Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 29 Mai. Le courrier de Bruxelles. Accès à 25 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/gm81j98j28/
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Vendredi 29 mai I9H ABONNEMENTS i ni» ta «ou iwim SELOIQUB . .û 10.00 S-00 8-50 BOLLANDK. . •{ 19 20 0 BO 4.80 tCXEMBODRO -S ÇNWÎ* POSTALE. 30.00 16 00 7.B0 5 CENTIMES wHlèiiiwttt ne «ont M> «1» •" TÉLÉPHONE SABLON 1764 LE COURRIER DE BRUXELLES , 53'imSi i-rill ! BUREAUXi IA B3UXELLE3 i 52, rue de la Montagne A PARIS i 30, rue Saint>Sulpfce, 30 5 ceTsitimes l»MSW00*éments ne «ont pas mit »n venta TÉLÉPHONE SABLON 1764 t Pro aria et focls Un travail à faire | ! Ou peut affirmer, croyons-nous, qu en1 gé- ^ fcévai le public ne connaît pas les iransfor- p]t nations qui, depuis une vingtaine d'années qu ,e sont produites dans les esprits et dans d i |es cœurs d'une élite européenne. qu Ces transformations apparaissent cepen- te ïajit dans plusieurs domaines. En politique, ch elles procèdent, plus ou moins irectement, pu ('action d'un certain nombre de penseurs, su premier rang desquels on s'accorde îi compter Joseph de Haistre, Bonald, Auguste Comte, Hippolyte Taiûe et Frédéric Le i>lay. Elles sont le résultat de cette constatation que dans le travail poitique et social ^ SI ne s'agit pas d'inventer une constitution, d> jnais de la découvrir, que « la forme politique et sociale dans laquelle un peuple peut «. entrer et rester n'est pas livrée à son arbi- cl traire, mais déterminée par son caractère et son passé >, qu'il faut connaître la na- ^ ture et l'histoire et s'y conformer, bref, pro- d< gresser dans la tradition. c€ Une œuvre importante est à faire. Le so- c tïalisme belge conserve des effectifs très ^ nombreux et sans doute redoutables. Mais ^ gl ne saurait réaliser la transformation so- u ciale qu'il rêve et qui est une pure chimère. Il devient un anticléricalisme, et, chose ap- cl paramment bizarre, un anticléricalisme dont les inspirateurs appartiennent à la ^ hauts bourgeoisie. Plus d'un ouvrier s'en r. aperçoit et s'en inquiète.Leur nombre pour- h ra-- facilement être accru. Progrès sans doute mais insuffisant. Une doctrine tradition- ^ Dalle existe qui permet de réformer sans dé- j. truire. Elle doit leur être proposée. Bien i< proposée, elle pourrait leur agréer. ' U11 premier obstacle s'y oppose, le féti- j 'chisine de la Révolution. Si l'élite intellectuelle en est guérie, le monde ouvrier, lui, d continue de voir en elle une libération. On ^ pourrait le détromper assez aisément, à condition de ne pas faire de phrases, d'être positif, de donner des preuves peu nombreu-eeo, soit, mais fortes. Ces preuves pourraient consister en l'explication motivée de mesu- c res prises dans l'ordre économique par les £ grands ancêtres et de leurs conséquences c nécessaires, si pas prévues. L'acte capital de la Révolution au point c rde vue dos classes ouvrières fut le vote du décret Le Chapelier, dont voici le texte : € i«L 'anéantissement de toutes les espèces de c corporations de citoyens de même état et v profession étant une des bases de la consti \ tution française, il est défendu de les réta- blir. en fait, sous quelque prétexte que ce j 6oit. Les citoyens d'un même état de pro < Cession, les entrepreneurs, ceux qui ont bou- ( tique ouverte, les ouvriers et compagnons 1 d'un art quelconque, ne pourront, lorsqu'ils * se trouveront ensemble, nommer ni prési- dent, ni secrétaire, ni syndics; prendre des ( arrêts ou délibérations, former des règle- c ments sur leurs prétendus intérêts com- 1 jnuns. » a i » ♦ | Napoléon 1er qui, sans qu'on le sut peut- < tëtre suffisamment, continua la Révolution, 1 quitte à l'empêcher parfois dsortir ses con- 1 séquences, ne permit aux travailleurs aucu- < ne collaboration de ce genre. M. de Roux i l'a rappelé dans une excellente brochure < « La législation civile et sociale de l'Em- • pire » : « Toute association de plus de vingt personnes était délictueuse aux termes de l'article 291 du Code pénal, si elle n'était pas autorisée par le pouvoir : la première condition pour obtenir l'autorisation était de justifier qu'on ne constituait pas une corporation. Les premières mutualités étaient naturellement professionnelles; à partir de 1806, elles se virent imposer comme règle « de s'étendre aux ouvriers de plusieurs métiers ». Une autre manifestation du même état d'esprit, c'est la propor- ' tion du nombre d'articles qui dans le code civil sont consacrés au contrat de travail et du nombre d'articles qui sont consacrés au mur mitoyen; d'un côté, deux (les articles il780 et 1781) de l'autre côté, vingt! Cette hostilité au groupement des hommes qui vivent d'une profession procédait des principes individualistes propagés par Jean-Jacques Rousseau. Elle était en conformité profonde avec la doctrine essentielle de la Révolution. Elle attira les maux les plus divers et sur les patrons et sur les ouvriers, non point par une fâcheuse coïncidence, mais par nécessité logique. Les aveux commencent à être faits dans divers ■ t milieux, même dans des milieux « avan- B ) cés », « très avancés ». La recrudescence des prédications révolutionnaires par les po-: Iiticiens qui sont à la tête du socialisme belge nous invite à les exposer d'une manière r" plus pressante. Aveux pathétiques! aveux 'S qui montrent que les facilités de mettre j is d'accord les éléments sains de la nation sont ( multipliées depuis quelques années, quoi < qu'il paraisse; et qu'un tel avenir se présen-1' te devant ceux qui veulent servir par autre : 3» chose que des expédients la cause de l'ordre j t, public, du salut social. n L'enthousiasme * Il est exprimé différemment, après les P ésultats des élections, par les deux partis y 'opposition. # ^ Le « Journal de Charleroi », au nom des ^ lecteurs socialistes, chante la « débâcle ^ léricale » qui commence. Il est tout à fait dans son rôle, car ie par- c i socialiste qu'est-il, sinon le parti de la ^ évolution, de la ruine, de la chute, de la r lébâole? Chaque fois donc qu'il croit aper- t evoir une catastrophe, il exprime &a joie; j :'est très naturel. t s La « Gazette (libérale) de Charleroi », au ( iontraire, célèbre les résultats électoraux ;omme s'ils étaient les messagers du printemps. _ 1 En résumé, dit-elle, la journée de diman- * ïhe fut excellente. Elle fut pareille au pre- J nier rayon d'avril après l'hiver. L'hiver « clérical » où les libéraux eurent si froid, le voilà donc terminé ! Déjà deux rayons de soleil se mettent à poindre dans j [■a Campine : Peten et Neven ! O soleil radieux, viens vite fondre la gla- ' je du régime clérical : accomplis un dégel ' dont les annales de l'histoire conservent à • jamais le souvenir à la postérité ! Tels sont ' les vœux libéraux. Us se continuent en sourdine, se marmottent entre les dents : Mais, de grâce, soleil de l'opposition, ne deviens pas rouge et ne nous rôtis point ! Les libéraux restent, en effet, en proie à deux frousses: la peur de l'eau bénite, la peur du feu révolutionnaire. n- o- it Las Ligues caiûolips de la paix u ont reçu au Consistoire du 25 mai de la part de es S. fe. ï*ie X un précieux encouragement dans le es discours dont nous avons publié le résumé dans notre numéro du même jour. Voici le texte intégral du passage de ce nt discours relatif à la question de la paix : Aujourd'hui plus que jamais, cette paix ' est désirée. Nous voyons de toutes parts les classes diverses de la société se lever les et unes contre les autres,les nations aussi con-ti- tre les nations. Les conflits d'intérêts tou-jours plus âpres font éclater souvent entre eux. et d'une façon soudaine, des luttes af-ce freuses. Us répondent, à coup sûr, au be-0 soin général et sont dignes de haute consi-u- dération les hommes qui, se dévouant au ns bien des peuples et de la société humaine tout entière, s'appliquent ensemble à chercher les moyens d'empêcher les calamités 31~ des émeutes et les massacres des guerres es et à assurer dans l'intérieur des nations et e- dans les rapports extérieurs des peuples, le n- bien perpétuel de la paix bienfaisante. Dessin excellent, en vérité, mais c,ui restera stérile si on ne s'applique en même tomps à enraciner profondément dans k.t> ît- cœurs les prescriptions de la justice et ne n, la charité chrétienne. La tranquillité ou le >n- trouble de la société civile ou de l'Etat ne :u- dépendent pas tant de ceux qui gouvernent ux que de la multitude, mais quand les esprits re ont été privés de la lumière de la révéla-m- tion divine et qu'ils perdent l'habitude d'ê-igt tre contenus par la discipline de la loi chré-de tienne, quoi d'étonnant si les multitudes ait enflammées par des désirs aveugles courent îre à leur ruine commune, là où les poussent les &it habiles meneurs qui songent à leurs seuls bo intérêts personnels? à, Nous sommes heureux de noter cette nouvelle m_ manifestation de S. S. Pie X en faveur des so-j ciétcs de la paix. Nous notons aussi avec joie , l'approbation des idées que nous n'avons cessé de défendre ici, à ce sujet, à savoir que l'aboli-0F~ tion de la guerre comme moyen de droit entre 'de ies nation» est ayant tout une question de men-et talité, une question de conscience. Il faut trans-au former les cerveaux encore imprégnés de pales ganisme et admirateurs do la force brutale, en cerveaux chrétiens respectueux du droit et de im_ la morale Les Ligues de la paix n'auront d'in--, fluence sur l'opinion publique qu'à la condition d'être nombreuses. Il est du devoir de tous les >ar chrétiens d'en faire partie. Nous espérons que l'approbation du St-Siège fera cesser l'hésita-'"'e tion de oeaucoup de catholiques à cet égard les L'inscription dans les rangs du pacifisme ca-DU- tholiquô ooûte un franc seulement par an et don-ici- ne droit au très intéressant bulletin trimestriel, jes S'ad. à M. Martin, avocat, rue Archimède, 25. La société nationale des eaux. f . e Cette création d'une société nationale qui ^ assurera le bienfait d'une distribution d'eau à toutes les communes du pays est une œuvre tout à fait originale, qui n'a, d'équi- i. valent dans aucun pays: aussi attire-t-elle fort l'attention de l'étranger. Récemment, 1 le « Matin » de Paris s'en occupait et en c disait notamment : s « La Belgique a une superficie de trois millions d'hectares, soit approximativement ( la dix-huitième partie du territoire de la 5 F rance. ] Elle comprend 2,630 communes, dont 570 i ^ s possèdent déjà une distribution d'eau. j, L»e problème que nos voisins du nord ont } B l'intention de résoudre consiste à pourvoir . d'eau potable les 2,000 communes restantes, !, s dont la population atteint près <^e 4,500,000 11 0 habitants. Pour réaliser cette œuvre, digne des Romains, la loi crée une société nationale com-a posée de l'Etat, des provinces et des adrni-a nistrations locales, et qui sera chargée d'en-treprendre les études préliminaires et de '» poursuivre l'exécution des travaux nécessaires pour capter l'eau et la conduire jus-u qu'au moindre village de tout le royaume. » x t- Dimanche, un journal parisien d'un tout autre bord que le « Matin » consacrait, à i- son tour, un article au môme sujet; il déve 3- loppait, à propos de la loi belge créant la société nationale des eaux, ces considéra-tions : x « On sait assez que la Belgique est le ib pays des associations. Qu'il s'agisse de re traites ouvrières, d'habitations à bon mai' ché ou de coopération et de crédit agricoles, c'est par la collaboration dos pouvoirs ^ publics avec les bonues volontés groupées, ^ et spécialement avec les organisations professionnelles que l'on s'efforce de résoudre les problèmes sociaux. Une des applicatioiis les plus récentes de cette méthode a trait aux sociétés de préparation militaire qui se 1 fondent un peu partout ces temps-ci : la pro-. fession et l'industrie sont à la base de leur I recrutement. Ouvriers d'usine, paysans, mi-la neurs présentant des conditions physiques, intellectuelles et morales différentes, doivent être entraînés différemment : la tache des instructeurs se trouvera facilitée, et l'on compte aussi sur des résultats meilleurs et plus rapides. L'Etat gagne plus qu'il ne perd à respecter l'autonomie des associations naturel-les et des administrations locales : comme *e on ne s'appuie que sur ce qui résiste, il ns peut, en cas de besoin, obtenir d'elles un ce concours efficace. Nous le voyons, à propos d'un projet adopté l'an dernier par la qua^i-unanimité de la Chambre, et par l'unani-jx mité du Sénat; il s'agit de doter de carîir es lisations d'eau potable la Belgique tout en-es tière, soit un territoire de trente mille kilo-n- mètres carrés, le dix-huitième environ de la u- France. C'est une « société nationale », coo-re pérative à capital variable, qui doit réaliser tf_ cette œuvre grandiose. Ses actionnaires sont te. l'Etat, les provinces et les communes,celles-si. ci demeurant entièrement libres de partici-au per à l'entreprise ou de s'abstenir. » L'« Action française » exposait ensuite le 'F" mécanisme de la Société nationale des eaux, ^ et ajoutait : et « Disons aussi que les familles nécessiteu-le ses seront gratuitement fournies d'eau potable; que la Société pourra, outre son ob-îs- jet propre, entreprendre des distributions ne d'eau non potable pour usages industriels kt> ou agricoles; qu'enfin ses services pourront ne éventuellement s'étendre aux localités le étrangères proches de la frontière, ne U est à peine besoin d'indiquer les avan->nt tages qu'un tel projet présente pour la san-its té publique. La souplesse du mecanisme ad-la- ministratif mis en œuvre doit d'autant plus 'ê- être remarquée, que déjà i.ne organisation ré- analogue, la Société des Chemins de fer viles cinaux, fonctionne en Belgique : elle a doté ■nt le pays du réseau de chemins de fer d'inté-[es rêt local le plus complet qui soit au monde, ils Quelle différence avec le décousu, l'incohérence qui,# en France, ont présidé au même objet ! Mais aussi quelle différence offrent la politique de l'Etat belge et la politique de s?~ la République française vis-à-vis des pou-01J voirs locaux ! La République écrase les com-munes de dépenses imposées, au besoin ins-trg crites d'office dans leur budget par les soins m. du préfet pour mener cette guerre scolaire ns_ contre l'Eglise romaine, qui apparaît com-ya, me sa première raison d'être ; elle met à en la charge des municipalités et des départe-de ments les principaux frais de ses lois préten-in- dues sociales, bâclées au petit bonheur des ion surenchères du scrutin.Une monarchie n'est les pas contrainte, pour subsister, de faire pe-Iue ser sur les administrations locales ce joug ta" financier qui double le joug des textes légaux; elle peut, au contraire, alléger le far-deau des provinces et des communes. Et elle iel~ peut les fédérer librement, pour accomplir 5 ' avec elles des tâches d'intérêt public. » Eevue de la Presse ™ pas Optimisme. — La « Dépêche de Liège » se plaint de ce que les catholiques, confiants ^ . îii leurs succès passés, soient trop volon-tiers optimistes : « L'optimisme, dit notre confrère, est la con note dominante chez les nôtres. Cm A l'Union catholique, l'on exalte trop vo- 1 oi lontiers les vastes corps d'armée que l'on oon croit pouvoir mettre en ligne, les organi- sei} aations merveilleuses et les myriades de vaT membres que l'on croit posséder. ^ *e i A l'Union démocratique, l'on se complaît veT dans les meetings contradictoires, qui ne ra|' sont pas non plus sans mérite, mais dont vot l'effet réel est si problématique. Les mee tings, c'est la cocarde. L'organisation générale reste toujours insuffisante. L'on a^T nous a demandé presque au dernier jour a, « un » numéro électoral qui ne put être dis- "el tribué que la veille du scrutin!... Point de tracts. La grande majorité des électeurs ne L fut atteinte d'aucune façon par les nôtres. ®r€ Us faisaient bien davantage jadis. _ ™ Le cardinal Mercier rappelait dernière *-ment que David fut puni pour avoir vanté P°j complaisamment ses forces et pronostiqué * *■ des victoires. A nos associations politiques égaJement, plus de modestie siérait et un' travail plus sérieux, une propagande plus jT topique donneraient d'autres résultats J qu'une décadence, lente, assurément, mais réelle et constante ». ] Une explication. — Le c Peuple » n'est p0 pas satisfait de la manière dont les libéraux re< ont fait la propagande dans le pays de Lié- Bes ge : su; « U n'y a pas si longtemps, un vieux chef j1® de service d une grande usine, disparu ^ au-jourd'hui, avait coutume, la veille des élec- r tions, d'appeler à son bureau les ouvriers, brigade par brigade, et il leur tenait ce langage : . vit « Les catholiques vous promettent le ciel cic Mais ce ciel est hypothétique et, en tout lei cas, c'est d'une réalisation différée. Les »o- loi cialistes, eux, vous promettent toutes les pe richesses. Or, ils n'ont rien et par consé di quent, ils ne pourraient rien vous donner. ci< Tandis que les libéraux possèdent les mines et les usines et sont à la tête de fortunes considérables. Eux seuls peuvent réellement vous apporter quelque chose. Si d' vous voulez donc obtenir quoi que ce soit, l'c votez pour eux ». da L'effet de ce petit discours, tout enfan- M tin qu'il fût, n'était presque jamais raté. Aujourd'hui, ça ne prendrait plus. Mais a les patrons ont tout simplement changé œ manière. Le successeur actuel du vieux chef à de service ne tient plus de meeting en raccourci aux ouvriers, mais il transforme tout ti< à fait son allure à la veille d'une consulta- ca tion électorale. En temps normal, cet hom- lame est bourru ,prompt à l'insulte et aux M pénalités. Or, la semaine dernière il allait et venait dajis les groupes, le sourire aux lèvres et avait un mot amical pour chaque travailleur. N'est-ce pas que la souveraineté populai -re, encore en germe, fera faire de sdnguliè- j res grimaces aux maîtres du jour lors- m qu'elle sera pdeinement effective et effii-cace 1 r3 Ne disait-on pas aussi qu'au Rorloz, }e fief des Van Hoeigaerden-Braeonier, où les amendes ^ p.! eu vent comme champignons i> après pluie et où les absences sont sevère-ment réprimées, les mineurs avalent ^our ainsi dire, la dernière quinzaine, vécu sur m le velours? Nous n'en finirions pas si nous devions énumérer toutes les « variations » patrona- ei les en l'occurence et évoquer toutes les c\ sourdes menaces et les actes de pression ha- ^ bilement dosés et enveloppés pour échap per à toute atteinte répressive. Mais enfin tout cela n'eut que très super- ai ficiellement efleuré, dans nos bassins industriels, les prolétaires,si le marasme des v. affaires, si l'affaiblissement économique ne rl les avait partiellement démoralisés. L'ab- ■ sence de travail, la misère croissante, l'ap- t; pioche hallucinante de la faim sont des fac- lu teurs de succès pour les partis de conserva • tion sociale et d'oppression déguisée, et J - c'est ainsi que la victoire apparente de la " : ploutocratie doctrinaire s'est réaJisée avec la complicité de la crise industrielle. 0 Mais, plus tôt qu'on ne pense, le socia ■ Iisme aura sa revanche ». d-i . li Nous ne doutions pas que les époques de crise fussent défavorables à la propagande r< , socialiste. U est vrai que la crise actuelle, J dans le pays de Liège, a été partiellement n . causée par la grève générale. t( ; . . — d ; Dissolution! — Ça y est : le « Journal de - Charleroi » réclame la dissolution. é ; Il a fait des calculs d'où ressort que l'op- te - position aurait réuni, dans l'ensemble des y - arrondissements où il y avait élection di- c< ; manche dernier, 763,333 voix tandis que le 1< r parti catholique en aurait réuni seulement q 570,806 ;il serait donc en minorité de 192,527 t; voix dans une moitié du pays. Quant à l'autre moitié, on présume qu'elle ne voterait pas moins défavorablement pour le parti gouvernemental. Par conséquent, dit 1? « Journal de Charleroi », « le peuple doit exiger dissolution et suffrage universel ». 1 Nous doutons fort que l'exigence d'une ' dissolution soit appuyée par beaucoup de a confrères anticatholiques du « Journal de Charleroi ». La plupart des journaux de >- l'opposition se rendent, en effet, fort bien n compte — plusieurs ont laissé percer ce sentiment — que si les électeurs se retrou e vaient devant l'alternative ou de maintenir le gouvernement actuel ou de laisser arri-tt ver un gouvernement cartelliste, ils rc.fe-e raient ce qu'ils ont fait il y a deux ans : ils tt, voteraient en masse à droite. L Anniversaire socialiste. — Le « Peuple » "n annonce que les socialistes parisiens sont [r al lé s, comme chaque année, au cimetière du s. Pore Lachai&e « manifester leur sympathie le et leur respect pour la Commune ». ie II n'y eut pas d'incident, à part de nom-s breux cris de « Vive Jaurès! Vive Vaillant ! » qui faisaient partie du cortège. e On déposa un grand nombre de couronnes bé portant : « Aux Héros de la Commune », 1($ « Aux Victimes de la Commune ». es ■ ♦ Petite Chronique \ La loi scolaire et le personnel enseignant, i — M. de Broqueville, chef du cabinet et M. PouLlet, ministre des sciences et des arts, reçoivent chaque jour de nombreuses adresses de félicitations et de remerciements au sujet du vote de la loi scolaire. Elles émanent de groupes d'instituteurs, réunis dans leurs associations ou à l'occasion de conférences pédagogiques. A l'arinee. — M. le ministre de la guerre vient d'autoriser les capitaines et les offi ciers supérieurs de l'infanterie, de la cavalerie, de l'artillerie et du génie qui ont posé lour candidature à l'avancement, à participer deux fois par mois, dans les mêmes conditions que les officiers détachés, aux exercices d'autres armes que la leur. Un comité va se fonner à Lonvain en vue d'organiser des fêtos commémoratives à l'occasion du XXe anniversaire de la mort doi P- Damien, qui mourut de la peste à Molokaï, et qui appartenait à la Congrégation des Picpus de Louvain. C. Meunier a consacré à ce martyr de la charité une des plus belles œuvres, qui se trouve, on le sait, à Louvain. U y aura, entre autres festivités, l'exécution, par La réputée Chorale de la Garde catholique d'une cantate de circonstance à laquelle travaille le compositeur anversois, M. Emile Wambach, et dont U « première » aura lieu au mois d'août. Une donation importante vient d'être faite à l'Etat par le comte Bruneel. Sous réserve d'usufruit à son profit et au profit de son épouse née comtesse de Clermont Tonnerre, le comte Bruneel donne un capital de 127,400 francs dont le revenu constituera un prix de dix mille francs à décerner périodiquement — tous les trois ans, — à une personne ou à une association « dont l'œuvre, dans le domaine de l'assistance ou de la préservation sociale, apparaîtra comme la plus digne d'encouragement ». * ! Un raid militaire international aura lieu en Pelgique entre le 20 et le 26 août prochain. U est organisé, bous le patronage du ministre de la guerre, par le cercle éques-: tre de Louvain. Le parcours comprendra trois étapes ainsi arrêtées : lre étape (135 kilomètres) : Bruxelles-Lou- j vain-Tongres-Liége-Spa, à accomplir à allure1 réglée en trente-six heures . 2* étape : Spa-Andenne-Ciney, soit une centaine de* kilomètres à effectuer en un jour à allure réglée. 31 étape : Ciney-Namur - Louvain - Malines-Terinonde-Gand-Otende, soit 260 kilomètres à franchir cette fois à allure libre. Les villes de Spa, de Ciney et d'Ostende ont promis leur concours. Le premier prix sera de 3,500 f-r 11 y aura une vingtaine de prix. Lieu d'arrivée: l'hippodrome Wellington à Ostende. Le comité organisateur présidé par le baron de Dieudonné de Louvain et le major Joostens espère obtenir l'engagement de nombreux cavaliers d'Allemagne, d'Angleterre, de France, de Hollande, de Russie et de Suède. La troisième étape sera réglée de façon à éviter les abus scandaleux qui ont si tristement illustré le raid Bruxelles-Ostende il ty a quelques années. Des vétérinaires, placés de 10 en 10 kilomètres, examineraient les montures et élimineraient les chevaux qui ne se raient plus en bon état. Allons; tant-mieux... LA VÏLLE j Le nouveau chef de l'état-major. L« général chevalier de Selliers de Moranville, commandant le corps de gendarmerie, vient d'être désigné pour remplir les hautes et importantes fonctions de chef de l'état-major général de l'armé9. Le Puoi a signé la nomination mardi. Conférence parlementaire internationale du commerce. — La conférence doit s'assembler les 18, 19 et 20 juin à Bruxelles. On l'annonce comme une des plus brillantes qui s'y soit réunie. Le Reichstag y sera représenté, en effet, par une délégation officielle• Comité de patronage des habitations ouvrières et des institutions de prévoyance. — La distribution des prix du concours d'ordre et de propreté, institué par le comité officiel de patronage des habitations ou- 5 vrières et des institutions de prévoyance de la ville de Bruxelles, aura lieu, le lundi l«r juin, à 10 h. 30 à l'hôtel de vilile (salle gothique).Cette solennité sera honorée de la pré-} sence des autorité^. Des prix d'honneur, d'es premiers, deuxièmes et troisièmes prix seront distribués . à plus de cent ménagères bruxelloises. — L'annexion de Molenbeek. — Le projet i d'annexion de la commune de Molenbeek à . Bruxelles est inscrit à l'ordre du jour de la 8 séance que tiendra, le lundi 8 juin, le con- - seil communal de Bruxelles. * Les travaux de la Jonction Nord-Midi. — e Un nouveau tronçon du futur tunnel va être prochainement déblayé : les travaux r; pour l'enlèvement de 10,700 mètres cubes e de terres viennent d'être adjugés. L' »uver-L" ture des soumissions a eu lieu à la direc- - tion du service spécial de construction des ■" gares. Huit soumissions avaient été déposées, mais trois furent écartées pour avoir été reçues après le délai fixé. ^ Les cinq autres proposent des prix va-7" riant de fr. 2.43 à fr. 2.59 le mètre cube; r l'offre la plus avantageuse, fr. 2.43, émane ,a d'entrepreneurs bruxellois. La zone à fouiller contient un fort banc de sable à bâtir, ce qui constitue une bon-1/3 ne aubaine pour l'adjudicataire : de là le '» bas prix des soumissions. Le déblai à effectuer est campri» entre les rues de Schaer-l~ beek et de Tilly, le long de la rue Pachéco. f Les terres enlevées devront être transpor-a tées à l'Allée Verte, pour être dirigées par wagons vers les lignes où des travaux de » surélèvement sont en cours. Avis aux tireurs. — Par suite de la Per^ 6 meture du Tir National, le concours public de tir qu'organisent annuellement les Ca-rabiniers Réunis et les Francs Tireurs Bru- . xellois se donne au Tir Communal, rue des ." Six Jetons, 54, à la charge réduite et à la a~ distance de 25 m. Commencé le 21 mai, il se c_ continuera jusqu'au 29 juin, les dimanches , de 9 h. à 12 h et de 2 h. à 7 h., les lundis de 3 2 h. à 7 h. et les samedis de 4 h. à 9 h. 'u Bien que donné à charge et distauce ré-duites, oe concours comporta des prix très importants et très nombreux. s-u o- Suppression de l'hôpital de Laeken. — Le lu Conseil des Hospices de Laeken vient do s- prendre une grave décision, an nonce un confrère.3s Dans un mois^ il n'y aura plus d'hôpital & Laeken: ce bâtiment va être désaffecté, et L1_ à la suite d'une convention qui vient d'êtr« re signée par les Conseils des Hospices de Laeken et de Bruxelles, les malades de Laeken a- seront reçus dans les hôpitaux de Bruxel-il- les. Cette mesure serait un pas, sinon vers ®T l'annexion de Laeken, du moins vers l'u-a nification des services. le * ie Ce qu'on dit. — Dans un café du centre j. de Bruxelles, on commentait, hier, le résultat des élections. A un moment donné,un a_ commerçant adossé au comptoir dit: 3r « Les'affaires chôment actuellement; tout le le monde se plaint, et il semble que la crise e_ n'est pas près de finir. » La patronne. — Quelle serait la cause de tout cela •' à Un socialiste. D'après moi, la guerre s. des Balkans... il Le garçon. — On dit que la principale a_ cause, c'est la grève générale. Le socialiste. — Je do pense pas. 1X Le patron. — Dans tous les cas, soyez sûr s. que les socialistes ne recommeuooront pas ' | avec cette blague-là. V FEUILLETON DU 29 MAI 1911. G La Folle de Virmont PAR Jean BARAÎNCY / (Roman couronné par l'Académie Française) On remarqua que la servante n'assistait pas a, la messe et l'on se demanda pourquoi. Claire l'avait pourtant assez priee de venir, et même, aurait désiré que ce jour là, elle ne s'occupât point du tout des soins d ménage, ca,r elle tenait à ce que, dans le vilK-ige, le bruit courut de leur bonne entente. On lui reprochait déjà tout bas d'avoir fait éloigner Marceline et elle ne voulait pas qu'on puisse l'accuser de fierté vis-à vis de Césetts, qu'elle sentait être, malgré elle, .une force dans la maison. Mais la paysanne refusa obstinément de bc rendre aux cérémonies des épousailles et objecta pour cela maintes raisons auxquelles elle dut se rendre. Au fond il n'y en avait qu'une bonne, une réelle. Pour elle, ces noces n'étaient pas une fete, «t le cari 1 église oui, traversant l'air, arrivait jus* qu'à l'auberge, lui annonçait seulement que sa Linette ne serait plus heureuse désormais.V Claire n'était pas, à î roprement parler, jone méchante femme, elle n'aurait point fait «e mal pour le plaisir de le faire et elle ne retusait jamais 1 aumône d une miche et i d'une verrée de vin au voyageur harassé 1 qui frappait à l'auberge, mais ne pas être méchant ne suffit pas pour êt~e bon. Cressent souffrit avec elle. Quelques mois suffirent pour calmer l'effervescence de sa passion, et dès lors, il s'en voulut de ce coup de folie qui lui avait fait ainsi introduire dans sa maison une jeunesse capricieuse et folle dont s'accommodait mal la tranquillité de son âge mûr. Mais il n'aurait point voulu pour tout au monde, faire rire do lui, il se i garda d'avouer sa déconvenue et fit contre fortune bon cœur. i C'est ainsi qu'on le vit toujours souriant et empressé auprès de sa femme, prompt à ac-i céder à ses moindres désirs et fier malgré : tout, de ses yeux bleus, de sa taille souple et de ses cheveux blonds. Césette non plus n'eut pas à se réjouir, i car elle avait le verbe haut et la parole brè-» ve, voulant toujours et en tout être obéie i au premier signe ; mais la bonne créature sut prendre son mal en patience et se plier ! à ses exigences, redoutant toujours une co-^ 1ère qui ï't.'.t fait renvoyer. i Ah ! si ça n'avait point été sa Linette,com-> me elle s'en serait souciée des airs hautains ■ de la belle Claire ! Mais le souvenir de l'enfant la gardait, sinon de toute rancune, du ' moins de toute récrimination, et elle tra-! vaillait du matin au soir sans une plainte, ■ en esclave, elle qui, pendant des années, avait dirigé la maison presque autant que le maître, n'ayant désormais qu'un but : aimer et protéger Marceline. Oui, 11 protéger, car pour elle, la fillette en aurait be- ' soin; personne ne serait parvenu à lui sor-1 tir cette idée de la tête, c'était comme uner obsession et comme un pressentiment qu'elle ne pouvait dompter. L'enfant souffrirait plus tard et son malheur viendrait de Claire. Cette belle-mère qui la chassait de sa présence, cette jeune femme qui ne savait penser gu'à sa toilette, lui ferait certainement la vie dure, lorsque, forcément, elle reviendrait au logis. Certes, le père était là et aimerait sa fille, mais la défendrait-il suffisamment? 11 n'avait jamais su commander et redoutait les querelles; pour avoir la paix, ne fermerait il pas les yeux sur bien des choses"? D^ailleurs un homme, aussi bon qu'il puisse être, ne possède pas cette clairvoyance du cœur inhérente à la nature féminine. Quoi qu'elle eût à supporter, la nourrice resterait donc à l'auberge. Marceline, cette année-là, ne vint même pas chez elle à l'époque des vacances. Son père la conduisit à Saint-Léger, chez une tante qui reçut avec plaisir cette enfant docile que Guy Cressent n'osait pourtant pas imposer à sa femme. VI Le ciel est bleu, d'une limpidité sans pareille, traversé de loin en loia par le vol rapide d'une hirondelle. A cette heure encore matinale du mois de mai, la campagne semble baignée dans un flot de lumière, la rosée scintille comme une perle à chaque brin de mousse, la futaie eit remplie de murmures, de chansons, de buissements mystérieux et doux, les arbres, frissonnent et balancent dans l'air léger leurs cimes couronnées de feuilles blondes que le soleil caresse, les primevères étoilent t l'herbe déjà haute d'où s'échappent les par- - fums pénétrants des lavandes et des serpo-3 lets et là, sous l'ombre adoucie, striée de clartés soudaines, des insectes dansent au- - tour de la mare. La vieille auberge semble un nid dans les t branches, un nid d'où s'échappe, comme du - bois, des gazouillements et des chansons. Les gazouillements c'est l'enfant qui les - fait entendre, et les chansons viennent de r la mère, qui chante pour l'endormir... Car, :, depuis un mois, l'auberge abrite un nou-s veau né, une petite fille que Guy-Cressent il ne peut se lasser de contempler et qu'on va i- baptiser tout à l'heure. Les cloches sonnent, vibront, traversent e le village à toute volée, et leurs voix sonores montent à-haut, bien au-dessus des plus e grands peupliers, jusqu'au ciel illuminé, n Elles traversent l'immensité et vont dire e a anges d'entonner eux aussi, l'hymne de '- joie. s II y a peu de personnes à l'église : quatre ou cinq vieux qui égrennent leur chapelet en attendant l'arrivee du cortège, et quelques ménagères que leur travail ne retient pas au logis. ,- Les partisans sont partis aux champs de-puis l'aube. Ils^ n'ont pas le temps de flâner ceux-là ; mais par contre tous les gamins e de Virmont, se sont, je crois, donné rendez-a vous sur la pla.ee de l'église, et Marceline e va-, tout à l'heure, leur faire une large dis-e tribution de bonbons. Car Marceline est e marraine. C'est elle qui portera dans ses i, bras l'être chétif enfoui dans la bngue pe-r lisse, et dont elle est si fière. Oh I chère mi-s gnonne Linette I t Claire fit bien un peu la moue lorsque son t ■ Il ■■ s - mari lui proposa la fillette, mais somme € - toute elle ne put refuser, puisqu'il la lais- 3 sait libre de choisir le parrain, et c'est ain- ' - si que Césette alla chercher l'enfant à 1 Magy-le-Haut, deux i^urs avant la cérémo- 1 s nie... Deux jours seulement! le temps juste - x de lui faire confectionner une robe par la t tailleuse de Virmont. I s Lorsqu'elle arriva à l'auberge, qu'elle c 3 avait quittée depuis des mois, et qu'elle vit 1 , sous les rideaux de sa couchette la petite - figure déjà gentille de ,sa sœur, Marceline î t eut un tressaillement du cœur qu'elle en 1 1 pâlit. Césette en fut soudain épeurée. i — Est-ce que... tu serais jalouse, ma fille"? 1 t demanda-t-elle, tremblante # à cette pensée - que l'enfant, s'il en était ainsi, aurait dou- s s blement à souffrir. Mais un bon sourire vint f éclairer le visage sérieux de I^ine, elle se ] g pencha sur sa sœur, l'embrassa doucement < e et regarda la servante, bien en face. — Je.l'aime bien trop pour ça! répondit- 0 elle. 1 t — A la bonne heure! s'écria Césette ras- - sérénée^ et, l'attirant à elle, elle mit deux 5 t gros baisers sur ses joues hâlées. i — Vois-tu ma fille, tu as raison de l'ai- 1 i- mer, cette petite-là, encore que vous n'ayez < point eu la même mère. Elle te revaudra ça i s plus tard et j'ai comme une idée que ton :- amitié pour elle t'attirera celle de Madame 1 e Claire... Et puis... et puis, continuâ t-elle, i- après une pause, en caressant les cheveux i t bruns de Marceline, quoiqu'il arrive c'est i s ton devoir l 1 U est peu probable que cette idée de de- < voir pût influencer Marceline c i quoi que t ce fut. Elle suivit simplement l'impulsion de 2 si nature aimante qui la poussait à chérir î et à cajoler tout ce qui était petit et faible. Elle compta avec une patience fébrile les . heures qui la séparaient du baptême, et l maintenant elle comptait les minutes, car le . parrain, venait d'arriver; c'était le frère de î Madame Claire, un.garçon de vingt ans qui i travaillait les terres de la ferme et dont, pour la^ circonstance, la callosité des mains 3 disparaissait sous des gants de filoselle trop t larges et trop longs. 3 II avait apporté un gros >ouquet à U 3 marraine, et elle se tenait debout avec les i fleurs dans ses mains, toute prête à les lui rendre lorsque Césette, qui habillait l'en-? fant ,1a lui poserait sur les bras. 3 Car c'est elle qui allait la porter! Non - seulement à l'égise, lorsque le prêtre ver-t serait sur son front l'eau sacramentelle, 3 mais encore de l'auberge Jl l'église, avec t quelle joie et uelle fierté. Tout à coup la vieille horloge sonna. — Neuf heures 1 vous entendez ! c'est neuf heuresl U ne restait plus qu'une demi-heure pour t se rendre au village. Césette se dépêcha, madame Caire noua vite les cordons de son - tablier de soie, Guy donna un dernier coup z de brosse à sa veste de drap fin, celle qu'il i avait mise le jour de son mariage et... i — Tiens Line! dit Césette en lui présen-3 tant la pet:' î. , Line tend les bras, et tandis que Claire ar-c range le voile afin qu'il ne se froisse pas, t tandis qu'elle fait tomber les longs plis do la robe blanche, la marraine sent bondir son - cœur si fort, si fort, que son corsage en est 3 soulevé. 3 l V suivre.) r

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Cet article est une édition du titre Le courrier de Bruxelles appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1861 au 1914.

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