Il est certalin que, contrairement aux prévisions, on n'est toujours pas, à Paris, à la hauteur des circonstances, et qu'on y est incapable' de prendrie. des mesures efficaces pour remédier au mal. Effets de la dernière attaque aérienne sur Paris. Zurlioh, 4 mai. — On mande, quelque peu tardivement, à l'ag. d'inform. télégr. de Suisse, que La dernière attaque aé \#jsnRe> opérée contre Paris a causé des ravages extraordinaires. Dans diverses rues on signale plus de 200 carreaux cassés, ainsi que la- destruction totale de trottoirs entiers, à tel point qu'il y aurait des douzaines de maisons dont l'agencement intérieur serait Visible de la rue. Signes précîirseurs d'une offensive en Italie? Zurich, 5 mai. — On annonce ds la frontière italienne la fermeture générale des frontières, ainsi qu'une interdiction générale d'expédier d'Italie, soit des journaux, soit des lettres; on pense que ces indices sont précurseurs d'une offensive. Les combats à l'Ouest. Befflin, 4 mai'. — Hier 3, la violente action d'artillerie ennemie déjà signalée au sud d'Arras fut suivie de l'attaque partielle par un bataillon britannique, qui, opérant son assaut sur un espace restreint, éprouva de lourdes pertes et vit son attaque s'écrouler totalement devant les lignes allemandes. En même temps, l'ennemi tenta une fois de plus une poussée au sud de Villers- ' Bretonneux; les Anglais y firent encore marcher des Australiens,, dont l'attaque 1 fut repoua~-ée en leur causant de très lour- ! des pertes. Deux des tanks qui devaient accompagner la poussée anglaise furent bientôt gisants devant les lignes des Allemands, détruits par l'artillerie de ces der- ! niers. Aujourd'hui 4, une nouvelle et violente attaque française destinée à reprendre le mont Kemmel échoua avec des pertes sanglantes. A voir comment le général Foch y sacrifie inconsidérément ses meilleures troupes; on se rend compte une fois déplus combien la perte du massif du Kemmel est grave pour l'Entente. Les attaques j répétées et toujours vaines des Anglo-Fran- j çais, en cet endroit comme en plusieurs» ( autres du front, contribuent chaque jour à ] anéantir les forces de l'ennemi, à suppri- , mer ses moyens de guerre vivants et maté- : riels. C'est ainsi que les pertes énormes infligées aux alliés par les coups de l'armée | allemande augmentent incessamment. Et ] pourtant, malgré ces terribles défaites . aussi réitérées que sanglantes, malgré ces vaines attaques anglo-françaises, en dépit , du chiffre total de 130,000 prisonniers, , chiffre énorme pour une bataille, ainsi que J du colossal butin en matériel, canons, ob- ^ jets d'équipement, etc., le radiotélégram- ; me de Lyon, en date du 3 mai au soir, es- j saie encore de représenter le résultat de ( l'assatit des Allemands comme défectueux pwBr ceux-ci. Or,, le fait qu'ici comme auparavant l'initiative demeura aux chefs allemands, lesquels parviennent à retenir les 1 masses ennemies au front qu'ils ont choisi, ' que les contre-attaques franco-britanniques * sont restées aussi infructueuses qu'elles ont 1 été nombreuses et ininterrompues dans la région du mont Kemmel ainsi qu'à Villers-Bretonneux, prouve incontestablement combien les armes allemandes ont fait empirer | la situation stratégique de l'Entente. ( Les effels de ia guerre sous=marine. , Berlin, 5 mai. — Dans cette guerre de ' longue durée, conçue systématiquement à. < l'objet d'exterminer toute résistance enne- ' mie, la force morale, particulièrement celle 1 du système nerveux, joue un rôle impor- ' tant pouir l'un et l'autre adversaire. Or, les opinions de trois personnalités qui, à ' coup sûr, n'ont aucun parti pris pour l'Ai- ' lemagne, sont de nature à fixer les idées i à ce sujet. Sir Eric Geddes, premier Lord '■ de l'Amirauté britannique, déplorait dans 1 son dernier grand discours, prononcé le 5 ! mars à la Chambre des Communes, les grè- ' ves qui, chez les ouvriers des chantiers an- 1 glais, sont attribuablas au vif mécontente- 1 ment du peuple. Selon le «Times» du 6, il ' aurait même dit: « Cette longue durée de : guerre doit avoir ses effets sur les nerfs 1 de nos ouvriers comme sut ceux de chacun ] d'entre nous. Dans le même ordre d'idées, s le chef de cabinet Lloyd George, défendant le 20 mars, à la Chambre des Communes, : Sa conception pour le renouvellement des constructions navales, s'exprima en ces ter- 1 mes: « La critique oublie trop souvent que ] nous en sommes à la quatrième année de • guerre, et que, partout, on a besoin d'hom- ^ mes. On ne saurait donner satisfaction à ' toutes les demandes et il est toujours facile ] de dire qu'on doit construire de nouveaux 1 navires; on peut et on doit le faire, mais ' comment sortir des limites de possibilité i ( Sir Joseph Maclay, chef du département des constructions navales, motivait la ré- < clamation pour de nouveaux navires adres- ' sée par lui aux Etats-Unis, dans les çre- ^ mi ors jours de mars, en des termes qui, à ! juste titre, suscitèrent une énorme sensa- 1 tion dans le monde entier: « nos hommes 1 sont lassés de la guerre, leurs nerfs sont surexcités par trois ans et demi de priva- J tions, ils ont été impitoyablement épuisés, ! qu'on ne s'étonne donc pas si leur travail s'en ressent !» ' Il va -sans dire que l'inlassable activité ! des sous-marins allemands a une part prédominante à un tel succès. Le dernier conseil de guerre interallié. Amsterdam, 4 mai, ■— D'après l'information transmise de Londres à un de nos journaux, le correspondant parlementaire du «Times» annonce que le dernier conseil de guerre des alliés,dont Lloyd George et Lord Milner viennent de rentrer, se serait occupé exclusivement d'affaires militaires. A propos des incidents franco-autrichiens.Paris, 4 mai (Havas). — La Commission de la Chambre pour les Affaires étrangères a entendu les déclarations de Briand et de Clemenceau quant aux incidents avec l'Autriche; Clemenceau aurait en même temps donné un complé-weat. d'explications au sujet des résul- —i i —a ' tats de la conférence interalliée tenue à Abbeville, jeudi dernier. Les armées allemandes en Finlande. Berlin, 4 mai. — Tandis qu'au front ouest les soldats allemands infligeaient aux Anglais et Français défaite sur défaite et poursuivaient leur oeuvre de destruction systé' matique des forces ennemies, leurs frères en campagne dans la Finlande soutenaient les troupes de ce dernier pays, luttant pouf i leur indépendance, et ne tardaient pas à vaincre l'ennemi d'une façon écrasante en* tre Lahti et Tavastahue, s'nssurant ainsi, ; de concert avec les soldats finlandais, une nouvelle grande victoire. La situation en Irlande. La Haye, 4 mai. — Le «Morning Post» i est informé de Belfast que la commisi-; sion permanente das Unionistes de l'Ul-- ster aurait commencé les démarches nécessaires peur faire échouer la conspiration promotrice du Home Rule. La. . commission aurait été convoquée à la ' demande de Garson, qui, jusqu'au der-, nier moment, aurait compté que le Ca-: binet réali siérait l>es promesses faites à l'Ulstea*. Or, comme il n'en est rien, on ; aurait jugé nécessaire de prouver au monde que l'Ulster, maintenant plus que jamais, persiste à agir selon le point de vue.qu'il a adopté il y a qiv~-( tre ans. ( DÉPÈCHES L'offensive allemande jugée par les neutres, Copenhague. — On lit dans le «Politî-ken», relativement à la pause actuelle au front de l'ouest: Ce qui paraît certain, c'est que la progression allemande a surpassé les estimations anglaises. Les Anglais n'avaient sûrement pas compté que les Allemands auraient brisé leur front sur une grande extension ou bien qu'ils auraient subi des pertes aussi élevées. C'est pourquoi les Français doivent maintenant développer sur une vaste échelle et envoyer d'urgence leurs troupes destinées à combler les vides anglais: ce qui implique un affaiblis* sement considérable du front français et, en tout cas, réduit fortement l'activité des troupes françaises, limitées ainsi à une défensive en 1918; or, ce n'est pas une défensive qui peut faire aboutir à une victoire comme les Français s'obstinent à l'espérer» La guerre maritime. Amsterdam, 4 mai. — On mande de Batavia que le vapeur américain «Zozoheadw-a totalement pris feu à 180 milles au sud-ouest de Java et que son équipage a pu être sauvé. Le moment psychologique pour traiter la paix. Paris," 3 mai. — L'ex-ministre Sembafi fark paraître dans l'ccHumanité» un article contenant ce passage: « Si l'offensive allemande échouait (ce qui signifierait pour l'Entente une belle victoire, même sana contre-offeinsive victorieuse) — (on voit que -Sembat n'envisage pas le cas d'un succès de l'offensive) — on se trouverait au moment psychologique pour négocier la paix. Il est probable que des propositions pacù fistes nous seraient alors données par l'Ai* lemagne avant que ses chefs militaire? aient préparé leur nation à une îiouveil-S offensive; il n'est guère douteux que ce3 propositions ne seraient pas en conformité avec les désirs de la France; si toutefois elles étaient établies sur des bases plus ou moins acceptables, il s'agirait de ne plus retomber dans les erreurs d'auparavant, il faudrait entrer en négociations, c'est ce qui suscite l'espoir et l'encouragement chez les troupes; la meilleure récompense à décerner à leur bravoure consiste à ne pas laisser se perdre les fruits de leur vaillance; aussi ne faut-il plus laisser passer l'occasion. » Dans le «Populaire», organe de la minorité socialiste, Paul Faure envisage le même point de vue que Sembat, et se plaîf à constater un certain progrès dans le déve^ loppement des idées du groupe socialista en majorité, puis ajoute: «Les grands journaux d'opinions diverses n'expriment pas les désirs et les espérances du peuple. Si1 l'on sonde quelque peu l'esprit de l'ouvrier ou du campagnard, on y découvrira une vive répulsion contre l'idée d'une guenre d'extermination. Encore quelques semaines, et la politique changera d'orientation dans tous les pays. On reconnaît à présent (un peu tard) que nous n'étions pas si mal inspirés quand nous faisions appel à la saine raison de nos concitoyens. » Genève, 4 mai. — Cachin approuve dans l'«Humanité» les idées de Sembat; il termine en déclarant que la France devrait limiter ses buts de guerre et, dès une prochaine occasion, provoquer l'entrée en pom-parlers pour une conclusion de la paix. Le secteur menacé de Flandre. Zurich, 4 mai. — De la «Gazette d^ Matin», de Zurich s Depuis deux jours tous les passages des canaux près d'Ypres jusque près de Noordsehoote, se trouvent maintenant sous le feu d'artillerie allemande. Les communications vers l'arrière des Anglais et des Français, notamment l'fc ligne vers Fumes, sont constamment bombardées de grenades allemandes. ;Vu cours des derniera huit jours, le généralissime Foch a lancé l'une division après l'autre vers la Flandre belge. Les régiments français! d'élite ont été engagés exclusivement par Foch dans le secteur du KcmmeJ.^1 La valeur minime des troupes américaines. Berlin, 4 mai. — Les prisonniers amé-i rieains eux-mêmes avpuent leur minimal

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Cet article est une édition du titre Le bruxellois: journal quotidien indépendant appartenant à la catégorie Gecensureerde pers, parue à Bruxelles du 1914 au 1918.

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