Le petit bleu du matin

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s.n. 1914, 12 Août. Le petit bleu du matin. Accès à 24 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/q23qv3cw42/
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BRUXELLES, MERCREDI 12 AOUT 1914 S cxrsrQ Œir^nrii^EHiîSî SI- AMINÉE. RÉDACTION TÊlÉPfiONEB 3694 «12601 HI8os!agfie-aHx-Herbes-Po!agèr«g,Si < ABOIVIVEMEIHX f iRUXELLES : Trois mois, 8 francs: six aois, • &SBC& donse mois, 12 francs. R OVIN CE : Trois mois, fr. 8.75; slz mois, tr. lit, donzs mois. Ib francs. UXSMBOURG : Trois mol3, 6 francs; fis (9 francs : douze mois, l&francs. ' s'Adresser à la poste. IRAîiblCii : Trois mois, 8 francs; six laoi& Si li$ûCSi ûoaio mois, 30 francc. rJn c'afô»HR© On» «ces iea buroes (ès gggâfe g Le Petit Bleu DlfMATIAf ADMINISTRATION TÉLÉPHONE 3835 19». Bîonlaguc • aux • licrbes • Potagère A NNOHGE8 ILeo annonças sont reçues nu hurao* du journal, S9a et 31, Montagne~c.ax Herbee-Potagères, TJruxelleu, et dan toutes les agences de publicité du p»y; et de l'étranger. Pour la France, s'adresser exclusivement 4 M» Marc Gugcnhevn, 53, rue Vivienne, Pari On traite & forfrlt CMr ••fttfàts ca ©rdroj Importante, ATTENDONS AVEC CONFIANCE ! Aux avant-postes (De notre envoyé spécial.) Mardi IX août. Une sérieuse escarmouche entre lanciers et uhlans a eu lieu hier, à l'est de Tirlemont.C'est cette région que nous avons parcourue cette après-midi, sans arriver toute-ois jusqu'au champ de bataille même, qui était déjà occupé par nos ennemis. Une personne digne de foi, témoin ocu-Jaire, paraît-il, nous a fait du combat le récit .-suivant : Lundi, dans la matinée, le bruit se répandait rapidement à Tirlemont quo des forces importantes de cavalerie allemande étaient passées à Saint-Trond et qu'elles se dirigeaient sur Louvain. Ordre fut donné aux lanciers de se por-er à la rencontre des uhlans et d'essayer if enrayer leur marche. Le contact se produisit dans une courte plaine, non loin du Village d'Orsmael-Gussenhoven. Les lanciers eurent tout d'abord le desfeus : ils attaquèrent leurs adversaires à oups de carabine, puis foncèrent dans leurs rangs, au triple galop. Les uhlans reculèrent et, pendant quelques instants, les jaôtres eurent l'espor de les voir lâcher pied définitivement. • { Mais du renfort arriva, à ce moment, flux cavaliers du Kaiser sous la forme de six mitrailleuses portées à dos de cheval. "Elles ouvrirent un feu meurtrier contre les Belges, qtl ne reculèrent qu'après une résistance héroïque et seulement lorsque l'ordre de battre en if traite leur eût été donné. Nos pertes seraient minimes : un commandant et un lieutenant, pourtant, auraient été mortellement blessés au cours de l'action, qui dura deux heures environ. Depuis, les Allemands campent sur leurs positions.'Mais est-ce là une défaite 9 Et que non î 9-es raids de la cavalerie allemande étaient prévus et nous avons déjà exposé pour quelles raisons ils inquiètent peu les chefs ,fle notre armée. Seulement, il importe de ?etarder et de contrecarrer autant que possible la ,,poussée" des Teutons vers la capitale et, à ce .sujet, chaque minute de gagnée est un pas de plus fait par les alliés dans le chemin de la victoire. Les Allemands, vingt-quatre heures après la déclaration de guerre, devaient être à Maubeuge -, après huit jours de combat, ils lie sont que devant Tirlemont. Et ça c'est un succès ! y i '.x x x: Poursuivant notre randonnée vers Jodoi-£ne, où nous comptions bifurquer sur Wa-,Vre, nous nous sommes tout à coup trouvés arrêtés à Zétrud-Lumay i le génie belge avait fait sauter, quelques heures au paravant, le pont qui permet à cet endroit de traverser la Grande Gette. Un calme solennel régnait sur tout le pays. D'énormes charrettes, avaient été entassées en deçà de la rivière et des soldats qui derrière elles se -trouvaient embusqués, guettaient l'arrivée des cavaliers . d'avant-garde.Sous un soletl énorme et merveilleusement lumineux dans ce décor champêtre, où la richesse opulente de la terre s'affirmait de toutes parts, le spectacle de cette embuscade où des hommes s'apprêtaient à en tuer d'autres, avait quelque chose d'effroyablement sinistre. Mais cette impression première que nous avions éprouvée à la vue de ces -préparatifs de défense ne pouvait être 1 quo do courte durée, car, les courageux soldats qui venaient d'élever la barricade destinée à endiguer le flot montant des envahisseurs allaient combattre pour une cause doublement sacrée : la défense du sol do la patrie et la sauvegarde de l'indépendance du pays. Les guerres de conquêtes sont toujours odieuses; les guerres défensives mettent une auréole au front de ceux qui prennent les armes pour la défense de leurs libertés et de leurs foyers. C'est pourquoi la guerre actuelle est poux nous une guerre sainte. xxx . Veillée d'armes. Dans les champs, partiellement fauchés, l'infanterie est accroupie, prête à bondir eu avant. Des gerbes do paille abritent les hommes et lès dissimulent aux lorgnettee do l'ennemi. Le terrain est mouvementé et propice à dissimuler des bataillons. Sur une. légère proéminence, uno batterie d'artillerie a été mise en action. Les canons encore silencieux tournent leurs gueules qui vont cracher la mort, vers un petit bois, où l'on soupçonne l'ennemi de se tenir caché. Les caissons ont été abrités dans un chemin creux légèrement en retrait. On n'entend aucun bruit, sinon le craquement des roues d'un convoi <jui passe sur la grand'route. Dans uno ferme, très loin, un chien hurle à La mort. Un autre, plus près, lui répond. Ptfis c'est à nouveau le grand silence plus angoissant encoro que le grand fracas de la bataille. Le soir tombe rapidement. Les silhouettes des guerriers aux aguets s'effacent peu à peu dans les ténèbres naissantes.L'heure sonne comme un glas au clocher d'une église... x x x Dans la nuit profonde, nos soldats nous préparent des victoires ! 0 Victor BOIN. JRésumé de lat journée de Mardi. ÎjC grand état-major de l'armée n'a pas 'emi.s mardi de communiqué officiel à la presse. La situation générale ne s'est d'ailleurs jue peu modifiée. La cavalerie allemande ïontinue à avancer par petites étapes vers 0 centre, du pays et de nombreuses escar-nouchcs se sont produites sur tout le front. v— De part' et d'autre il y eut des blessés. On ne signale nulle part d'engagement important. ^ Les événements se déroulent scjlon les prévisions des chefs de notre armée qui affirment avec fermeté avoir confiance dans l'avenir. LES OPERATIONS MILITAIRES La cTournée de Lundi LES AÉROPLANES Comment on sauve un aéroplane. Le baron do Caters avait été chargé d'aller chercher à Waremme, où il était garé, l'appareil) du lieutenant-aviateur Ila-jjemans.Accompagné de quatre gendarmes, le baron do Caters est parti dimanche en automobile. A Braives, il rencontra un groupe de vingt-sept uhlans. 'Les cavaliers allemands, mis en joue par les gendarmes, n'hésitèrent pas à tourner bride et à s'enfuir.Le baron de Caters put s'acquitter de sa passion, et actuellement l'appareil du lieutenant Ilagemans se trouve en sûreté à Anvers. Comment on les capture ! Un aéroplane allemand survolait lundi la position de Namur. Les forts de Malonne et de Suarlée l'ont attaqué. Après quelques salves bien dirigées, l'appareil fut atteint. Les deux officiers allemands qui le montaient ont été faits prisonniers. Ce que disent les soldats allemands. Récit d'un rescapé. Nous avons eu l'occasion do nous entretenir, écrit un correspondant do Tongres, avec un des rares soldats qui* sont sortis vivants do Liège, après la première tentative d'investissement de la ville. Nos lecteurs voudront bien se souvenir qu'au second jour de l'attaque, six cents Allemands parvinrent-à gagner la ville et s'aventurèrent dans les rues de la capitale -wallonne. C'est un de ces hommes-là qui nous a raconté sa... retraite. Nous lui laissons la parole : „En admettant que la guerre dure dix ans, dit-dl, je n'oublierai jamais cette nuit atroce!... Nous étions bien six cents qui étions parvenus, sur l'ordre de nos officiers, à nous glisser dans l'intervalle do deux forts et à gagner la ville, pensant que nous étions suivis par la masse de nos troupes. ,,A liège, la garnison nous a reçus par un feu d'une violence inouïe. Les camarades tombaient comme des mouches sous j cette grêie do balles, et bientôt c'était la I dévoile., Nous avons fui yar tout os les rues, nous collant aux murailles, rampant sur le soi pour ne pas être vus. Mais les phares des forts se mirent à donner et à nous „ehercher", nous plaquant brusquement en pleine, lumière. Et toujours, il y avait des soldats, à point nommé, pour nous tirer dessus ! A un certain moment, jo mo trouvai seul, fuyant toujours et tâchant d'éviter les longues gerbes de lumière blanche qui semblaient fouiller- la ville et, à tout moment, me découvraient. Une rafale de plomb passait alors sur moi et, d'un bond, .je rentrais dans l'ombre, rampant, glissant, tirant parti de tous les •reliefs d'architecture pour in'abriter et atteindre la campagne. „Je no sais pas comment jo suis parvenu à regagner nos lignes, mais j'ai la conviction qu'il n'y en a pas vingt des nôtres qui s'en sont tirés!..." Dans la Hesbaye. Aux avant-postes. Les hostilités ont commencé lundi dans la Hesbaye, entre la cavalerie allemande et nos avant-postes. La cavalerie allemande ne fait pas un raid, comme 011 l'annonçait. Elle a commencé une exploration méthodique de la Iïesbaye, à la découverte des positions de notre armée de campagne. Ce sont deux divisions complètes qui opèrent, soit dix mille cavaliers environ. Ces cavaliers sont suivis par des détachements d'infanterie. Avant-hier et h ici-, ces troupes de cavalerie, parties de la Meuse, qu'elles avaient passée aux environs de Lixhe, 60 sont portées sur lo sud du Limbourg, à Tongres et à Saint-Trond, et vers la Hesbaye, où elles sont arrivées à Hannut, au nombre de trois cents cavaliers environ, pourvu de mitrailleuses. Des engagements ont eu lieu surtout sur la ligne de Saint-Tiond, à Tirlemont, à mi-chemin entre ces localités, à Orsmaël, Gussenhoven et aux environs. Il y a eu aussi des engagements près do Tongres, à Stockem, par exemple. Partout, les cavaliers allemands ont été | repoussés avec pertes. Ces engagements sont le prélude do l'offensive allemande par le nord de Liège quo nous prévoyions hier. Ils annoncent des combats plus importants d'un moment) à l'autre et une bataille dans deux ou trois jours. Dans le Limbourg. Voici le récit pittoresque fait par un témoin oculaire du passage des uhlans dans notre Limbourg : La ville de Tongres vient de passer par do violentes émotions. Depuis le début de l'attaque do Liège, les habitants do Tongres entendent gronder, dans le lointain, les canons de Liers et de Barchon. Mais ce bruit, qui, au début, les alarmait, leur était devenu pou à peu familier.Donc, dimanche matin, Tongres s'est éveillé dans lo calme. Lorsque, vers 10 h., dos passants stupéfaits virent déboucher dans la ville le 35e uhlans, en parfait ordre de marche. Lo bruit se répand bientôt j quo „les Allemands sont là" et l'on se : masse sur leur passage. Mais les uhlans 11e s'en inquiètent guère. Ils défilent imperturbablement, suivis bientôt d'un assez fort détachement do hussards de la Mort. Les officiers mettent pied à terre et se rendent à l'hôtel do ville où ils se présentent au bourgmestre: „Ne résistez pas, disent-ils en substance, il y a 8,000 cavaliers prussiens ici et nous attendons du renfort., Donnez-nous simplement «la caisse communale et enlevez ce drapeau belge qui flotte ; à votre fenêtre." „Jc vous donnerai la caisse, répond le bourgmestre, mais je ne ferai pas un pas ! pour retirer mon drapeau." ,,'Bon !" disent laconiquement les ot'fi- j ciers. ils prennent la caisse, enlèvent de | leurs propres mains le drapeau national et : s'en vont successivement à la gare et à la ; poste où ils prélèvent... les recettes. Et comme il y a dans uno des caisses qu'ils se sont fait remettre un accréditif de 5,000 francs, ils vont correctement l'encaisser à la Banque Nationale. Après quoi ils commandent de divers côtés des pains, de la viande, du foin, des vivres de toute espèce, qu'ils payent... avec l'argent de îa caisse communale. Ea conversation avec îes uhlans; Vers miui, les cuisines sont installées sur la Grand'Place et toute la troupe se réconforte. Peu à pou, les habitants se rapprochent et lient conversation avec les soldats qui ne demandent pas mieux que de causer.— u'où vient le 35e uhlans ? — De la Prusse orientale. Moi, je suis de Danzdg. On nous a mis dans des trains spéciaux sans nous dire où nous allions-. Mes camarades sont de Lubeck, du Schles-wig-Holstein...— Vous venez d'entrer en Belgique ? — Non. Nous avons été à Visé, où nous avons perdu beaucoup) d'officiers. Nous perdons énormément d'hommes depuis quelques jours. — .Si vous n'étiez pas entrés en Belgique, cela ne vous serait pas arrivé. — Mais nous 11e devions pas y entier ! — Pourquoi y êtes-vous, alors ? — Parce qu'on nous a dit quo les Français avaient violé votre territoire. — C'est absolument faux. — Je vous dis ce qu'on m'a dit. On leur a dit bien d'autres choses encore, pour les obliger à marcher ! C'est ainsi qu'on leur a fait accroire que la France est en pleine révolution, que la Serbie est aplatie, que Ja JEtussie n'a plus un homme à la frontière et se bai contre ' le Japon, que 1- s Allemands marchent sur Paris... Ils sort plutôt décontenancés quand 011 leur déclare que tout cola est faux. Le dép n vers Pmcoimu. A H heures, < uelques milliers de cavaliers viennent se joindre encore à la troupe qui s'est reformée et qui no tarde pas à quitter Tongres par la route de Saint-Trond, en y L .ssant une garde de 300 hommes. ives habitants respirent un peu... Mais voici qu'à 5 heures du soir, de nouvelles troupes passent et il en sera ainsi, à de longs intervalles, jusqu'à 2 heures du matin. Les calculateurs de la ville estiment ,,qu'il on est bien passé en tout de 15 à 18,000... Où sont-ils allés ? A Saint-Trond ? Peut-être. D'aucuns 1 prétendent qu'ils ont pris, au tournant, l.i route de Waremme. Toujours est-il que, dans la nuit, do nombreux phare- d'aéroplanes brillaient au-dessus de la ligne Licge-Waromme et le canon se remit à tonner, mais ce n'était plus, nous dit-on, le bruit des forts* de Liège... Lundi, les habitants se réveillèrent plutôt inquiets. Que s'était-il passé là-bas, pondant la nuit ? Ils se mirent tout d'abord à chercher leur garde allemande de 300 hommes: elle avait disparu !... Tout allait donc pour le mieux, lorsqu'on vit accourir liai' la route de petits groupes de deux, trois, quatre fantassins allemands, poussiéreux, minables et effrayés: „Lauien! Laufon !" criaient-ils et, sans plus de hon.te ils demi; ndaient à tout venant la route de la frontière ! Et sur tous les che-! mins on en trouvait ainsi, qui fuyaient à i toutes jambes... ,.Nous eu avons assez!" disaient-ils. „Y a-t-il loin d'ici à la frontière ?" « o Où îioi s en sommes 'Mardi, à midi, lo niihkterj do la guerre a communiqué cette note : II résulte des rares r enseignements arrivés au dénartement ae la guerre que ta situation générale est peu claire. Cela résulte évidemment des précautions prises par les belligérants pour celer leurs dispositions,Pour ce qui nous intéresse particulièrement en Belgique, au nord de la Meuse, les Allemands ont poussé dans la direction de l'ouest des forces qui ne paraissent pas considérables, et que notre armée est parfaitement en état de repousser. Nous avons eu des engagements d'avant-postes au cours desquels l'adversaire a du reculer. Au sud de la Meuse, la situation n'a pas change:les Allemands se sont tortillés sur la ligne de l'Ourthe, ce qui semble indiquer qu'ils ont Vintention ae rester sur la défensive.L'état moral et matériel de nos troupes est excellent. Plus que jamais il convient donc d'attendre avec calme et avec lo plus grand e.> poir dans le succès final. ;x x x. Mardi, à 10 heures du soir, nouvelle communication officielle : La situation reste Donne pour notre armée. oui n'est pas entamée. Il y a eu aujourd'hui quelques engagements il'avant-posies à la suite desquels les Allemands paraissent avoir battu en retraite. Certains points occupés par eux, hier soir et ce mutin, sont actuellement évacués. Les Belges ont fait sauter un certain nombre de ponts sur le front de i}armée, ce qui a pu faire croire à un engagement d'artillerie, A l'heure présente, aucun renseignement n'est parvenu qui permette de supposer qu'un engagement d'artillerie ail eu lieu. D'autre pari, il est vraisemVlablc que des troupes de cavalerie française sont intervenues dans la zone de notre armée de campagne. Les nouvelles que l'on reçoit de l'armée sont très Donnes. Les soldats attendent impatiemment te moment de se mesurer avec l'ennemi. Rien à dire au sujet de nos alliés. Ils continuent leurs mouvements et leurs dispositions. il se confirme que les Allemands prévoient l'Éventualité de la défensive, car on signale qu'ils remuent la terre en Deau-coup d'endroits. La pointe qu'ils ont poussée sur nous semble bien n'être qu'une nouvelle tentative d'intimidation ayant pour but de frapper l'esprit public et d'amener le gouvernement à composer, il est inutile de dire que celle tentative n'aura pas plus de succès que les précédentes. LIS 8PIM iTilMilll. Quand se battra-t-on ? Le colonel liepingtoii, examinant la situation dans lo ..Times" d'hier matin, exprime l'avis quo la grande bataille aura lieu vendredi en Belgique : „Les armées françaises peuvent étré prèles à se porter en avant vendredi prochain, les armées allemandes également. Les troupes qui so trouvent sur le front en ce moment — excepté l'armée battue du général von Emmich, — sont des troupes de couverture qui vont prendra l'offensive."En terminant son article, le collaborateur militaire du ,,Times" dit : „La déclaration officielle faite à Berlin, ot d'après laquelle la défaite allemande à Liège n'affectera pas nécessairement le grand combat entre les armées principales, n'est que modérément correcte. Les alliés, bien entendu, n'épargnent aucune précaution pour assurer leur succès. Mais les braves Belges ont détruit la légende d'une Allemagne invincible. L'effet moral de ceàto première défaite allemande aura des conséquences incalculables." L'héroïsme belge ' La défense de Liège. Un rapport officiel français. Un communiqué officiel du ministre de la guerre en Franco donne les détails suivants sur le siège de Liège jusqu'au 0 août, matin : C'est dans la nuit du 3 au 4 quo les colonnes allemandes ont franchi la frontière belge. La cavalerie allemande a pris contact lo 4, à 11 heures, avec les avanik-pos-tes belges, à l'est des forts. L'attaque s'est dêvelonoée dans la journée du S août. Chacune des colonnes allemandes avait un objectif différent, déterminé par les forts de Fléron, Barchon, Evegnée, constituant lo secteur mord-est. D'autres colonnes attaquaient le secteur sud-est (forts de Ibon-colles et d'Embourg). 1. ATTAQUE DU SECTEUR NORD-EST a) Attaquée du fort do Fléron. — La <■■<>-lonno d'attaque allemande de gauche visait, Fléron môme, l'intervalle entre Fléron et Evegnée, l'intervalle ontro Fléron et) Chaud-iontaine.Dès le début, l'attaque est ralentie. Le terrain, en effet, a été hérissé d'obstacles par las Belges. Lo tir de l'infanterie et de l'artillerie du fort est très juste. Les cou lro-atta<|ucs dans les intervalles sont très énergiques. L'offensivo est bientôt enrayée. Ce n'est plus qu'une lutte d'artillerie très meurtrière pour les Allemands. b) Attaque du fort do Barchon. — La colonne d'attaque de droite attaque en éventail. La colonno d'extrême-droite déborde le fort de Barchon et so ]>orte sur la ville. Mais une brigade de réserve belge fait une contre-attaquo immédiate. Les Allemands sont refoulés en très grand désordre. lueurs pertes sont énormes. L'artillerie lourdo allemande fait rage contre Barchon, mais son tir est mal réglé. L'artillerie lourde belge prend l'a vantage. Dejxt pièces lourdes allemandes sont détruites.c) Attaque du fort d'Evegnée. — Ici, c'est la colonne allemande du centre qui attaque. Double riposte : d'uno part), par l'artillerie des deux forts de Fléron et Barchon; d'autre part, par une contre-attaque. L'attaque allemande est arrêtée. A co moment, lo général von Emmich envoie un parlementaire fjui porte ses conditions à la place : reddition immédiate ou un „ Zeppelin" lancera do la pycriie sur les bâtiments do l'état-major, l^ponse immédiate, elle aussi : le feu des forts redouble et l'offensive de môme. Les Allemands sont rojK)ussés à 10 kilomètres en arrière. A 6 heures, les troupes ljelges, sortant de la ligne des forts, poursuivent les Allemands à 1,000 mètres au delà de ces lignes. La retraite allemande s'accentue. 2. ATTAQUE DU SECTEUR SUD-EST. Pendant que ces faits se déroulent à l'avantage marqué des Belges dans le secteur nord-eït, les troupes allemandes du sud-est cherchent à déborder les positions belges du côté de ITuy. A .U) heures, elles attaquent les forts "de Boncelles et d'Embourg. Mais ici encore les obstacles accumulés sur le terrain les retardent sensiblement. Los Allemands tentent uno attaque directe; elle échoue. Leurs pertes sont élevées. Mais les Belges, au début, n'étaient que 1.500. Les Allemands réussissent à s'engager dans les intervalles. La ligne belge recule do '2, kilomètres : c'est l'instant critique.Le général Léman n'hésite pas : toutes ses troupes disponibles sont lancées. Ce sont 15,000 hommes au lieu de 1,500. Il fait nuit. On so bat à la baïonnette. L'ennemi esit} maintenu. Mais, dans l'obscurité, il se produit quelquo confusion. Une petite colonne allemande réussit à gagner la ville et à y pénétrer. Co sont des fantassins. On leur a fait prendre le bonnet de police jwur tromper les Belges. L'officier qui les mène parle anglais pour compléter la ruse. Les hommos ont l'arme sur l'épaule. Us se dirigent vers les bâtiments de l'état-major.Mais, à 50 mètres du bureau, les gendarmes les reconnaissent ot les refoulent. C'est un violent combat do rue. Le gouverneur peut gagner un des forts. Ix?s Allemands sont rejetés hors la ville. On sait qu'ils ont été, depuis, forcés à l'évacuer complètement. Telle fut la journée du 5 et la nuit suivante.Les pertes allemandes sont énormes. J/\s chiffres antérieurement donnés : 5,000' morts, 24 canons pris, un général prisonnier, sont confirmés. L'attaque allemande a été menée )>ar 120,000 hommes, contre 450.000 Belges. Mate elle a manqué de simultanéité. vu contraire, les Belges ont supérieurement utiVisé leurs réserves. L'artillerie allemande a mal soutenu, eu , général, des colonnes trop denses. Tir mai réglé. lves forts belges ont tenu complètement. Apres trois jours do bombardement, au fort d'Evognée.. pas un tué, pas un blessé, cou-polo intacte. Ixî tir des 'Belges a été d'une justesse parfaite. Preuve : la destruction de deux j pièces d'artillerie allemande. Les avions allemands, pour tromper les î Belges, arborent des drapeaux belges et [ français. A LIEGE. Les otages. M. V. Ilénault, ff. do bourgmestre de Liège, a fait placarder la circulaire suivante : VILLE DE LIEGE L'administration commimalia rappelle à ses concitoyens et à tous ceux qui se trouvent sur lo territoire de Liège qu'il est strictement interdit, par le Code dos lois do la guerre, qu'un civil r>e livre à des actes quelconques d'hostilité contre les soldats allemands qui occupent le pays. Toute agression commise contre les troupes allemandes par d'autres quo les militaires en uniforme non seulement] expose celui qui s'en rendra coupable à être immédiatement passé par les armes, mais encore entraînera les répressions les plus violentes contre tous les habitants, et spécialement contre les Liégeois qui sont retenus comme otages à la citadelle de Liège, par lo commandant des troupes allemandes. Ces otages sont : 1. Mgr Hutteii, évoque de Liège ; 2. M. Kleyor, bourgmestre de lÂége ; 3. M. Grégoire, député permanent ; 4. M. Armand Fléchet, sénateur ; 5. M. Van Zuylen, sénateur : 6. M. Edouard Pcltizer, sénateur ; 7. M. Colleaux, sénateur ; S. M. De Ponthière, représentant , 9. M. A'an lioegaerden, représentant 10. M. Falloilîe, échevin. Mgr Iïutfcon et M. Kl'yer ont été autorisés à quitter provisoirement la citadelle, mais restent comme otages à la disposition du commandant allemand. Nous conjurons tous ceux qui sont sur lo territoire de veiller, dans l'intérêt. suprême do tous I35 habitants et de ceux qui sont les otages de l'armée allemande, à co qu'aucune agression no soit commise contre les soldats de cette aimée. Nous rappelons que, par ordro du général commandant les troupes allemandes, les particuliers qui détiennent toutes anmes et cartouches doivent les remettre immédiatement à l'autorité, au palais provincial, sous peine d'être fusillés. V. IIENAUDT. Le ff. do bourgmestre, Liège, le 8 août 1914. A Namur Namur est en état de siège. Une consigna rès sévère et observée par les soldats et gardbs civiques placés en faction à l'entrée dos ponts et aux coins des rues. Pour entrer commo pour sortir de la ville, ii faut montrer patte blanche. Les civils doivent exhiber le laisser-pasScr qui loin- est remis au commissariat de police, et les miliUiris sont tenus de donner le mot de passe. Sous ce rapport, nos fantassins sont d'une rigidité exemplaire. Cette mesure a déj.Y eu pour résultat de faciliter le ,.tainisago" de l'espionnage allemand. Une boniH3 partie des espions doivent rester hors de la ville ; ils sont plus ou moins déroutés et la gendarmerie les cueille très aisément. Et malgré cela, il en reste encore, qui 11e tarderont pas à être pincés. La nouvelle de l'occupation de Liège par les Allemands avait consterné les Namurois, dont beaucoup persistaient à ne pas vouloir lire entre les lignes de la note communiquée par le grand état-major. Ils ne comprennent .pas que cette guerre doit être conduite de façon à dérouter 1" ennemi en le laissant dans l'ignorance la plus complète en ce qui concerne les mouvement et la situation des troupes alliés. Ces stratèges de cabarets et) de tables d'hôte s'indignent ch ce qu'ils manquent du renseignements pour pouvoir établir leurs pronostics et prédire que lo grand choc se fera à tel endroit qu'ils précisent, entre deux verres de bière et à côté d'un pot d'allumettes. xxx Il 11'y a pour ainsi dire-pas d'éclopés à fvamur, ni un blessé, et pourtant les autos de la Croix-Bouge encombrent les rues. Nous nous demandons si l'on n'abuse pas des autos réquisitionnés et s'il 11c se fait pas une consommation inutile d'essence que l'on pourrait avoir à regretter plus tard ? N'oublions pas que la campagne n'est) qu'à son début et qu'elle durera peut-être des mois. Des mesures s'imposent quant à l'emploi, des autos qui devraient être jj&ervés à l'usage exclusif et pour hï service réel de l'armée. On voit trop de petites jeunes filles anémiques portant le brassard de la Croix-Kouge, et pas assez de femmes résolues et capables de soigner et de soulever un blessé pantelant et rouge. Pour la première fois, j? viens de voir des infirmières réelles de la .Croix-'Konge. Celles-là m'ont rassuré quant à la façon, dont seront soignés Ici? blessés. Vers Wépion, les Namurois se sont dirigés dimanche. Des soldats so reposaient, dormant contre les talus de la Citadelle ou sur les pelouses "de La Plante. Ou en voit qui vident les gamelles. D'autres se promènent, portant des gosses dans leurs bras, tandis auo les 224

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Cet article est une édition du titre Le petit bleu du matin appartenant à la catégorie Liberale pers, parue à Bruxelles du 1894 au 1919.

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