Le matin

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s.n. 1918, 18 Novembre. Le matin. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ms3jw87h57/
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| Mardi 19 ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS i Téléphone Administration : 961 C. de CAUWER, Directeur .■ i ' A-niionees : Annonces la petite ligne, h. Annonces financières id. > Réclames la ligue, » Faits divers corps id. » Chronique spomve id. » S'atts divers fin id. ' La Viila id. » f Emissions Prati convenir. Jjôs a'/i>U'>iceB de ia de l Ançldttfiv e' de l'A'.iiérion>: sont exclusivement veçuia a JimxelUs chez mf. Lebêgue A C». LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN REDACTION ' I 39, VIEILLE BOURSE, 39 AkNVBHSt "v . Téléphona Rédaction « »1? ? A.iaori ïi enienî» i i .t . ' t * l Un I». ; Anverj J Six moi» . { îroi» moi» .... !Uu ai S'x meta Trois mot» .... ÉtflANflER i Franc?, Angleterre, Allemagne et Unloîl ( js6»late, par trimestre, fr, N \ — flollinde «I 0-;nr.(!-Duchi4, par Irlmestt, . ( I/al.>o[u:ement se poursuit jusqu'à refu» formel. ,,Le Matin" reparaît - us un moment solen-"oubliable, vin évé-..re vie dont le sou-er. jusqu'à l'heure a silence volontaire aînées nous repre-.ate, ios mains nettes, la ence pure, nous renaissons au ,il étinceîant de la-liberté. Nous avons gravi le calvaire avec îsignation, nous avons subi les avaries d'un ennemi cruel et impitoyable avec stoïcisme car nous_ étions soutenus par le sentiment de notre. Droit, par la Foi indélébile en notre ûeureuse armée et en son chef in-nparable que du haut des tribu-des parlements du monde, les aistres ont proclamé « le Roi hé-1 .e ». /<otrc confiance a été justifiée, notre.1 foi a été recompensée : les admirables soldats belges, nos fils, nos frères, ont triomphalement; reconquis le sol sacré de la Patrie et aujourd'hui, le cœur gonflé de joie,la poitrine dilatée par un bonheur sans exemple nous les recevais ? 'lieu des ciis d'allaitants des mu-• des fanfares lie enivrante "eux inexpri-. .prendre con-tamilîe de lec-uvoir leur dire atience fébrile jment de grande §ï f qu'il lui tardait de leur diiw LoinDie'n la population d'Anvers a eu une attitude digne de forcer îe respect de nos ennemis mêmes qui dans l'exécution de leur œuvre de bourreaux ont été obligés de reconnaître que les Belges étaient une nation qui ne se laisse pas vaincre, même dans 'es moments le plus critiques, sous les menaces les plus honteuses. Ouant à nous, nous avons en butte aux plus vils attentats et n- bien, pouvoir frapper, pour avoir /ant de justification,— les cri-., . ndurcts ont de ces lâchetés,— ommencé par nous faire con-|iar ;ui tribu .il inique et alors us ont pillé systématiquement vol; nt notre matériel, enlevant ■o nos collections de numéros pa-"liifant les mois de guerre d'avant ■pation ; mais bravant leur colè re, noué défendant dans la mesure de nos moyens, nous avons mis a l'abri de.leurs griffes avides le plus que nous avons pu, et ce sont nos trophées.Aujourd'hui LE MATIN reparaît. Nous avons l'orgueil de dire qu'il sort grandi de la tourmente ; nous L n'avons pas fait une concession ; à aucun moment nous n'avons seule- ^ ment pensé à subir le contrôle de fe l'ennemi abhorré ; nous n'avons vou- ce lu revoir la lumière qu'au jour où £ notre magnifique armée sous la con- ^ duite de son Grand Capitaine vien- ™ drait nous délivrer du joug ignoble la qui nous oppressait. Nous revendi- ei quons bien hautement ce titre. & Aujourd'hui ia Belgique est recon- ^ quise, et pendant que le puissant tr empire qui croyait devenir l'arbitre m des destinées du monde, s'effondre, 01 frappé à mort, une aurore radieuse se ^ lève pour la petite nation que le co-losse pensait écraser sans coup férir, il La Belqique a sauvé l'Europe. Les t i vaillants défenseurs de Liège ont n arrêté l'élan vainqueur, ils ont creusé jel la tombe du formidable agresseur. Et en cette heure de"triomphe nos peB&éjgfgroport'fayH --n* d'abord vcî les héros dont le sang géiiérëux a abrevive le soi de îaBatrie Nong nous i< inclinons bien bas devant leur tombe " commune que nous arrosons de larmes de profonde rc connaissance. Leur sacrifice formera une des plus 60 01 belles, une des plus glorieuses pages P- de la Grande Histoire ; les généra- qi tions futures y puiseront la leçon de d< Vaillance et de Devoir. te A ceux qui nous reviennent précé- ^ dés des récits de leurs exploits nous ni adressons l'hommage de notre très g. grande admiration. Ce sont les héros 'de l'Yser, nom désormais immortel; pendant plus de quatre années ils ont défendu avec un acharnement qui a provoqué l'admiration du mondé stu- J[ péfait le petit coin de terre de la mal-heureuse patrie livrée aq meurtre et au pillage et enfin, dans la grande poussée finale, ils"'ont puissamment àï'dé à reconquérir le pays dont l'ave te nir était entre leurs mains. En les ai revoyant, un mot jaillit de tous les lf | cœurs, un cri unanime éclate dar^ ; l'espace: Liberté! ! ■« r . m | V îvent le roi Albert et ses soldats ! b> ' .. LE MATIN il *CTt,f,qg-rar ~ ni m t ii imim héié nlTIll'i'Ti cr l nos lecteurs '?■' . ' Lé « y.'jliu •> réapparaît aujourd'hui en] Usant de moyens de fortune, Tors nos iec- j teurs corn; i endront les difficultés que nous avons a surmonter, l'occupation allemande, ayant Un.ssc des Traces rie- son passage -don) \ eoïis avons loul 'spécialement souffert. Dans cet, condilions, il nous est monicn ta'i''irei)L impossible d'assurer un service l'abonnement et nous sommes obligés de Imiter nytio premier effort à la vente au luméro. Nos lecteurs comprendront les diflîcûltés 'i le i heure a- tuelle-el nous excuseront, peu-, lant que de notre .côté nous presserons la «organisation du service normal. Par suite de la pénurie des matières pire- 1 ùères, le pris du numéro du journal est §é, temporairement, à 10 centimes. » • LE il 11ÏE8S i Le r1®» Aitispi arpivè à An» vers deœam mardi à 9 heures eh eSis raâlîR-, H passera [q pont de a. Bure ht et ss rendra 'direote-ment à l'Hôteî de ViUs. fo* ir,( Après ia réception le Roi se a S s» rendra psr !a Placé de JVfleîr à ' i ? a ei 4 ne ! ave r. u a t! es A rts ou il passera lef ia revue des différantes unités si de ia 2e division d'armée. co Le Rai et sa suite s2 trouve- ^ ront à hauteur de la rue Bae- >\u skelmans. iS Après la revue le Roi se ren- £ par à la Cathédraler S0] ANVERS EN FETE Les fêtes de la délivranca — L'entrée des troupes belges — Enthousiasme Indescriptible — Le Te Deum à la Cathédrale — Exécutions capillaires — Les incidents. Les premières tna.tifss(aiii?ns joie Dès que furent connues les conditions de l'armistice, d'instinct le public pressentit la fin des hostilités et dès ce moment la joie populaire se marii-festa partout. C'était enfin l'aube de la véritable paix, respectueuse de nos droits,c'était la délivrance d'une appi'tssion çfue le peuple belge avait supporté avec une rare dignité, attendant l'heure de la libération qui sonnait enfin. Puis se furent les premières estafettes belges qui sillonnèrent de toute la vitesse des motoej dettes, nog grands boulevards et enfin, jeudi matin, à 11 heures, les couleurs belges furent hissées au sommet e la tour de la cathédrale, en même temps que notre carillon, muet depuis plus de quatre années, égrenait jou-eusement au devons de la ville eu noter connues, aimées, vénérées de notre hymne national. Coïnce-dence: ce fut également un jeudi et la même heure que les couleurs allemandes se déplpièrent au haut de la tour, mettant en nos cœttrs, une peignante tristesse. Le jour enfin était venu! Partout en ville, les pavois étaient aiborés et aux maisons dépourvues encore de drapeaux tricolores, on travaillait fiévreusement. Des oirdres étaient donnés à l'Hôtel de ville pour entamer immédiatement la décoration des grandes artères anversoises, en prévisine de la visite probable du Roi et de la Famille Royale. Jar ris ordres ne furent mis à exécution avec autan' de 1 laisir. - Ce n'est pas à dire, nous déclara un vieil employé de la ville, il y a bien la chère qui réglemente les salaires, mais si l'en nous demandait, à 1 rlôtel de ville, de tra*. ailler à la décroation de la . ille, pro deo, gratis, à l'œil,nous marcherions pour le plaisir emmo un seul homme! Les Dès Vendredi soir di les fanfares font leur ap-! i u'itisn «•. vi!'" 0'< -< 'Oaboi'd la saajjété i-Na Oi. Vermaak» dV> la Compagnie du Gaz qui entràine derrière elle "ini" foulfc enthousiaste. Puis viennent les fanfares «Kossine», puis les «Ware Vriend&v», le t'Broei!' i-baii'J», la n.ii.siciue de nos orphelins sui-i-io .îe e ut» s l«s '/rplu lines qui acclament chaleu-1 ' i'--1 riènt chaqi'e troi pier belge qui passe. Les g.-reiK '» «°es troupes ■ Les premières troupes qui font leur appnri :on sont les carabiniers cyclistes, que suivit le 5e lanciers Tous ses braves sont ovationnés, porte en t.nomph, acclamés. e Samedi Vers 3 heures c'est au tour du 5e de ligne qui défile, musique en tête, le drapeau fièrement déployé. L'étendard est troué de balles et porte l'immortelle inscription «Yser». L'on acclame, frénétiquement, L'on ne s'arrête d'ovationner que pour :'eeommei:eer de plus belle et toujours avec une chaleur grandissante, communient]'ve.Ah! nous avons vécu des heures lourdes et poignantes, les vaillants, là bas, au front ont lutté d'héroisme toujours vivaee, toujours ardent, mais les minâtes actuelles, djuis leur glorieuse envolée, paient tous nos déboired, tous ixjs chagrins, toutes nos douleurs, sans nous !es faire oublier tout-fois. A 5a esSSaéî3ï,a5e La fête patronale de kotre bien aimé Roi et le Te Deum qui coïncidaient avec"la délivrance 3e notre villa du joug prussieji, avaient donné à la cérémonie un caractère d'une: solléiinité indescriptible, Ce fut une véritable apothéose. Dès 9 heures la cathédtale était comble. Tout ce que Anvers compte de notabilités présentes est là. Le Te Deum débrils par un incident, Quatre activistes, avec une étonnante mentalité _se présentent dans le nef. Aussitôt des huées partent de toutes parts; l'on crie: traitro. vendus! Plusieurs personnes s'avancent vers les quatre hommes, leur arrachent 'a. cocarde tricolore qu'isl avaient joso-lemmeni arborée à la boutonnière. Le trist quatuor est poussé vers la porte et escorté jusqu'à la Place Verte par, les huées do la fouis indignée qui leur crie: «A la frontière». Après cette juste exécution commence la cérémonie et au moment où le grand orgue entonne la Brabançonne, 1a fuie toute entière reprend le chant nationale. Le., prêtres eux-mêmes accompagneot la foule tandis qu ede toutes parts éclatent les cris de Vive le Roi! Vive la Belgique! Le moment est vraiment empoignant de grandiose maj lé. L'on essuie des larmes, l'on s'embrasse. Tandis qu'au dehors Cârolus lance sa grosse voix de broies dans l'espace et que le carrillon égrène joyeusement l'hymne national. La je"e e?si reSoitr Dè3 Vendredi soir, à l'avenue du Sud, un détachement de cavalerie, muni de tout son matériel de campement, bivaquait le long de l'allée centrale. Avec une flegme extraordinaire, les soldats préparaient la popott» réglementaire, s'in ter rompant à peine pour répondre aux questions fiévreuses de la foule. Vous comprenez bien qu'on est impertubable-ment blindé contre tontes les situations lorsqu'on a fait, durant plus de quatr années, le bivouac sous le feu roulant de l'artillerie ennemie. - Très gravement, quelques cavaliers vont et viennent le long des allées réservées aux piéton® et cbli-les curieux à ne pas dépasser les limites du trottoir ; il faut, de l'espace pour préparer le rata et s'installer pour la nuit. Vers l'avenue de Xeyser l'animation grandit encore. Les soldats belges isolés qui retournent hâtivement au domicile familial sont salués de vivats. Des familles se promènent et exhibent avec une légitime fierté leur gars, retour du front. Én règle générale tous ces vaillants, aguerris en virilisés par les rudes joutes de la guerre se laissent faire avec une nonchalance remarquable. Au fond les soins, les prévenances dont on les entoure leurs sont bien dues. Dès «am.ftdi matin, l'animation se oorse encore pair toute la ville. Toutes nos sociétés populaires de musique sont sorties et le flot de# marches militaires augmente d'intensité à mesure qu'on approche de l'hôtel de Ville. La foule augmente graduellement de densité. Ceci n'est pas pour effrayer les escouades de motocyclistes militaires qui arrvient de minute en minute conduisant leur engin avec une stupéfiante virtuosité. Les grands étendards nationaux de la ville apparaissent au dessus des artères principales. C'est partout une débauche de drapeaux aux couleurs nationales des divers pays alliés. A Sie>Anne Jeudi vers midi le bruit courait en villj que les premiers soldats belges étaient arrivés à Sainte-Anne.Nous traversons le fleuve et à notre arrivé*» à la vive gauche nous avons la joie de rencontrer les quailre premiers soldats belges. Les braves sont portés en triomphe, précédés de drapeaux tricolores. Faute de fanfare, l'on improvise instruments de musique tous les objets que l'on trouve,vieux chaudrons, seaux, couvercles, et l'on acclame nos braves troupiers qui nous annoncent l'arrivée prochaine des troupes. Les parents entourent naturellement les soldats et ce sont des scènes de tendresse délicieuses et émouvantes.Ce qui frappe avant tout c'est l'équipement superbe de nos soldats, et la comparaison est loin d'être en faveur de ceux qui fuient encore à Ait-vers, tandis que l'on 11QS hommes à Ste-Anne. — - «■- -- - —r v-j T, ■ r >- • • "W.sk i-» ~ ' . i i i ; ' 1 -vt "" : I Partout vendredi dans les théâtres et cinémas les représentations ont commencé par la Brabançonne suivie des airs nationaux de nos alliés au i milieu d'un enthousiasme indescriptible. Dimanche dernier déjà, au moment où aux Variétés l'on apprit la manisfestation du «Soldaten-rat», le directeur M. Villier parut en scène avec ) les drapeaux belges et français et entonna la Brabançonne suivi de la Marseillaise. Ce fut un moment d'enthouiasme inoui. ... Le chanteur dut bisser. La'joupaée (iominïcaio Comme il fallait s'y attendra l'enthousiasme a continué à grossir et à partir de neuf heures du matin, les voies centrales de la ville étaient envahies comme aux plus grandes fêtes carillonnées. Continuellement des scènes touchantes, émouvantes, se jîassent. Proche le théâtre flamand, nous suivons un soldat belge tenant par la main un bambin de cinq ans environ, la tête mignon-no couverte d'un képi à peu près pareil à celui de sou pète. L'enfant raconte : — Tous les jours, maman et bonne maman m'ont montré ton portrait. Je lui disais: Bonjour, papa! Bonsoir, papa! Et je lui demandais: N'est-ce pas, tu reviendras pour retrouver ton petit Henri... et tu vois, tu es revenu, te voilà... Lo père s'anrête, empoigne son bambin et dans un grand geste de carresse, le baise au front. — Brave soldat, disons-nous en passant. Et le brave me remercie d'un sourire et repart, écoutant la délicieuse musique du babil de son fils. La soldée Malgré le froid vif et les rafalec de vent, la soirée a été très mouvementée: les cafés regorgeaient de monde et les manifestations se succédaient sans arrêt. D'ici de là, des maisons illuminas ajoutent, uns note pittoresque à l'aspect de i» ville pavoisée.- Est-ce xatigue résultant d'une journée passée à acclamer aos soldats, est-ce une habitude prise do ne pas demeurer tard, par suite des anciens réglemente, vers clix heures du soir la ville avait repris son annimation habituelle àuw dimanches ordinaires. Le «!èïE"é ski S6 ils Signe Vers onze heures du matin, le 6e régiment de ligne entame son défilé à la place de Meir. Toutes les fenêtres sont noires de monde. Lee cris partent de partuufc, ce croisent, oouirent au dessous de ia foule. Celle-ci acclame, frénétiquement,sans répit. Un gros succès "}>our les mitrailleurs trainées par les chiens, tous nerveusement bien en main. Pas un aboi des braves botes. Nous en faisons la remarque à un officier anvelrsois, qui suit la colonne.— Aboyer, Monsieur? des chienj en service? Ils savent la consigne» se taire. Ah! s'ila étaient au chenil, à la caserne, vous les entendriez, nos braves et bons molosses : ils ont des voix de basse à rendre jaloux l'artiste au voix le plus puissant. Le 6e défils le long des boulevards, s'éloignant vers le Sud, salués partout pair les mêmes cris d'allégresse de bienvenue. Les cuivres A la plupart des maisons flottent joyeusement les couleurs nationales.Toutefois tout le monde n'a pu sa procurer un drapeau, — oe qui n'a empêché personne de manifester ses sentiments patriotiques: c'est pourquoi l'on voit apparaître à beaucoup de fenêtres des objets en cuivre qui ont pu être cachés aux yeux fureteurs des Allemands. Dans ïa vitrine d'un magasin on peut même admirer une grande quantité de cuivT eau milieu de laquelle se trouve une superbe marmitte entourée d'un ruban tricolore; en bas une pancairtei «Nieltegenstaande boet en straf Bleef den vuilen Duitsch hier af.» LA MÈRE I Les noms liés aux grandes douleurs oa «a» j grandes joies de la Patrie — aux grandes do» i leurs surtout — passent de bouche en bouche, ' de siècle en siècle comme un mot d'ordr#, ' comme un drapeau. # JULE8 FERRY. % En ce jour de triomphe où nous rendons à nos soldats vainqueurs un solennel homr \ mage, souvenons-nous de ceux qui dorment là-bas, au champ d'honneur, leur dernier sommeil, et qu'ils soient dans notre pensée attendrie à jamais inséparables. En effet, pourrait-on louer les uns sans exalter la mémoire vénérée des autres ?... Vous qui saluez l'effort de notre relèvement,n'en séparez pas désormais les martyrs glorieux. ~4 Mais ce patriotisme ardent, qui dono l'avait mis au cœur de ces enfants qui brava- i ment s'en allaient, dès la déclaration de guerre, s'engager comme volontaires dans les rangs de notre armée î Ce dévoûment . absolu au Pays, qui le leur avait enseigné comme la première des vertus^... \1 Qui donc si ce n'est leur mère. Ah ! la noble tâche qu'elle s'est, imposée la mère belge en apprenant de bonne heure à ses IÏI3 qu'une nation ne compte dans le monde qu'£ la condition d'être forte, toujours prête aj ' respecter les droits des autres, mais à verser , aussi tout son sang pour la défense de son patrimoine et de son honneur. 1 L'heure de la séparation a sonné, la mère 3mbrasse son fils, le béni, le presse longue- j ment entre ses bras mettant toute son £m» îans cette, peut-être, ultime étreinte... "fît lui, malgré l'élan patriotique qui l'entraîne,, malgré cette folie sublime de la Patrie <rui le jrise. il enveloppe tous les siens i'ua retiré le tendresse infinie et va résoh aï '■ ire ses frères d'armes. Dès lors commence pour la n •> ;errifiantes du champ de b; s« mouvante, mer vivante d'hom es, (j# lie» .aux, de chars et dans les gér-; s 2 se. des classés nu'alla Bn'antl «n rAvr • T ~ connaître la voix 3o son flts,' elle ™&vëo .e poète : «0 i guerre,guerre impie, sussa a ju'on encense i » puis sur cel .-prit qu ég »-cent l'angôisse et la souffrance, l'épouvante s'abat. Quoi de surprenant à éH' 1 d âiaeS L'Europe n'a-t-elle pas assisté, J-mant qustre ans, à des égorgeaient» qui doivent noua, [convaincre que nos civilisations ont beau s'affiner, essayer do faire des penseurs de fauves déchaînés, en appeler à la pitié, au pardon, à l'amour, à la justice, il arrive —'î efflfoi do la conscience humaine — une heure où l'alcoolisme de la haine conduit à l'orgie de la tuerie. |j Ce 11e sonL pas, toutefois, des idées d'à-, gression ou do colère qu'il convient de tirer, du drame mendiai qui -s'achève, lps leçons^ qui pour nous s'en dégagent sont plus hautes/'^ ' et plus sereines. L'exemple du Iloi, qui jusqu'à ia fin est restéàla tète do l'armée belge, ' défendant la Patrie contre les envahisseurs demeiu era pour son peuple la preuve éloquente qu'il n'y a do grand, de durable, d'éternel ici-bas que le devoir. j Quoiqu'il en soit, c'est aujourd'hui à la mère que nous songeons et plus particulièrement à la mère qui pleure son fils, ce fils qu'elle revoit tout enfant, dont elle se plait a évoquer la chère image quand ii rentou-rait de ses petits bras et qu'un de ses baisers la consolait de ses déceptions, souvent, hélas ! de ses douleurs de femme. Sait-elle où il est tombé?... Pourra-t-elle s'agenouiller^ sur la tombe do cet enfant tant aimé, y, prier ?... Le champ d'honneur si vaste n'est-il pas tiansformé en une immense sépulture,' « où, dit notre poète national, Emile Ver-haeren, ils goûtent le repos ceux qui se sont battus avec force et furie ». Nous la voyons passer, la nière fantôme solitaire, fendant la foule enthousiaste et bruyante et donnant cette sensation d'autrefois, cette impression de ce o;ui fut, de ce qui n'est, de ce qui ne sera plus, comme si-tout en cheminant elle murmurait : « Mon fils est couché là... » • |§ | Nous avons eu récemment sous les yeux trois dessins dus au crayon d'un artiste de talent. Ils représentaient, prenante actualité les jeunes veuves, jolies et gracieuses en leur toilette de deuil, les yeux levés vers l'avenir, ce grand guérisseur ; les orphelins défilant étonnés et souriants, les innocents, entre deux rangées de croix, enfin, poignante inspiration, les mères, spectres courbés, meurtris qu'un même voile de crêpe semble envelopper toutes, pareil à la nuit étendant sur elles son noir linceul. "L Heurtante ou consolante une vérité pour- ,j tant se dégage de cet abîme de désespérance . pour la mère en larmes, c'est l'opportunit du sacrifice vaillamment accompli par tou cette jeunesse sitôt moissonnée, qui n'- ; mandait qu'à vivre, et qui sut mourir j la libération du sol natal. Liés à une gra.. douleur, à une grande joie de la Patrie appartient à l'histoire, à l'impartiale hisio' ;0 de" célébrer,de nos soldats défunts,l'hérP'A abnégation. * ' CHRISTIAN^

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Cet article est une édition du titre Le matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1894 au 1974.

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