Le Mercure Anvers-Bruxelles: journal d'informations locales et générales

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s.n. 1914, 04 Juin. Le Mercure Anvers-Bruxelles: journal d'informations locales et générales. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/4t6f18t42j/
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4me Anné ' N? 192 30, REMPART KIPDOHP lll^O TÉLÉPHONE EXL2 5 \\\ BUREAUX . TOUS LES JOURS OE iO H* v\ A MIDI ET OE 3 A 6 HEURES J o PUBLIÉS OU NON LES MANUSCRITS>*7^7 (^) NE SONT PAS RENDUS. ^ Le Aterrnre ANVERS - BRUXELLES 4 ïuin 1914 ' t BELGIQUE CINO Frs f '!• ETRANGER SEP. Frs '' LES ABONNEMENTS PARTENT OU PREMIE OE CHAQUE MOIS ET SE POURSUIVENT V JUSQU'A REPUS PORMEl HV^V POUR LA PUBLICITÉ S'ADRESSER » LENUMÉRO 10 CENTIMES JOURNAL D'INFORMATIONS I OC.ALFS ET GÉNÉRALES PARAIT LE JEUDI MATIN • Lettre de Cappellen Dimanche, Pentecôte. Mon brave Mercure, Je ne sais pas ce qui m'a pris tout à coup, mais voilà que,en rêvant aux étoiles,l'idée m est venue de vous écrire. Je suis ici, parmi de bons vieux amis qui vous connaissent, vous lisent et vous apprécient. Nous venons de faire ensemble un de ces petits dîners qui rendent les hommes meilleurs et les*, disposent à toutes les indulgences. Vol au vent, filet petits pois, homard mayonnaise, le tout arrosé dune Pommery carte blanche. En ce moment,mes invités fument un dernier Melior dans la véranda. Moi, je me suis isolé, n'ayant pas l'habitude d'écrire dans le brouhaha des conversations. A chacun son métier, n'est-ce pas ! N'empêche que pour être négociant de mon état et bourgmestre de par la volonté du Gouvernement, je n'en suis pas moins un honnête homme. Et à ce titre, à ce titre seul, j'ai cru pouvoir vous adresser ces quelques lignes. Dédaignant les vers faciles que m'inspire la muse de Mélis, je vais parler en prose, simplement, comme M. Jourdain, qui lui ne fit jamais partie, me dit-on, de l'Hôtel de Ville. A vrai dire, vous n'avez pas toujours été gentil pour moi. Qu'à cela ne tienne. Vous avez au moins le mérite de la franchise. Et par le temps qui court cela n'est pas à dédaigner. Vous voyez, je ne vous en veux, pas... Oui, oui, je me rends compte à présent, je n'étais pas l'homme de }?■ situation, mais je n'étais oasun rm i In* non valeur quand je siégeais sur les bancs du Conseil communal. Un jour, vous vous souvenez, on est venu me chercher. Desguin lui, était trop savant, Albrecht ne l'était pas assez. M. Schollaert, alors ministre, ne voulait ni de l'un ni de l'autre. C'est ainsi qu'il pensa à moi. Je ne dirai pas que je fus flatté, mais enfin cela me fit bien plaisir tout de même. Quand Son Excellence qui avait du prestige et un certain moëlleux dans la voix me dit : "Jean De Vos êtes-vous disposé à ceindre l'écharpe mayorale", je n'osai pas répondre non. Mais je frémis à "la pensée des haines qui allaient s'accumuler sur ma pauvre tête. A mon âge, après toute une existence passée dans la joie familiale et le repos, cela n'était pas drôle, assurément. La politique, voyez-vous, c'est bon pour les gens qui sont d'attaque. Il faut pour y réussir un certain mépris de l'humanité que je n'ai pas. Car entre nous soit dit, libéraux, catholiques, ce sont-là des dénominations qui ne riment à rien. L'essentiel c'est de décrocher la timbale et je crois bien que des deux côtés de la barricade les appétits ont toujours été les mêmes. Je commence à raisonner ainsi parce que j'y vois plus clair. Au fond, bien au fond je n'ai jamais été qu'un timide. Si j'avais eu, dès le début, le courage de dire leur fait aux f?ens de mon parti, je n'en serais pas où je suis. Maintenant il est trop tard. Allez donc les empêcher de rire, de se moquer... Bah, la campagne est belle, les fleurs embaument, la lune me regarde... Je suis heureux. Heureux de me sentir vivre quand-même, malgré tout. Ah les soi"*î<* du pouvoir, mon cher Mercure ! On a l'air d'en parler à l'aise et pourtant... Ainsi, (on m'a dit que cela se rencontre dans tous les mondes) ce sont précisément ceux-là qui vous entourent et vous accueillent avec le perpétuel sourire aux lèvres dont il faut se méfier. Ici à la campagne les êtres sont moins cachottiers, moins perfides... Un paysan est-il fâché, il vous/ le dit ou vous assomme, il n'y a pas de milieu. Alors, moi, qui suis de Termonde comme vous savez, je n'ai jamais pu me faire à l'idée qu'il existait des gens se disant libéraux et qui (lâchons le mot, rien que cela) ne sont ni plus ni moins que de parfaits " jésuites C'est pourquoi je vous tiens pour plus propre que les autres, en dépit de toute la peine que vous m'avez faite. Je sens que, intérieurement, vous ne devez pas m'en vouloir. Evidemment le politicien que je suis ne vous sourit guère et vous eussiez vu volontiers, à ma place, un bourgmestre à poigne. Mais croyez-vous que ce soit si nécessaire ! Et puis à quoi voulez-vous qu'elle lui serve cette poigne ? On a souvent prétendu que la bonne marche des affaires dépendait en grande partie du bourgmestre. (Vous permettez que je ferme la porte de la véranda). Eh bien, c'est faux, archi-faux. Je ne me suis jamais, pour ma part, mis en frais d'imagination, c'est vrai, je n'ai pas, non plus, recherché les honneurs exagérés. Pourtant la gloire, c'est cela. Savoir faire du bluff au bon moment, au besoin répondre carrément non quand le cœur vous commande de dire oui, voilà de quoi assurer rapidement sa popularité et devenir un grand bourgmestre, un bourgmestre à poigne s'entend. Cela me fait ri re. L'essentiel voyez-vous c'est de savoir bien le dire. Et moi je ne sais pas le dire, sinon je serais aujourd'hui aussi célèbre que mes prédécesseurs auxquels on élève des statues. Un jour, c'était tout au début de ma magistrature, j'ai voulu montrer que j'avais de la poigne. Ah !la la...Quelle affaire. Il eut fallu voir comme les bureaux me tombèrent dessus. "Mais M. De Vos y pensez vous!... " Nous vous ferons respectueusement remarquer que votre attitude n'est pas conforme à celle de Jan Van Rys-wyck... " ... En ma qualité de chef de bureau et après 35 ans de bons et loyaux services, je crois pouvoir vous... t — "Assez! Assez! m'écriai-je. " Et les journaux, mon brave ami ! Le Matin d ordinaire si calme, si pondéré n'alla-t-il pas jusqu'à reprocher au gouvernement de m'avoir nommé. (Vous permettez que j'allume un cigare, je fume quelques fois). Enfin, ça m'a dégoûté poui de bon, et n'était la table du Weber qui me reprocherait amèrement ma reculade, il y a beau temps que vous auriez eu l'occasoin de vous payer la tête d'un autre. Mais il faut se faire une raison, comme on dit, chez nous, à Cappellen. J'ai remué un tas de choses dans ma tête depuis que je suis ici et j'ai pensé, en homme pratique, que ma situation n'était, après tout, pas si désespérée que cela. Voyons : je touche annuellement une rente de 25,000 francs (eh eh Hebben is hebben, en krijgen is de kunst, a dii le poète). Je suis décoré plus que Possemien lui-même, je vais encore à la Cour (comprenez-moi bien), le Roi me traite comme son propre cousin et vous voudriez sérieusement que je me fasse de la bile. Non, non, mon cher Mercure continuez, amusez-vous, la vie n'est déjà pas s drôle et les sujets de rire si nombreux qu'on ne puisse pas de temps en temps se payer un quar d'heure de joie. Nous avons, ce matin, mon jar dinier et moi visité la serre ; les petits pois von relativement bien; ils seront bons pour la soupe le mois prochain; quant aux roses c'est plai sir de voir comme le fumier leur a profité. Mai* je vous laisse, car les amis me réclament. Je le* entends d'ici chanter le traditionnel " Leve onze Jan... ! " C'est assourdissant. Je crois bien qu'iL ont bu trop de champagne où seraient-ils tou simplement intéressés ? Je cours m'en rendre compte. Sans adieu, mon cher Mercure, et sam rancune. N'oubliez ,pas surtout de publier me lettre. Vous me devez ça et puis cela fera rage: Melis. Votre dévoué, Jan De Vos r r~ .i .1- ' 1 -• j oublia; - He voi's di (on- oï" l viens ! Allo, voilà qu'ils se mettent de nouveai à hurler) j'oubliais de vous dire que les asper ges ont merveilleusement poussé. J'espère vou: en apporter une bo-tte pour vous et les vôtres Mais il n'y aura pas de poires, pas une seule cette année. Pour icopîe conforme, Sébastien foupillard. TRIBUNAUX L'art et la justice. Nous avons failli avoir un beau procès : celui intenté par le parquet au peintre Kurt Peizer, poursuivi pour avoir exposé des scènes un peu spéciales à la Salle Forst. Mais cette affaire a été remise au 6 novembre prochain. Mon Dieu! puisqu'on en est à remettre, autant vaut remettre pour longtemps. On aurait même mieux fait de remettre ces débats aux calendes grecques, « sine die » comme disent ces messieurs du Palais. Car, à bien considérer les choses, ces poursuites comme toujours d'ailleurs quand il s'agit d'œuvres de littérature ou d'art, sont assez discutables. Notre excellent ami Robert Coutille a été assez dur, si nos souvenirs sont exacts, pour ce pauvre Kurt Peizer dont il ne prisait pas beaucoup le talent. Soit. On peut trouver cette peinture mauvaise, grossière, sans éclat comme sans beauté; on en peut penser tout ce qu'on veut hormis qu'elle soit pornographique et de nature à exciter chez qui la regarde des désirs malsains, comme on dit, comme on a tort de le dire, plutôt! Loin de là, certains tableaux de M. Kurt Peizer agissent plutôt comme un remède contre l'amour, ils font l'effet d'un épouvantail un peu à la façon de ces pièces anoto-linques que les militaires et les gouvernantes de bonnes maisons vont admirer à la foire pour le moment. C'est M. Biart qui présidait la 5me chambre où l'affaire a été appelée. M. le vice-président Biart est le magistrat qui présida avec tant de distinction et de fermeté les débats de la célèbre affaire du Théâtre Moderne. Il n'a pas la réputation d'être tendre dès qu'il s'agit d'affaires où la moralité publique est en jeu. Mais c'est un esprit droit et M. Kurt Peizer pouvait avoir confiance en son équité. Quel sera le président désigné pour la 5me chambre après les vacanecs? On ne sait pas. Quoi qu'il en soit, les curieux ont perdu une rare occasion d'assister à des débats intéressants. C'est Mtre Paul Emile Janson qui a assumé la défense de l'artis-te-peintre, conjointement avec Mtre Taufstein, de Bruxelles, et Mtre Fierens, du barreau d'Anvers. Mtre Paul Emile Janson est un orateur de tout premier ordre, un de ces esprits d'élite comme il y en a si peu en Belgique et dont nous pouvons être fiers. On sait qu'il vient d'entrer à la Chambre où l'ont envoyé, aux dernières élections, les électeurs de Tournai. Remarqué dans la salle MM. G. Van Zype, l'éminent critique d'art, et H. Fierens-Gevaert, le non moins émi-nent historien d'art, cités comme témoins de moralité. M. Fierens-Gevaert, qui avait... l'honneur de comparaître pour la première fois devant la justice de son pays, ignorant que c'est bon pour le commun, témoins occasionnels ou professionnels de rixes de cabaret, d'aller s'enfermer dès le début de l'audience dans la salle des témoins, s'est benoitement et en fidèle observateur des lois de son pays, laissé boucler par l'huissier de service. Et on a vu ce professeur à l'Université de Liège, officier de l'Ordre de Léopold, commandeur de l'Ordre de la Couronne d'Italie, correspondant d'un tas d'académies et de corps savants, etc., s'en aller s'asseoir depuis 9 heures du malin jusqu'à 11 heures, parmi la racaille malodorante qu'appelait dans ces lieux l'une ou l'autre affaire de coups et blessures, avec, d'ailleurs, une sérénité d'âme parfaite. DEUX FAITS SANS PRECEDENT DANS LES HOPITAUX il y a longtemps que nous n'avons plus entretenu nos lecteurs des faits et gestes de notre bonne vieille amie, l'Administration des hospices. Ce n'est pas que la gestion de nos hôpitaux soit devenue subitement irréprochable. Mais il est des besognes dont on se lasse. Qui aurait le courage de suivre dans les derniers détails, les manifestations parfois biscornues de l'activité des -poienlats des hôpitaux? Cependant, lorsqu'un acte particulièrement regrettable vient réveiller notre at-t jntion, nous nous disons que l'œuvre d'assainissement nous avons entreprise mérite d'être poursuivie, sans faiblesse, jusqu'à ce que nous obtenions de l'opinion publique, sinon du Conseil communal, volontairement inerte, les sanctions nécessaires. Voici deux faits récents que nous signalons à 'l'indignation générale : 11 y a quelques mois, un médecin, attaché comme interne au service des infectieux, contractait, au lit des -naïades confiés à ses soins, une fièvre typhoïde grave. !)es complications sérieuses se produisirent, si bien que les médecins traitants jugèrent un congé de convalescence nécessaire, et un séjour à la campagne indispensable pour mettre la victime en état de reprendre „<on dangereux et pénible service. Ce sont là les risques qui ennoblissent la profession médicale : le mépris du danger, et l'abnégation poussée jusqu'au sacrifice de la vie. Beau thème à déclamation dans une cérémonie funéraire, devant une tombe ouverte, au milieu des ..mis accourus, de la famille éplorée. Certain adminis-l' ù leur des hospices s'est fait une spécialité, dans ces \$ cuisions, de ces couplets à sensation. Mais, pour avoir j "yroit à ces éloges administratifs, il est bien entendu •Wu j'iui in*"../, i, <_• «uériv*. £i Worî se hoTLfi à souf- T ' - dant plusiourc mois >1 à rappeler, à son re-!3ur, une santé délabrée, peut-être pour toujours, alors l'administration maternelle vous fait sentir qu'elle consent bien à prodiguer les fleurs et les louages gratuites à ceux dont elle exploite le dévouement, mais qu'elle redevient marâtre quand il s'agit de reconnaître par un sacrifice pécuniaire un dommage subi à son service. Dans le cas qui nous occupe, le médecin en question apprit à son retour, que, pendant la durée de sa maladie, son traitement avait été bel et bien supprimé. Sur une réclamation indignée, l'Administration se décida à lui allouer une « indemnité » (sic) de quelques louis. Mise en appétit par cette sage économie, l'Administration récidive aujourd'hui, dans le cas d'un autre médecin qui, dans son service hospitalier, fut atteint à la suite d'une piqûre anatomique, d'un empoisonnement du sang qui mit sa vie en péril. Convalescent, mais forcé de faire à la campagne un séjour prolongé, il vient d'être informé que la sollicitude administrative avait mis le grappin sur son maigre traitement et qu'il cesserait d'être rénuméré durant le temps de sa convalescence.De semblables faits se passent de commentaires. Ajoutons d'ailleurs que ce sont là, aux hospices, des mœurs toutes nouvelles. Chacun se rappelle le cas récent d'un fonctionnaire des hôpitaux qui, malade et impotent, fut maintenu durant plus de deux ans, tout en continuant à toucher l'intégralité de ses appointements. Ii est vrai qu'il ne s'agissait pas d'un médecin, et que c'est à ce dernier que l'Administration réserve ordinairement ses rigueurs. Voilà les faits. On en sentira tout l'odieux. L'Administration des hospices aurait d'ailleurs tort de se gêner. Le Conseil communal ne lui donne-t-il pas carte blanche? — Lysol. LA VILLE Au Théâtre Royal. On sait que le Collège a décidé de supprimer quelques baignoires et loges de parterre ainsi qu'une dizaine de fauteuils au Théâtre Royal. Cette transformation est nécessaire, dit-on, car les dégagements de la salle n'offrent pas suffisamment de garanties pour la sécurité des spectateurs. Vouloir nous présenter des dangers d'incendie, voilà qui est parfait encore qu'il puisse paraître paradoxal qu'on ait attendu 80 ans avant de faire cette constatation. Cette suppression de places constitue évidemment un dommage financier pour M. Coryn. Ce dommage est d'autant plus sensible que les places supprimées sont précisément celles que préfère le public et qui ^enlèvent généralement avec rapidité. Afin de couvrir cette perte, l'honorable directeur avait proposé à la Commission théâtrale d'augmenter dans des proportions très légères le prix des parterres et des balcons de 2me et de 3me. Cette augmentation était des plus raisonnable, car les abonnements au parterre reviennent au prix dérisoire de 11 francs pour douze représentations par mois. On pouvait croire que la Commission allait approuver la proposition très logique de M. Coryn. Or, on avait compté sans l'intervention des conseillers socialistes, qui estiment qu'augmenter le prix des petites places est une mesure antidémocratique. Ils oublient que ce n'est nullement l'ouvrier qui fréquente le parterre, mais ceux-là même qui pourraient aisément s'abonner à d'autres places. Toujours est-il que la proposition de M. Coryn a été rejetéq par la Commission théâtrale. Il eût été de la plus élémentaire loyauté d'allouer une certaine indemnité à M. Coryn, dont les charges se sont singulièrement multipliées, depuis son arrivée à la direction du Théâtre Royal. La personnalité du directeur à part, il s'agit ici de l'avenir de notre première scène, qu'il faut prémunir contre les attaques des flamingants démagogues qui ne cherchent qu'à la ruiner, en imposant de plus en plus lourdement le budget. Et ' 1! !•*-, Critique. Lorsqu'on voit défiler un geai arborant, avec fierté, au croupion les plumes glorieuses d'un paon, on crie volontiers : à la chienlit ! Lorsqu'un critique non dénué d'une certaine dose de culot, copie tout simplement lès opinions d'autrui espérant bien que personne ne s'ep apercevra, et signe de son nom cette prose dérobée, n'est-il pas nécessaire qu'on le signale à la risée publique?J'écris ceci à l'intention de M. A. T..., critique musical du « Matin », dont les agissements, on s'en apercevra tout à 1 heure, ont une singulière moralité. Ayant reçu, afin d'en rendre compte, la partition de la dernière œuvre de M. Richard Strauss : « La Légende de Joseph », il la juge de la façon suivante : « Un grand nombre d'épisodes chorégraphiques prêtent beaucoup de variété à ce scénario où l'idée de richesse, de volupté, personnifiée par la femme de Puti-phar, est opposée à l'idée de candeur, de rêve, représentée par Joseph. Richard Strauss a très fortement marqué l'antagonisme de ces deux idées et pour y réussir il s'est imposé un parti pris de simplicité qui contraste avec sa manière habituelle et ne laisse pas d'étonner l'auditeur. Si sa nouvelle partition, conçue sous la forme d'une vaste symphonie ininterrompue, n'a point la violence, l'abondance, la prestigieuse polyphonie de celles de « Salomé » et d' « Electra », elle possède une clarté, une netteté extrêmes, parfois même un caractère archaïque, évoquant les vieux menuets et gavottes (avec une harmonie ultra-moderne, bien entendu). Des mélodies, tantôt sensuelles, tantôt naïves, inspirées parfois des chansons populaires viennoises, s'y succèdent, instrumentées avec l'adresse et l'originalité dont le maître est coutumier. Elles aboutissent à une longue, et majestueuse péroraison de sérénité, de puissance superbes ». Le morceau est bon, à part quelques phrases qui suent le belge à dix lieues. Rien d'étonnant : il est d'Alfred Bruneau, le grand musicien français, avec quelques variations qui sont précisément les belgicismes ajoutés par M. A. T... qui essaie ainsi de masquer son larcin. Qu'on en juge. Alfred Bruneau avait écrit : <( D'innombrables épisodes chorégraphiques prêtent une grande variété à ce scénario où l'idée de richesse, de volupté, personnifiée par la femme de Putiphar, est opposée à l'idée de candeur, de rêve représentée par Joseph. M. R. Strauss a très fortement marqué l'antagonisme de ces deux idées et, pour y réussir, il s'est imposé un parti pris de simplicité qui, d'abord, étonne quelque peu. Si sa nouvelle partition, conçue sous la forme d'une vaste symphonie ininterrompue, n'a point la violence, l'abondance de celle de Salomé, elle possèele une clarté, une netteté extrêmes. Des mélodies tantôt sensuelles, tantôt naïves, qui parfois évoquent le souvenir des chansons populaires viennoises s'y succèdent, instrumentées avec l'adresse infinie que vous devinez. Elles aboutissent à une longue et majestueuse péroraison de sérénité, de puissance vraiment superbes qui a décidé de la victoire et a valu à l'auteur d'enthousiastes acclamations. » N'est-ce pas que voilà de « la belle ouvrage »? Partout ailleurs, un M. A. T... serait croulé dans l'estime des honnêtes gens qui pensent que la propriété intellectuelle est une propriété. Voyons maintenant si le « Malin ». conservera ce... singulier critiqué. — Louis L•;•!■»?n"<\ Carte Forcée. Donc les employés de l'Hôtel de ville ont été convoqués pour apprendre de la bouche de leurs chefs à quelle somme ils étaient taxés pour leur participation à la souscription au monument Jan Van Rijswijck. Evidemment, moitié par conviction, moitié pour faire . pièce à leur patron actuel, notre ami Jan De Vos, tous sont, d'accord pour trouver que feu Jan Van Rijswijck avait du génie. Mais de cette conviction à la pièce de cent sous, il y a encore plus loin que de la coupe aux lèvres. Aussi, s'ils ne le disent pas, beaucoup d'employés pensent qu'on aurait bien pu les laisser jouir en paix et intégralement de la petite augmentation de salaire qu'ils ont obtenue récemment. Si tous les politiciens ou parasites de la politique, qui se sont remplis les poches en vantant le désintéressement de Jan Van Rijswijck, ce grand honnête homme, y allaient seulement d'une obole, on aurait du bronze de quoi couler dix statues, au moins. Et on n'aurait pas été obligé d'aller faire la retape auprès des malheureux « stad-huisprottekes » pour rarçiasser quelques cens. Le dernier obstacle. On a parlé de la mort de ce vieux messager de l'Hôtel de ville qui, après avoir vécu avec une avarice sordide, est mort en laissant une fortune à ses héritiers. Mais on a oublié de vous dire que ce messager était le dernier adversaire du grand, du formidable, du tout-puissant Keyzer. Il était le cerbère de M. Strauss, alors que Keyzer gardait jalousement la porte <Tu bourgmestre, « van den burger », comme il dit irrespectueusement.Or, ces deux portes sont voisines. Et le doyen des messagers, qui était interminablement long, ne pouvait admettre ies airs de supériorité du tout petit, tout petit Keyzer. Alors, il lui jouait des tours pendables. Ainsi, lorsque Keyzer quittait momentanément son service pour... se retirer, le vieux cerbère de Strauss envoyait frapper des coups furieux à la porte de... la retraite de Keyzer qui, s'imaginant que le bourgmestre l'appelait, interrompait brusquement sa... médidation pour se précipiter, les vêtements en désordre, les lèvres crispées et le teint congestionné dans le bureau de M. De Vos... qui n avait pas un instant songé à l'appeler. Dans les derniers temps, cette excellente plaisanterie ne « prenait » plus. Mais il arrivait encore que M. De Vos sonnait réellement pendant une des... absences de Keyzer. Alors, le vieux renard qui se trouvait à deux pas de là, devant la porte de M. Strauss, ne bougeait pas d une patte et il se contentait de rire sous cape lorsque la sonnette du maïeur tintait de plus en plus furieusement. Keyzer survenait enfin à petits bonds précipités : « Koste nié binnen gaan?? » hurlait-il au doyen qui, tranquillement, répondait: «Ik ben hier voor M. Srauss. Ga gij maar bij den burgemeester...» Ainsi donc, la mort de ce vieux grigou a débarrassé Keyzer d'un redoutable ennemi et la puissance de notre troisième bourgmestre (1. De Vos; 2. Mélis; 3. Keyzer) s'en trouve singulièrement augmentée. Un joli tour. On rit beaucoup, dans les milieux officiels, de ce joli tour que le gouvernement vient de jouer à la ville d'Anvers. Vous êtes au courant des faits : après la visite du roi de Danemark, M. Helleputte a écrit une lettre à Copenhague pour annoncer que les deux nouvelles darses ont été baptisées « Christian » et Alexandrine ». Or, le gouvernement n'avait pas ce droit, puisque ces darses vont être reprises par la ville; mais il se l'est arrogé et, pour éviter de graves complications diplomatiques, la ville n'a pas même le droit de « rouspe-ter ». Aussi, sa colère est-elle considérable. Car elle s'apprêtait à donner à ces darses des noms de grands hommes. On avait encore à baptiser la darse n. 1 et déjà M. De Vos avait combiné tout un petit plan dont la réus-| site lui paraissait assurée.

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Cet article est une édition du titre Le Mercure Anvers-Bruxelles: journal d'informations locales et générales appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Anvers du 1913 au 1914.

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