Le courrier d'Anvers

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s.n. 1914, 05 Juin. Le courrier d'Anvers. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/rx93777271/
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Douzième Année N° 20 Le Numéro ,10 Centimes Vendredi 5 Juin 1914 21, place de la Gave ANVERS Téléphone 4781 POUR LA PUBLICITÉ s'adresser au Bureau Central dt Publicité 21, place de la Gare LE COURRIER D'ANVERS PARAISSANT LE VENDREDI !1, place de la Gare ANVERS Téléphone 4781 ABONNEMENTS : slgique. . . Frs 10 ■ T> . lO Notes d'un Grincheux Vendredi 29. — Un monsieur achète chez un fourreur, pour sa petite amie, un manteau de loutre de 1,100 francs. Un beau jour, il apprend qu'en fait de loutre, c'est du lapin. Procès. Et au tribunal, ce dialogue s'engage entre le président et les experts-fourreurs : — Qu'est-ce que c est, de la loutre d'Hudson ? — C'est du lapin. — Et la loutre d'Australie ? — C'est du lapin. — Et le vison du Bosphore ? — C'est du lapin. — Et la loutre électrique, la loutre belge, la loutre de Colombie 7 — Du lapin, encore du lapin, et toujours du lapin !... Nous sommes fixés. Mais qu est-ce qui n'est pas du lapin dans la vie ? La petite amie du monsieur que le fourreur a fourré dedans s est d ailleurs bien vengée... Et sur qui? Sur le monsieur, bien entendu. |e ne t'aime pas, lui a-t-elle dit. — Et pourquoi ? iVIoi qui croyais a ton amour... Tu as eu tort. Que veux-tu? Mon amour, c'est comme le manteau que tu m'as offert. Tu croyais que c'était de la loutre... Eh bien ! mon petit, ce n'est que du lapin !... Mercredi 27. — Les gazettes nous apprennent que M"" Valentine de Saint-Point, qui fait en ce moment des conférences aux Etats-Unis, intente un procès à l'un de nos confrères américains qui 1 aurait diffamée et lui réclame un million de dommages-intérêts. Une paille ! M""" Valentine de Saint-Point est une jeune et charmante femme qui, à la suite de je ne sais quels incidents, est tombée dans le futurisme... Ah ! n insultez jamais une femme qui tombe ! C est un conseil que n'ont pas suivi les auditeurs de ses conférences sur l'Eve futuriste. 11 faut dire que Valentine est allé- un peu loin... — Ce qui manque le plus aux femmes, a-t-elle déclaré, c'est la virilité ! C'est la brute qu il faut proposer au\ femmes pour modèle. Femmes, trop long temps dévoyées dans les morales et les préjugés, retournez à votre sublime instinct, à la violence, à la cruauté... Que la femme retrouve sa cruauté et sa violence qui font qu'elle s'acharne sur les vaincus, parce qu'ils sont des vaincus, jusqu à les mutiler. Femmes, redevenez sublimemenr injustes, comme toutes les forces de la nature !" Oh ! Valentine, qu'avez-vous dit là ? Et moi qui croyais que les femmes sont faites, au contraire, pour consoler les vaincus ! Mais non, il paraît que l'idéal, c'est la femme peau-rouge qui danse le pas du scalp autour du prisonnier attaché au poteau... Et c'est une aimable, une élegan-te jeune personne qui nous a, comme ,">n dit, " lancé ce boniment ! Et quelle idée de conseiller aux femmes de devenir d*10 brutes !... Comme s il n y avait pas assez d'hommes pour tenir cet emploi... Imaginez une auditrice de Mme Valentine de Saint-Point rentrant chez elle et commençant à envoyer la cuvette et le pot à eau à la tête de son mari... — Qu'est-ce qui te prend } demande celui-ci... — Tiens, être faible, ridicule vaincu, qui n'as même pas pu décrocher les palmes académiques!... Et elle lui plante des épingles à chapeau dans les joues. — Ah ! çà, tu es folle ? — Non, je suis convertie aux doctrines futuristes de Valentine de Saint-Point. . Je reviens au sublime instinct féminin de violence et de cruauté!... M'est idée que pareilles conversions augmenteraient rapidement le nombre des divorces. Jeudi 4. — Le Matin publie aujourd'hui le résultat du grand concours historique qui vient de fatiguer les méninges de ses lecteurs intellectuels. Jadis le Journal offrait à ses lecteurs un prix de 250,000 balles ; le Matin offre aux siens 25 louis. C est déjà quelque chose et je gage que M. Guillaume Dehaen, l'heureux gagnant, s'il ignore la bonne chère du Restaurant Colon, va s'offrir un lapin vivant et une montre en or. La voilà bien la crise moderne. Jadis, les gazettes nous donnaient encore un peu de littérature, aujourd hui des colonnes entières de la première page nous apprennent que M. X... a gagné au dernier concours un appareil photographique, M. Y... un coucou de la Forêt Noire, M. Z... un étui à cigarettes en métal inaltérable. De la lecture ? n'en demandez plus aux journaux ; le chroniqueur a cédé la plume au courtier d'annonces et si le journaliste peut parfois encore donner libre cours à sa fantaisie et à son enthousiasme, il faudra que ce soit pour clamer la gloire des maisons qui après avoir exposé à la Fem me Contemporaine'' auront passé à )a caisse du journal. Cet état n'est point particulier à Anvers, il est général, et voici des années que mon libraire m'assure que le livre se meurt, que le livre est mort. Sa mévente fait pâlir celle des vins, l e roman a cessé de nourrir son homme, la nouvelle n'est plus demandée, le conte reste débiteur... Les muses ruinées n ont plus de quoi s'habiller chez le bon faiseur. 11 leur faut se résigner à des drapages tout faits, acquis à bon marché dans les grands magasins, et leurs maigres couronnes ne sont plus tressées que de papier peint; comme celles dont de vieux messieurs congestionnés ceignent le front pointu des forts-en-thème aux distributions de prix. Personne ne lit plus et — contraste baroque, — tout le monde écrit. Les quelque quarante mille ouvrages d'imagination que les prosateurs français extirpent annuellement de leur substance grise manquent de preneurs, effroyablement. Ils s'entassent vierges au fond des librairies désertes. Pareils aux vieilles filles de province qui ne connaîtront jamais les délices des caresses de l'époux, vous ignorerez toujours, tristes livres dédaignés, la déchirure exquise du coupe-papier, 1 insinuante douceur du signet d'ivoire, la corne qui marque l'endroit aimé... Vous vous dessécherez en état de viduité, vos feuilles jauniront sans être épanouies. Après la longue et vaine attente, jetés au lebut. vous redeviendrez pâte sous le pilon. De cette pâte on fabriquera encore du papier. Sur ce papier d'autres presses imprimeront d'autres romans publiés par les fils de ceux qui l'avaient noirci déjà. D'autres générations de libraires vous mettront en vente, d'autres lecteurs, encore inconçus, vous mépriseront à leur tour. Et vous retournerez au mortier pour recommencer sans fin votre cycle désolé, tel le symbolique serpent qui se mord la queue, telle aussi l'eau du ciel, qui tombe en pluie, coule en fleuves, s'étale en mers, s'évapore en nuages et retombe en pluie, éternellement... Cette âpre question de la faillite du livre, si angoissante pour tout ce qui porte une plume m'a paru ne pouvoir être mieux tranchée que par une enquête. Vous n'ignorez pas à quel point les enquêtes sont à la mode. En ces mois surtout où la copie manque dans la plupart des gazettes. J'ai tenté de réunir, touchant le problème livresque, quelques consultations autorisées. Les réponses que vous allez lire ne nous ont pas d'ailleurs — hâtons-nous de le dire — été envoyées par leurs signataires. Mais ces réponses n en sont que plus authentiques. Comment ? Voici. — Elles nous avaient été tout bêtement transmises par un médium impeccable, élève de Donato. Voici donc les avis qui nous parvinrent par cette voie hypnotique et sincère. De M""' Emma Lambotte : Mon cœur est un jardin potager, le planiain Y fleurit, et la nèfle, et la rose et la nouille. Mon cœur est penché sur l'épaule du matin Il s'emplit de poiriers, d'iris et de citrouille Et de couleur sonore, et de bruits bleus et verts Et j'y sens des lâteaux, des oignons} des boutures Des cas is ingénus, des arrosoirs déserts Des choux farcis d'angoisse et de littérature. De M. Polydore de Mont : Quand les mites se mettent daos une armoire, tous les vêtements sont rongés, mangés, frangés, bons à jeter à la voirie, au ruisseau immonde, à l'égout puant. Le jour où les femmes se sont mises à faire du livre, le livre a été fichu. Il n y a plus d é-crivains, il n'y a que des écrivaines. Elles encombrent, débordent, démarquent, dégoûtent. Quand les hommes voulaient des femmes autrefois, ils allaient au bal du gouverneur. " Maintenant, il faut qu ils aillent chez le libraire. Le remède ? Les tuer. La communication astrale avec 1 éloquent orateur flamingant avait si fort épuisé notre médium qu'il se réveilla brusquement. Je ne suggestionnai pas plus loin. Mais un jeune médecin, qui avait assisté à la séance, voulut bien m'enrichir d'une opinion scientifique sur la matière. Elle complète cette brève enquête. " Si on ne lit plus, me déclara ce phy-siologue, ce n est point par la faute de 1 a-bus des sports qui a développé, au dépens du cerveau, les biceps de la génération montante. Ce n'est pas non plus à cause des publications, à bon marche, de romans pour cuisinières et de fueilletones-ques turpitudes. Ce n est même pas à cause du foisonnement des journaux qui saturent de mauvais style et d'horreurs banales l'humanité contemporaine. — Ces raisons sont cependant judicieuses et puissantes, la dernière surtout. Le journal a fait disparaître le livre et le goût comme la carte postale illustrée a supprimé l'esprit et le style épistolaire, comme les armes à feu ont aboli le courage. N'importe, la raison tout à fait profonde, sachez-le bien, c'est que la littérature contemporaine ne pousse pas ses lecteurs à des suicides pittoresques ou à des meurtres passionnés. Le romantisme avait mis aux mains de jeunes gens le kriss empoisonné et la coupe de poison, les Parnassiens avaient incite leurs acheteurs a ia ohtisie et à la consomption. Les crimes foisonnèrent après 1830 dans la meilleure bourgeoisie. Chaque cabinet de lecture, voyait quelques-unes de ses habituées, violées, assommées ou étranglées. Vers 1860, les admirateurs de Musset ou de Baudelaire burent du haschich, fumèrent de l'opium, se tuèrent d'absinthe. Aujourd'hui, où peut mener votre littérature ironique ou humoristique ? On ne gobe plus, on ne meurt plus, on pince sans même rire... C'est pourquoi l'écrivain incapable de fournir le public d'émotions profondes est en baisse, et pourquoi le chirurgien est *n hausse. Sur quoi le jeune médecin sortit, content de lui. Et nous songeâmes qu il n avait point tort, que jadis les héros de roman, aimés de l aitière duchesse ou de la touchante passementière, étaient des poetes ou des artistes et qu aujourd hui ce sont des ingénieurs, des explorateurs.. Art et Chiffons Voici le moment de songer aux robes de toile, d'un porter si qgréable pendant les chaleurs. J'ai entrevu Au Lilas cette semaine une robe exquise en toile souple rose tendre : des plis plats forment la garniture de la jupe, le corsage a un grand col et des poignets en mousseline de communiante; la ceinture est de gros grains noir. Le luxe de l'ensemble réside en un travail de broderies, jetant sur la rose de la toile des branches d'églantines blanches au cœur rose, posées capricieusement sur le corsage comme sur la jupe. La broderie forme reliej. L'ensemble est d'une joliesse vraiment élégante. ECHOS A TRAVERS ANVERS Les longues soirées paisibles de la saison estivale vont nous ramener les concerts de carillon, ces concerts qui font les délices de nos concitoyens. On a fait appel, cette année-ci, aux plus réputés des carillonneurs. Et c'est ainsi que nous aurons l'occasion d entendre, dans l'exécution de programmes soigneusement choisis, MM. G. Brees, d'Anvers; Steenackers, de Borgerhout; Jef Denyn, de Malines; Nauwelaerts, de Lierre; Alphonse Rolliers, de St-Nicolas; Jan Van den Plas, de Louvain, et F. Redouté, de Mons. Ces noms seuls, on le voit, nous assurent de la qualité et de la valeur d'exécution des morceaux qui seront joués à ces concerts, qui auront lieu, de 9 à 10 heures du soir, aux dates suivantes : 4, 15, 18, 22 juin ; 2, 6, 16, 20 et 30 juillet ; 3, 17, 20, 24 août; 4, 7, 14 septembre, par M. Brees; les 11 et 25 juin ; les 9 et 23 juillet ; les 6 et 27 août, M. Denyn; le 29 juin, M. Van den Plas; le 13 juillet, M. Steenackers; le 27 juillet, M. Nauwelaerts; le 10 août, M. A. Rolliers; le 31 août, M. F. Redouté. Le programme du premier concert, ce-luivdu 4 juin, est ainsi composé : Marche de Beethoven ; Rêverie de Schumann ; An-dante de Beethoven ; Romance à l'Etoile de Tannhaiiser, Wagner; Méditation, de Alph. Mailly; Deuxième Fantaisie de Peter Benoit; Je n'ose, de D. Tagliafico; Si tu m'aimes de L. Denza; La Charité de J. B. Faure; Les Huguenots, fantaisie, de G. Meyerbeer. * ♦ * Les Anversois qui n'ont vu en Christian X que le personnage officiel, n ont pu apprécier la bonhomie qui rend le souverain si populaire dans ses Etats. Comme il visitait, il y a quelque temps, sa propriété de Marselisborg, il rencontra son jardinier.— J'ai appris que vous étiez devenu roi, dit celui-ci, permettez-moi de vous féliciter.— Merci, Soren Rasmussen, répond le roi, et vous-même, comment allez-vous ? — Assez mal, les impôts militaires pèsent lourd sur les petites gens. Or, Christian X connaît mieux que personne les questions financières et sociales ; il fait à son jardinier une petite conférence et lui démontre qu'il est favorisé au point de vue fiscal. " J'avais pourtant lu le contraire dans les journaux, dit l'homme, mais peut-être qu'ils ne disent pas toujours la vérité. " Et, comme un héros de Voltaire, il retourna à son jardin. * * * Une très intéressante initiative et qui sera sans doute accueillie avec faveur par le public, c'est l'organisation, pendant les fêtes communales, d'une exposition d'art ancien dont les éléments seront réunis par le Antwerpen's Oudheidl^undige Kring. Cette exposition sera installée à la salle des fêtes, situation assez centrale pour assurer le maximum de visiteurs. Elle sera organisée, d'autre part, par des personnalités d'une compétence reconnue et tout à fait autorisée donc. Cela fera une " attraction " intéressan te qui donnera satisfaction à ceux qui, tout en ne dédaignant ni la musique, ni les feux d'artifice, estiment que l'on peut bien un peu varier les plaisirs, et faire interve-nis surtout ceux dont le rôle éducatif est indéniable et vient s'ajouter à l'intérêt artistique qu'ils peuvent offrir. * * * Le sort en est jeté. Le 20 juin prochain décidera du sort de l'Olympiade d'Anvers. Quelques semaines nous séparent encore de cette date historique. Nous venons faire appel aux Anversois. Nous venons faire appel à leur enthousiasme !" C'est ainsi que s'exprime la circulaire que vient de publier le comité d'initiative de la Vil™ Olympiade, et elle poursuit : Leurs Majestés le Roi et la Reine ont accueilli avec enthousiasme le projet de l'Olympiade à Anvers, et Son Ailtesse le duc de Brabant accepterait la présidence du Comité exécutif. Que de grandes fêtes officielles inoubliables en perspective l'inauguration du Stade, les grands jours de l'Athlétisme, le Concours hippique, la distribution des récompenses. Quelle foule aux grandes fêtes athlétiques, au marathon, aux grands tournois de football, quand on verrait ici le* équipes fameuses d'Amérique, d'Australie, de l'Afrique du Sud, de l'Angleterre, de la Nouvelle-Zélande, etc. Lo Conçours Hippique, où les meilleurs cavalière de toutes nationalités viendraient disputer les lauriers. Les plus beaux yachts du monde mettraient le cap sur Anvers pour participer à des régates incomparables, la gymnastique, le ro-wing, la natation, l'escrime, le tennis, le tir, le polo, etc., seraient autant de manifestations mondiales. "iLe Beerschot Athlétic Club" organise unegran" de Fête athlétique internationale, le 1er juin prochain, à Beerschot. Il faut que les Anversois, en foule viennent acclamer l'idée des Jeux Olympiques. Le Comité provisoire a édité un livre de propagande, un vrai chef-d'œuvre de librairie, certainement le plus beau livre sur Anvers qu'on ait publié jusqu'ici. Lo 14 juin, une fête musicale tier aorganisée dans la grande salle du Jardin Zoologique, avec le concours des 100 chanteurs suédois qui se rendent à Paris, pour y chanter au Trocadéro et à la Sor-bonnn, à l'occasion des Fêtres jubilaires des Jeux Olympiques du 13 au 25 juin. Tous les Anversois voudront s'associer pour couvrir les frais de cette propagande et de la fête musicale, qui constituent pour Anvers la réclame nécessaire pour que les Nations réunies à Par in, afin de décider du sort do la 7me Olympiade, votent pour notre ville si chère, notre pays auquel noua sommes si attachés. HORS ANVERS L'ingéniosité américaine ne connaît point de limites. Une fraude originale vient d'être découverte aux Etats-Unis. 11 païaît que certains éleveurs de volaille gavent leurs poulets de cailloux et de sable avant de les tuer. Des examens de contrôle effectués par les vétérinaires des Halles ont fait découvrir une moyenne de 300 grammes de graviers dans le gésier des volailles examinées. Les statistiques établissent que dans la ville de New-York seule, — où les poulets se vendent au poids, — la population achète ainsi toutes les semaines 150 kilogrammes de cailloux. Cela lui coûte le même prix que la viande, mais c'est moins nutritif. * * * La comtesse de Cisneros, née à Brook-lin, est une primadonna d'une grande beauté et d'un merveilleux talent. Elle chantait dernièrement au concert donné à la cour de Madrid par le roi et la reine. A la fin de l'audition, Alphonse XIII complimenta en anglais la délicieuse musicienne.— Je vous confesserai, avoua le roi, que l'un des rêves de ma vie est de visiter les Etats-Unis. On a répandu parfois le bruit de ce voyage, mais mon gouvernement ne veut pas me donner l'exeat et m'interdit ce plaisir. Je ne verrai jamais l'Amérique, à moins d'y aller en exil, lit c'est un événement que je ne peux vraiment pas souhaiter... • * • Le duc de Mecklembourg Schwerin. frère de la gracieuse souveraine de Danemark, a peu de fortune. Aussi, afin d'augmenter des revenus insuffisants, il s'est lancé courageusement dans l'industrie. Le duc est, en plus, représentant d'une maison d'automobiles allemandes. Ses affaires prospèrent, et les commissions qu'il touche lui permettent de boucler son bud- get\ L'empereur d'Allemagne, qui possède lui-même une faïencerie, des hôtels et un café à Postdam, encourage son jeune suzerain dans cette voie. Les temps sont durs, la vie chère, et le métier de roi ne nourrit plus son homme. Chronique de l'Élégance Une lacune existait dans la mode sur nos légères robes estivales. Que jeter sur nos épaules, à l'heure où l'air fraîchit ? Le long manteau était trop encombrant et cachait trop la toilette; pour le remplacer on vient de créer cette chose exquise, qui se nomme " une cape ". Déjà nos mondaines s'en emparent et dans les salons de la maison Le Franc et Cie c'est un continuel essayage de ces coquets vêtements. Admirez-moi cette cape, mi longue, en souple et soyeux drap marine doublé de Voile ninon. La cape s'arrête aux épaules, d'où elle retombe en ondulants godets et découvre un gilet hardiment croisé qui est du plus original et du plus bel effet. LE COURRIER A PARIS LA PROMOTION DE GAND. On sait comment 6e font généralement les promotions dans la Légion d'IIonneur. Lo ministre distribue des aunes de ruban à un certain nombre de ses amis et connaissances. Et il en réserve quelques centimètres à des personnages qui méritent vraiment d'être honorés par leur8 contemporains.M. Yiviani a suivi la tradition, mais il a fait la part trop belle aux illustrée inconnus. Il pouvait témoigner avec pliu de discrétion son mépris pour l'équité dans la distribution des récompenses. Sans doute, toute le monde approuvera la cravate de M. Henri Martin et le ruban de M. Raphaël Duflos, l'excellent sociétaire de la Comédie-Française Mais on s'étonne que M. Viviani ait effacé certains noms glorieux sur la liste- qui lui était présentée. Pourquoi n'a-t-il pas maintenu parmi les officiers le prestigieux dessinateur Renouard. qui a illustré de son crayon tant de page*? de notre histoire contemporaine?Et parmi les chevaliers comment a.t-il pu rayer l'excellent peintre ià fresque, René Piot, et surtout le grand, lo génial graveur qu'est Bernard Naudin? Nous sommes des gens raisonnables et nous n'exigeons pas qu'un ministre des Beaux-Arts ait une compétence quelconque en matière artistique. Mais il ne devait pas mettre de la forfanterie dans l'étalage de son incapacité. * * * On remarque, dans les salons de M-, Viviani, deux portraits de la charmante Mme Viviani, L'un est dû au pinceau do Mme Vallot-Bisson ; l'autre e:t l'œuvre magistrale du maître Henri Martin. Au mur se trouve également un paysage de M. Lo Sidaner. Mme Vallet-Bisson et M. Le Sidaner ont été décorés en janvier dernier. Le maître Henri Martin vient d'être promu commandeur. Ce sont là, évidemment, de simples coïncidences. Mais on ne peut nier que M. Viviani porte chance aux artistes qu'il honore de ses commandes ou qui lui offrent deis spécimens de leur savoir-faire. Bernard Naudin manque de savoir-faire. ARTHUR MEYER M. Arthur Meyer, homme de plume et d'épée, depuis qu'il a cessé de vaincre no cesse d'écrire. Tour à tour il nous conta ce que se» yeux avaient vu ou oe qu'il pouvait dire, puis, ne Suivant pas, hélas, le conseil qu'il donne voici qu'il nou6 dit oe qu'il faut taire. Cette fois ce n'est plus un volume, M. Arthur Meyer a craint qu'on ne le trouve trop volumineux. c'est une pièoe} mais, n'en doutons p£S elle sera éditée et mise en vente et l'on peut assurer que l'œuvre nouvelle de M. Meyer 6e fera beaucoup acheter. Un des personnage^ de Ce qu'il fout taire dit à un moment: "Dieu! que vous êtes coco! " Le moins que l'on pourrait dire de La pièce d'hier, c'est qu'elle est cucu. Depuis longtemps on n'avait offert aux Parisiens un spectacle aurai vide, aussi nul, aussi insignifiant On ne rajeunit pas les mots qui amusèrent le prince Citron ou Mme de M-etternich et aucune crème Harkis ne pourrait faire disparaître les rides des plaisanteries que M. Meyer met dan8 la bouche de ses infortunés interprètes. Et que de tirades ! Que de mirlitonades ! Que de situations fausses, grotesques, ridicules, invraisemblables! Quel incohérence! Quel enchevêtrement!Que de choses dans ce puzzle! Et pourtant il en manque une : do la. musique de Gunsbourg. Lespès qui lui au>-si fut un grand barbier, répétait — pour prouver qu'il avait des lettres — que du côté de la barbe -est la toute-puissance, la preuve en est faite une fois de plus. Vous me direz que M. Arthur Meyer n'a que des favoris. C'est vrai, mais c'est la barbe tout de même et l'on peut affirmer que si, comme on l'astre, M. Arthur Meyer se donna beaucoup de mal aux dernières répétitions et mouilla sa chemise, co n'est pas le four qui lui manquera pour la faire sécher. Eit pourtant il comptait sur cette pièce — ce qui prouve qu'il ne faut jamais vendre la peau de l'ours — pour s'acheminer veivs l'Académie où, en attendant mieux, il se serait contenté d'un strapontin; "Hélas! il lui faudra attendre qu'on y ait fait percer un fauteuil.Je crains même que le.; gens du monde qui étaient venus en foule pour acclamer le génial inventeur du rasoir sans fil ne lui gardent quelque rancune d'avoir assisté, bâille que bâille, à l'éboulement de la fadaise et écouté trois actes qui en furent de contrition Trop polis pour lui envoyer à la chute du rideau et de la pièce une délégation de tomabes, d'œufs durs ou de petits bancs comme il était d'usage au temp* où M. Meyer écoutait des pièces et n'en écrivait f.as, ils se contentèrent d'un éloquent silence et cela jeta un froid si vif que les uns sortirent en patinant et que les autres attrapèrent des engelures.Théâtre Pathé Après la Maison du Baigneur et Ro-cambole qui leur attirèrent tant de monde, voici que Pathé frères nous donnent cette huitaine un programme de premier ordre bien fait pour récréer et émouvoir la foule. Après un superbe pathécolor nous montrant le Jardin d'Acclimatation de Paris, nous aurons l'Infamie d'un autre, cinéma-drame en 4 parties de C. de Morlhon. Cette pièce palpitante aura pour interprètes la belle M nc Massart, Jean Dax, Mosnier et Kemm, qui comptent parmi les meilleurs comédiens de ce temps. Un film gai succédera au Pathé-Journal toujours si complet; ce sera Papillon Lyonnais le Juste, la désopilante comédie de Besnière. C'est l'inimitable Polin, les délicieuses Lucy Jousset et Loury qui figureront dans ce film tout à fait joyeux.

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