Le rappel: journal politique, industriel, commercial et agricole

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s.n. 1914, 13 Août. Le rappel: journal politique, industriel, commercial et agricole. Accès à 20 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/416sx64v87/
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■' tiin2îeme année. N. 225 5 CENTIMES fe numéro. — Abonnement par semaine : 20 CENTIMES Jeudi 13 Août 1914 RÉDACTION & ADMINISTRATION Rue Leopold, 39, Charleroi i ANNONCES La petite ligne (4epage)fr.0 25 Demandes d'emploisO 60 Béclames (3epage), la ligneO 75 Faits divers.#....1 00 Chronique2 00 Réparation judiciaire5 00 ON TRAITE A FORFAIT « Pour la publicité, s'adresser aie Bureau du RAPPEIl. ^n_-gg^=—■—' — .. ■ ,., «r 1 LE Journal Catholique Quotidien L'ATTENTE ortune quelquefois line qui a pu survive et qui durera a,nt que je la conme touche. Je l'ai maternel rien que est restée à ce senet je ne puis lui en L, bien que notre 1 ait pas rapprochée, rause, — qu en écride mon respect ? Sa 3 qui,dans ce temps, mes invitations au Id, lui a 'ait écarter p avec quelque^ exagendre dont il eût •tant de hii ce qu'on jsse, la droiture de Itesse même qui étadistances réglemeni léclairer sur une ansupériorité de na|temps-là|, je n'attaîe importance, cette ous de ia douceur, vouait à sa fille, et lette, et cette généd'attribuer en appaste à des fatalitéa en vertu, peut-être, our eux qu© dans sa de la différence des ;, tout ce que je véche du souvenir dei (A suivre.) . ^ \\M E SUITE la défense ctive, non. rompue aux it, économiquement , ous vos droits. Discrée. Ecr. 6203, bur. du \K ou.Hweiix, Garant, gent Exp. Int. Paris 190i f |me : 12 bouteilles assort, fr. vranco contre remb. )$. Prièreciter le journal. ' i(Audre?nies. Belgique). xtttS iux marchands. CHEVAUX VOITURES CHIENS HARNAIS Brides, selles, équipeImcnts d'étalons. — Catalogue gratis. — Se rend en Srovmce sans frais. 2, rua ■ eMérode, Bruxelles. 8Q79 ~AUT0S-VEL0S~ HUY. JLTJ TOTAXI.Max Meunier, 1, 'rueiBioul. 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Le core se disait : -\ iA suivre.)"' RÉDACTION & ADMINISTRATION Rue Leopold, 39, Charleroi ABONNEMENTS Vn an. • . fr. 10 00 ._:_•: mois. . fr. 5 50 Troie mois. fr. 3 00 Adresser toutes les lettres et communications au Directeur du RAPPEL Rue Leopold, 39, CHARLEROI. — Téléphone 88 David contre Goliath Une caricature du Daily Graphie figure, pour symboliser la lutte de la Belgique contre l'Allemagne, un petit jeune homme, David, prêt à se mesurer avec île géant Goliath. Comme ce symbole est vrai ! Qui eût jamais cru qu'un pays si petit, si insignifiant, aurait osé affronter la force herculéenne du colosse germain ? Et pourtant c'est une réalité. Tandis que le monde civilisé,étonné de tant d'audace et, peut-être,souriant de pif/ié, contemplait ce spectacle, David préparait sa fronde et, d'un geste énergique, en frappait l'insolent agresseur. Celui-ci, étourdi, terrassé, vaincu, s'arrête dans sa marche, retourne dans son camp, et est obligé, pour.renouveler son assaut, de réparer ses forces. C'est que David avait pour lui le droit et'la justice, tandis que Goliath n'avait, pour appuyer son bradai attentat, que lia trahison et le parjure. Honneur impérissable à David ! Honte éternelle à Goliath ! Mais voici- que Goliath a ramassé toutes ses énergies et s'apprête à nouveau à se ruer sur le faible David. Quelle sera l'issue de cette héroïque mêiée ? Verrons-nous 'le géant félon renverser le fidèle David, lui passer par-dessus le corps, et fouler aux pieds les lois de la justice ? Dieu est là ! De son bras tout-puissant, Il communiquera au défenseur du droit une confiance et un courage qu'il ne se connaissait pas ; et, fort de la bonté de sa cau•se•, animé d'un souffle divin, malgré l'invraisemblance d'un duel inégal, David triomphera. Ions, aidons Le"\ David ! Et Dieu veuille que Goliath soit cette .fois terrassé pour toujours ! Dieu le veuille ! ^sA/^A— LA SITUATION La situation hier à 3 heuers était la -suivante : La nuit a été calme sur tout le Iront. La cavalerie allemande s'est '' retirée partout, sauf en un point, où elle a gardé contact avec les noires. D'une manière générale,les Allemands paraissent. commencer une nouvelle phase de la guerre. Leur attaque brusquée par lu Belgique centrale a échoué. Ils se fortifient, sem.ble-t-il,sur le front MaeslrichtLiége, comme s'ilsrenouât, momentanément du moins,à une offensive par le centre de notre pays. D'autre part, ils emploient un grand nombre de paysans à ouvrir les routes du sud de la province de Liège et du Luxembourg, où ils savent que les Français arrivent enforce. Ces mesures semblent indiquer que leur offensive se frayerait un chemin ait sud de l'Ourtlic, vers la Haute-Meuse et la France. Dans ce cas, le centre de la Belgique serait actuellement à l'abri de l'invasion. Ce qui confirmerait celle manière de voir, c'est que les Allemands se fortifient dan s les rues de Liège contre une offensive de l'armée belge débouchant var ;\ns. Enfin* les Allemands ont repris le bombardement des forts, ce qui indique l'intention d'essayer d'emporter la position pour s'en faire une couverture contre Voffensive sur leur flanc droit. Mais les fortsrésistent mieux que jamais. L'impression, au total, est qu'une offensive par la Belgique centrale semble au moins ajournée, et même-abandonnée. Les escarmouches de la cavalerie allemande — qui se perd par petits paquets à ce jeu — semblent n'avoir pour but que d'occuper nos troupes et de les maintenir sur la défensive. Toutefois, il convient d'attendre des observations nouvelles pour affirmer formellement que les troupes allemandes ne tentent pas de se masser conln1 nous. le mouvement de retraite des Allemands s'accentue Bruxelles, 12 h. 52. (Officiel) Le mouvement de retraite des Allemands annoncé hier, s'accentue. 11 n'y a aucun autre renseignement. Une lettre arrivée ce matin de Liège, apprend que l'état-major allemand s'installa au couvent du Sacré-Cœur à Comte. Dans la crainte d'une agression, il se barricada. Une forte colonne de cavalerie allemande passa rue de l'Université, se dirigeant vers le pont de la Boverie et de la gare du Longdoz. Les Allemands accumulèrent'des sacs de farine probablement pour le cas où ils seraient invests a leur tour. Il est établi que les Allemands ayant dé«ouille« d* leurs (uniformes, les sodats bel- 1 ges tués pendant l'engagement, en ont revêtu une partie de leurs hommes que, pendant l'agression, ils firent marcher en tête de leurs forces. Les opérations de lundi et mardi Bruxelles, H h. 43. Selon de nouveaux renseignements sur les opérations allemandes de lundi et mardi, la cavalerie allemande se répandit sur le front St-Trond-Hannut et poussa des pointes vers Tirlemont, Hougaerde et Jodoigne. La vallée de la Gette, étant mise en défense.les Allemands se retirèrent hâtivement.Entretemps, ils avaient occupé diverses autres localité»* Ensuite, eut lieu, au nord de la route de Leau, le*combat déjà signalé avec les lanciers belges. Des paysans' accusent les ennemis d'achever les blessés et de ne point faire de quartier. I Deux mille cavaliers s'avancèrent vers Tirlemont, mais l'arrivée de fantassins belges obligea les Allemands à fa're demi-tour et à se replier sur St-Trond et Waremme. Mardi, la poursuite commença. La cavalerie allemande se retira sur tout le front au-delà de Waremme. Des aviateurs belges ont survolé plusieurs fois les troupes allemandes, allant même Jusqu'à la frontière. Terrible méprise Le baron van Zuylen van Nyevelt et un soldat tués. On sait que des espions ayant revêtu le costume militaire circulent en auto. Des mesures très sévères sont prises pour les capturer. Ils sont nombreux les endroits que les militaires eux-mêmes ne peuvent franchir sans le mot de passe qui change plusieurs fois par jour. Ces mesures rigoureuses, que justifie l'état de guerre, nous ont valu, lundi après-midi une déplorable erreur. Le baron van Zuylen van Nyevelt de Spandl, au lieu de faire ' un service de garde-civique, conduisait une automobile $u génie. Route de Namur à Liège, près de Lives, se trouvait une sentinelle. A la volée, sans stopper par conséquent, le baron van Zuylen donna au factionnaire le mot de passe. Une patrouille qui se tenait sur l'autre rive, sur le territoire de Béez, crut que l'auto avait forcé la consigne et fit d'eux feux de salve. L'auto s'arrêta, criblée de balles. Le soldat du génie, assis à côté du baron van Zuylen, était mort, traversé de part en part par une balle et le baron van Zuylen était blessé à l'épine dorsale. Transporté à l'hôpital militaire de Namur il y est mort dans la soirée. Il avait quarante ans, était marié et père d'une fillette. A LIËGE La lutte a repris autour des forts de Liège, qui sont bombardés et qui répondent vigoureusement à l'ennemi. Les troupes allemandes sont en mouvement pour passer la Meuse. Une tête de pont a été établie 'à Lixhe pour le passage des troupes et du gros matériel. Il est possible aussi que les Allemands veuillent également passer la Meuse en amont de Liège, car on signale des convois qui prennent la direction d'Engis. L'avance allemande est excessivement ralentie par la présence de la position fortifiée de Liège, car les forts battent les routes de l'Allemagne vers Liège, battent les intervalles des forts et empêchent le passage de la grosse artillerie et de tout le charroi allemand. La position doit être contournée pour tous ces transports, et elle rend ainsi l'inappréciable service de briser te courant impétueux de l'offensive allemande. DU QUARTIER GENER AL CE QU'ON VOIT Bruxelles, 12 août. Ce qu'on voit depuis des jours est effarant. Cela nous aurait paru inimaginable, il y a un mois. Nous conserverons tous la vision de certains soirs, au boulevard Anspach, dans les premiers jours de fièvre ; de certaines heures où la gare du Nord vibrait d'acclamations et de huées, quand les trains de réservistes partaient dans le frémissement des drapëlets tricolores, et que les Allemands, si généreusement hospitalisés dans notre pays, s'en allaient accablés de nos malédictions. Nous conserverons toujours le souvenir de ces journées angoissées et fiévreuses où les cœurs battaient vite, sous le choc inattendu et brutal, où les cris s'échappaient des poitrines, où l'on s'exaltait, où les autos passaient en trombe.où l'image de la guerre montait à l'horizon, grandissait, s'accentuait et se montrait enfin dans toute son impérieuse horreur. Ce qu'on voit en ce moment sur les routes, en ce moment où se prépare une grande et décisive bataille, une des batailles qui resteront pour l'honneur des nôtres, quoiqu'il arrive, dans l'histoire glorieuse des peuples, ce qu'on, voit est d'une grandeur tragique déjà. Prenez le train. Dès les premières gares, ce sont des gardes civiques qui vont et viennent, se relèvent de gardes pénibles dans les endroits dangereux, déserts, où la nuit est lugubre. Ce qu'on voit depuis des jours est effarant. Dans les peites gares, ce sont les autos sans nombre qui arrivent au ravitaillement '; et. si vous regardez bien, vous verrez, dans telle paisible halte, un amoncellement d'uniformes, de shakos, de képis, decapotes ; tout cela jeté en tas et gardé par une sentinelle. Ces uniformes, hélas ! ce sont ceux de nos braves enfants morts pour la -Patrie. Et devant cet amas de défroques boueuses, Je* vous défie bien de ne point sen- L'attente d'une suprême détresse ou d'une suprême délivrance... Ils nous ont vieillis, ces huit à dix jours que nous venons de vivre dans cette atmosphère d'angoisse, dans ces deuils -commençants, dans cette fournaise de fièvre où nous jette brutalement la réalité de cette gu qu'appréhendait le monde.' Les premiers bruits de victoire ont mis' nos nerfs in feu Aujourd'hui.c'est la détente devant le : que sait-on ? C'est l'anxieuse demande : de quoi sera fa'it demain ?.-.. & 0- sjfr Dans nos foyers qui tremblent, d'où l'ennemi a chassé pour longtemps les douceurs paisibles, il y a, pour nous, un grand frisson de mort qui passe. On la sent toute proche, celle qu'hier encore on n'attendait nulle4 ment. On la sent planer, hélas i sur ceux qui sont partis. Où sont-ils ? Que 'disent-ils ? Que font-ils ? à cette heure. Sont-ils encore en vie ? .. Les cœurs, en y songeant, se serrent comme s'il s'était perdu, lui, l'absent tant aimé, dans un désert profond d'où l'on ne revient que sous la forme muette d'un poignant souvenir. Se sont-ils enfoncés là-bas. dans la plaine immense où le soleil des midis leur jette à torrents ses feux, ces feux qu'ils ne sentent plus depuis ,que leurs regards ont fixé sans frémir les horizons rougis par l'éclair des canons... Et la pensée, à toute heure, les suit, les suU on ne sait où... ca»r on ne sait où s'acheminent en longs pèlerinages tous les regrets et toutes les espérances, toutes les tristesses et toutes les fiertés dont nous brûlons sans cesse, dans cette mortelle attente d'on ne sait quoi... Et ils attendent aussi, eux, qui sont là-bas, à l'ombre des drapeaux. Us attendent quoi ? Qu'on livre enfin le grand combat, la dernière batallie où dans leurs rêves calmés ils ont blotti toutes leurs fortes espérances, leurs énergies de victoire, leurs .colères assouvies, un peu tristes peut-êtie en songeant à ce qu'ils ont laissé éru arrière, mais joyeux quand même en pen- tir contracter douloureusement votre poitrine. Un convoi passe, un convoi qui va un train d'enfer : quarante locomotives qui vont quérir les trains. Où ? Mystère. Tout est mystère. Personne ne sa'it rien. On sent la bataille proche, mais personne ne peut donner un renseignement précis. A toutes les barrières, à tous les passages à niveau, des soldats qui arment leurs fusils. A la gare où vous voulez sortir, il faut exhiber un passeport ou un certificat d'idendité : c'est l'état de siège partout, dans les villes et dans les campagnes. L'effarement, qui déjà s'apaise et fait place à de la résolution tranquille, c'est le long des routes surtout qu'il se manifeste Hier, on les suivait librement, à toute allure. Aujourd'hui, il y a un arrêt tous les kilomètres. Les paysans se sont transformés en soldats, en gardes civiles et rurales. Us ont des uniformes variés, bigarrés. Les uns portent la blouse et le' chapeau « Trois François » avec la cocarde. Les autres ont des képis'verts ou jaunes, avec des galons d'or ou d'argent. On s'est armé de -fusils de chasse ou de vieux Comblains. Des baïonnettes démesurées s'emmanchent aux canons ancestraux. Tous font leur devoir vaillamment ; d'autant plus vaillamment que si "une véritable auto ennemie surgissait, montée par des gaillards décidés et armés de brownings... Et voilà des camions et des voitures de munitions, formidames ; des soldats, fusils braqués, audessus des chargements, aux quatre coins des voitures prêts à tirer. Voilà d'autres auios transformées avec des cages à claire-voie, pleines de gendarmes. Voilà des machines closes de toutes parts et dont les chauffeurs ralentissent, glissent le mot de passe aux sentinelles, repartent a toute allure. Voilà des soldats cachés derrière les meules, couchés sur les gerbes de blé. -Voilà des bestiaux que l'on chasse à coups de lanière, devant soi. Et quand on s'en va vers le front, quel héroïque spectacle 1 Des canons, des convois de toute espèce, des centaines de chevaux attachés aux arbres, des aéroplanes qui montent ou descendent, des troupes éparpillées, couchées dans les champs, des armes J qui brillent au soleil, et des canons qui s'abritent, prêts àv cracher le feu et la mort. L"horeur de là guerre n'apparaît pas encore. Seul, l'enivrant, l'exaltant spectacle de la Force emplit le yeux et fait pénétrer au fond des âmes le détachement de tout ce qui n'est point la défense du sol, de la Patrie. Rien n'est plus que la liberté, l'indépendance, la haine de l'envahisseur, Et une hà;ne formidable monte, avec la farouche résolution d'en finir, de frapper, de tuer, de vaincre. Après huit jours Le rôle de Liège et de l'armée belge.Un succès éclatant Voila huit jours que le territoire belge a été envahi. Le plan allemand était de foncer à tra-versla Belgique, par Liège et Namur, et i sant qu'elle approche tout près l'heure où ils | iront, vainqueurs, à la charge finale... . Je les vois, autour de leurs faisceaux, au >uac des soirs... Près de leurs chevaux aux naseaux fu- , niants et rougis de victoire, les « revenus du feu » content à haute voix leurs exploits des journées d'hier. Us disent ce qu'on a fait -pour déloger l'ennemi. Ils disent ce qu'ils.ont vu, parmi l'odeur de poudre et de carnage, les spectacles d'horreur qui mettent chez les plus braves un petit* tremblement... Ils ont des mots si profonds de regret, pour les héros qui sont morts, que ceux qui les écoutent .sentent à fleur des yeux les larmes leur monter... en attendant leur tour. Et quand, dans la vallée, les clairons ont jeté leurs notes claires et rudes, ils s'en vont s'endormir dans des songes fiévreux ; ils s'en reviennent la nuit, par la. pensée, vers ces foyers en larmes pour y murmurer doucement, sur ceux qui ne donnent plus.qu'on n'ait pas peur... parce que les autres ne passeront pas. *£ 0 ■& 'Que sera notre dema'i.n ? Devrons-nous, pleurant de rage et d'impuissance, courber la nuque sous le grand sabre teuton ? Devrons-nous sans nous plaindre subir en esclaves les grossiers propos et les soufflets infâmes d'une tyrannie ? Le kaiser, de Potsdam, nous jettera-t-il le sort qu'il fit souffrir aux Alsaciens ? Ou, plutôt, notre sol purgé de ce$ hordes de vandales reverdira-t-il encore au beau soleil de notre liberté ?... O ma Belgique, en ces jours où, toute ruisselante de sang, la patrie dresse sur le monde le drapeau des fières libertés, terre sain•jb• des puissants sacrifices, ton idéal d'hierfut d'être au monde la nation pacifique, eten témoigner, ton courage■ par tant de splendides hKnun, non.con peuple n'est pas mûr encore pour les menaces de la barbarie et nos mains toutes pures de ce sang versé se lèvent suppliantes dans un suprême espoir vers Celui de qui nous viennent la paix, la victoire, et la vie... O. D. d'arriver en trois jours au plus à la frontière française, en s'étant assuré la possession de nos deux positions fortifiées. Dès lors, l'armée française devait changer complètement son front de bataille dans des conditions défectueuses. En un mois, soit le 31 août, les Allemands devaient être à Paris. Ils dictaient la paix à la France, faisaient occuper le Nord de celleci par des troupes de troisième ligne et, rentrant en masse en Allemagne, venaient, victorieux et invincibles, culbuter les Russes entrés chez eux et, les refouler dans leurs steppes. La réalité de ce plan est bien certaine. Cela résulte des déclarations des officiers allemands prisonniers. Cela résulté de certains documents saisis sur eux. Cela résulte surtout des opérations allemandes en Belgique où ils ont lancé leurs forces de première ligne, sans les mobiliser complètement, sans aliments, sans munitions, comptant compléter leur préparation par de grands transports d'arrière dès que notre territoire serait occupé. Eh bien ! Après huit jours de guerre, voyez la situation. Les corps allemands ont été décimés. Ils sont arrêtés autour de Liège et ont les plus graves difficultés à passer' la Meuse. Ils ont devant eux l'armée belge prête ; sur l'Ourthe, ils se retranchent. Dans le Luxembourg, ils font de la défensive. Sur le front lorrain, ils ont une attitude, expectante. Brisée, la première offensive allemande, celle qui devait avoir lieu par chez nous. Brisée par la Belgique l g Après huit jours de guerre, les vainqueurs de Sedan, dont les chevaux devraient fouler actuellement la Champagne et la Picardie, sont à peine entrés en Belgique ! La France a eu lé temps de changer son front de bataille. L'Angleterre a eu le temps d'expédier ses premières troupes. Dès- maintenant, la résistance est organisée chez nous. U n'y a plus de voie libre à travers la Belgique. L'Allemagne a senti la victoire trembler dans sa main, déserter sa maison. Elle espère encore, .mais elle craint. Elle craint tout, car son armée fait exécuter des travaux défensifs jusqu'au Rhin ' Elle combattra, sans doute. Mais ses adversaires se renforcent de jour en jour. Pendant ce temps, la Russie rassemble ses armées immenses. On peut avoir confiance dans l'armée russe Elle fera sensation sur le champ de bataille. Ce qu'il lui faut, c'est un peu de temps I L'arrivée à temps des Russes en Allemagne est la défaite certaine de nos ennemis. La Belgique a donné du temps ! Quoi qu'il arrive, gagnons du temps l 'L'Allemagne a déjà perdu huit jours ! Uhlans aux environs de Namur En différents endroits, dans la province de Namur, des patrouilles de uhlans sont encore alées. Elles ont été repoussées avec pertes. Sur le cfeamp de Maille Choses horribles Un correspondant se trouvant à Tirlemont mardi dans la matinée, apprit que des engagements d'avant-postes s'étaient produits lundi entre Tirlemont et Saint-Trond, suivis d'un combat en rè^gle. 11 se rendit sur les lieux : La bataille n'a pas été fort meurtrière,mais le feu a été acharné et l'engagement a duré de 11 heures du matin à 5 heures de l'aprèsmidi. Il y a quelque danger, sans doute, à se ■ rendre sur le champ de bataille, les avantpostes allemands en étant Soignés de moins d'une lieue. En une denfi-heure, je me trouve à Ors-maelüussen hoven. Quinze maisons sont anéanties par le feu. Des débris calcinés s'échappe encore une acre fumée. D'autres maisons ont leurs fenêtres brisées, leurs volets, leurs portes arrachés et jetés sur la route. Les balles ont laissé des traces de leur passage : trous dans les murs, carreaux brisés. L'ne bande deuhlans a saccagé les villages d'OrsmaelGussenhoven. de Dormael et de HalleBoeyènhoven Les habitants sont terrorisés. Ils tremblent encore 24 heures après. « J'ai peur à en mourir », me dit une femme, les deux mains comprimant les battements de son cœur. Beaucoup de femmes sont littéralement affolées. Des hommes pleurent silencieusement sur leseuil des maisons. Un ménage est sur la route avec trois petits enfants. Le père m'explique que des soldats allemands lui - ont pris son cheval — son gagne-pain — en le menaçant de leurs carabines à bout portant. L'ennemi a dévalisé des soldats belges tués sur le champ de bataille. Il a de plus massacré sept villageois, dont quatre ne leur avaient absolument rien fait. Le crime de l'un fut d'essayer de s'enfuir par le jardin de sa maison. Rattrapé par les uhlans, il fut fusillé sur le champ. A Dormael, les trois frères Sevenans qui tués à coups de carabines, leurs corps criblés de coups de lances, leur maison incend'iée. A quelques kilomètres de Saint-Trond, un prêtre a été- saisi et forcé, sous la menace d'un revolver lui effleurant la Le bourgmestre dut s'agenouiller trois fois de suite en demandant chaque fois pardon. Un autre habitant, villageois tout à fait innocent, fut contraint de se vautrer dans la poussière. Une seconde d'hésitation, c'était la mort. Un lancier belge avait blessé un uhlan. L'allemand, à son 'tour, blesse son adversaire et le jette à terre puis, .saisissant une corde, il l'enroule autour du cou du lancier et pend celuici à une branche d'arbre. Ensuite, d'un coup de lance il lui ouvre le ventre. Un blessé gisait sur la route : « Pitié 1 Grâce 1 Epargnez-moi ! » gémissait-il. « Pas de pitiéI » hurlent des uhlans et appuyant le canon d'une carabine à la tempe du soldat, l'un d'eux lui fait sauter la cervelle. Un vieillard nie raconte : n Jusqu'à notre vicaire qu'ils ont blessé à la tête. J'ai vu. de mes yeux vu le vicaire s'approcher de deux infirmiers allemands de la Cro'.'x-Rouge et les prier de l'accompagner sur le champ de bataille pour secourir lés blessés. Les infirmiers acquiescent et, encadrant le prêtre, se dirigent vers un groupe de blessés. En chemin, un uhlan donne un grand coup de lance sur la nuque du vicaire. La blessure n'est heureusement pas mortelle. « Mais j'aperçois un prêtre qui en surplis et accompagné d'un enfant porteur d'un drapeau blanc, bat.et rebat les plaines et les champs à la recherche des victimes. Quelques hommes de bonne volonté l'aident dans sa pieuse besogne. Je le rejoins et pendant quelque temps je participe aux recherches. « Voilà onze heures, me dit le prêtre, que je suis en route ». Tout à coup nous découvrons trois corps, trois lanciers, dont un trompette dont la main serre encore l'instrument. Un peu plus loin, un nouveau cadavre. Au total nous avons environ vingt tués, parmi lesquels le commandant Knapen et le comte Van der Burght, de Bruges.Les Allemands en ont 80. De leur côté, les blessés sont auss; beaucoup plus nombreux. Un détail frappe immédiatement ma vue. Toutes les victimes, indistinctement toutes, parmi nos soldats, ont été abattues alors qu'elles se rendaient. Leurs bras sont levés en l'air, les coudes élevés à la hauteur des épaules. Les blessures sont atroces et Lut s a bout portant toujours au visage, au cou ou à la poitrine. Dans le jardin d'une maison aux confins du village, le commandant Knapen et tro;s soldats sont tombés les derniers. L'officier a été surpris avec cinq hommes. Deux ont pu s'échapper. Les autres et le commandant furent massacrés avec furie. Les visages et les poitrines furent littéralement hachés de coups de feu, de coups de lances. Quand l'ennemi se retira, se repliant sur Saint-Trond, il chantait par dérision l'a'ir bien connu de nos volontaires : « Flotte, petit drapeau 1 Flotte, flotte bien haut ! » Mais il avait changé les paroles, et disait : » Vous march ere zsous notre drapeau ! • Avant de partir, il avait enlevé le drapeau belge flottant au clocher de l'éghse.A l'heure actuelle, un drapeau blanc y est hissé. D«eu bénisse le sort de nos armes '« Les aérostiers à Liège La T. S. F. pendant le combat M. l'ingénieur Maurice Berger, engagé v» lontaire de la compagnie des aéiostieis du? génie, envoie à.un de ses amis la lettre suivante concernant le rôle joué par sa compagnie aux f oris de Liège : Les aérostiers avaient gonflé leur ballon: captif et le lieutenant Exteens avait fait une première ascension pour observer les positions et le tir de l'artillerie. Mais une batterie vint s'installer à proximité et le ballon, qui aurait servi de cible à l'ennemi, devint inutile. Les aérostiers devinrent alors télégraphistes. Les Alemands, qui devaient connaître nos forts dans leurs moindres détails.avaient commencé par couper les communications téléphoniques. Les aérostiers' les rétablirent en partie et établirent notamment une ligne entre le fort* et la batterie. Le fort a demandé à la batterie de balayer les- glacis pleins diAlIemands, lesquels obéissaient à la tactique japonaise qui prétend qu'un fort doit tomber si les assiégeants s'obstinent et consentent aux sacrifices nécessaires. En effet, un fort est desservi par trois équipes qui travaillent 8 heures chacune, mais ne peuvent résister longtemps à ce surmenage infernal. Après quelques indications, le fort a annoncé à la batterie qu'elle tirait des ravages épouvantables, a un moment, les communications sont devenues incohérentes : l'observateur dans le toit était sans doute devenu fou. Une autre fois la communication cessa un .long moment et quand elle reprit les aérostiers crurent être en communication avec des Allemands. Mais ils connaissaient le nom d'un caporal qui était sorti du fort et ce nom ayant pu leur être donné, ils eurent la conviction qu'ils étaient bien encore en relation avec le fort., A tour* de rôle, les aérostiers dormirent dans un champ de blé, malgré le sifflement) des balles et des shra.pnels et malgré le tapage de la batterie qui tirait à 20 mètres. Pendant la nuit, les lignes amies reculèrent, la batterie dut battre en retraite, les aérostiers reçurent une dernière communication du fort, disant qu'il pouvait encore te* s ils songèrent à se retireu à leur tour. Auparavant ils incendière Je ballon, fi* rent sauter' la voiture du treuil et les voitures de bonbonnes. Un homme qui avait ou* blié son sac retourna le chercher sous uri3 véritable grêle de balles. Dans leur retraite les aérostiers rencentrèrent de nombreux blessés allemands mourant de faim et de soif! Puis ils revinrent par le chemin de fer à... Les raids de nos aviateurs Nos aviateurs survolent plusieurs fois pai* jour les troupes allemandes du pays de Hervé. Ils vont jusqu'à la frontière allemande* et observent même la (frontière entre le Limbourg et l'Allemagne. Un d'eux, parti d'Anvers, a survolé Maestricht et Louvain. Un autre, parti aussi d'Anvers, a survolé? Tcngres. Waremme et Loncin. Un autre encore est allé d'Anvers à Lixhe inspecter les travaux de ponts que les Allemands effectuent sur la Meuse dans cette localité. On signale aussi de Namur que de beaux raids sont effectués vers l'Est. C'est a'insi qu'un officier-aviateur, parti da la plaine de Belgrade en compagnie d'un officier observateur, a survolé Hannut, Liège et les positions allemandes aux environs, et était de retour deux heures après à Namur. Nos aviateurs ont essuyé le feu des canons et des fusils allemands. Jusqu'ici, ils n'onî pas été atteints. Notre ravitaillement Au sujet du ravitaillement du pays,l3 cabinet civil du ministère de la guerre déclare que la Belgique n'a pas à craindre le manque éventuel de vivres : le pain, les pommes de terre, la viande existent en abondance. M. Van de Vyvere ai assuré que le prix du pain allait être abaissé de 2 centimes. Le gouvernement a acheté beaucoup de stocks et de grains flottants, assumant lui-même le risque do guerre .L'autorité militaire cède aux commerçants les marchandises au prix coûtant. Le numéraire Tous les jours on frappe cent mille pièces d'un franc et deux cent mille de cinquante centimes. Aucun fait de guerre Le grand quartier général de l'arméo belge dit qu'aucun fait de guerre digne d'être signalé n'a eu lieu mardi. De petits engagements se sont produits comme les jours précédents, sur le Iront des troupes. Nous eûmes quelques blessés. Les pertes ; an des sont plus considérables, sans qu'il soit possible pourtant de les évaluer exactement. Faux bruit II est inexact que la gare de Landen ait) été incendiée. Les troupes allemandes n'avancent pas Les troupes allemandes n'avancent pas et continuent à se retrancher dans leurs cantonnements. Seule, la cavalerie se porte en avant, faisant des reconnaissances nombreuses, mais elle refuse d'accepter la bataille.Elle fuit notre armée de i ie dès que celle-ci fait mine de s'avancer à sa rencontre. Trains express Paris-Liile-Bruxelles La Compagnie du Nord annonce la mise en marche à partir du 12 août entre i -Lille-JBruxelles, d'un train expi arrivant à Bruxelles à H h. 51. Un trains partira de Bruxelles à 11 h. 2A ■ ..,_- - . -■

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Cet article est une édition du titre Le rappel: journal politique, industriel, commercial et agricole appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Charleroi .

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