Le courrier de Bruxelles

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s.n. 1914, 23 Avril. Le courrier de Bruxelles. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/f18sb3z397/
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Jeudi 23 avril 1914. ABONNEMENTS i m» m m un Tioisitn BELGIQUE. ft 10.00 5.00 2.50 EOLLAiNLE. . i jg 20 0.60 4.80 LUXEMBOURG \ UNION POSTALE 30.00 15 00 7.B0 5 CENTIMES Lm »ss0li»rent» ne iont oaa ml* TÉLÉPHONE SABLON 1764 LE COURRIER DE BRUXELLES 53® annSo.—S* 1(3. * ■ "w 1 ' BUREAUX! A BRUXELLES : 52, rue de îa Montagne A PARIS! i 30, rue Salnt-Snlplce, 30 5 CENTIMES Lm suppléments ne sont pas mis en vent* TÉLÉPHONE SABLON 178» Les ouvriers chrétiens et la politique, Sous le titre qui précède, le « XXe Siècle > publie, en première colonne, l'article jqui suit et dont il faut reconnaître le bien-tfondé. Le « danger » que signale le « XXe Siècle » est réel; il est consécutif d'un es-,prit de système poussé à l'excès et d'une manie de plus en plus à la mode, en certains milieux, de préconiser le syndicalisme chrétien comme l'unique panacée, en dehors de laquelle point de salut: de décrier par la même occasion notre vieille politique, qui a fait ses preuves et qui nous a donné trente années de gouvernement catholique...Loin de nous l'idée de médire de l'heu-ireuse restauration de l'esprit corporatif ruiné par la Révolution française; c'est une belle et bonne action que de travailler à cette restauration, surtout lorsqu'elle se ifait « dans le Christ » et à la lumière des enseignements pontificaux. Avouons aussi que la politique n'est pas toujours exempte d'incorvénients, de dangers, d'excès, d'abus; la politique, comme tout ce qui est humain, peut s'égarer. Mais est-ce là un motif pour détourner un catholique — celui-ci fut-il un simple ouvrier — de s'intéresser individuellement à la politique, à la réussite des élections, à la propagande électorale, de s'inscrire dans nos .cercles et associations poirtiques, voire d'accepter une candidature, quand il est démontré que le titulaire en est digne à tous égards? Mais laissons parler le « XXe Siècle » ; il signale très exactement cette singulière mentalité, qui n'est du reste pas nouvelle : C'est devenu un sport assez goûté en certains milieux de traiter de haut les élections et les hommes qui jugent devoir s'en préoccuper. Il ne faudrait pas croire que ce dédia in ne se rencontre que dans les esprits rejetés par les abus du -parlementarisme vers des conceptions plus autoritaires. On le trouve aussi chez d'autres dont l'idéal est précisément au pôle oppos<3. Nous venons de le voir exposé sans fard dans iim article de l'e Action Démocratique » (numéro du 15 avril) et nous croyons devoir en dire deux mots. Dans cet article intitule : « Prenons garde ! » Un des rédacteurs de 1«' Action Démocratique » interdit à tous les militants du syndicalisme chrétien de se mêler de près ou de loin, fût-ce à titre individuel, de propagande électorale. Il Tout.bien déclarer — il est bien bon, vraiment! — que ces militants ont le devoir de voter selon leur conscience, mais là doit se borner strictement leur intervention dans la bataille électo,-rale.Que si on leur offre — toujours à titre individuel — une candidature. « leur devoir est de refuser toute offre avec intransigeance sinon avec indignation ». « Bien plus, déclare expressément notre confrère, aucun de nos militants — toujours à titre individuel — ni ,çle ' rès ni de loin, ne voudra se mêler à la propagande électorale. » Cette thèse est développée « au nom de la mentalité prolétarienne >» avec une fougue et un 'luxe d'imprécations dont le romantisme se reflète h peine dans cette péroraison échevelée : « Que la consigne eoit rigoureusement observée! Et s'il en est parmi nous qni désirent goûter du râtelier parlementaire ou qui ne savent sacrifier leur zèle électoral à l'intérêt total du prolétariat chrétien, qn'ils s'en aillent! Mais oui. qu'ils s'en aillent! Considérant les services qu'ils auront rendus, on me taxera d'ingrat itude,_ sinon de plus noirs sentiments encore. Peu m'importe et peu importe. Quand on va au combat, on dépose au bord '«le la route les éclopés et les naïades pour que tantôt les ambulanciers les recueillent. Et les soldats valides vont vers la victoire, en # un groupe oompact ». Nous ne voudrions pas qu'on prît au tragiq-ue V!os exagérations dont le bon s cas suffit à faire justice, mais il nous faut cependant les relever parce qu'elles sont le signe révélateur d'un inquiétant état d'esprit. i La consigne donnée par l'« Action Démocratique » ne peut se justifier-que par une double pensée: les intérêts syndicalistes sont tout ce qu'il-y a de plus sacré pour un ouvrier chrétien et la politique est une vilaine cuisine pour laquelle un syndicaliste chrétien, ne peut avoir que de la répulsion. Ce sont là deux opinions aussi fausses que simplistes.Tout d'abord, il y a pour un ouvrier chrétien des intérêts qui, sans entrer en conflit avec ses intérêts syndicalistes, sont plus sacrés que ceux-ci et dont il ne peut donc pas se désintéresser. Si on invoque en faveur des premiers la a solidarité prolétarienne b qui n'est que la solidarité d'une classe, nous pouvons invoquer en faveur des autres ce qu'on pourrait appeler dans le même jargon la solidarité civique et la solidarité religieuso. Il ne peut être indifférent à un syndiqué chrétien que la liberté religieuse, la santé morale du pays, l'intégrité de son territoire soient ou ne soient pas assurées. Pour lui comme pour tout autre citoyen, ces intérêts-là doivent passer avant n'importe quel autre et c'est une faute que de l'inciter à penser autrement. D'autre part, quelque mépris qu'on affiche pour la « cuisine électorale » et quelque désir qu'on ait de la voir améliorée, nous voudrions bien savoir comment on pourrait ne pas y recourir sous un régime parlementant. C'est évidemment le droit de nos amis de l'« Action Démocratique » de n'avoir pout cette cuisine qu'une sympathie médiocre. C'o»t — et là nous sommes tout à fait d'acoord, faut-il le dire, — le devoir des syndicats de vester complètement étrangers à la préparation dos élections comme d'ailleurs à toute action politique. Il peut même y avoir des raisons d'opportunité pour^ que des dirigeants de syndicats se tiennent a 1 écart de n os "luttes électorales et nous ne songeons nullement à demander qu'ils se lancent tous dans la mêlée. Mais tout cela ne légitimé ni les accusations de trahison, ni les excommunications ma jeures contre les militants qui croiraient devoii défendre les intérêts religieux et nationaux ave< autant de vaillance quêteurs intérêts de classe Il y a d'ailleurs dans l'attitude do 1 « Actior Démocratique » un manque de logique que nom nous permettons de lui signaler. Le mouvemenl svndicaliste auquel elle se dévoue ne fait pa* toujours fi du concours des hommes et des journaux dont le rôle est principalement politique C'p conoours, il le réclame même au nom de is solidarité religieuse et il a raison. On estime t bon droit qu'un député ou ".m patron catholique n'a. pas le droit de ne s'inquiéter que de ses intérêts de classe. On fait même un devoir au* bourgeois catholiques parce que catholiques d ai der de leur argent et de leur influence le mou vement syndical chrétien et c'est très bien.JYlau nous ne voyons pas sur quoi se fondent ces ap-pels s'il n'v a plus rien en dehers du syndicat C'est cependant bien à cela l.ie se res^o i pensée de l'« Action Démocratiqite ». yue s nous l'avons mal comprise, notre confrere voudra bien nous le dire et nous serons très heureux de lui avoir fourni 1 oocuuion de dissipei une équivoque. Nous ne faisons aucune objection à cei réflexions qui nous semblent donner U note juste. D'un côté, il est toujours op portun de rappeler les nombreuses direc tions pontificales recommandant à la « dé mocratie chrétienne », et par con-séquenl aux syndicats chrétiens, de se tenir comme tels, à l'écart de la politique pour se con sacrer à l'action économique et sociale, i l'amélioration matérielle et morale des ou vriers. Mais, d'autre part, c'est tomber dan: une dangereuse exagération que d'interdi re alix membres d'un syndicat économique de s'occuper, individuellement, en dehori du syndicat, de politique active, de propa gande électorale, de faire partie de cercles ou associations^ politiques ; c'pst proj^agei une dàngèrèûse erreur, c'est, de la part de dirigeants, une inconcevable aberratior que de laisser croire à.des ouvriers chré tiens que la politique catholique est un ma! et qu'en dehors du syndicat eu du syndica lisme, il n'y a plus rien de bon. C'est pai de pareilles prétentions qu'on risque de perdre les meilleures causes. Nouvelles de Rome. Le Saint-Père a donné, ces trois derniers jours, toute une série d'audiences spéciales et des audiences collectives quotidiennes. De plus, le Pape a conféré avec plusieurs cardinaux, notamment avec LL. EE. Fer rata et Lorenzelli, l'un et l'autre anciens nonces à Paris. Parmi les hauts dignitaires qui ont eu la faveur d'une audience spéciale, figurent ] T. R. P. Wernz, général de la Compagni de Jésus; le T. R. P. Mallet, procureur ge néral clés Eudistc's, zélé religieux, orig naire du diocèse de Ooutances et postula leur de la causé du bienheureux Eudes fondateur de la Congrégation des Eudis tes, éclose à Caen. Mgr Béchetoille, ancien secrétaire de fe !e cardinal Coullié, et chancelier de i'ar chevêché de Lyon, accompagné de M. Har mel, président du Conseil central de 1 Propagation de la Foi, et de M. de Sainte Olive, président de celui de Lyon, a ét également reçu en audience spéciale ; i1 e est de même de M. Léon Harmel, le grand industriel rémois. Le Saint-Père a reçu en audience spéciale diverses grandes familles romaines, admises pour présenter, selon la tradition,leurs vœux pour les fêtes pascales. Di atelier fle tapisseries ilMIÉSS. t Ce . fut le privilège du XVIIe et du XVIIIe siècles de voir plusieurs générations d'une même famille se vouer au culte d'un même métier d'art et en garder la tradition avec jalousie, avec orgueil et avec éclat. Les Leyniers et les Reydams, qui comptent, encore aujourd'hui, des descendants à Bruxelles, furent de ces fervents et de ces tenaces, et leurs ateliers de tapisseries portèrent dans presque toutes les cours d'Europe le glorieux petit écu rouge accosté de deux I> dont étaient estampillées les maîtresses œuvres de l'art bruxellois. L'intérêt que suscitent ces tapissiers ne réside pas seulement dans la valeur .esthétique des merveilleux tableaux qui sortirent cîe leurs métiers. Ce furent d'aberd gens du même sang que nous et bourgeois de la même ville : ce qui pique agréablement notre vanité. Mais surtout, la claire révélation de l'esprit, des goûts, cies activités de toute ! une époque fameuse qui rayonna dans leurs , ouvrages et la traduction en riches couleurs, en lignes harmonieuses, des manières d'être et de sentir, propres au tempérament bruxellois nous intéressent vivement. A l'âge d'or de la Renaissance flamande, Henri Reydams le vieux, qui s'était marié en 1639, dans l'église Saint-Géry, réunissait une douzaine de compagnons dans son atelier du Vieux-Marche, entendez place An-. neessens. Les cartons de ses tapisseries , étaient signés des maîtres choyés de l'école d'Anvers : Rubens, Jordaens, Van den Hoecke. Plus tard son fils, Reydams le jeune, avait connu, lui aussi, près d'une moitié du siècle de la grande fougue, mais cependant les meneurs de notre art cïisparais-saient lentement et tout à l'aube du XVII'Ie siècle, lorsque Marlborough planta l'aigle autrichien «à Ramillies, Reydams le jeune sentit poindre la déeïadence. Voulant sauver la dynastie des tapissiers,il s'associa en 1712 aux frères Leyniers, et leur manufacture de la rue Vincket, aujourd'hui rue des Chartreux, n'occupa pas moins de 47 ouvriers à 22 métiers. Cette florissante association dura jusqu'en 1734. Jacques-Ignace Reydams y avait présidé à la suite de son père, qui, depuis 1719, reposait à l'église Ste-Catherine. Puis, un jour, le dernier des hauts-liciers bruxellois s'en fut exporter sa senence et son art des couleurs à Douai, à l'atelier de Couckx, où il mourut en 1747. Quel poème de grand style que leur œuvre décorative, épanouie pendant j' :e d'un siècle. Le plus naturellement du monde ces artistes interprètent la conception d'un Rubens. d'un Mantegna, d'un Janssens. Jamais ils n'accusent de lassitude ou d'infériorité, jamais ils ne forcent leur talent. Ce n'est pas seulement avec aisance et avtn. grâce qu'ils composent, des « chambres de verdure » ou « étoffent» de>s solennités guerrières; ils les « enlèvent » avec une « furia », avec une bonne joie pétillante et saine, avec une vigueur ardente et lumineuse auxquelles la majesté n'est pas toujours étrangère. Un même amour sans parcimonie les anime lorsqu'ils drapent les Olympiens, lorsqu'ils déhanchent les bruyants danseurs à la Te-niers, lorsqu'ils ceignent les fronts impériaux d'autorité et de gloire, lorsqu'ils campent les farouches héros de la guerre aux torses puissants, lorsqu'ils font courir sous les perspectives ombreuses des sous-bois, sur les colonnades, sur les eaux, sur les collines infléchies, les caprices de la lumière : cet art souple, ajni du faste et de la gaîté, épris de nature f-aîche et de force déployée, i c est tout l'art bruxellois. S'il trahit ses origines il ne réflète pas moins les caractères d'un temps étrange. Cependant que l'humanisme suscite la passion de l'antiquité païenne et gagne les esprits, le sentiment religieux ne perd r^as son empire. Dans l'atelier des Reydams, des « Triomphes des dieux » attribués à Mantegna, les « Hommes illustres « de Plutarque, les fables d'Ovide commandées par la duchesse douairière d'Arenberg, voisinent avec l'histoire de Joseph, avec les « Actes des Apôtres » et avec l'histoire de Judith que possèele M. le baron Empain. Et tandis que la puissance des trônes s'entoure de tous les éclats et de tous les mâles prestiges, la plus mordante raillerie contre la chevalerie, les gaudrioles les plus , populacières, et par dessus tout le goût des pastorales paisibles et molles trouvent cré-; dit dans les esprits. C'est ainsi que sur les métiers des Reydams, surgissent en même temps: un Henri IV et une Catheri" de Mé-dics, dus au pinceau de Rubens; cette « Abdication de Charles Quint » et ces « Inaugurations de Philippe le Bon et de Charles VI comme ducs de Brabant » qui ornent la salle du conseil communal de Bru relies;, des W IUC1S .. „ ■ __j i « Grotesques », des Don Quichotte, des fes tins de paysans, comme aussi des idylle; pastorales où le rythme des formes allié au? caresses de la couleur tient en puissance telle la « Calypso » du Musée du Cinquan fcenaire, l'art délicat et sans virilité di XVIIIe siècle Les trois panneaux historiques de l'an cienne salle d'assemblée des Etats du Bra bant, où siège à présent notre conseil com munal, et le panneau, d'un charme virgilien qui est exposé au Cinquantenaire, suffiseni à caractériser l'art de ces maîtres bruxel lois. Le faste de la Renaissance s'y étale bien qu'un peu atténué. C'est encore l'ani pie somptuosité des brocards et des soie* aux chatoyants reflets, l'opulence des guir landes de fleurs et de fruits, l'étincellemeni des armures, l'exubérance des forces d< i l'homme et de la nature, l'agitation de h vie; mais e'est déjà le lyrisme des paysages le doux frémissement de la lumière, la gam me des frondaisons.de ces bleus et de cei verts qui étaient une science et un secret la chaîne de ces amours ailés s'est faite pluJ légère et plus pâle, les "Soies ont des plisse ments plus recherchés, plus Capricieux, lei nymphes qui surgissent des taillis, et foula cueillette des fleurs et des fruits, porten' de petites corbeilles et sont coquettes. L< métier savant et l'art des hauts-liciers bra bançons s'y trouve condensé et résumé ave< un rare .bonheur. Puissent les Pénélopes et les Omphale: bruxelloises y puiser d'admirables leçons. Revue de la- Pressa Aimez-vous les uns le*s autres. — Lund soir les citoyens Camille Huysmans et An seele donnaient un meeting à Gand e d'après le compte-rendu du moniteur so cialist'e herr Kamieî dit encore quelque vérités à l'oreille des fameux dissidents so cialistos et de certains littérateurs qui fon de la singulière politique. Le public protesta, Huysmans, Anseel et le bond Moyson durent entendre à leu tour des vérités. On en vint aux mains e la séance fut levée dans le tumulte. Le « Peuple » termine ainsi le compte rendu de ce meeting dans lequel il essai de faire avaler" à ses lecteurs que tout 1 succès fut pour Anseele et Huysmans : Le meeting finit vei'6 onze heures du soir e ^es assistants se dispersèrent par groupes, en ionnant des chansons socialistes. Ce fut certainement le fameux chant cantique socialiste : c Aimez-vous les un les autres » que les assistants entonnèrent Contre les raseurs. Le « Petit Bleu faisant remarquer que la Chambre ne élis posera que de peu de séances — douze exac f.ement, car ie Parlement s'ajournera le tuai ■— pour discuter les assurances socia les, fait un appel énergique aux chefs e! groupe pour qu'ils empêchent les raseur de sévir. Il importe dit la feuille libérale, que le Par lement fasse œuvre pratique en laissant au: seuls spécialistes, à ceux qui auront tout par ticuliorement étudié la question, le soin cl prendre la parole. Si les éternels péroreurs pour ne rien dir s'en mêlent,on risque fort de ne pas aboutir d si tôt. Espérons qu'on pourra, tant à droit qu'à gauche, mettre un frein au a prurit ora toire » dont certains membres semblent fâ cheusement atteints. » Cet avis sera-t-il entendu par les Buyl e consorts ? Au pays de l'instruction obligatoireinen laïque. — L' « Eclair » publie, sous le ti tre « Les résultats de leur défense laïqu un tableau suggestif fixp-nt de façon saisis santé les conséquences d'une politique sco laire à la française. C'est en juin 1899, sous le Ministère Wal dock-Rousseau, que fut formé le Bloc radical socialiste. 11 y avait à cette époque : En 1900 : 67,761 écoles publiques,17.211 éco les privées, au total 84,972. En 1914 : 68,007 écoles publiques, 13,23' écoles privées, au total SI ,237. Il y a donc en France 3,735 écoles de moins Le nombre de maîtres était : En 1900 : 107,927 laïques, 49,590 congréga nistes. au total 157,517. En 1910 : '154.926 laïques, 2,055 conpréeanis tes, au total 156,981. Il y a dofic en France 536 instituteurs d' moins. Le nombre des élèves était : En 1900 : 4,419,222, écoles laïques,1,377,578 enseignement libre, au total 5,526,800. En 1914 : 4,478,474, écoles laïques,1,074,930 enseignement libre, au total 5,526,400. La population scolaire n'a donc pas sensible ment varié. En 1910, le budget des éooles publiques s'éle vait à 217,878,000. En 1913, il est prévu pou • 370,000,000 fr. Soit en plus 152,122,000 francs. \ L'entretien d'une école publique cîoûtait en : 1900 trois mille francs ; il s'élève en 1914, à 5 mille deux cents francs. ' L'Etat dépensait 47 francs par élève ; il dé-( pense maintenant 74 francs. JEt.sept mille huit cent cinquante conscrits de 1912 ne savaient pas lire! Encore un qui s'en va. — CetU) fois c'est le député libéral de Chaideroi M. Dewan-; dre qui vient d'adresser sa démission de - membre de la Chambre des représentants pour des raisons d'ordre privé (?) ' Il paraît que l'ancien substitut du procureur du Roi va commencer une étude « sur 1 la statue symbolique d'un bandit : Ferrer. Où est la croix? — Récemment mourait subitement, au cours d'un voyage à Stave-lot, le secrétaire du bureau électoral libéral de Verviers, M. Victor Ortmans. A propos des funérailles civiles, qui furent faites au défunt, le « Courrier du Soir », enregistre cette lettre curieuse que lui envoie un correspondant : « L'Union libérale » a rendu compte mardi soir, de l'enterrement de M. Victor Ortmans. Elle a signalé notamment que le cercueil fut conduit à la gare de Spa par une délégation de la logo de cette ville, qui l'accompagna jusqu'à Verviers. Elle a reproduit aussi le discours du f.'. Achille Paulus, au nom de la Loge des Phl-ladelphes.Il y a un détail qu'elle a omis et qu'il faut relever, parce qu'il est significatif ; le voici : Le cercueil commandé par la famille et qui avait été envoyé à l'hospice St-Charles à Spa, était surmonté, d'une jolie croix nickelée, vissée sur le couvercle. Au moment où le cortège quitta la gare de Spa, la croix était toujours sur la bière, mais quand celle-ci fut débarquée 1 à la gare de Verviers-Ouest elle avait disparu. « L'Union » pourrait peut-être nous dire k comment et pourquoi et par qui la croix a été enlevée entre Spa et Verviers. s Certainement, l'Union pourrait le dire, " mais elle n'aura garde de le faire, k Au surplus, cela importe peu. En dévissant la croix dans le mystère d'un compar-3 timent funèbre, les francs-maçons n'ont r fait qu'accomplir leur besogne courante, t qui est d'essayer de jeter bas toutes les croix, de déchristianiser la masse et de pré-■ parer l'avènement du plus bas matériaJis- 2 me. Qu'ils bannissent la croix de chez eux, ® c'est leur droit, puisqu'ils n'en veulent pas; mais où ils abusent, c'est quand ils la t proscrivent de chez ceux qui la demandent, qui la réclament instamment parce qu'ils l'adorent et espèrent en elle ! Liberté! Egalité! Fraternité! —- M. Emi s le Massard, conseiller municipal, parlait . avant-hier élans une réunion publique, et il contait ceci : » « C'était à la prison de Saint-Lazare.Une - pauvre fille détenue provisoirement, par - suite d'un règlement draconien, 'agonisait. 3 ! Elle n'avait plus que deux heures à vivre. - Elle réclamait, pour suprême consolation, j- Celle d'embrasser sa mère. Orï lui refusait 3 inhumainement cette faveur. « Le conseiller de la Plaine-Monceau, indigné, réunit alors ses collègues et exi-; géa que la mourante reçût satisfaction sur-' le-champ. 3 « L'administration, qui avait cru pouvoir garder toutes ses tendresses pour Mme ) Caillaux, la bienheureuse pensionnaire de î la pistole n° 12, dut s'incliner: elle.le fit de ; fort mauvaise grâce, et la malheureuse dé- - tenue eut la consolation de mourir dans les - bras de sa mère. » b Au pays de la République et du S. U. pur et simple. — Le tableau suivant du régime français est fait par M. Benoist, membre de j. l'institut et député de Paris: Dès qu'un débutant a prouvé qu'il tient la ; tribune, il est marqué pour un emploi. U sera . pour le moins sous-secrétaire d'Etat quelque . part et peut-être ministre de quelque chose, fût-il (et nous en avons eu) d'une ignorance dont on eût dû être effrayé. Ce n'a été que de-. mi-mal tant que nous avons gardé d'excellents . directeurs.de grands commis d'administration, qui savaient et suivaient les affaires, assurant . La continuité, la perpétuité, à travers ces clias-sés-croisés de politiciens intérimaires. Malheu-) reusement, la race commence à s'éteindre, et il n'est que temps d'aviser, sinon la France, qui • n P',us gouvernée, m'aiâ qui était encore administrée, ne sera bientôt ni gouvernée ni ad- - ministrée. Au surplus, la rapidité avec laquelle, quand . on a de i-éhtregsnt et du bagout, on décroche un portefeuille, l'exemple de tous ceux qui, s pour un rapport ou pour un discours, ont été hissés jusqu'au faîte, a excité les appétit6 et ; fouetté la concurrence. De là la multiplication des groupes, qui ne sont que des sexnétés en , commandite pour l'exploitation du gouvernement, des écuries ministérielles, chacun d'eux . courant avec ses poulains et partageant le prix à sa clientèle. De là la vivacité des attaques, . l'instabilité d'un pouvoir qui a sans cesse les :• reins rompus. Petite Chronique Un prêtre passait... — On connaît l'histoire du soldat de la garnison d'Anvers puni pour avoir refusé d'obéir à un ordre que lui donnait un de ses supérieurs, en conformité avec les instructions téglementai-res. La « libre-pensée » belge a voulu faire du soldat indiscipliné un martyr. Une souscription a été ouverte en sa faveur et une manifestation a eu lieu dimanche, à Char-leroi. Les fortes têtes « anticléricales », en cortège assez maigre, parcoururent les rues de la ville aux cris vengeurs et nouveaux de : a A bas la calotte ! t> Un religieux étant venu à passer, la bande se mit à l'injurier avec une indéniable bravoure. Mais il se fit que le prêtre, nullement intimidé de son côté, s'avança vers ses insulteurs et leur demanda ce qu'ils lui voulaient. Ce n'était plus de jeu! L'attitude énergique du religieux ferma la bouche aux « manifestants t qui s'empressèrent de reprendre leur promenade, un instant interrompue par cet incident. Les récompenses aux chemins de fer. —• Durant le trimestre qui vient de s'écouler, des récompenses pécuniaires ont été accordées à 1 machiniste, à l chauffeur de Bruxelles et à 14 agents qui ont fait preuve d'initiative ; à 70 agents qui ont déeMDuvert ou fait arrêter les auteurs de vols; à 8 agents qui ont fait preuve de zèle à l'occasion de travaux d'installation électrique ;à 3 agents qui ont découvert des publications dont le transport par le chemin de fer est interdit et enfin à 191 agents qui ont fait acte de probité. De plus 48 agents ont été portés à l'ordre du jour pour actes de probité, d'initiative ou de dévouement. LA VILLE Nos Souverains à Luxembourg. — Grâce aux démarches entreprises par M. le directeur Jacobs, du service télégraphique belge, il a été convenu, entre l'administration luxembourgeoise de l'administration belge que des appareils Hughes, de l'Etat belge, seront transporté-s à Luxembourg et desservis, là-bas, par un personnel belge,au cours de la visite de nos Souverains, c'est-à-dire les 27, 28 et 29 courant. Ces mesures intelligentes faciliteront considérablement la service des dépêches, çt il y a lieu do féliciter le fonctionnaire qui en a eu l'idée. » Par suite de différentes circonstances nous avons été empêchés de publier le compte-rendu des trois derniers sermons de carême, si intéressants du T. R. P. Paquet. A la demande de nombreux lecteurs nous le publierons dans notre numéro de samedi prochain. A propos de la remise d'un drapeau au 2me carabiniers. — Ainsi que nous l'avons annoncé, le Roi remettra un drapeau au 2me régiment des carabiniurs, à l'occasion de la grande revue organiaee en l'honneur des souverains danois. La cérémonie aura un caractère imposant. Elle est du reste très rare. U n'y en a plus eu de semblable, croyons-nous, depuis le début du règne de Léopold II. Le Roi défunt remit alors des drapeaux à divers régiments de cavalerie nouvellement formés. La fête patriotique eut lieu au champ des manœuvres, devenu, depuis, le Cin« quantenaire. + A la Commission des XXXI. — La Commission a reçu, d'un groupe d'industriels wallons, une pétition demandant le rétablissement, en matière électorale communale, du capacitariat, non pas pour les électeurs, mais pour les éligibles. Protection de l'enfance. — Le dimanche 10 mai, M. Paul \Vets, juge des enfants, fera, à l'Hôtel de Ville de Bruxelles, une conférence au corps enseignant, sur la loi do 1912. ♦- Que les autorités ouvrent l'œil! — On nous affirme qu'un cinéma clandestin fonctionne dans une rue du centre de la ville. Au premier étage d'un café, on aurait, as-sure-t on, installé un écran sur lequel on projette des films scandaleux. Les « clients » sont amenés dans cet établissement par des personnes intéressées à cette exploitation immorale, nous écrit-on. 1 FEUILLETON DU 21 AVRIL 1914. o, Dans la Tourments par Mlai-g-viei-ite ïteg-riaud. Lauriate de l'Académie Française. — C'est avec le plus grand plaisir que j vous offrirai les places d'honneur ; seuh ment la frugalité de mon menu vous pre met un maigre repas. Mademoiselle, ajoi ta-i-il en se tournant vers Hélène,vous m'e V^-ez désolé! De la gaieté, du soleil et d 1 eau claire. Voilà à peu près toute ma re serve. — Il manque l'amour, fit Théo en rianl a Ions, j'espère que tu as quelque chose d plus substantiel à nous offilr. Ils causèrent un instant; puis Robert pre posa de les mener se reposer auprès d'un source toute proche. U fallait traverser 1 coupe. , Rapide et sans se soucier des autres, Thé 5 ,,n<*a sur les arbres couchés, bonclissaL de 1 un à l'autre, courant U long des s< pins, avec des éclats de rire à chaque fau Pas, glissant parfois, se rattrapant toi •jours... Ql'e' écureil de forêt, cette petite Thée dit hobert avec un sourire affectueux dar direction de la jeune fille, la voilà dan Bon élement. ., Ihéo, cria-t-il, fais toujours attentio de ne pas te casser quelque membre, t sais que les arbres sont traîtres. — C'est une calomnie, répondit-elle; il tee vengeront. Et, entre deux bonds, elle lui lança un pomme de pin encore verte. Robert teudit la maiD à Hélène et la gu: pat à travers les arbres abattus. Ils atte; gnirent un groupe de trois hêtres superbe fcdbssés à une roche au pied de laquelle un g ~ source courait sans bruit sur^a mousse. De& [> fragments de pierre, disséminés et verdis par l'ombre semblaient tout préparés pour servir do table et de sièges. — C'est ici le salon et la salle à manger, dit Robert; reposez-vous. Mais déjà Théo, agenouillée, prenait de l'eau dans sa main et la. buvait avidement : — Dites, en voulez-vous? elle est délicieuse I Elle tendit sa petite main nerveuse brû-e lée du soleil; Hélène y but maladroitement ; y Robert lui même, entraîné par l'exemple, y >- appuya ses lèvres fortes ombrées d'une fine i- moustache brune coupée très courte, n Les jeunes filles s'installèrent sur la mous-e se, pendant que Robert allait donner des i- ordres à ses ouvriers. Il était convenu que les deux cousines al ;; laient faire un petit somme avant le déjeu-e ner pour se reposer de leurs fatigues, du moins, Théo l'avait péremptoirement décré->- té; mais il n'y avait pas cinq minutes que e Robert s'était éloigné, que Théo demanda a en hésitant 1 Vous dormez, Hélène? o — Non, je regarde le ciel beu à travers les t arbres; c'est bleu... c'est immense : cela i- vous prend, vous emporte comme la mer. x — Comment 1j trouvez-vous? i- — Je vous le dis : merveilleux. — Ab ! ça, jamais de la vie, par exemple, », vous ne dites pas ce que vous pensez, car s il est laid... s — Il est laid... le ciel? C'est un peu fort!... n — Mais non, Robert, mon vieux Boby; u c'est de lui que je parle; quel effet vous fait-il 1 s — Il est i '-3 sympathique, c'est tout ce que j'en puis dire au premier abord; il a e Pair simple, franc et sa physionomie dit l'intelligence^— Ah ! je vous crois, fit la petite avec - conviction ; vous verrez auand il veut bien s parer sérieusement; seulement, ce n'est jar î mais avec moi; parce Qu'il ne me prend pas au sérieux; j'ai beau faire. — Tous les Mnis d'enfance en sont là; ce sont un peu comme de grands frères taquins et cependant très affectueux, au fond. — N'empêche, que vous trouvez Robert laid, n'est-ce pas? tout le monde le dit, il faut bien que ce soit vrai; m-is, moi, je ne sais pas pourquoi, je ne j eux pas le voir ainsi. — Sans doute, il n'est pas joli garçon, les traits trop accentués et trop forts dans un ovale trop petit et cependant, je vous l'ai dit, la physionomie plaît, l'expression rachète les lignes, et moi, j'aime mieux le charme qui vient de l'agrément de l'expression que de celui des traits. — Oh ! Hélène, si vous saviez comme vous me faites plaisir! Je sais bien que la beauté du visage ça n'a aucune importance et vous pouvez constater combien je m'en soucie peu pour moi-même ; mais je ne peux pas entendre dire par les autres que Robert est laid. C'st une bizarrerie, comme j'en ai tant. Dès que j'entends quelqu'un dénigrer Robert, il c~t jugé pour moi : c'ect un imbécile.— Alors, c'est un vrai guet apens que vous m'avez tendu là, petite masque je serais dans une belle passe à présent si je n'avais pas répondu dans le sens obligatoire. — Oh ! j'étais sans inquiétude. Robert ne plaît qu'aux gens intelligents; mais il leur plaît toujours. Je crois que de^ même que les médiocrités s'attirent, ainsi l'élite va naturellement à l'élite, et par conséquent, vous ne pouviez pas ne point sympathiser. La vérité c'est nue, en effet, Robert n'était pas joli garçon ; il avait une drôle de petit figure trop ronde, déparée par une bouche trop large et un nez trop fort; mais les yeux d'un joli châtain clair, pétillaient de vivacité et d'esprit; je sourire très fin, très moqueur s'épanouissait^ en douceur, donnait a toute la, physionomie une expression de gaieté simple, de malice bon enfant. D'ailleurs, aucune coquetterie, aucune recherche d'élégance : le teint brûlé du soleil, les cheveux peignés à la diable, le; vêtements quelque peu négligés, l'allure ur peu brusque sous laquelle, cepeneiant, ap paraissait tout de suite l'homme bien élevé C'était, d'ailleurs, un grand garçon, fort e-souple, très gai, très jeune et qui avait une réelle élégance de geste, d'attitudes et de manières sous son apparente rusticité. A l'heure dite, il revint portant un lourc sac de cuir contenant les vivres ; les bûche rons le suivaient ; ils allumèrent un feu pouj faire cuire les pommes de terre sous la cen dre et s'assirent en roncl. Robert et les jeu nés filles se groupèrent à cubiques pas, ai bord du ruisseau. Alors commença le plu: original et le plus amusant des repas. Hé lène accepta avec une simplicité joyeuse ei la frugalité des mets et l'absence totale d< confortable. Tout l'amusait. A la fin du re pas, un vieux bûcheron voulut bien chante: de vieilles chansons en patois du pays, ui autre conta des légendes de la montagne e-des histoires de contrebandiers — on étai-à deux pas de la frontière — à vous donnei le frisson. On se fut volontiers attardé plus que de raison; c'est Robert qui, à regret, donna ie signal de la reprise du travail. On allai s'attaquer au roi de la coupe, un 6apir merveilleux qu'on apercevait à l'entrée de la nouvelle tranchée ; il serait difficile : abattre à cause de son entourage et Roben prit avec lui les deux plus adroits de l'é quipe. — Allons voir cela, dit Théo, ce sera inté ressant. —On dirait que le temps se couvre, fil Hélène; peut-être ferions-nous bien de re descendre... — Ah! non, par exemple; s'il pleut nouf nous mettrons à l'abri dans la hutte de* coupeurs; l'averse, c'est toujours amusant — Je redescends, ce soir, par le granc chemin des Fermes; si vous n'avez pas peui des kilomètres, attendez-moi. Elles gagnèrent donc une petite éminen i - . .. 1 — . ce, d'où elles pouvaient suivre l'effort des , travailleurs.Ils attaquèrent \igoureusement le colosse, dabe>rd à la hache, ensuite à la scie; le bois criait, grinçait, saignait comme une chair blessée et palpitante; elle résistait à la morsure des uents d'acier et les bûcherons, irrités, las, couverts de sueur, s'excitaient avec des interjections rudes, [ des cris de colère et d'ardeur. Cependant, sans que personne y ait pris • garde, le ciel s'était subitement obscurci; . des écairs parurent, rapidement les roule-. ments de la foudre te rapprochèrent. C'é-i tait un de ces orages d'automne, que nul ; n'avait pu prévoir, et dont on ne peut guè-. re deviner l'approche en montagne et plus ; encore en forêt. ; — Allez vous réfugier dans la hutte, cria . Robert aux jeunes filles, voici les premiè- • res gouttes. i — Vous, hâtez-vous, commanda-t-il aux . coupeurs, car le vent va nous jouer un de ; ses vilains tours, si nous ne le prévenons • pas; or, si l'arbre tombe à gauche, nous avons deux ou trois sapins de perdus... Très vif. impatient de la lenteur de ces • lourds montagnards que rien n'émeut, Ro-; bert poussa un des hommes, et lui prit la i scie des nui-ns. — Vous... surveillez -la chu'. î. l. Cepensant, le vent sJétait levé avec vio-; lence, balayant la coupe, s'acharnant sur les sapins dont les branches molles et souples semblaient prises d'une rage folle; l'averse éclatait, les éclairs embrasaient la forêt, le tonnerre roulait d'une montagne à une autre, donnant l'impression d'un formidable jeu de balle fait avec du bruit. Hélène", guidée par un des hommes, ga-: gnait péniblement la hutte,^ couchée en i deux, se servant de son ombrelle comme d'un parapluie. Théo, en dépit des < ordres n de Robert, n'avait pas voulu s'en aller. — Non, non, criait-elle, je veux voir tomber l'arbre; c'est beau l'orage ; c'est beau la lutte... Plus bas, elle ajouta : — Je ne veux pas quitter Robert. Elle avait relevé sa jupe sur sa tête pour s'en faire un abri, et, fouettée par l'orage, vaguement protégée par un rmoncellement de branches de sapins contre lequel elle s'était adossée, elle regardait, à la fois crispée d'inquiétude, car elle sentait bien que la situation devenait dangereuse pour Robert, et grisée par le déchaînement de la tempête qu'elle aimait. Subitement, au milieu du fracas des éléments déchaînés et bs dominant de son craquement sinistre, s'éleva, grandit, se précisa le bruit d'une chute énorme; ce bruit si poignant fait de déchirements, de blessures, de brisures, d'un affaissement de mort' auquel succède le calme sinistre de la vie éteinte, disparue à jamais. Théo entendit très nettement un des hommes crier : — Sauve qui peut ! Puis une plainte., et elle vit a^.ec angoisse que l'arbre venait de s'abattre dans la mauvaise direction, brisant, dans sa chute, deux autres sapins. Elle courut. Un des bûcherons avait pu s'éloigner à temps, l'autre se relevait, renversé par le déplacement de l'air; elle cria : — Robert!... où est Robert?... Personne ne répondit; on ne s'entendait pas à cause de l'orage; tous les ouvriers^accouraient. Théo arriva la première répé-. tant désespérément : — Robert!... où es-tu?... Il y eut une seconde d'angoisse. Soudain, on entendit un appel et l'on vit 6ous l'enchevêtrement des branches de sapin, tout au faîte, le jeune homme se débattre en essayant vaineme t de se relever, — Courage! maitre; nous arrivons... (A suivre.)

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Cet article est une édition du titre Le courrier de Bruxelles appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1861 au 1914.

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