Le soir

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s.n. 1914, 11 Août. Le soir. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/5d8nc5t04d/
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LE SOIR BUREAUX : PLACE DE LOUVAIN, 23-25, BRUXELLES Chaque jour de 8 à 16 pages Deux éditions : AB à 3 h. et B à 6 h. ABONNEMENTS LE SOIR est distribue» dans tout» l'agglomération bruxelloise (rez-de-chausaee) conir® Ir. 0.30 par mois. Abonnement d'étage : fr. 0.60 par mois pour toute la belgique : S mois, fr. 2.25 ; 6 mois, fr 4.25 ; 1 an, 8 fr« On s'abonna à tous les bureaux de posté t fjtx facteurs en tournée grand-duché : S mois, fr. 4.50 i 6 mois. fr. 8.50 ; 1 «n, 16 fr, hollande ; 3 mois, fr. <3.00; G mois. fr. 11.50; 1 an, 22 fr* union postale : 3 mois, fr« 7.50; 6 mois. fr. 14.50; 1 an. 28 fr, TIRAGE: 180,000 EXEMPLAIRES INSERTIONS & AQENOE ROSSEL, 29, plaoa de Louvain (Treursnbtrt) Suocurialo : 68, ■*rohé-aux-Herb«» Petites annonces (1 à 3 lignes). . , .fr. 1.00 « La petite ligne « • • 0.40 J Faits divers(lra partie), la ligne. • • . 5.00 , (2»« partie), 4.00; (3-* partie) . . . 3.00 ' Sport et Réparations judiciaires. • 2 • 3.00 " Nécrologies, la ligne 2.00 '■[ Réclames après les Nécrologie» .... f .50 i ( Annonces : A 581 TÉLÉPHONES { Administration : A 4738 '4 l Rédaction : A 190 et A 3549 / Pour la France, l'Angleterre et les Etats-Unis, T les annonces sont reçues exclusivement à l»| Soolèté Européenne de Publlolté, 10, rue de 1% fj Victoire, Paris, et 1, Snow Hill, Londres, E.C.1 rH Le plan des Alliés se réalise méthodiquement! Le "SOIR" ne peut être vendu que DElîl IMIS sauf les numéros des Dimanches et Jeudis qui se vendent OMQ CENTIMES. VtWWVW.«WAW/AVv'rtWWrt»WW Le roi Albert décoré de la médaille militaire française La oornmandant Duparge, de la légation française, vient d'être chargé par le gouvernement de la République de remettre au roi Albert la médaille militaire, la plus haute récompense qu'on puisse remettre à un général chef d'armée. Le débarquement des Anglais 200,000 hommes Un communiqué officiel du ministère de la guerre français dit que le débarquement des Anglais continue dans d'excellentes conditions. Le corps expéditionnaire anglais atteindra 200,000 hommes. Do cet effectif, 20,000 hommes avaient débarqué hier sur la côte belge-française. Les félicitations de l'armée russe Le lieutenant général Savltoh, gouverneur de la forteresse de Vladlvostock, a envoyé au lieutenant général Léman les fraternelles félicitations de l'armée russe d'Asie à l'armée belge pour la eptendide défense de , Liège. Les volontaires sont su nombre de 40,000 Note officielle : Les offres d'engagement affluent tous les Jours plus nombreuses.A l'heure actuelle, 40,000 citoyens se sont inscrits à la place. Ils seront formés en 10 brigades et deux régiments. ¥ Ces nouvelles recrues seront aussitôt instruites et recevront une destination adéquate à leurs capacités. Le nombre des volontaires a atteint des proportions* si considérables que le département de 1a. guerre se voit dans l'obligation de demander aux nouveaux engagés de se munir de vêtements, linge et chaussures nécessaires pendant la période d'instruction. Ils seront intégralement et largement indemnisés. L'industrie privée consent dans la plus large mesure à assurer, concurremment avec les établissements militaires, la préparation des tenues nécessaires. Le -ministre de la guerre, (S.) de BRÛQUEVILLE. Annonçons que tfest le lieutenantrgénéral Guiette. inspecteur-général do l'armée, rappelé à l'activité, qui a été chargé de la direction de l'instruction de cette masse de vaillants. Ils formeront 20 régiments groupés en 10 brigades.Une spée d'honneur au généra! Lenian En décorant de la Légion d'honneur la ville de Liège, qui a endigué le flot dont l'invasion barbare menaçait la France vers le Nord, le gouvernement français a acquitté une partie de notre dette envers cette héroïque cité, écrit Excelsior. La Ligue Jeanne d'Arc, estimant qu'il appartient à Paris d'exprimer aussi *on admiration envers nos frères d'armes belges, a organisé un comité en vue d'offrir, par souscription, une épée d'honneur au glorieux commandant de la défense de Liège, le général Léman. Cette épée lui sera remise officiellement par une délégation composée de députés et de conseillers municipaux de Paris. Un hommage à iavaillance belge En ouvrant, samocU, la séance de l'Académie des Sciences morales et politiques de Paris, le président en exercice, M. Bergson, a adressé aux correspondants belges de l'illustre compagnie l'expression de l'admiration du peuple français pour les héros qui, malgré la disproportion des forces en présence, ont mis les Allemands en échec sous les murs de Liège. Liège fut toujours prodigue de sang et d'héroïsme ! C'est Camille Lcmonnier qui a écrit ces mots dans le livre publié par le « Soir» pour célébrer le 75° anniversaire de notre indépendance.Voici la page de la « Patrie belge » dans laquelle le grand écrivain célèbre la Cité fcrdente : Si. grisé de nature et de solitude, vous voulez reprendre ensuite contact avec les hommes, retournez vers la grande cuve liégeoise. Vous y retrouverez le bouleversement apaisé d'une humanité qui fut prodique de sang et d'héroïsme.En pays flamand, un hymne sort des maisons du peuple ciselées comme des châsses. Ici, ni tours ni beffrois, mais un étonnant édifice, le i Palais des prlnces-évêques, un grand jardin de 1 pierre fleuri du plus amusant mélange hindou, t gothique, renaissance, la fantaisie et la galtê i d'un peuple qui, même à la cour des maîtres, ' s? sentait encore chez lui, une farandole rte pi-' liers torsés, vermicellés, cannelés sous l'éclat '■de rire des mascarons grimaçant aux chopi-fteaux. A Saint-Paul, à Saint-Jacques, à Saint-f Martin encore, sous les prismes réfractés de9 ( verrières mystiques, la mitre tenait droit entre îes épaules ; mais ici, dans ia vaste maison (plus séculaire qu'épiscopale, la table, les vins et le reste aidant, elle pouvait chavirer sans offusquer trop le bon Dieu des Liégeois. Il e«i . vrai qu'on n'était Jamais longtemps sans se chamailler: il fallait alors que l'évêque s'armât en guerre, La» bonnes gens de LiéfSS Twmv*mvy rrrwm vw VVYWVVVY*WytYYWYYVY»YVYfYTVVVVVVVV avaient le rire aux dents, mais la tête près du I bonnet. Le sang, après les vins, coulait; et j puis, de nouveau comme le » zon » de l'abeille ail temps des Toses, allait par les rues et les places la folle chanson. L'histoire est pleine de leurs révoltes, de 'leurs défaites et de leurs victoires. La paix de Fexhe qu'ils font signer au XVe siècle leur assure presque les droits d'une Constitution moderne. Les énergies historiques ne se sont pas perdues : elles ont suivi un cours différent. On les reconnaît dans l'incessant combat d'une armée d'ouvriers et d'ingénieurs contre les résistances des forces naturelles. Et quand, entre les vieux murs, le long des quais, par les rampes et les ruelles, gire et spire et vire, sur un air ancien, le long serpentin humain d'un cramignon, on voit bien que rien n'est changé, que la petite fleur bleue du sentiment se môle au coquelicot rouge du rire sur les bouches, et que, à travers la canonnade des champs de bataille industriels, comme autrefois sous les décharges des couleuvrines, c'est toujours la grande âme indéfectible dé Liège qui gronde et sonne les branle-bas. Camille LEMONNIER. L'âme belge On ne va plus parler avec sarcasme contre l'Ame belge. On ne méprisera plus notre Brabançonne. On ne rira plus de notre cocarde tricolore. Nous sommes tous guéris de cette peste! s'écrie fort bien Edmond Picard. M. Picard ajoute : « Quel réconfort amer on éprouve au milieu des présentes angoisses, à voir se réaliser, fût-ce au terme de la vie, des désirs qui ont incessamment passionné le cœur! Dès mes jeunes années, j'eus le besoin et l'espoir d'une nationalité. A travers mon existence, ce viril élan s'est précisé, et, depuis longtemps, sans doiite par la force des ancestralités latentes, je me sens Belge enraciné par des liens multiples au sol où ont vécu, aimé, travaillé, souffeft ceux dont je suis sorti et qui vivent encore en moi plus peut-être que moi-même. Dé même qu'on ne saurait sauter hors de sa peau, on ne saurait sauter hors de sa race. Le Sort nous fait la grâce de confirmer les instincts que moi, et apparemment des milliers de vrais Belges, fait en la forme terrible de la Guerre et en nous choisissant pour subir les premiers coups de la tempête. Il accompagne d'alarmes, d'horreurs et de poignantes incertitudes l'héroïque préférence dont il nous gratifie. Mais en songeant h la gloire dont déjà il embellit, honore et fortifie notre petite nation, supportons ces misères puisqu'elles sont tragiquement récompensées par le grandissement de notre Patrie devant le monde. » Liège au perron! La ville de Liège sera fière de porter dans ses armes, comme Péronnes, Paris, Belfort, la croix de la Légion d'honneur. Elle l'aura bien méritée par les souffrances que la barbarie germanique lui fit endurer, par l'ardeur patriotique et le stoïcisme que sa population civile sut montrer en ces journées d'angoisse, à côté de nos soldats flamands et wallons. L'insigne des braves que Napoléon épinglait sur la poitrine de ses vieux grognards et dont il décora Hubert Goffln, l'héroïque porion d'Ans, fera très bien à côté de l'élégant et fier perron qui s'érige aussi, place du Marché, devant le charmant Hôted de Ville, la vieille maison enseignée A la Violette. Au sommet de ce perron, supportée par trois vierges gracieuses de Delcour, on voit une pomme de pin, symbole d'union et d'indépendance. « Le peuple le plus anciennement libre de la terre », à dit Mi-• chelet en parlant des Liégeois. Et Dumôuriez, plantant un arbre de la liberté sur la place du Marché, au lendemain de Jemappes, proclamait les « tiesses di hoye », dures mais inflammables, * les grenadiers des révolutions vraiment populaires ». Les Paix de Fexhe et d'Angleur, longtemps avant la constitution d'Angleterre et la proclamation des Droits de l'Homme et du Citoyen, accordaient aux trois Etats les plus précieuses libertés modernes. Ces libertés, les Liégeois les défendirent farouchement pendant des siècles contre les prlnces-évêques, fidèles vassaux de l'empire germanique. On sait quelle résistance ils opposèrent au Téméraire et comment leurs Datriotes de 1789 : les Bassenge, les Chestret, les Fabry, préludèrent simplement, avec un héroïsme tranquille, k la grande Révolution française.C'est, alors que le bon curé Gilles Ramoux, de Glons, le curé sans-culotte, composa des hymnes révolutionnaires qui furent chers aux soldats de la République une et indivisible, et son chant du Valeureux Liégeois qui sera demain sur toutes les lèvres : Valeureux Liégeois, Marchez à ma voix, Marchez à la victoire! Pays de Franchimont et de Montenaefcen, nous t'aimerons plus que jamais; nous comprendrons mieux le sens de l'antique parole que répètent tes fils : « Pauvre homme en sa maison est roi ! » Et plus tard, quand dans l'azur, se seront volatilisés les éléments du grand charnier, de la citadelle nous contemplerons avec plus d'émotion le sublime panorama: le damier du plateau de Herve fertile, le beau fleuve sinueux, le troupeau de toits bleus, la ville ardente enserrée dans sa bague de collines, les bois de Kinkempois où il fait bon chercher le muguet au printemps, et dont les profondeurs retentissent aujourd'hui des abois du canon répercutés par l'écho... Le Kaiser menace... Nous avons dit hier qu'un nouveau télégramme comminatoire du Kaiser serait parvenu en Belgique. Il aurait été adressé au roi Albert lui-même. Si l'armée belge continue à empêcher les armées allemandes de passer par notre territoire, Guillaume 11 annonce qu'il considérera le roi Albert comme un ennemi personnel, et fera saccager notre pays!... Si le Kaiser tient encore notre Roi pour un ami, et s'il ne sait pas que sfs uhlans ont saccagé déjà la partie non défendue de notre Llaz&te AicLa-U'" cujim^urn^rmi,. LA SITUATION LUNDI MIDI Le plan des alliés se dessine suivant les prévisions de l'état-major. - Les forts de Liège sont en excellent état. - La Cité Ardente est calme. - Uhlans égarés dans nos bois. Cl le communiqué officiel fait, à midi, à la Presse : Les troupes alliées avancent méthodiquement. Le développement du plan d'ensemble des deux armées se dessine. Les conditions pour Ie9 alliés répondent de manière parfaite aux prévisions de l'état-major. Il faut s'attendre à une Importante renoon-tre d'ici à quelques Jours. De bonnes nouvelles de Liège : le commandant d'un des forts a fait savoir que eeux-cl sont, tous, en parfait état; que la santé de nos troupiers est bonne; que Ie9 vivres et munitions abondent dans les forts. Dans Liège, Investi par les Prussiens, la population est calme. ★ * * On aurait tort de s'alarmer en apprenant qu'une poignée de uhlans aurait été aperçue à tel ou tel endroit, comme le bruit en a couru hier, faussement d'ailleurs, aux abords de Bruxelles. Ce sont ordinairement des cavaliers perdus, qui sa rendent à la première sommation. II y en a ainsi d'égarés un peu partout. Straté-glquement, cela n'a aucune Importance. La population n'a pas à se laîssor émouvoir non plus par l'annonce d'un raid aux environs de la ville. Tout est très bien gardé, à ce point de vue. UNE QUESTION à b HOLLANDE L'heure est venue de poser nettement la question. Le bruit court que les Allempn.1: massent des forces considérables sur la frontière hollandaise.La Hollande doit s'attendre, dans ce cas, à devoir défendre sa neutralité, oar le Llm-bourg hollandais serait traversé. Il est probable que l'Allemagne en usera alors envers la Hollande de la même manière qu'envers la Belgique. Elle demandera le passage amiable aveo menace de l'Imposer par la force en cas de refus. Nous ne ferons point à nos voisins du nord l'Injure de les croire capables de permettre le passage des armées allemandes sur leur territoire. Mais comme ce passage aurait lieu à l'extrême sud de leur pays, l'armée hollandaise s'y opposerait-elle efficacement? Nous ne doutons point de l'honneur des officiers hollandais, qui ne supporteraient pas la honto d'être restés dans l'expeotatlve devant les Allemands. Mais nous posons bien clairement la question. Il y a, parait-ll, menace pour la neutralité hollandaise. Nos amis du nord sont-Ils prêts à attaquer à fond l'envahisseur Nous répondons oui, de confiance, parce que nous avons confiance en leur loyale amitié. Et nous attendons d'eux, en cas de danger, qu'ils frappènt le coup prompt et fort que la situation commande. Avec nou9, Belges, c'est la France, l'An-gieterre et la Russie qui les préviennent et qûî les regardent, c'est-à-dire les nations qui dans la lutte actuelle, quelles qu'en soient les péripéties, sont sûres, à la fin, de la victoire. La Hollande maintiendra sa neutralité LA REPONSE Répondant aux points d'interrogation ci-dessus. Son Exc. le jonckheer de Weede, ministre des Pays-Bas, nous a fait ce midi même, à cet égard, cette déclaration formelle : a Quoi qu'il advienne, nous maintiendrons intégralement notre neutralité. » Voilà qui est formel I M hommage du Ministre des Etats-Unis à l'héroïsme et à la boiMs Belges Le ministre d'Allemagne, avant de quitter Bruxelles, avait demandé au ministre des Etats-Unis, S. E. M. Brand-Withlock, de vouloir prendre en main les intérêts de l'Allemagne en Belgique. Le ministre des Etats-Unis consentit à conserver les archives de la légation allemande. C'est à ce titre que M. Brand-Withlock fut témoin, il y a deux jours, de la bonté des Bruxellois venant — Mme Carton de Wiart, femme du ministre de-la justice, et nos braves chasseurs de la garde civique à cheval en tête, — apporter des boissons chaudes et des aliments aux quatre mille Allemands quittant la Belgique, et qui se trouvaient réunis au Cirque Boy al. Le spectacle émut profondément l'éminent diplomate. Remerciant le gouvernement belge, S. Exc. M. Brand-Withlock a écrit au ministre de la justice : « Les Belges savent mourir avec autant d'héroïsme dans la bataille qu'ils savent montrer d'humanité vis-à-vis des non combattants. » ILES LOIS DE LA GUERRE Nous tenons à remettre sous les yeux de nos lecteurs ces sages recommandations de M. Berryer, ministre de l'intérieur : « Il convient de ne pas perdre de vue que d'après les lois de la guerre, les actes d'hostilité, c'est-à-dire la résistance et l'attaque par les armes contre les soldats ennemis isolés, l'intervention directe dans les combats ou les rencontres, ne sont jamais permis à ceux qui ne font pas partie ni de l'armée, ni de la garde civique, ni des corps de volontaires, obéissant à un chef et portant un signe dis-tinctif.» L'oubli de ce3 règles importantes non seulement exposerait les individus ou les petits groupes isolés qui poseraient oes actes d'hostilité sans avoir le caractère de belligérant à une répression sommaire, mais il pourrait servir de prétexte à des représailles atteignant toute la population. » A l'autorité seule appartient le droit d'agir... Répétons, d'autre part, cet extrait de la proclamation du lieutenant général Clooten, gouverneur militaire du Brabant : « Dans les graves circonstances que le pays traverse, j'invite la population au calme et à la dignité : à l'autorité seule appartient le droit d'agir. Toute personne qui tenterait de se substituer à elle serait arrêtée et jugée, et le jugement serait appliqué sans délai. » [ Voir plus loin nos Dernières nouvelles w- ' vj'- ' LÀ SITUATION MILITAIRE Voici le communiqué officiel donné dimanche soir : La situation des troupes allemandes ne s'est guère modifiée, depuis hier, en Belgique.Il y a lieu de signaler pourtant le recul complet de leurs détachements avancés de cavalerie, sous la poussée irrésistible des nombreuses troupes françaises qui, dans les journées d'hier et d'aujourd'hui, ont débarrassé de tout ennemi une partie considérable du territoire belge situé au sud de 1a Meuse. Aucun engagement sérieux ne s'est produit aujourd'hui. L'offensive allemande est entièrement arrêtée; aucune action sérieuse ne se produira avant que les forces principales françaises et belges passent simultanément à l'offensive pour déloger l'envahisseur.De ces lignes retenons surtout le recul complet des détachements avancés de oava-lerie allemande qui sillonnaient la province de Liège, au sud de la Meuse, et la province de Namur, à l'est du fleuve. C'est la cavalerie française, qui est maintenant en grande force dans la province de Namur et au sud de Liège, qui a balayé les détachements allemands. Ajoutons que cette cavalerie est suH/le de troupes d'infanterie. Pas de changement ù Liège, sauf oecl : Au nord de la ville se trouve une force de cavalerie qu'on peut évaluer à 5,000 ou 6,000 hommes. Sur l'Ourthe Nous avons confirmé que les troupes allemandes en avant de l'Ourthe se sont retirées derrière la rivière. Nous avons dit qu'elles se retranchent. Elles construisent des travaux do fortiticatlori de campagne, tranchées, redoutes, etc. Ces troupes paraissent donc attendre leurs réserves et se fortifient contre une attaque éventuelle faite pendant le temps où leur concentration s'achève. On nou3 dit que nul engagement sérieux n'aura lieu avant que les forces principales françaises et belges passent simultanément à l'offensive pour déloger l'envahisseur. Il nous semble qu'il faut apporter à oes termes un léger correctif, et qu'une offensive allemande reste possible à bref délai, oar nous sommes au dixième Jour de la mobilisation allemande, qui est dono presque achevée.Nous sommes prêts, d'ailleurs, & recevoir l'attaque, si elle vient. Ce m sont pas des soldats Ce sont des lions! Un Bruxellois, parlant l'allemand, & pu pénétrer dans les lignes ennemies, et les soldats allemands, qui ne s'attendaient pas à la résistance que leur ont opposée nos soldats, ne cachent pas leur admiration pour ceux-ci : « Dass sind garn keine soldaten, dass sind lôwen ! » (Ce ne sont pas des soldats, disent-ils, ce sont des lions !) Les barbares Le mot n'e3t pas trop dur lorsqu'on parle de la manière dont agissent les troupes allemandes.Le correspondant à Maeseyck du journal « De Tyd », d'Amsterdam, Hollandais et, par conséquent, neutre, raconte les horribles faits aue voici : Du côté prussien, on a tiré le canon contre les habitants de Mouland en fuite : c'est un fait irréfutable. A Visé, des lignards allemands ont brûlé les maisons et ont assommé une population sans défense, réfugiée dans les caves. A maints endroits, on voyait une hécatombe d'habitants fusillés, hideusement redressés contre les murs d'un hameau en feu, comme autant d'exemples d'une répression sanglante, ne pouvant que provoquer de nouvelles représailles meurtrières ! Ah ! les horribles visions 1 Mouland est complètement rasé. Eeaucoup de paysans et leurs femmes ont été fusillés. Le curé de Mouland a été arrêté également; sans autre forme de procès, on a fusillé le malheureux contre le mur de son église. Je répète qu'il m'est impossible de donnèr même une faible idée de la férocité et de l'im-placabilité des Allemands. Un jeune vacher, quelque peu simple d'esprit, qui amenait un troupeau destiné au ravitaillement de l'armée belge, tomba au beau milieu d'une patrouille allemande : d'un coup de sabre on lui fendit la bouche jusqu'au larynx 1 A un jeune télégraphiste, on brisa le genou et on força le petit malheureux à porter ensuite une charge de vingt-cinq kilos. A Berneau, tout un ménage, père, mère et cinq enfants, qui s'étaient cachés dans la cave, fut exterminé. J'ai rencontré le bourgmestre de Warsage. Il a assisté au pillage et à l'assassinat de ses malheureux administrés, et m'affirma de la façon la plus formelle que ses concitoyens n'avaient pas tiré sur l'ennemi. Lui-même échappa à grand'peine au massacre. Il avait été arrêté par une patrouille allemande et transporté dans un camp volant, où il vit fusiller huit de ses amis. Son tour était arrivé lorsqu'il fut reconnu par deux officiers qui avaient, bu, la veille, son meilleur vin... Que ce n'est pas sans raison que le peuple belge hait le Prussien, les nombreux récits que me font les fuyards et les blessés le prouvent. Des femmes me racontèrent comment on les força d'apporter à manger aux soldats ennemis, et comment, après les avoir elles-mêmes laissées souffrir de la faim toute une journée, on les assomma à moitié. En revenant sur mes pas, j'ai vu des tableaux d'une horreur inconcevable. On s'est conduit comme des barbares dans les villages environnant Visé. J'ai vu dans une ferme dont tous les occupants avaient été massacrés, sauf une jeune fille, le chien de la maison gardant les cadavres en poussant des hurlements lugubres. Quant à-la'jeupe fille, elle errait à travers les vergers, devenue folle, Dieu sait après quelles tortures morales et physiques !... —I-2-£oiH-espondaiit de la iiNieuwû BoitM». damsohe Courant» écrit, en parlant de Ber« { ne au ; J, Quelle dévastation 1 Celui qui n'a pas vu \ cela ne peut s'en faire une idée I 't Nous cherchons des blessés. Dans une sorte > de cave, dans une ferme, j'ai trouvé réuniea -, une trentaine de personnes angoissées. Il fal- ï lut que nous frappions plusieurs fois avant 1 qu'on nous ouvrît, et des hommes, des fem-» J mes avaient reçu des coups de feu dans les .J bras, dans les jambes, dans le dos. A ! Au coin de l'église, nous voyons un vieil-» v lard dont le visage est tourné vers le sol, 1« J sang lui coule de la nuque. Il tient enccjre son > parapluie à la main. Plusieurs coups de feu 1 l'ont abattu; des voitures ont passé sur son corps. X Nous traversons un village où tout est dé« > truit. Timidement des gens apparaissent; ilt "é ne savent pas qu'à une demi-heure de distance, '{i leurs amis et leurs parents ont été tués, et que J leurs biens sont dévastés ^ Le journaliste hollandais -parle avec en-i ^ thousiasme du dévouement de la comtesse de Geloes et de sa fille, qui soignent les bles-« sés et vêtissent les malheureux. v' ; Une paysanne s'était rendue au château., ^ La comtesse remarqua que la malheureuseï \ n'avait pas de chemise et qu'il y avait des traces de sang sur sa poitrine. — Vous saigne/? lui demanda-t-elle. — Non, répondit la pauvre femme.Ce n'est,'l pas moi. Les Allemands ont tiré sur moi% j frère, je l'ai pris dans mes bras, et 11 y estî v mort. j.' La belle conduite d'un boy-scout ; liégeois 4 Nous avons reçu la visite' d'un brave boy-< j scout, Camille Dantinne, qui assista aji > combat de Liège : J'avais été de service pendant quatre joura « à la place de Liège, nous dit-il. Je faisais le service d'estafette du commandant de la place., Le dernier jour que j'étais à Liège, le jeudi .' matin, h cinq heures, j'ai assisté au bombar-dement de la ville. On faisait sauter le poi t> ; des Arches et le pont Maghin. Les conduites dé ; ; gaz, qui étaient près du pont Maghin, prirent '•> feu, et longtemps des flammes énormes s'élevè-» $ rent des deux côtés du pont. Un obus vint ( frapper le coin d'une maison et alla donnen ^ contre la bordure d'un trottoir, en creusant un ,4 trou d'un mètre de profondeur. On évacuai ij alors le bétail, qui était dans le champ des manœuvres de Bressoux ef, en passant devant -J la caserne des lanciers, un officier me donnai .J l'ordre, ainsi qu'aux deux boy-scouts qui m'ac- -rf compagnaient, de faire sortir les chevaux de latf vj caserne. Pendant que nous exécutions ceî. or«& dre, des obus pleuvaient autour de nous. Plu-<^ sieurs chevaux furent tués. Des maisons étai?r t"£ êventrées par les projectiles. £ Le commandant de place, que nous rencon-$ trâmes ensuite, nous conseilla de ne pas con«(J server notre uniforme de boy-scout. Je me ren^'i dis alors chez moi, mais je ne trouvai plus»-? personne de ma famille à la maison... 7'cn-^ % dossai un vieux veston et Je courift vers 'aî f g are des Guillemins pour prendre le train de cinq heures et demie pour arriver à Bruxelles v à onze heures et demie. 4 J'ai été recueilli par les boy-scouts de Bru- '* xelles, et, grâce à eux, j'ai pu être équipé de | nouveau. Je suis logé 29, rue de Suisse, et j'es- 4 père que si le Soir tombe entre les mains de \ mon père, il sera rassuré sur mon sort et vien* ) dra me rechercher à Bruxelles. Les Etats-Unis et l'Allemagne La nation américaine est la seule grande 1 puissance dont les intérêts ne soient pas direct tement engagés dans la guerre européenne., \ Elle a donc proclamé sa neutralité. Celle-ci est \ si absolue que, dans certains pays, les Etats* 1 Unis ont été chargés de la protection diee su« ( jets français, alors que dans d'autres la léga*^ 1 tion américaine s'occupe des ressortissants al/,. , lemands. ^ Cette mission, dont la courtoisie internatio- *1 nale fait un devoir, n'implique d'aucune façon '4 que les Etats-Unis soient mieux disposés en 1 faveur de l'un ou 'de l'autre belligérant. Elle consiste à remplir avec Impartialité des den 1 voirs de justice et d'humanité, et à faciliter/ >' sans commentaires, des communications entre f belligérants, comme le ferait un courrier por- "| teur de dépêches. Mais la presse américaine, dont la patrie est 7 le foyer de toutes les libertés, ne cache pas J ses sympathies pour ceux qui luttent pour le j triomphe du droit et l'affranchissement du! ter- 3 rltoire. La neutralité américaine ne sera donc paa j. une neutralité inerte. Dans l'intérêt de l'huma* ! nité et du droit des peuples, dans l'intérêt de t la paix, l'Amérique saura faire entendre sa;^ voix autorisée lorsque le moment sera venu, y soit pour rappeler aux belligérants leurs obli- ,s gâtions humanitaires s'ils venaient à les oui j blier, soit pour leur rouvrir, par la voie de la médiation, la porte du Temple de la Paix. • Afin d'être mieux h même de remplir ce j noble devoir en Belgique; le gouvernement ; américain vient, pour la durée de la guerre et , dans la. mesure compatible avec le droit public belge, de conférer à notre concitoyen M. Gaston de Levai, avocat à la cour d'appel de Bru- i xelles, des fonctions diplomatiques. Histoire de brigands Encore une fois qu'on ?e méfie de donner crédit, aux histoires plus folles les unes que les autres qui circulent, par la ville et surtout qu'on ne les colporte pas ! La dernière sottise qui a couru hier à Bruxelles — il y a des gens qui y croient dur, comme fer — est qu'un major des grenadiers des plus connu et des plus sympathique aurait : trahi devant l'ennemi. C'est une abominable calomnie, une absuirde méchanceté inventée de toutes pièces. , Calomnie et méchanceté aussi les bruits mis en circulation contre M. Ameke. Pour les gens affolés Une masise de Bruxellois s'imaginent qu'on ne peut plus circuler dans la capitale sans un sauf-conduit 1 Et ce matin, il y avait devant la gendarmerie plus de cinq mille personnes pour en obtenir un. i Faut-il dire qu'on circule librement dans Btu- , xelles, et que Les Bruxellois sont toujours chez -eux ? Il paraît que oui, puisque des gens semblent en douter. Anvers. - On saisit 3,000 fusils allemands Grosse nouvelle, .semblable à ceJle qui nous , était signalée hier de Liège. On a saisi à Anvers, nue Pierre Pot, dans line , ancienne synagogue désaffectée et transformée en magasin, trois mille fusils allemands soigneusement enfermés dans des caisses. Les Allemands avaient donc l'intention de former au sein de nos grandes villes, comme Liège et Anvers, des corps de combattants des- ; trinés 4 porter le désordre parmi nos défenseurs J uet-HnnuMme dm; ip, population 28» ANNÉE _ _ . ar MARDI 11 AOUT 1914. ÉDITION ..W - . .. .N° 223

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Onderstaande tekst is geautomatiseerd gemaakt met OCR (Optical Character Recognition). Deze techniek levert geen 100% correct resultaat op. Dit komt mede doordat oude drukken moeilijker te lezen zijn met software dan moderne. Dat betekent dat er onjuiste tekens in de tekst kunnen voorkomen. Er wordt gewerkt aan verbetering van de OCR software.  

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Cet article est une édition du titre Le soir appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1887 au indéterminé.

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