Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 17 Avril. Le courrier de Bruxelles. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/2r3nv9bb2g/
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ïVmimli 17 avril 1914. LE COURRIER ABONNEMENTS i ni» «natis nrntm BELGIQUB . . fr. 10.00 6.00 2.50 HOLLANDE. . I 19 20 9.60 4.80 LUXEMBOURG UNION POSTALE 30.00 15.00 7.50 5 CENTIMES Lm «uoislètTtent» ne sont eu mis *»<*«(• «■A. A numtr A < ni /III « A S 3* anm il* 107. i i i < BUREAUX* A BRUXELLES s 52, rue de !a Montagne A PARIS i 30, rue Saint-Sulpice, 30 5 CENTIMES >••* suppléments ne sont pas mis «n venir TÉLÉPHONE SABLON 1754' Pro aris et focis La lumiere nu Sénat Nous ne parlons pas des lumières que répandent au Sénat les discours de M. Go-blet, ou de M. riéchet, de De Bast, de M. Carpentier, de M. Spayer, ou même du citoyen Lekeu qui vient de se révéler moraliste de premier ordre; nous parlons de la 'lumière qui jaillit d'elle-même des princi ipes qu'on y entend émettre par toute la gauche, d'une façon plus subversive encore qu' la Chambre des lois de bonne conser iVation sociale. Non vraiment la discussion de la loi scolaire au Sénat n'est pas aussi •inutile qu'on aurait pu le croire, nous y trouvons en abondance la lumière de nos ennemis, nui nous révèle le fond de leurs cœurs : « Lumen ex inimicis nostris. » Leur première thèse, reprise à l'envi par tous leurs orateurs, c'est que nous catholiques, nous perdons et voulons perdre, faire 'disparaître l'enseignement de l'Etat, renseignement publique. C.i a beau leur opposer des chiffres, les chiffres comparés qui constatent les progrès de x enseignement officiel, ils n'en démordent pas. Laissons-la les chiffres, puisque dix fois déjà nous les avons reproduits, et voyons ia question à fond. La question est de savoir quel est celui 'des deux partis, qiy divisent notre pays sur la question scolaire, qui compromet le succès de l'enseignement « public »■? N'est-il pas évident que c'est celui qui par ses doctrines éloignerait le plus d'élèves de fies écoles1? N'est-il pas évidement que les catholiques en faisant de l'enseignement de l'Etat lun enseignement acceptable par tous, ou même simplement par la grande majorité, favorise le succès de l'enseignement de l'Etat, des écoles de l'Etes? Plus les catholiques améliorent l'enseignement de l'Etat dans le sens catholique — comme c'est leur droit — plus ils en assurent le succès; ils en facilitent l'entrée aux élèves catholiques. Il y ta là évidence. Et, au contraire, si les anticléricaux veulent faire des écoles de l'Etat des écoles i« neutres » c'est-à-dire exclure Dieu de leurs écoles, ne sont-ce pas eux qui par là Tïiênie compromettent les écoles publiques, en remettant les catholiques, qui ne peuvent avoir confiance en ces écoles? Plus vous nous dites, comme on l'a répété à satiété au Sénat : les écoles de l'Etat sont nos écoles, plus vous démolissez, diminuez l'enseignement de l'Etat, vous le restreignez aux seuls enfants des incroyants. (Et si vous continuez à forcer davantage encore, comme vous le faites au Sénat comme à la Chambre, vos allures de mécréants, plus vous exciterez la profonde défiance des populations. Pourquoi les catholiques chercheraient-ils à améliorer par tous moyens l'enseignement de l'Etat, s'ils voulaient le perdre? Cela n'a pas de sens; on ne rend pas acceptable ce qu'on veut condamner. Est ce que du reste l'expérience n'a pas tëté faite, et ne se fait-elle pas encore tous les jours ? — En 1880, maîtreo du "pouvoir, les libéraux se laissent aller à faire les écoles du pays à leur image ; le vide se fait immédiatement dans les écoles publiques, et augmente de jour en jour. Il y a là quelque chose d'inévitable. Maintenant encore nous avons, dans les grandes villes libérales, ou dans les communes industrielles, socialistes, des écoles soi-disant neutres, de cette neutralité impossible, qui exclut Dieu et sa morale divine de 1 enseignement et malgré toute la force et 4a violence libérale ou socialiste, dans les plus grandes mêmes plus de la moitié de la population leur refuse les enfants. Plus ils diront : les écoles de l'Etat, de la .■commune, ce sont « nos » écoles, nous les ifaisons à notre image; plus ils diront même, fcomrno ils l'ont dit au Sénat : les enfants appartiennent à l'Etat avant d'appartenir à leurs familles; plus ils seront les fauteurs de l'insuccès de l'enseignement officiel. Perrer et les journées de Barcelone. Le 31 juillet 1909, l'insurrection était brisée, et, de tous côtés, ennemis et amis murmuraient le nom du fondateur de l'Ecole moderne comme ayant été l'un des agents de la révolte. Plusieurs de ses alliés de la veille, emprisonnés, l'avaient dénoncé pour se disculper et quelques-uns, avec une arrière-pensée de revanche. L'opinion était unanime oontre Ferrer, et coux qui l'avaient approché ne paraissaient pas les moins empressés à le désigner. Les preuves de son intervention arrivaient des côtes les plus opposés. Le 17 août, le juge chargé de faire l'enquête générale sur le mouvement insurrectionnel lançait cet ordre : « Nanti de la juridiction que m'accorde le Code pénal de justice militaire, par la présente je cite et somme de comparaître ledit Ferrer Guardia pour que dans l'intervalle de 20 jours, à -artir de cette date, il se présente devant ce tribunal ». Mais où était Ferrer? Au lieu de se présenter au juge, il se cachait. Ses amis de l'étranger publiaient qu'il avait quitté l'Espagne. Dans une interview inventée, le « Soir » et le « Peuple » de Bruxelles annonçaient son arrivée à Londres. L'« Humanité ». commentant cette prétendue interview, disait: « Quoiqu'on le sache en sûreté chez un peuple qui n'est pas gouverné par les moines et où la haine de ses ennemis ne pourra l'atteindre, Ferrer, pour diverses raisons, est décidé à passer un certain temps dans une discrète retraite. » Il fut découvert et arrêté, le 31 août au matin, à Alella, son village natal. Le Conseil de guerre instruisit le procès et voici sur quels faits il se fonda pour prouver la participation de Ferrer aux troubles de Barcelone. Nous allons les exposer aussi objectivement et sereinement que possible, d'après les pièces authentiques et le résib-mé exact qu'a donné «ABC», journal indépendant de Madrid, le 5 décembre ly09, mais en rectifiant et complétant certains détails. Le 26 juillet, jour où éclata la révolution, Ferrer se trouvait à Barcelone. Il fut vu à six heures du soir cians un groupe de séditieux do la place Antonio Lopez par l'agent de police Ange-1 Fernandez Bermejo, qui le filait et aussi par les soldats de cavalerie Claudio Sanchez et Manuel Calvo. Ceux-ci déclarèrent que, au moment où ils commençaient leur service sur ladite place, leur attention fut attirée par la présence, au milieu des groupes, d'un individu vêtu différemment que les autres, qui avaient l'air d'ouvriers. Lui portait un habit bleu et un chapeau de paille, l'aile antérieure tombant sur le front et celle de derrière relevée. Comme ils dispersaient un groupe, cet individu dévisagea Claudio Sanchez et lui dit en montrant l'ordonnance du capitaine général fixée à la muraille: «Est-ce qu'on ne pourra pas lire '*a ? » Et les deux soldats,dans une ronde, reconnurent par trois fois Ferrer. Celui-ci, d'après l'agent^ Fernandez Bermejo, se dirigea vers Atarazanas. Là il parla aivec des individus d'un autre groupe. Le polie ici- le perdit de vue dans la confusion produite par une charge que firent sur la Rambla les gardes municipaux. Il ressort de plusieurs déclarations que, à neuf heures du soir, Ferrer était avec son ami Francisco Domeneoh, coiffeur, de Masnou. Celui-ci déposa qu'en^en^bje ils allèrent à la rédaction du « Progreso j>. ] ou mal' *f rfth'chemen fc révolution-; naire pour voir, suivant le mot de Ferrer, a ce ; que décidaient les camarades ». Après, on se réunit dans un café avec Tuban, Ponte, Calde-ron et Litran. Celui-ci, qui était un employé du Directeur de l'Ecole moderne, fut chargé par lui d aller à la o Solidarité ouvrière », association anarchiste, pour s'assurer si ses partisans se trouvaient là. Le même Domenocli déposa que pour la seconde fois il accompagna Ferrer à la rédaction du « Progreso ». Là, il essaya d'obtenir d'Emilano Iglecias, conseiller radical, et d'autres qui se trouvaient avec lui, qu'ils consentissent à signer une adresse au gouvernement, demandant qu'il suspendît les embarquements de troupes pour Melilla, le menaçant, s'il ne le faisait pas, de se mettre à la tête du peuple pour faire la révolution. Ni Iglesias, ni ceux qui l'enduraient ne voulurent prendre la responsabilité de cette adresse. Ensuite,, toujours d'après Domenecli,lui et Ferrer rencontrèrent Moreno, dont nous avons déjà parlé. Ferrer le chargea de faire une nouvelle tentative à la rédaction du « Progreso » où se trouvaient des représentants de la « Solidarité ouvrière ». qui essayaient de s'entendre avec les radicaux. Moreno répondit qu'eux avaient déjà pris des engagements. Celui qui ne les tiendrait pas. ajoutait-il, serait traité comme les traîtres en Russie Et Moreno savait ce qu'il disait.C'est a partir de ce moment que la révolte prit un ca-ractore résolument anarchiste. Moreno et Rodri-guez Remero, président de la Solidarité ouvrière, se distinguèrent — c'est prouvé dans un autre procès — comme chefs des deux groupes de rebelles oui elevèrentdes barricades dans les rues San J ablo. Oriol et les rues ^voisinantes. Ardid, un radical très avanoé, a déposé que ce même 26 juillet. Ferrer vint le chercher à la Maison du Peuple de Barcelone pour parler seul à seul des affaires du jour. Ardid ayant fait remarquer que la chose était terminée, car il ne s agissait que d'une sorte de protestation qui ne pouvait aller plus loin. Ferrer répliqua: « Vous croyez que ça ne peut aller plus loin ? » Ardid répondit déclara que, à son sens, Ferrer fut l'un des organisateur^ des événements. Celui-ci nia avoir été à la Maison du Peuple. Mais, mis en face d'Ardid, il avoua qu'il se pouvait bien qu'il y eût été. Il se rappelait avoir vu Ardid. Le 27 juillet, Ferrer revint à Mongat dans la matinée de ce jour, avec le coiffeur Donienech Il y arriva entre cinq et huit heures, fin correspondant du journal intégriste « El Siglo Futu-ro » déclara l'avoir vu le soir, à huit heures, à Barcelone, à la tête d'un groupe de révoltés. Il le reconnut par trois fois dans une ronde de prison niers. Cette déposition a été fort contestée.Nous la rapportons »ans vouloir en tirer un argument absolu. N'oublions pas, cependant que Mongat n'est qu'à 15 kilomètres do Barcelone. Le 28 juillet, au matin, Ferrer se rase à Masnou ot fait disparaître sa barbe afin d'échapper à la poursuite la police. Il confère avec Von-tura Puig, président du Comité républicain do Masnou et le pousse, ainsi que l'a déclaré Puig lui-même, à proclamer la République et à seconder le mouvement de Barcelone. Puig fait observer qu'il ne dispose pas de moyens pour cela. Ferrer lui dit alors qu'on doit commencer par exciter le peuple à brûler des églises et des couvents. « Que m'importe la République I répond Ferrer: ce que je veux, c'est la révolution. » N'oublions pas que Puig, un républicain radical, a maintenu toutes ces déclarations dans ses confrontations avec Ferrer. Invité par celui-ci à se rendre avec lui à Premia, pour s'entendre avec le maire, eu rentrant à Masnou ils trouvèrent en chemin un groupe arrivant de Barcelone qui raconta à Ferrer l'incendie des couvents et fies églises. Celui-ci répondit: « Qa va bien, il faut tout détruire. » Enfin, Puig affirme que, d'après lui, sans Ferrer, la grève n'aurait pas eu les tristes conséquenoes connues do tous. Domenecli, le coiffeur ami de Ferrer, affirme que, à Masnou, se présentèrent des groupes venus des villages limitrophes, attendant l'arrivée de Ferrer et celle de Salvada Millet. Ce dernier déposa également que les groupes envahirent la municipalité et que lui harangua le peuple au nom de Ferrer. Puigmollens, un habitant de Masnou, affirme, après Millet, qu'il l'entendit parler à la multitude au nom de Ferrer. La présence de Ferrer à Premia et dans le local de la Fraternité républicaine est corroborée par les dépositions de Jaime Comas, de Pecho Cexaa, de Ventura Puig, qui accompagnaient Ferrer, de Domingo Casas, maire de Premia, Antonio Martarès, adjoint, José Alvarez E&pi-nosa, Lorenzo Aruau et Jaime Caivé.A tous ceux qui ne le connaissaient pas, il dit: « Je suis Ferrer Cuardia. » Il demanda au maire de Premia de proclamer la République. Celui-ci s'étant refusé, il insista à nouveau, assurant qu'elle était déjà proclamée à Madrid, Barcelone, Valence et en d'autres villes. Casas et Alvarez Espinosa, confrontés séparément avec Ferrer, maintinrent leur déposition sans se contredire. N'entrons pas dans le détail de la distribution de la dyna-mite a Premia ni des instructions directes données par Ferrer à Oasola,d'après les déclarations du cafetier Calvet.d'Alsina et d'autres.Mais Comas. Va-lentin, Alonso, César Moragas et Pablo Reig signalent une recrudescence de la violence consécutive à la présence de Ferrer dans le village. On a beaucoup parlé de la oonjuration cléricale contre le fondateur de l'Ecole moderne; Notons en finissant que tous les témoins qui déposèrent contre lui étaient ses propres coreligionnaires: des républicains, des radicaux, des révolutionnaires, des anarchistes. On n'y trouve pas un seul prêtre, pas une seule religieuse. VERAX Le citoyen (le Eronckère avoue que les régies sont une taxe grevant spécialement les classes pauvres. M. Waxweiler à la Commission des XXXI a déclaré que le S. U. donnerait la majorité aux non-contribuables, au moins pour les grandes villes. Il .y en a 14,000 à Bruxelles sur 24,000 électeurs, -20,000 sur 31,000 à G and, 19,000 sur 30,000 à Liège. Un de nos confrères y avait trouvé un argument décisif contre l'égalité électorale. Le citoyen L. de Brouckère répond entre autres dans le « Peuple » : Les cioyens acquittent au moins les impôts de consommation. Ne sont-ils pas, tout autant que le propriétaire d'immeuble ou le patenté intéressés à ce que leurs pauvres sous ne soient point gaspillés ? Ce n'est pas tout. Ils consomment du gaz.C'est même à leur intention que l'on a établi ces compteurs à paiement préalable d'un rapport particulièrement avantageux. Ils emploient de l'eau, parfois de l'électricité. Sur toutes ces fournitures l'administration prélève un bénéfice souvent considérable. C'est grâce au produit de ses régies que la ville de Bruxelles a pu si longtemps se dispenser d'augmenter ses autres taxes. Le citoyen de Brouckère avoue donc in-génuement que les régies préconisées par les socialistes sont une autre forme de taxe grevant spécialement les classes pauvres. Nous trouvons que le procédé a beaucoup de ressemblance avec le truc de ^ Ton Jo » autrement dit M. Caillaux qui écrivait: « J'ai écra-sé l'impôt sur le revenu en ayant l'air de le défendre. » Nouvelles de Eome. Le lundi de Pâques le Saint-Père a commencé la série des grandes réceptions collectives des divers groupes de pèlerins italiens et étrangers, venu pour les fêtes pascales à Rome. Parmi ces groupes figurent les jeunes élèves des Pères Jésuites du collège de llalks-boourg, près de Vienne dont nous avons annoncé l'arrivée à Rome. Divers personnages ecclésiastiques et laïques autrichiens accompagnaient ces jeunes gens. Eevue de la, Presse Ineptes singeries. — Le « Journal de Charleroi » rend compte de la fête civile organisée par la libre-pensée « Le Phare » ! de J umet-Gohissart. Douze enfants ont été présentés pour leurs Pâques civiles et deux au baptême rationaliste...Voici le programme : cortège : L'Harmonie ouvrière * Eurêka » ouvre la: marche au son de pas redoublés joyeux ot le cortège parcourt les rues du Commerce, Sohier, César De Paepe et P.J. Wéry pour se rendre à la Maison du Peuple où se donnait la fête. Plier-bus s'étant mis de la partie mit la gaieté sur toutes les figures des libres-penseurs du quartier. (!!!!!) Nous avions déjà remarqué beaucoup lors de la manifestation de lundi à Bruxelles les libres-penseurs de Gohissart dont plusieurs ne semblaient pas faire partie de la li^ie des « Bons Templiers » mais nous aurions bien voulu les voir lorsque Phoebus mit la gaieté sur toutes oea figures... quelle j- aJerie ! 1! est vrai que d'après le moniteur socialiste carolingien l'harmonie « Eurêka » jouait comme marche : « Les Pêcheurs de perles ». C'est trouvé! Le ministre des cultes de la libre-pensée le citoyen Dewicst remercie les musiciens de leur trouvaille et procède au baptême. Le citoyen Dandois félicite les parents, les parrains et les marraines... Le citoyen Dewiest. écrit lo « Journal de Charleroi », prononce ensuite une allocution bien sentie sur le sujet de la fête civile et fait appel aux nouveaux adeptes de la Libre-Pensée, insistant sur bout sur la grève religieuse à mettre en pratique dans toutes les circonstances. Plus de piètre à la naissance, aux Pâques, aux mariages, ni a la mort ; c'est le seul moyen de comfbattre efficacement les adversaires de toutes les réformes politiques et économiques: l'Eglise catholique. Une citoyenne déclama ensuite un morceau de la chrestomatie de la libre-pensée: « Le Crétin » ! Voici la fin de ce compte-rendu : Pour terminer oette belle cérémonie, le Phare a fa.it distribuer aux enfants une collation de couques et des diplôines^aou/venirs à ceux présentés pour leurs Pâques civile*». La tomboia a fait plus do trente heureux. Do beaux lots utiles avaient été choisis avec soin par le comité. Des tracts et circulaires de propagande rationaliste ont été distribués à la sortie. Bonne journée pour la Libre-Pensée. (!) Rapprochons le discours que ces pauvres enfants ont dû avaler à Jolimont: Veuillez, je vous prie, garder le souvenir de cet^o belle et grande journée: aujourd'hui, c'est la fête du printemps,aujourd'hui c'est votre printemps, vous aurez fait la fête de votre jeunesse; denain à Bruxelles, on vous remettra un souvenir, une plaquette résumant les principes do la mo<;ale laïque supérieure à la morale chrétienne. Ei» "antc> aui . avez le bonlieur de vous trouver ici, vous devez aimer doublement vos parents qui tout en voulant vous libérer du corps par le socialisme, ont su aussi vous libérer du cerveau par la libre-pensée. Baptême Laïque, Pâques laïques, discours aussi ridicules que bêtes, comme les pauvres enfants, victimes de parents naïfs, sont à plaindre d'être livrés aux pitres et aux fantoches de la libre (! !) pensée. Le Congrès soc'alistc. — Le « Journal de Liège » (organe libéral) révèle comme nous les aveux, et ajoute : Quelques instants après, un autre délégué protestait contre l'élaboration de l'ordre du jour par le conseil général, qui a eu soin de ne pas porter en tête de l'ordre du jour l'importante question du cumul, de sorte que cette reiniso au troisième jour du Conerès ne pourra être disentée que ouand la moitié des délégués au moins seront rentrés dans les usines, Quand il s'agit de protéger les profitables sinécures des grosses légumes, on s'arrange bien pour trier sur le volet les d-légués ayant voix au chapitre. Il est regrettable qu'on ne prenne pas les mêmes précaulions quand les intérêts de l'industrie et des travailleurs sont en jeu. Ce n'est pas sans inquiétude que l'on voit livrer à des assemblées sans compétence, sans garantie, la solution des problèmes les plus importants et les plus graves. Le tîefonseur de Ferrer. — II est curieux dé remarquer que chaque fois que l'on attaque le bandit Ferrer et que l'on montre quelle est la canaille à laquelle les libres-penseurs ont élevé un monument, grâce aux subsides .que les administrations anticléricales ont accordé avec l'argent de tous les contribuables, les journaux libéraux et socialistes n'essayent pas de le défendre mais répondent par une bordée d'injures. Le <; Peuple » spécialiste en cet art a évidemment répondu de cette manière à notre article sur Ferrer. Le moniteur socialiste est cependant imprudent de parler d'arrêts de justice, s'il continue, nous lui cilerons quelques-uns des innombrables brevels que la justice lui a décerne et qui ont justement flétri cette feuille caloffiniâtrice. Morale maçonnique. — Certains de nos confrères catholiques ont signalé les ensei- ; gnements du citoyen Branquart, conseil- * lant aux jeunes recrues de son parti de... j « prendre une.petite amie ». : Ce singulier moraliste a, d'après le «Rap-; pel » une bonne presse à gauche. La « Ga-' zette de -Cjharleroi » (libérale), dans son numéro du Vendredi-Saint, applaudit à l'idée et renchérit dans des termes que les k convenances les plus élémentaires empê-■ chent de reproduire. Quel mal v a-t-il donc, interroge-t-elle, à... anticiper sur les de- * voirs du mariage?... Ce langage de la « Gazette de Charleroi » doit-il nous étonner? Cette feuille n'est-elle pas bien connue comme reflétant très exactement les idées de la franc-maçonnerie ; et.celle-ci n'a-t-elle pas dans son program-; me — on peut le prouver par maints textes authentiques — la destruction de la mo-, raie, du mariage et de la famille? Au fond, entre la « Gazette » (libérale) et le c Jour-; nal » (rouere) de Charleroi, qui se publient l'un et l'autre à l'inspiration et sous la férule. des loges maçonniques, il n'existe plus aujourd'hui que des nuances. Avec le « Bien Public » et le « Rappel » nous demandons à tous les parents honnêtes, quelles que soient du reste leurs opi-: nions politiques ou religieuses — si l'œuvre ; de corrnotion systématique accomplie dans les feuilles rouges ou bleues ne leur répugne pas et ne les révolte pas jusqu'à la nausée 1 Nous ne croyons pas que la Belgique soit mûre pour la morale des Furnémont et des Ferrer, grâce à Dieu. în i Petite Chronique « L Institut de Documentation Catholique Belge publie son rapport sur l'exercice 1913. Durant cette première année 215 person •" nés eurent recours à l'institut pour des ren seignements d'ordre apologétique (35), so cial (136) ou politique (44). L'administration a formé au bureau cen e trai une soixantaine de dossiers d'œuvre* diverses. L'œuvre s'est mise en rappori avec la plupart des secrétariats régionaux e d'œuvres des provinces d'Anvers, du Bra n bant, du Limbourg, de Liège, de Namur el l" du Hainaut et on s'est entendu pour l'uti-lisation réciproque des dossiers et la constitution d'une documentation centrale et ré-s gionale systématique. Dans le même but on s'est mis en rapport avec douze organisations catholiques étran-e gères d'Europe et dë l'Amérique. fc Les collections des principaux journaux '7 politiques de 1913 sont conservées. Les arti cles d'ordre social sont découpés et classés a systématiquement en dossiers à notre 6ec->. tion sociale de Gand. Les « Ephémérides >: v fournissent une table systématique sur les li articles et les événements ' politiques de »- l'année. r L'institut a créé "les « Ephémérides de la vie politique belge », publication mensuelle g de 36 pages d'impression minimum par livraison.k II n'est sans doute pas sans intérêt de K noter ici que même des adversaires politiques — et des plus éminents — approuvent hautement les « Ephémérides », reconnaissent leur caractère objectif et s'y abonnent. e Les « Ephémérides » paraissent régulic-s rement le 20 de chaque mois et coûtent 8 fr. par an. Ce premier exercice portant toute la r charge de l'installation et le risque des pu-r blications ne pouvait se solder que par une î dette. Elle s'élève à environ 6,000 fr. o Le budget de 2e exercice a à pourvoir au e loyer et à l'entretien des bureaux de Bruxelles et d'Anvers, aux frais de bureau et de propagande, aux honoraires du person-* nel, aux frais d'abonnement, d'achat de li-^ vres, de correspondance, d'amortissement e de la dette. e II ne peut se balanoer que ipar le profit éventuel des « Ephémérides » et par les - souscriptions des membres. Il se balancerait assez facilement si l'in-sstitut parvenait à réunir une cinquantaine de nouveaux-membres protecteurs.* Ces cinquante s'engageant à verser annuellement t 100 fr. assureraient l'existence de l'Institut ~ et lui permettraient de se développer. < Le centenaire du prince de Ligne. — La . manifestation commémorative (1814-1914) en s l'honneur durprince de Ligne aura lieu les . 25, 26 et 27 juillet. Une souscription publi- s que est ouverte en tête de mquelle ont tenu à s'inscrire S. M. l'empereur d'Autriche- - Hongrie et S. M. le roi des Belges. La liste 3 des administrations, sociétés et particuliers qui voudront bien contribuer à cette com-. mémoration patriotique sera imprimée dans ] un « Livre d'or ». Le comité publiera en ou-5 tre, en une élégante collection illustrée, t augmentée de documents inédits, les œu-» vres du charmant écrivain que fut le feld-maréchal orince» Charles-Joseph de Ligne, qui fut aussi grand-bailly du Hainaut. Les » admirateurs et les orateurs les plus autorisés parleront du littérateur, du moraliste, du soldat, de l'artiste, de l'amateur de jardins, dont l'activité fut si variée. Il y aura une cérémonie commémorative devant sa statue, un cortège, l'inauguration çl'un mémorial, l'execution d'une cantate, la représentation. dans le parc de Belœil d'une comédie dans le goût du temps « Colette et Lucas » due à la plume du prince de Ligne-, Tout fait espérer que sa mémoire sera célébrée par nos contemporains d'une façon digne et magnifique. Le « Cercle archéologique d'Ath et de la région » s'est chargé de l'envoi d'une circulaire dans le but d'intéresser nos compatriotes et^ les étrangers à la célébration dea fêtes qui se préparent, circulaire à laquelle nous empruntons les détails qui précèdent.Ceux de nos lecteurs qui voudront être plus amplement informés pourront s'adresser au secrétaire général M. Félicien Leu* ridant, à Belœil, î' ièvre électorale. — Dimanche, à Lier-neux, un meeting donné par le citoyen Pi-rard, ex-député socialiste, a réuni deux auditeurs.La pomme de terre bienfaisante- — Il y a beau temps que Parmentier a été rangé au nombre des bienfaiteurs de l'humanité pour avoir introduit, en Europe, la pomme de terre. Bienfaiteur de l'humanité, il l'était, en effet. Plus encore même qu'il le croyait. Uu docteur anglais vient de découvrir que le jus du tubercule contient une substance capable de calmer les douleurs produites par les diverses manifestations aiguës do l'ar-thritisme.L'antidote du Bourgogne (auteur de la goutte, assure-t-on ; mais on dit tant de méchancetés...) serait donc la pomme de terre. Bénissons la pomme de terre l LA VILLE Le comte et la comtesse do Lonyay onï quitté Cannes pour se rendre en Allemagne.. Le rajah de Wargpour, un prince de l'In-doustan, arrive aujourd'hui mercredi par train spécial à Mariemont à 2 heures 45. Il est accompagné d'une suite de 60 personnes.Le rajah sera l'hôte de M. G. Warocqué, député de Thuin, qui rentre en même temps de son voyage dans l'Inde. Le rajah se rendra ensuite à Bruxelles et à Londres, où il aura une entrevue avec le roi George, empereur des Indes. — ; M. S. Wiener est le treizième sénateur qui meurt depuis deux ans. A la Chambre, sept députés sont morts de-' puis le printemps dernier... - Malgré le beau temps, il y eut, à Bruxelles, le jour de Pâques, moins de visiteurs que les années précédentes. C'est une constatation qu'on a pu faire, du moins, à l'entrée de tous les monuments publics. Par contre, on vit rarement pareil exode vers la banlieue. La Forêt et le Bois ont reçu, dimanche et lundi, des milliers et des milliers de visiteurs émerveillés. Lait et disgal. — La « Commission permanente du lait » propose de remplacer, dans la loi, les mots « lait écrémé » par le vocable « disgal » (de « dis », séparatif et gala, lait). Cette substitution, pensent les auteurs de la proposition, aurait pour effet de réduire considérablement la fraude. — Le quartier du paro JosapJjaf est empesté, depuis quelques jours, par les émanations des matières en putréfaction accumulées par le « Mestbak » que la commune a fait installer au delà du boulevard Cha-zal. Les habitants n'osent plus sortir de chez eux. Ils ont l'intention de s'adresser à la députation permanente puisque leurs doléances auprès du conseil communal restent lettre morte. ♦ — Le marteau piston à la gare cen 1 raie. — Un marteau de dimension, contenu dans une foret gaine de fer est suspendu par un fil d'acier à la grande grue. On est occupé, en ce moment, à enfoncer des palplanches dans le sol pour former un grand coffre qui retiendra les terres lorsqu'on enfoncera les pilotis. En moins de trois minutes le marteau pilon a enfoncé, en frappant à coups redoublés, une palplanche en ter de trois mètres de longueur. Ce travail se fait très proprement, et l'on n'y emploie qu'un ouvrier. gras—a —————— FEUILLETON DU 17 AVRIL 1914. iï Dans la Tourmente par Aïa-rgnerûte Regnaiw Lauréate de l'Académie Française. Hïleue avait écouté toute cette confc fcion, qu'on sentait profondément sincèi 8vcc une réelle émotion. Elle la crut, so géant que tout s'était tramé en dehors i cet homme intègre et que les circonstanc seules l'avaient amené au même césir q femme et Mme Rinelli, mais par des ch înins bien différents. Elle jugea inutile < Je ir.ettre au courant et de l'ennuyer toutes ces histoires. — Je m'étais trompée, fit Hélène simpl ment, et vous aussi, je ne mérite pas 1 lou; i qUe vous m'adressez et je ne si jPfts ?i 1^ hauteur de la tâche que vous m'e Vous seriez à la hauteur de toutes 1 Jac-hoMais ne prenez pas cette phrase po une tentaive de conviction; je ne vous d glande qu'une chose, c'est de me dire qi ^0113 i o m'en voulez plus, que vou^ m'av compris et qu'il n'y a plus en vous aucui arrièrorpensee. — Je vous dis plus : je -* ous remercie le regrette de vous décevoir; mais... je i Peux pagfIJ je ne peux pas! Excusez-moi! M. de Saint-Martin l'attira à lui, mit un » baiser très paternel sur son front et la repoussant doucement : -— Allez, mon enfant, allez vers votre destinée. Quelque chemin que vous suiviez,elle sera belle, et vous ferez des heureux. Rapidement, il s'éloigne murmurant : — Pauvre petit 1 mon pauvre petit! Hélène le regarda disparaître au tournant de l'allée; elle avait le cœur serré; elle se disait : « Fallait-il, mon Dieu, fallait-il allei là où de la misère me sollicitait? » Mais une grande sérénité descendit er elle. « Non, non, se dit-elle, les plus dun sacrifices veulent de l'élan, de l'entrain, de s- la joie, l'attrait d'un mystérieux appel, et e, je n'ai rien entendu. C'est une des tristes-n- ses de la vie : voir le bien qu'on pourrai! ie faire et passer quand même, parce qu'or es ne peut s'arrêter à tous les seuils ! » ie e- Un matin, elle dit adieu à sa belle cité: le elle avait voulu monter à la Fourvière, dans ile un désir de piété et aussi pour embrasse* d'un dernier regard le vaste déploiement de e- la grande ville. Elle venait de quitter l'humes blo chapelle cachée à l'ombre de l'orgueil-is leuse construction moderne aux beautés ver->f- doyantes et neuves, aux splendeurs luxueuses et profanes; elle venait de prier dans 3S l'étroite église aux mille petits cierges allu-ir més se consumant comme le reflet d'autant e- de petites âmes inconnues, brûlées d'amour, ie de désir et d'er^érance ; partout, de bas en îz haut, le long des murs jusqu'à la voûte, ius-îe qu'aux grilles du chœur, ce n'était qu ex-voto accrochés, suspendus les uns à côté st des autres : plaques de reconnaissance, pe-îe tits cœurs dorés brunis, ternis par le temps et la poussière, tableaux symboliques, bé quilles, cannes d'infirmes, toutes les forr naïves et touchantes du remerciement; t tes les humbles choses disant la foi imm se des cœurs douloureux secourus par la vine illusion, disant l'obscure misère hun ne et son besoin d'espérance, exhalant c< me^ un parfum très doux et très simple poésie et de rêve mystiques; un petit bati reproduisant la forme d'un voilier était s pendu à la voûte : un rayon ce soleil il du rouge d'un vitrail tombait rur les vo: en miniature et semblait les gonfler. ! lène ne pouvait en détacher ses yeux l'attirait, il la fascinait. Elle pensait : « C'est quelque marin, c à la veille d'un grand départ, est venu s pendre ce petit bateau. Sans doute, il parti avec confiance, il s'est livré à la g r de inconnue sans autre guide que cette rr térieuse étoile que h bon Dieu allume t les soirs pour lui; et cependant je suis s qu'il n'avait pas peur. La vie n'est-elle semblable à la mer immense et capricieu Comme elle, elle a des jours de calme le bonheur vient caresser nos âmes avec rythme aussi doux que celui des vagues 1 sant de leur écume blanche le sable de rive; comme elle, elle a des jours dj coït des jours de fureur, où la douleur décl née comme les flots bouleverse nos cœi met en déroute toutes nos espérances; et ce £rand océan de la vie, nos jeunesses quietes ne sont-elles pas pareilles à ces i liers en partence? Us savent que la tem te les guette, qu'il y a des récifs et des b mes trompeuses, qu'il y a des bateaux • partent et ne reviennent pas et que nul p n'abritera jamais ; et cependant ils laiss le vent gonfler leurs voiles, ils laissent vague les prendre et les emporter; ils s nes vont légers et calmes, leurs grandes ou_ ouvertes à l'aventure comme des ailes en- cyons. Comme eux, je veux être vailli di- Pier est houleuse pour moi, qu'imp< ,ai_ Suivons la houle; Dieu veille sur non; )m- Et, l'âme sereine, elle restait deboid de la terrasse de l'esplanade, une main îau puyée à la galerie de pierre, contempla us. ville. Le soleil commençait à triomphei iS(î brumes matinales; par lambeaux, le br les lard se déchirait, dévoilant dans l'imm profondeur l'entassement des édifices, il glomération des murailles grises trouée fenêtres multicolores et dominées par le [uit mes et les clochc *s; des carillons joyeu: us- nui de tous les points enmplissaient l'a est leur ronde sonore et chantante-, on di an- guait les sinuosités des deux fleuves ys- s'ouvraient un étroit sillon d'un vert d' dus raude qu'on voyait se continuer dan.; la tire lieue, se rapprocher, couler parallèle; □as et se ccmfondre dans les verdures embru: se? de la jonction; très loin, par delà les où nés du Dauphiné, l'horizon bleu se ta< un d'ombres et de silhouettes qui ze revêt; >ai- de blanc en se rapprochant du ciel; c' la une ligne inégale, dentelée, découpée ire, me une dentelle, c'était comme un d iaî- fantastique tracé sur une gigantesque irs, de fond et sur laquelle on aurait passé sur tompe; ceux qui ne savaient pas ne les in- raient point reconnues; mais Hélène le: •oi pela tout bas : les Alpes ! pê Une émotion l'étreignit maigre elle; ru- aimait ces montagnes lointaines; elle gui nait souvent, aux jours clairs, les con ort pler de la hauteur du coteau; et chaque snt il lui semblait que son âme suivait l'as la sion des pics et des sommets neigeux i 'en faisait plus légère et plus belle./ ailes Elles les contempla longuement, puis s< d'al- yeux se reportèrent sur la ville; tout ai mte- dessous d'eHe, le long des quais tout pr< >rte ! vles .de la Saône, elle aperçut dans n . ^ éblouissement de lumière une rangée de si ' sur fenêtres aux volets clos. C'était là le foye ap_ le nid, le doux logis où elle avait vécu 1< at la heures si faciles et si belles de son enfai des ce toute sa pensée plongée dans le pas^ ouil- P.01-' *aire revivre tant de souvenirs dél ense cieux et profonds qu'elle emporterait vei l'ag- l'exil comme( on emporte un bouquet de s c]e fleurs préférées. s dô- Dans une large aspiration, elle empl j ve- une dernière fois ses poumons de l'air n; ir de de cet air à l'odeur de brouillard et o stin- fumée qui avait pour elle une saveur ci oui ractéristique, et essuyant une larme, el éme- s'éloigna. ban- • • • • • nent Apres un adieu des plus froids à Ma nées Rinelli, elle quitta la villa Bellevue; quan plai- le train s'ébranla, elle eut la sensation ne ?hait te comme u- e certitude qu'elle partait poi lient Pe plus revenir et qu'elle venait de cloi était irréparablement une des étapes de sa vit com- Certes, elle en éprouva d'abord un déch îssin rement. Mais le ciel était radieux, la lumi toile re pure et douce, les paysages filaient ei l'es- soleillés et channants reflétés par la Saône ; au- l'air sain des campagnes s'engouffrait pî 5 ap- la portière, apportait à Hélène des arôme nouveaux et comme un parfum de liberti elle comme une griserie d'indépendance, ve- Hélène voulut tublier ce qu'elle quitta tem- et songer seulement au pays inconnu vei fois, lequel l'express l'emportait. Elle ne sava ;cen- rien de lui, sinon que c'était un paisible vi ît se 1 a$e blotti au pied des hauteurs, dans If noirs sapins du Doubs et qui mirait ses ma :s sonnettes dans les eaux du lac de Saint- i- Point. )- Elle pensa qu'il y ferait bon, que ce se- n rait un lieu doux, frais ot reposant, où la x vie serait facile et confiante ; bercée par la r, cadence et le ronronnement du train, ello is se mit à rêver. i- i' DEUXIEME PARTIR. 'S A S .j. Hélène à son père. t. « Puisque tu m'en fais la demande, jo e veux, mon cher papa, te conter tout au long L_ mes impressions d'arrivée ; ceci n'est pas e une lettre et encore moins un journal; c'est la bonne causerie que nous échangeons assis l'un près de l'autre, sans nom soucier g du temps et des importuns. Et cette cause- ci rie m'est d'autant plus agréable que, par un singulier phénomène, j'ai l'impression, ir depuis que j'ai quitté la villa lîelle-Vue, do e m'être rapprochée de toi. î. i Comment t'analyser les impressions si i- nouvelles qui m'ont agitée depuis mon dé- »- part? Je n'avais jamais quitte mon nid et i- je dirai volontiers, comme M.—on à son pre- ; mier voyage : « — Je suis encore tout étour-. ,r die... » :s « Ce dépaysement total me laisse char-mée et pourtant inquiète. U me semble que j'ai laissé bien loin derrière moi le fardeau [t quotidien, si lourd en ces derniers temps, •s et que j'entre dans une ère nouvelle, dont it je ne peux rien présumer. Je me reconnais 1- à peine moi-même dans ce nouveau décor; ^ s ma personnalité m'échappe et se cherche i en vain.

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Cet article est une édition du titre Le courrier de Bruxelles appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1861 au 1914.

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