Le Mercure Anvers-Bruxelles: journal d'informations locales et générales

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s.n. 1914, 12 Mars. Le Mercure Anvers-Bruxelles: journal d'informations locales et générales. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/d795718h19/
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4meAnnée [\|?180 30, REMPART KIPDORP [[[e® TÉLÉPHONE &C.2S eS)|\ VU BUREAUX . TOUS LES JOURS OE iO H» JJJ v\ A MIDI ET DE 3 A 6 HEURES _/v ^ T\Y*V PUBLICS OU NON LES MANUSCRITS C\ NE SONT PAS Le Merrenre ANVERS - BRUXELLES 12 Mars SSJ 1914 // , BELGIQUE ClNO Frs \Y\ f ETRANGER. SEP. Frs -J* \\\ lil LES ABONNEMENTS PARTENT OU PREMIER III \\V DE CHAQUE MOIS ET SE POURSUIVENT /// Wy JUSQU'A REFUS FORMEL /iJJ pOUR LA PUBLICITÉ S-AORESSER V") Cj^2^^^^_AU BUREAU OU JOUBNAL^^/^ az\ . ° LENUMÉRO 10 CENTIMES JOURNAL D'INFORMAfIONS LOCALES ET GÉNÉRALES . V" \J PARAIT LE JEUDI MATIN~T BANS LA POLICE La Manière Forte ! Hes » iinons-noii 3: Il n'est pus (I.- ville dans toute In Belgique où les automobilistes et les chauffeurs de taxis soient aussi nui 1 traités qu'à Anvers. Ht il n'est pas dj \ ilié dans tonte la Belgique, où l'on maltraite à ce point les exploitants de cinémas; Ce début vous parait singulier, car il n'y a évidemment aucun rapport entre un exploitant de cinéma et un chauffeur; mais vous connaîtrez bientôt la raison de ce curieux rapprochement. Aux automobilistes, d'abord. Quelles sont les statistiques démontrant le carac tère ■exceptionnellement dangereux des chauffeurs anver-sois et venant justifier les mesures de rigueur, qui ont été prises contre eux? Ces statistiques n'existent pas. Et le fameux règlement fixant la vitesse maxima des autos à 15 kilomètres à l'heure a été pris comme cela, au lendemain d'un accident et dans les heures d'affolement qui suivirent. Cela suffit pour nous prouver qu'il n'a aucune raison d'être. Or, grâce à des ordres spéciaux qui sont donnés et constamment renouvelés, ce règlement absurde est appliqué avec une rigueur extrême et les agents cyclistes, embusqués à tous les coins de rue, ont réalisé le difficile problème d'exaspérer, sans en excepter un seul, tous les chauffeurs anversois. Obéissant aux ordres reçus, ces agents n'ont -d'autre but, en soldant le matin de chez eux, que de rentrer le soir avec une abondante moisson de procès-verbaux. Par conséquent, au lieu de se rendre aux endroits où la circulation est difficile et où leur présence pourrait être nécessaire. ils choisissent des rues désertes, où personne ne s'attendrait à les rencontrer et ils attrap-pent un malheureux taxi qui rentre au garage; ou ils se portent sur la route, aux jours des grandes fûtes sportives. pour pincer tous les chauffeurs qui se laissent tenter par une longue ligne droite bordée le champs de part et d'autre; ou ils se camT-ent à minuit, dans line encoignure de porte, attendanj^jve • lufe n -'".P* peur m <?-l'ine'i c'nauffeui vienne à passer a leur •portée. Et il n'est même pas nécessaire qu'ils aient le temps de contrôler sa vitesse. Ainsi, un soir que leur attention s'était relâchée, deux agents causaient entre eux. Au bruit d un auto-qui arrivait, ils se retournèrent brusquement et firent signe au chauffeur d'arrêter. Aucun contrôle n'avait été exercé, évidemment; mais le procès-verbal n'en fut pas moins dressé et, avec une précision déconcertante, il renseignait à un mètre près la vitesse à l'heure de l'infortuné automobiliste.Malheureusement pour les agents.il y avait un témoin qui se donna la peine, le lendemain, d'aller trouver le chauffeur à son emplacement pour lui dire qu'il avait vu et qu'il était prêt à témoigner en sa faveur. Le chauffeur s'empressa de réclamer en justifiant sa réclamation et... le procès-verbal fut aussitôt déchiré! En un mot. les agents de cette brigade se posent en ennemis décidés de tous les automobilistes et le fameux règlement n'est plus qu'un simple prétexte leur permettant d'emb...nuyer impunément tous les propriétaires d'autos ou de taxis d'Anvers. Pou rquoi? Voyons, à présent, comment sont traités les exploitants de cinémas. Après avoir dressé un règlement de police qui est un chef d'oeuvre de complication, la Ville a donné ordre d'appliquer ce règlement à la lettre. Il n'en fallait pas davantage pour décider la police à persécuter les exploitants par tous les moyens en son pouvoir. Et comme le règlement est compliqué, je vous prie de croire que ces moyens ne sont pas ordinaires. On a commencé dans la plupart des salles, par couper des rangées entières de fauteuils, pour élargir les couloirs. Chose curieuse, dans des salles approuvées depuis un an, on a trouvé moyen, l'année suivante, de supprimer d'autres rangées de fauteuils encore. On s'est occupé ensuite de poursuivre les opérateurs en vertu de cet article qui défend d'introduire des matières inflammables dans la cabine. Pour un bout de papier trouvé sur le sol, pour nn couvercle imparfaitement remis sur une boite à film, des procès-verbaux sont dressés. Et comme — toujours d'après le règlement — les dégagements doivent être libres, un simple ballai qui se trouvait posé contre le mur d'un couloir a fait l'objet d'une contravention! Enfin, il y a le célèbre article interdisant d introduire des enfants de moins de cinq ans dan§ les cinémas, et qui frappe directement les femmes du peuple. Ces femmes, en effet, passent dix ans de leur vie à élever de la marmaille et elles n'ont pas de quoi se payer des bonnes d'enfants. .Si elles veulent, de temps à autre, passer une soirée au cinéma, il faut donc bien qu'elles emmènent leur dernier-né. Or, ce règlement — qui n'a pas son semblable en Belgique — vient le leur interdire... Certaines d'entre elles renonceront au cinéma ou elles iront avec leurs enfants et leur mari au cabaret;enfin la pimpan t de ces femmes du peuple finissent par céder tout de même à la tentation et, pendant des soirées entières, elles .abandonnent leurs gosses, sans surveillance aucune à la maison... Maintenant dans quelles conditions ces enquêtes eont-elles faites ? Ce sont de véritables descentes de police qui s'opèrent parfois au beau milieu d'un spectacle et surprennent à juste titre le public ainsi dérangé. Bref, tout comme les automobilistes, les exploitants de cinémas sont traités avec une sévérité que rien ne saurait justifier.Or... Or, c'est le même rouage de la police qui est chargée d'appliquer ces deux règlements. C'est le même chef à qui des ordres spéciaux ont été donnés pour que ces règlements soient fidèlement observés. Ainsi s'explique la similitude des procédés dans les deux cas, la multiplicité des procès-verbaux dressés d'une part, à charge des chamffeurs et d'autre part, à charge des exploitants de cinémas, et le caractère profondément vexatoire de ces procès-verbaux. Et ici se pose cette question, comment ce chef peut-il agir impunément comme s'il se trouvait dans quelque bourgade perdue au fin fond de la Russie? Pour qu'il puisse en être ainsi, il faut bien que cet homme soit couvert par une autorité supérieure et qu'il sache d'avance que tout ce qu'il fait sera approuvé; Quelle est cette autorité? Quel est ce personnage <|iii ferait mieux, selon nous, d'aller voir en Russie s'il s'y trouve encore les cos.tques à diriger et de laisser vivre en paix deux classes intéressantes de la population anversoise. Car songez-y: les automobilistes et les exploitants de I cinémas sont, de tous les < ontribuables, les plus lour-I -:lement taxés. Les uns comme les autres, ils sont hon-| teusement «pressurés et ils chancellent sous le poids des j impôts. Ce sont les vaches à lait de l'administration I communale. Or, par un véritable raffinement d'absurdité,ce sont ces gens-là que l'on cherche encore à exaspérer par la l'arou- he aipplication de règlements, dignes tout au plus de Carpentras ou de Zotteg'hem! Est-il Dieu possible de se montrer nlus borné? Plus imprudent? Plus maladroit? Quels résultats est-on en droit d attendre d'une pareille politique? Et si la popularité de l'administration communale diminue, qui donc faudra-t-il en a; » user? Est-ce ie « Mercure ». comme on a. bien voulu l'insinuer? Ou sonl-ce plutôt les administrateurs qui trouvent spirituel de s'acharner précisément sur les contribuables dont ils exigent, d'autre part, les plus lourds sacrifices; sur les automobilistes et sur les exploitants de cinémas? Galchas. CHOSES DE THEATRE LE RETOUR DE RUSSIE M. CEORCES COLIN. i , — 1^apa, napa, " e^> y..-verni? " Aine >o/.ahne se .leva d'un bond, rejeta loin d'elle le coussin moelleux sur lequel reposait sa jolie iète blonde, et toute joyeuse, avec des éclairs pleins les yeux, elle tendit à son vieux bonhomme de père le journal qui relatait l'événement Puis, s'emparant de Bob, son griffon, dont la queue s'agitait déses-pérémment en signe d'allégresse, elle le couvrit de baisers fous. — Mon petit Bob, mon petit Bob chéri, il est revenu! Cependant papa, très calme, qui venait d'achever un somme en savourant un article de la « Revue des Deux Mondes » prit la feuille et lut à haute voix: « M. Georges Colin, notre ancien pensionnaire, vient- de rentrer de St-Pétersbourg, après une brillante saison au Théâtre Michel». Aïe! Aie! soupira-t-il en regardant longuement sa femme, restée jeune, et qui baissait les yeux. Mais Suzanne ne désarmait pas. — Nous irons le voir, pas, maman? — Mais oui, mon amour, nous irons le voir. Il y eut une gêne. Papa ne disait plus mot. .Son visage, affreusement contracté, passa du blanc au jaune. Le pauvre- homme souffrait à l'avance d'une situation qu'il croyait désormais inéluctable. Pourtant le premier il rompit le silence et bravement comme s'il eut agi en héros: Moi aussi, déclara-t-il, je veux le voir- Puis avec une moue où perçait le dédain: A quand cette représentation de «Don Juan»? — N ous faites erreur répliquai-je. presque aussitôt. M. Georges Colin, qui est un des bons amis et le plus loyal des cœurs jouera vendredi « Le Lion Amoureux ». — C'est cochon, ça, questionna Suzanne? — Mais, non, je vous assure, ce n'est pas cochon, M. Colin ne consentirait pas-.. Nous venions de vider une dernière tasse de thé. L'air embaumait du parfum des mimosas et des jasmins^ qui achevaient de mourir sur la cheminée. Suzy m'attira dans un coin, nie remit une fleur qu'elle détacha discrètement de son corsage et dit: Je vous la confie, vous la liîi remettrez de ma part. — Comptez sur moi. Je lui parlerai de vous. — Non, non, qu'il jne parle de lui, rien que de lui et... de la Russie! l'ienj je t'adore !Et Suzy1 nrenvoya un baiser, un long baiser que je me gardai bien de transmettre à l'intéressé. Pourtant, fidèle à ma promesse, je m'enquis dès le lendemain, de l'endroit où je pourrais rencontrer notre ami. Je le découvris bientôt qui musardait près de l'antique portail du Steen. une brochure à la main-.. — «J'étais chargé, lui dis-je, mon cher Colin, d'une mission délicate.. Une femme, oh à peine..- — Mais il m'interrompit: Parlons de choses sérieuses. Et tout d'abord, vous me voyez heureux, très heureux de me retrouver parmi vous. Pour la cinquième fois les Variétés nie font le grand honneur de faire appel à mes services. Grâce à ce cher théâtre où j'ai passé les plus belles années de ma carrière, encore jeune, je vais pouvoir interpréter à Anvers « Le Lion Amoureux », l'« Embuscade » et... — Et le « Bon Mariage ». de Sacha Guitry. — Comment, vous saviez ! — Parfaitement. Mais après? — Après? Je repartirai pour St-Pétersbourg où je viens d'être réengagé pour une 3e saison qui se terminera d'ailleurs en janvier. — Et pour la 3e fois, vous toucherez les coquets appointements de 25.000 francs. — .T1aurais mauvaise grâce à le nier, d'autant plus que je dois cette brillante situation au Variétés d'Anvers qui me fournirent si aimablement l'occasion de mettre en valeur mes modestes qualités. Songez, cî'ailleurs, qu'il n'y a pas que moi à Péters-bourg qui soit sorti de cette admirable pépinière d'artistes. Mes camarades Roggers et Carpentier en pourraient dire autant. — C'est entendu, cher ami, et vous nous voyez infiniment flattés, mais les lecteurs du «'«Mercure » qui sont gens avides de renseignements inédits désireraient savoir de vous quelle est exactement l'organisation qui préside aux théâtres impériaux dont fait partie le Théâtre Michel. - J'allais vous Je dire- On s'imagine souvent à tort, dans certains milieux que le théâtre Michel est uni-, entreprise particulière- Il dépend au contraire entièrement de la caisse impériale au même titre que les théâtres Marie et Alexandre. -- Pourriez-vous me dire à combien s'élève le budget,de ces théâtres. Y compris, les deux théâtres impériaux de Moscou, je crois bien que les cinq théâtres ne coil--ten'. pas moins de 7 millions de roubles, soit environ 20 millions de francs à la caisse impériale. Vousi voyez que le czar fait bien les choses... -- Dame... -- Et puis, uniques au monde ces théâtres»., — Voulez-vous me les citer dans l'ordre et me potier un .peu de chacun d'eux? — Mais très' volontiers.Le théâtre Marie est de tous le plus important. Les spectacles y sont d'ailleurs merveilleux et dépassent ce ,que peut concevoir l'imagination la plus exlialtée. -- On y joue? L'opéra et le ballet. Chaliapine, que vous connaissez certainement, a triomphé cette année dans Boj s Godounow, Ivan le Terrible, et La Vie poulie Izar. C'est un artiste incomparable. On y joue au; i le répertoire courant, Butterfly, Tosca etc.-dai s lequel brillent au premier plan Mme Koutzne-sofr, Smirnoff et -Soubinoff, deux des plus célèbres ténors de notre époque. \ ous êtes .enthousiaste. — Il y a de quoi, d'autant plus' que ce n'est pas tou ■I vous parlais il y un instant du hallet. Eh bien, il ! a pas son pareil dans le monde entier. 1 ; faut pour y être admis avoir passé par une éco e unique dans l'univers et où s'enseigne aux élèves qui y entrent dès l'âge de 7 à 8 ans, outre la dai.se, Féquitation et I/escrime. cet art supérieur à tou ; les autres et qui consiste à modeler le corps en des attitudes sublimes et divinement belles de vérité uivant les sensations que suscitent toutes les payions humaines, qu'il s'agisse de l'Amour, de la llaine ou du Désespoir. E- tenez voulez-vous un tuyau: Géniat, l'exquise Géit'iat qui joua chez nous « Les Flambeaux » et le « !•' ver > sort en droite ligne de cette école. J'ai vu. représenter, cette année, « Don Quichotte », « Les Paj il Ions », « Chopiniana ». «La Nuit d'Egypte» qui son de purs joyaux. Notez encore que la mise en seèce de ces ballets est réglée par des maîtres sans riv; ux pour ne citer que Fokine. Légat et Andrews, l.e prix des places doit s'en ressentir. Peu importe. Tout est pris par abonnement. Et s'il arrive par hasard qu'un abonné renonce pour un soir à son fauteuil, celui-ci atteint aussitôt des pri- fabuleux: 75 roubles, en moyenne. — Peste, deux cent francs. lit ce n'est pas trop cher; croyez-moi. Mais le théâtre Alexandre? - Fameux aussi celui-là. On y joue de préférence comédie, parfois le drame- Molière, Victor jïu-go. en un mot toutes les illustrations du théâtre français y sont eu honneur- -Meyerold. le célèbre Me\erold, dont le nom se rattache à la création, à Pai's, de la Pisanelle de d'Annunzio y a monté ré-cen oient le « Don Juan » de Molière avec un luxe et /-fUe. audace déconcertants. Depuis deux ou trois ans il; travaille à la mise en scène d'une pièce qui s'iii'itule « l.e Bal Masqué » et qui croyez-moi, lais- 1 sel j nière elle tout ce qu'on a vu jusqu'à ce jour. - | » 'jus c'ier Sat:iiie (fui l^ii • ussi se /.{ remarquer — et comment — en montant à Pari-.-, l'Hélène de Sparte de votre compatriote Ver-haeren et la Safomé d'Oscar Wilde. Vous faisiez partie, si mes souvenirs sont exacts des ,deux distributions. — En effet et je ne demande qu'à recommencer. — En somme, votre, séjour en Russie demeurera, pour vous inoubliable. — C'est bien simple. Quand on a l'honneur d'appartenir à une Maison où ont passé les Worms, les Guitry, les Dumény, les Hittmans, les Garry, Mag-deleine Brohan, Thomassin. Yahne et tant d'autres aujourd'hui réputés, on a le droit d'être fier, à juste titre. — Avez-vous beaucoup joué, cet hiver? — Enormément. Songez donc, nous avons «créé» Le Secret, Amants. Bagatelle, Les Chèvrefeuilles,etc. J'avais, il est vrai, d'admirables partenaires, pour ne citer que Suzanne Munte, Dubosc et Lucienne Guiette. Et je no vous parle pas du répertoire classique très en faveur au théâtre Michel. J'ajoute que la soirée qui me laissa la plus belle impression fut celh: où mes camarades et moi nous représentâmes « Le Bourgeois Gentilhomme » avec le concours des danseurs du corps de ballet du théâtre Alarie, en présence, de l'Impératrice-mère et de toute la Cour. — La vie pour le Czar, alors! — La vie pour le Czar! vous l'avez dit. — Un mot encore : Quelle est exactement la valeur des bruits qui circulent sur M. Francis de Croisset. L'a-t-on, comme on l'a prétendu, prié de s'en aller? — Je ne sais pas, voyez-vous, mais pas du tout. Et puis vous me demandez beaucoup, beaucoup trop. Si je vous posais, ,à mon tour, une petite question- -- Allez-y-.. — Que pensez-vous du tango? ■*— Eh bien ,mais... que vous le danserez un jour avec Suzy. — J'aime mieux ça. Au revoir, mon vieux! Pour copie conforme. Aristide Pinchart. faits et Gestes ANARCHIE L'indiscipline et le sabotaye,, voilà à yeu près les seuls cadeaux que nous a apportés la démocratie. Deux menus faits : à l'Hôtel de Ville ont eu lieu les élections pour le fameux conseill d'enquête institué par un Collège que VEurope iious envie. On en connait le but •' soustraire certains employés ayant du piston ou exerçant une influence quelconque dans les milieux où se font et se défont les conseillers communaux, à Vautorité de leurs supérieurs. Certes, il n'était pas besoin pour cela d'un rouage nouveau, et les employés indisciplinés, flemmards ou carottiers, disposant d'un certain crédit dans les comités des associations politiques, étaient suffisamment protégés par les échevins. On en peut citer par tas qui se moquent des horloges de contrôle de M. Possemiers comme d'un vieux réveil-matin. Quant aux autres qui n'ont ni uni oncle. ni un frère, ni un père parmi les grosses légumes ce n'est pas encore ce conseil d'enquête qui les empêchera d'être en butte aux persécutions de leurs chefs si ceux-ci les ont dans le nez. Mais alors à quoi, rime une institution dont personne n'a rien à attendre? Elle donne à la masse des employés et ouvriers communaux une satisfaction platonique, certes-, mais bien dangereuse au point de vue de ses conséquences. Elle leur procure l'illusion d'échapper à l'autorité en établissant entre eux et elle un intermédiaire, une sorte de tribunal électif choisi par eux-mêmes et dont les déci sions, si sévères qu'elles puissent être, n'auront plus rien d'attentatoire à la dignité d'homme et de citoyen de celui qui s'en trouvera frappé! Qu'on ne vienne pas nous dire après cela, avec un fin sourire, que ceux qui le composent étant dépendants de ceux qui sollicitent son avis, celui-ci ne peut qu'être conforme à l'avis de l'autorité. Même si ce conseil n'est qu'une commission d'entérinement et s'il est défendu aux employés qui en font partie d'y élever la voix, c'est le principe même de l'autorité qu'il met en cause. Il constitue la première consécration officielle de cette anarchie vers laquelle noiis glissons petit à petit, anarchie en bas, anarchie à la tête et qui nous vaut, à nous contribuables, la plus mauvaise administration du pays au prix de quarante millions Van■ L autre petit fait est celui-ci : des difficultés se sont élevées entre le personnel de l'orchestre dit Théâtre lloyal et son chef, M. Frigara. Conclusion: sommé de faire amende honorable, M- Frigara préfère s'en aller... Evidemment il est assez délicat d'entrer dans la cuisine si on peut dire d'une ad. ministration privée. Tout de même un 'Théâtre, un Théâtre subsidié surtout, participe du contrôle de l'opinion publique et ce qui s'y passe ne nous est pas tout à fait indifférent. Aussi, sa?is verser dans ce petit travers de la presse parisienne pour qui une grève de machinistes d'un théâtre des faubourgs est un événement autrement considérable que le renforcement de l'armée Russe ou l'avènement du roi d'Albanie„ nous pouvons tirer une conclusion de ce qui se passe en ce moment au Théâtre Royal: Il y a là un orchestre de cinquante musicien| environ. Ces messieurs ont trouvé le moyen de faire doubler leurs appointements depuis ces dix dernières années ce qui est tant mieux pour eux. Cependant, en retour. ils prétendent ne rien faire. D'aucuns se sentent humilies de' ce que le chef leur fasse recommencer six fois l'ouverture d'un ouvrage du répertoire et ils se retirent sur le mont Aventin quand il leur fait sentir son mécontentement en des termes un peu secs. Ces messieurs aussi, bien avant son avènement, réalisent autant qu'il est en leur pouvoir la Salente des utopistes démocratiques: ils veulent ga-■ gner le plus et travailler lo moins. C'est un point de >rue. Mais il est un autre point de vue auquel, pour notre part, nous avons> la faiblesse de tenir. Et, malheureusement ces deux points de vue sont inconciliables•Robert COUTII.LE. LH VILLE Démissions. Nous apprenons la démission imminente de M. le greffier-pi ovineia. Van der Beeken-Pasteel. Agé aujourd'hui de 13 ans, i'honorable fonctionnaire a droit au ropos. 11 sera remplacé par M. J. Scliobbens, le chef actuel du cabinet du gouverneur. D'autre part, on nous annonce également la démission de M. Féchevin N au kuvck de ses fonctions de professeur à l'Académie des Beaux-Arts. Cette décision tout à fait inattendue laissera d'unanimes regrets. Critique,; d'Art. A l'Art Contemporain. Aux nTùrs, les Ja-oDs Srmts font éclater la «splendeur de leurs rouges et la ten Ire gamme des blancs et des bruns» s'harmonise avec délicatesse. Trois visiteurs sont entrés. Monsieur, Madame et le petit jeune homme. Monsieur, barbiche poivre et sei; Madame imposante et à la fois insignifiante. Le petit jeune homme, tendre. Quel rire passe au fond de ses prunelles? Ne soyons pas indiscrets. Madame court, à gauche, Monsieur gambade à droite. Il faut que j é-coute, car ils parlent; pas très haut, niais assez pour que leurs réflexions me parviennent. Un mot revient: Plagiaire! Je dresse l'oreille. « Maman, dit le petit jeune homme, j'ai déjà vu ce tableau! » « Non, mon enfant. » Puis un murmure indigné : « Plagiaire ! ». i Maman, insiste le petit, j'ai déjà vu ce tableau. (Le petit a raison, cette toile figurait à l'un des derniers salons. i « Mais 11011, mon enfant! — Plagiaire! » — Ali, ça, à qui en a-t-elle!? L'enfant s'impatiente. Maman, j'ai vu ce tableau! (Il a raison, mais qu'est-ce que ça peut bien lui faire, juste ciel?) Cette fois-ci, Madame éclate: la colère soulève son sein (elle doit être forte, la colère!). « Non. le dis-je, Lu ne l as pas vu! Ma.is tu as vu quelque chose qui lui ressemble! Ce Smits n'est qu un plagiaire! 11 imne Lacrinans?!!!!? Pardonnez-leurs tous deux, oh maîtres du pinceau! Oh, bourgeois! Je me suis enfui, au risque de perdre plus dune réflexion savoureuse! Pour ne pas entendre en lin de compte, accuser Bacseleer ou liens de copier Romain Steppe, et loi, ô génie tourmenté, \ an Gogh, d'être un imitateur de Brunin! Rrrreglement! Il y a à Anvers, comme dans toute a.utre ville, des voitures et des règlements; les uns s'appliquent aux autres, et vice-versa. Or, ce règlement interdit aux cochers et aux conducteurs des dites voitures,d'abandonner ces dernières; c'est fort juste et rien n'est plus légitime. Pour ceux qui l'ignorent nous dirons que ce règlement a pour but d'empêcher les chevaux de faire des malheurs en s'emballant; ce règlement est donc un règlement légitime, mais où le règlement cesse d'être un règlement, c'est quand ce règlement s'applique à la réglementation sur le stationnement réglementaire des voitures-automobiles. Car les vingt-quatre ou soixante chevaux sont parfaitement incapables de s'emballer et de faire des malheurs prévus par le règlement. Alors pourquoi applique-t-on ce règlement aux malheureux automobilistes qui, assis à la terrasse d'un café, laissent leur voiture rangée réglementairement au bord du trottoir? Si les procès-ver baux que l'on dresse sont con-l'ornies aux règlements, qu'on abolisse le règlement; sinon qu'on cesse de les dresser! Et en tout cas, que Messieurs les agents cyclistes veuillent bien ne pas déranger un consommateur assis à l'intérieur d'un café, en e faisant sortir pour lui annoncer l'ennui réglementaire d'un pro-justitia dito. S'ils veulent gagner la prime réglementaire, qu'ils attendent au moins sa sortie. Le Match Hollando-Belge. C'est donc dimanche prochain que se disputera au Beerschot A. Club, le match si impatiemment attendu entre la Hollande et la Belgique. J'ai cru utile à cette occasion de questionner une de nos personnalités sportives les plus en vue. — « Ce match que tous les sportsmen hollandais et belges attendent depuis de longues semaines, nous dit notre interlocuteur, est organisé par l'Union Belge, et je suis heureux que vous me demandiez mon avis à ce propos, car il y a beaucoup à dire. — « Vraiment? — « Certes. Je vous disais que cette rencontre était organisée par l'Union Belge. Or, y a-t-il lieu de s'en réjouir! Il le faudrait évidemment, un tel patronnage impliquant une organisation parfaite et impartiale. — « En effet. — « Malheureusement, l'Union Belge abrite un Comité à l'ombre duquel certains.... (ici mon ami fit usage d un terme assez Violent); et je dirai donc: à l'ombre duquel certains « Messieurs » font à leur guise la pluie et le beau temps. Inspirés par leur grand prophète anversois dont la réputation n'est plus à faire, ils tranchent souverainement toutes les questions, rendant des décrets devant lesquels les humbles mortels d'amateurs doivent s'incliner comme devant un tribunal de l'Inqui-

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Cet article est une édition du titre Le Mercure Anvers-Bruxelles: journal d'informations locales et générales appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1913 au 1914.

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