Le travailleur de fabrique: organe du Syndicat belge des ouvriers de fabrique

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01 janvrier 1914
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s.n. 1914, 01 Janvrier. Le travailleur de fabrique: organe du Syndicat belge des ouvriers de fabrique. Accès à 29 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/930ns0mm21/
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Le Travailleur de Fabrique Organe du Syndicat Belge des Ouvriers de Fabrique RÉDACTION ET ADMINISTRATION : RUE BASSE, 152, ANVERS DEUXIÈME ANNÉE NUMÉRO 12 JANVIER 1914 Pourquoi les temps sont-ils si durs à la classe ouvrière ? Me voici dans les bureaux somptueux du Travailleur de fabrique — (sous les combles, au «Werker») — songeant au sujet de mon article mensuel... Et je songe aux temps critiques que nous traversons actuellement. De toutes parts des plaintes et des récriminations s'élèvent... Les travailleurs se plaignent de la dureté des temps. Ceux-ci sont bien difficiles au pauvre monde... Les plaintes sont unanimes, au sujet des affaires, qui sont serrées, de l'argent qui se fait rare (surtout dans la poche des travailleurs). La crise industrielle sévit avec une âpreté aiguë. Les emprunts des Etats et des villes vont être très chers. Bref, le marasme est général. Notre joli monde capitaliste est dans la dêche... Voilà bien de quoi nous étonner. En effet. Nous assistons à un prodigieux développement économique. Le progrès de la richesse produite par les travailleurs, aidés d'un outillage et d'un machinisme formidable, devrait mettre nos sociétés capitalistes à l'abri de pareilles crises. Si, malgré la production prodigieuse des temps modernes, notre société se trouve dans une dêche noire il faut bien qu'il y ait à cela des Taisons puissantes. Camarades, voulez-vous que nous examinions ensemble ces causes ? Et voilà un sujet tout trouvé pour mon article de ce mois. Il est vrai que le rédacteur d'un journal ouvrier n'est jamais à court de copie. La matière abonde et bien souvent je regrette l'exi-guité de notre organe. Les faits, qui s'accomplissent tous les jours sous nos yeux sont fertiles en enseignements et fournissent bien des arguments en vertu de nos principes. Mais, venons au fait. * * * Il est sans doute bien difficile de déterminer avec une précision scientifique les causes du marasme actuel, de la crise que traverse notre belle société capitaliste. Je viens de lire la traduction d'un article fort intéressant paru dans une savante revue bourgeoise anglaise «The Economiste et je veux vous raconter ce que cette revue considère comme la cause de la disette présente de l'argent, de la crise financière. L'auteur de cette article — un économiste bourgeois — la voit dans la dépense fantastique que viennent de faire les divers Etats européens, depuis dix ou douze ans, pour la guerre et pour les armements. Et ces dépenses sont, en effet, monstrueuses. Faisons le compte, camarades : La guerre anglo-boër a coûté au peuple britannique plus de six milliards. Les frais de la guerre russo-japonaise se sont élevés à dix milliards. L'expédition de Libye se soldera par un milliard pour l'Italie. La guerre marocaine et les augmentations d'armements qui en ont résulté absorbent à l'heure actuelle un milliard deux cent cinquante millions d'argent français. L'Allemagne dépense en ce même moment une somme égale pour le renforcement de son armée. La mobilisation autrichienne et la mobilisation russe durèrent pendant toute la guerre balkanique; elles furent suivies l'une et l'autre d'un accroissement d'armements. Les deux Etats devront de ce fait débourser un milliard cinq cents millions. Passons maintenant à la guerre balkanique dont on achève si laborieusement la liquidation; elle coûte un milliard deux cent cinquante millions aux Turcs; chacun des autres Etats belligérants : Grèce, Bulgarie, Serbie, a dépensé sept cents cinquante millions. Quant à la Roumanie, elle s'en est tirée pour deux cents millions. Additionnez ces chiffres fantastiques. Vous arrivez à un total qui dépasse sensiblement vingt trois milliards, follement gaspillés; sans compter l'effroyable massacre de vies humaines, sans compter les ruines accumulées qu'il va falloir maintenant réparer. VINGT-TROIS MILLIARDS ! ! C'est-à-dire vingt-trois fois mille millions ! ! Quelle énorme, quel criminel gaspillage ! Que de larmes ! ! Que de sang ! Et notre économiste anglais déclare tout net aux financiers que, s'il y a disette d'argent, c'est là qu'il en faut chercher la cause. Je crois qu'il a raison... * * * L'auteur de cet article n'est pas un socialiste. Bien au contraire. C'est un économiste bourgeois, c'est-à-dire un professeur d'économie politique adversaire de nos théories, défenseur du régime capitaliste. Sa déclaration n'en a que plus de valeur. Plus de vingt-trois milliards ont donc été jetés au gouffre. Mais tout cet argent n'a pas été perdu pour tout le monde. Les peuples, partout, ploient sous le faix écrasant des dépenses militaires, mais, dit notre économiste bourgeois, il est des «syndicats de financiers et d'industriels auxquels les terreurs patriotiques ouvrent une source abondante de gains.)) C'est bien cela et les journaux socialistes l'ont répété des milliers de fois. Mais cela fait toujours plaisir de l'entendre dans la bouche d'un bourgeois. Anatole France, le plus grand des écrivains français contemporains, qui est un socialiste fervent, a pris la parole lors de l'inauguration des nouveaux locaux de la Centrale d'éducation à la Maison du Peuple de Bruxelles. Il a ainsi augmenté l'éclat de cette solennité et l'adhésion à notre parti de travailleurs méconnus d'un des penseurs les plus nobles et d'un des poètes les plus puissants de l'époque actuelle est bien faite pour gonfler notre cœur d'orgueil et d'espoir dans l'avenir. Anatole France a dit la même chose que notre économiste anglais en des termes d'une grande élévation de pensée. Nous avons été heureux de retrouver la même opinion dans une grave revue bourgeoise et c'est pourquoi nous n'avons pu résister au désir de porter la chose à la connaissance de nos camarades.Combien de fois n'avons-nous pas été accusés de présenter les faits sous un faux jour, d'atta quer méchamment la société bourgeoise afin de semer le mécontentement dans les cœurs des ouvriers? Et voilà que des écrivains bourgeois ne nient plus l'exactitude de nos affirmations. Ils les confirment et repètent ce que nous avons crié, depuis belle lurette, sur tous les toits. * * * Aussi l'opinion que nous trouvons formulée dans une des grandes revues de l'économie politique bourgeoise est-elle à nos yeux particulièrement précieuse ! L' Economist ne se contente pas en effet de faire, dans l'article cité, une allu-\ sion lointaine aux écumeurs de l'idée de patrie. Il les accuse formellement d'avoir, eux seuls, pour favoriser leurs affaires, créé l'état d'esprit de panique qui a abouti au gâchis financier actuel. Jamais aucun d'entre nous n'a été plus formel, plus précis que ce journaliste anti-socialiste. Ecoutez-le parler : «Si l'on pouvait révéler tout ce qui est su par les établissements Krupp, par le Creusot, par leurs banquiers, et par les journaux qui leur sont inféodés, nous pourrions trouver peut-être quelques raisons de croire que la renaissance de l'inimitié entre la France et VAllemagne fut motivée surtout par des raisons commerciales. » Et il insiste, il met les points sur les i : « A l'aide d'incidents de frontières et de violentes campagnes de presse, par la propagande dans les théâtres et les music-halls, par des démonstrations militaires et des articles de fond, on persuada aux paisibles populations de chaque pays qu'elles étaient sur le point d'être attaquées. Jusqu'à présent le résultat de cette campagne a été entièrement heureux pour les intérêts des fabriques d'armements... pour les fournisseurs de fusils, uniformes, vêtements et casernes. » Voilà bien des coups de massue portés à tous les ratapoils qui s'efforcent, chez nous comme ailleurs, à exiter le chauvinisme des populations. Que signifient, en effet, ces paroles? Que l'on trompe le peuple dans les journaux, dans les théâtres, par des parades de rue afin de faire marcher les affaires des fabricants d'engins de mort et de désastre. Ne parle-t-on pas dans notre petit pays, d'une façon sournoise, il est vrai, d'une marine de guerre dont l'ineffable Segers serait l'amiral? Le budget de la guerre n'est-il pas augmenté de plus de quarante millions? Cela n'empêchera pas les ouvriers de continuer à lire ces journaux, qui mentent pour perpétuer leur esclavage, au lieu de soutenir les journaux de leur propre classe, qui les éclairent afin de les émanciper ! Cela n'empêchera pas les ouvriers de continuer à applaudir, ferme à toutes les inepties qu'on leur représentera sur toutes les scènes. Et ils continueront à envoyer leurs enfants à tous les cortèges scolaires destinées à exalter l'idée de patrie bourgeoise, à propager le militarisme et le chauvinisme le plus échevelé ! Et ils continueront, par leur indifférence ou par leur animosité à l'égard de leurs propres compagnons de classe, de permettre à la bourgeoisie, de rendre la vie de plus en plus difficile à la classe ouvrière par des dépenses mili-

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Cet article est une édition du titre Le travailleur de fabrique: organe du Syndicat belge des ouvriers de fabrique appartenant à la catégorie Socialistische pers, parue à Anvers du 1911 au 1914.

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