Le matin

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s.n. 1918, 24 Decembre. Le matin. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/4746q1tg8t/
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Mardi 24- Décembre 1918 25me Année, n° 37 ABONNEMENTS : Anvers et Intérieur : M an, 24.00 ; 6 mois, 12.50 ; 3 mois, 6.50 Etranger : Us frais de port en plus. C. de CAUWER, Directeur LE MATIN Rédaction et Administration : Vieille Bourse, 39, Anvers Le numéro : Dix centimes Annonces: Demandes d'emploi, 4 ligne, 1.00, chaque ligne en plus, 0.50 ; annonces ordinaires, la ligne, 1.25 ;1 financiers, 3.00. — Réclames, 2.50. — Faits divers: ' tête, S. 00; corps, 5.00; fin, 4.00. — Chron.sporiive, 5.00. — La Ville ,10.00. — Emissions, prix à convenir. Lu annonce! itrangàrc» toiU reçues chez MM. j. Lmèûue & G°, d Britocelle*. ADMIS PAR LA CENSURE Les réparations de guerre Le ministre des Affaires économiques a déposé un premier projet de loi concernant la réparation des dommages qui sont la résultante des faits de guerre. Ce Eremier document officiel limite tout d'a-ord le bénéfice de la loi aux personnes, physiques et juridiques, de nationalité Delge. La plus élémentaire justice exigeait l'écartement définitif du bénéfice réparateur de tous ceux ayant pactisé avec l'ennemi, mais il va de soi que ce même bénéfice devra s'étendre,'par la suite, aux personnes des nationalités alliées, soit par un dispositif légal nouveau, soit par la conclusion de traités spéciaux envisageant la réciprocité entre les Alliés. Des dispositions particulières seront peut-être nécessaires au point de vue du traitement à intervenir pour ce qui concerne maintes sociétés commerciales et financières qui, tout en jouissant de la nationalité belge, comprennent dans leur administration ou parmi les capitalistes bailleurs de fonds, des éléments étrangers ennemis. La situation se présente ici comme très délicate et peu commode à solutionner, en toute équité : le refus pur et simple de toute réparation constituerait une injustice à l'égard de nos nationaux qu'il serait difficile de ne plus considérer comme honnêtement belge parce qu'avan . 1914 ils associaient leurs efforts et leurs capitaux à des financiers et des industriels allemands, collaboration ayant tout de même servi au développement commercial, industriel et économique de la Belgique. " # # • Les premières propositions gouvernementales envisagent uniquement la question des dommages matériels et écartent momentanément celle des dommages indirects et incertains, tels le manque à gagner, la privation des bénéfices, la perte des revenus notamment. * Une loi particulière, déjà en élaboration, s'occupera de ces dommages spéciaux et réglera la réparation des dommages résultant de la perte de la vie humaine, des lésions et infirmités corporelles, des infirmités, des maladies, ainsi que les réparations nécessaires pour compenser la privation de la liberté pour fait politique ou attitude hostile, — ce qui se comprenait, — vis-à-vis de l'occupant.Nous notons spécialement ceci pour montrer au lecteur le caractère tout à fait restreint du projet actuel, n'envisageant la question des réparations de guerre qu'à un point de vue essentiellement spécial et limité. # # * Suivant une modalité dont la détermination n'est pas encore définitivement établie, l'indemnité réparatrice sera accordée à tous ceux ayant matériellement soufferts des faits de guerre. Cette indemnité une fois acquise n'en-gagera-t-elle en rien l'attitude future de ceux qui en auront bénéficié ? Le projex initial, — dont nous possédons seulement encore un résumé explicatif, laisse à chacun sa complète liberté d'agir, suivant les exigences actuelles de la vie d après guerre. Ceci se comprend: il serait foncièrement injuste de refuser une indemnité à la veuve ou aux enfants d'un défenseur de la patrie, tombé face à l'ennemi,parce qu'ils se trouveraient dans l'impossibilité d'obéir à une clause quelconque régissant l'octroi de la dite réparation. Pourtant, il convient de ne pas oublier l'importance majeure qu'il y a pour nous de reconstituer au plus vite tout le travail industriel qui formait la base principale de notre richesse nationale. Si par suite du manque de connaissances spéciales, la veuve et les orphelins du patriote disparu sont inaptes à continuer l'exploitation de l'établissement indus- ' triel d'avant la guerre, il y a là un fait 1 précis dont il faut tenir compte, tout en 1 s efforçant de trouver ur. moyen d'exci- ' talion matériel pour engager à collabo- l rer à nouveau, et le plus efficacement S possible, à la réorganisation industrielle c du pays. Au plus nombreux seront les entreprenants, les audacieux décidés à cou- c rir les chances du succès en rétablissant, 1 en réorganisant nos diverses usines, au a plus vite la classe ouvrière trouvera à r employer ses forces immobiliséres, inac- 11 tives depuis plus de quatre années, et au ® plus vite le commerce général sortira-t-il s. de la toipeur dans laquelle l'occupation c allemande l'avait plongé. ' p C'est pour répondre à cette nécessité que le projet ministériel, Uut en n'exi-!4" géant pas le remploi oblip voire de nemnité, attribue à ceux oui s'eniDresse di ront à la reconstitution des biens industriels détruits, une prime de remploi dont l'importance pécuniaire sera fixée par les tiibunaux et les cours de dommage de guerre. * # # La reconstitution économique du pays aera réglée légalement, en cette matière encore, par la création de sociétés, entre sinistrés, qui veilleront à la reconstruction des biens détruits ou endommagés. L'exposé ministériel note à ce sujet : « Il lui a paru que semblables organismes seraient d'une grande utilité pratique et réaliseraient rapidement le but poursuivi... Le projet institue, en outre, une commission spéciale, — avec des sous-commissions provinciales, pour assurer l'application méthodique ae la loi, hâter la reconstitution des biens détruits ou endommagés. » C'est, en moins de mots, la création de toute une série nouvelle de conseillers gouvernementaux, c'est-à-dire une nouvelle augmentation de la puissance du fonctionnarisme se dressant une fois de plus devant les manifestations de l'initiative privée. Ceci constitue, une fois encore, un danger latent. Des tentatives de réédification de biens détruits ont été entreprises, durant la guerre déjà, en maintes villes éprouvées~de la Belgique. L'en-commissionnement y donna de pitoyables résultats dont le moindre fut d'arrêter catégoriquement les efforts isolés et pourtant d'excellente capacité. On nous assure, dès à présent, qu'aucune entrave ne sera apportée à la bonne volonté personnelle. Nous voulons bien croire à la complète bonne foi de ces affirmations, mais comme nous voyons de plus en plus les tentatives gouvernementales s'orienter vers la réglementation officielle à outrance, nous conservons nos doutes, quant à l'efficacité pratique de ces tendances en, réclamant de plus en plus, surtout en cette matière de ré-édiucation, pour chacun le di it absolu d'agir selon ses idées, ses goûts, sa volonté, en pleine et entière liberté. P T/ESmT La situation en Allemagne Les troupes de von USacksnsers ZTJKICH, 22. — Lee dernières nouvelles de Munich prétendent que les troupes de Mackensen n'ont pas été internées. Le rapatriement des soldats aurait commencé. Les envais d'argent à ^'étranger BERLIN, 22. — "Un arrêté permet maintenant d'envoyer à l'étranger, sans qu'il soit besoin d'une autorisation de la banque nationale, des sommes d'argent ne dépassant pas 105 marks. Le efoarïscra BERLIN, 22. — Le prix du charbon à Duôsel-dorf, qui était de 12 marks, est porté à 16 marks. Les gs-ôses à Bepàsn BERLIN, 22. — Actuellement il y a 66.000 chômeurs à Charlottenburg, 2.500 à Neucoln, 12.500 à Schoenberg, 1.300 à Wilshendorf, 1.400 à L^cliten-dorf, 5.800 à Groshenaïd; soit un total de 88.500 pour l'agglomération berlinoise. Les «?s%ïjeSs d'HssssJetîburg LONDRES, 22. — On apprend de Zurich, que Hindenburg a adressé à son gouvernement rin télégramme, où il propose de former un nouveau front, à 10 kilomètres derrière la zone neutre. Le gouvernement a demandé de plus amples renseignements. Il est probable que l'Entente s'opposera à ce projet.On annonce que sous peu deux régiments d'élite arriveront à Francfort. En tous cas ,1e gouvernement est impuissant à résister aux projets de Hindenburg. Générs'jx allemands peursuivis BERLIN, 22. — L'Assemblée nationale a con6ti-:ué une commission qui examinera s'il n'y a pas ieu de poursuivre certains chefs de l'armée. Déeiaraiioiss de Haase Le journal danois « Politiken » publie une interview de Haase, l'un des commissaires du peuple à. Berlin. Comme on lui demandait si le gouvernement de Berlin réclamerait l'extradition du kaiser, il répondit : « Aucune décision n'a été prise encore. Le gouvernement prépare la publication d'un livre blanc contenant nn résumé historique de la politique 6ecrète de l'Allemagne depuis l'ultimatum de ^ -Hongrie à la Serbie jusqu'à ce jour. ne i^as perdre de temps, le premier volume, jui se termine avec le6 détails de l'invasion de la ' Belgique, paraîtra incessamment. » Faisant allusion à la Conférence de la Paix, Elaase déclara : <t J ai prévenu mon parti en 1915 i lue le résultat de la guerre serait pour nous la }erte de 1 Alsace-Ix>rraine, et le gain de la partie Lllemande de l'Autriche. L'Allemagne est complè-:ement à la merci de l'Entente. Peut-être l'étran- ; ter ne se rend pas compte aussi bien que nous de c lotre impuissance. En France, on croit que nous i ommes encore en état de prendre les armes mais < e puis dire nettement que nous ne pourrions re- ( ommencer la guerre. Même un gouvernement non ( ocialiste ne pourrait y songer. » c Le sisscessetif ilu Dr SesSf Le « Berliner Tageblatt », dont le rédacteur en hef, Théodor Wolff, est très amicalement lié avec e ) nouveau ministre des affaires étrangères, écrit 8 u sujet de cette nomination: « Le Conseil de* représentants du peuple n'au- I lit vraisemblablement pas procédé à celle-ci s'il ; 4 'avait pao été connu que celui, qui jusqu'à pré- ! 3 mt représentait l'Allemagne à Copenhague, enco- ; 1 j que dans ses opinions politiques il ne fût point j r >cialiste, penchât toutefois fortement vers la gau-îe. Malgré son titre oomtal, il appartient au grou- j 2 a des partisans convaincus de la république démo- ' 5 atique. En pays ennemi, soit en partie par s :norance, soit en partie par malignité, l'on dira j :ns doute : dans le nouveau secrétaire d'Etat, c'est C icore un « représentant, ds la vieille caste impé- j s aliste» qu'il faut reconnaître.- II eût été facile t > placer à l'avant-plan un social-démocrate qui, 1 d BP vérité, pouvait abaadonner au comte Brockdorff Rantzau sa véritable mission. » Le comte Brockdorff est âgé de 49 ans. Il a l'aspect d'un gentilhomme de cour. Cependant il ne partage pas les aspirations des noble» de ce genre. Comme ambassadeur à Copenhague, il a entretenu des relations excellentes avec le gouvernement démocratique danois, notamment à l'occasion de la question du Schlesvig et du traitement des sujets danois dans cette région. » Au cours de la guerre ,il s'est montré adversaire de toute politique de violence et de conquête. Sans aucun doute, à la conférence de la paix, il saura défendre avec l'intelligence nécessaire le point de vus allemand. » Nous pensons qu'en®?résence d'une semblable défense, il convient de se montrer circonspect à l'égard des sentiments modernes du nouveau comte-ministre.P?Oiiayaimltstes boEshevisies On mande d'Helsingfors que les bolchévistee ont renvoyé en Allemagne et en Autriche deux mille prisonniers de guerre spécialement préparés pour faire de la propagande. Cinq mille prisonniers de guerre ont été enrôlés dans l'armée rouge. ËââneB* attaqué A la 6éanoe d!u Parlement provisoire à Munich, le professeur Quidde a attaqué violemment Eisner auquel il a reproché ses erreurs multiples de politique intérieure et extérieure, ce qui provoqua la défiance croissance à son égard. Eisner répondit qu'on l'avait souvent traité de fantasque, mais qu'il avait cependant montré assez d'esprit pratique pour faire disparaître en peu de semaines l'office des affaires étrangères, qui était un vrai foyer die corruption. Le peuple allemand a, lui-même, trop de choses sur la conscience pour avoir le droit de s'indigner contre l'Entente. Un politicien doit être aussi un visionnaire, un poète, car le seul moyen de suivre une bonne politique est de prévoir les temps futurs. Les atrocités allemandes Lee horreurs d'Hobmiiidem Etes prisonniers anglais, évadés du camp de Holzminden, ont raconté les mauvais traitements auxquels ils ont été soumis. Ils déclarent que, dans ces derniers temps encore, il n'y avait pas de lits et que la situation au point d>e vue de l'hygiène y est pire que pendant la guerre. Ils se demandent pourquoi l'on tarde à envoyer vers oe bagne, un corps expéditionnaire pour délivrer les malheureux prisonniers. Lie soildat Plumptree, qui s'est échappé le 13 die ce mois avec quatre de ses camarades, insiste sur les déplorables conditions dans lesquelles languissent encore 578 Anglais. Gardés par des militaires en armes, ils couchent sur la tçrre. danis l'ordure, n'ayant chacun qu'une seule couverture. La propreté fait complètement défaut. Les installations sanitaires ont été complètement détruites,Dans le groupe'•des évadés, se trouvaient des fugitifs diu cqmp /te Langensalza où 5,000 internés meurent actuellement de faim sur des grabats sordides. On se rappellera que ce fut au camp de Holzminden que séjournèrent pendant plus de sept mois les déportés coloniaux belges. La situation en Russie Des armées natioEiales ARCHANGEL, 22. — On annonce la constitution des organisations publiques représentant toutes les classes de la population sans distinction de partis politiques, dont le but est la reconstitution de fortes armées nationales. Le gouvernement provisoire a autorisé le général-gouverneur à fixer le terme des appels à la classe 1889. La îerreur foo!cJsewts6e On apprend de Riga que les troupes bolchévistes ont arrêté 400 personnes à Pleskau et les ont fait condamner à mort par le tribunal révolutionnaire. Les condamnés, partagés en groupes, ont été obligés de creuser eux-mêmes leurs tombes. Chaque groupe devait enterrer le précédent. Les opérations des alliés PARIS, 22. — «L'Intransigeant» annonce que les opérations de police en Russie seraient amorcées par la mer Noire, c'est-à-dire par l'Ukraine. La Roumanie, qui est la voisine immédiate de l'Ukraine par la Bessarabie, prendra probablement part aux opérations. Dépêches diverses Un congrès socialiste international BRuXELLISS, 22. — L'Internationale socialiste a, convoqué à Lausanne tous les pays adhérents. La Chiree et la Hollande LONDRES, 22. — Le « Morning Post » apprend de Shangaï que, le 17 décembre, le représentant de la Hollande en Chine a été rappelé par son gouvernement.Un démenti LONDRES, 22. X Reuter dément le débarquement de Polonais à Dantzig. L'Espagne et Es Conférence de la Paix Du jour où commenceront les préliminaires du congrès de la paix, nous autres, Espagnols, nous vivrons de dures angoises. L'heure de l'expiation sonne pour les peuples qui, par incapacité morale, par absence d'idéal, par inertie politique ou par ine crainte inexplicable, ne voulurent d'aucune 1 manière avoir leur part des douleurs de la guerre | ibératrice, démocratique et rénovatrice. L'Espagne Eut l'un des pays qui se laissèrent le plus gouver-îer par oes passions, par cet égoïsme. Dès mainte-îant son calvaire commence. Qui l'aidera à porter a croix? Mourra-t-elle oubliée, en plein abandon? Baiss Ea ?o!ogae prussienne Le ministre prussien de l'intérieur a enjoint aux lutorités de n© pas permettre pour le moment le6 ipératione électorales prescrites par le gouverne-aent polonais, lesquelles sont contraires aux con-litions de l'armistice. Le ministre de la Justice a, le son côté, déclaré que toute participation à ces lections tomberait 60u6 le coup de la loi comme rime de haute trahison. Le correspondant ajoute: Pendant qu'ils interdisent aux Polonais de voter n Pologne, les Allemands prétendent voter en Al-ace-Lorraine.Les pertes de l'armée canadienne Quand le Canada est entré dans la guerre, le août 1914, il n'avait qu'une force permanente de .000 hommes et 60.000 hommes de milioe. Quand 28 hostilités ont cessé, le 11 novembre 1918, le C&-ada avait envoyé outre mer 418.980 hommes. Au 31 octobre 1918, les pertes s'étaient élevées à 11.000 hommes. Lee mort6 sont au nombre de 9.000; les blessés, au nombre de 152.000, et les pri-onniers 2.800. Parmi les engagements importants auxquels les 'anadiens ont pris part, il faut citer, en 1915, la sconde bataille d'Ypres; en 1916, Saint-Eloy et la j a taille de la Somme; en 1917 la bataille de la crête e Vimy et la bataille de Passchendaele : en 1918, ! la seconds bataille d» la Somme; l'encerclement et la prise de Cambrai, la capture de Douai, la capture de Denain. l'encerclement et la capture de Valenciennes, l'avance sur Mons et la capture de oette Tille. OBJETS PERDUS (De notre correspondant de Paris) Le 20 octobre, pour encadrer un défilé des dernières recruies et préluder à La publicité du quatrième emprunt de guerre, le pmésidwat du. conseil des ministres fit déposer suir la place de la Coocoiide, touit le long de l'avenue des Champs-Elysées et autour de l'arc triomphe de l'Etoile quinze ceints pièces d'artillerie enlevées à l'ennemi par les soldats du maréchal Focih. Ce fut uin magniifiqup et émouvant spectacle. Naturellement la préfecture de police envoya des agents pour surveiller ces trophées mais M. Georges Clemenceau, ancien député de Montmartre, éprouve pour nos gamins la tendresse souriante du peintre Poul-bot. Il obtint que les gardiens de la paix seraient écartés et qiue les canons boches se-raieinlt abandonnés à la foule. — Il faut que nos enfants s'amusent, dit-il à ses collègues de la Chambre au couirs d'une conversation de couloirs. Qu'on les laisse faire joujou av.se ces pièces et, s'ils voulaient •en mobiliser pour les promener dams_ 'eur quartier, qu'on ne s'y oppose pas. J'en ai encore au moins autant à leur disposition et ne sais plus où les misttre. Cet encouragement ayant été révélé par la presse, les gamins ne se le firent pas répéter. D'abord ils se plurent à manœuvrer les pièces et, quiamd la rouille souda les manivelles, ils s'appliquèrent à les démonter. Des vis de réglage, des boulons disparurent, emportés à titre de souvenir ou en vue de fructueuses transaction». Enfin, par un beau dimanche, des écoliers en loisir _ s'attelèrent à un canon die campagne et le firent rouler juisqju'à la place de la Bastille auix applaudissements des badauds. Cette prouesse trouva ausisitCt d!e nombreux imitateurs. Les joyeux vainqueurs enlevèrent chaque jour de la Concorde des canons, des obussiers, des mortiers de tranchée, voire d'imposantes pièces à longue portée qu'ils ne sis préoccupaient pas toujours de ramener là où ils les avaient enlevés, qu'ils abandonnaient souvent en cours de promfinade au nœud de voies d'un carrefour ou le long d'un trottoir. Au crépuscule, la direction de l'artillerie, avertie par le téléphone du préfet de police, envoyait un peu partout des attelages qui ramenaient aiu bercail l»s brebis égarées. Aujourd'hui l'enthousiasme s'e9t calmé et la mode est passée de ces réjouissances enfantines. A la fin de ce mois les deux places et l'avenue seront rendues à la circulation. ^ -.es canons rentreront aux arsenaux ou iront à la Pas tous. Il en manque deux, —-^deuct beaux canons de campagne de 77. Les pièces ont dis^ paru. On les a vainement cherchées, vainement réclamées. On a inutillement fouille nombre d® g'arages et de hangars. Les deux canons demeurent introuvables. Quel collectionneur effronté s'est approprié ces encombrants souvenir de guerre et dans quelle galerie espère-t-Al les conserver? Les deux 77 sont-ils seulement dissimulés dams Pans ou bien a-t-on réussi à les faire passer en province malgré des consignes fort rigoureuses et la crise des transports? Qui mettra le gouvernement suir la trace de ces extra-ordunaires objets perdus ? . . La direction -de l'artillerie ne ^ de^spere point. Déjà, apTè-s les sanglantes journées de mai 1871, elle avait longtemps recherche deux gros canons de cuiiw? que les défenseurs de la Commune semblaient avoir évaporés; on les découvrit au bout d'un an dams une excavation des catacombes. Où retrouvera-t-on ceux-ci ? A nos lecteurs Comme il n'est pas plus permis à notre Administration qu'aux particuliers d'échanger plusieurs fois de suite des mark contre de la monnaie ayant cours en Belgique, nous sommes obligés d'avertir nos lecteurs qu'à partir de mercredi 25 oourant, nous n'accepterons plus à notre caisse de l'argent allemand. 3L.ei "Ville Le téléphone Le puiMic s'étonne cle la lenteur avec laquelle on s'occupe de réfe&tionner la plupart des services d'utilité publique.Il ignore généralement les difficultés auxquelles se heurtent employés et ouvriers procédant aux réinstaillations. Considérons le téléphone- Avant l'invasion boche, au buireau central, tous les postes d'abonnés étaient refliés à un tableau central spécialement conçu. Lorsque les boches occupèrent le bureau, il s-ne parvinrent pa,s à utiliser pratiquement ledit tableau qui, finalement, fut détruit. Des appareils de fortune furent alors utilisés par l'occupant permettant difficilement de desservir quelques postes. Au retour de nos soldats, les employés du-téléphone se servirent des installations arriérées allemandes permettant touit au plus de servir environ deux cents postes officiels. La réfection du tableau central, constituant une besogne lente et difficile, exigera environ six mois de travail avant la complète remise en état. A Bruxelles, la remise en activité du téléphone a été plus rapide pairoe que les téléphonistes allemands n'avaient pas touché aux tables de distribution. * * * Altération de monnaies On mous signale une pratique inquiétante qu'il y aurait danger à laisser se propager. Un de nos correspondants ayant à payer un achat de cinquante centimes et ayant produit à cette fin un billet d'un franc de !a Société générale, s'est vu rendre, comme monnaie de retour la moitié de son billet epe le marchand venait de trancher en deux sous ses yeux. C'est là un procédé formellement illégal 3'il était admis dans k pratique nous ne tarderions pas à voir le petit commercé dé- ! j ■ » A NOS ABONNÉS L'Adniinifitration des postes mettra incessamment en circulation les quittances (l'abonnement j»u MATIN pour 1919. ILe prix. I de l'abonnement est actuelle-inent fixé à 554L francs par an. Nous prions nos abonnés de rê-server bon accueil à nos qiiit* tances. • • • deux de nos abonnés de l'ag<-gloniération anves-soise, de province, de Slollande et du Grand-Duché de Luxembourg,antérieurement servis par la poste, sont priés de faire renouveler leur abonnement à l'administration des postes de là région. couper les billets en quatre parties égales, pour en faire des tickets de 25 centimes ou en dix bandelettes qui se répandraient dans la circulation en guise de pièces de deux sous. Il n'est pas inutile de rappeler aux intéressés que la loi puniit l'altération des monnaies comme un orime justiciable de la cour d'assises et qu'un billet de la Société géné-raie divisé en deux ou ©n plusieurs morceaux n'a plus aucune valeur. » * * Toujours les noms des rues — Sont-ce les frais nécessaires à la construction de plaques indicatrices des noms de nues- qui arrêtent l'administration communale d'Anvers «t l'empêche de débaptiser, certaines voies rappelant désagréablemenf la Bochnie>? Avec un peu d'à-propois, on arriverait à dimiuue-r lesdits frais. Exemple: nous avons encore à Anvers une rue d'Autriche. Chacun en a plus qu'assez. Il suffirait de métanioT-" phoseir la lettre i en u et nous serions doté d'une rue de l'Autruche. Cela ne serait pas extraordinaire comme trouvaille, mais on aimera tout de même' mieux évoquer l'image d'une autruche quo' celle de l'aigle bicéphale auquel nos alliés et nous avons bellement coupé le* ailes. * * * Une réoccupation boche De toutes parts nous arrivent des lettres se résumant toutes en cette question: la fameuse campaigne anti-boche ,serait-elle une simple comédie? On a commencé par autoriser certaines personnes de nationalité allemande à séjourner en Belgique, sous la seule condition d'être recommandées pair deux citoyens belges. Ces recommandations,très nombreuses» nous assure-t-on» ont elles été examinées de très près? On serait en droit d'en douter puisque partout on constate une nouvelle et persistante infiltration de sujets allemands. Celle-ci ne se manifeste qu'insensiblement à Anvers et se peird dans la masse du public, mais dans les petites communes suburbaines. on nous signale la réapparition des sujets de l'ex-kaiser, venus notamment de Hollande, munis de pièces nécessaires pour leur permettre de circuler. Cet état de chose est intolérable, car il nous mènerait fatalement à une situation analogue à celle d'avant la guerre.: des per-; sonnalités allemandes accaparant insensiblement le haut commerce anversois. Ces temps-là sont finis. La Belgique aux Belges, d'abord, très cordialement aux alliés, ensuite et finalement jamais à ceux qui préparèrent l'agression de 1914 ou à leurs descendants. 'Et nous espérons bien que le service mir litaiire de la sûreté ne tolérera pas les tripotages qui permettent aux boches d'essayer à Anvers, une ré-ooeunation commerciale. * • # Des victuailles L'Amérique nous expédie en ce moment, — les steamers sont même déjà en route, — 85 millions de kilos de blé, 15 millions de kilos de laTd,, 7 millions die kilos de lait condensé, autant de viande conservée, 2 millions de kilos de saindoux, autant de savon, 1 million de kiilos de harengs, d'huile, de café, un demi million de kilos de graines de lin et trois cent mille, kilos de cacao, soit un coquet total die 125,800,000 kiilos de marchandises destinées au ravitaillement de la Belgique.Ceila, au premier abord, a l'air énorme,, mais si l'an départage cet amoncellement de provisions alimentaires et autres sur toute la population actuelle, on arrive à peu près» — les ah i fifres officiels manquant, — à une part inférieure à 20 kilos pair habitant. S,i encore ce ravitaillement était donné toiut d'une fois à la population, elle aurait encore le sourine agréable, mais combien de temps faudra-t-il pour effectuer cette répartition?Espérons pourtant que la circulation maritime étant enfin libre, les arrivages d'Amérique se suivront régulièrement et seront encore plus régulièrement fournis à la population.* * * L'émission des Bons de Trésor Elle s'annonce comme un gros succès, puisque à la date dii 14 décembre, l'émission avait atteint un chiffre dépassant les deux milliards. Le bas de laine de la Belgiaue n'était pas près à être vide. Seulement, vis-à-vis de ce chiffre de deux milliards on a difficile à comprendre les déclarations du ministre des Finances expliquant qu'il étant obligé de maintenir les impôts créés par les boches pour apurer l'existence matérielle de l'Etat. * * • Que faisons-nous ? En France M. Viictor Boret, après avoir reçu une délégation de l'Association générale du commerce du café, réclamant des mesures immédiates pour rendre à la plr.ee du Hâvre son ancienne importance, leur a déclaré qu'il aMaiit redonner ta. liberté pîep

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Cet article est une édition du titre Le matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1894 au 1974.

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