Le courrier d'Anvers

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s.n. 1914, 27 Mars. Le courrier d'Anvers. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/q23qv3d63g/
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Douzième Année N° 13 Le Numéro 10 Centimes Vendredi 27 Mars 1914 RÉDACTION 21, place de la^Gare AN VERS Téléphone 4781 POUR LA PUBLICITÉ s'adresser au Sureau Cintrai di Publicité 21, place de la Gare LE C0URRIER D'ANVERS PARAISSANT LE VENDREDI ADMINISTRATION 21, place de la Gare ANVERS Téléphone 4781 ABONNEMENTS : 3elgique. . . Ers 10 Jnion Postale. » 12 Ce qu'elles nous coûtent Le Budget d'une dégante sou$ le Premier Cmpire C'est un rude métier que celui de mari ou d'amant d'une femme élégante. Mais, en revanche, il est juste d'ajouter que celui de couturier ou de modiste fut, de tout temps, des plus avantageux. Le malheur des uns fait le bonheur des autres.Récemment, en une réunion mondaine où, entourée de grandes coquettes de nos jours, elle discutait du prix des chiffons, l'impératrice Eugénie se montra fort scandalisée de ce que représentait le budget d'une Parisienne, en l'an de grâce 1914. Elle évoqua, à ce sujet le second empire. A l'en croire, une femme de qualité ne dépensait pas plus pour sa toilette, en cette époque idyllique, qu'une piqueuse de bottines de nos jours.Encore qu'il importe de laisser aux gens d'une autre génération leurs illusions touchant la supériorité de leur temps sur le nôtre, il serait intéressant de rechercher s'il est de nécessité impérieuse que nous nous couvrions la tête de cendres et clamions, sur le mode tragique, notre désespoir devant l'accroissement actuel du budget féminin. Point n'est besoin, à cet égard, de remonter très haut dans l'histoire du chiffon. Le premier Empire est à l'ordre du jour. Il serait donc intéressant de rechercher ce que dépensait pour sa toilette, à l'époque chère à M. hrédéric Masson, une mondaine, une demi-mondaine et une mondaine-et-demie. Et d'abord ne négligeons pas les humoristes. Leurs boutades et leurs exagérations reposent fcoujoi^rs sur des faits réels. Elles sont parfois une indication précieuse. Voici ce qu'un mari grincheux fit circuler, aux alentours de 1807, concernant l'état de la dépense annuelle d'une petite maîtresse de Paris, d'après — prétendait- 11 — ses comptes de ménage. 35.' bonnets, capotes ou chapeaux fr. ÎO.OCO 2 schalls de cachemire 1.200 600 robes 25,000 365 paires de souliers 6C0 250 paires de bas blancs, autant do cou. leur 3.C00 12 chemises 300 2 voiles 4.600 Corsets, élastiques, perruques, ridicules, ombrelles, éventails, etc. 6..1.0 A reporter fr. 51.4.00 Qu'on ne crie pas à l'exagération ! Observez que 365 paires de souliers pour 600 francs, c'est donné, et que, 12 chemises par an, pour une élégante, c'est un peu court. Mais ce n'est pas tout : Essences, parfums et autres drogues pour paraître jeune et jolie fr. 1.2C0 Bijoux et autres bagatelles ÎO.OGO Meubles grecs, romains, étrusques, turcs, arabes, ohinois, persans, égyptiens, anglais, gothiques 30.000 5chevaux de selle, 2 de main 10.100 Voitures françaises, anglaise, espagnole 25.00; Maître de danse 5.000 Un lit 20.0C0 Articles dan3 les journaux, loges aux spec- taoles, concerts, etc. 30.000 Œuvres de bienfaisance et de charité 100 Total fr. 202.80/ Comme on le voit, c'est donné. On observera dans ce second relevé que déjà les frais de publicité chiffraient dans les dépenses d'une mondaine, mais que le droit des pauvres (100 fr.), en regard des autres frais, n'avait pas acquis l'importance que les théâtres lui ont donnée de nos jours. Jetons un coup d'œil sur le livre de comptes de Leroy, le grand fournisseur de la Cour et de la Ville. Auger, dans ses Mémoires, traite assez vertement ce Leroy, dont, prétend-il, la manière d'être avec les gens se contournait et se pliait ainsi que le laiton de ses fleurs artificielles Prosterné devant les gens importants, il était de la dernière insolence vis-à-vis de ceux du commun. Un jour, une cliente de mince qualité se présente chez lui: — Montrez à madame les cartons de l'an X, orie-t-il, d'une voix brutale, à ses employées. Les cartons de 1 an X, c'étaient toutes les vieillenies inutilisables du Directoire. Au milieu de tous ces défauts, Leroy possédait une qualité et qui ne contribua pas peu à son succès. Il sut attirer à lui et monopoliser, dans une certaine mesure, tous les grands spécialistes du temps. Auguste Garnerey, dessinateur de l'Opéra, fournissait les costumes. Prévost lui vendait les fleurs: guirlandes de roses de Bengale, jasmin, héliotrope, œillet, laurier rose et blanc, rose bleue, qui furent très portés à la fin de 1 Empire quand la mode gothique et féodale triom pha avec le genre troubadour, les chapeaux à créneaux, les manches mame-luck. et les cheveux à l'enfant. Toutes choses à quoi ne fut pas étrangère la mauvaise littérature de Ducray-JJummu et de Mme Kadclifle. INitot et Marguerite lui fournissaient 1 orlèvrerie. Une véritable débauche de bijoux fut de mise, en effet, entre lt)06; et lt}09. Les cheveux relevés à la chinoise se fixaient avec de longues épingles d'or; on abusait des bagues, des chaînes d'or et des pendeloques. On portait des diadèmes formés d'une feuille de laurier or et diamants d'un côté, d'une branche d'olivier or et perle, de l'autre. Le collier du vainqueur, mélange hétérogène de cœurs en cornaline, en bois de palmier, en sardoine, en malachite, en lapis suspendus à une chaîne d'or, fit rage ainsi que la boîte à odeur dite bouton de rose, " le dessus était d'émail et d'or, la fleur dessinée avec des perles fines Dès 18IU, la réaction arriva ; la sobriété dans les bijoux fut de bon ton, mais Leroy, Nitot et Marguerite avaient déjà sorti — si l'on peut dire —' leur épingle du jeu. Mlle Raimbault, la modiste célèbre, s'était associée à Leroy, Celui-ci s'en sépara de façon fort désinvolte, un jour, en gardant chez lui les patrons et les coupes apportés par elle. Du relevé des comptes de Leroy, il ressort que la moyenne de la garde-robe d'une élégante ne va pas sans une dépense de Z,000 à 3,000 francs par mois. La ' ' futilité ' ' la plus coûteuse est le cachemire. En 1813, Mme de Luçay lui en prend un assez ordinaire " lond gros bleu ", grandes palmes entourées de palmes plus petites ', pour le prix de 3,500 francs. C'est de la contrebande; l'empereur a établi en France une fabrique de cachemires dirigée par Ternaux et dont Isabey esquisse les modèles. Mis Leroy n'en a cure ; ses complicités lui assurent l'impunité. Joséphine a jusqu'à 300 à 400 schalls. Bonaparte qui la trouvait trop couverte dès qu'elle en revêtait un, le jetait au feu ; il fallait le renouveler. Elle en paye certains 10,000 et 12,000 francs. Un schall de 50 louis paraissait une misère. En principe cependant, Leroy est loin d'être aussi cher qu'un fournisseur de nos jours. Une robe cousue dans ses ateliers ne coûte que 18 francs sans l'étoffe, les broderies à la main (fleurs de volubilis ou d'althéa, par Fuselier, Duclos ou Bonjour) , les bordures de franges d'or, les dentelles ou doublures, les fleurs naturel, les de chez Prévost, etc.., etc... C est comme ce coiffeur qui vous compte la coupe 50 centimes, mais vous prend près d'un louis de shampooing, friction, etc... On paye chez Leroy un redingote avec fourrure, 600 francs. 11 a des chapeaux à 100 francs (la forme seule), mais il faut compter avec la moindre garniture, la moindre " galanterie ". Caroline Mu-rat paye le moindre chapeau 450 francs, Pauline Borghèse le double. La comtesse Henri de Tascher, nous apprend le livre de compte, est " un peu négligente à solder " ; en revanche Mme Duroc, qui tient de son mari l'ordre rigoureux dans les écritures, paye toujours à la livraison. Les grandes coquettes de la Cour, après Joséphine, qui payait des robes de dentelles 40,000, 50,000 et même 100,000 fr. et qui n'avait pas assez de 600,000 francs pour sa dépense personnelle, sont Mmes de Savary, plus tard duchesse de Rovigo, et Maret, future duchesse de Bassano, ainsi que Mme de Cunisy ; elles dépensent annuellement plus de 20,000 francs pour leur toilette | sans compter les bijoux. On a calculé que dans le fameux Quadrille des Péruviens allant au 1 emple du Soleil le nombre des diamants portés par les dames de l'empire se chiffrait par une somme de 20,000 francs. La nudité voilée fut fort à la mode. Rien n'est plus cher — et ceci n'est pas paradoxal — que la nudité voilée si l'on y ajoute une redingote avec collet de cygne, un schall et une palatine, par exemple. ' Joignez à cela les chaussures de maître Cop fournit " la chaussure pour rester assise ". pour faire valoir simplement un joli pied ce sont des écrins de gros de Naples, de satin vert, de taffetas brodé d'or. 11 faut compter aussi avec Bertrand. Bertrand n'est pas un coiffeur, c'est un artiste, qui passe une partie de ses journées à la Bibliothèque, à compulser des documents sur la coiffure féminine, " de Messaline à Mme de Sévi-gné ". Les théories de Gall lui sont familières, il traite une tête avec un compas et la réduit à sa plus simple expression. Une coiffure de Bertrand varie d'un à cinq napoléons, " suivant la tête ". Bref, avec un budget de 20,000 francs pour sa toilette, une élégante peut faire à peu près bonne figure, si sa coquetterie ne va point, comme celle de Joséphine et des grandes élégantes de l'Empiire, jusqu'à vouloir assortir toutes ses toilettes à la couleur du mobilier. Ne pas manquer, par exemple, " dans un salon de brocatelle jaune, de revêtir une robe d'un bleu mourant et sur un fond de tentures de damas de soie ponceau, une robe en velours vert myrte ". ART ET CHIFFONS i Charmantes Anversoises, comment se fait-il que l'on vous voit, chaque saison, revenir "Au Lilas " toujours plus empressées et curieuses ? C'est, il faut bien l'avouer, que vous sentez jort bien que " Le Lilas " seul est capable de vous habiller parfaitement, grâce à la perfection de sa coupe, réalisant ainsi des tailleurs délicieux. En voici un établi en ottoman bleu-nuit : sa note " nouveauté " se découvre dans le coquet retroussis de la jupe derrière un peu plus bac- que la taille, et en la garniture uniquement composée de petits strass d'ottoman piqués imitant la soutache. Ces petits biais sont placés à la ceinture, puis on les retrouve sur la jaquette. On ne saurait rêver tailleur à la fois plus pratique et plus coquet. ECHOS A TRAVERS ANVERS C'est une soirée persane, consacrée tout entière à la danse et à la musique orientales, que la Société Royale d'Harmonie va offrir cette fois à ses membres. Elle organise en effet, pour ce soir à 20 3/4 heures, en la salle rouge de son local d'hiver, un gala persan, avec le concours de la célèbre danseuse Armène Chanian, rivale de Loïe huiler et dlsa-dora Duncan, du baryton 1 igran Simo-nian et d'un orchestre composé tout entier de musiciens persans. Le peintre Emile Bernard fera le commentaire de cette curieuse manifestation d'art en prononçant une conférence sur " L,a danse persaneLe subtil critique d'art qu'est Arsène Alexandre a défini les caractéristiques de la gracieuse artiste /qu'est Armène Chanian dans les termes que voici : "Or,la petite danseuse venue de loin,la frêle Persane aux grands yeux d'émail, Armène Chanian, apporta à son tour une statuaire et une poétique imprévues. Ce que Sada Yacco nous avait fait entrevoir trop brièvement pour la danse de l'Extrême-Orient, Armène nous le déploie longuement, comme une étoffe chatoyante, pour la danse de l'Orient qui est plus de notre côté. Elle est à la, fois la Sulamice et Salomé et Shéhérazade, précisément parce qu'elle ne veut être ni 1 une ni l'autre de ces personnifications de l'amour qui rêve, de l'amour qui hait, et de l'amour qui se /oue. Elle fond donc en une même .action le caprice, la langueur et la souffrance! et, ce qu'il y a| de neuf et de rare, c est qu elle mec simultanément le poème en elle et elle-même dans le poème". On ne saurait faire l'éloge plus éloquent de sa jeune maîtrise. Aussi la soirée de ce soir mairquera-t-elle dans les fastes artistiques de l'Harmonie. * * * Nous lisons dans un journal d'Ostende cet articuiet réclame en faveur d'un bal qui se donnait au Casino : \J est la dernière fois que je bats le rappel, je voas en préviens. Si après ça vous n'avez pas compris que je vous convie à une des plus belles fêtes dansantes de l'hiver, si après ça vous négligez de saisir cette occasion qui est de vous amuser, tout en secourant les pauvres, nous dirons tant pis, mille regrets pour eux ! Donc je me résume. Ce soir, on illuminera tout grand les salons du Casino, il y aura au fond de la salle un orchestre de tout premier ordre, puisqu'il est placé sous la direction du sympathique chef d'orchestre Vèrberck-moes ; dans la salle des pas perdus (dite salle Blanche), sera dressé un buffet dont l'idée seule' de la vue fait frissonner les gourmets. Vanderlinden et Verhaoghl, qui s'y connaissent, je crois, en art culinaire, ont fait tout pour le mieux. Tout le long des murailles se trouveront des sièges pour les " voyeurs " et enfin le plein de la salle sera réservé aux prêtresses de Terpsichore, personnifiées par Mlle Julienne Bourgoignie. la brillante élève de M. et Mme Asseloos, par tout le cours qui dansera des danses de tous les âges, avec toujours un même jeune sourire; et.enfin, partout ce qu'Ostende et ses environs comptent de fervents danseurs- L'animation et la joie ne se dépeindront que sur les visages ; les applaudissements tiendront lieu de manifestation bruyante. Je me suis bien fait comprendre, je suppose —-aussi je tire le guichet ; le bureau de renseignement est fermé. : Il ne reste plus pour vous qu'à suivre mon impérieux conseil : Adlez et dansez. Comment résister à cet appel ? HORS ANVERS On prépare en Angleterre l'édition d'un ouvrage sur la vie d'Edouard VII d'après ses papiers personnels. George V et la reine Alexandra, sa mère, ont trié ces documents et se sont informés auprès d'anciens amis du défunt de l'exacte signification de certains d'entre eux. La tâche est ardue, car Edouard VII ne tenait point à jour un agenda, comme le faisait sa mère: il grifonnait des phrases brèves sur des morceaux de papier, enveloppes, etc., qui se trouvaient par hasard dans ses poches, puis les jetait dans des tiroirs où il les oubliait. Heureusement son secrétaire tenait un journal des faits et gestes de son royal maître. Le travail se fait au château de Windsor, dans des isalles où ne pénètrent que les rédacteurs chargés de ce travail. Le livre paraîtra vers la fin de l'automne de 1916. Les bénéfices de la vente iront à des établissements de bienfaisance, puis également à ceux auxquels Edouard VII s'intéressait le plus. * * * Un hebdomadaire parisien consacrait récemment un article au prince de Wied. Le Directeur du journal eut l'aimable idée d'envoyer au roi d'Albanie un exemplaire du numéro. Et il l'adressa à : Sa Majesté Guillaume de Wied, Prince-souverain d'Albanie, (Konak) à Durazzo. L'exemplaire qui porte le cachet international de Scutari et le timbre de Durazzo, est de retour à Paris depuis une dizaine de jours avec la mention en français : " Inconnu ". * * * Quand une élégante orne son chapeau d un paradis de vingt-cinq louis ou d'une aigrette de dix, elle peut se dire, pour donner à cette dépense superflue une excuse philanthropique : Je tais vivre les pauvres nègres de la Nouvelle-Guinée, les malheureux chasseurs de TAmérique du Sud. Hélas ! ces pauvres tueurs d'oiseaux profitent assez peu de ce carnage. Les oiseaux dont on se dispute le plumage sont vendus à des prix dérisoires, et un oiseau de paradis est rarement payé plus de vingt sous. Les oiseaux-mouches tués aux Antilles se payaient, il y a quelque temps, un centime pièce. Cinq pour un sou. * # * Rappelons qu'au commencement de l'année, l'Opinion avait demandé à Mme Albane de biva, l'horoscope de M. Cail-laux. jtn voici le texte, tel qu'il a paru dans le numéro du 3 janvier; : Dans l'avenir immédiat du natif nous ne voyons aucun événement important. Mais à partir le la fin (lu mois de mars 1914 les choses changent. La fortune devient plus variaoie et semble s'obscurcir*En cette année, le natif fera un voyage nécessité par l'état de sa santé. Il souffrira des reins et des migraines, danger pour l'œil gauche. li aura à supporter des chagrins dans ses affections avec risque de séparation d'êtres aimés. Le conjoint est susceptible d'avoir une notable rentrée d'argent. Les affaires légales seront défavorables au natif. Il aura des déceptions en amitiés. Il reconnaîtra qtie beaucoup d'amis ne sont que des amis de circonstance.Il aura des ennuis avec des subordonnés. S'il se laisse entraîner à des spéculations, le résultat pourrait en être fâcheux. Nous voyons qu'il courra un danger sérieux. Il ne nous reste plus qu'à savoir quel sera le danger pour l'œil gauche. * * * Une Américaine vient d'arborer la perruque tricolore. Déjà, cet hiver, on tenta de lancer à Paris les perruques de couleur, mais monochromes. Ce n'était pas une nouveauté. Les coquettes de Rome en portaient, en changeaient plusieurs fois par jour. Le blanc, le bleu et le jaune étaient réservés aux courtisanes. Messaline courait, la nuit, les rues de Rome, sous une perruque jaune. La mode n'avait pas épargné les statues. Au Capitale, le buste en marbre blanc de Lucile, femme de Verus, était coiffé d'une perruque mobile de marbre noir. faustine, femme de Marc-Aurèle, porta trois cents perruques en dix-neuf ans. En 672 un Concile défendit l'emploi de la perruque. La couleur ne fut pas toujours seule à varier. L'aspect même de la perruque se modifia suivant les circonstances. Le lieutenant général de Sartines en possédait une collection dont chacune avait un caractère spécial. »Pour le négligé, pour le théâtre, les enterrements, les mariages, les bonnes fortunes, sans oublier celle — terriblement menaçante — de magistrat. Louis XIV imposa la perruque et créa un corps de deux cents perruquiers. 11 y avait des perruques de toutes les couleurs.La coiffure militaire de Bonaparte orienta la mode féminine, puis les femmes se firent couper les cheveux, les frisèrent et les ceignirent d'un bandeau. C étaient les cheveux à la Titus. Les sacrifiées portèrent les cheveux coupés près de la nuque, prêtes pour la guillotine, les coiffures à 1 antique reparurent, la perruque fit fureur. On la portait blonde le matin, noire le soir. Mme Tallien en avait trente. Un soir, à un gala de l'Opéra-Comi-que, tous les musiciens portaient perruque. Une jeune actrice trouva le moyen de faire piquer un hameçon dans chacune de ces perruques, chaque hameçon tenait à un crin relié lui-même à un fil. Dès le début de l'ouverture, toutes les perruques s'envolèrent à la grande joie du public, mais à la grande fureur de Favart. Chronique de l"Llégance Les Ecossais sont très en faveur, et seront très recherchés pour les costumes du matin. La maison Le Franc et Co., rue des Tanneurs, toujours à l'affût des nouveautés sensationnelles détient dans ses salons certain modèle fait d'un tissu écossais vert amande et vieux rouge d'un chic extrême et que toutes nos élégantes voudront adopter. La jupe tombe droit ,double piqûre au devant, double pli derrière. La veste vague est montée sur un empiècement emboîtant bien les épaules et la ceinture dessine la taille, très allongée, un col de drap blanc orné de broderies bulgares y met une note très originale qui se complète par un passepoil de drap blanc ourlant les revers et les parements. Le Courrier à paris AU « FIGARO ». C'est dans quelques semaines seulement que pourra être définitive la nomination du successeur du regretté Calmette, mais, d'ores et déjà, M. Alfred Capus assume les fonctions de directeur du Figaro. Nul n'était mieux qualifié que ce chroniqueur émi-ment, auteur dramatique célèbre, ce Parisien si parfaitement averti des choses du monde et de tous les mondes, et d'une si grande aménité, pour succéder à celui qui avait précisément ces multiples qualités au plus haut degré. PRÉSENCE D'ESPRIT. ,L'habitude de la scène donne aux artistes une merveilleuse présence d'esprit. M. Guitry jouait alors à la Renaissance. Un soir, il était dans sa loge en train de se maquiller. M. de Oh... lui toucha l'épaule et dit : — Mon oher ami, souvenez-vous que vous déjeunez chez moi demain matin. — Certes, répondit M. Guitry, je n'aurai garde d'y manquer. A ce moment, il entendit la porte de sa loge qui se fermait. Le grand acteur crut que c'était M. de Ch... qui venait de partir et, sans se retourner, il s'adressa à son valet de chambre : Louis, vous me rappellerez d'envoyer un pneu à ce vieux raseur pour d'avertir que je ne peux pas déjeuner chez lui. Soudain, M. Guitruy sentit une main toucher de nouveau son épaule et M. de Ch...., qui était encore là, se pencha pour Jui dire sur un ton sarcastique : — Le déjeuner sera à une l-|oUre Pas un muscle de la physionomie de l'artiste ne tressaillit. Il se contenta d'achever en ces termes, la phrase malencontreuse : ...parce que je déjeune chez M. de Ch... l'-t Ch... qui, un instant -t semblait très offensé, montra un visage tout à fait ravi. » » » » » » » » â * * & » » Potins Cours AUTOS IMPÉRIALES. Le Kaiser est, de tous les souverains, celui qui favorise le plus les progrès de 1 automobilisme, par goût personnel d'abord, et aussi, dit-on pour faire marcher le commerce allemand. Guillaume II possède une vingtaine de voitures, dont les carrosseries rivalisent de beauté, et qui toutes, sauf trois, sont de fabrication germanique. Bon courtier, il a usé de toute son influence pour décider son beau-frère, le roi de Grèce Constantin, a se fournir en Allemagne. Mais, en dépit de la reine Sophie, le vainqueur de Salonique donne la préférence aux marques françaises. -V ^rnPereur ne s est pas découragé. L'été dernier, quand il quitta Corfou.au heu de ramener avec lui ses cinq autos, il a trouvé le moyen de les placer fort avantageusement à des acheteurs hel-lènes.C'est ce qui s'appelle "faire de la propagande nationale ". LA ClGAREITc. Après les boudoirs élégants, la ciga-rette est en train de conquérir les salons royaux. La tsarine et sa belle-mère l'impératrice Marie-Feodorovna, fument, en dépit de 1' avis des médecins. La reine Christine, jnère d'Alphonse Xlll, suit l'exemple de son fils, et garde presque toute la journée le papelito aux lèvres. La jeune princesse de Connaught, qui avait le tabac en horreur avant son mariage,s'y est convertie depuis avec un certain zèle. Quant à la reine d'Angleterre et à l'impératrice d'Allemagne, eiiïes proscrivent rigoureusement la cigarette. A Buckingham Palace et à Windsor le tabac est absolument interdit. Edouard VII, qui prenait grand plaisir à fumer laj pipe, la permettait cordialement à autrui, mais depuis sa mort on est revenu aux traditions de la reine Victoria, et la reine Mary n'y souffre pas d'exception. Aussi, le prince de Galles, qui ne fume qu'en dehors de la présence de sa mère, jette, avec prudence, sa cigarette quand il paraît à la Cour. A VIENNE. Ces jours derniers, l'empereur Fran-çois-Joseph manifesta à son barbier, j'intention de se faire raser complètement, à l'américaine. Plus de favoris : il au-

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