Le matin

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s.n. 1914, 14 Janvrier. Le matin. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/rx93777510/
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l^^epcredi 14 Janvier 1914 Qg3L PA€iE8 — CljyQ CENTIMES 21me Année — N° 14 RÉDACTION Igg VIEILLE BOURSE, 39 asvers Téléphone Rédaction : l Un an fr. 1S.OO HV1TKRS < Six mois .... 4S.SSO • ^Trois mois . « . . S.îîO l Un an • . . • • • 16.00 r Intérieur Si* mois ©KO ■ J /Trois mois »... £».00 I faiiKEB • France, Angleterre. Allemagne el Union If pX par trimestre, fr. 9.00 - Hollande et I Grand-Duché, par trimestre, fr. T.OO. I L'abonnement se poursuit jusqu'à refus formel. LE MATIN JOURNAL QUOTIDIEN ADMINISTRATION 39,VIEILLE BOURSE, 39 ANVERS Téléphone Administration : 9 61 C. de CAUWER, Directeur A nnoiices : Annonces la petite ligne, fr. O 30 Annonces financières id > 1 OO Réclames la ligne, » 1 îîO Faits divers corps id. » 3.00 Chronique sportive id. i 3 OO Faits divers fin id > Ï OO La Ville id. j » OO Emissions Prix à convenir. I.es annonces de la France, de l Angleterre et de l'Amérique sont exclusivement reçues fl Bruxelles chez MM. J. Lebkgue a Co. LE PROBLEME DE L'ENSEIGNEMENT PRIMAIRE I Encore une brochure sur l'enseignement [primaire, et il est probable que ce ne sera [nas la dernière. Son auteur, qui signe Aris-Itidion, prétend avoir trouvé une formule |de vraie justice, de vraie liberté, une for-Imule libérale, et il se plaint de ce qu'aucun Ijournal n'a mentionné les idées qu'il a e.x-( posées le 17 décembre dans un article publié par le Soir. Il s'en console d'ailleurs, en leoncluant, sans témérité, de ce silence que [sa solution ne favorise aucun parti, satisfait ainsi à la justice et a de grandes chantées d'être favorable aux intérêts de la natta.Conclusion assez paradoxale, car il faudrait en déduire que les solutions qui ne [satisfont personne sont les meilleures, ce bai est au moins douteux. 11 est, dit Aristidion, contradictoire de pro-[clamer la liberté de l'enseignement et d'instituer en même temps un enseignement officiel gratuit aux frais de la collectivité. Vouloir satisfaire entièrement à ces dispositions constitutionnelles contradictoires, (c'est rechercher la quadrature du cercle, [C'est pourquoi on se trouve toujours en présence de deux ordres de solutions tout au moins contestables: solutions catholiques l'un enseignement libre subsidié par l'Etat [faisant la concurrence à son propre enseignement ou bien solutions libérales d'un en-leignêment libre non subsidié désavanta-geusement concurrencé par l'enseignement officiel. I II s'agit donc de donner satisfaction tant [à ces citoyens «qui redoutent de voir les [congréganistes acquérir le monopole de la [formation et de la déformation des jeunes intelligences» qu'à ces pères de famille «qui, lyant placé leur confiance en la morale religieuse, refusent de livrer leurs enfants à jun enseignement neutre qu'ils estiment incapable de leur inculquer la discipline morale indispensable». Il ne faut, dit Aristi-i dion, faire à aucun libéral vrai l'injure de feenseF-.-fpi'il'ïie' cwasitièi'e pas la conviction ièt la volonté de ces derniers, non seulement [comme respectables, mais aussi comme sa-[Crées.I Cette subdivision en «citoyens» redoutant les congréganistes et en «pères de famille» revendiquant un enseignement religieux ne nous dit rien qui vaille. Ces qualificatifs nous semblent aussi significatifs que vou-Hus.Et l'auteur ne délimite pas la question; il la déplace en y introduisant précisément le facteur «confession religieuse» qui devrait être écarté. [ La Constitution ne connaît pas les reli-K°°s' e"e. proclame la plus complète liberté des opinions et elle ne doit, en conséquence, en favoriser ou en desservir aucune. Elle se trouve en présence d'un citoyen professant une opinion quelconque, qu elle ignore et ne doit pas rechercher. Ce Bu elle garantit aux enfants de ce citoyen, lest un enseignement organisé par la loi. 0 est tout, et cela ne peut pas être autre Ks®-De la neutralité constitutionnelle de t découlé la neutralité non moins constitutionnelle de son enseignement qui ne peut ni ne doit blesser aucune conviction Philosophique ni religieuse. retendra-t-on que cet enseignement ob-inpnfSt pas réalisable? Ce serait enfan-ains catlloliquei. s'en accommodent laitement et leurs enfants fréquentent » écoles communales des grandes villes où 1 eignement est neutre et respectueux P convictions.' ^ autres introduisent le facteur «re -L.? ns ''enseignement. L'instruction c" e pour tous ne les satisfait pas et ils ^exigent confessionnelle. !cii™>n°U® ne nous entendons plus. Aucun un ■na droi.l' surtout gratuitement, à II ,~ vice Public spécialisé et particulier. Iniirt ,°, fln'au service public organisé [alité S Saraeî1 ^qU'à Pay6r * SP"" ii(jjn?,r?u®,eilt catholique, admis par Aris-II "P^e ainsi deux fois,est spécieux. 'IkHiw dans 'es services publics, une E, ?" qui n'existe pas. piatinn Ie ♦ communes où le service d'inhu-)ar fnnt ? communal, ce service est payé a e,hJa et tout citoyen a droit à ipéciil '1 ®raJu^e. Vous voulez un service tesfP7 L e Payez à part et vous ne pro-' fVr.fP conlre ce double payement. |ultp„ protestants appartenant à des PibnUtmi rec°nnus payent leur part con-W m-t0 ' 'e budget des cultes et payent irotestent paSPar~deSSUS Ie marcl1®* Ils ne ltT0i -en serait-il autrement en malle c„ m™Spi^nement? Vous ne voulez pas be affl; t at cioit aux citoyens, c'est vola rplio-îi"8* prétention de faire subsidier [e ]a r insoutenable; elle va au delà laifomn?j ution 1ui ne prévoit que les le p6Sf„ s Ges ministres des cultes et, pour lies et les convictions philoaophi- (onviof; re,S.ieuses. Le spiritisme est une ; | fv on déiste. Payez-vous les médiums? |ie pl.1111?}0' Aristidion se place au point de FUtion? ^ ^ue ProPose~t-il comme j Iveï^11/011 l'enseignement à l'initia- ' r vée subsidiée et l'organisation d'un^ enseignement communal neutre, subsidié également en cas de défaillance ou d'incapacité de l'initiative privée. On peut dire que ce n'est pas la peine. C'est le régime où nous devons aboutir. Du train où nous allons, l'enseignement privé congréganiste sera la règle et l'enseignement communal ne sera maintenu que s'il réunit les pères de famille ayant des enfants en nombre convenable, comme Aristidion le propose. Il est vrai qu'Aristidion propose encore autre chose. Cette autre chose, c'est tout simplement le bon scolaire. Mais, si l'on peut dire, un bon scolaire limité et relatif, un bon scolaire tenant compte des ressources du père de famille. L'enseignement serait gratuit pour les indigents par définition. Un père de famille gagnant 1,500 francs serait considéré comme indigent s'il a quatre enfants et non indigent s'il n'en a que deux. Autrement, sauf cette large interprétation du terme indigent, l'enseignement ne serait pas gratuit et le père de famille payerait une taxe scolaire à la commune s'il use de l'enseignement communal. Cette solution qu'Aristidion présente comme «libérale» ne nous sourit guère, nous l'avouons franchement. Peut-être l'auteur est-il sincère, mais il se fait alors de grandes illusions. L'initiative privée! Elle est facile pour les congrégations, disposant d'immenses ressourecs, d'un personnel dépendant d'une organisation centrale et qu'elles peuvent éparpiller partout ou en conservant la direction. Elles rayonnent: dans le Nord de la Belgique la congrégation de Saint Joseph de Casalance compte à elle seule environ 70 écoles adoptées. C'est une situation spéciale; ce n'est pas de l'initiative privée, c'est de l'initiative collective d'associations organisées qui n'ont leur similaire dans aucun autre milieu. Compter, pour les combattre, sur l'initiative privée, individuelle, c'est leur livrer la partie. La concurrence à ce formidable organisme hiérarchisé ne peut être faite que par un autre organisme hiérarchisé, par les pouvoirs pulîlics. Et il faut qu'Aristidion ignore complètement la«situation prépondérante acquise par l'enseignement congréganiste en Belgique pour parler de la concurrence que peut lui faire l'enseignement officiel. C'est cet enseignement, au contraire qui s'est défendu comme il l'a pu contre la concurrence congréganiste et le gouvernement veut énerver cette défense, la rendre illusoire. La solution d'Aristidion aboutirait exactement au même résultat, avec la chasse au bon scolaire en plus. Il est possible qu'il la considère comme libérale; mais nous nous refusons à la considérer comme telle. Et il ferait bien de signer son libéralisme enfariné. Jean Mathieu CHRONIQUE PARISIENNE ( Correspondance particulière du Matin. ) Les "Madame Cardinal" d'aujourd'hui-— Perruques et tatouages. — Les prélats s'amusent, les futuristes aussi. Paris, le 12 janvier. L'autre jour, rapporte "Paris-Midi", une oonférencière assurait que l'on peut faire un excellent potage avec les bonbons de jour de . l'an. Pour mieux appuyer sa thèse, elle raconta qu'étant allée un matin chez une danseuse de l'Opéra, elle trouva la mère d'icelle en train de surveiller une ébullition étrange. " — Que : faites-vous cuire là? demanda la conférencière. — Ma petite, répondit la mère, a reçu, de ses admirateurs, tant de boîtes de caramels,de fondants, de chocolats que, moi, pour que "ça ' n' soye"- pas perdu, je fais tout bouillir ensem- ' ble. C'est bon tout de même, vous savez: ça ■ vient des grandes maisons." Que cette anecdote nous autorise à parler i un peu de ces fameuses Madame Cardinal, à j qui on prête tant de sottises, sans arriver ja- ( mais à traduire toute leur pauvre âme étonnée : et cupide. Vraiment, ne sont-elles pas tou- ( chantes, à travers leurs ridicules, ces pauvres , femmes nées pour tremper la soupe d'une ni- ] chée de gueux, pour balayer les rues ou faire < des ménages, et qui, parce qu'une de leurs fil- , tes a mal tourné d'abord, puis exécuté un j semblant de rétablissement sur des tréteaux , quelconques, sont soudain promues à la dignité ] îe dames de confiance, de gardiennes d'une | vertu périmée que l'on marchandera encore? , Elles souhaitaient, pour leur fillette, des an- J nées d'apprentissage, une tenue qui ne ferait t pas jaboter les mauvaises langues du quartier, , un brave ouvrier de mari qui ne boirait pas, J les petits qu'elles eussent élevés avec amour. \u lieu de ce bonheur rude et discret, les fillettes ont choisi l'aventure non moins rude nais sans discrétion. Poules qui auraient couvé an œuf de cicogne, les mères s'effraient des j premiers coups d'ailes de leur enfant, et restent au sol, terrorisées, quand l'oiselle intré-aide s'envole haut, toqjours plus haut, jusqu'à j se cassre la tête dans les nuages. Sur la terre, k laquelle elles sont condamnées, elles pleu-'ent,elles s'épouvantent,elles craignent les conséquences d'une telle témérité, rougissent du vice désormais enraciné dans la chair de leur îhair; puis, quand l'oiselle a construit son nid, quand elle se souvient de celle qui la pleure, ailes accourent, disposées à tout pardonner ;omme à tout subir, fit dans ce luxe, qu'elles tentent de ne pas comprendre, elles acceptent es missions les plus louches, tenant le livre les recettes, usant de diplomatie pour faciliter les intrigues de leur inconstante enfant. Elles sont vieilles, elles sont usées par trop d'années le misère et d'esclavage, elles ont tant pâti qu'il leur paraît doux de ne plus déambuler ians le froid du petit jour, de manger à leur 1 faim, de connaître enfin le repos et la gourmandise.Henri Rochefort se plaisait à redire cette anecdote : Invité a un bal de danseuses, il avait d'abord remarqué, en pénétrant dans la salle, le cercle des mères. Ces dames, en attendant de ramener leurs filles au bercail, somnolaient béatement au son des valses et des polkas. "Cordon, s'il vous plaît i", cria Rochefort. Et toutes les mères, sans même ouvrir les yeux, se croyant toujours concierges,agitèrent leur bras droit pour tirer un imaginaire cordon. Mamans d'actrices, de danseuses, de toutes les femmes qui, sorties du peuple, sont parvenues, par leur intelligence ou leur roublardise, à jouer un rôle dans notre société, toutes ces mères sont pitoyables. Décidées à se faire une tardive éducation, à se rendre dignes des relations de leurs filles, à briller à leur manière dans un salon qui n'est que l'antichambre de la pièce où l'on dormira, elles écoutent mal, interprètent plus mal encore et deviennent grotesques en raison directe de leurs efforts. "Qu'est-ce que ça, Michelet ?, demandait, dernièrement, dans les coulisses du théâtre des Champs-Elysées, la mère d'une des principales interprètes. — Oh! maman, comment peux-tu poser une question pareille, répondit l'artiste; toi qui passes tes journées à lire des livres instructifs et qui, depuis quelque temps, te passionnes pour ceux qui ont écrit l'histoire de la Franco ? Voyons, Michelet, souviens-toi... — C'est vrai,"fit la mère, j'y suis; Michelet, c'est celui qui fait tant de réclame dans les journaux pour ses pneus d'automobiles." Et voilà qui nous rapproche de l'histoire de la soupe aux bonbons. Des sujets intellectuels ou pratiques, ces dames font une salade. Après s'être effrayées de tout, elles ne s'étonnent plus de rien, confondent le bien et le mal adoptent les théories de leurs enfants, celles des protecteurs, celles du petit ami. Où finit la honte, où commence la réhabilitation ? elles ne se le demandent plus. Après avoir maudit leur progéniture, elles la bénissent: car elles lui doivent d'avoir quitté leur mansarde, leur grabat, leur loge de concierge, et de goûter, avant de quitter ce monde, à cet argent sans odeur qui procure tout et leur semble tout racheter * » « Bravant les hurlements de la foule, les perruques de couleur invraisemblables triomphent, On les voit au théâtre, on les voit en soirée. Vert-pomme, jaune-serin, bleu-paon, elles ornent le chef de celles d'entre nous qui n'ont, peur /le rien et sont assez joljes pour tout oser. Je ne saurais taire le succès qu'obtint,avant-hier, à un dîner, ma confrère Annie de Pêne. Connaissez-vous Annie de " ëne? Oui,n'est-ce pas ? Vous avez lu "l'Evadée", "C'étaient deux petites filles", "Confidences de femmes", œuvres qui ont placé leur auteur sur l'estrade d'honneur de la littérature contemporaine. Le peintre Delacroix disait du dessinateur Gavarni qu'il avait un joli brin de plume à son crayon; je dirai ce que tout le monde sait, que Mme de Pêne montre un adorable visage au-dessus de sa plume, de sorte qu'après avoir écrit des pages exquises, elle peut s'amuser à lancer des modes même baroques. L'esprit et les yeux d'autrui sont contents. Or donc, il a plu à Annie de Pêne de se montrer à ce dîner couronnée d'une perruque saphir. Son succès fut indéniable ; ce ne furent qu'applaudissements et compliments, et comme, d'autre part, cette aimable femme de lettres ne se refuse pas aux interviews et que les plus indiscrètes la poussèrent dans ses derniers retranchements, nous apprîmes que les perruques hautes en couleur n'étaient pas i la portée de tous les porte-monnaie, vu que les cheveux d'argent seuls se laissent teindre aussi agressivement et que les cheveux d'argent, sur le marché capillaire, font prime. Ainsi, Mme de Pêne en avait pour six cents francs sur la tête. Apprenant ça, si toutes les femmes ne se lancent pas dans la littérature, ie me demande ce qu'elles attendent. Mais Annie de Pêne voulut bien, après nous ivoir prouvé ce qu'était la mode, nous révéler 3e qu'elle sera demain. Demain, mesdames et nessieurs, les élégantes seront tatouées, et non point, comme vous pourriez le supposer, à des sndroits secrets où, au-dessous d'un cœur ' transpercé d'une flèche, il est d'usage de gra- l ^er des inscriptions: "A toi pour la vie", , ' à Eusèbe, sa Titine ", etc., mais en plein risage. Demain les .joues des Parisiennes se- ' ■ont enluminées d'attributs pacifiques ou guer-■iers, suivant le caractère de chacune. Certaines joues arboreront une branche d'olivier, l'autres le casque de Minerve; les idéalistes luront une rose, les amies des sciences un ïaducée; si l'épicière se pavoise d'un haricot ît la charcutière d'un pied de cochon, nous ie savons où s'arrêteront la harengère, l'épouse du gniaf et celle de l'entrepreneur de pom-)es funèbres. " Un bock, la bière, ça me con-îaît!" commandait un jour, dans une bras-serie, le jeune de Berniol, dont le papa fit 'ortune en enterrant ses contemporains. Mme le Berniol, avec un petit cercueil sur la joue ;au.'he et un chapeau de croquemort sur la Iroite, voilà qui séduira les amateurs démotions 'ortes; cependant que Mme Edmond Rostand ie contentera d'une serre d'aiglon ou d'une ;rête de coq, * * « Puissent ces extravagances de la mode ne >as indigner nos prélats et nous faire encourir 'anathème ! Depuis que les princes de l'Eglise se mêlent le décortiquer le tango, de le blâmer, de 'interdire, nous devons penser que le clergé l'a pas fini de mettre son nez partout. L'évê-[ue de Châlons-sur-Marne, celui de Poitiers, es archevêques de Paris, de Lyon, de Cam-irai ont donné leur opinion sur une danse [ue nous sommes assez étonnés de leur voir onnaitre. Où diable ces monseigneurs pas-ent-ils leurs soirées pour ne rien ignorer des lanses modernes, de leur vogue, de leur per-ersion, si perversion il y a? Ceci nous laisse êveurs. Je sais bien qu'il est une catégorie de prêtres nondains, habitués des grands hôtels, qui sont Ondamnés, du moins le prétendent-ils, à subir les spectacles que le mouchoir de Dorine serait j mpuîssant à masquer; je sais bien qu'il est cer- 8 ain évèque qui, au Trianon-Palace, de Ver-1 sailles, joue au bridge avec les plus belles pensionnaires et fait scintiller son améthyste près des épaules nues; je sais encore qu'il est, ici, un prélat mexicain, devenu le plus raffiné des Parisiens en même temps que directeur de la chapelle espagnole de l'avenue Friedland, où fréquente, et prie quelquefois, la colonie américaine fertile en jolies femmes et engrosses fortunes; je sais, dis-je, que ce monseigneur Vin-cent-Marie-Barnabé-Polycarpe Acevès, camérier secret du pape et éclectique à sa manière, commandite une maison d'éditions, laquelle publie une collection du XVIIIme siècle plutôt raide et une collection moderne assez tendancieuse d'idées, si bien que Mgr Acevès couvre de son manteau sacerdotal les livres de Restif de la Bretonne et ceux de Jean de Bonnefon, et c'est parce que je sais cela que j'admets mal l'indignation des ecclésiastiques devant des exercices chorégraphiques qui n'ont encore déconsidéré personne. Et, puisque messieurs les évêques se mêlent de tout, pourquoi ne prêtent-ils pas l'oreille aux inepties de nos cafés-concerts, devenus si répugnants que les gens les moins timorés hésitent à s'y hasarder? On parle de rétablir la censure, tant la licence des spectacles a franchi les bornes du bon goût. Les auteurs dramatiques qui, autrefois, déplorèrent les ciseaux d'Anastasie, souhaitent qu'elle reprenne son pouvoir. Au point où l'on est parvenu, assurent-ils, on est contraint à trop user du poivre de Cayenne pour épicer ses productions. N'empêche que, effarés de ce que l'on vient d'écrire, on s'aperçoit, par la dernière pondaison d'un confrère, que l'on a frabriqué un vulgaire cold-cream sans saveur. Vite, vite, la 1 censure ! réclament-ils, que nous puissions enfin Ctre gais sans être obscènes, être gaulois sans ' être pornographes ! Et pendant ce temps-là, M. Marinetti tourne 1 la manivelle futuriste et lance un manifeste sur le music-hall. Lui aussi veut une réforme.Ecou- ! tez sa parole sacrée : " Prostituer systématiquement tout l'art ; classique sur la scène, donnant, par exemple, en une seule soirée, toutes les tragédies grecques, ' françaises, italiennes, en abrégé. Vivifier les œuvres de Beethoven, de Wagner, de Bach, de 1 Bellini, de Chopin, en les coupant par des chan- £ sons napolitaines. Serrer tout Shakespeare en J un seul acte. Faire jouer le "Cid" par un nègre. ' Faire jouer "Hernani" par des acteurs mi-enfer- J més dans des sacs. Savonner soigneusement les ^ planches de la scène pour provoquer des glis- ( sades amusantes au moment les plus tragiques." , Un de nos hommes politiques dut une grande 1 partie de sa célébrité à ce cri : "Vive la Pologne, ( Monsieur!" M. Marinetti a droit à plus de notoriété en- j core, lui qui ne crie pas: "Vivent les pays et 1 leurs institutions!" mais confectionne des car- , touches de dynamite pour les faire sauter. ] Jeanne Landre ( * f LES FAITS DU JOUR i . ■ ». t NOUVEAU PARTI EN ANGLETERRE ? , Voici commencée la campagne conservatrice { en faveur du nouveau parti dont M. Churchill serait le chef et dont nous parlions l'autre jour à propos des dissentiments entre M. Lloyd | George et M. Winston Churchill. Le Daily Mail étudie longuement l'avenir politique de M. Churchill. Pour notre confrère j londonien, M. Churchill a su prouver au pays { qu'il était tout à fait à la fois un orateur c brillant et un homme d'action, ce qui ne l'empêche pas de réaliser à la perfection le type ^ de l'administrateur énergique et résolu qui réorganise comme par enchantement tous les e ministères où il passe, ne serait-ce que quel- c jues mois. s Il a tous les attributs qui font les chefs : j éloquence, courage, confiance en soi-même, a talent administratif, et, au-dessus de tout, cette personnalité empreinte de majesté qui ex- ® ;ite l'enthousiasme et transporte les misses, j [1 a le droit d'aspirer à être, un jour, le chef e l'un parti et le conseiller le plus écouté de 1 a couronne. ^ Le Daily Mail estime que ce n'est pas dans es rangs des libéraux que M. Churchill réa-isera ses ambitions légitimes. Quoique pro- e jressiste et démocrate, M. Churchill est quand d nême un impérialiste; il a vu la guerre de 0 )rès, il sait quel sort attend l'Angleterre si j? 'on ne prend pas toutes les précautions nécessaires pour la préparer à toutes les éventua-ités. M. Winston Churchill n'est pas seule-nent en opposition avec son parti sur la ques-ion de la suprématie maritime de l'empire bri- ^ .annique ; il est aussi partisan d'une réorgani- ^ sation fédéraliste qui n'a rien de commun avec S' e Home Rule de M. Redmond tel que M. As- é piith semble l'avoir accepté. ^ Pourra-t-il continuer à collaborer avec ses j iollègues du cabinet quand il est en désac- rr :ord complet avec eux sur deux questions vi- .i< aies: l'Ulster et l'augmentation des arme- ^ nents ? S'il quitte les libéraux, on lra-t-il ? Il n l'abandonnera certes pas la vie politique, et i'il reste sur la brèche, il he peut être qu'un hef. Retournera-t-il au parti conservateur ? lela est douteux, non que ses anciens amis ie soient tout disposés à oublier le passé et ! . lui faire un accueil enthousiaste; mais M. rr ïhurchill serait aussi peu à son aise avec les d> ibéraux unioni«fps de l'heure, antiiellp qu'avec 111 es libéraux. ® Il est un partisan convaincu du libre-échange bi t — de même que Lord Northcliffe, le patron u Daily Mail — li n'a jamais pu accepter les, b' irojets protectionnistes qui ont coûté si cher !m u parti conservateur. j ^ Que sera donc M. Churchill, réformateur j bi dans l'âme? Le Daily Mail pose la question. Pourquoi cet esprit ardent ne deviendrait-il pas l'inspirateur, le créateur et 1; chef pd'un grand parti national, qui ne serait ni libéral, ni unioniste, et qui réunirait les éléments les plus actifs, les plus jeunes, les plus vigoureux des deux anciens partis ? L'Angleterre aurait ainsi un j^irti libéral impérialiste qui formerait une sorte de centre comprenant la droite libérale et la gauche unioniste... si M. Churchill écoute les suggestions du Daily Mail. Fo* Etranger La politique française LE "FIGARO" CONTRE M. CAILLAUX PARIS, 13. — Dans le "Figaro", M. Calmette reproduit les démentis publiés hier après-midi et émanant de M. Caillaux et de personnalités financières mises en cause par ses articles. Il s'étonne particulièrement du démenti de M. LJllmann et déclare maintenir tout ce qu'il a dit i ce sujet. "Peut-être, déclare-t-il, n'ai-je pas assez nettement insisté sur ce détail qu'il ne s'agissait pas d'un concours quelconque à donner par l'établissement financier mis en cause, mais qu'il était question d'un concours à donner par iet établissement et d'autres, banques." M. Calmette indique, en terminant, qu'il continuera demain ses révélations. Le "Figaro" publie aussi un démenti que lui îdresse M. Schneider par ministère d'huissier. M. Schneider déclare que M. Boileau n'est Dlus son associé depuis six mois et qu'il fait naintenant ses affaires de contentieux seul. :i a acquis seul la prime de la succession de 3rieu qui coûta déjà 200,000 francs et deux voyages au Brésil. C'est pourquoi les affirmations de M. Calmette lui ont causé un grave jréjudice. M. Calmette fait suivre le démenti de M. Schneider de commentaires dans lesquels il léclare que l'affaire Prieu ne l'intéresse pas, qu'il ne l'a connaît pas et ne veut pas la connaître. Il voulut empêcher M. Caillaux de cons-ituer une caisse de propagande à l'aide de ;ette affaire. Il n'a plus rien à dire à ce sujet naintenant. Il parla hier de l'affaire du Comp-,oir d'Escompte. Il va passer maintenant à l'autres exercices plus intéressants. M, Vidal publie aujourd'hui une longue let-re dans laquelle il confirme que lors de la 'isite de M. de Fonvielle à M. Schneider, M. le Fonvielle insista pour que M. Schneider se •endît au "Figaro". Le "Gil Blas" dit apprendre que le Comptoir l'Escompte serait décidé à poursuivre "le Fi-raro" et lui demanderait des dommages inté-■êts pour l'avoir mis en cause. L'"Autorité" dit apprendre que M. Calmette ist avisé qu'une interpellation va se produire i la Chambre. Le "Rappel" dit apprendre en dernière heure [u'il se produira aujourd'hui un véritable coup le théâtre et qu'on verra surgir enfin les véri-ables et seuls intéressés dans cette affaire. La politique allemande .'EMPEREUR GUILLAUME ET LE VERDICT DE STRASBOURG BERLIN, 12. — Le ministre de la guerre et e chef de l'état-major général ont fait, samedi lernier, un long rapport à l'empereur sur les lébats et le verdict du procès de Strasbourg. Le statthalter d'Alsace-Lorraine est attendu endredi à Berlin. Il rentrera le lundi 19 cou-ant à Strasbourg. La "Post" proteste contre un bruit qui, dit-Ile, court avec persistance et selon lequel le olonel von Reutter aurait été invité à donner a démission. Il n'a pas été possible d'obtenir onfirmation de ce bruit, qui peut n'avoir été ropagé que pour faire échouer cette mesure u cas où elle aurait été envisagée. Ce qui est exact, c'est qu'à la fin de cette emaine, l'empereur, suprême instance, mili-aire, prendra des résolutions décisives au su-et des trois officiers acquittés à Strasbourg t des hauts fonctionnaires civils d'Alsace-lOrraine.■E PREFET DE POLICE DE BERLIN RECEVRAIT DE L'AVANCEMENT BERLIN, 12. — D'après la "Gazette du Rhin t de Westphalie", le président de la province e Brandenbourg, M. Conrad, rentrerait pro-hainement dans la vie privée et serait rem-lacé par M. von Jagow, préfet de police à ;erlin. Ce serait un avancement pour ce dernier. LE CONSEIL MUNICIPAL DE SAVERNE STRASBOURG, 12. — Le conseil municipal e Saverne a tenu ce soir, à 9 heures, une éance extraordinaire. H s'agissait pour la mu-icipalité de se solidariser avec le sous-préfet 1. Mahl, dont l'attitude, au cours des recents vénements, a été critiquée par l'autorité mi-taire. A 11 112 heures, après deux heures e séance, le conseil municipal a émis à l'égard e M. Mahl un vote de confiance dont les ter-les définitifs seront arrêtés demain dans la lurnée. Le conseil avait eu l'idée également 'adresser un télégramme de protestation à adresse de l'empereur. Il y a cependant re-ancé pour des raisons fort compréhensibles. LA RESPONSABILITE DES MINISTRES PRUSSIENS BERLIN, 13. — Les députés progressistes it déposé à la Chambre prussienne une mo-on exhortant le gouvernement prussien à sou-ettre à la Chambre un projet de loi en vue ï régler les conditions de responsabilité des inistres prussiens, établie par le paragraphe 1 de la Constitution. Cet article de la Constitution est ainsi li-illé : " Une loi déterminera les cas de responsa-lité, les peines à infliger aux ministres et le ode de procéder contre eux. " Depuis l'octroi de cette Constituyon, en >."50, cette loi n'a jamais été déposée sty le jreau de la Chambre prussienne.

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Cet article est une édition du titre Le matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1894 au 1974.

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