Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1915, 14 Août. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 18 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/ht2g737v7w/
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LEXX SIECLE l eitisle Misais 1BB! ilil par 1119 m liiattiàlliitt »o« Que HAliefm&gne aiit intérêt à faire la «paix, rien de plus sûr, rien de plus évident. "Un examen rélléchi de la situation militaire ■et de la situation intérieure des Empires •centraux mène tout droit à cette conclusion. Preuve plus décisive encore : l'Allemagne mobilise pour ainsi dire dans les cinq parties du monde des porteurs d'olivier chargés de convaincre les Alliés de la nécessité de commencer les négociations. Croit-on qu'elle s'humilierait à ce point si e-île ne considérait la. victoire comme impossible, si son intérêt ne lui faisait une obligation de traiter sans retard avec ses adversaires ? La Russie était sollicitée hier, une note de la « No voie Vremia » l'a révélé au monde, de trahir ses alliés au prix de la Galicie et même des Dardanelles. .En Belgique, nous l'avons vu, des brochures d'inspiration allemande promettent aux Belges, en même temps que l'indépendance nationale, la prospérité et la gloire s'ils veulent se séparer de leurs alliés, ou tout au moins s'entremettre entre eux et les Allemands en vue d'une prompte paix. Voici que des nouvelles d'Amsterdam nous montrent le développement, en Hollande, d'une manœuvre identique. Le 6 août, dans un des plus grands journaux hollandais, le « Nieuwe Rotter-damsche Courant », paraissent deux articles, dont l'inspiration allemande ne peut faire doute pour personne, visiblement arrangés pour persuader l'Angleterre de négocier la paix avec l'Allemagne, la possibilité de succès militaires décisifs devenant de plus en plus chimérique !... Le « Tîmes » du 10 août a reproduit cet article, avec quelques çommentaires de son cru. Nous ne pourrions mieux faire que -de traduire le texte du grand journal anglais. Voici ce que lui écrit d'Amsterdam,, à la date du 7 août, un de ses correspondants hollandais : DEUX ÀlVi'ÏCLES MACHIAVELIQUES DU « NIEUWE ROTTERDAMSCIIE COURANT. » Il y a quelque deux mois, le correspondant du !Tiid à Cologne a fait une prophétie assez remarquable. Il a dit qu'il tenait d'une personne autorisée que les Empires centraux, après avoir libéré leurs territoires de l'ennemi et porté la guerre sur le sol ennemi, seraient en situation aie faire connaître leurs vues sur la paix. Les en* •constances seraient telles qu'elles excluraient 11-tiée que ces Empires consentissent à une terminaison défavorable de la guerre; mais d'autre •part la responsabilité de la. continuation de la çiterre, avec toutes les souffrances et les pertes qui en dérivent reposerait sur les puissances de •PEntente. Si celles-ci refusaient de conclure la ■paix dans ces circonstances-là, leur résistance ne ïerait que placer sous un jour meilleur l'action ■de l'Allemagne et de l'Autriche. On dirait que l'on considère que le moment est •arrivé pour une campagne de presse sur ces données. Dans sotn, édition du matin d'hier, le fticuwe Rotterdamsche Courant a publié un article qui a provoqué une grande attention en Hollande. Il dit qu'il a reçu cet article de source diplomatique par l'intermédiaire cFun de ses cor rospondants étrangers. Point n'est besoin de ■beaucoup de pénétration pour s'apercevoir que cet article est d'origine allemande. L'auteur de cet article rejette la faute de la guerre sur Su Edward Grey qui, dit-il, a repoussé la main que l'Allemagne lui offrait dans un esprit d'amitié $>:il y avait eu à sa place un homme comme Lord •Beaconsfield ou Lord Salisbury,nous aurions au-ioiirdThui une Europe toute différente. Après avoir parlé des lourdes pertes des Anglais en Flandre, il dit que ni à l'Est ni à l'Ouest 0 n'y â de prévision de résultats décisifs. Il y a ono expression anglaise caractéristique sur la 'tait de « jeter la bonne monnaie après la mau . vaise », et il n'est pas impossible que le peuple , ■anglais écoute finalement la voix de la raison. Faisant allusion à une prétendue vantardise du commencement de la 'guerre selon laquelle les Alliés ne feraient pas la paix avant l'entrée des Gurkhas à Berlin et à la jactance d'un des ! ■principaux journaux allemands disant que les l sous-marins allemands détruiraient la suprématie navale de la Grande-Bretagne le 18 février, ; le prétendu diplomate du Nieuwe Hutlerdamscho ( Courant exprime le regret que des gens sérieux de chaque côté puissent croire de pareils non •sens. Dir-e la vérité, argumente-t-il, expose celui 1 qui le fait au soupçQn de manquer de patrioUs [me. Par conséquent les gouvernements des na liions belligérantes sont obligés de bluffer. 11 n'y que dans les pays neutres q-ue les gouverne ■menls-et la presse ont conservé leur sang-froid !ca devrait ctre aujourd'hui la lâche de ces pays d'expliquer les choses et de concilier. Parmi les multiples surprises de la guerre la «moindre n'est pas la puissance de résistance of Sferte par l'Autriche-Hongrie. Impossible d'arri iver à une décision sur le champ de bataille. Le a perspectives des Empires centraux sont, il est ■vrai, meilleures que jamais auparavant", encore lie peuvent-ils espérer une décision par les ba tailles. C'est pourquoi des conseils plus sages peuvent prévaloir parmi les nations belligérantes, sinon parmi leurs gouvernements. Pour ce qui regarde les Anglais, il n'est pas impossible qu'eux, leur armée et leur flotte étant imbat-tues, ils écoutent finalement la voix de la rai i son. Il n'y a pas mie seule raison pour que les , adversaires offrent des conditions qui excluent \ un rapprochement et prolongent la guerre à l'excès. La chance d'arriver à la paix en épuisant 1 l'ennemi est petite pour tous les belligérants ( Partout, les Quartiers généraux désirent impo- £ eer à l'ennemi une paix qui le mette dans l'im ( possibilité de reprendre Jes hostilités pendant i des générations. Il y a peu de chance que ce . souhait se réalise. Il y a beaucoup de pro habilités que se réalisera le désir des so cialistes de tous les pays de négocier la ( paix sur la base que les vainqueurs n'annexeront 1 pas de peuples d'une race et d'une langue diffé- i pentes des leurs propres, bien qu'une telle base c doive tenir compte, naturellement, des résultats i obtenus sur le champ de bataille. Ces deux as- . sériions peuvent paraître inconciliables; mais il i faut se souvenir qu'en dehors de conquêtes en Europe, il y a beaucoup d'autres moyens de rèta \ blir la balance et de ménager des compensa- 1 tlons. Il y a des signes croissants que la haine i internationale est en voie de diminution. Les ex- ( pressions enfantines d'une telle haine sont dés ( «vouées sans aucun doute par les hommes d'EtaS r dans tous les pays. Est-elle donc sans fondement, K l'attente que dans un avenir pas trop éloigné les pepuples de l'Europe s'écrieront : « Luousquc tandem ? — combien de temps ceci va»tril encore !c durer, ? » < Cet article — continue le correspondant du Times — est Immédiatement suivi 'vun autre intitulé : « Une exhortation allemande à la ré-{lejiion ». Il est formé de deux extraits .1 articles donnés à des publications suisses car l'Aligna.id bien connu Rudolph Sald-Ruete, qai î hnl\ longtemps l'Egypte et plus tard 1 Angle'o'Te. Dans le premier des articles reo«?odt*iU, il dé plore la haine internationale; dans le second, il souligne les avantages dont a joui le ro:nrn-îrce allemand spécialement clans les contrées où \lotte le drapeau anglais. Le Nieuwe Rotterdamsche Courant conclut — « Il est encourageant qu'une voix allemande qui a des droits à être entendue pousse les premières notes de la chanson qui doit terminer la tempête du monde »... Le correspondant du « Times » ajoute à ces édifiantes exhortations le commentaire ci-dessous : « La publication simultanée de ces deux articles dans une feuille aussi accessible aux vues allemandes que le Nieuwe Rotterdamsche Courant répond évidemment à un dessein,Mais c'est dommage que l'article «de soiu-ce diplomatique» commence par une calomnie contre Edward Grey, sans lequel « le problème du désarme-ir.ent, au lieu d être le rêve des nobles caractères serait peut-être déjà en voie de réalisation. » La publication ultérieure en Hollande d'articles et de suggestions pacifiques en termes favorables a 1 Allemagne est attendue, avec une certaine curiosité qui ne va pas sans un mélange d'amusement par ceux qui sont familiarisés avec les methodes de presse des Allemands. » » La paix européenne exige le morcellement de l'Allemagne L'Allemagne aux abois essaie donc de flè. chir successivement chacun de ses adversaires, après avoir vainement essayé de les réduire à sa merci. Hier encore, nous rappelions les tentatives qu'elle a faites, après 1 assaut des forts de Liège, après les incendies et les massacres, pour amadouer la Belgique. Il est de notoriété publique que ses émissaires ont essayé, au moins a deux reprises, de débaucher la France. Qu'on se rappelle les flatteries prodiguées aux Français, il y a quelques mois, par les principaux organes de la presse allemande ! Hier, c'est à la Russie que s'adressaient les courtiers de Guillaume II. Aujourd'hui, c'est à l'Angleterre !... Eloquent aveu de sa faiblesse et de son désespoir. Sa situation est plus critique, cent fois, que la situation, en 1813, de Napoléon, vainqueur des Prussiens et des Russes, maître de l'Italie et d'une grande partie de l'Allemagne, mais à la veille d'être accablé sous le nombre et la force sans cesse- grandissante de ses adversaires coalisés. On est d'ailleurs édifié sur cette paix allemand© que Guillaume II feint de se croire en état d'obtenir de la lassitude ou des divisions de ses adversaires. Ce n'est plus la paix draconienne que les industriels, financiers et intellectuels d'Ourre-Rhin sommaient le chancelier impérial, il y a quelques mois, d'imposer à l'F,urope. Le temps de ces orgueilleuses illusions est passé. Aux Alliés de les enregistrer et de les retenir, pour mesurer leurs conditions, quand l'heure des négociations aura sonné, aux exigences de l'Allemagne des Universités, des banques et des usines, plus impitoyable et plus cupide que le parti militaire lui-même. Mais telle qu'ele nous est décrite par un organe danois, la « Politiken » de Copenhague, la paix rêvée aujourd'hui par Guillaume II signifie l'hégémonie de l'Allemagne et l'asservissement de l'Europe. Sous les espèces d'humiliants traités de commerce, la Belgique paierait tribut. Et on lui imposerait par surcroît des garnisons prussiennes. La Russie abandonnerait une partie de la Pologne et de la Courlande. L'Italie resti-[uerait aux Turcs tout ou partie de la Ly-bie. La France enfin se résignerait à une nouvelle amputation. Et cela dans le moment où les Alliés, particulièrement la Russie et l'Angleterre, commencent seulement i mobiliser toutes leurs ressources en hommes, en argent, en munitions de guerre I La folie de ces espérances saute aux yeux. Piw plus que le peuple belge, plus indomp-:able après un an d'occupation qu'au pre-nier jour, les Alliés ne prêteront l'oreille rax antiennes pacifiques des Allemands déguisés en neutres. Dans le u Temps » du 12 loût, un historien français que personne issurément n'accusera d'être un nationa-iste farouche, M. Ernest Denis faisait sien-îe cette déclaration de M. Maurice Mil-ioud, professeur à l'Université de Lausan-ie, qui faisait l'autre jour à une enquête de a ci Voix de l'Humanité » sur les conditions lu traité de paix futur la réponse suivante : « II me semble que vous fermez les yeux sur la leçon terrible de cette guerre elle-nème à savoir qu'il n'y a peint de récipro-rilé de bonne foi entre les nations, et qu'a->ant de se demander quel traité l'on fera, il 'ajut savoir comment on fera pour qu'un mité ne soit point une dérision. » Peut-être y a-t-it d'autres sanctions ef-icaces que le MORCELLEMENT DES TERRITOIRES. Je le vaudrais. Cependant, si 'on n'en trouve point d'autres, je dis qu'il te la-ut point reculer devant celle-là, parce l'arrangement qu'il convient d'établir oui d'abord, c'est celui qui en rendrait Vautres possibles ». Le morcellement des territoires ! Voilà la 'éponse que l'étude de l'histoire et l'étude ie cette guerre* c'est-à-dire Expérience l'hier et la leçon d'aujourd'hui dictent à ous les esprits avisés. Cette éventualité, il r a six mois encore, paraissait mons-rueuse à plusieurs. M. Denis entr'autres si lous ne nous trompons, se débattait contre :ette évidence. Le principe des nationalités iemblait être à ses yeux l'alpha et l'oméga le la politique internationale. On voit qu'il l'est rendu. D'autres se rendront comme lui tpres s'être mis. comme lui, à l'école de la ■éalilé. Cette guerre n'est jfas une guerre «mine une autre. L'Allemagne n'est pas ine nation comme une autre. Ou elle sera norcelée, ou elle asservira l'Europe : point le milieu. Il faudrait plaindre les hommes t qui l'unanimité conquérante de la nation illemande : empereur, princes, professeurs» banquiers, industriels, marchands, cardi-laux, syndiqués, socialistes, n'ouvrirait pas es yeux. Attendre l'assagissement de l'Aile-nagne du progrès de la science et des con-[uêtes de la démocratie ! autant vaudrait spérer que le progrès de l'Humanité chantera les ours en caniches et les serpents n innocentes couleuvres. Comme le^ langues d'Esope, le principe les nationalités est la meilleure et la pire tes choses. En tant que bouclier du droit » désarmé des petites nations qui ont acheté par des siècles d'efforts et de sacrifices immenses le droit à la vie et à la liberté, rien de plus auguste, rien de plus respectable. Mais qui en voudra faire une espèce de retranchement à l'abri duquel les tribus germaniques, aussi fortes, aussi unies qu'avant la guerre, pourraient préparer impunément et tranquillement de nouvelles rapines nous trouvera sur son chemin. F. N. L'UNION PATRIOTIQUE HO» UNE BELLE LETTRE DE M. JOSEPH DE DORLODOT M. Joseph de Dorlodot était, avant la guerre, président de l'Association catholique de l'arrondissement de Namur. En ce temps là, l'ennemi, dans le langage courant, des journaux et des réunions publiques, c'était l'adversaire politique, libéral ou socialiste exclusivement. Comme la littérature électorale de tous les partis abusait, rappelez-vous, des métaphores guerrières ! Hélas ! nous avons eu l'occasion d'apprendre, depuis lors, qu'il n'y a, pour les citoyens d'une même nation, qu'un ennemi digne de ce nom. Pour quelques malfaisants imbéciles charpentés à l'image des édiles de Gentbrugge, qui refusent de secourir les prisonniers de guerre de leur commune assez peu éclairés pour avoir confié leurs enfants aux écoles catholiques, on citerait facilement des centaines, des milliers de Belges, passionnés avant la guerre pour les luttes politiques, mais résolus à mettre désormais, quoi qu'il advienne, la patrie au-dessus de tout et décidés à travailler fraternellement, avec leurs adversaires d'hier, à relever et à reconstruire la Belgique. M. Joseph de Dorlodot est de ceux-là. On peut bien dire, sans s'exposer au soupçon de vouloir ranimer les disputes d'hier^ qu'il a été un admirable président d'Association politique, actif, diligent, généreux, toujours prêt à payer de sa bourse et de sa personne. Pendant la guerre, il a fait magnifiquement son devoir de « notable ». Il a mis son influence et sa fortune au service de tous ses concitoyens, sans distinction d'opinions politiques ou religieuses. Il est resté à Flo-rol'fn jnson','1, la fin de l'hiver. Plu«i<\'.irs comités de secours sont nés de son "initiative. S'il a quitté le pays, cjsst pour pouvoir rendre plus de services encore à ses compatriotes. Une nécessaire discrétion, autant que la crainte de blesser sa modestie, nous interdit de nous étendre là-dessus. Disons seulement qu'un nombre considérable de familles lui doivent d'avoir sur leurs enfants des certitudes moins cruelles que le doute, de savoir oue leurs fils sont morts ou se battent pour la patrie, de connaître l'endroit. de leur tombe ou de pouvoir correspondre avec eux. L'autre jour, un groupe de réfugiés na-murois établis dans le centre de la France eut l'idée de constituer... une association politique. Ils songèrent à leur ancien président. Ils demandèrent à M. Joseph de Dorlodot de leur donner l'appui de son nom. d'accepter la présidence de leur association. La réponse n'a pas lardé. Nous ne résistons pas au plaisir de la publier. On en admirera la courtoisie, la fermeté, la bonté indulgente et clairvoyante à la fois. Cette lettre, on va le voir, est un modèle de patriotisme, d'intelligence politique aussi. t< Cher monsieur, » Je vous remercie bien vivement d'avoir pensé à moi ; mais je regrette de ne pouvoir accepter votre aimable proposition. Je loue, sans réserve, la pensée ide Beiges réfugiés à l'étranger et se groupant pour s'entr'aider. Mais je ne -puis consentir à voir figurer mon nom dans un groupement n'admettant qu'une fraction de nos compati-iotes. DcjmiAs bientôt neuf mois, je reçois ici une moyenne de 200 lettres par jour. Je n'ai jamais pensé à m'en-quérir d-u parti auquel apparteniaient, avant la guerre, les signataires de ces lettres et je porte tout mon effort à servir TOUS LES BELGES qui font appel à moni concours. Qu'au point de vue religieux — que comme «ibrélienss— vous vous placiez sous l'autorité d'un des grande vicaires de Mgr de X..., je vous en fiélâcite. Mais comme citoyens, croyez-moi, n'en appelez pas à l'étiquette « catholique » alors que la terre des Irmeltées est inondée du semg versé par les Belges de tous les partis. Notre effort à noue, civils, doit être, à mon sens, -die préparer pour le retour l'union' la plus intime entre tous les citoyens de notre malheureux pays. Alors donc, sur le terrain civique -qui est. le nôtre, allons à nos adversaires d'hier et faisons-en des alliés pour le grand travail de réorganisation, — de reconstruction, au sens le plus large <àu mot. — qui nous incombera demain. Croyez, etc. Joseph de DORLODOT. On rencontre de temps en temps d'excellents Belges qui, aigris par la longueur de la guerre et par les inévitables amertumes de l'exil, doutent de la possibilité de réconcilie!', après la guerre, tous nos Compatriotes, fût-ce pour quelques années, et qui promènent en tous lieux leur découragement, né le plus souvent de l'oisiveté. La lettre de M. de Dorlodot les consolera et leur rendra l'espérance, nous en sommes persuadé. Elle nous consolerait, nous, de certaines olabauderies si nous ne nous étions mis depuis longtemps, par une vo> lontaire et souveraine indifférence, hors de la portée de certains dénigrements. Figurez-vous que d'aucuns, — et même d'aucunes ! — nous accusent de « trahir la religion » et que d'autres nous menacent, pour le lendemain de la guerre, de toutes sortes de châtiments !... Vous n'aurez pas raison, pauvres gens, contre M. de Dorlo^ dot, son intelligence et son cœur. Dépêchez-vous plutôt de vous guérir et de vous corriger... ^ L'Allemagne compte gur une récolte de 450 millions de quintaux do pommes de terre ; on ne prévoit pas la nécessité d'instituer «a mxjnopcia dïEtot. . ^ aCjBMaBBaMMMMBM—BHMM—i IMI II I1BMB3 La cais aUemaads IVWWWWl A QUELLES CONDITIONS l'ALLEMAGNE .VOUDRAIT EN CE MOMENT CONCLURE LA PAIX On a vu plus haut une allusion à un article du Politiken de Copenhague, qui fait connaître les conditions à laquelle l'Allemagne serait disposée à faire actuellement la ipaix. Voici le texte de cet article, etuvoyé de Berlin par télégramme (donc soumis au visa de la censure allemande) au Politiken, qui l'a publié dans son numéro diu 3 août : « Votre correspondant a eu aujourd'hui l'occasion de s'entretenir avec une personnage politique haut placé, dont le nom ne peut toutefois être communiqué. L'entretien roula sur la proclamation de l'Empereur et sur les conditions de côté allemand, pou* urne conclusion de la paix. Ge que cette autorité a dit est d'un intérêt spécial, car son point de vue reflète très probablement la conception des milieux dirigeants allemands.» Voici ses paroles » Après avoir mené la guerre pendant un » an, il n'est pas déraisonnable de parler .. de paix NOUS VOULONS LA PAIX, » c'est;à-dire nous avons quelque chose à ii vendre, que les." Alliés peuvent acheter. » Une conclusion de paix est en somme » régie par les mêmes lois qui régissent le » commerce. Nous avons en main du terri-n toirë conquis, eu -tout d'une étendue égale » à celle de l'Italie, et il faut qu'on nous n donne quelque chose "pour que nous le ii rendions. Que l'Autriche, en dehors de » Venise, doit avoir ses frontières arron-» dies en Wolhynnie est Uh désir très rno-» deste. Il en est de même d'un élargisse-» ment de la frontière allemande jusque » Libau et d'une nouvelle ligne frontière » -qui doit aller de Riga sur VVilna-Varso-» vie. En ce qui concerne la France, nos » exigences ne seront point déraisonnables, n au pliijS quelques districts industriels dans n le J ura qui, au point de vue industriel, ont n une importance spéciale pour nous. La » question de la Belgique ne présentera pas » non plus des difficultés insurmontables — ii car aucun politicien raisonnaible en Alle-» magne ne nourrit des plans de conquête >- vie-à-vis de ce malheureux pays. Mais il » est autre chose d'exiger que 1a Belgique n devra prendre certaines obligations tech-» niques militaires vis-à-vis de l'Allemagne n pendant un certain laps de temps, par » exemple 30 ans. De l'Angleterre, l'Aile-» magne devrait exiger une réduction de » la flotte, une indemnité et la restitution « des colonies. Le Japon doit évidemment » restituer Kiautchau et acquiescer à ce » que 1'AlJemjagne obtienne certains pointe nd'appui merca'htiles sur la côte ehinoise.La n question des colonies, qui est si intime-ii ment liée avec le développement du com-» merce d'outre-mer de l'Allemagne, doini-n nera au fond toute cette conclusion de la » paix qui, par les intérêts qu'elle touche, » restera sans pareille dans l'histoire. Je » n'ai, par exemple, pas du tout parlé des ii possessions italiennes dans l'Afrique du « Nord, qui doivent être rendues à la Tur-ii quie; et surtout l'Afrique du Nord, avec n l'Algérie, la Tunisie, 'l'Egypte et le canal n de Suez, sera une question épineuse lors « des négociations de paix une fois celles-ci « entamées. Pour le moment, il n'en est pas » encore question. Des considérations sur » la paix ne présentent donc pour le mo-« ment aucune importance immédiate. Mais n un jour viendra cependant où, après tous » les efforts et aip;i-ès l'épuisement, elles n devront prendre forme. » Telleg^gont les dimensions du joug que l'Allemagne aux abois se-SIatte d'imposer à l'Europe. Plus d'un candidat-porteur d'olivier se dérobera sans doute quand il connaîtra les fermés et conditions de la paix allemande. A la servitude de traités humiliants, à l'humiliation et au tourment de voir nos Irourreaux tenir garnison che/z nous, quel Belge no préférerait la mort ? Ce Joramal ne penf être veuân qee 10 CENTIMES on ! PEZUiY en Angleterre, 5 cents en Hollande. Un cri qui se trouvera aucua écho Le « Times » du 12 août nous apprend que l'évèque caljiolique de Limerick (Irlande) a adressé une longue lettre à M. John Redmond, demandant au leader irlandais de presser le gouvernement britannique de tenter la première démarche ipour provoquer la conclusion de la paix. a II est temps, écrit notamment l'évèque de Limerick, de regarder les faits en face et les événements récents montrent que tous les belligérants, y compris l'Allemagne, ont reçu une leçon profonde par les terribles destructions de cette guerre colossale et doivent avoir envie d'en sortir. » L'évèque irlandais conclut en invitant M. John Redjmond à exercer son influence au-pi'ès du gouvernement britannique en faveur de la paix. Nous ne connaissons pas les ternies de la réponse de M. John Redmond, mais il n'est pas difficile d'en deviner le sens. L'évèque de Limerick sait aussi bien que nous que les théologiens ont défini la .paix la tranquillité dans l'ordre. II .faut à l'Europe la tranquillité garantie contre une nouvelle agression de l'Allemagne, il lui faut l'ordre qui implique avec le triomphe de la justice les restaurations et les réparations exigées par le droit lésé dans tous les peuples attaqués par le militarisme prussien. L'évèque de Limerick s'imagine-t-il, peut-être, que l'Allemagne soit prête à accorder tout cela. ? Cette illusion généreuse coûterat trop cher pour que personne, chez les catholiques des pays «liés, songe à la partages LA SITUATION MILITAIRE lion .Vendredi 13 août, midi. Les opérations en Courlande, en Lithua-nie et en Pologne se poursuivent dans des conditions semblables à celles des derniers jours : l'armée de von Below est en échec dans la région de Riga ; l'armée de von Eichborn s'épuise devant Kovno, où elle attend impatiemment ses gros canons ; les années de von Hindenburg, de l'archiduc Léopold, de von Woyrsh et de von Macken-sen, « accrochées » par les arrière-gardes russes, n'avancent en Pologne qu'au prix des plus lourds sacrifices et dans la mesure où les étapes réglées de la retraite russe le leur permettent. Il n'y a donc point lieu de se laisser impressionner par l'avance ennemie dans la région de Lomza, d'Ostrow et de Malkine, ni par la jonction des diverses années austro-allemandes. C'est là l'inéluctable conséquence du resserrement concentrique des arrière-gardes russes autour de Brest-Litowsk. L'essentiel est toujours que les Russes ne se laissent point couper, ni entamer et que l'ennemi jalonne de morts, de blessés et de malades les routes sanglantes de ses offensives. N'oublions pas surtout qu'il n'a devant lui que les régions pauvres, ingrates marécageuses de la Volhynie et de la Russie blanche où l'établissement de ses lignes d'étapes exigera un effectif considérable de troupes et un charroi immense et que ce fut ce qui décida du sort de Napoléon en 1812. On dit que les Allemands de von Below avaient et ont peut-être encore le présomptueux dessein de marcher sur Petrograd. Or, de Riga à Petrograd, à vol d'oiseau, il y a 150 kilomètres : la distance de Berlin à la frontière hollandaise ! Et puisque nous en sommes à parier de distances, il convient de faire remarquer que de Riga à la frontière roumaine, c'est-à-dire sur tout le front de combat, il y a aussi loin que d'Ostende à Trieste. On fournit maintenant l'explication diï retard apporté iusqu'ici à un débarquement des troupes alliées dans le golfe de'Saros : on manquait, naralt-il, de cartes marines détaillées renseignant les fonds de ces parages dangereux. S'y risquer avec de gros transports, c'aurait été courir à des catastrophe1!). Aujourd'hui, un relevé a pu être fait des voies maritimes conduisant au rivage et c'est ce qui a permis aux navires alliés de jeter des troupes et des canons dans la région de l'isthme de Galtipoli. Les Italiens, qui ne comptent plus leurs succès partiels dans les Alpes, où leurs troupes de montagne font, merveille, s'efforcent de gravir les derniers paliers des hauteurs du Carso, d'où ils pourront dominer toute la région de Goritz. L'ascension sous le feu est pénible et présente les alternatives de bonne et de mauvaise fortune de telles opérations. Les Autrichiens se dépensent en efforts suprêmes pour contenir Tattaoue italienne : ils ont même, paraît-il, dégarni Pola de sa garnison mobile et d'une fraction de sa garnison de sûreté pour renforcer leurs lignes compromises, Paul Crokaert. Le Roi tes Belges cotoel i'm régiimî Anglais >lO« Le roi Georges V a nommé le roi Albert colonel en chef du 5" régiment des dragons de la garde, ou régiment de La princesse Charlotte de Galles. Ce iwgiment a pris part aux batailles de Blenheim, Ramillies, Oudenarde, Maipla-quet, Salamanca, Vittoria, Balaclava et Sébastopol, et a participé à la défense de Ladysmitli, pendant la guerre des Boérs. C'est un des .plus fameux régiments de l'armée anglaise. Sa devise est : « Vestigia nulla retrorsum ». LES FAITS DU JOUR »0« Toute Ut presse européenne suit nalwel-lement avec la plus grande attention le développement des négociations entre la Quadruple-Entente et les gouvernements balkaniques. A Athènes, le Parlement a été convoqué pt/ur lundi prochain et on s'attend de plus en plus au retour de M. Venizelos au pouvoir. A Sofia, M. Radoslavoff a déclaré d un représentant de J'United Press que la Bulgarie, parfaitement préparée, attend pour entrer en guerre le moment où on lui aura garanti la réalisation de son idéal national. « Quand les puissances de la Quadruple-Entente, a dit le premier ministre bulgare, nous auront assuré que la Macédoine serbe sera rendue à la Bulgarie et que nos autres revendicalioïïs, concernant notamment la Macédoine grecque, seront réalisées, elles nous trouveront prêtes à combattre à leurs côtés. » En Roumanie, le parti d'action nationale a décidé, en raison de la corruption large-' ment répandue par les agents allemands et autrichiens, de frapper d'ostracisme M M'ir-ghiloman, ancien chef du parti conservateur, et de demander à tous les patriotes roumains de cesser toutes relations arec lui. La presse allemande s'inquiète vivement de la tournure que prennent les événements dans les Balkans et n'épargne aux gouvernements de la péninsule ni les conseils ni les menaces. C'est bon signe. VWtlWVI Les Mtinchener Neueete Nachrichten poussent un cri iïalarrrïc à vrovos de hi campagne entamée par le député national-libéral Basserman et ses amis contre le chancelier allemand et même contre l'em pereur et le haut commandement. Le correspondant suisse de l HaimmruflA assure ave là pétition contre les annexions qui tvt adressée au chancelier le 9 juillet portait 82 signatures, au nombre desquelles figuraient celles de Vancien ministre Dcm-burg, d)u professeur Delbrueck et du prince Uatzield. DERNIÈRE Communiqué oficisl français Paris, vendredi 13, 15 heures EN ARTOIS, une tentative d'attaque altè-ma-nde, au nord du Château de Carleul, a été facilement enrayée. DANS L'ARGONNE,' les Allemands ~orifr, à la fin de l'après-midi d'hier, renouvelé leurs attaques dans le secteur compris entre la roule de Binarville-Vienne-Chdteau et le ravin de La Houyette ; ils ont été repoussés après une lutte très vive à coups de gre~ nades et de pétards. Rien à signaler sur le resté du front. • »o« UNE DEMANDE QUI RESSEMBLE A UN ULTIMATUM 3ucarest, 13 août. — On annonce dfe source autorisée que l'attaché commercial allemand a posé officiellement, au ministre des Finances roumain, M. Costinesco, la question du transit des munitions. n Le gouvernement allemand, a-t-il dit, ne demande pas le transit des munitions pour la Turquie, mais poui: la Bulgarie, pays neutre. Si vous persistez à refuser, l'Allemagne agira en conséquence. » M. Costinesco s'est opposé à cette de* mande. Le conseil des ministres roumain al approuvé la répons» du ministre des Finances, décidant de maintenir la neutralité. PRÉSENT ROYAL Londres, 13 août. — Soixante béliers of< ferls par le roi Georges aux fermiers 6ran« çaîs ouï été exposés hier à Chichester. D'autres personnalités, a l'exemple chj souverain^ ont également fait don d'un cer<< tain, nom&re de béliers destinés à ta France. T DES SOCIALISTES ALLEMANDS ARRETES ? Amsterdam, 13 août. — I.c i; Vorwaerts annonce que de nombreux socialistes berlinois auraient été arrêtés sous l'inculpation de haute trahison. Ces socialistes ont publié un article critiquant sévèrement l'attitude des chefs 4w parti socialiste. DEMENTIS SUR DEMENTIS Amsterdam, 13 août. — La a Gazette de l'Allemagne du Nord » dément la lettre du Kaiser à la reine de Grèce et les propositions allemandes au sujet d'une paix séparée avec la Russie. »JO# — AU FRONT MONTENECRrN Cettigné, 13 août, — Nous avons repoussé! les attaques autrichiennes sur la côte dei Gatzko. infligeant des pertes à l'ennemi. »o«—- LA MOBILISATION INDUSTRIEUSE EN ANGLETERRE Londres, 13 août. — Le ministre des mm nitions annonce que le 6 on a déclaré 3-iS étaiblissements comme ayant été contrôlée. le toit ie préemption de la France sur le Congo belge LE LIVRE GRIS BELGE EMBARRASSE LE GOUVERNEMENT ALLEMAND Le bruit a couru qu'à la suite de la pu* blication récente du Livre Gris Belge il était question de la retraite de M. von Ja^ gow. Que cette nouvelle se confirme ou non, il apparaît nettement que la divulgation de la dépêche du Z avril iyi4 où le baron Beyens, alors ministre de Belgique à Ber* lin, relatait les propos tenus par le sous-secrétaire d'Etat aux Affaires étrangères d'Allemagne, a vivement ému les milieux politiques berlinois. Dans les colonnes oifi* cieuses de la « Gazette de l'Allemagne du Nord », le gouvernement allemand s'efforce d'embrouiller cette affaire pourtant très claire. Tandis que dans les suggestions de M. von Jagow il était question du partagé du Congo belge et de la suppression, désirée par l'Allemagne, des petites nations « destk nées à disparaître ou à graviter dans l'orbite des grandes puissances », la k Gazette de l'Allemagne du Nord » répond au Livre Gris en évoquant les discussions survenues au sujet de l'accord marocain de 1911 ! Sj M. von Jagow a fait une allusion quelcon que au Congo belge en mars 1914 c'était uniquement à raison des modifications du « statu quo » territorial dans le bassin congolais prévues à l'article 16 de l'accord marocain du 4 novembre 1911, par lequel la France aurait « offert » à l'Allemagne son' droit de préemption sur le Congo belge. D'après l'officieux de la Wilhemstrasse, ce fait aurait été admis par le gouvernement belge. On ne voit pas bien ce que les travaux d'approche de M. von Jagow cherchant, en 1914, à entraîner la France dans une politique d'absorption des petites puissances et du1 Congo belge, pouvaient avoir de commun avec le traité fra\<co-allemand de 1911. Mais passons. La Belgique, affirme la « Gazette de l'Allemagne du Nord » recormaisait l'offre à l'Allemagne du droit de préemption appartenant à la France. Cette assertion est radicalement inexacte. Notre département des Affaires étrangères interrogé, en 1911, par le représentant de la France à Bruxelles sur le sentiment de la Belgique quant à l'octroi à l'Allemagne du droit de préemption de la France répondit que ce droit était considéré par la Leigique comme slrictennent personnel, et par conséquent incessible. On sait que le traité du 4 i*ovemhreJlj9l1i g? AISTNEE. — Série nouvelle. — N°275 Le numéro : 10 Centimes (5 CENTIMES AP FRONT) w Samedi 14 Aoôt

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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