Le patriote

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s.n. 1914, 11 Août. Le patriote. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/nv9959d60t/
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Mardi 11 août 1914. o centimes le numéro pour toute la Belgique. Trente-unième année. — N. 223 Administration (tél. H82) - Rédaction (tél. 382) BRUXELLES 12, Montagne-aux-Herbcs-Potagères, 12 Les manuscrits non insérés ne sont pas rendus. ABONNEMENTS BELGIQUE : Un an, 10 fr. ; 6 mois, 5 f» * 3 mois, fr. 2.50. Étranger: Un an, 30 fr. ; 6 mois, fr, 15.50 5 3 mois, 8 francs. Hollande et Grand - Duché de Luxembourg : mois tr fcj.iïO ; ti mois tr 1^.50; 1 an tr. ^o.UU. A l'étranger, la plupart des bureaux posteaux dé* livrent des abonnements avec réduction sur ces prix. LE PATRIOTE ; ANNONCES (téléphone 1182) > Elles sont reçues exclusivement au bureau dd PATRIOTE, 1i, rue Montagne-aux-Herbes Potagères et à l'Agence Havas, S, place des Martyrs, à Bruxelles. Sujets demaadant place : 1 à 4 petites lignes 0.75 DEMANDES et OFFRES D'EMPLOIS id. 1.00 —- : de 1 à 3 lignes 1.20 (Chaque ligne supplémentaire) 0.40 RÉCLAMES r- (av'lesBourses)laligne 1.25 FAITS DIVERS (comm',milieuoufin): 5,4ou 3.00 REPARATIONS JUDICIAIRES : la ligne. . 4.00 NECROLOGIES : la ligne 2.00 On ne garantit pas les dates d'insertion. " ' " ■ ■«' Troig^iguition (mimmt) LA SITUATION nue Dans pulpes jouis. Les ils le Liège tiennent ton. Lundi, 1 heure. La situation reste bonne. Les troupes alliées avancent à pas réguliers. Le développement du plan d'ensemble des deux armées allemandes se dessine. : Pour nous, les conditions semblent excel-lentes, elles répondent aux prévisions de notre état-major. Nous sommes armés pour faire face aux éventualités. On ne peut encore dire où la bataille aura lieu. 11 faut s'attendre dans quelques jours à une rencontre générale très importante. *% On a de bonnes nouvelles de Liège. Un rapport du commandant d'un fort déclare que sa position reste en excellent état; le moral des hommes est sans défaillance; les vivres et munitions sont en grande quantité.La population est calme. Lundi matin. Français et Allemands en Alsace.—Les Français dans le Luxembourg belge : Contact avec la cavalerie allemande. — Les Allemands à longres. — Les Français vers Liège. Paris, 10. — Communiqué du ministère de In. guerre de dimanche, 11 h. 1/2 du soir : Les Français tiennent Ferney, Mulhouse et Altkirch, ayant devant eux la forêt du Harz, où la défense paraît sérieusement organisée.De nombreuses escarmouches se sont pro-duites sur tout le front. Les Allemands et les Français se renforcent. Sur les crêtes des Vosges les Français se sont emparés hier soir des cols Bonhome et Sainte Marie, après un violent coinçât qo£ reprit dans la matinée. Les Français occupent les crêtes dominant Sainte-Marie aux Mines. On entend le canon dans la direction de Montigny. Les troupes françaises de cou-verture sont probablement aux prises avec les Allemands venant de Sarrebourg. Dans la région de Longuyon et Sprinconrt des forces nombreuses d'infanterie et de cavalerie allemandes ont obligé un bataillon de chasseurs à pied à céder le terrain. Les pertes subies au col Sainte Marie sont assez sérieuses. Les blessés sont évacués sur Epinal ainsi que de nombreux blessés allemands. Un aéroplane a été criblé de balles. L'officier observateur a été blessé mais il a pu rejoindre Belfort.Sa blessure est peu grave. Les Allemands ont tenté d'arrêter la marche offensive des Français dans la vallée de la Seille par des inondations, mais les Français ont pu néanmoins passer. Les pertes françaises au combat d'Altkirch ne dépassent pas cent tués et blessés. *% La cavalerie française a couvert de patrouilles toute la région de l'Eiffel et est entrée en contact ave0 la cavalerie allemande sur l'Ourthe et à l'est de Neufchà-teau.Devant Liège les Allemands semblent se refaire, se réapprovisionner. Us ont pu faire passer dans la région de Tongres d'assez nombreux escadrons qui ont cédé le terrain à la cavalerie française. Un certain nombre de prisonniers allemands faits en Belgique sont dirigés sur 'Namur ou Charleville. Leurs chevaux paraissent fourbus. (Eventuellement, voir suit- Dernières Nouvelle::.)w A LIEGE Lundi, 5 heures soir. Un train organisé, à Waremme, a pu ar-Iriver dimanche matin, à 8 heures, en gare w'Ans, la dernière station avant Liège ,sur jla ligne de Bruxelles. Les rails qui, samedi matin, avaient été coupés, en face de Bierset, entre Ans et ,Fexhe-le-Haut-Cloeher, par un groupe de soldats allemands, avaient été remplacés par des ouvriers belges dont le travail ne [fut à aucun moment interrompu par I'en-Jhemi.i Le train a quitté Ans, à 8 heures et de-jmie, sans encombre. ' Les occupants, la plupart soldats belges Wn habits civils et rejoignant leur corps, feont arrivés à leur destination sans incidents, mais avec d'énormes retards. Un d'eux qui devait faire étape à Bruxelles et que nous avons rencontré,_ nous dit que samedi, tout était calme à Liège, qu41 avait traversé sans être molesté en venant de Wandre pour se rendre à Ans. Les soldats ennemis, avaient ouvert les rez-de-chaussée d'un certain nombre d'ha bitations abandonnées.Us s'installaient aux fenêtres, fumant pipes et cigares ou s'étendaient sur des matelas amenés sur les trottoirs le long des façades. D'autre part,nombreux étaient les soldats allemands qui paraissaient plus émus et dont plusieurs pleuraient. Le bruit gourait d'un engagement de oa>- valerie, samedi à la soirée, à Oreye, à 11 kilomètres de Waremme, sur la route de St-Trond. D'un autre côté, une lettre parvenue à Bruxelles, lundi matin et apportée de Liège par des voies détournées, fait prévoir, pour aujourd'hui, l'avertissement aux habitants du Quartier d'Outre-Meuse, rive droite de la Meuse, d'abandonner leur demeure.Lundi, 22 heures. Le grand Etat-Major n'a pas remis de communiqué à la Presse, les faits de guerre étant nuls aujourd'hui. Les troupes allemandes restent dans l'hésitation et l'expectative. t Seuls quelques escadrons de cavalerie ont fait une légère avance et ont pris contact avec les troupes des alliés. Des escarmouches ont eu lieu de ci de là. Il n'est guère possible d'en tirer une conclusion. , Une seule chose est certaine, c'est qu'une bataille sérieuse se prépare. Il serait malai-. sé de dire exactement quand elle se pro-; duira. r Aucun renseignement n'a été reçu depuis . ce matin au sujet de la situation d'ensemble des armées en présence. * Les Français occuperaient Colmar. j On communique à l'agenoe Diaz que se-j Ion une dépêche de Baie, les français oc- 3 ouperaient Colmar. » La médaille militaire ; française au Roi des : Belges. t ï Paris, 10. — 1 h. 37 matin. — M. Messimy, « ministre de la guerre, a adressé le rapport sui-» vant au Président de la République : Monsieur le Président, 3 La vaillante armée belge, sous le commandement supérieur de S. M. le Roi des e Belges, après avoir victorieusement résisté dans Liège à l'assaut de troupes enne-11 mies très supérieures en nombre, s'apprête - à soutenir, a côté des troupes franco-anglaises, le choc des troupes allemandes qui ont envahi le territoire belge - u mépris des " traités. 1 U m'a paru qu'il convenait de rendre un éclatant hommage à l'héroïsma de l'armée e ; belge et aux brillantes qualités militaires t ' du Souverain éclairé qui les commande . en conférant à S. M. le oi Albert la plus * haute distinction que puisse recevoir en - France un officier général, la médaille mi-s litaire. J'ai fait préparer dans ce sens le projet de décret ci-joint et j'ai l'honneur de e vous prier de vouloir bien le revêtir de vo- - tre signature. o Veuillez, etc. Le décret signé par le Président de la Répu-t blique est ainsi conçn î e Art. I. — La médaille militaire est con- * férée à Sa Majesté Albert, roi des Belges. Art. II. — Le ministre le la Guerre et le t Grand Chancelier de la Légion d'Honneur 5 sont chargés, chacun en ce n«i le concerne, g de l'exécution du présent décret. » Les félicitations fie l'Epreur fie Biissie au Roi jn&ert. L'empereur du Russie a envoyé le télégramme suivant au roi Albert : Saiint-Pétersbourg, viâ Calais. rA Sa Majesté le roi des Belges, Âveo un sentiment de sincère admiration pour la vaillante armée belge, je prie Votre Majesté de croire à ma cordiale sympathie et de recevoir mes meilleurs vœux de succès dans cette lutte héroïque pour l'indépendance de son pays. Nicolas. -•= •— Un hommage du ministre des Etats-Unis. M. Brand-Withlock, ministre des Etats-Unis,qui a accepté de représenter à Bruxelles les intérêts allemands,fut témoin, il y a deux jours, de la bonté des Bruxellois venant apporter des boissons chaudes et des aliments aux quatre mille Allemands qui se trouvaient réunis au Cirque Royal. Le spectacle émut le diplomate. Remerciant le gouvernement belge, S. Exc. M. Brand-Withlock a écrit au ministre de la justice : « Les Belges savent mourir avec autant e d'héroïsme dans la bataille qu'ils savent r montrer d'humanité vis-à-vis des non combattants. » è ! La franchise de port pour les s lettres adressées à nos sol-! dats. M. Segers. Ministre des Postes et Télégraphes, a tait savoir à M. le bourgmestre de Bruxelles, que la franchise de p rt est accordée pour toutes les lettres adres-s sées aux soldats qui sont en campagne. : ^ Instructions pour la corres- t pondance destinée aux sol- J dats. Il est rappelé que les adresses des correspondances pour les troupes mobilisées doivent mdi-s quer les numéros du régiment, bataillon, compagnie, etc., et division auxquels les destinatai-j res appartiennent. En cas de doute, s'abstenir de mentionner le n<> de la division d'armée. On fera de même lors-" que les destinataires appartiennent à l'un des régiments dédoublés (21e, 22e. etc.) s II n'y a intérêt à indiquer le lieu de destina-(. tion que pour la correspondance adressée à des militaires se trouvant dans une enceinte fortifiée (Anvers, Liège ou Namur), dans les forts même, dans les dépôts ou dans les hôpitaux» i LA BATAILLE DE LIÉGE !M m t ii s. - Jima n s. - mi ii s u e. (Bulletin de l'état-major Français.) C'est dans la nuit du 3 au 4 que les co lonnes allemandes ont franchi la frontière belge. La cavalerie allemande a pris contact le 4 à 14 heures avec les avant-postes belges, à l'est des forts, —'attaque s'et. développée dans la journée du 5 août. Pour la bien comprendre, il "îst utile de se reporter aux renseignements donnés sur les forts de Liège dans le communiqué dr 7 août (11 h. 30). » Chacune des colonnes rJlemandes avait u-: objectif différent déterminé par les fort, de Fléron, Barchon, Evegnée, constituant,' le secteur nord-est. D'autres colonnes atta quaient le secteur sud-est ^forts de Bon-celles et d'Embourg). 1« Attaque du secteur nord-estr. a) Attaque du fort de Fléron. — La colonne d'attaque allemande de gauche visait Fléron même, l'intervalle entre Fléron et Evegnée, l'intervalle entre Fléron et Chaudfontaine. Dès le début, l'attaque est ralentie. Le terrain, en effet, a été hérissé d'obstacles par les Belges. Le tir de l'infanterie et de l'artillerie du fort est très juste. Les con tre-attaques dans les intervalles sont trèt. énergiques. L'offensive est bientôt enrayée. Ce n'est-plus qu'une lutte d'artillerie très meurtrière pour les Allemands. b) Attaque du fort de Barclion. — La co-, lonne d'attaque de droite attaque en éventail. La colonno d'extrême-droite déborde le fort de Barchon et se porte sur la ville Mais une brigade de réserve belge fait une contre-attaque immédiate. Les Allemands sont refoulés en très grand désordre Leurs pertes sont énormes. L'artillerie lourde allemande fait rage contre Barchon, mais son iir jst mal réglé.L'artillerie lourde belge prend l'avantage. Deux pièces lourdes allemandes sont détruites. c) Attaque du fort d'Evegnée. — Ici,c'est la colonne allemande du centre qui attaque. Double riposte : d'une part, par l'artillerie des deux forts de jJ'léron et Bar-1 chon; d'autre part, par une contre attaqu L'attaque allemande est arrêtée. A ce moment, le général von Emmisch envoie un parlementaire qui porte ses conditions à la place : Reddition immédiate ou un « Zeppelin » lancera de la picrite sur les bâtiments de l'état-major. Réponse immédiate elle aussi : le feu des forts redouble et l'offensive de même. Les Allemands sont repoussés à dix kilométrés en arrière. A 19 heures, les troupes belge®, sortant de la ligne des forts, -xrarsuiveit les Allemands à mille mètres au delà de ces lignes. La retraite allemande s'accentue. 2® Attaque du secteur sud-est : Pendant que ces faits se déroulent à l'avantage marqué des Belges d: ns le sec teur nord-est, les troupes allemandes du sud-est cherchent à déborder les positions belges du côté de Huy. A 19 heures, elles attaquent 'es forts de Boncéiles et d'Embourg. Mais ici encore es obstacles accumulés sur le terrain les retardent sensiblement. Les Allemands tentent une attaque directe : elle échoue.Leurs pertes sont élevées. Mais les Belges au début n'étaient que 1.500. Les Allemands réussirent à s'engager dans les intervalles. La ligne belge recule de deux kilomètres : c'est l'instant critique. Le général Léman n'hésite pas : toutes ses troupes disponibles sont .ancées. On se bat à la baïonnette. L'ennemi ost maintenu. Mais, dans l'obscurité, il se produit quelque confusion. Une petite colonne allemande réussit à gagner la ville et à y pénétrer. Ce sont des fantassins. On leur a fait prendre le bonnet de police pour tromper les Belges. L'officier qui les mène parle anglais pour compléter la ruse. Les hommes ont l'arme sur l'épaule. Ils se dirigent vers les bâtiments de l'état-major. Mais à 50 mètres du bureau, 'es gendarmes les reconnaissent et les refoulent, c'est un violent combat de rues. Le gouverneur put gagner un des forte., les Allemands sont rejetés hors la ville. On sait qu'ils ont été depuis, forcés de l'évacuer complètement.Telle fut la journée du 5 et la nuit suivante.Les pertes allemandes sont énormes. Les chiffres antérieurement donnés — 5.000 morts, 24 canons pris, un général prisonnier — sont confirmés. L'attaque allemande a été menée par 120.000 hommes contre 40.000 Jelges. Mais elle a manqué de simultanéité. Au contraire les Belges ont supérieurement utilisé leurs réserves. L'artillerie allemande a mal soutenu en général, des colonnes trop denses. Tir mal réglé Les forts belges ont tenu complètement. ,^rpt bombardement, au fort d'Evegnée pas un tué, pas un blessé, coupole intacte. Le tir des Belges a été d'une justesse parfaite. Preuve : la destruction de deux pièces d'artillerie lourde allemande Les avions allemands, pour tromper les Belges, arborèrent des drapeaux belges ?t français, La collaioratii franco- Bip. Le gouvernement belge a donné l'ordre aux compagnies de chemins ue fer de e mettre à la disposition des autorités militaires françaises qui pourront réquisitionner dans les mêmes conditions quo le gouvernement belge. « Le plan de campagne allemand. Rotterdam, 3. — Le journal « Maasbode » de dimanche parle d'un document secret allemand trouvé l'année dernière dans un train et dont la traductionù fut publiée il y ; a quelque temps par le journal « Locomo-jtive ». I Peut-être ce document ne mériterait-il pas plus d'intérêt que les nombreux « do cuments » trouvés, si le plan d'offensive qui y est annoncé n'avait été mis en pratique d'une façon qui semble confirmer son au thenticité. Citons quelques passages : « Il s'agit maintenant de concentrer nos forces supérieures d'une façon telle qu'au moment aécisif nous puissions les utiliser toutes à la fois. Déjà en 1870, le général de Molkte devait concentrer tous ses corps sur le territoire compris entre Landau ef Trêves. Il n'y avait alors que 400,000 hommes alors qu'actuellement il y en a 4 fois plus. Il serait impossible de faire converger le million de combattants destiné à marcher au front, dans la contrée située entre Bel-: fort et le Grand-Duché de Luxembourg, lar-1 ge de 300 kilomères. Il sera donc nécessaire gue nos troupes prennent leurs dispositions jusqu'à des limites de beaucoup Au delà de jla frontière franco-allemande. La France se trouve du reste eu présence du même problême qu'elle devra résoudre de la même façon. Pas plus que nous, elle n'a d'autre moyen s. En continuant, l'auteur du document fait ressortir qu'une invasion de La Suis»e n'est opportune ni pour la France, ni pour l'Allemagne, le nombre des troupes que l'on devrait affecter à cette invasion devant être trop considérable et, en outre, le terrain opposant trop de difficultés. « Dans ces conditions, il ne nous reste qu'une expansion vers le Nord, entre Trè ves et Aix-la-Chapelle, le long des frontières belges et luxembourgeoises. Le Luxembourg nous offre des terrains de manœuvres favorables et facilement accessibles avec de nombreux chemins de fer dont une partie se trouve déjà entre les mains des allemands et est administrée nar eux Enfin notre aile droite envahit la France aux endroits situés les plus près de Paris, cœur du pays! Le passage suivant est .surtout intéressant pour la Belgique : « Le troisième jour de la mobilisation, notre ministre à Bruxelles remettra au gouvernement belge une note rédigée d'avance et dans laquelle nous nous excuserons de ce que les circonstances nous force it à violer la neutralité et à utiliser dans l'intérêt de nos opérations, les routes et les voies ferrées belges au sud de la Meuse. Nos exigences seront formulées dans les termes les plus amicaux et nous ferons entrevoir à la Belgique d'une façon peu équi- f voque, qu'elle pourra compter sur une compensation si elle observe une -attitude plus ou moins neutre. > •- LE PLAN ALLEMAND DÉJOUÉ Du e Petit Parisien » : Ce n'est pas seulement en Alsace que la lutte est engagée. Elle se déploie aussi entre les troupes françaises et allemandes, dans le Luxembourg belge. Un oombat de cavalerie a eu lieu avant-hier soir à Libra-mont, nœud de chemin de fer important entre Namur et Arlon. Les forces allemandes descendent en contingents importants de l'Ardenne vers la vallée de la Meuse. Mais leurs chefs croyaient rencontrer à Namur les corps qui, sortis de la Prusse rhénane par Herbes-thal et Verviers, ont marché à l'assaut de Liège. Ce plan eût réussi, sans doute, si les Belges n'avaient pas opposé l'admirable résistance que l'on sait. Si les corps allemands qui viennent de la ville de Luxembourg ne s'arrêtent pas, ils trouveront maintenant devant eux des effectifs considérables, où plusieurs nationalités se mêlent. Le plan conçu par l'état-major de Berlin a été complètement déjoué dans cette région. Cet état-major avait si bien cru que la vallée de la Meuse, jusqu'à la jonction de la Sambre, lui serait acquise sans coût férir, qu'il avait lancé en avant ses soldats sans leur donner de vivres.Ils devaient se nourrir sur place — et tous ceux d'entr-e eux qui ont été capturés sous Liège on1 avoue qu'ils n'avaient pas mangé depuis quarante-huit heures. L'intendance allemande, qu'on disait merveilleuse, trouvait cependant des ressources abondantes dans la région du Rhin inférieur, d'où sont partis les agresseurs de Liège, nous donne un« idée assez peu flatteuse de l'organisfl+;or allemande. • ^ Le Pape et la guerre. Le Pape vient d'adresser aux catholiques di monde entier un appel à la prière : En d'aussi graves circonstances, Nou; sentons et Nous comprenons bien que o« que demandent de Nous, notre amour paternel et Notre ministère apostolique,c'esl que Nous élevions les esprits à Celui de qu: seul peut venir le secours, au Christ,princ* de la paix et médiateur tout-puissant des hommes près de Dieu. Nous exhortons donc les catholiques di monde entier à recourir avec confiance ai trône des grâces et des miséricordes.! - Z t « il Vision anticipée des événements actuels, M. H. Belloc a publié en mai 1912, dans te e London Magazine » une étude qui, déclare aujourd'hui le c Times » doit être oonsidérée comme l'une des plus étonnantes prophéties dans l'histoire des grandes guerres. Voici la substance de cette étude : Une avance directe de V Allemagne vers la France étant très difficile, ta nécessité s'impose impérieusement a l'Allemagne d'opérer un mouvement tournant à travers la Belgique. En effet, la France a érigé le long de sa frontière de l'est une chaîne d'obstacles que nulle armée ne saurait franchir sans livrer des combats rudes et prolongés. Ces obstacles débutent au sud par la ceinture de forteresses de Belfort; ce sont ensuite les montagnes des Vosges, puis les grandes ceintures fortifiées d'Epinal, de Toul et de Verdun. Depuis l'expérience de Port-Arthur il est clair qu'une armée tâchera de contourner ces obstacles plutôt que de les traverser. Or, contourner cette longue ligne de défenses françaises implique pour l'Allemagne la nécessité de traverser la Meuse sur territoire belge. Et cette traversée ne peut se faire plus bas que Liège, car s'ils s'aventuraient en Belgique ee négligeant cette forteresse, une des plus solides de l'Europe, ils mettraient eu péril l^eur ligne de communication par laquelle doit s'opérer le ravitaillement. En effet, s'ils passaient plus bas, c'est-à-dire en aval de Liège leur ligne de communication passerait entre deux grandes garnisons fortifiées, Liège et Anvers. Sans doute ces deux villes sont assez distantes l'une de l'autre, mais Anvers peut être indéfiniment ravitaillé par mer, et, aussi longtemps que les Allemands ne possèdent pas la suprématie navale, Anvers peut être le centre de forces toujours grandissantes à diriger contre 'es communications allemandes. Les Allemands ne peuvent attaquer Namur avant Liège ou Namur à 'a place de Liège, parce que les Français seraient à Namur avant eux. C'est Liège, qui re trouve le plus près de la frontière allemande et c'est Liège qui bloque leur route. Une force expéditionnaire anglaise a un rôle à jouer en Belgique, car c'est en Belgique que l'Angleterre peut le plus aisément débarquefr des troupes. La côte, depuis Boulogne jusqu'Ativers est, dans cette éventualité une base de premier -ordre. Cette force anglaise n'aura pas pour objectif de défendre concurremmeit avec les soldats belges les forts de Liège et de Namur : son rôle ne sera pas un rôle de garnison.Les forces allemandes tenteront d'emblée un grand coup pour capturer les forts de Liège, avant que les français et les An glais puissent paraître sur la grande scèn-v. Mais cela n'ira pas aisément. Liège est entourée ?Îj dauze * forte» <jui «on&tituent' JA plus parfaite et la plus formidable ceintu re de défenses de l'Europe. Les Allemands s'avanceront par la vallée de la Vesdre. Mais tout fait supposer que i leur marche foudroyante sera brusquement arrêtée. Et alors intervient un facteur important : la coopération anglo-française. L'appoint d'une force expéditionnaire anglaise, fut-elle de 150.000 hommes n'empêcherait peut-être pas les Allemands de traverser Liège et la formation d'une armée allemande sur la rive gauche, en aval de Liège. Mais l'intervention anglaise fixerait l'endroit de la première grande rencontre sur un champ bien choisi pour administrer à l'offensive allemande un sérieux échec. Et vu, que tout le plan allemand repose sur la rapidité et le succès d'une action offensive, cet échec serait la meilleure des entrées en campagne pour les alliés. En résumé, il paraît certain que Liège et la Meuse inférieure seront un point d'attaque; que la vieille conception allemande de la prise de force d'une ceinture de forts devra être abandonnée, même quand il s'agit de forts défendus :-ar une armée peu nombreuse; que les Allemands avant de continuer leur chemin à travers la Belgique devraient entreprendre un siège en rè- fle de Liège pour assurer la permanence e leur ligne de communication à l'arrière; mais que les forces nécessaires à cette fin devraient être plus nombreuses que celles qu'ils pourraient rassembler en Belgique.i • Du calme! Du sang-froid! Un journal wallon publie ces lignes qui méritent toute approbation : Il y a en ce moment à Bruxelles des protesta tations très vives contre certains excès de pré tendus policiers et on fait açpel à l'autorité Fort bienl L'autorité agira. Mais si le publi< commençait par la seconder? Si chacun don nait l'exemple et respectait les arrêtés de; bourgmestres, interdisant les rassemblements! Pourquoi tant de jeunes gens qui pourraien' être au feu, tant de femmes qui seraient utile! chez elles, préfèrent-ils flâner par les rues, huei sottement quelque pauvre diable signalé comm-Allemand, acclamer sans raison des gens qu passent, des soldats, qui, — le cas s'est vu — etaient simplement des fuyards. L'autre soir dans un restaurant de la ville, un général étai descendu. La rue fut aussitôt encombrée, un ras semblement se forma; aux premiers rangs, prè; des fenêtres, dix personnes faisaient un eftor prodigieux pour essayer de voir... le généra qui mangeait; et derrière celles-là, des oentai nés d'autres s écrasaient et se bousculaient pou voir... le dos des privilégiés qui voyaient... 1< général 1 N'est-ce pas lamentable, cette badau ' aerie? Voyez quels avantages l'ennemi peut tirer di l'affolement des foules. Quelques espions oi simplement quelques imbéciles, annoncent un' nouvelle désastreuse. Elle se propage aussitôt plus rapide qu'un incendie. Elle décourage, ell désarme plus que l'action effective de radver saire. Liège a subi, après Bruxelles, la terribl épreuve trune pareille alerte nocturne. Fair-perdre l'esprit à la population civile, l'amene à presser sur l'autorité militaire pour en obte nir la paix même au prix des pires concessions i cela fut toujours une tactique des armées e , spécialement des Allemands. C'est à ces idée qu'il faut rattacher l'abominable menace d< bombarder Liège. Quelle fière réponse nos ami ; Liégeois ont faite I Ils ont accepté l'éventualit épouvantable plutôt que de céder, et quand 1 Prussien a vu à quels indomptables patriotes i 1 avait affaire, quand il a vu que ses quelque ; obus mettaient le feu aux maisons, mais n donnaient point peur aux hommes, il a renonc à son exécrable projst. i La réponse des autorités n'aurait pas pu avoi i cette belle allure et obtenir ce résultat, si 1 population civile s'était affolée. Voilà l'impoi tance da à» lâ.e9feSêB8! ç Le cardinal Mercier aux Communautés religieuses Sa fliocèse de Maliner Nos chers Fils, Nos chères Filles, II nous semble voir vos regards tournés vers les Pouvoirs publics et vers nous, et vous entendre nous demander avv; un unanime élan : Et nous, dites-nous ;e que nous pouvons faire pour notre pays. Vous pouvez efficacement l'aider par ces trois moyens : Vous bénirez Dieu de la grandeur d'âme qu'il a inspirée au Roi, au Gouvernement, à la Nation. Jamais le patriotisme belge ne s'est manifesté avec autant de majesté qu'en ces derniers jours; i anais le senti-ment de notre confraternité ne - est révélé aussi vif; jamais la vaillance de notre jeunesse ne s'est plus puissamment affirmée.. Le clergé s'est montré admirable de générosité. Le niveau mortj de notre pays a' monté. Il faut en remercier l'Auteur 'de tout bien et le bénir. 1 Prier pour nos soldats et pour leurs familles. Vous avez bien voulu vous engager! à faire annuellement une ,ournée d'apostolat. Veuillez, chaque semaine, m jour qui vous a été dévolu pour l'année, offrir la.{ sainte Messe, la sainte Communion, vos! devoirs journaliers, vos œuvvres de pénitence, vos adorations devart le très saint) Sarement pour notre chère patrie. Nous autorisons l'exposition du très saint Sacrement, un jour par semaine, dans chaque communauté. Plaçons tous notre confiance| en notre bonne Mère, la Médiatrice uni-i verselle de l'Eglise, la très saiate Vierge Marie, et dans ^'intercession de saint Joseph, Patron de la Belgique. Prenez part,;' si vous le pouvez, aux offices qui seront célébrés dans votre paroisse. Enfin, veuillez nous dire si vous pourrie® éventuellement mettre vos locaux et votre personne au service des ambulances. Ayeai la bonté de nous faire savoir, sans retard,; de combien de lits vous disposeriez. Nous nous chargeons de transmettre vos offres aux autorités compétentes, qui vous don-; neront ensuite toutes les instructions nécessaires.Votre piété et votre charité eront un appel constant à la divine Miséricorde, i^e Dieu tout-puissant veillera sur a Belgique* » i L'ITALIE ET L'AUTRICHE On lit dans le s Petit Parisien s : L'empereur d'Autriche-Hongrie avait sor-licité l'ambassadeur italien à Vienne, le duc d'Avarna, de faire une démarche auprès du cabinet de Rome. De cette démarche, on devine tout de suite le sens. H s'agissait d'obtenir le concours de l'Italie contre la France. A cet appui, l'Autriche tenait d'autant plus qu'elle voudrait s'assurer la coopération de la flotte italienne,] dans la Méditerranée, contre les escadres française et anglaise. L Ah triche ne nous a pas déclaré la, guerre, et son ambassadeur est encore à! Paris. Nous n'avons pas en principe l'in-; tention de rompre avec elle. Mais s'il estl avéré, comme d'aucuns le prétendent, que: le gouvernement de Vienne ait envoyé à! Munich des Tyroliens et des Bosniaques, destinés à nous combattre, les relations actuelles ne pourront durer entre nous eti lui. Nous ne tarderons pas à être fixés sue la valeur des allégations portées. En tout cas, l'Italie a répondu catégoriquement à Vienne qu'elle ne romprait pas sa neutralité au profit de l'Autriche. Les Uhlans. • On a tort de s'alarmer lorsqu'on apprena qu'une poignée de uhlans se trouvent à tel/ ou tel endroit. ' Ce sont d'ordinaire des cavaliers perdus qui se rendent à la première sommation. Il y en a ainsi égarés un peu partout. Cela ne signifie rien au point de vue stratégique.La population ne doit pas non plus s'émouvoir de l'annonce d'un raid sur Bruxelles. Les abords de la ville de Bruxelles sont solidement gardés. • Pour le ravitaillement de tous les villages non occupésj par l'ennemi. On nous écrit d'un village brabançon : Des*soldats belges qui avaient participé t aux combats de Liège ont traversé notre i village pour renforcer les troupes de cam- i pagne. j Tous les habitants mirent des tables de- j . vant leurs demeures et y déposèrent pour' . les soldats tout ce qu'ils possédaient : pain, ! > viande, fruits, chocolat, vins, cigares. Les' ■ femmes faisaient la distribution des ali-' | ments. Les chefs de la troupe remercièrent, aul j nom de leurs soldats, avec émotion. Peut-être d'autres troupes belges passe- > ront-elles encore par ici. Mais cette premiè-i re distribution a raréfié les victuailles.Aus- - si est-il indispensable, que le trafic mar-i chandises, par voie ferrée,continue réguliè-5 rement vers toutes les localités non accu-, ; pées par l'ennemi. s t . ♦ Appel aux officiers. r ) Le Ministre de la Guerre fait un près - sant appel à tous les officiers ayant quitté l'armée. Il connaît leur dévouement et les 5 prie instamment de se mettre le plus rapi-' demest possible à la disposition lu Pays qui a besoin de leur concours. ; _ o 3 L'Italie,rejetant les offres des r deux empereurs, reste neu- \ " fre. j fc Rome, 7. — L'Allemagne et l'Autriche-! ® Hongrie exercent encore toujours une pres-g sion extraordinaire non seulement sur 1® i gouvernement italin, mais aussi directe- 0 ment sur le roi Victor Emmanuel, ©n vu© 1 d'assurer la participation de l'Italie dans s le conflit européen. e Le Roi et le gouvernement maintiennent) é fermement leur refus d'abandonner leur attitude de neutralité, rejetant les offres £ qui leur ont été faites par les deux Empe-^ reurs de^turs agrandissements die ternit toire„

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Cet article est une édition du titre Le patriote appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1884 au 1914.

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