Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi

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s.n. 1918, 07 Avril. Le peuple wallon: organe démocratique paraissant les dimanche et jeudi. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/fj2988403x/
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1" ANNÉE. ■ N* 18. 10 (Sentîmes le numéro H À VRTT. IQtft LE PEUPLE WALLON ORGANE DÉMOCRATIQUE PARAISSANT LES DIMANCHE ET JEUDI Toutes les correspondances doivent être adressées à l'administrateur : 25, Rue de Belle-Vue, 3RUXELLES ABONNEMENTS - (On s'abonne à tous les bureaux de poste) : Un an, 10 fr — Six mois, 6 fr. — Trois mois, fr. 3.50 ANNONCES : fr. 0.75 la ligne. Sechétariat du journal a Chaw.eroi : J. LSUS1ER, 40, Rue Léon Bernus, « Nos braves historiens nationaux et nationalistes m'ont toujours fait sourire quand je ïes voyais attelés à l'ingrate besogne qui consiste à découvrir une histoire et un peuple belges. » René Branquart. (Dans l'Avenir Wallon du 20/12/16). OPPORTUNITÉ m. A un point do vue plus particulier — celui de sa défense personnelle — le docteur René Branquart, député de Soignies, membre de l'Assemblée Wallonne — a examiné dans l'Avenir Wallon du 24 janvier 1917 la « question d'opportunité ». Nous lui cédons avec plaisir 1' « italique ». René Branquart a la parole : D. D. Question d'opportunité Très chaudes approbations, conseils 'de prudence, idi'es de suspicion : mélange de sentiments qui témoignent de l inquiétude des esprits en Wallonie, voilà ce que m'a valu un premier article inconsidérément confié à i'Avenir Wallon. De bi-en-es camarades m'ont dit : « — Nous sommes d'accord, cher ami, ce que vous dites est Très juste ; mais est-ce bien le moment de soulever ces questions; l\e craignez-vous pas de faire le jeu de nos ennemis en prenant position en un jMreil moment dans un conflit entre Belges"? Pensez-vous qu'il soit sage de diviser le pays en ces tristes instants? Ne croyez-vous pas qu'il serait préférable d'attendre le retour du Gouvernement btlge pour soulever ces questions ? /tu moins, vous n'auriez pas l'air d'écrire avec Lt permission, sinon avec la suggestion de l'occupant. j> •— D'accord, chers amis, mais tant que vous y êtes, ne pourriez-vous pas dire d mon curé qu'il a aussi l'air de prêcher ave' la permission, sinon avec la suggestion de l'occupant ; vous verrez si cela l'arrêtera ! Certes, je ne demanderais pas mieux que de continuer à me tourner les pouces cil attendant le retour de notre bien-aimé Gouverne-rient flamingant, et l'occasion de nouvelles polémiques : mais le silerre et l'abstejition des Wallons ne seront-ils pas considérés par lui comme des signes d'acquiescement, d'indifférence ou d'abandon ? Savons-nous ce que dureront les événements et pendant combien d: temps ce silence nous pèsera ? Si tout le monde se taisait, ce ne seraii qu'an demi-mal, mais pouvons-nous prévoir où nous conduira ce régime de hautain si!ence: et ce qu'il restera de nos forces si nous sommeillons pendant que nos adversaires, moins fiers mais plus actifs, auront pris les devant« et exalté leur cause P Je comprends, croyez-le, je comprends milL fois mieux que celui qui me lit l'ingratitude des temps présents envers ceux qui écrivent : j'en apprécie les risques et les ennuis ; mai-ce n'est pas une raison suffisante pour empêcher un brave homme de dire bravement te qu'il pense au sujet d'une, affaire qui ne touche à la guerre ou à la stratégie par aucun de leurs dangereux aspects. L'Allemagne n'a rien à voir avec la question wallonne. Elle savait parfaitement qu*il y avaii des Wallons en Belgique, et que teiix-ci s'apparentaient aux Latins ; et si les Allemandi ont dû être surpris par quelque chose, c'est : connaissant notre tempérament et nos affini'.és par le long silence que nous sommes ' parvenus à nous imposer. Le problème xoallo-flamand est un problème L'Ige, ton' ce qu'il y a de plus belge puisque c'est de lu dispute. Il existait avant 191/1", ei si les flamingants ont jugé bon de le remettre en vedette pendant la guerre, il ne faut pat être grand clerc pour prévoir que ce sera pis encore quand le sort aura décidé entre les belligérants et que surviendront les■ fameua règlements de comptes d'après la guerre. Il se conçoit que nous puissions parler librement de ces choses qui ne concernent pas les étrangers. Et cependant, s'il fallait en croire certains compatriotes, nos polémiques feraient la joie des Allemands. Eli bien, mes amis si lis Allemands en étaient réduits pour s'amuser, à contempler nos petites querelles, je serais forcé d'en inférer qu'ils ont l'amusemen facile ou qu'il doivent terriblement manquei de distractions. Personne n'eût été plus heureux que mo si la fameuse Trêve de Dieu avait pu persister-, et nul n'a souhaité plus ardemment voir se continuer le fraternel embrassement des Belges aux premiers jours de la eguerre. En ces heures tragiques, on ne voyait plus que eles camarades ; les êtres les moins socieibles avaien arrondi leurs angles et étaient elevenus des modèles de conciliation et de bonne humeur C'était attendrissant, on ne voyait mûrie plus de soutanes le long des chemins. Je ne sais où elles s'étaient réfugiées — je m'imagina même un instant qu'elles avaient dû être échan gées contre l'uniforme de volontaire ; le. fai est quelles étaient devenues rarissimes. Etait-ce cela la Trêve de Dieu? Si c'était cela, il y a belle lurette que l'or n'en parle plus I Car Dieu, ou plutôt ses modestes envoyés sur la t»rre, no font pas trêve du tout, ils n'ont jamais été plus actifs, e\ ils sont, par un privilège singulier, les seuls à pouvoir encore prendre la parole en public et provoquer des réunions et des manifestations.J'en suis donc à me demnneler pourepioi si les Flamands et les cléricaux peuvent ains s'en donner à cœur-joie, les pauvres 11 allons ne profiteraient pas de l'occasion qui s'offre d'apporter leur note élans le concert ? Pourquoi fauelrait-il toujours se taire et laisser parler les autres ? Si la guerre n'avait duri que quelques mois, je n'y aurais jras vu d'in-convénient ; mais du train dont se déioulen les événements, nous ne servons pendant com bien de temps jious allons laisser le cham/ libi-e aux- flamingants et à leurs amis le: cléricaux. Dans Salambô, a dit un jour Picard à ui gardien de la <1 pure doctrines, élans Salambô il y a un geu-ilien des ocleurs suaves. Eh 'hier tous ceux qui s'époumonnent à nous crier : casse-cou ! nous font un peu l'effet ele joua au « gardien eles oeleurs suaves s. — « Attention, mon pauvre ami, ne 'faite-pas de bruit; ne parlez pas de ceci; je vous et supplie, ne parlez pas de cela, ce n'est pas h moment, vous allez diviser les Belges ! » Diviser les Belges ! Et il n'y a pas un villacje qui ne possédai deux ou trois sociétés de musique ; deux 01 trois mutualités ; deux sortes d'écoles et deus ou trois sortes de gens qui ne se voyaient pas Avouons-le franchement, 'l'accord superficiel n se maintient en ces temps ingrats que pa. des prodiges de bonne volonté et peu- tes com binaisons savantes du bipartisme. Croyez-moi, il n'est pas nécessaire de divise, les Belges; ils le sont autant _ qu'on peu l'être : éloignement des classes sociales ; indif férence ou hostilité sourele eitlre riches e pauvres ; rapacité des paysans et des accapa reurs ; opposition eles idées et aussi des inté rêts entre les partis; incompatibilité d'humeu entre les deux moitiés du pays; il n'y aval peut-être pas au monde un coin de terr peuplé ele gens qui se supportaient moins le uns les autres que nos pauvres Belges. L guerre les a mis un instant d'accord ,\ mai les flamingants et les cléricaux ont jugé qu c'était trop longtemps se taire, et ils se son bonnement remis d la besogne sans se. soucie de la Trêve de Dieu. Plus de réunions politiques où puissent s réunir les libéraux ou les socialistes ; le Cercles de Libre-Pensée sont fermés..., mai les églises travaillent à double équipe. Il y a là une discordance de procédés qu saule aux yeux ; et je me demande si nou faisons notre devoir envers notre cause e envers nos frères qui font leur grand devoi lù-beis, en abandonnant ici le terrain à ceu. qui sont à la fois leurs aelversdlres et le nôtres. Nous sommes en état de légitime défense Les Allemands s'en iront un jour, puisqu'il déclarent ne ]xts vouloir annexer la Belgique mais les fleirningants ne s'en iront pas, ni le cléricaux non plus. Ils nous resteront tous ts deux sur le dos, et si nous leur laisson prendre trop d'avance, nous nous en mordron les poings ejuanel il sera trop tard. Je désire ardemment la Trêve des part.s mais il me faut une trêve loyale, égalemer respectée par les uns et le,s autres; je ne veu peis d'une trêve pendant laquelle la Wallons s'endormirait confiante, tandis que la flaman dianderie manœuvrerait bien éveillée ; je n veux pas d'une trêve au cours ele laquell les partis non cléricaux s'immobiliseraient bi névolement, tandis que les partis et les hom mes el'église s'en donneraient à cœur-joie. Un occasion s'offre ele prendre la parole ; je l prends, et en la prenant je n'engage que moi Mais il ne sera pas dit que les Wallons digne de ce nom auront constaté, sans protester, le différences d'attitude dont Us sont les victimes Si la Wallonie veut triompher et obtenir so droit, .elle doit être prêle à formuler ses ve lontés et à les imposer lors du retour de se maîtres flamanels. Si nous laissons faire, si nous jouons naïve ment le rôle des bons apôtres, on nous bercer avec ejuelques jolis couplets patriotiques ; 0 nous chantera ele superbes hymnes à l'Unioi à la fraternité et à un tas d'autres chose plus belles les unes que les autres. Et, quail ' nous nous réveillerons pour réclamer noir droit, il sera trop tard, les lampions seror, éteints ; la salutaire frousse du retour aur fait place à la plus cynique hostilité ; le choses auront repris leur petit train-train, e la Wallonie remystific* en sera réduite e'i pieu rer sa candeur et à signer un bail de dup à perpétuité. Il se peut qu'il en aille ainsi — cela de pendra des Wallons ■— j'aurai du moin l'amère consolation du « Je l'avais bien dit ! ; : René Braxquahi. a-vu '—lu» L'Autonomie Flamande et la Wallonie (l V. L'État fédéral. L'Etat fédéral est, comme l'indique son nom allemand (BunclesstaatJ, à la fois Etf.it et fédération. II est à la fois par conséquent une réunion* d'individus, conime l'Etat simple, el une réunion de collectivités non souveraines d'un certain genre, différentes de toutes celle? qui composent l'Etat unitaire. De ce double caractère résultent deux conséquences très importantes, au point de vu© de l'organisation de l'Etat fédéral, conséquences dans lesquelles il faut voir le trait caractéristique de cette forme d'Etat, c'est que d'un côté, l'Etat fédéral, à raison de sa qualité d'Etat, possède 1» 1 souveraineté, mais que, de l'aut e côté, cet Etat se trouve, à raison de l'existence de ses membres et de leur participation à la formation ! de la volonté suprême, posséder un© organisation toute particulière, toute différente decellf 1 de l'Etat unitaire : d'où son caractère d'Etal fédéral. Beaucoup de définitions ont été données de l'Etat fédéral : une des meilleures a été elonnét par M. Lefur. L'Etat fédéral est un Etat el 1 de fédération de collectivités publiques d'un< nature particulière; ces dernières tiennent c la f<5is de la nature do la province autonomi et de' celle du citoyen d'une république; elle-1 so distinguent des autres collectivités non sou-1 veraines en ce qu'elles sont appelées à pjendn ' part à la formation de la volonté de l'Etat participant ainsi à la substance même de lt ; souveraineté fédérale. Les (membres de 'l'Etat fédéral ne soift pa; souverains et n'ont donc pas le caractère d'Etat puisque la souveraineté e t l'élément essentie de la nation d'Etat. Mais il ne faut pas con ' elure de là que le membre de l'Etat fédéra n'est qu'une collectivité publique inférieure ana ' logue à celles qui constituent l'Etat unitaire la province, le département ou la commune. I s'en distingue par un trait essentiel, la parti ' cipation à la formation de la volonté de l'Etat ' et par conséquent à la substance même — e non pas simplement à l'exercice — de la sou 3 veraineté. 1 De ce que les Etats particuliers ne sont pai 5 souverains, résultent plusieurs conséquences importantes, qui constituent autant de diffé ' rences entre l'Etat fédéral et la confédératioi ' d'Etats, où ce sont au contraire les Etats par ticuliers qui possèdent la souveraineté : 1. Aucun des membres de l'Etat fédéral n s peut prétendre annuler de sa propre autoriti s une loi fédérale. Celte règle est très nettemen exprimée dans un adage allemand : Bundes 1 recht geht Lanelesrecl.it vor, loi fédérale abrog s loi particulière. 2. Les membres de l'Etat fédéral n'ont ni 1 ' droit de décision, ni le droit pour chaque Eta r particulier de former, en s associant à d'autre, s membres de l'Etat fédéral, une association dis tincte. 3. La solution des conflits qui surviennen soit entre les membres de l'Etat fédéral et lui ' soit entre deux ou plusieurs de ses membres 4 est déféré au tribunal fédéral, dont les décision 4 sont en cas de besoin exécutées par la fore 4 (exécution lé-déra[c.-Bumlesexekution). Quant aux membres de l'Etat fédéral, le droi constitutionnel leur est seul applicable dan ' leurs rapports ent.e eux, à l e :rbnijo du droi ' international. De ce que les membres de i Etat fédéra e n'ont pas le caractère d'Etat, il résulte encor. qu'il n'existe à proprement parler dan cet Etat qu'une seule nationalité, la nationa'it fédérale. On oppose souvent à l'indigénat lédéral, l'in digénat particulier; on peut certes le faire mais à condition do bien s'entendre sur le mo indigénat,el de le distinguer nettement dumo nationalité, ce dernier étant réservé pour expri s mer l'opportunance A l'Etat véritable. II serai s absolument inexact de confondre ici ces deu: termes d'indigénat et de nationalité, et de croir '' qu'il n'existe dans l'Etat fédéral autant 'dt nationalités distinctes que d'indigénats particu s liera. E11 Suisse, par exemple, depuis i848, i n'existe qu'une nationalité suisse, et non pa une nationalité genevoise, bernoise, vaudoisc a etc., tandis que dans la Confédération germa 1 nique de 1815, par exemple, il n'y avait pa une nationalité allemande, mais bien une natio 4 nalité autrichienne, une nationalité prussienne ' une nationalité bavaroise. 11 en est de mêm E' dans l'union réelle, où il existe également dieu: Etats souverains distincts l'un de l'autre. Mais la situation est toute différente dan 4 l'Etat fétléral où il n'existe qu'un Etat véri ' table, l'Etat fédéral lui-même, et par conséquen une seule nationalité, la nationalité ayant 1 caraclèie commun qui réunit les uns aux autre les citoyens d'un même Etat et les distingu do ceux des Etats étrangers. Ici encore il y s analogie complète entre la province autonom ou la colonie dotée du self-government, et 1 membre d'un Etat fédéral. Entre l'indigénat d'un des membres de TEta fédéral et l'indigénat provincial ou le droi de cité communal, il n'y a qu'une différenc (1) Voir les n<» 3, 15, 16 et 17. de degré, d'autant plus forte que la différence d'importance politique entre les deux sortes ele collectivités est plus granele, mais qui peut en revanche ee, trouver en certains cas réduite à néant : l'ineligénat canadien ou australien, par exemple, a évidemment une importance tout aussi grande, sinon davantage, que l'indigénat bâlois ou vaudois. Celte différence re, ort clairement Se l'art. 43 do la Constitution suisse ; « Tout citoyen d'un cantoil est citoyen suisse. Le Suisse établi jouit au lieu de son domicile ele tous les droits du bourgeois ele la commune. La participation aux biens eles bourgeoisies et dos corporations et le droit de voto dans les affaires purement bourgeoisales sont exceptés de ceis droits, à moins que la législation cantonale n'en décidé autrement ». Cet article montre clairement qu'il n'existe, en réalité, qu'un seul indigénat, l'indigénat fé-eléral, et ejue l'indigénat particulier n'est autre chose que le droit de bourgeoisie ou d-'eit d1 cité eles collectivités publiques non souveraines do l'Etat unitaire. L'existence d'un indigénat fédéral unique, epii résulté nécessairement de l'existence d'un Etat unique au-dessus des Etats particuliers, est ele plus démontrés directement par dispositions des diverses constitutions féelérales sur la nationalité et la naturalisation. Elles partent toutes ele l'idée eju'il existe une nationalité unique et les constitutions fédérales oxxorelent toutes au pouvoir central le droit de réglementer d'une manière uniforme pour tout l'Etat les epiestions relatives à l'acepiisition et à la perte de la nationalité fédérale, et par là même indirectement de l'indigénat particulier, les deux indigénats étant en principe inséparables. Les membres de l'Etat fédéral n'étant pas souverains ne peuvent posséder le elroit de déterminer librement leur propre compétence (Competenz-Competenz). Ce droit n'appartient [ qu'à l'Etat fédéral, qui est par là même chargé do délimiter, en même temps que sa compé-[ tence propre, celle des Etats particuliers. Il so réserve celles des attributions découlant de la souveraineté qui présentent le plus d'impor-[ tance ; en revanche, il est certains groupes d'affaires pour lesquelles la compétence des Etats particuliers est toute indiquée; ce sont j les affaires purement locales, celles epii 11'ont trait eju'aux intérêts particuliers des divers membres. De ce seul chef, les Etats particulière possèdent de nombreuses attributions législatives, exécutives et judiciaires. Dans la plupart eles Etats fédéraux, le pou-, voir central impose aux Etats particuliers une forme de gouvernement analogue à celle de l'Etat fédéral. II n'y a à faire d'exception à co point de vue cju'un Etat, l'Empire d'AUe-; magne, dont les membres vivent les uns sous ^ un régime monarchique, les autres sous un régime républicain, notamment les \illes libres ele Brème, Hambourg et Liibeck. Les Etats particuliers ne sont pas seulement tenus envers l'Etat fédéral à l'accomplissement I ele certains devoirs; ils en sont aussi les mem-. bres actifs et possèdent des droits vis-à-vis de lui. Ces ehoits sont les mêmes en principe que ceux que possèdent vis-à-vis 'de tout Etat les j collectivités publiques et même les simples particuliers dont la réunion constitue cet Etat. L'Etat fédéral est donc tenu de veiller au 1 maintien do la sécurité de ses membres et do leur fournir aiele et protection contre toute attaque venant, soit d'une puissance étrangère, ^ soit d'un des membres de l'Etat. . Un Etat fédéral peut évoluer ve.-s un Etat j unitaire et résulter d'une simple revision constitutionnelle faisant disparaître les caractères j distinctifs des Etats particuliers, notamment leur participation à la volonté fédérale. i m Notre Race et notre Langue t (Suite.) IL ( Ainsi, 1e latin classique, qui se prêtait mieux quo lc3 idiomes gaulois à exprimer les idées nouvolles, devint la langue ele la littérature, du barreau, de la conversation élégante. Les 1^ classes cultivées furent entièrement latinisées, 3 mais co serait grave erreur de croire que le peuplo eles Gaules parlait la pure langue ele ' Cicéron. De mémo que dans l'étude des races, il est nécessaire, ici encore, de distinguer les con-_ trées situées entre la rive gauche du Rhin et le massif forestier, de la Gaulle entièrement j romanisée dont faisait partie la Wallonie an-. cienne. —o— S Dans les régions septentrionales, faiblement t peuplées, les tribus franques qui s'établirent à « différentes époques de l'Empire, avaient donné 3 à la race germanique la prépondérance sur ; l'élément gaulois. La supériorité du nombre j amena -fatalement la prédominance du langage, ; et les colonies saxonnes, qui arrivèrent par la » suite, introduisirent dans la Flandre ancienne do nouveaux idiomes germaniques. De leur t entrecroisement, de leur réaction les uns sur t les autres, résultèrent les' dialectes flamands 5 actuels, qui forment bien aujourd'hui la langue historique et traditionnelle du peuple. A la vérité, leur unification n'est pas encore entièrement réalisée. L'unité politique entre Néerlandais du Nord et du Sud — comme ils se dénomment eux-mêmes •— fut ele trop courte durée pour déterminer leur fusion élans la langue littéraire, mais le patriotisme linguistique s'affirme à l'époque modesrne avec une telle intensité que cette fusion' peut être considérée comme fait accompli. Dans cet ordre d'idées, la création de l'Univeirsité flamande de Gand aura, sans aucun doute, eles résultats considérables. Longtemps après la dissolution ele l'Empi e romain, la langue ele Rome, cependant, 1 esta celle eles universités et ele La magistrature. Lorsque le latin fut éliminé des actes officiels, ce fut le français ejui le remplaça élans certaines commîmes flamandes, mais il y eut des dissidents et non des moindres : « Bruxelles (1) resta fidèle au latin, et na s consentit fmalement à l'abandonner que » pour le remplacer aussitôt par le flamand. » Anvers, impénétrable au français, fut toujours la citadelle imprenable de l'esprit fla-» mand : pas un acte en langue française n'émana de ses magistrats. Louvain no fut s pas moins fidèle à la langue nationale : le n flamand était la langue dont 011 se servait » dans tous les actes de la ville. > —o— En Wallonie ancienne et dans le m-,te de la Gaule, la^ culture [romaine (pénétra non seulement dans la haute société, mais encore élans les profondeurs des masses populaires. Les élud a sur la formation des langues néo-latines permettent ele croire qu'à côté du latin classique do l'éloquence, de la littérature et des administrations, il existait également des idiomes régionaux, parlés par les populations romani-é-s des eliverses parties ele l'Empire. C'est ainsi que la langue moderne eles Roumains, descendants des colons de Trajan, ne serait autre que co latin rural, dont toute la pureté pourrait être dégagée aisément à travers l'influence slave et touranienne.qu'il a subie au cours eles siècles. En rayonnant sur l'Italie, il est probable que la langue originelle de Rome 11e put se conserver intacte, et lorsqu'elle pénétra en Wal-lonio après avoir dépassé les Alpes et le centre de la Gaule, un certain nombre de mots gaulois s'y étaient déjà introduits sous une forme latine. Par la.'suite, cette langue s'est moins corrompue que transformée, et il est vraisemblable qu'elle l'a été précisément dans le sens où il était de sa nature même qu'elle se transformât (2). C'est par un processus analogue à celui qui a produit les aut.es idiomes néo-latins, que le latin rural des Gaules a donné . naissance aux dialectes régionaux du Nord de la France, et en particulier le Picard et le Wallon. Dès le début ele la constitution en Etat de la nation française, 011 pouvait prévoir eju'elle aurait pour conséquence fatale l'unité ele la langue, consacrée effecti\ement par la Révolution de 1789. Mais les transformations profondes de ce genre sont toujours extrêmement lentes et les \ingt années ele régime français laissèrent la Wallonie à peu près telle que nous la retrouvons de nos jours, tandis que l'élimination gratluelle des-patois fut continuée par-delà Maubèuge. En ceci, il est assez piquant de constater la double mesure de nos maîtres belgeoisants : alors qu'ils s'efforçaient de bourrer ele français les crâne3 germaniques de nos arrière-petits cousins flamands, ils encourageaient chez nous les littérateurs patoisantsI 1 On peut regretter, en Wallon sincère et conscient, quo les Liégeois surtout, flattés dans leur particularisme intransigeant, aient conservé depuis i83o l'illusion do leur priorité au point de so laisser prendre si naïvement à ces tentatives de domestication gouvernementale. Certes leur patois 11e manque pas de pittoresque, mais il parait un peu médiéval pour eles hommes d'allure aussi progressive!... Et ils seraient peut-être meilleurs Wallons s'ils étaient moins Liégeois... Comme nous l'avons vu pour la Flandre, le latin servit très tard en Wallonie pour la réelac-tion des actes publics. Mais lorsqu'il s'agit do lo remplacer par une langue littéraire plus moderne, le français, héritier naturel de Rome, no pouvait rencontrer ici l'opposition d'une langue populaire d'une autre origine. Il s'imposait naturellement. Il serait donc absolument injustifié de dire ejue c'est la corruption élu français qui a produit les dialectes wallons, et pour l'excellente raison qu'ils existaient avant la langue littéraire. Lo wallon est au français ce que le flamand est au néerlandais : des éléments composants d'une même résultante. Lo français est bien notre langue, parce qu'elle est la seule capable d'exprimer entièrement les conceptions de nos cerveaux do Gaulois. Comme telle, nous avons le droit et lo devoir de la défendre contre lo biïinguis-mo et son résultat le plus clair : l'abâtardissement prématuré ele la pensée wallonne. N'est-œ pas surtout l'unité de la langue et de la pensée ejui a déterminé la conscience nationale de la plupart des belligérants et qui soutient leur énergie, encore à l'heure présente? Les exem- (1) G. Kutlb : La frontière llnguistlqut, t. II. (2) Voir Fustel de Coulanges : L'Invjilon germanique.

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