Le matin

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s.n. 1918, 29 Decembre. Le matin. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/tt4fn12206/
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Dimanche 29 Décembre 191S 251m Année, no 42 ABONNEMENTS: Anvers et Intérieur: ~ en an, 24.00 ; 6 mois, 12.60 ; 3 mois, 6.50 Etranger : Les frais de port en plus. C. de CAUWER, Directeur LE MÂTIN Rédaction et Administration : Vieille Bourse, 39, Anvers Le numéro : Dix centimes Annonces: Demandes d'emplois, Ipettleslignes,1.00, chaque ligne en plus, 0.30 ; Autres annonce, la petite ligne, 0.60. — Réclames, 2.50. — Faîte divers: début, 6.00; corps, 4.00; fin, 3.00. — Spoiu «t Rêparat. Judiciaires, 3.00. — Nécrologies, 2.CC. La Ville, 10.00. — Emissions, prix à convenir. £m annonces étrangères sont reçues chez mm. J. Lmêgub * o à Brwoelles. ADMIS par la censure FORMALITÉS Les spectateurs de la Scala applaudi; sent chaque soir la prologue de la revu-La scène est à Paris. Des réfugiés belge avertis de la signature de l'armistice ps les cent-un coups de canon de l'Esplanac des Invalides, célèbrent par des chants 1' vresse la patrie libérée. Enfin, le boct est contraint d'évacuer honteusement 1< territoires qu'il opprimait depuis quatre ai nées! On va retrouver les foyers abandoi nés, les parents et les amis dont on ava été séparé par la tourmente. Quelle joi Survient à point nommé un officier c notre armée qui guide une jeune et radieui Liberté. Il rallie ces exilés, les entraine -les ramène au pays. Cette notion du rapatriement est fondi sur une documentation insuffisante. Li choses ne vont pas aussi simplement. A ! nouvelle de l'armistice, les Belges réfugii en France, en Angleterre, en Suisse, e Hollande, reçurent l'impression que lei pays était devenu, comme l'honneur selc Boileau, une île escarpée et sans bords qu'on n'y pouvait plus rentrer quand c était dehors. Loin de les diriger vers 1< ports et les gares, les fonctionnaires belgi installés en pays alliés leur recornrna: daient la patience en leur objectant 1 difficultés du transport et des itinéraire l'insuffisance du ravitaillement,les hasari de l'aventure, l'imprudence des démarchi précipitées, et ils leur fermaient rigoure sement le seuil de leurs bureaux. En règ générale, les offices de rapatriement a: noncèrent qu'ils ne rapatrieraient point s non en cas d'urgence et pour des motifs e ceptionnels.Aux réfugiés qui se présentaiei par milliers on faisait remplir et signi un questionnaire en leur annonçant ui réponse à domicile émanant du ministè] de l'Intérieur, du bureau militaire des pa seports ou de la sûreté. Quelques réponsf par\inrent à destination à la suite d'ei quêtes, de faveurs, de recommandation d'influences plus ou moins justifiées; u peu partout des milliers et des milliers c Belges réfugiés attendent encore le sigm qui leur permettra de rentrer chez eux. Au cours de mes visites à travers les b: reaux, j'appris sans plaisir que les journ; listes étaient particulièrement suspec au gouvernement. Aucun passeport, auci ne autorisation de retour ne pouvait êti délivrés à un journaliste sans l'assent ment de la sûreté militaire et du gran quartier général. — Vos papiers sont parfaitement en ri gle, me déclara un consul. Si vous n'étif pas journaliste, je vous délivrerais voti passeport immédiatement. En effet, quelques confrères regagnèrei la Belgique presque immédiatement apri que l'armistice fut entré en vigueur dai la onzième heure du onzième jour du o: zième mois. Les uns partirent en chemin ( fer, d'autres couvrirent le trajet dans d< automobiles officielles et nantis d'une mi sion de l'Etat. En m'informant que l'auti rité militaire s'opposait à mon départ, o voulut bien m'expliquer que ces confrère privilégiés appartenaient à la presse dit bonne, tandis que je faisais partie d'un presse moins bonne, sans doute, — ce qi me fut une occasion nouvelle de constate que tous les Belges sont égaux devant 1 loi, mais non devant le pouvoir. Privé de passeport je me trouvais un pe dans la situation de ce personnage d Bouchardy chassé de la république d Venise avec défense de porter le nom d Pietro. Dès lors, je multipliai mes requête à l'office de rapatriement. J'eus le plaisir d'y rencontrer un gendai me de service qui me prit sous sa protêt tion et daigna charmer de ses propos le heures mornes que je passais dans son an tichambre en attendant des papiers qu l'administration s'obstinait à me refuseï Ce brave homme m'a donné le seul consei réellement pratique et désintéressé que j'ai reçu dans une vie déjà longue :il m'engage à partir tout simplement pour Anvers san passeport et sans autorisation de retoui — Je comprendrais votre insistance, dii il,, si vous demandiez a être rapatrié au frais de l'Etat; elle devient ridicule si vou voyagez à vos frais. Dans des circonstance comme celles-ci, on ne circule libremen que sans papiers si l'on est tant soit pei débrouillard. Le voyageur sans papier prend aux yeux de l'autorité un air inno cent et inoffensif qui écarte le soupçon tandis que le voyageur muni d'un passe port est naturellement suspect en raisoi des précautions qu'il a prises pour assure) sa sécurité. Il tombera fatalement sur ur gendarme, un agent de police, un douaniei qui éplucheront ses pièces et qui ne pour ront pas éplucher les vôtres, puisque vous n'en aurez pas. Le passeport n'a jamais servi de rien en voyage; il est plutôt inquiétant et dangereux. Je n'ai pas eu le courage de suivre ces sages avis et j'ai continué de solliciter jus qu'à l'heureux soir où, grâce à la recommandation d'un sénateur et de deux députés, j'ai enfin obtenu l'autorisation de rentrer chez moi. Je pus alors apprécier ce que la philosophie de mon ami le gendarme contenait de realisrne pratique et de connaissance expérimentale de nos institutions. Durant le trajet en France, nous eûmes à produire des carnets d'identité, des permis de séjour, des autorisations de circuler dans la zone (.es armées mais, dès l'arrêt du train à /. dinkeraue, la certitude nous apparut qu'on entrait en Belgique comme dans du beurre. 3 Tous les voyageurs descendirent afin de prendre leurs tickets pour Bruges, mais aucun ne fut invité à produire de passeport ou d'autorisation de retour. Aucun obstacle à la circulation. Quelques voyageurs qui défilaient sur le quai, leur passeport à la main, furent emmenés dans une petite 3- salle militairement gardée où on les inter-3> rogea pendant une demi-heure. On visita r leurs bagages alors que nos valises de-■e mouraient dans le filet de notre comparti-ment. En aucune gare, à aucun moment, e je n'eus à faire usage du sauf-conduit qu'on !S m'avait fait attendre pendant un mois. l~ Le brave gendarme avait bien raison. }- Si donc la direction de la Scala veut réa-i' liser la fusion depuis longtemps espérée du rêve et du réel, du théâtre et de la vie, 'e il lui faudra modifier sensiblement le proie logue de sa revue. La scène sera non à ^ Paris, mais à Adinkerque; l'officier belge sera remplacé par un simple planton de !e gendarmerie et les réfugiés se répandront ÎS allègrement sur le territoire libéré, tandis a que les voyageurs munis de passeports se--s ront renvoyés à Paris après avoir été co-n pieusement passés à tabac: i* C0R10LIS. n S Éîtranger Nouvelles de France îs LA POPULARITE DE M. CLEMENCEAU s, Thiers disait que la suprême preuve de popu-is j larité, pour un homme d'Etat, c'était d'être 38 monté ou sculpté en fourneau de pipe, j. Le président du Conseil connaît, à cette le heure, une gloire plus rare encore. A la devanture d'un confiseur connu, on voit un «bon-homme Noël» chargé de bonbons, sa face :1~ moustachue et gaîment féroce n'est autre que s" celle de notre Premier. Plus loin, un parfu-it meur expose de petits tanks au fond desquels )r sont couchés des flacons pleins d'une essence Le nouvelle, et ce parfum s'appelle «le Tigre!» •e La popularité par la confiserie et le parfum... 3_ Peu de septuagénaires ont connu, même au ,s moment des étrennes, ce genre d'hommage! LES BOMBARDEMENTS DE CALAIS 3, Le «Phare de Calais et du Pas-de-Calais», n publie, avec l'indication des points de chute, Le j la liste des bombardements dont Calais a été , l'objet, avec les chiffres des pertes et des dégâts. Cette énumération détaillée, qui n'occupe pas moins de deux pages, se termine par la récapitulation suivante: 1- Bombardements: 1. par Zeppelins, 5 (dont 2 ts sur la ville et 3 aux environs immédiats); par i-1 avions, 65; par bateaux, 1; bombes, 1,913; bom-■e ! bes incendiaires, 19; torpilles, 36; alertes sans j- ! bombardements, 167; tués, 228; blessés, 423: ^ | coups de canon tirés par la défense contre avions, 25,553; dégâts matériels approximatifs, 28 millions de francs. Le premier bombardement est du 25 septem-2 bre 1914. La dernière alerte, qui ne fut pas e suivie de bombardement, est du 25 septembre 1918. lt «PURITAINE» iS Une souscription ouverte par le syndicat liip-is pique des Basses-Pyrénées, pour offrir un che-j. val d'armes au maréchal Foch a rapporté [e 15,000 francs. Après le plus minutieux examen la commis-; sion du syndicat hippique a porté son choix sur «Puritaine». >- «Puritaine», fille de «Velox», et d'«Amazone», n est née au haras de Baizol, près d'Orthez. Elle s obtint, l'an dernier, le premier prix au con-e cours du cheval de guerre, à Pau. e BILAN DES PERTES FRANÇAISES i PARIS, 26. — Une communication du gou-r vernement a révélé à la Chambre des députés a le bilan approximatif des pertes françaises pendant la grande guerre, jusqu'au 1er novembre 1918. On cite les chiffres suivants: Tués: 31,300 officiers; 1,040,000 hommes. e Disparus: 3,000 officiers; 311,000 hommes, e Prisonniers: 8,300 officiers; 438,000 hommes. e POLITIQUE ESPAGNOLE s PARIS, 27. — D'après le «Matin», le gouvernement espagnol se serait déclaré favorable à •- une convention qui permettrait aux alliés d'uti-- liser immédiatement tout le tonnage allemand s et autrichien interné dans ses ports. . UN NOUVEAU TRAITEMENT DE LA GRIPPE e Pour le traitement de la grippe, les médecins ont depuis longtemps recours aux injections 1 de colloïdes métalliques, argent, or, rhodium, e etc. a Le docteur Rémond (de Metz), a fait savoir à l'Académie de médecine que les injections de sérum camphré, sérum dont la préparation • est des plus simples, donnent les meilleurs ;- résultats et permettent d'éviter toute compli-ï cation pulmonaire, tout en donnant une réac-s tion incomparablement moins violente que celle déterminée par des colloïdaux métalli-j. ques. i En Angleterre LE PRESIDENT DES ETATS-UNIS LONDRES, 27. — Vendredi matin vers 101/2 > h., Lloyd George et Wilson ont eu leur première entrevue, au palais de Buckingham i dans la chambre du. président. Balfour était • présent à la réunion. Lloyd Geeorge a invité i Wilson à déjeuner à la Downingstreet. Lors-. que Wilson s'y rendit il fut vivement acclamé par la foule. , La conférence a duré 5 heures et des résultats satisfaisants ont été atteints. On ne publie 1 rien au sujet de ces résultats, mais on sait qu'ils ont eu trait aux 14 points de Wilson. Cette conférence ne revêtait pas un caractère officiel. Les partis politiques sont sous l'influence de la sincérité et du bon esprit de cette : conférence. Il paraîtrait qu'aucune divergence 'd'opinion ne s'est manifestée. (Vas Diaz.) UN EXPLOIT DU «CALYPSO» LONDRES, 28. — Officiel. — Le vaisseau de ; guerre britannique «Calypso» s'est emparé de deux torpilleurs bolchevistes. Les officiers et marins ont été faits prisonniers. LE CHARBON LONDRES, 28. — La totalité du charbon i extrait pendant l'année 1918 des mines anglai-| ses représente une valeur de 207,786,894 livres i sterling. ] La France en a obtenu 17,500,000 tonnes,l'Italie J *,000,000. La situation en Allemagne A LA CONFERENCE DE LA PAIX Le «Berliner Tageblatt» annonce que Max Warburg sera probablement envoyé à la conférence de la paix comme délégué pour les questions économiques et politiques. A Max Warburg seraient adjointes plusieurs autres personnalités appartenant aux milieux financiers et commerciaux. Pour apprécier le rôle qu- serait dévolu à Max Warburg, il est utile de i appeler qu'il est membre du conseil d'administration de la Hamburg-Amerika Linie. Le «Berliner Tageblatt» ajoute à cette nomination celle du social-démocrate Ed Bernstein. REUNIONS MOUVEMENTEES Les réunions des ouvriers et des soldats sont généralement marquées par des pugilats en règle. Au cours de la dernière réunion, M.Richard Muller a attaqué le gouvernement, l'accusant de vouloir dépouiller les fconseils d'ouvriers de leur influence au profit de l'Assemblée nationale. Le secrétaire d'Etat aux postes Hœhn ayant voulu prêcher le calme a été chassé de la tribune, malmené et transporté dans un poste de secours, tandis qu'une bataille se livrait dans l'assemblée. Un homme politique doit être bien constitué de l'autre côté du Rhin. LES ALLEMANDS D'AUTRICHE Les «Dernières nouvelles de Munich» écrivent que si l'Allemagne veut attirer les Allemands d'Autriche, elle ne le peut qu'en se constituant en république fédérative. Il faudrait, en effet, ignorer tout de l'Autriche pour s'imaginer naïvement que l'Autriche allemande soit prête à se fondre dans une Allemagne gouvernée par Berlin; une pareille illusion serait vraiment comique. UNE LIGUE DES OFFICIERS La ligue des officiers allemands, qui prétend i grouper environ 100,000 membres, a demandé 1 au gouvernement la suppression de toutes les mesures prises par les conseils d'ouvriers et des soldats et qui ont trait à l'honneur ou aux droits du corps des officiers (révocations arbitraires, enlèvement des insignes, etc.) La ligue réclame aussi les réparations né-cesaires au profit des officiers et fonctionnaires militaires révoqués par le conseil socialisteUN ATTENTAT Le «Deutsche Tageszeitung» annonce que son collaborateur comte Reventlov, a été victime d'un attentat. Le comte Reventlov est un al-deutscher enragé. Pendant la guerre il a publié une série d'articles annexionnistes et prêchant la guerre à outrance par tous les moyens. Dépêches diverses LA PRINCESSE DE CÛNMAUGHT LONDRES, 28. — On annonce officiellement les fiançailles de la princesse Patricia de Connaught, nièce du roi d'Angleterre, avec le commandeur Alexandre Ramsay, fils du duc de Dalouse. LE PIAK3STE-DIPLOMATE On aunoce que le célèbre pianiste Pade-rewsky chargé d'affaires de la Pologne auprès ; du président Wilson est arrivé à Dantzig où : il a donné une conférence polonaise. Il s'est | rendu ensuite à Posey où la population lui a • fait un accueil enthousiaste. L'AGONIE DE LA TURQUIE La situation en Turquie se présente avec un caractère d'extrême gravité. Un télégram-, me de Constantinople au «Petit Parisien» en trace ce tableau tragique: Il n'y a pas de temps à perdre. La situa-j tion, ici, est des plus troublantes. La misère . et la maladie hantent les villes et les eampa-! gnes. Les bandes de déserteurs armés (ils j sont peut-être quatre cent mille) traînent en i Anatolie et sont les maîtres. A Constantinople, dès que le soir tombe, les malandrins prennent possession de Péra, et tranquillement, impunément, assomment et détroussent les passants. Des incendies s'allument on ne sait comment. C'est le crime dont la population hellène, tant à Constantinople qu'à Smyrne, est particulièrement victime. Et couchés lé long des trottoirs, grelottant et geignant sous la pluie mauvaise, des enfants qui ne sont que des paquets de guenilles se meurent tristement et n'ont pas seulement la force de mendier. La foule, indifférente ou impuissante, jette un vague coup d'œil sur ces pauvres petites agonies et passe. C'est la misère! Ah! quelle misère!... J'ai vu, à Madrid, des enfants ramasser, sous les tables des restaurants, les miettes de pain que les chiens dédaignaient! Mais ici il n'y a plus de chiens et il n'y aura bientôt plus d'enfants de pauvres. LA QUESTION ARMENIENNE Les nouvelles qui nous parviennent de sources très différentes s'accordent pour confirmer que la Turquie, en même temps qu'elle conduisait les pourparlers de l'armistice, poursuivait sans relâche son plan d'anéantissement des Arméniens partout où elle pouvait les atteindre. Le Bureau arménien établi à La Haye signale à ce sujet les récents massacres de Bakou où 20,000 femmes et enfants ont péri et ceux de Karabagh dont les habitants malgré une courageuse résistance ont succombé devant les attaques des Ve et XVe divisions turques qui les ont exterminés avec une sauvagerie inouïe. Les appréhensions des Arméniens, en présence des conditions inusffisantes de l'armistice à leur égard, se trouvent malheureusement justifiées. Ces conditions ne les garantissaient ni contre les excès de la soldatesque turque licenciée, ni contre les complots du gouvernement turc. En outre, elles n'apportaient aucun remède immédiat au sort des survivants et déportés qui succombent journellement de misère. L'article 4 qui préconisait la concentration à Constantinople des prisonniers et des internés est resté sans exécution. Le seul remède à apporter ê,' l'ét.at de choses présent consiste dans l'occunation pure et simple de l'Arménie et de la Cilicie. Si tonte-fois les circonstances ne permettaient pas de réaliser cette mesure on pourrait utiliser les troupes arméniennes du Caucase et celles se trouvant sous les drapeaux alliés et Syrie. '• la formation de colonnes volantes de secours pour sauver les déportés de l'extermination et pour leur distribuer des vivres, des habillements et des médicaments. Les Arméniens se trouvent hors de la Turquie attendant le premier appel de la Délégation Nationale Arménienne avec l'assentiment des Puissances alliées, pour accourir au secours de leurs compatriotes. if®s bons villageois Il y a quelques jours, à la Chambre, M. Paul Wauwermans, a déclaré que la majorité de nos agriculteurs s'était bien conduite durant la guerre. Cette affirmation prouve simplement que le député catholique de Bruxelles n'a guère quitté la capitale, pendant la période de l'occupation allemande et qu'il se désintéresse totalement des choses du ménage. Il a pourtant payé, comme tout le monde, les pommes de terre à 2 fr. 50 le kilo, l'unique oignon, 75 centimes, la gousse d'ail 3 francs. Cette surélévation des prix n'incombait pas uniquement aux «smokkelaars», mais bien aux paysans qui leur faisaient payer les patates 1 fr. 75 le kilo, à Contich, à Wavre-Ste-Ca-therine, à Duffel, et qui organisaient des bandes pour raffler ensuite les tubercules achetés, après avoir -roué de coups les malheureuses qui s'adonnaient à ce trafic clandestin.La déclaration de M. Wauwermans réclamait un démenti. Il lui arrive, brutal, sous la forme d'un fait-divers dont voici le résumé:La scène s'est passée à Putte, la semaine dernière. Dans un café, De Ster, deux cents «bons villageois» environ, avaient été convoqués pour entendre le délégué du bureau central des récoltes de la province d'Anvers, leur expliquant le but de la saisie des céréales ordonnées par le gouvernement. Détail savoureux: cette réunion était présidée par 3e bourgmestre. Le délégué avait à peine commencé à expliquer la nécessité, l'urgence de la saisie des céréales, qu'une demi-douzaine de cultivateurs se précipitèrent sur lui et organisèrent un consciencieux passage à tabac du malheureux,aux cris:' Tuez-le! Brigand! Voleur! Cette scènî. de sauvagerie dura suffisamment pour que le délégué fut blessé un peu partout, au visage, au cou, aux mains,pendant que ses vêtements étaient mis en lambeaux par les brutes qui l'avaient assailli. Ceci en dit long sur la triste mentalité des campagnards. Alors que les casques à pointe s'éjournaient dans leurs villages, ils réservaient pour eux leurs sourires et leurs attentions, acceptant même des ventes de céréales au prix des réquisitions allemandes. Une fois le boche parti, leur patriotisme éclatait en phrases vengeresses, mais cessait de '.e manifester dès qu'une pau-| vresse de la ville s'amenait pour un quel-j conque achat. C'était elle qui payait, par l'établissement d'un prix surélevé, la perte consentie par eux au soldat boche. Si, de loin en loin, on rencontrait un cultivateur honnête, secourable à ses compatriotes, c'est par centaines, et partout,qu'on ! croise, dans les campagnes, les paysans | enrichis d'une façon scandaleuse. Partout | les notaires ont vu affluer vers eux les : énormes bas de laine, devenus des saucis-| ses, tellement ils étaient bourrés de billets ! allemands. Partout les fermes se sont i agrandies par l'achat de terrains nou-j veaux, ont été libérées des charges hypothé-: caires qui les grevaient. Partout, dans la I plus petite métairie, des meubles neufs, | d'allure prétentieuse, indiquent que l'âpreté : au gain du terrien lui fut éminemment productive. Le paysan en tirait gloire. La bouche peine de sarcasme, il déclarait à qui voulait l'entendre, que plutôt de livrer ses patates à un taux inférieur à celui de son choix, il les laisserait pourrir. Pour le blé, ce fut encore plus ignoble: le paysan mêlait tout ce qu'il pouvait à la farine offerte en vente, se réservait la farine extra, double zéro,et ne se gênait même pas pour achever l'engraissement de ses porcs avec des céréales dont le public des villes était privé. Car à côté de l'esprit de lucre poussé à ses limites les plus extrêmes, le paysan ajoutait une haine sourde à l'égard de toutes les populations citadines .belges. Combien de fois ai-je entendu, au cours de mes périgrinations durant l'occupation boche, un paysan déclarer paisiblement: — Les enfants des villes n'ont qu'à manger ce qui leur viendra. C'est la guerre et alors: chacun pour soi. # # # Depuis la libération du territoire, la gent paysanne, après quelques heures d'apeure-ment, a recommencé de plus belle ses agissements louches Elle détient le beurre, les derniers légumes pour les livrer, en fraude, aux plus offrants. Iï existe pourtant dans chaque commune, un bourgmestre et des échevins, qu'il serait facile de rendre responsables des fraudes commises. Les boches ont employé ce moyen, et chaque fois avec succès. Pourquoi ne recommencerions-nous pas? II n'est pas permis que des populations urbaines entières soient affamées, privées du nécessaire, pour satisfaire les instincts cupides de quelques paysans, trop âpres au gain. Il n'est pas possible non plus que l'on attende enctçe des mois pour mettre en vigueur une loi concernant les impositions sur les bénéfices de guerre, réalisés aussi bien dans les villes que dans les campagnes?En attendant, nous demandons d'urgence que tous les accapareurs de grain, campagnards ou autres, soient immédiatement arrêtés. Cette mesure calmera ceux dont l'envie serait de les imiter. P. LISTEL. A NOS ABONNÉS L'Administration des postes mettra incessamment en circulation les quittances d'abonnement au MATini pour 1919, Le prix de l'abonnement est actuelle» ment fixé à 84 fr«ncs par an. Wons prions nos aboncés de réserver bon accueil à nos quittances.• • • deux de nos abonnés de l'agglomération anversoise, de province, de Hollande et du Grand-Duché de Luxembourg,antérieurement servis par la poste, sont priés de faire renouveler leur abonnement à l'administration des postes de là région. Lsst Villo Lait et beurre L'affichage des prix maximums pour la vente du lait et du beurre a produit une joie véritable parmi toute la population. Maintenant, chacun déchante: le beurre est devenu introuvable, et si vous désirez en acheter, après une vive insistance, comme par hasard, chaque négociant en retrouve qu'il vend à 21 francs le kilo, soit donc exactement le double du prix fixé. Que fait la police, en l'occurrence? La réponse est simple et péremptoire: elle ne fait rien, parce que jusqu'ici elle n'aurait encore reçu aucune instruction. Cette réponse ahurissante a été faite à l'un de nos lecteurs, à Berchem. Un arrêté doit être respecté. La police possède le droit de dresser procès-verbal à charge des commerçants qui refusent d'observer des ordonnances, et cela sur la simple réquisition du client qui aura été volé. Lorsque quelques boutiquiers peu scrupuleux auront été pincés, le beurre reviendra tout naturellement au prix fixé par l'arrêté. Seulement, si par une stupide force d'inertie, l'autorité continue à admettre qu'il n'est pas obligatoire de respecter ses décisions, elle obligera le public à réglementer lui-même les ventes à des prix illicites et cela nous amènera une fois encore à des représailles dangereuses. Se décidera-t-on enfin à exercer une sur veillance efficace? wvv Par avions Un essai des plus intéressants de transport de marchandises par aéroplanes a été tenté sous les auspices de la Bourse dé commerce belge à Londres, organisée par l'association des commerçants et des industriels belges. Un premier avion à marchandises est parti de Londres et a amené, à Gand, environ mille kilos d'articles divers. Etant donné que le frêt, y comprit l'assurance, est assez élevé, — 170 livres sterling — le transport doit se spécialiser à certaines marchandises, afin de ne pas être prohibitif. Les frais arrivent de la sorte à augmenter la valeur d'une bobine de fil de 15 centimes seulement et 5 francs pour une paire de bottines. On voit immédiatement que la généralisation de ce moyen de transport, en amenant en Belgique des marchandises au tarif anglais, amènerait immédiatement une baisse sur les tarifs actuellement établis. Comme on le voit, l'initiative privée essaie par tous les moyens pratiques, à collaborer à la Ténovation de notre commerce... alors, malheureusement, dans les zones officielles, on dessine de plus en plus des plans forts beaux sur le papier, mais sans le moindre effet sur la vie de notre popu« lation. Vvw A ta porte de Boom La situation reste toujours la même à la porte de Boom et malgré les nombreuses réclamations du public, celui-ci doit stationner en plein air, par tous les temps, dans l'attente du tram. Rappelons que dès le 3 mai 1917, un millier de protestations avaient été remises à M. Strauss, échevin. Une nouvelle demande fut adressée ensuite à l'autorité, en juin, à laquelle il fut répondu «que la question du passage du tram n. 4 par le pont de la porte de Boom était à l'examen». Cet examen dure toujours, sans amener de solution. Si, en attendant, on acceptait la proposition formulée par certaines personnes de construire à leur frais une aubette afin de protéger les voyageurs contre les intempéries du temps? ww Pour la liberté commerciale Le gouvernement belge prétend régulariser les importations en Belgique et organisa depuis six semaines des mesures dont le résultat est demeuré jusqu'ici sans influence sur l'industrie et le commerce, libéralement arrêtés. D'une part, dans certains milieux, il est poussé activement à la constitution urgente de groupements, qui n'existent pas encore, tandis que d'autre part, la grande partie des industriels et négociants, veulent à tout prix, toute liberté d'action. Us protestent énergiquement contre les mesures restrictives prises par le département des Affaires économiques et se proposent même d'entamer, d'accord avec les organismes privés de l'Angleterre et de l'Amérique, une campagne contre les exigences du ministère. Mais toujours, la liberté du commerce reste-t-elle, en attendant, condamnée. Une solution à cet état de choses embryonnaires, s'impose. A l'effet do. procéder à l'échange de vues» sur diverses questions d'ordre économique,

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Cet article est une édition du titre Le matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1894 au 1974.

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