Le courrier de la Meuse: quotidien belge

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s.n. 1918, 19 Mars. Le courrier de la Meuse: quotidien belge. Accès à 16 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/dj58c9s01r/
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Le Courrier PRIX D'ABONNEMMENT : Hollande : 1 florin 25 par mois, 3 florins par 3 mois ; Pour les internés : fl. 0.75 par mois ; 2 fl. par trimestre. Etranger : 1 fl. 75 par mois, 5 fl. par trimestre. Soldats au front: 3 florins . par trimestre. Les abonnements partent du 1er ou du 15 de chaque mois et sont payables par anticipation. Les frais de disposition sont à charge de l'abonné. arge de l'abonné. Rédaction et Administration: 'lace Notre-Dame 23 - Maestricht. QUOTIDI Fondé en Les Allemands préparent ua odieus sacrilège. PROTESTATION ÉlOïïfâlfl DE S* E. le Cardinal CONTRE LA SAISIE DES CLOCHES EN BELGIQUE. Le 5 hiars dernier, un de nos coaxes pondants nous faisait savfcwr que les Aile mjajnids aviaient ordonné la, saisie de cloches dlajnjs toute la partie du territoir belge loiocupé, et que S. E. lo Cardinp Mercier venait de lancer conlre cette cision sacrilège, une énergique proies talion. Au moment môme et malgré 1 confiance que méritent habiluellemer les informations de cette source, nou nous refusâmes à publier sans comlrôt l'annonce d'un 'méfait aussi odieux. Hé las, il est réel. L'ennemi qui décidémen veut (braver Dieu lui-même, a résolu d porter la main sur les objets sacrés. Mais à l'tirrêlé sacrilège a fait aussitc écho une |pro,testaltion qui est peut-être j! document le plus émouvant qui ait vu 1 jour pendant la guerre. Les protestation de 1 'Alsace-Lorraine outragée en 187] le cri (magnifique, d'un Keiller à l'Assem blée Nationale qui est pourtant un chef d'oeuvre d'éloquence, pâlissent devan cette revendication solennelle des droit de Dieu et de la liberté de l'Eglise. Li réprobation; de Pacte profanateur attein les plus hautes cimes du langage. On m sait ce qu'il faut admirer davantage, d ta fermeté du chef de l'Eg|ise de BeJgi que condamnant le (méfait ou des accent déchirants du Pasteur quand il parle d< dépôt sacré dont il a la garde. L'appui calioni du passage cité du Livre d'Esthe dont chaque mot semble avoir été écri pour la circonstance, étreint le coeu d'une émlotion indicible. La lèttre s'achève dans un cri sublimi d'espérance et de foi. Au clergé cl aux fidèles du diocè&e d Malines. Malines, 2 mars 1918. En la fête du Bienheureux Charles le Bon. Mes bien chers Frères, La nouvelle douloureuse que le Pou voir occupant nous avait officieusement annoncée le 8 février, est officiel le. Le Bulletin des lois et arrêtés du 2 février ordonne d'inventorier les clo ches et les orgues de nos églises. Ins truits par l'expérience, nous n'avons plu; d'illusion à nous faire. L'inventaire d'aï jourd'hui .est le signal des réquisition: de demain. Les revendications réitérées du Sou verain Ppntife, notre appel au Chance lier de l'Empire auront donc été vains Vos coeurs chrétiens en seront navrée A une heure où nous avons tant besoii de réconfort, un voile de deuil va s'étendre sur notre pays et recouvrira, com me d'un linceul, chacune de nos jour nées. Ce sera pour la Belgique catholi que une interminable station de Vendre di-Saint. Pour nous, ce chagrin s'ajoutant s tous les autres, nous l'eussions subi en core, n'est-il pas vrai, mes bien cher; Frères, mais, cette fois, ce sont les droit de Dieu, de notre Christ Jésus, c'est la li berté de l'Eglise et de son patrimoine qui vont être sacrifiés à ce que l'on ap pelle „la nécessité", c'est-à-dire l'utili tarisme militaire de nos ennemis. Ce mot de Liberté de l'Eglise sonne mal aux oreilles des politiques, écri le grand liturgiste Dom Guéranger (1) Ils y voient tout aussitôt l'annonce d'i ne conspiration. Or, il ne s'agit pou: nous ni de conspiration, ni de révolte mais de l'affirmation imprescriptible'de; droits octroyés à son Epouse immacu lée par notre Christ Jésus. La liberté de l'Eglise consiste en s« complète indépendance à l'égard de tou te puissance séculière, non seulemen dans le ministère de la Parole, dam l'administration des Sacrements, dans les relations, dégagées de toute entrave entre les divers degrés de sa divine hié rarchie; mais aussi dans la publicatior et l'application des ordonnances de S£ discipline; dans la conservation et l'ad ministration de son patrimoine tempo rel. „Dieu n'aime rien tant ce monde que Liberté de son Eglise", dit saint Anselme. (2) Le Siège Apostolique, par l'organe du Pape Pie VIII, écrivait le 30 juin 183c aux évèques de la Province Rhénane: „C'est en vertu d'une institution divine que l'Eglise, Epouse sans tache de l'agneau immaculé Jésus-Christ,, est libre, et qu'elle n'est soumise à aucune puissance terrestre. (3). Cette liberté de l'Eglise, poursuit Dom Guéranger, est le boulevard du Sanctuaire lui-même. Aussi, le Pasteur, sentinelle d'Israël, ne doit pas attendre que l'ennemi soit entré dans la place, pour jeter le cri d'alarme; le devoir de protéger son troupeau commence pour lui, du moment ou l'ennemi assiège ses postes avancés, dont la franchise assure le repos de la cité tout entière. En accomplissement de ce devoir de notre charge pastorale, nous protestons nos très chers Frères, contre l'atteinte que la saisie, de force, d'objets du culte portera à la liberté de notre Mère la Sainte Eglise. « » * Nous ajoutons que l'enlèvement dès cloches, sans l'aveu de l'autorité reli gieuse et malgré ses protestations ser L un s a c r i 1 è g . 5 La cloche est, en effet, un objet sa cré; sa fonction est sacrée. I Elle est un objet consacré, c'est à-dire voué irrévocablement au culte dj vin. Elle a été non seulement^bénie, 1 mais ointe, par l'évèque, de l'huile saint t et du Saint-Chrème, comme furent ointe 5 et consacrées les mains sacerdotales qu ? doivent toucher la Sainte-Hostie. " La fonction de la cloche est s a crée, la cloche est „sanctifiée par l'Es prit Saint", dit la Liturgie, „Sanctifice fcur a Spiritu Sancto", afin qu'à sa voi: les fidèles reconnaissent la voix de l'E glise, appelant ses enfants à se presse ; dans son sejn". (4) Elle anonça votre initiation à la vi< ' chrétienne, votre confirmation, votre première communion ; elle annonçs " chers parents, votre mariage chrétien pleure sur vos morts; elle sonne troi s fois le jour, 1« mystère de l'Incarnation 1 elle annonce l'immolation de l'Agneai de Dieu sur l'autel du sacrifice; ell< chante les joies du repos dominical l'allégresse de nos fêtes de Noël, d Pâques, de Pentecôte; elle associe s; prière aux événements et à tous le: 1 grands souvenirs, heureux ou malheu reux, de la patrie. Oui, la saisie de nos cloches sera uni profanation: quiconque y coopérera, prêtera la main à un sacrilège. Les évèques catholiques d'Allemagn< et d'Autriche-Hongrie ne contrediron pas à 'ces principes. Si leur patriotisme put leur arracher des concessions qu durent coûter beaucoup à leurs âme; religieuses, le patriotisme corrobore, ai contraire, chez nous, la loi de la résis tance: nous trahirions l'Eglise et la Pa trie, si nous commettions la lâcheté d< nous laisser ravir, sans un acte de ré probation publique, un métal que l'en nemi convertira en engins de destruc tion destinés à porter la mort dans les rangs des héros qui se sacrifient pou: nous. Des Gouvernants, étrangers à nos croyances, seront peu sensibles, je 1< crains, à la protestation, pourtant si di gne, de respect, de nos consciences re ligieuses. Au moins devraient-ils se sou venir de leur parole donnée à ne poin déchirer un code juridique qu'eux-mè mes, avec nous, ont élaboré et promut gué. La morale fait loi pour les Gouvernants comme pour les particuliers. Or, le 18 octobre 1907, les représentants de quarante-quatre gouvernements réunis à La Haye arrêtaient une convention concernant les lois et coutumes de la guerre sur terre. Ils se réunissaient, disaient-ils unanimement, dans un double but: en premier lieu, ,.sauvegarder la paix et pré-„venir les conflits armés entre les na-, „tions; et, en second lieu, dans l'hypothèse extrême d'un appel aux armes, „servir encore les intérêts de l'humani-„téx et les exigences toujours progressives de la civilisation, en restreignant „autant que possible les rigueurs de la „guerre". A cette convention fut annexé un R è-glement dont les articles examinés déjà, une première et une deuxième fois, en leur teneur générale, dans les conférences de la Paix, tenues en 1874, à Bruxelles, et en 1899, à La Haye, furent soumis une troisième fois, en 1907, à l'examen approfondi de la seconde Con férence de La Haye, et signés par les Plénipotentiaires de toutes les jgrandes puissances. Le premier signataire de ce Code du droit international de la guerre fut le Baron Marschall de Bieberstein, délégué de Sa Majesté l'Empereur d'Allemagne, Roi de Prusse. Les articles 52 et 46 du Règlement annexés à la Convention sont ainsi formulés : Article 52. „D;s réquisitions en natu-ture et des services ne pourront être réclamés des communes ou des habitants (d'un pays occupé), que pour les besoins de l'armée d'oc vupation". Article 46. „La propriété privée (individuelle ou collective), ainsi que les convictions religieuses et l'exercice des cultes (5) doivent être respectés. La propriété privée ne peut pas être confisquée". D'évidence, les cloches et les orgues ne servent •pas aux besoins de l'armée d'occupation; sont du domaine de la propriété privée; sont destinées à l'exercice Jdu culte catholique. La transformation de ces objets du culte en munitions de guerre sera donc une violation flagrante du droit international, le mépris public de la parole donnée et signée, une violence que fera au plus faible, le plus fort, parce qu'il est le plus fort. Nous, Belges, qui ne voulûmes ni ne fîmes jamais que du bien à l'Allemagne, nous sommes les faibles. Je vous en prends à témoins, mes Frères, n'est-ce pas qu'avant 1914, un courant de sympathie, d'estime, de large hospitalité tour-; nait nos coeurs confiants vers ceux qui nous o_j>piim;ntsi durement aujourd'hji? Il vous souviendra qu'au jour même* de l'invasion, les premières lignes qui tombèrent de ma plume vous parlaient de ceux que „nous avions donc la d leur de devoir appeler nos ennem Depuis quatre ans, l'Alleirtagne ni |3j récompense! JL Cependant, nous ne nous révolteri HJ pas. Vous ne rechercherez pas dans recours désespéré à la force matërii le triomphe soudain de notre droit, courage ne réside pas dans une imp sion passionnelle, mais dans la maiti de soi. Nous offrirons à Dieu en réparat de l'offense 6acrilège qui va s'éle contre Lui, et pour le succès défin ra de notre cause, notre épreuve suprêi Prions les uns pour les autres afin c a_ le I ras du Tout-Puissant nous soutien „Seigneur, dit l'Esprit Saint, au Li 3t_ „d'Esther, Seigneur, Maitre Souver N„tout est soumis à votre autorité; ; „n'est rien ni personne qui soit ca te „ble de vous résister, si vous vou es „décider de sauver Israël... Exaucez : uj „tre prière, Seigneur, changez no' „deuil en joie afin que, vivant, nous „lébrions Votre Nom... Vous êtes ju: . _ „Seigneur. Or, voici qu'il ne leur su „plus de nous opprimer sous la plus • „re des servitudes,ils feront taire les v g" ,,vous louent et éteindront la gloire „temple et de votre autel... Souven „vous de nous, Seigneur, montrez-vc „à nous en cette heure de notre tribu „tion... Dieu, vous êtes fort au-dessus „tous, exaucez la voix de ceux qui ir \ „tent en vous leur espérance, délivr . ' „nous des coups de l'injustice, et fai „que notre courage maîtrise nos cra n; „tes." (6). 1U ^ Au nom de la liberté de l'église, ^ nom de la sainteté du culte catholiq ^ au nom du droit international, nous c< damnons et réprouvons la mainmise î les cloches et les orgues de nos é< ses; nous interdisons au clergé et s fidèles de notre diocèse de coopérei leur enlèvement; nous refusons de t< cher le prix des objets sacrés que la v lence nous ravira. Forts d'une invincible espérance,ne attendons l'heure de notre Dieu. ie D. J. Card. MERCIER uj Arch. de Malines. ss (1). — Dom Guéranger, l'Année lit iu gique, Tome I Saint Thomas, Arch s- de Cantorbéry. 4 a_ (2). — „Nihil magis diligit Deus le hoc mundo, quam libertatem Eccles: é- suae." Ligne, P. L., tom. CLIX, p. 2 a- (3). — „Libera est institutione divri c- nullique obnoxia terrenae protestati, E ss clesia intemerata sponsa immaculati A ■îr ni Christi Jesu." Litterae Apostolic ad Episcopo3 provinciae Rhenanae, junii 1830. le (4). — Pontif. Rom. de benedictio i- campanae. e- (5). —JLe projet de cet article 46 -i- parlait que du ,,respect des convictio it religieuses; ce fut le Ministre de Ti è- quie, Caratheodory-Effendi qui, au ne 1- de son gouvernement, fit adopter r- amendement relatif au respect et à protection de l'„exercice du culte." 1- (6). — Esther, XIII et XIV, passim. iS 1- En Belgique l_ Les arrestations et condamnations. l. On annonce l'arrestation et l'emp sonnnement à Bruxelles de la baron )_ de Wykerslooth, née baronne d'Hua ; femme du major des guides et bel j. soeur du baron de Broqueville, chef 1 cabinet belge. Mme de Wykerslooth lt dévouait à des oeuvres patriotiques a secours. Nous apprenons également l'arres' tion qui remonte à plusieurs mois et !S condamnation à dix ans de travaux fc cés du R. P. Vicaire provincial des C 1. pucins de Belgique. ® A ^ Nous apprenons de source autorisé n Le dimanche 10 mars, au conservatoi s de Liégfe a eu lieu une belle représe p tation cinématographique au profit la belle oeuvre „La Santé à l'Enfa u ce." La salle était archicomble. Le n e nistre de Hollande résidant à Bruxi ^ les, M. van Vçllenhoven, voulut bi' 5 honorer la fête de sa présence. A s< ' entrée, la salle entière l'ovationna ch lt leureusement. M. le banquier Nagelm kers prononça un beau discours po remercier la Hollande de l'hospitali L_ généreuse qu'elle a accordée aux Bi e ges depuis le début de la guerre; s prôna surtout le dévouement inlassab s de son digne représentant à Bruxelle M. le ministre résidant van Vollenhove $u£ a conquis par ses multiples servie _ rendus la sympathie de tous les B( [. ges. Nouvelles diverses s e D'un aimable correspondant: a Le travail forcé dans 1 Tournaisis. — La solidari . dans le devoir. — Bien visé. x DANS LE TOURNAISIS. —. Des a , fiches placardées par ordre de l'autori occupante invitent les femmes et 1< ; enfants à se faire inscrire pour travailh ^ pour le compte des Allemands. Si : ] travail ne se fait pas librement, onfo cera ces faibles créatures à l'exécut< ; par la menace de la déportation. , A BRUXELLES, — Le bruit est r< 1 pandu que la police et les notaires > leur tour vont suivre l'exemple des r< présentants de la justice, si la situatio continue. i Les aviateurs alliés ont bombardé i > vec succès un d£pôt de munitions » Brugelette, près d'Ath. La détonatio ! formidable a été entendue parfaitemer à Bruxelles. Mardi 19 Mars 1918.

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Cet article est une édition du titre Le courrier de la Meuse: quotidien belge appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Maestricht du 1914 au 1919.

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