Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 30 Janvrier. Le courrier de Bruxelles. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/n58cf9kh7v/
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Vendredi 30 janvier I9H ABONNEMENTS I PII» tll «OIS TROIS ion BELGIQUE fr- 10.00 5 00 2 BO HOLLANDE. -I ig.20 0.60 4.80 LUXEMBOURG .\ UNION POSTALE. 30.00 15.00 7.50 5 CENTIMES l.M«up0i&<»ents ne «ont pas ml» •»«•!»«• TÉLÉPHONE SABLON 175» LE COURRIER DE BRUXELLES H3* annës. ~PÎ' 30. BXJBBAXJX i A BRUXELLESi 52, rue de la Montagne A PARIS i 30, rue Saint-Sulplce. 30 5 CENTIMES L«a supaiéments ne sont pas mis an vente TÉLÉPHONE SABLON 175» Le débat maçonnique du Connu, Dans la nouvelle séance de mardi sur l'interpellation congolaise de M. Brunei. M. Brifaut, persistant dans son vigoureux système offensif, a complété ses arguments et ses renseignements contre la Maçonnerie belge au Congo. Il a achevé particulièrement sa démonstration du rôle joué par M. Sluys, le considérant, avec raiso.i, comme le chef-maçon, le meneur endoctriné et voulant endoctriner les autres. Pour caractériser II.Sluys il a cité notamment ce que disait de lui au Grand Orient tle Belgique en 1901, M. Magnette orateur : « En dehors des livres qu'il présente (pour obtenir une récompense maçonnique) n'y a-t-51 pas l'école modèle à l'activité de laquelle M. Sluys fut si étroitement lié; l'école normale de Bruxelles, un centre pédagogique dont il est l'âme» et qui est peut-être plus apprécié a l'étranger qu'en Belgique; le programme des écoles primaires de Bruxelles, un véritable traité de méthodologie pratique? • | , , » N'est-ce pas la, dans son ensemble, une ceiivre maç.'. bien caractérisée? » C'est mieux qu'une œuvre maç.?., c'est l'esprit maç.\ filtrant à travers les murs des temp.'. et s'épandant par l'école dans 1 intelligence et dans le cœur du peuple. v » C'est aussi M. Sluys qui trouve réjouissant de voir les futurs instituteurs de nos écoles communales, se refuser a connaître les aroyances religieuses de 95 p. c. au moins de leurs élèves. _ Et un ancien élève de M. Sluys constate, aux applaudissements de ses FF1'de France, que, d'après son expérience personnelle, l'enseignement de M. Sluys fera des âmes chrétiennes que la naïveté des parents catholiques lui confie, des hommes qui n auront que du mépris pour la vieille foi et pour les traditions familiales. Sous ce rapport le procédé Sluys est supérieur à celui de la maçonnerie française, car le pourcentage des premières communions dans les écoles officielles est moindre il Bruxelles qu'à Paris. M. Sluys a donc simplement proposé d'appliquer à l'« œuvre maçonnique » au Congo le programme habituel des Luges de France et de Belgique : La guerre à mort au catholicisme.Et c'est bien pour cela cjue. loin de provoquer l'étonnement, l'indignation ou la pitié, les élucubrations de M. Sluys sur la supériorité du sorcier fétichiste comparé au prêtre catholique soulevèrent les acclamations enthousiastes et unanimes de ses auditeurs.. » * * * Voilà bien l'homme", qui donne ses programmes à la Maçonnerie et autour duquel jfci. Brifaut a montré tous ses Frères/, non seulement adhérents mais enthousistes. « Le très officiel « Bulletin du Grand Orient de Belgique » constate, dans son compte rendu de la séance du 23 novembre 1900, que : « L'assemblée fait à ce rapport un accueil chaleureux. 11 est entendu que la question dont il s'agit restera à l'étude et que le Grand Orient examinera quels sont-les moyens à m et ta-e en œuvre pour aboutir. » Le Grand Orient est l'assemblée des députés élus par toutes les loges belges. Le Suprême Conseil en est une espèce de Sé-■ nat de trente-trois membres à vie,choisis par cooptation successivement aux trente-trois degrés de l'échelle maçonninue. Et c'est ce suprême conseil qu'un de ses membres, applaudi par les autres, a un jour très modestement comparé à l'Académie française,tout en déplorant que celle-ci lui soit si inférieure quant à la qualité des membres et à la valeur de leurs travaux. J'ajoute que la tenue du 25 novembre 1900 était présidee par l'honorable M. Royers qui occupait alors le trône de « Sérétiissime Grand Maître National » sur lequel lui a succédé l'honorable M. Cocq. (Ah! ah! à droite.) Un rapport émané en 1885, de la section ^'économie politique de la Loge les Vrais Amis de l'Union et du Progrès réunis, nous apprend que des 1877 des francs-maçon y avaient été sollicités d'appuyer l'œuvre de l'Association Internationale Africaine- Leur adhésion fut subordonnée à l'engage ment pris d'écarter toute idée de prôsélytis me religieux. En 1885, les Francs-Maçons belges,repren lient la même idée : « La Maçonnerie conti huera à porter intérêt à l'œuvre civil isatri ce du Congo, à condition qu'elle s'a>ffirm< pair des moyens pacifiques, abstraction faite dé tout prosélytisme religieux. » La préoccupation est donc toujours la même : La haine du catholicisme. M. Vandervelde. — Quel rapport tout cela a-t-il avec l'o'bjet de l'interpellation 1 M. Brifaut. — Vous allez le voir. Si vous voulez voir transposer la réalisation pratique de ce programme dans la vie politique belge, irappelez-vous l'ana/theme contre l'Eglise» lancé par M. Goblet d'Al-viella, au lendemain de» ces élections du 1C juin 1884, qui furent pour le libéralisme et pour la franc-maçonnerie un désastre qu: les a abattus tous deux. Donc, par tout un ensemble de pratiquer cultuelles d'enseignement, de procédés éducatifs, on forme chez les initiés la mentalité maçonnique, laquelle produit rapidement la « - déformation confessionnelle ». C'est cette déformation confessionnelle maçonnique qui fait préférer les danses ob scènes à la lune à la récitation du Pater C'est aussi cette déformation confessionnelle qui pousse des Européens à favoriser le de veloppement de la secte secrète du Nébili sorte de maçonnerie nègre. La vision do ces doctrines n'imposait-elle pas un impérieux devoir de démasquer ceu? qui se cachent pour accomplir cette œuvre . de ruine et de haine et soumettre au grane . jour de la publicité les faits et les docu . ments? J'ai accompli c-j devoir et je m'ei félicite ! » Oui, M. Brifaut a accompli là un grane devoir, et tous les catholiques belges s'ei réjouissent. Voyez du reste l'attitude de nos adversai res : les voilà sur la défensive, eux qui pré tendaient « exécuter » leur antagoniste. Ci sont eux qui sont furieux, oui insultent bas sement celui qui les attaque avec la plu: grande courtoisie, sans une apparence d in jure, mais aussi sans les craindre. Et M. Brifaut a eu le droit de conclure ei disant s « La Ligue antimaçonnique a. joué soi rôle dans la bataille en démasquant ceu; qui se cachent pour faire le mal en mon trant, par les exemples de? la vie coloniale comment se produit cette résistance que M !, Sluys appelait de tous ses vœux. ; Cette œuvre-là sera continuée dans l'ave nir comme par le passé, énergique, sans trê ve, sans souci des injures et des attaques , sans crainte eles menaoes, car nous avons 1; . joie de nous dire, mes amis de la ligue-anti 1 maçonnique et- moi, qu'en agissant aiiis nous servons à la fois 1a. cause de notre Dieu celle ele notre Patrie et celle de la vraie ci . viii:;ation. (Très bien! Applaudissements . droite.) ? — — Le cygie » rgieîîssioe te ilefon à BoiiyeraïQ-FOBtiîe. A l'occasion de la mort du cardinal Rampolla. i cotnro lequel l'Autriche, au dernier conclave, prétendit exercer son droit d'exclusion dans l'élection du Souverain Pontife, on a demande i à lia « Revue pratique d'Apologétique » des renseignements précis sur l'origine du veto, les con-; ditions dans lesquelles il s'est exercé au cours * des siècles, et son abolition par Pie X. Voici , } d'après la « Revue »x des renseignements aussi L clairs que possible : ; On désigne par le mot « veto » cette for-» me spéciale de l'immixtion des souverains - dans les opérations électorales du conclave, » en vertu de laquelle ces souverains déela- - raient s'opposer à l'élection de tèl cardinal ■ nommément désigné. Dès le XlIIe siècle, i nous voyons les souverains chercher à exer-; cer au conclave une influence, soit en vue - de faire élire un sujet pour lequel ils - avaient des préférences, soit surtout pour t> exclure les cardinaux qui ne leur étaient pas - sympathiques (de là le nom d'« exclusive » i donne à leur intervention). Il suffisait en effet qu'un tiers des cardinaux fussent dé-) cidés à exclure tel oandidat pour qu'il ne i pût réunir les deux tietrs des voix requis ï pour la validité de l'élection. Cette exclu-i sion, les souverains se contentèrent d'abord i de la faire connaître secrètement aux cardinaux qu'ils espéraient faire_ entrer dans i leurs vues; puis, à partir du XVIe siècle, ils s la manifestèrent publiquement par l'inter-s médiaire d'un cardinal qu'ils chargeaient de s la notifier officiellement au Sacré-Collège. 3 Cette excusion ainsi prononcée n'avait aucune valeur juridique : mais comme il im- - portait, pour la facilité des relations iriter- - nationales, que le Souverain Pontife fui « persona gratâ » auprès des chefs d'Etat i- catholiques, en fait les cardinaux se con i- formaient à un désir ainsi exprimé. Au dé l- i but, il y eut bien des protestations lorsque vertu d'un droit strict de leur couronne, puis peu à peu on s'habitua, à ce qui avait tant déplu et à partir du XYIlIe siècle la France, l'Espagne et l'Autriche (les trois grandes puissances catholiques) se trouvent en possession du diroit (?) de veto dont la coutume précise et réglemente l'exercice. Pour ce qui est du XÏXe siècle, c'est l'Autriche qui a le plus souvent cherché à user de ce droit d'« exclusive > (en 1823, contre le cardinal Severoli; on 1829, contre le cardinal di Grogorio; en 1846, le« veto » contre Jean Mastaï [Pie IXJ arriva cinq jours trop tard ; en 1903, contre le cardinal Rampolla). La France, en aurait usé en 1829 (contre les cardinaux Fesch et Albani) et en 1§3Ô (contre le cardinal Macchi), si le « veto » avait été nécessaire pour empêcher leur élection. Aux élections de 1823, 1846, 1878, elle se contenta do- donner aux carelinaux français des indications (assez précises en 1878, bien qu'aucun cardinal n'eût été, quoi qu'on en ait dit, personnellement exclu). L'Espagne-qui avait chargé en 1826 le cardinal Gra-vina de prononcer l'exclusion contre le cardinal Giustiniani (ce qui ne fut pas nécessaire, vu le petit nombre de voix qu'il obtint), la prononça effectivement en 1830 contre le même cardinal. Cette intervention des puissances ne se produira plus. A la suite du « veto » prononcé par l'Autriche au dernier ce>nclave contre le cardinal Rampolla, et qui souleva de si énergiques protestations de la part des cardinaux Oreglia, Rampolla et Perraud (1), le Souverain Pontife Pie X, jugeant « cette ingérence du pouvoir civil plus que jamais injustifiée et déplacée » dans les conditions présentes de l'Eglise, par la bulle « Commission vobis » du 20 janvier 1904, _ a « réprouvé » absolument le « veto « civib ou, comme on dit, la « voix exclusive », fût-ce • sous forme de simple désir, ainsi que toutes ; interventions et entremises quelconques, et « défendu » à n'importe qui, même aux souverains des Etats, de s'ingérer ou de s'immiscer, sous quelque prétexte que ce soit, dans la grave affaire de l'élection du Pontife romain. » Cette réprobation et cette eléfense sont | du reste sanctionnées par les peines les plus graves. « En vertu do la sainte obéissance, sous la menace du jugement divin et sous ' peine d'excommunication « ipso facto » spécialement réservée au futur Pape (2), Nous interdisons à tous et à chacun des cardinaux de la sainte Eglise Romaine, tant présents que futurs, et pareillement au secrétaire du | Sacré-Collège des cardinaux et à toutes les autres personnes jouant quelque rôle dans ^ le conclave, d'accepter, sous n'importe quel 1 prétexte, de la part de quelque autorité ci- • vile que ce soit, la charge de proposer le « veto » ou la « voix exclusive », ne serait- 1 ce que sous forme de simple désir, ou encore de taire part de ce « veto », connu d'une fa? çon ou d'une autre, à tout le Sacré-Collège des -cardinaux réunis, ou à chacun desca:. s dinaux en particulier, soit par écrit, soit de I vive voix, soit directement, et immédiatement, soit indirectement et par d'autres (soit avant le conclave ) (3). Cette défense, noue voulons qu'elle s'étende à toutes les interventions et entremises et à tous autres ' moyens quelconques, auxquels les autorités ? laïques, de tout ordre et de tout degré, s'a-é viseraient de recourir pour s'immiscer dans - l'élection papalo. Enfin, nous empruntons à - nos prédécesseurs (Pie IV, Clément XII) (4) s leurs propres termes pour engager vivement ; les cardinaux de la sainte Eglise romaine à 1 « ne se préoccuper aucunement », en ce qui vegarde l'élection du Souverain Pontife, . « des sollicitations des princes séculiers, 5 pas plus que de toutes atitres considérations humaines », mais, envisageant uniquement - la gloire de Dieu et le bien des âmes, à por-I ter leurs suffrages sur celui que, devant le (1) Voir le récit de l'incident par un témoin ' (le cardinal .Matthieu), dans la « Revue des Deux-Mondes », le 15 mars 1904, p. 279-282: «Je ■ regrette, dit le cardinal Rampolla. qu'une grave 5 atteinte soit portée en matière d'élection poïi- ' tificale à la liberté de l'Eglise et à la dignité du i Sacré-Collège par une puissance laïque, et je - proteste donc énergiquement. Quant à mon î humble personne, je déclare que rien ele plue 5 honorable et rien de plus agréable no pouvait m'arriver. « Nihil honorabilius, nihil jucundim j mihi eontingere poterat ». (2) De cette excommunication, personne — " pas même le grand pénitencier, queHio que soi! 5 l'étendue de ses pouvoirs — ne peu-t absoudre. 6 car elle est (sauf à l'article de la mort) per- - sonnollement réservée au pape (Bulle Vacante î Sede Apostolicâ, n. 51.) (3) Ces mots ne se trouvent pas dans la bulle - « Commissum »,ils ont été ajouetés dans la bulle _ « Vacante » (2-5 déo. 1904). (4) Pie X rappelle en effet à plusieui-s repri-£ ses qu'il ne fait, en conelamnant le « Veto » , que marcher sur la trace de ses prédécesseurs nommément de Pie IV (const. « In eligendis ») do Grégoire XV (oonst. « ^Eterni Patris), d< - Clément XII (const. « Apostolatus officium) e' e surtout de Pie IX (const. « In hac subi i mi, Li n cet per apostolicas, et Consulturi). Seigneur, ils estimeront le plus à même de gouverner d'une manière féconde et avantageuse l'Eglise universelle. » Ces dispositions do la bulle « Commissum nobis » furent intégralement renouvelées et confia mées dans la bulle «Vacante Sede Apostolicâ » (25 déc. 1904, n. 81) et insérées dans le texte du serment prêté au conclave par les cardinaux (n. lia) de la dite bulle). Le texte de la bulle « Commissum nobis » et de la bulle « Vacante Sede Apostolicâ » a été publié dans les « Acta Pii X », vol. III, Rome, 1909, p. 239-292, puis reproduit par les revues, v. g. « Le Canoniste contemporain », 1909, p. 264-297. La revue « Rome » (partie documentaire) en a donné la traduction intégrale en 1910 (mars et avril). e ; La 25u année d'épiscopat de Mgr Stillemans, évêque de Gand. '- Sa Grandeur Mgr l'Evêquc de Gand est i- entré hier dans» la 25e année de son fécond épiscopat. e Episcopat fécond et mémorable, tous les l- catholiques gantois mêlés aux œuvres le pro-t- clament avec nous ; et ils rendront grâces à e Dieu des bienfaits dont II nous a comblés s par l'intermédiaire de son serviteur dévoué, ), premier pasteur de ce diocèse. e C'est sur le terrain scolaire et sur le ter-s rain ele l'organisatieHi sociale que, tout paris tioulièrement, le zèle et l'initiative d© Mgi i- Stillemans- ont produit les plus heureux ï- fruits. i, Bien des fois, le vénéré Evêque de Gand e a été appelé l'évêque des ouvriers, non écris tes qu'il eût pris sous son patronage toutes >t les revenelications politico-sociales affirmées i- au nom de l'intérêt du prolétariat, mais par-i- ce qu'il avait donné tout son cœur à la cau-t, se du relèvement moral et social des hum-i- bles. Relèvement moral par l'essor donné au> ,{; initiatives pieuses; par la multiplication e1 iS le progrès continu des écoles chrétiennes. y par l'organisation d'un enseignement pro-^ fessionncl admirable, par une campagne ac-tive contre l'alcoolisme. Relèvement social par les encouragement x prodigués à toutes les entreprises pacifica-:s trices de l'association ouvrière chrétienne. u II pouvait sembler difficile à un évêque de is gagner le cœur des ouvriers,après Mgr Lam is ibrechts, dont la popularité avait été si ra-o] pide,si triomphale. Et pourtant la confiance I- des humbles est allée tout droit à Mgr Stille [a mans, et l'on peut dire qu'à cette confiance t~ filiale a répondu, d'autre part, une sollici •e tu de sans bornes. On peut dire que Mg: x, 'Stillemans a réalisé", et au-delà, durant c< ré quart de siècle toutes tes espéra-nces que soi U prédécesseur avait fait concevoir, tentes le: [e promesses que la mort de Mgr Lambrecht e- paraissait avoir détruites. it Au moment où s'ouvre cette année d'heu m reux jubilé, il nous a paru que c'était no r_ tre devoir de rappeler aux catholiques h chemin parcouru, et de. nous faire l'inter 2S prête de leur reconnaissante et respectueuse a- affection, en même temps que nous offron 3s à notre vénéré Evêque l'hommage de no à félicitations et de nos voeux. 4) (Bien Public.) I Ls pelai Cnirès tailolitifi l ALLEMAND e Le congrès catholique allemand se tien-_ elia cette année à Munster, en Westphalie. Voilà un nom qui est gravé dans les fastes n de l'Eglise, du Saint-Empire romain, de la ^ France et des autres Etats belligérants, .e intervenus dans la guerre de Trente Ans. Munster à donné l'hospitalité aux am-u bassadeurs et. orateurs des elivers souve-ie îains catholi-ques, au nonce Fabio Chigi et n à la députation de la Diète du Saint-Em-is pire,, lors des conférences du congrès de it Westphalie convoqué en vue de la pacifica-1S tion générale. Munster est une ville fort connue en T France, non pas seulement pour le séjour p de Servien et d.u marquis d'Avaux, les rl deux ambassadeurs de la Couronne de b6 Franco, mais aussi à cause de l'hospitalité qui y fut trouvée par toute une série de le membres éminents de l'épiscopat et du le clergé français, lors de l'émigration, notamment par le cardinal de la Rocnefou-i- cauld, archevêque de Rouen, dont la dé-pouille fut ramenée dans la capitale de la y Normandie, il y a une trentaine d'années. h La ville de Munster était, au moment de et la Révolution, la capitale de la principauté ecclésiastique de ce nom, dont le prince-évêque était en même temps prince-élec- teur-archcvéque de Cologne, c'est-à-dire le souverain de deux des Etats ecclésiastiques les plus riches du Saint-Empire.Le titulaire de l'électorat de Cologne et de la principauté était l'archiduc Maxiniilicn, lé plus jeune des frères de 1a- reine Marie-Antoinette. La Frauee incorpora, dès les premières années de la République, la partie cis-rhénane de l'électorat. La Prusse se fit garantir, par une clause secrète de la paix de Bâle, des parties transrhénanes des deux principautés ecclésiastiques de Munster et dé Cologne. La paix de Lunévillc réalisa les promesses faites lors du traité de Bâle et la Prusse entra en possession d'une partie considérable ele ces riches ot vastes territoires ecclésiastiques.Munster est riche en monuments religieux et profanes. Ses églises sont pour la plupart très anciennes, belles et nombreuses. Le palais des anciens princes-év ê q u es est beau, spacieux et entouré de fort belles promenades. Après la paix de Lunéville, Munster déchut de son ancienne splendeur et tomba au rang d'une ville de province de la monarchie prussienne, comptant à peine 20,000 habitants. Elle se releva peu à peu ; à la fin de la première moitié du siècle elernier le chiffre de la population était déjà remonté à 30,000 d'habitants. En 1880 on en comptait 35,000 et actuellement le chiffre est de 92,000. Ce n'est pas la première fois que Munster donne l'hospitalité au congrès catholique général allemand. L'ancienne principauté ecclésiastique de Munster a vu tripler sa population depuis sa suppression; elle compte 989,000 habitants, catholiques dans leur immense majorité. Les catholiques allemands, en se réunissant à Munster, peuvent donc dire qu'ils se trouveront chez eux lors du prochain Congrès catholique général. Le « Lorrain :> de Metz nous apprend que le comité local vient de se constituer à Munster, à la suite d'une convocation du docteur Gerlach, président de l'Association de-s* catholiques de Munster. Mgr Joggenburg, l'évêque diocésain, a assisté à la réunion. Le comité se compose de M. Hueffer, libraire éditeur, président. Les deux viœ-présidents sont deux hauts fonctionnaires de l'administration. (« L'Univers ;,.) II.-G. F. •—o Eevus ôLe la Presse Ceux qui croient à ïïégésippe. — Sous ce titre : «Cherchez le Jésuite», une feuille maçonnique explique qu'une mission de pêche envoyée par le Roi aux lacs Moero et Tanganyka n'> pas, donné les résultats escomptés parce que « ,là ou ces explorateurs s'attendaient à rencontrer des groupements de pêcheurs, ils virent avec surprise que la population avait émigré ». N'est-ce pas singulier ! se demande cette feuille. Et comment expliquer cet échec? Elle l'explique ainsi : On aurait très aisément découvert la cause de ces « incidents » surprenants si on avait eîherché quelque peu du côté des Fermes-Chapelles. Les bons pères tiennent le bon nègre « pai le ventre » et on ne s'est pas avisé ele songei quo la principale ressource vivrière des missions; c'est leur monopole de la pêche fluviale... Or, à l'heure où ce journal apercevait là. comme partout, la « main de Loyola », une autre feuille des loges publiait cette explication très simple donnée dimanche . dernier à la Société centrale de pisciculture : Jusqu'ici lè poisson n'a joué qu'un rôle tout s fait secondaire élans l'alimentation des habitants de la colonie, blancs ou noirs. Cette situation étrange résulte avant toul des mesures qui ont.eté prises lors de la lutte contre la maladie élu. sommeil. On sait quo lï mouche « tsé-tsé >;, véhicule du terrible fléau vit dans les endroits marécageux. Pour évitei la propagation du mal, le gouvernement a prii ^ des mesures très vigoureuses. Lee peuplades d( pêcheurs ont du abandonner leurs villages si tués sur les rives eîes lacs et des rivières ; \i ' pêche a été strictement interdite et la naviga tion défenelue. Los .embarcations indigènes e 5 les engins de pêcbe ont même été confisqués e' > détruits. La mort de l'industrie de la pêche indigèm > en fut la fatale conséquence. 1 La hantise du Jésuite fait décidément écrire et dire bien des bêtises... i P. P. C. — Le « Progrès Social », organe • des libéraux cartellisants du Tournaisis ' prend congé en ces termes de son députe i M. Asou : La « Flandre libérale » essaie de nous per le suader que M. Asou prend» une retraite volon-â- taire et qu'il a refait le geste do Cincinnatua. ]_ Ce bon journal vient de découvrir que Al. Asou ;l est avocat à Tournai, que la Chambre tient ses i séances à Bruxelles et que l'indemnité parlo-mentaire est do 4.000 fr. seulement. Tout cela ^ est nouveau, paraît-il, et n'existait pas lors--5 qu'en 1905, M. Asou prenait la succession de l'~ M. Henri Crombez, lorsqu'en 1908 et 1912, il acceptait le renouvellement de son mandat, >e lorsqu'il y a quelques semaines enfin, il menait, îs la campagne contre le cartel et assumait ainsi c- la responsabilité de la rupture... Et pourquoi ,a ces contes à dormir debout ? i_ La vérité est qu'il y a une quinzaine de jours, ,a le bureau de l'Union s'est constitué en comité de salut public et a décrété qu'il nous faut « uu • grand orateur ». Il a mis un peu plus de formeîs vis-à-vis de M. Asou; qui était averti avant la séance, et qui, depuis, n'a pas caché son amer-1_ tume. Quant à M. Roger, c'est à brûle-pour-point et sans phrase qu'on lui a présenté le i- lacet. ?s L'article évidemment inspiré de la « Flan-1- dre » sur l'abnégation politique n'est qu'une in se de guerre et un moyen habile de mettre é- M. Roger en fâcheuse posture: « Eh quoi, il >a résiste? et il ne se sent pas tout petit en face 0_ de notre grand homme?... » Après la brutalité c'est le machiavélisme doctrinaire qui entre eu ^ scène. Quels comédiens I le Le « grand orateur » que le dit « comité it de salut public » a découvert à Bruxelles 30 est M. P.-E. Janson. Mais il n'est pas ac-Ic cueilli à bras ouverts. Cinq compétiteurs lui ont été suscités et en leur société M. i- Paul-Emile devra affronter les incertitu- des du poil, i- : » » Petite Chronique Les dangers du repoHage. — Le repor-s tage à outrance a ses risques... et ses mar-i ty rs. Thomas Minnick, de New-York, vient P d'en faire l'expérience. 1 U voulait faire un beau « papier » sur les i fous. Çoiffé d'un casque, il sortit dans la - rue en se proclamant le neveu de Mahomet. On l'arrêta. On le conduisit à la maison i des foiis. U exultait. Quel bel article il allait faire, quand il sortirait ! Mais, voilà, quand il voulut sortir, on ne - le lui permit pas. * On lui imposa, au contraire, la camisole de force et l'alimentation au lait. U obtint enfin sa libération, mais ce fut pour aller faire 15 jours de prison, pour outrages à l'autorité. Enfin, quand il arriva avec son article au journal, il apprit que son directeur l'avait rayé des oadres. Cette fois, il devint fou réellement, et on ® le ramena à l'hospice. e 3 Aux sociétés mutualistes, — U est rap-s pelé aux institutions et association^ qui dé-. sirent solliciter en faveur de leurs admi-< _ nistratems la décoration spéciale de mu-tu alité ou de prévoyance, qu'elles doivent adresser, avant le 1er mars ele chaque an-g née, leurs demandes à M. le ministre de 9 l'Industrie et du Travail, soit directement, soit, le cas échéant, p;;.r l'intermédiaire de l'organisme fédéral auquel elles sont affi-e liées. it Ces demandes doivent être présentées 1- sous forme de lettres, et non pas au moyen' ir de formules. !i' Les propositions introduites après le ter-3> me fixé ci-dessus, ne seront plus instruites en vue de la prochain^ distribution des dé-. corations (21 juillet) et seront renvoyées à l'année suivante. ^ Les associations requérantes auront à préciser dans leurs requêtes, la nature et , la durée des fonctions remplies par les candidats proposé®. LA VILLE a A la Société Nationale de Laiterie. — La t Sejciété Nationale de Laiterie a tenu, mer-r credi, à Bruxelles,son assemblée annuelle, s sous la présidence de M. le baron Piers. e On y a discuté les rapports qui seront pré-i- sentés au VIe Congrès international de a laiterie, lequel se réunira à Beroe en juin ■" prochain. La question de l'utilisation ra-J tionnelle des sous-produits de la laiterie et celle de l'alimentation, en lait, des e grands centres populeux, ont été notamment exposées. fc La réglementation de la Bourse de Bruxelles. — Les sections du contentieux et des finances du conseil communal de Bru-5 xelles ont adopté le nouveau projet de rè-g glement de la Bourse. La discussion, en ^ séance publique, n'aura pas lieu avant le 16 février... si le débat en cours sur les incidents du Conseil des Hospices est ter-r- miné. FEUILLETON DU 20 JANVIER, 1914. i m si fis nniiiMNT par I^Xatliilcle Alanic, Le jeune soldat se renversa sur sa cliais et pouffa de rire : — Parbleu ! c'est grâce à lui que nous fes toyons si bien!... Le geai doit dépouiller le plûmes du paon. Il faut 1? vouer : j'ai usurp les compliments que vous me décernez. Vc tre propriétaire, madame, vous a offert e: hommage, par mon entremise, sa pêche d ce matin... Chouette proprio, tout de même Mme Alibert sentit les arêtes du poisso la gratter au larynx... Comment, elle de vrait eles remerciements à ce dameret insui portable!... C'était une guigne que ces deu garçons se fussent rencontrés !... A tout bov de- champ, il lui faudrait entendre ce noi de Michel Dantin qui lui agaçait les nerf; comme le crissement d'un couteau dans d liège ! L'épreuve ne tarda guère à se répéter,ail si qu'elle l'avait prévu. La soirée s'achev; comme d'habitude, sur la terrasse. Le t; bleau avait été rarement plus poétique. Sous le ciel vcrelâtre, la terre,pâmée de ch; leur, retenait les longues caresses de la h mière. Des reflets d'or et de pourpi jouaient parmi les feuillages, irisaient le fumées eles feux d'herbes. Le bonheur sen blait blotti sous chacun des toits, épai dans le. vallon... Le cor, muet depuis quelques jours, r: . tentit soiiiiaiu. — N'est-ce pas que cette fanfare compli te heureusement la symphonie du crépu cule? fit Mme Alibert, étendue sur sa cha se longue d'osier, à sa place favorite. — Oui, oui... Un peu de musique anime 1 paysage! déclara le fantassin, — de natur I peu contemplative, d'ailleurs. Puisque cett i sérénade vous plait, j'en complimentera pour vous Michel Dantin... Car c'est lui qu a s'époumone dans le cuivre, sonore, en atten dant les chasses à courre de l'hiver... Encore et toujours ce Michel ! In s tan ta nément le cor ne fut plus qu'un bruit dis cordant et désagréable. Et Mme Alibert sou haita Maurice Férier sur le chemin de Pa 3 ris... Mais lui, l'ingénu jeune homme se divei - tissait infiniment à Malvaux. Tant de pai s ties à pied, à cheval, en voiture ou en ba 3 teau furent arrangées le lendemain, qu - Maurice Férier retarda son départ jusqu'à i dimanche soir. 3 Nivette montra beaucoup de tact et d ! discrétion, en refusant de suivre son frèr n dans la plupart de ces randonnées. Elle s réservait pour l'après-midi dominical, ayar »- promis d'accompagner la famille Cardema x à la « balade » (1) de Cloué, fête foraine c t champêtre qui attirait toiit le canton, il Mme Alibert soupçonnait bien que Miclu ;, — inséparable du juge — rejoindrait 1 u bande. Mais M. Graneau devait venir e même dimanche. Pourquoi n'irait-il pas, h i aussi, à Cloué? Sa presence serait pour 1 i, jeune fille — demain, sa fiancée — la pli l- sûre des sauvegardes^ Au point où en étaient les choses, d'ai t- leurs, le fils Dantin ne paraissait plus u i- danger très sérieux. Ne s'occupait-on p£ e de marier, à_ Niort, le charmant jeune hon is me1? La meilleure pe>litique, dorénavau i- consistait à le traiter avec indifférence, e •s quantité négligeable. Mme Alibert, cependant,perdit un peu v î- cette sérénité en recevant, dans, la matin€ "du dimanche, un télégramme ainsi conçu î- a Contretemps fâcheux. Absence imposs i- ble aujourd'hui. Désolé... Mille excuses. -i- Graneau. » Fort contrariée, elle lisait et relisait 1 3 (1) Assemblée. î papier bleu, quand, levant les yeux vers i Geneviève, elle crut voir trembloter de rieu-i ses petites fossèttes, aux coins de la bou- - che en cerise... Contraction nerveuse, sans doute... Car, - aussitôt, la jeune fille, très grave, pronon- - çait des paroles de regret bien senties : - Qu'ayait-il pu advenir à M. Graneau? Quel - ennui?... Mais grande amie ne pouvait rester seule, ce beau dimanche ! Pourquoi ne - viendrait-elle pas à cette fête, curieuse et - pittoresque, assurait-on ? Les Cardemay en - seraient très heureux. Et, pour laisser une e place dans le break, il serait si facile à Ni-,i vette de faire les six kilomètres à pied,avec son frère ! e — Auquel s'adjoindrait peut-être Michel e Dantin ! pensa Mme Alibert, voyant en es-e prit cheminer le trio par les chemins de tra-t verse. Alors,_ à quoi bon ma surveillance?.., y Mon Dieu, je oomprends, aujourd'hui, les t transes des Bartliolos et des Gérontes!.., Qu'il est malaisé de garder une fille! ;1 Et le ciel de plomb était si étouffant, la a poussière s'élevait en tourbillons si épais !.. eî Une course en voiture découverte, aboutis-îi sant à une cohue de paysans, suante et gros-a sière, lui parut décidément moins attrayan s te qu'une sieste et une leeîture dans le sa Ion, frais et tranquille. 1- Au surplus, aucun motif valable de se tra-n casser... Nivette était sérieuse et loyale.. -S Elle marcherait, sans broncher, vers l'ave i- nir que lui ouvrait sa protectrice. t, Mme Alibert adressa donc d'aimables sou n haits de bonne promenade à la troupe joyeu se. Le départ s'e>rganisa : le juge de pais e trônant sur le siège, Geneviève assise près e de lui pour découvrir le paysage, Mme Car deraày, deux amies et les babys tassés suj i- les banquettes, et Maurice, en satellite - avec la bécane du « Salomon de Malvaux » La carrossée disarut bientôt à la descen e te, et Mme Alibert put se livrer aux dou - ceurs de la méditation et de là somnolence ses journaux et ses revues sur un guéridon rielele allonge près d elle sur le flanc. Les ronflements de l'épagneul et le tic-tac de la pendule berçaient le silence. La liseuse, le front moite, oppressée par la lourde chaleur, glissait vers l'assoupissement. Une commotion la fit se redresser, l'œil fixe, la bouche crispée. Son journal — un journal sérieux et académique auquel elle collaborait depuis plus de douze ans — célébrait, en termes lyriques, le roman d'une débutante, — un chef-d'œuvre, assurait Esau, le fameux pamphlétaire, inventeur de la nouvelle étoile. — Farceur ! vitupéra Mme Alibert, avec le même sentiment qu'eût éprouvé Fidèle, s'il avait vu un maraudeur toucher à son écuelle. Encore une rivale ! Et ardente à la lutte et assoiffée d'ambition évidemment, comme toutes les jeunes amazones qui se ruent aujourd'hui, à la poursuite de la gloire, les dents aiguës et les ongles acérés, affranchies des préjugés et de la sensiblerie de leurs aînées.Vieux jeu ! celles-ci ! démodées ! ah ! combien!... Voilà ce que pensent les Eves nouvelles, qui coudoyaient Mme Alibert au Co-liseum ou en d'autres milieux. Elle ne se trompait pas à leurs façons dédaigneuses, à leur légèreté condescendante! La bonne dame, avec ses fades histoires d'honnêtes héroïnes, empêtrées entre leur devoir et leur passion! La lutte de la conscience et du cœur! Rapsodie sempiternelle! Romance et guitare ! Passé de mode, tout ça ! • Le ciel s'était assombri durant cette méditation morose. Un roulement ébranla soudain les nuées amoncelées. L'orage crevait sur Malvaux, déversant des torrents de pluie. Mais la trombe violente fut de courte durée. Les nuages se dispersèrent, et le soleil brilla de nouveau dans le firmament lavé. Mme Alibert ouvrit la fenêtre pour laisser entrer l'air rafraîchi. L'orage passé,l'atmosphère déchargée, ses nerfs restaient aussi tendus, son cœur aussi serré. Elle essaya e(e s amuser un instant au spectacle des promeneurs, revenant en désordre : les filles, jupes trempées, ombrelles ruisselantes; les hommes, pantalons troussés, mouchoirs étalés sur les chapeaux; les petits, attendrissants et comiques, hissés sur les bras des parents ou crottés jusqu'aux omoplates. M. Dantin père traversa la plafce et vint vers la croisée, appuyé sur sa canne et tirant sa jambe rebelle. — Le tonnerre ne vous a pas effrayée, madame? dema.nda-t-il avec sa simplicité courtoise. J'espère que nos « taladeurs » n'en ont pas été troublés... Une grosse dame empanachée, descendant d'un tape-quelque-chose, s'empressa charitablement de rassurer M. Dantin. — L'orage n'était pas sur Cloué. J'en arrive, telle que vous me voyez ! Elle s'approchait, ravie de trouver l'occasion de jaser en compagnie elistinguée. Cette voisine, grainetière de son état, brave femme exubérante, se montrait Ces plus obligeantes aux étrangères. Aussi la ménageait-on. Mme Alibert lui en imposait; mais,pourvue de ses chamarrures et de son casque du dimanche, elle se jugea plus digne de (Causer avec une Parisienne de marque. — Vos enfants se divertissent, messieurs et dames, je vous en réponds. Tout ça clan-sait ferme quand je suis partie, « indifféremment ». Cet adverbe, dont Mme Balochin enrichissait son vexmblaire, était, à son sens, une parure de luxe, de même oue son sautoir d'or ou sa capote à plumet. Mme Alibert eut un haut-le-corps et dit vertement : — J'espère que vos yeux vous ont trompée, madame. Telle que je connais ma jeune amie, je la sais incapable d'une légèreté aussi scandaleuse, et je ne la vois pas du tout s'exhibant en bal public. — Oh ! il n'y aurait là ni légèreté,ni scandale! rectifia M. Dantin, avec bonhomie. U est très admis, chcs nous, quo les familles notables participent aux iêtes champêtres et mettent le bal en train. Un reste des moeurs d'autrefois, alors que seigneurs et baillis dansaient la courante et la bourrée avec les paysannes.^ Le plaisir du pauvre monde s'en trouve ainsi relevé, presque anobli.— C'est M. Cardemay qui a ouvert le bal avec la fille du maire de Cloué, dit Mme Balochin, impatiente de fournil- des eiétails. Et votre demoiselle, madame, polkait avec votre garçon, monsieur Dantin, que c'étfJt un bonheur de les voir !... Ils ne pesaient pas une plume sur le plancher ! — Tant mieux! tant mieux, s'ils s'amusent! fit l'indulgent vieillard, La grainetière, mise en .verve, voulut prouver sa rare sagacité, et acitant son index devant son nez : — Pour vous dire mon opinion, indifféremment, cette jolie petite demoiselle-là, messieurs et dames, elle nous restera au pays 1 L'air lui a réussi comme un charme ï Elle a des joues de rose, à présent. Et puis, y en a qui se chargeront de la retenir... M'sieu Michel n'est-il pas grandement en âge de se marier? M. Dantin, habitué aux faciles expansions campagnardes, ne se choqua ni de la supposition, ni de la hardiesse. Il branla la tête et dit, plus grave : _ . 'I — Ah! certes, il devrait l'être! La maison est grande depuis la mort de sa pauvre mère ! Mais le garçon a ses idées. U ne veut pas des femmes qu'on lui présente, et entend choisir tout seul, à son gré... Et, ce qui complique 1-s choses, c'est ou'ii est plus timide et plus farouche qu'un écureuil. _ — Eh ben ! je vous assure qu'il paraissais bien à Paise et plus glorieux qu'un roi, l'autre jour qu'il ramenait deux jeunesses dans sa voiture : votre demoiselle, madame, et votre servante. Je me trouvais en ville basse, « indifféremment », et tout le monde disait, en les apercevant passer : « Ça ferait-il deux jolis mariés ensemble! »

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Cet article est une édition du titre Le courrier de Bruxelles appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1861 au 1914.

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