Le cinacien

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s.n. 1917, 01 Mai. Le cinacien. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/rx93776s4n/
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LE CINACIEN Abb� EMILE RENAULD, Aum�nier, D 241, A T. Les d�portations. La nouvelle des d�portations dans notre ch�re cit� a provoqu� chez tous les Cinaciens une explosion de tristesse profonde. Pour les uns, c'�tait l'annonce d'un fr�re, d'un ami, d'un proche enlev� brutalement � l'affection de malheureux parents, qu'obs�dait cruellement et sans rel�che d�j�, le souvenir douleureux d'un cire ch�ri, absent depuis si longtemps, dont jamais peut-�tre le moindre message n'�tait venu dissiper un instant le spectre affreux des dangers inh�rents � la vie de guerrier. Pour les autres, ignorants du sort r�serv� aux leurs, c'�tait fatalement celte perplexit� atroce, qui, apr�s une lueur d'espoir, s'ab�me dans les imaginations les plus pessimistes. Dans ses deux num�ros en effet, le Cinacien. n'avait pu fournir qu'une liste fort incompl�te des compatriotes d�port�s. Bien large �tait donc la place � la douleur pour le c�ur aimant ! d'autant plus que personne ne s'illusionnait sur les fatigues, les privations, les mis�res, les souffrances des exil�s. A cette oppression accablante, l'annonce d'un premier rapatriement, en faisant na�tre l'espoir de retours nouveaux, avait bien apport� quelque l�ger soulagement, mais le num�ro d'avril manquait lui aussi de beaucoup de d�tails.Entre temps, une petite carte blanche, qui, malgr� ses efforts pour persuader d'une situation assez bonne et courageusement support�e, produit juste, l'effet contraire parce que le r�dacteur demande du pain et manque de pr�cision dans ses quelques lignes math�matiquement compt�es, une de ces petites cartes de prisonniers, toutes caract�ristiques, est venue un beau jour, � l'improviste, confirmer des pressentiments n�fastes et raviver les craintes g�n�rales, non moins que la divulgation des mauvais traitements impos�s aux d�port�s. Vos douleurs et vos appr�hensions, mes chers amis, bien des lettres me les ont manifest�es, bien des conversations me les ont redites, bien des demandes m'ont suppli� de les �clai rer. Le d�vouement de nptre fid�le messager m'a permis de satisfaire quelques camarades. Aujourd'hui, gr�ce de nouveau � son g�n�reux concours, si le Cinacien ne peut r�aliser son d�sir le plus ardent d'apporter � tous les c�urs l'apaisement de leurs inqui�tudes, en apprenant qu'au 1' mai, 21 compatriotes seulement demeuraient en exil, tous, j'en suis s�r, vous partagerez la joie de Ciney accueillant ses fils redevenus libres. D'ores et d�j�, je me r�jouis avec ceux qui, parcourant la liste exacte des compatriotes retenus en Allemagne, pourront conclure avec certitude au retour d'un d�port� cher � leur c�ur. Que de craintes, en s'�va-nouissant, vont rendre plus doux et plus r�confortant le r�ve des leurs aux infortun�s qui ont v�cu de longs mois dans le doute ! H�las ! notre liste sera pour quelques Cinaciens un motif de souffrances. Des noms regrettables continuent de figurer au nombre des exil�s. Vers ces camarades, doublement bless�s au plus vif de leur c�ur, s'en vont toutes nos sympathies, nos v�ux ardents de courage, nos souhaits de prompt rapatriement. Pour leur donner une preuve de la part cpie nous prenons � leur douleur, tous, nous chercherons � adoucir le sort de nos malheureux concitoyens, en envoyant, chacun dans la mesure de nos ressources �videmment, une obole bienfaisante � la souscription du Cinacien. Le r�cit de la sc�ne des d�portations a essay� de vous rendre la terreur, l'affolement caus�s dans notre population par le fameux �dit de j r�quisition : l'Allemagne, dis-je, n'est-elle pas le pays de la mort ! Toutes ces appr�hensions h�las ! n'�taient que trop justifi�es ! Au mois d'avril, trois de vos camarades d'enfance mouraient.... l�-b�s.... en exil ; deux autres, quelques jours apr�s leur retour, succombaient, victimes s�rement des privations et des mauvais traitements. Et, de nouveau, le malheur, en frappant la famille d'un de nos braves compagnons d'armes, m'impose la d�licate mission d'apprendre � C�lestin Huet la mort de son fr�ie Maurice. Si terrible que soit le coup qui vous atteint, cher ami, nous mesurons parfai- I � j/tusu Ao�t- 1917.

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Cet article est une édition du titre Le cinacien appartenant à la catégorie Frontbladen, parue à Sainte-Adresse du 1916 au 1918.

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