Le patriote

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s.n. 1914, 05 Août. Le patriote. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/hm52f7km4j/
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Administration (tél. il82) - Rédaction (tél. 382) BRUXELLES 12, Montagno-aux-Hcrbos-Potajéres, i2 Les manuscrits non inscris ne sont pas rendus. ABONNEMENTS BELGIQUE : Un an, 10 fr. ; 6 mois, t» f» 5 3 mois, fr. 2.50. Étranger: Un an, 30 fr.; 6 mois, fr. 15.50{ 3 mois, S francs. Hollande et Grand - Duché de Luxembourg t 8 nrnu fr 6.50; t> mois tr 1^.50; 1 an tr. ^o.UU. A l'étranamr. la plupart des bureau* posteaux dé* llTrent des abonnement» atec réduction sur ces prix. LE PATRIOTE ANNONCES (téléphone H82) , Elles sont reçues exclusivement au bureau du PATRIOTE, 12, rue Montagne-aux-Herbes-Potagères et à l'Agence H a va s, S, place des Martyrs, à Bruxelles. Sujets demandant place : 1 à 4 petites lignes 0.75 DEMANDES et OFFRES D'EMPLOIS id. 1.00 — : de 1 à 3 lignes 1.20 (Chaque ligne supplémentaire) 0.40 RÉCLAMES, ' " (av'les Bourses)la ligne 1.25 FAITS DIVERS (comm'.milieuouûn): 5,4ou 3.00 REPARATIONS JUDICIAIRES : la ligne. . 4.00 NECROLOGIES : la ligne 2.00 On ne garantit pas les dates d'insertion. ; L'ALLEMAGNE DECLARE LA GUERRE A LA BELGIQUE. Le Roi et la Famille royale au Parlement: Enthousiasme patriotique sans précédent L'Allemagne, infligeant le plus inattendu et le plus cruel démenti aux Belges qui avaient confiance dans sa signature, dans ses engagements, dans les multiples affirmations de son souverain et de ses hommes d'Etat, déclare, mardi matin, la guerre à la Belgique. Pourquoi ? Parce que la Belgique, n'a pas consenti à trahir ses promesses, à prendre parti contre un belligérant en livrant passage aux troupes allemandes. Lundi, à 11 heures, le sol belge était violé. Les troupes allemandes se dirigent sur Liège. A Londres, l'Allemagne déclare virtuellement la guerre à l'Angleterre, parce que l'Angleterre refuse d'abandonner la Belgique à la discrétion de l'Allemagne. L'ultimatum, allemand. de dimanche soir à la Belgique, avait donc bien toute la portée d'un ultimatum : la menace sous condition. La Belgique ne pouvait pas céder sans manquer à sa parole, à ses devoirs, sans se ranger,elle «obligatoirement neutres et garantie en telle qualité par S. M. le roi de Prusse, du côté d'un des belligérants.Comme notre Roi bien aimé l'a fait dire au gouvernement anglais, la Belgique défendra son indépendance par tous les moyens en son pouvoir. D'un bout à l'autre du territoire, tous les Belges sont unis de cœur et d'âme. Tous sont résolus, de toutes leurs lorces, à seconder le Gouvernement, à répondre en tout à ses efforts pour l'honneur et l'existence du pays. Le gouvernement allemand a fait notifier au cabinet de Bruxelles, cette nuit, ceci : « Vous refusez de nous laisser passer, nous passerons quand même ». Voilà qui définit à la fois le terrain du débat, notre droit et notre devoir. , Du Palais royal au Palais de la dation TJu beau soleil jette sur la ville un rayon de 'gaiet qui contraste singulièrement avec les sombres préoccupations du public. Dans les rues entourant te Parc Royal, c'est, dès 9 heures du matin un va et vient continuel : la foule se masse le long des trottoirs, derrière les barrières naJar les gardes-civiques prennent position. Malgré 1 encombrement, aucun désordre. Le Ïmblic obéit sans retard aux injonctions des poiriers, des gendarmes ou des gradés de la mince citoyenne; nulle bousculade dans oette masse d'hommes, de femmes, de ieunis gens, d'enfants. .Visiblement, l'émotion a gagné tous les cœurs qui battent à l'unisson, qui tressaillent des mêmes angoisses et aussi des mêmes 6spoirs patriotiques.En face du palais royal, sont massés les boys-Boouts et l'escadron des chasseurs à cheval de la Kardp civique chargés lu servioe d'honnour. Dan3 le r>arc, une foule énorme s'écrase derrière les grilles. _ S) h. 50. — De brefs commandements retentissent; les tambours battent, les clairons sonnent aux champs, les musiques iouent la < Bra^ bançonne » et la cadence majestueuse de notre hymne national a quelque chose de plus poignant.Le carrosse de la Reine, précédé de la voiture du grand maréchal de la Cour sort du Palais. Une acclamation immense formidable s'élève; les chapeaux, les mouchoirs s'agitent. Les gar-des-ci/iques présentant les armes, les drapeaux s'inclinent au passage de no', -e Souveraine. Celle-oi est vêtue d'une robe blanche, toute simple, sur laquelle est 'été une longu6 cape bleu, avec grand roi marin en velours bleu pins foncé. Elle porte un petit chapeau blanc orné de quelques brins d'aigrette. Dai i la même voiture se trouvent les enfants royaux. Le duc de Brabant et le comte de Flandre sont vêtus de costume en satin noir ;la princesse Marie-José est ravissante sous sa toilette blanche. Eux aussi sont vivement acclamés. Mal quelques minutes se sont passées et c'est le Roi qui, maintenant, entouré de son état-major, escorté par l'escadron Marie-Henriette, ap-pà;-"1 sur la Place des. Palai;. Il est à cheval, sans cordon ni décorations, en petite tenue de général. L'enthousiasme du ju—.c. à ce moment, défie tov1 description. Le bruit des clairons, des tambours, des musinues est couvert par l&s acclamations qui grondent, se répercutent, renaissent sans cesse et toujours plus formidables. Les chapeaux, les mouchoirs se mêlent aux drapelets tricolores »-na nombre de personnes agitent. On crie « Vive le Roi I » « Vive la Belgique » t Vive l'Armée! » « Vive de Selliers de Moran-f ville 1 » Les femmes ne montrent pas un entrain pa triotique moindre que celui des hommes ; elles aoclament, elles agitent leurs ombrelles. Le ■ Roi salue, très ému. A l'angle de rue Royale et de la rue de la • Loi, où le public est particulièrement nombreux, les acclamations redoublent. 1 Le spectacle est émouvant au possible, dans bien des yeux, on voit briller des larmes. Le cortège arrive en face de la grande entrée de la Chambre. Au haut de l'escalier extérieur se tiennent les membres des bureaux du Sénat et de la Chambre, au grand complet. MM. Pirmez, De Bue et Warocqué. questeurs ■ de la Chambre, s'avancent à la rencontre du Souverain qui est descendu de cheval, acceuilli ' par les acclamations de tous ceux qui se trouvent là. Le Roi salue tandis que députés et sénateurs s'inclinent profondément. Il est immédiatement oonduit à la salle des séances, toujours éperdument aoclamé. La Reine et les - princes avaient été reçus peu avant, avec le même cérémonial UN INCIDENT. Pendant la séance de la Chambre, tandis que la foule massée devant le Parc Royal du côté du Palais de la Nation attendait la sortie des Souverains, un individu se mit à insulter la ' garde civique. Immédiatement on lui sauta dessus et c'est grâce à l'intervention d'un gé-' néral et de la polioe que le quidam put s'en tirer sans mal. A LA CHAMBRE Avant la séance. 9 heures. La séanoe ne doifc s'ouvrir qu'à dix heures; dès 9 heures le péristyle et les oouloirs de la Chambre et au Sénat présentent une animation extraordinaire. Jamais le Parlement ne s'est réuni au milieu d'une pareille fièvre et à l'occasion d'événements aussi troublants. Les membres, arrivés à Bruxelles, la veille, pour la plupart sont à peu près tous présents et discutent, commentent les événements. Des nouvelles d'une gravité exceptionnelle commencent à circuler dans les groupes. On dit que le parlement va délibérer pendant que l'ennemi franchit tes frontières. 9 1/2 heures. — Les membres des deux Chambres vont prendre place dans l'hémicycle de la Chambre des Représentants. Les groupes ont pris leur place habituelle mais l®s sénateurs sont'mêlés aux députés. La Chambre n'a pas reçu la décoration traditionnelle. Seul te fauteuil présidentiel est déplacé. Il a été remplacé par un fau-tetil doré recouivert d'un drap de velours, destiné au Roi. Le dossier porte l'inscription nationale: « L'Union fait la force ». Derrière te fauteuil royal se trouve l'écusson portant tes armes de la Belgique. Il est surmonté de deux drapeaux tricolores et d'un drapeau congolais. Devant la tribune diplomatique et devant celte du Sénat, flotte 1e drapeau national. Dans la tribune royale on remarque 1e oomte d'Aerschot. chef du cabinet du Roi. et M. Godefroid, secrétaire des commandements de Sa Majesté, M. Ingenbleek, secrétaire particulier de LL. MM. Dans la tribune diplomatique sont massés tous tes représentants des puissances à Bruxelles sauf le ministre d'Allemagne, retourné dans son pays. Au premier rang on remarque te nonce du Pape, 1e ministre d'Angleterre,te ministre de France,etc,etc. M. Mullendorf, député et bourgmestre de Verviers, étant absent, M. Frédéric Delvaux, député d'Anvers, présida la séance en qualité de doyen d'âge. Il est prooédé au tirage au sort pour la désignation des délégations chargées d'aller recevoir la Reine et 1e Roi. 9 h. 45. — MM. de Broqueville et Davi-gnon font leur entrée.Ils sont vivement entourés pa>r tous les membres. On remarque beaucoup M. le duc d'Ur sel, sénateur, qui est allé s'installer sur les bancs de l'extrême-gauche socialiste entre M. Pépin et M. Caluwaert. Le duc,qui s'est engagé, porte l'uniforme des guides. Il reçoit de cordiales poignées de mains de beaucoup de députés. > Peu avant dix heures, M. Delvaux,doyen d'âge, réclame 1e silence. La famille royale est annoncée. Le silence se fait aussitôt. Les députés et sénateurs se lèvent et attendent l'entrée des Souverains. Dans tes tribunes du corps dâplomatqiue, tes représentants des nations se tiennent debout.Dans les tribunes publiques, on a laissé à la dernière minute entrer beaucoup de monde. Le public est grave. La garde civique fait 1e service d'ordre. LA REINE! A dix heures précises un huissier annonce ; — la Reine ! La Souveraine entre," entourée de ses fils et de la princesse Marie-José.Elle avance lentement, un peu pâte. Dès qu'elle paraît tes députés et tes tribunes crient : Vive la Reine! Vive la Reine! Des acclamations sans fin éclatent. On agite tes mouchoirs et des chapeaux. Le public des tribunes mêle ses acclamations à celles des membres du Parlement. La Reine vêtue d'une toilette de soie blanche porte sur les épaules un long manteau noir. Sa Majesté s'incline sans oesse pour, reœerflier. et eit&ÇLue fais les }>ra.vos redoublent. r; Enfin 1e calme se rétablit dans l'enceinte di Mais voilà que tes acclamations dont le Roi al est l'objet dans la rue arrivent jusqu'à la V Chambre. On entend très distinctement les cris de Vive te Roi ! Vive la Belgique ! se L'émotion déjà intense gagne l'assem- P blée. Dans quelques instants elle va atteindre son paroxysme. ju tl •LE ROI. Un huissier annonce : 1e Roi! Sa Majesté n'a pas encore franchi la por te de la. Chambre que déjà des cris immen- £r ses s'élèvent, routent dans l'enceante. Pendant plus de cinq minutes, le Roi est Sl l'objet d'enthousiastes, de frénétiques acclamations. n( Le Roi s'incline, mais les bravos et tes >0 acclamations redoublent. Le Roi est entouré du grand maréchal de m la Cour, comte de Merode et du général r( ? Jungbluth, adjudant général du Palais, chef „■ s de la maison militaire du Roi. Ses officiera s d'ordonnance vont se grouper autour de la 1 Reine et des princes, pour qui des sièges ont 1 été placés à gauche au bu< eau. " Au milieu de l'hémicycle a été installée une table où siègent 1e président et tes plus jeunes membres de l'assemblée. ?' I Le Roi, en tenue de campagne, l'épée a» , côté, a sous les yeux 1e texte de son dis S£ I cours et, visiblement, il attend qu3 les bra, vos cessent pour en commencer la lecture, d Mais les acclamations continuent toujours. Le président est obligé de trapper du mail- r< let pour ramener 1e silènes. Enfin, au milieu d'un silence solennel, devant toute l'assemblée debout, 1e Souve-rain commence son discours. 1 ti Discours du Roi. ''"Il r _ i s Voici 1e texte du discours prononcé par J-. t le Roi d'une voix émue, au début, mais , • ferme ensuite : 13 l Jamais, depuis 1830,heure plus grave n'a ti sonné pour la Belgique: l'intégrité de no- P tre territoire est menacée! P t La force même de notre droit, la sympa- D Ihie dont la Belgique, fière de ses libres L institutions, et de ses conquêtes morales P • n'a cessé de jouir auprès des autres na- A tions: la nécesité pour Péqiiilibre de l'Eu- < ' rope, de notre existence autonome, nous ti font espérer encore que les événements re- '' doutés ne se produiront pas. Mais si nos espoirs sont déçus, s'il nous 11 faut résister à l'invasion de notre sol (long® ^ ^ applaudissements) et défendre nos loyers menacés, ce devoir si dur soit-il nous trou-■ vera armés et décidés aux plus grands sa- ™ , crifices. (Nouveaux applaudissements. Vive la eBlgdque !) a Dès maintenant, et en prévision de toute ' éventualité,notre vaillante jeunesse est de-bout, fermement résolue .avec la ténacité et le sangfroid traditionnels des Belges, à +• défendre la patrie en danger. (Vive l'ar-' mée ! Hourrah ! !) . Je lui adresse, au nom de la nation, un fraternel salut. Partout, en Flandre et en Wallonie, dans ?, • les villes et les campagnes, un seul senti- vj •j ment étreint les cwurs: le patriotisme; imp J 1 seule vision emplit les esprits: notre indé- r! pendance compromise; un seul devoir s'im- pose à nos volontés: la résistance opiniâtre, r (Oui ! Oui !) [ Dans ces graves circonstances, deux ver- p a tus sont indispensables: le courage calme p ' mais ferme et l'union intime de tous les n S Belges. S1 e L'une et l'autre viennent déjà de s'af- h firmer avec éclat sous les yeux de la na- e tion remplie d'enthousiasme. e. L'irréprochable mobilisation de notre a Q armée,la multitude des engagements volon- s< taircs. le dévouement de la population civi- a a le, l'abnégation des familles ont montré,de façon indéniable, la bravoure réconfortante c< qui transporte le peuple belge. Le moment est aux actes. t p Je vous ai réunis, Messieurs, afin de per- p mettre aux Chambres législatives de s'as- s socier à l'élan du peuple,dans un même sen-s timent de sacrifice. ® Vous saurez prendre d'urgence, Mes- iv t sieurs, et pour la guerre et pour l'ordre pu- ^ bhc, toutes les mesures que la situation n - comporte. Quand je vois cette assemblée frémissan- v Q te dans laquelle il n'y a plus qu'un seul d e parti, oelui de la patrie, (Oui... il n'y a plus )£ '• que des Belges, crie-t-on. Longs applaudis- ti t- semeDts.) où tons les cœurs battent en ce moment à l'unisson, mes souvenirs se repor- i . tent au eongrsè de t830 et je vous demande, £ Messieurs « Etes-vous décidés, inébranla- u , blcment à maintenir intact le patriotisme a e sacré de nos ancêtres 3 (Tous ; Oui !) e Personne, dans ce pays, ne faillira à son d - devoir. (Le Roi dit oette phrase avec fer- l, roeté et lenteur, te scandant d'un geste.) c L'armée forte et disciplinée est à la hau- n teur de sa tâche : mon gouvernement et r _ moi-même nous avons pleine confiance dans ses chefs et dans ses soldats. (Vive l'armée ! g r Vive l'armée !) Attaché étroitement à la population, sou-s tenu par elle. Je Gouvernement a conscien-b ec de ses responsabilités et les assumera s jusqu'au bout, avec la conviction réfléchie, s que les efforts do tous, unis dans le patrio- 8 s tisme le plus fervent, le plus généreux, ^ s sauvegarderont le bien suprême du pays. P Si l'étranger, au mépris de la neutralité d e dont noua ayons toujours scrupuleusement observé les exigences, viole le territoire, il r, e trouvera tous les Belges groupés autour du s Souverain qui ne trahira pas, qui ne trahi- a ra jamais son serment constitutionnel et du Gouvernement investi de la confiance absolue de la nation tout entière. (Cris de ' Vive te Roi ! répétés.) J'ai foi dans nos destinées: un Pays qui se défend, s'impose au respect de tous : ce Pays ne périt pas. Ùieu sera a\ee nous dans cette cause juste. (Applaudissements sur les bancs ca-tholiques.)Vive la Belgique indépendante! ; * * * Lorsqe 1e discours est tini, des acclamations immenses s'élèvent, des manifestations ' émouvantes se produisent; elles continuent jusqu'au moment où tes Bouverains et teur suite sortent de la salle. , On réclame M. de Broqueville à la tribune. (Le président du .conseil monte à lia tri- i bune. ) M. DE BROQUEVILLE. — Le devoir m'oblige à lire des documents qui justifieront i'attitude du gouvernement d-ns ies circonstances graves que nous traversons. Dimanche matin,le ministre d'Allemagne m'a donné communication au nom du gou- ! vernement impérial de cette note rédigée en allemand. (Grande attention.) « Le gouvernement allemand a reçu <'es nouvelles d'après lesquelles les troupes françaises massées près de Givet envahissaient 1e territoire belge par la Meuse. Ce serait une invasion en Allemagne par territoire belge. La Belgique ne sera pas en mesure de repousser la marche en avant des Français. » « Le gouvernement allemand, afin de dissiper tout malentendu, déoiare ce qui sure; l'Allemagne n'exeroera pas d'hostilité contre la Belgique, si celle-ci reste neutre et «i elle laisse libre passage aux trovpoà al lemandes. L'Allemagne s'engage à évaouer 1e territoire belge sitôt la paix conclue. Tout dommage causé à la Belgique pendant la guerre sera indemnisé par l'Allemagne. ; Mais SI LA BELGIQUE prend une at titude contraire, si elle S'OPPOSE AU PASSAGE,PAR LA DESTKl OTTON DES PONTS,DES ROUTES ET DES CHEMINS DE FER. L'ALLEMAGNE DECLARERA LA GUERRE A LA BELGIQUE. ELLE NE PRENDRA AUCUN ENGAGEMENT VIS-A-VIS DU ROYAUME. « Le gouvernement impérial a l'espoir justifié que la Belgique accédera au désir de l'Allemagne. Dans ce cas, tes relations d'amitiés qui unissent tes deux Etats deviendront plus étroites et plus durables. » (Rumeurs.) Voilà la note, Messieurs ! A la réception de cette note, le gouvernement a consulté tes ministres d'Etat de tous les partis. A l'unanimité, nous avons aécidé de répondre d'une façon digne. La note, dois-je 1e dire, a causé un douloureux étonnement. Les intentions attribuées à la France sont Qn contradiction formelle avec tes déclarations du gouvernement de la République. Les traités consacrent l'indépendance et la neutralité de la Belgique. La Belgique a accepte ses devoirs dans un esprit de loyale impartialié. Elle a tout fait pour faire respecter son territoire.LA MENACE DU GOUVERNEMENT ALLEMAND EST UNE VIOLATION FLAGRANTE DU DROIT DES GENS. AUCUN INTERET STRATÉGIQUE NE JUSTIFIE L'ENVAHISSEMENT DE LA BELGIQUE. LE GOUVERNEMENT BELGE EN RÉ-PONDANT AUTREMENT QU'IL NE L'A FAIT AURAIT SACRIFIÉ L'HONNEUR DE LA N A l ION... (longs applaudissements sur tous tes bancs) en même temps qu'il trahissait ses devoirs vis-à-vis de l'étranger. Si notre espoir était déçu, la Belgique est fermement décidée à repousser toute atteinte à son territoire. (Oui ! Les députés sont debout. Vive la Belgique ! M. de Broqueville est très ému.) Messieurs, nous avons attendu jusqu'à ce matin la réponse à la note belge. L'ALLEMAGNE A RÉPONDU QU'ELLE PRENDRA PAR LA FORCE DES ARMES LES MESURES DE SÉCURITÉ IMPOSÉES PAR LA SITUATION. (Rumeurs.) Ceci se passe de tout commentaire. LA PAROLE EST DONC AUX \RMES. NOUS FERONS NOTRE DEVOIR, TOUT NOTRE DEVOIR. Nous pouvons être vaincus, mais nous ne serons jamais abattus Le peuple belge ne manquera pas à ses devoirs. J'en ai la conviction. (Le Président du Conseil est acclamé. En descendant de la tribune il est l'objet d'une longue ovation.)M. Delvaux. — TOUT NOTRE CŒUB, TOUTES NOS ESPERANCES SONT DANS LE GOUVERNEMENT. Ca Belgique unie ne périra pas. (Nouvelles et longues acclamations.) La séance est levée. Tous les membres descendent dans l'hémicycle et vont serrer tes mains au ministre âi la guerre et de ses collègues du gouvernement. Des scènes dramatiques se produisent. Des députés pleurent. Tous les partis sont confondus. Les sénateurs se retirent peu peu et gagnent teur salle de délibération. La séance de la Chambre. La Chambre procède aux formalités d'usage. Tous les députés prêtent successivement le serment constitutionnel On décide de passer outre aux formalités de vérification des pouvoirs. M. le président. — Nous avons à élire le bureau.M. Journez. — L'ancien bureau en bloc! M. Delvaux. —^ Nous somffles d'accord, (Cris ; ] t Oui! Oui! Longs applaudissements.) M. Schol- , e laert donne l'accolade à M. Delvaux et les ac-3 clamations retentissent à nouveau. M. le président, entouré de MM. Bonbons et j Mansart, donne lecture du discours suivant : ® Messieurs, Le Belge, peu expansif, sent profondément, mais il faut des événements extraordinaires pour l'amener à manifester ses sentiments. L'Europe est aujourd'hui témoin de la vigueur de son patriotisme. (Applaudissements.) Probe et honnête, la nation belge a scrupu-. leusement rempli ses devoirs internationaux s envers toutes les puissances, et particulière-. ment envers celles qui lui ont imposé la neu-' trahté et s'en sont portées les garantes. Nous avons pris soigneusement les mesures qui doivent nous permettre d'assurer le respect de cette neutralité quel que fût l'Etat qui " songerait à la violer. Nous devions et nous pouvions espérer que r plus de 80 ans de pratique rigoureuse de ces - obligations auraient contribué à nous valoir le s respect de nos droits garantis par les traités. (Applaudissements.) e La Belgique ne demande qu'à vivre pacifique _ et libre. (Bravo! Bravo!) Et cependant, nous _ voilà menaoés! et dès ce moment, dans un admirable élan patriotique, tous étroitement groupés, nous avons fait taire tout ce qui peut s nous partager, pour assurer, dans la dignité et 3 l'honneur, le respect de notre droit. Etrangers à toute cause de conflit, nous nous trouvons, malgré nous, impliqués dans l'une r des plus graves mêlées qui ait jamais éclaté en Europe! Soit! e Nous saurons remplir les nouveaux devoirs qui nous sont imposés, avec courage, abnégation et virilité. (Bravo!) Dès l'ordre de la mobilisation, on vit, dans " les campagnes, les hommes rentrer hâtivement i ce qu'ils pouvaient de récolte, puis aller livrer - leurs beaux chevaux à la remonte de l'armée, t et enfin, tous, de toutes les conditions, de tou- - tee les professions, de tous ïes"'points du pays, r abandonnant leurs parents, leur jeune femme, , leurs petits enfants, reprendre leur rang dans ^ le iégiment. Et tout cela simplement, sans une , défection, sans une plainte, sans un murmure, pour la défense de la Patrie ! (Applaudissements . prolongés.) ^ Ah ! les braves gens, et comme on est fier S d'être Belge ! (Nouvelles acclamations.) S Et cette nuit du dimanche! Le soir, la me-V nace élate; la nuit, sous la conduite de notre E Roi, des résolutions viriles sont prises pour as-j„ suret le respect de nos obligations internationales ; aux premières lueurs du jour, nos vail-j. lantes troupes volent à la défense de nos fron-€ tières, et, depuis, sans cesser; nos jeunes gens, par milliers, viennent grossir nos bataillons! • (Applaudissements.) Messieurs! l'heure grave des durs sacrifices a sonné ! Faisons tous notre devoir, tout notre devoir! et que le Dieu tout puissant bénisse nos efforts et protège la Belgique! >■ Vive la Belgique indépendante et libre ! e s Le bureau est chargé de rédiger la répon-a se au discours du trône. X LE TERRITOIRE BELGE EST ENVAHI, 't M. LE MINISTRE DE LA GUERRE. -t- J'ai la douleur d'annoncer à la Chambre que le territoire est violé... (Mouvement.) it M. de Broqueville remercie l'opposition du concours qu'elle a appoité au gouverne-s ment en ces circonstances. it L'orateur annonce que 1e Roi vient de si-A gner un arrêté nommant M. Vandervelde, î- ministre d'Etat (Vifs applaudissements. Les i- membres quittent leurs places et vont ser-N rer la main du nouveau ministre.) E M. LE MINISTRE DE LA JUSTICE lit 3. le texte des projets de loi sur 'e « morato-i- rium », l'amnistie et l'accaparement des vi-A vres, etc. ... R Tous tes articles de ces lois sont adoptés is sans opposition. t- M. LE MINISTRE DE L'INTERIEUR dépose des projets de loi appelant sous les e drapeaux le contingeant de 191-i, réglant la <e rémunération en matière de milice, et 1e is gouvernement des provinces envahies. (Adop-)- té.) M. DEVEZE dépose une proposition de à loi demandant à ce qu'il n'y ait pas d'in-j• compatibilité entre tes fonctions de soldat E et de député. S M. BERRYER. — Ce projet de loi n'est I- pas nécessaire. Il n'y a pas d'incompatibilité. (Très bien.) M. VANDERVELDE. — Je tiens à moti-■i. ver 1e vote du parti socialiste. En 1911, je T disais que nous étions un parti internatio-i nal, ennemi des armements, mais j'ai ajou-<e té que le jour où le ^ays ^rait envahi, je 3- réclamerais la défense du territoire. Aujour-it d'hui. cette hypothèse est, hélas! réalisée, le Les socialistes sont unanimes à .accorder tes i- crédits que 1e gouvernement réclame pour la défense nationale. (Très bien \ gauche.) t, M. JOURET monte s la tribune. Lee ar-T mées allemandes sont pr-^s de Liège. Je e tiens, au nom de la population Je Liège, à >s déclarer que les Liégeois feront leur devoir (Bravo). ■s Les divers projets de loi sont adoptés à t l'unanimité. is A 11 h. 55, 1e président déclare que la i- séance est levée. î- Le retour vers le Palais. ! La cérémonie n'a duré que quelques instants; , pendant ce temps, la nouvelle s'est çépandue que la guerre nous est officiellement declarée. L'enthousiasme du public s'en accroît et c'est accueilli par des vivats fous que le Roi sort du Palais de la Nation. Il serre quelques mains très ému : autour de lui tout le monde a les larmes aux yeux, on est incapable de maîtriser ni us longtemps l'émotion qui étreint tous les cœurs. Le Souverain monte à chev.-l et le cortège se dirige vers le Palais, par la rue Ducale et la nia- ] ce Palais. Le Roi salue, tandis que les ovar tions enthousiastes crépitent sana cesse 4e toutes < — - ». — v/ La Reine et sa suite, em voiture, viennent '1- alors : les acclamations reprennent., La Souverai-c- ne s'incline, les enfants royaux ont les larmes aux yeux. Le moment est poignant. ît Dès que la dernière voiture du cortège a dis^ paru sous le porche d'entrée du Palais Royal, le» cordons de gardes civiques sont rompus et le public, lentement, s'écoule, profondement remué* ç par cette inoubliable cérémonie. La réponse belge à la note allemande. i En voici le texte ! Par sa note du 2 août 1914, le gouverne-j ment allemand a fait connaître que d'après des nouvelles sûres les forces françaises auraient l'intention de marcher sur la Meus# par Givet et Namur et que la Belgique mal-i gré sa meilleure volonté ne serait pas ea état de repousser sans seoours une marcha en avant des troupes françaises. Le gouvett nement allemand s'estimerait dans l'oblw gation de prévenir cette attaque et de vien 1er 1e territoire belge. Dans ces conditions* l'Allemagne propose au gouvernement du Roi de prendre vis-à-vis d'elle une attitude amicale et s'engage au moment de la paix à garantir l'intégrité du Royaume et de ses possessions dans toute leur étendue. L» note ajoute que si la Belgique fait des difficultés à la marche en avant des troupes allemandes l'Allemagne sera obligée de la considérer comme ennemie et de laisser la règlement ultérieur des deux Etats l'un via à vis de l'autre à la décision des armes. Cette note a provoqué chez le gouverna ment du Roi un profond et douloureux étonnement.Les intentions qu'elle attribue à la Fran«j ce sont en contradiction avec les déclara-' tions formelles qui nous ont été faites la1 1er août au nom du gouvernement de la République. D'ailleurs si contrairement à no-1 tre attente une violation de 1a neutralité belge venait à être commise par la Franco la Belgique remplirait tous ses devoirs internationaux et son armée opposerait à l'en-' , vahisseur la plus vigoureuse résistance. Lea ! traités de 1839, confirmés par les traités da 1870, consacrent l'indépendance et la neu-' * tralité de la Belgique sous la garantie des s puissances et notamment du gouvernement! de S. M. le roi de Prusse. La Belgique a toujours été fidèle à ses obligations inter-; nationales. Elle a aocompli ses devoirs dans un esprit de loyale impartialité. Elle n'a né-, gligé aucun effort pour maintenir et faira" . respecter sa neutralité. L'atteinte à son in-1 dépendance dont Ja menace le gouverne-) 3 ment allemand constituerait une flagrants' violation du droit des gens. Aucun intérêt! x stratégique ne justifie la violation du droit.,' - Le gouvernement beige en aoceptant les propositions qui lui sont notifiées sacrifie-' - rait l'honneur de la nation en même temps' > qu'il trahirait ses devoirs vis à • 1s de l'Eu-; * rope. Conscient du rôle que la Belgique joua! depuis plus de 80 ans dans la civ.lisation du' t monde il se refuse à croire que l'indépendan-j . ce de la Belgique ne puisse être conservés - qu'au prix de la violation de sa neutralité*, Si cet espoir était déçu 1e gouvernement s belge est fermement décidé à epousser par;' tous moyens en son pouvoir toute atteinte à son droit. s „ ^ ** ! 3 Voici le texte de la dernière lettre du mi* - nistre d'Allemagne à M. Davignon : 3 Bruxelles, te -1 vo3t 1914. • Monsieur le Ministre, j ^ J'ai été chargé et j'ai ''hoeneur d'infop. mer Votre Excellence que par suite du fe-fc fus opposé par le gouvernsment de S. M!, la! " Roi aux propositons bien intentionnées ç(ua' lui ava.it soumises 1e gouvernement ùnpérial, celui-ci se verra à son plus vif regret force 3 d'exécuter, au besoin par la forcé des ar« mes, les mesures de sécurité exposées com-1 me indispensables. t 0 * * * j ! L'ANGLETERRE 1JEFENDRA LA BEL* 8 GI()LE. - AVANT DE QUITTER BEIt-r LIN, L'AMBASSADEUR DE FRAJNLiS PROTESTE CONTRE L'INVASION DB ^ LA BELGIQUE. à Bruxelles, 4. — On dit qu'en réponse à£; r un télégramme du roi des Belges te roi d'Angleterre a assuré le gouvernement belga ji qu'il respecterait et ferait respecter l'indé-' pendance, l'intégrité et la neutralité de lati a, Belgique. Berlin, 4. — M. Cambon, après avoir r©*1 mis au gouvernement allemand la protestation de la France contre la violation de la neutralité du Luxembourg et l'ultimatum adressé à la Belgique, quitte Berlin, aujour» >; d'hui., ie % * !e Rappel des 14e et 15e classes* ^ Mardi matin, 8 heures. 5e M. de Broqueville vient de lancer *- l'ordre de rappeler les classes de (89f m] et de 1900. .<<" Mercredi 5 août 1914. !vL£/t?,ERS o centimes le numéro pour toute la Belgique. Trente-unième année. — N. 217 ;

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Cet article est une édition du titre Le patriote appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1884 au 1914.

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