Le peuple: organe quotidien de la démocratie socialiste

1964 0
01 août 1914
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!i AI>TéléphoneA113 ORGANE QUOÏiDIEl DE Là DËMOCRÂTI t SOCIALISTE Téléphone4053 L'ASSASSINAT de Jean JAURÊS Le Grrand Socialiste, l'Apôtre de la JPaitsc Le Destin se complaît à ajouter les catastrophes aux calamités. Un criminel — nous voudrions croire que c'est un dément — est sorti de la foule et a éteint cette lumière de la pensée française, étouffé cette voix où vibraient toutes les aspirations de l'humanité, abattu ce géant qui portait si haut l'idéal du prolétariat. L'horreur du forfait nous étreint au point que nous ne sentons pas la douleur qui fait saigner notre cœur; ce drame affreux est l'épisode premier de la tragédie qui va commencer et dont l'annonce fait passer sur les peuples un frisson d'épouvante, d'indignation et de colère. Le meurtre odieux ravit Jaurès au socialisme, à l'idée de paix, à l'heure ; suprême où l'homme, le tribun, Véminent parlementaire était le plus précieux à leur cause. Seul, ou presque seul, il espérait contze toute espérance. ' Il avait foi malgré tout dans les desseins pacifiques de cette France démocratique et républicaine dont il était l'orgueil et, à l'heure du danger, le champion. Il y a deux jours à peine, devant les foules frémissantes de Bruxelles, la magie de son verbe faisait pénétrer la confiance dans les âmes troublées. On devinait, on sentait les forces qui, de tous leurs poids, pesaient sur la garde des épées maintenues au fourreau. Et voici que par une horrible coïncidence il disparaît au moment où toute clarté d apaisement s'efface. C'est une malédiction. i Que la douleur l'emporte cependant sur l'exaspération. Qu'elle nous donne, qu elle apporte surtout à nos camarades du prolétariat français, le courage stoïque de ceux qui ramassent l'arme tombée des bras de leur frère mourant. < Une idée illumina la vie de Jaurès : celle de la paix, de la fraternité humaine. Le meurtrier ne l'a pas tuée. Elle vit. Le prolétariat trouvera en lui-meme la force de la faire triompher, en dépit des crimineh déchaînés sur l Europe et des assassins de carrefour. Notre correspondant à Paris, dont l'émotion étrangle la voix, nous téléphone pour nous donner quelques détails sur le terrible attentat. m "C1 s'est produit à 9 h. 20. Jaurès, en sortant de 1' <c Humanité », était allé s attabler avec Renaudel, Landneux et Bertie au Café du Croissant, qui est tout proche de la rédaction, au coin de la rue Montmartre et de la rue du Croissant. Un individu, soudain, est entré au café et, braquant son revolver, à deux reposes, il tira sur Jaurès, sans que ses amis aient eu le temps d'esquisser un geste de protection. Notre grand ami a reçu les deux balles dans la tête. Il est mort sur le coup i et son corps a été transporté à 1'« Humanité », où tout le monde pleure. Sitôt que la nouvelle fut connue, une foule énorme envahit les abords de 1' « Humanité». On est obligé d'organiser un service d'ordre et les agents ont syrand'-pedne a maintenir la multitude. L'irritation augmente d'instant en instant. Des cris s'élèvent : « Vive la Révolution sociale ! » Jean Jaurès Le nom de Jean Jaurès n'est apparu dans le socialisme français d'abord, le socialisme international ensuite, que depuis une vingtaine d'années environ. Et pourtant il a réussi à synthétiser sa philosophie, à exprimer l'idée directrice de son action contemporaine : la tendance à l'unité. Le rôle considérable joué par cet homme éminent dans les destinées de la classe prolétarienne trouve son explication dans son incommensurable valeur personnelle certes, mais aussi dans la condition même de l'organisation ouvrière au moment où cette influence naquit. Rien ne faisait prévoir l'arrivée de Jaurès dans les rangs de l'armée rouge. Né à Castres, an 1859, issu d'une vieille famille du Tarn, qui avait donné des maires, des diplomates, voire des ministres à la France, Jean Jaurès orienta sa brillante intelligence vers les études philosophiques et littéraires. Appartenant à la pléiade d'élite des normaliens, il professa d'abord, à Albi, puis i devint maître des conférences à la Faculté des lettres de Toulouse. La politique l'intéressait peu, mais la circonscription d'Albi était un fief que son oncle, l'amiral Constant Jaurès,ancien ministre de la marine, avait âpre-ment disputé aux réactionnaires. En 1885, il accepta donc une candidature législative et siégea sur les banc de la gauche modérée. Ce premier mandat parlementaire ne le mit aucunement en évidence. Jaurès abordait rarement la tribune. Il n'avait pas trouvé sa voie. En 1889, ii disparut du Palais-Bourbon comme il y était entré, sans bruit. *** Trois ou quatre ans après, son nom sollicite l'attention des intellectuels du socialisme. Il vient, en effet, de publier, en latin, une thèse sur la philosophie du socialisme allemand. Ce fut, paraît-il, le premier ouvrage latin consacré à nos théories. Déjà l'on y sent apparaître, à côté d'une connaissance approfondie de l'histoire et les tendances de la social-démocratie, le regret de ne pas trouver en France, à sa conviction en formation, le point d'appui d'une organisation méthodique, disciplinée. La vision de l'unité 1 prolétarienne éclaire déjà la pensée de I I Jaurès. 1 Mais une forme d'action s'offre tout près i de lui, dans son milieu personnel. Les ou-j vriers verriers de Carmaux et d'Albi sont j en grève, traqués par un patronat qui a ' juré d'étouffer leurs revendications. Jau- 1 i rès le professeur, le patricien, l'ancien dé- , , puté modéré se range de leur côté, pro-j mène à travers la France le coup de clairon ; de ses appels à la solidarité. i Quelques années plus tard, il aura l'oc-] casion de venir en aide une nouvelle fois, 1 à ses chers camarades verriers, parmi les- , i quels il se plaît, qui lui apprennent à chan-i ter la « Carmagnole » et lui impriment l'em-j preinte décisive de cette simplicité d'ac-| ceuil, de cette bonhommie méridionale faite de familiarité et de bienveillance natu- i | relie qui le rendirent si cher aux hum- ! ; bles. N'est-ce pas Jaurès, en effet, qui parvint à réunir les premiers fonds de la Verrerie aux Verriers. Mais son action dans le feu de la grève l'a bien vite mis en évidence; Jaurès est triomphalement élu député en 1893, cette fois en qualité de dé-! puté socialiste. | Il trouve au Palais-Bourbon une extrê-j me-gauche plus étendue qu'homogène. Le | groupe parlementaire socialiste n'existait pas ou plutôt y entrait qui voulait. Ernest Roche, qui devait échouer dans le nationalisme, y voisinait avec Clovis Hugues,Vaillant, Allemane, Paul Brousse et Jules Guesde. Quant à l'unité socialiste en dehors du Parti, elle était loin. Dans le Parti ouvrier français étaient les guesdistes-marxistes; ! Vaillant réunissait sous son autorité paternelle les adhérents à la tactique insurrectionnelle de Blanqui; Jean A11 émane, réformiste dans l'action politique, inclinait vers un syndicalisme à méthodes révolutionnaires; à l'extrême-droite Paul Brousse et Joffrin, les possibilistes, rêvaient de créer la société socialiste dans le cadre de : la société capitaliste. Il y avait aussi, de ci de là, quelques indépendants, quelques désabusés du radicalisme et qui, plus tard, :, devaient se grouper autour de Millerand,' , lequel prononça, à Saint-Mandé, le fameux i discours que l'on eut grand tort de considérer comme une adhésion au programme • du socialisme contemporain. * * * ' Par le seul prestige de s/on éloquence, Jaurès réussit à créer, au sein du groupe parlementaire, une unité d'action. Dès , qu'il monta à la tribune, il s'y installa en maître. L'éclat de cette tribune s'était terni, depuis longtemps déjà. Elle avait perdu ; le souvenir des appels pathétiques d'un . Gambetta et de la noblesse granidiloquente de Floquet. < Clémenceau y apportait, trop rarement, : l'âpre accent de sies terribles et inciden-, tes apostrophes. Avec Jaurès, ce fut la fête de la musique, du rythme, de la clarté et de la chaleur irradiantes. Tout le soleil du Midi, donnant aux mots leur couleur et leur reflet; toute la profondeur des connaissances de l'humaniste enchâssait ' dans la phrase les joyaux de l'érudition. I La générosité réchauffait le discours de I sa flamme, l'inspiration poétique l'idéalisait et la sincérité l'étayait d'une force massive, trapue. Ce fut une révélation. Et par une de ses galantes et chevaleresques attentions qui contiennent tout l'amour du Français pour la beauté de la forme, on vit, plus d'une fois, les députés de toutes les nuances, subjugués par l'opulence oratoire de Jaurès, payer son effort d'ovations unanimes. Il trouva d'ailleurs des formules qui sont restées et des images qui valent tout un livre. N'est-ce pas, en effet, une admirable synthèse d'idées que cette apostrophe qu'il lançait aux conservateurs voltai-riens : « Vous avez arrêté la vieille chanson qui berçait la misère humaine! » Les discours de Jaurès sur les grèves, sur la condition des paysans, sur les conventions des chemins de fer, sur les retraites ouvriè-: le hissent, malgré lui au poste de leader. (A suivre.) F. F. La Situation Samedi à Midi Aucune nouvelle de guerre n'est arrivée. La mobilisation générale en France n'est pas encore confirmée à midi. La France j n'a mobilisé que cinq corps, pour se mettre i en garde. > Les journalistes allemands à Paris se-' ront expulsés aujourd'hui et commencent ~ à arriver à Bruxelles. 5, Les communications télégraphiques en-3 tre Berlin et Paris sont coupées. Les chemins de fer belges transportent * aujourd'hui Is matériel du train; demain, _ les chevaux et les canons; lundi, Iss sol-i dats. L'Orateur Il est difficile d'examiner, en quelques pages, l'œuvre oratoire de Jean Jaurès. On est submergé par tant d'abondance. Peu d'orateurs, ayant reçu des dons si magnifiques, en ont été plus prodigues. Pas de tribune, pas de chaire, pas de scène qui ne l'ait tenté : il a parlé partout où l'on parle. Orateur politique, il a, cinq législatures durant, de 1885 à 1889, de 1893 à 1898, et depuis 1902 sans interruption, répondu à toutes les questions du jour. On chercherait en vain un grand débat parlemen-tyaire où il ne soit intervenu. Politique intérieure, affaires étrangères, économie générale, législation ouvrière, conflits so>-ciaux, agriculture, industrie, justice, guerre, enseignement, etc., il a, par ses discours, toujours étendus, parfois en plusieurs journées ,apporté la plus copieuse contribution aux controverses de l'époque. Professeur, revenu un instant à sa chaire, après les premières défaites électorales, il a rempli du tumulte de son éloquence cette université die Toulouse, où il enseignait la philosophie à un petit nombre de futurs licenciés, qu'il haranguait comme une foule compacte, et, dans des cours pu-blicsm, à un vaste auditoire agité de toutes les fièvres méridionales. Tribun véhément ,il a, aux heures les plus grave® de l'Affaire Dreyfus, incarné, comme on l'a dit, un moment de la conscience humaine, appellant les masses à l'action., dans de chaudes journées, démontrant, criant « l'injustice », tonnant de toute la voix. Qui dira les discours qu'il a prononcés? Agitateur socialiste, portant de meeting en meeting la parole de propagande, et de congrès en congrès la défense de son hétérodoxie ; promoteur de l'unité socialiste, vrai travail d'Hercule ; sauveteur méritoire de Millerand et du ministérialisme ; adversaire inlassable du socialisme allemand, dans ces conciles oecuméniques que sont les congrès internationaux ; sans cesse emporté à fond dans les discussions quotidiennes ; c'est un travail de parole écrasant qu'il a donné st donne à son parti. Conférencier doctrinal ou littéraire, reprenant par intervalle son métier de professeur, il a exposé, tantôt aux étudiants de Paris, tantôt à un public moins universitaire, ses idées sur le matérialisme et l'idéalisme, Bernstein, l'art, Saint-Simon, Zola, Tolstoï, etc., et récemment encore il allait en Argentine parler de Victor Hugo, de Balzac, des grandes gloires des lettres françaises. Il n'y a pas jusqu'au rôle d'avocat qu'il n'ait tenu, puisqu'un jour, par la faveur du tribunal, il est descendu dans le prétoire, pour défendre en cour d'assises, Gérault-Richard, alors directeur du « Chambard », et coupable du délit de lèse-majesté envers le président de la République, M. Casimir Périer. Et sa plaidoirie ne reste pas la moins éclatante de ses manifestations oratoires. Faut-il ajouter que chez Jaurès, l'écrivain est toujours orateur; qu'il écrit comme il parle, avec la même opulence, et surtout la même fécondité; que ses articles, ses chroniques, ses polémiques ne se comptent plus; que sa thèse sur la « Réalité du monde sensible » n'est qu'un ample développement oratoire, où les périodes succèdent aux périodes; «t que les trois énormes volumes de 1' « Histoire Socialiste », où il décrit les péripéties de la Révolution française, et où, par suggestion, il se substitue progressivement aux protagonistes du drame et finit par parler en leur place, vibrant d'un souffle continu et forment comme un énorme morceau oratoire. Qui se reconnaîtrait aisément dans cette profusion de mots et de phrases? Pour porter un poids aussi lourd, il faut un physique résistant. Une éloquence puissante comme une force de la nature sortira rarement d'une constitution chéti-ve. Jaurès respire la santé grasse et joyeuse. Le corps est trapu, pesant, la poitrine large. On devine quel souffle sortira de cets pectoraux, pour lancer jusqu'aux sommets les plus lourdes périodes. La bouche est grande et les mâchoires débordent dans la tête massive. La caricature a traduit avec esprit cette disproportion entre lel haut du visage, plus étroit et sur un plan reculé, et le bas, proéminent et élargi, comme pour porter une conque sonore. La voix est de cuivre. Monocorde et traînante au début, elle trouve vite ses inflexions, accélère son rythme, se déploie et se replie, monte et descend, plane et se balance, ou éclate en fracas, déchaînée rouge, brûlante, trompette, clairon, buccin. Voix énorme, voix des grands amphithéâtres, voix de plein ai, dont ceux-là seuls qui l'ont entendue, dans les arènes d'Orange ou de Nîmes, triompher de l'espace, peuvent mesurer la puissance. C'est maintenant une pluie d'or qui tombe sur l'auditoire ébloui, physiquement vaincu par ce formidable déploiement de couleurs et de sons. Le geste est lourd. Aucune élégance De la force. La tète est dominatrice; le corps se tient d'un bloc; le bras droit accompagne les phrases, d'un mouvement mono tone; le gauche est relpié au dos, comme pour dégager la poitrine, jusqu'à œ qu'il vienne, à son tour, lorsque le rythme se précipite, marteler la cadence des mots : on ne voit plus alors que deux poings fermés, fendant l'air, menaçant le ciel. Tout le corps se démène, en proie à l'ivresse oratoire. Trépidemenit de visionnaire, de devin ou de poète éperdu, qui n'entend plus rien, que sa voix qui l'enivre. Jusqu'à ce qu'il s'arrête, épuisé. C'est Dionysos orateur. Un Dionysos qui a bu du soleil du Midi, de ce soleil qui brûle les côteaux du Tarn et qui rend la lumière plus limpifle. L'origine de Jaurès est comme un caractère physique de plus ajouté aux autres, ou plutôt c'est celui qui les explique et les implique tous. Où trouver, ailleurs que dans une natune aussi passionnée, ce tempérament? On a souvent dénoncé la dictature de la parole que les méridionaux exercent sur la France. Mais l'éloquence est un produit naturel du Midi, comme le vin. Ces hommes des plaines et des petits coteaux, à qui la vie rurale laisse des loisirs, ont de toute éternité passé le meilleur de leur temps à discuter sur la place publique. Habitude séculaire, par laquelle ils se sont façonnés au maniement de la parole, comme le potier au maniement du tour. Comment, lorsqu'on réunit tous ces avantages, ne pas parler comme on respire? Comment rue pas être, non pas un orateur, mais l'Orateur, « l'Empereur du Verbe »? Devant l'aristocratie de ses poumons et la maîtrise de sa voix, ses détracteurs n'ont trouvé que cette image : la Bête oratoire. Je ne vois pas qu'elle l'abaisse, puisqu'elle symbolise les proportions énormes de son éloquence. Et comme, en un autre siens, il est expressif, ce mot de Jules Guesde, disant, au Coagrès d'Amsterdam, au moment où t&ypB se levait pour répondre : « La parole est à la Parole », H. LAGARDELLE. "■ ' ■' 1 ■ , ■ ■ Jaurès à Bruxelles La personnalité de Jaurès était familière à tous les militants, et c'est un ami que nous pleurons, un ami très simple, très cordial et très bon, en même temps que la voix la plus haute qui se soit élevée pour la défense des prolétaires. Dans le souvenir du public bruxellois aussi, il vivra autrement que comme un grand nom. Sa physionomie puissante était connue de tous et l'écho de son éloquence vibre encore dans tous les cœurs. Notre capitale a été souvent honorée de sa visite. Il était depuis l'origine (1900), membre du Burmu socialiste international, et il en a manqué bien peu de séances. Il y a discuté tous les problèmes qui depuis quatorze ans se sont posés aux travailleurs des deux mondes, et toujours, armé de cete documentation étendue qu'il se faisait un devoir de rassembler sur chacun des sujets qui sollicitaient son attention, avec cette intelligence pénétrante et sagace, aviec cette ampleur de vue, cette chaleur, cet enthousiasme qui étaient au nombre de ses plus grandes vertus. Qu'il s'agit d'assurer l'unité en Russie ou en Angleterre, de préparer un congrès ou perfectionner notre organisation, qu'il convint, sur un point, d'éclairer la doctrine ou qu'il fallut s'opposer par des actes à quelques-unes de ces entreprises impérialistes qui menaçaient la paix de l'Europe, toujours on le retrouvait, prodigieusement actif, débordant de pensée et de vie, animant toute l'assemblée de sa foi militante.Après des journées de séances épuisantes, après avoir en hâte et comme en se jouant, au milieu de mille interruptions, dans le bruit des discussions auxquelles il ne cessait même pas de se mêler, tracé son article quotidien, il consentait encore, insensible à la lassiture, à parler dans quelque grand meeting où la foule se pressait. Et sa voix, à peine assourdie au début par ces formidables excès de travail reprenait bientôt toute sa force, les images se pressaient, les idées surgissaient et la pensée socialiste apparaissait comme renouvelée par la magie de son éloquence.La première conférence proprement dite de Jaurès à Bruxelles remontre à l'hiver de 1894-1895. Il avait été invité par le cercle des étudiants socialistes et il traita, salle des Brigittines, du socialisme et de la liberté. L'auteur de ces lignes éprouve encore, à rappeler ce souvenir le sentiment profond que cette parole lui laissa. Jaurès était alors dans la nouveauté de sa gloire. Son livre sur les origines philosophiques du socialisme allemand n'était pas encore vieux de deux ans; son discours sur les paysans et le socialisme avait marqué avec un éclat sans égal sa rentréo au Parlement sur les bancs socialistes. Une foule énorme se pressait pour entendre celui dont le nom venait d'acquérir une notoriété universelle. Il fut magnifique d'élan et de vigueur d'esprit. Tant qu'il parla, chacun de nous resta comme fasciné par le charme de sa phra- Trentième année — N° 213» Le numéro : 5 centimes ÉDITION SPÉCIALE Samedi 1er Août 1914.

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Cet article est une édition du titre Le peuple: organe quotidien de la démocratie socialiste appartenant à la catégorie Socialistische pers, parue à Bruxelles du 1885 au 1980.

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