Le courrier de l'armée

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09 novembre 1918
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s.n. 1918, 09 Novembre. Le courrier de l'armée. Accès à 27 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/bz6154fc3t/
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LE paraissant le 'Mardi et le Samedi Ce journal est, destiné AUX SOLDATS BELGES ; chaque compagnie, escadron ou batterie reçoit dix ou quinze exemplaires français et flamands. Sur le Front belge (D'un témoin oculaire.) 5 Novembre, 1 heure matin. Les Allemands utilisent leurs obus •sphy^Uats contre la Population civile. En vue de se mettre à l'abri des bombardements terrestres et aériens des Alliés, les Allemands, dans leurs communiqués, se sont subitement pris, pour les populations civiles, d'une pilié d'autant plus étonnante et plus inattendue, que ces mêmes Allemands ont bombardé sans vergogne des villes ouvertes et torpillé, avec une joie cynique, des navires transportant des femmes et des enfants. Mais un autre l'ait, particulièrement odieux, fait ressortir l'hypocrisie de ces protestations : Au cours des combats actuels, l'ennemi bombarde au moyen d'obus toxiques les localités qu'il est contraint d'évacuer. Et comme les habitants ne possèdent ni masques à gaz, ni aucun moyen de protection, les cas mortels sont nombreux parmi eux. J'ai assisté notamment à une scène déchirante à Wynghene. Un de nos soldats qui venait de rejoindre sa famille trouva ;sa femme rpourante et sa fillette morte, toutes deux victimes des gaz asphyxiants répandus par les obus allemands Sa maison en outre, n'était plus qu'un amas de décombres. Voilà Gomment nos barbares ennemis se soucient des populations civiles. Comment nos Troupes ont franchi le canal de dérivation de ia Lys. La Rage destructrice des Allemands. Des combats acharnés se sont livrés ces jours-ci devant le canal de Sçhipdonck, où les Allemands s'étaient retranchés dans des positions qu'ils avaient contraint les civils à construire^ Ces positions étaient extrême ent fortes, en certains points notamment. Près d'un pont, une compagnie avçe 12 mitrailleuses occupait un front de 150 mètres seulement. Mais sous la poussée énergique des troupes belges et en raison des succès obtenus plus au sud, les Allemands durent abandonner la ligne du canal de Schipdonck pour se replier derrière le canal de Gand à Terneuzen. Nos troupes ne se laissèrent pas induire en erreur par les contre-altaqjues que l'ennemi prononça au moment môme de son repli. Elles ne perdirent à aucun moment le contact avec l'adversaire, malgré la défense acharnée des arrière-gardes soutenues par de nombreuses mitrailleuses. Nos soldais, prenant l'ennemi de toutes parts, progressèrent, sans répit, vers Selzaete et ia région l de Gand, dont dimanche déjà les tours étaient en vue. J'ai parcouru le « Meetjesiand » dont les paysages calmes et souriants ont été immortalisés par nos romanciers flamands. Hélas ! que de beautés anéanties aujourd'hui I Hansbeke. Landeghem, Nevele, 1 Laethem-St-Marlin, Tronchiennes sont misérable-knent endommagés. L'ennemi, presque partout, a fait sauter les tours des églises. Parmi les habitants demeurés dans leurs caves, un grand nombre ont été empoisonnés par les gaz toxiques Hansbeke seul compte 27 nurts. D'autres parties de la population avaient fui et sont revenues dès que leurs villages ont été libérés. Je les ai vu pleurer devant leurs champs éventrés, les arbres coupés, les maisons ruinées, les meubles sauvagement détruits par les Allemands qui, dans leur rage impuisante, ont accumulé les désastres. Pendant mon pèlerinage douloureux, j'entends autour de moi le grondement du canon, lé crépitement de la fusillf de et des mitrailleuses. Ce sont les i derniers détachements allemands que nos soldats achèvent de chasser de la rive ouest du canal de Terneuzen et des abords de Gand. Et voici qu'un régiment belge, .musique en tête, drapeau déployé, fait son entrée dans un village sur lequel tombent encore les obus ennemis ; une émotion indescriptible m'a étreint le cœur en voyant l'air martial, calme et lier de ces hommes qui libèrent leur pays et s'en vont, sûrs d'eux-mêmes, vers ia victoire complète et prochaine. 6 Novembre, 1 h. matin. Le Vandalisme allemand. Le Pillage organisé. — Exploits de brutes. Après avoir franchi le canal de Schipdonck, les troupes belges ont poursuivi, comme on sait, leur marche sur Gand, délivrant de nombreux villages, capturant des prisonniers et du matériel. Au cours de leur avance victorieuse, elles ont relevé partout des traces nauséabondes et lamentables du vandalisme allemand. t A Meerendré. Le gros village de Meerendré a relativement peu Soulf«r,t du bombardement, mais il#, été complètement saccagé par la soldatesque koehe. Be tous les endroits où les hommes ont logé, maison*, fermes, château, se dégage une odeur pestilentielle. Les meubles sont brisés, leur contenu glt à terre dans un fouillis indescriptible, maculé de boue et d'immondices., Les cuisines de campagne furent installées dans le salon du château. De précieux"*pa:ineaux en satin ont été arrachés des murs pour nettoyer les douches et les casseroles. Dans le parc et s ;• la route, des arbres magnifiques ont été sciés à ras du sol. sans aucune nécessité militaire, par simple rage de détruire.Devant une maison en ruines, je rencontre ua groupe trafique d'habitants qui avaient fui leur domicile pendant le combat, ils sont revenus, aussitôt les Allemands chassés de leur village. Le père tient un gosse dans chaque bras; le'fils aîné, âgé de 13 ans, a amené ses deux sœurettes en brouette; la femme presse un nourrisson contre son sein tari. Tous sont hébétés d'horreur et fous île chagrin devant les cendres de leur foyer dévasté. J'ai passé, plus loin, devant un poste de secours où flotte le drapeau portant la Croix-Ilouge de Genève. L'ennemi, cependant, l'a 1 mbardé «ans pitié. Un obus non éclaté s'est logé dr. as la façade, précisément sous l'emblème de la Cns.x-Rouge. 11 faut que le «onde entier connaisse le numéro du 'régiment allemand qui a tout stit oagé ici, avec une fureur sauvage : c'est le 881e r,t& iment d'infanterie.Et formant un contraste tragique &yec tontes les abominations commises par c-s b l'Scî'ts, des drapeaux tricolores flottent aux fenêuo* les maisons trouées "par les obus. A P-att's. A Patte. l,e château du çogjtr- Va •- rL-r Stegen a reçu également la visite de-. Va'ard; "c. -inaJ i&t c'est le 11® régiment d'infanterie de réserve qui s'est distingué. L'immeuble n'a pas souffert du bombardement, mais il a été systématiquement dévasté. Le vieux jardinier du château me sert de guide. Le spectacle est vraiment effrayant. De la cave au grenier, rien ne fut respecté, tout a été saccagé. Les deux lions sculptés dans la pierre qui ornaient le perron ont été brisés en mille morceaux. A quelques pas de là gît le cadavre d'un paon au plumage merveilleux dont la tîte a été broyée à coups de crosse. Près des écuries, les Allemands se sont acharnés sur un break qui n'est plus qu'un débris inutilisable. Sur les murs du village, des affiches sont encore apposées, signées von Uckro, commandant d'étapes. Elles défendent aux soldats de réquisitionner ou de prendre des vivres appartenant au comité du ravitaillement.Or. le vicaire De Coninck, président du Comité, me dit que le 18 octobre 1918, les Allemands pillèrent absolument tout, répondant par des sarcasmes et des injures à ses protestations indignées. « Et venez voir », ajoute mon interlocuteur, « comment ils pratiquent le « respect » que, d'après leurs journaux, ils professent pour les choses de la religion. Venez voir mon église, ma maison, mou couvent! » En effet, tout ici est "également saccagé, pillé, maculé d'immondices. Les objets du culte, les ornements, les tableaux gisent à terre, pêle-mêle, lacérés, brisés, tordus. Le coffre-fort a été éventré à l'aide d'une cartouche de dynamite 1 Ah ! -les brutes immondes ! Le Sac de Deynze, Dans la région de Gand, les Allemands persistent à bombarder, sans nécessité militaire, les localités habitées. Partout où je passç, ce ne sont que murs balafrés, maisons écroulées. Sur les routes, on croise des groupes de civils sans, asile, emportant comme ils peuvent ce qu'ils ont pu soustraire au désastre. J'ai visité Deynze mardi matin. La ville, qui s'est trouvée pendant quinze jours exposée au bombardement, a beaucoup souffert. A peine subsiste-t-il, par-ci, par-là, une maison intacte. Les rues de Gand et de Courtrai sont ravagées par l'incendie. Dans, une seule rave, dix-sept personnes, dont une mère et ses six enfants ont été carbonisés. On compte 157 vict imes dans la population civile. Avant d'évacuer Deynze, les Allemands, sur l'ordre du général vonOstrowsky, ont mis la ville à sac. Le pillage a été organisé de façon méthodique, sous la surveillance d'officiers et de sous-officiers. Ils ont volé pour un demi-million de marchandises dans les magasins du Comité de ravitaillement, notamment 24,000 kilos de saindoux à 5 fr. le kilo ; 9,000 kilos de lard à 5 fr. le kilo. Aux Moulins de Deynze les bandits ont enlevé pour un million de francs de courroies et toute la farine. Aussi, est-ce avec un enthousiasme indescriptible que les habitants délivrés ont accueilli leurs libérateurs ! J'ai parcouru également les rues de Tronchiennes, aux portes de Gand, Avant de se retirer, l'ennemi fit sauter le pont du chemin de fer. Lorsque ses mitrailleuses furent délogées, il commença de bombarder furieusement 1» JoraUls Le Bataillon de Glesaizi de fer as l'Armée beîga cité à l'Grdre du jour de l'Armée Le bataillon de chemin de fer a été cité à l'ordre du jour de l'armée belge dans les termes suivants : « Troupe d'élite qui, depuis le début de la campagne, a fait preuve des plus belles qualités d'activité, d'éner-'gie, d'entrain et d'endurance. « A tout particulièrement affirmé ces qualités au cohwi des .opérations offensives commencées le 28 septembre 1918, durant lesquelles le bataillon de chemin de fer du génie, sous l'énergique impulsion de son chef, le capitaine-commandant Verschueren, secondé par un cadre d'officiers remarquables par leur savoir et leur dévouement, a travaillé nuit et jour pour mettre en état notre réseau ferré reconquis, malgré les intempéries et les difficultés dues au terrain et aux destructions exécutées par l'ennemi.« En cinq semaines, plus do 80 kilomètres de voies ferrées ont été rétablies, dont 40 kilom. de voies nouvelles, dans des terrains complètement bouleversés et plus de 270 mètres de pont ont été jetés. Tout ce que j'ai pu voir démontre à toute évidence que les Allemands semblent résolus à anéantir les localités qu'ilssont contraints d'évacuer, sans se soucier des habitants qu'ils contraignent d'y demeurer. Et maintenant, l'exode de ces malheureux srçris fgvej's, parcourant les routes sous la pluie, chargée do tout ce qu'ils ont pu Sauver, offre un spectacle poignant et lamentable. Par leurs procédés sauvages, par le renouvellement de toutes les horreurs commises au début de la guerre, les Allemands ont ancré au cœur de nos populations une haine qui jamais ne s'éteindra, et dont la force n'a d'égale que l'immensité de leur joie d'être enfin libérés et de voir l'oppresseur acculé à l'irrémédiable défaite. Front belge, 8 novembre, 1 h. matin. De Mariakerke à Tronchieanes Partout sur la ,route de Mariakerke, que j'ai parcourue jeudi, se révèlent les traces des récents combats : Trous d'hommes creusés dans le sol, passerelles de fortune jetés sur les ruisseaux, entonnoirs d'obus dont le terrain est criblé par endroits. J'ai croisé tout à l'heure un groupe d'une vingtaine de jeunes gens de 18 .à. 25 ans, que guidait un de nos gendarmes. Tous avaient été employés par les Allemands à l'exécution de travaux défeusifs, à porter des obus, à creuser des tranchées. Ils ont dû travailler successivement à Verdun, dans la Somme, en Champagne et dernièsement en Flandre. L'un d'eux porte encore la trace d'un coup de1 baïonnette reçu d'une sentinelle allemande parce qu'il refusait de travailler ! On n'en finirait pas de révéler les exactions sans nombre dont ces malheureux ont souffert. Voici le château de Mariakerke, que les batteries' ennemies encadrent furieusement de leurs rafales1 d'obus. Dans les souterrains, des quantités d'habitants ont cherché un refuge. Il y a là des vieillards, des femmes, des enfants, qui ont amené avec ei'.xi des chèvres, des moutons, des chiens, des chats, toute une cohuft indescriptible. On profite de chaque accalmie dans le tir des Allemands pour évacuer par groupes ces gens affolés. C'est au pas de course qu'ils s'éloignent. Et le spectacle est vraiment tragique de ces femmes et de ces enfants qui fuient en pleurant, en criant, dans le vacarme des bêlements, des aboiements de tous les animaux terrorisés. J'entre dans Mariakerke, où sont retranchés nos avant-postes, à quelques mètres des Allemands qui tiennent encore les lisières Est du village. Deux généraux belges sont là qui donnent des ordres, tandis que les" mitrailleuses crépitent sans relâche. Unttvion allemand survole la localité à faible hauteur ; poursuivi par nos tirs de mousqueterie et de mitrailleuses, il s'éloigne, non sans avoir lancé au hasard quelques grenades qui éclatent avec fracas. En route maintenant pour Tronchiennes, qui est totalement entre nos mains. Un seul chemin demeure encore praticable au milieu des inondations tendues par les Allemands. Le moindre mouvement des nôtres est aperçu par l'ennemi, dont les rafales de mitrailleuses balayent cette langue de terre. Sur le chemin que suit °la voie vicinale, des trains, en formation sont abandonnés. On se faufile de, voiture en voiture, tandis que les balles sifflent, ( viennent frapper les parois des wagons, font voler des vitres en éclats, et que là-bas, dans le brouillard qui se dissipe lentcir.ent, se profile, à moins de deux k kilomètres (le neus. la silhouette grise de Gaud» 9 Novembre 1918 Numéro 028

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Cet article est une édition du titre Le courrier de l'armée appartenant à la catégorie Oorlogspers, parue à Anvers du 1914 au 1940.

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