Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 23 Mai. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 19 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/bn9x05zf7v/
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."J34 ANNEE. — Série nouvelle.- - N° Wi Le ÎSfuméro MO ôèûtimes (S centimes au front) •MËËCREt»! 23 MAI 1S17. REDACTION El ADMINISTRATION .'S, Place des Deux-Ecus, 3 PARIS ÎTél^phone : Central 33-M BUREAUX 10 HAVRE: 28"', Rue de la Bourse, 28'" LE HAVRE (Téléphone : 64 Beige DIRECTEUR Fernand NEURAY LE XXE SIÈCLE Quotidien belge paraissant au Havre et à Paris ABONNEMENTS' France 2 fr. 50 par mois » 7 fr. 50 par trime:îre. Angleterre. 2 s,h. 6 d. par mois. » ... 7 sh. 6 d. par trimestre Autres pays 3 fr— par mois u 9 fr. — par trime9tre. PUBLICITE S'adresser à l'Administration du Journal hes petites annonces sont également reçues à ta Société Européenne da Publicité, 10, rue cle la Victoire, pari?, qui en a le monopole pour Paris. M.Vandervelde à Pétrograde D'après une dépêche de Pétrograde, pu-1 'Hiée dans le XX0 Siècle d'hier sous les réserves d'usage, M. Emile Vandervelde, ministre belge de l'Intendance et président du bureau socialiste international, se se-1 irait rallié, dans un discours public, à la thèse de la paix sans indemnité ni annexion, que les marxistes de la révolution russe se flattent d'imposer à la Russie d'abord, puis aux nations de l'Entente. M. Emile Vandervelde .se serait même vanté d'exprimer l'opinion de la majorité des Belges. Au risque d'être un jour accusé d'avoir contrarié la diplomatie extraordinaire du ministre socialiste, nous croyons devoir contester la validité du mandat dont il se serait, d'après cette dépêche, autorisé. Quoi qu'il dise et quoi qu'il fasse en Russie, M. Vandervelde n'y représente ni le gouvernement, ni le pays. Si, après avoir réclamé TAlsa.ce-Lorra.iiie pour la France et lés terres irrédentes pour l'Italie, il se prononçait pourtant,dans un de ces balancements dont il a le secret, pour une espèce de paix blar.che, il ne représenterait pas non plus la majorité des.ouvriers socialistes belges, humiliés, persécutés, décimés par les Boches, et qui remâchent jeur haine en attendant la revanche. Plus de soixante mille Belges, dont quarante mille soldats, lisent tous les jours 'le XX' Siècle. Bon nombre nous déclarent explicitement, tous les jours, par écrit, uq.u.'Ùs sont de cœur et d'âme avec nous. îBon nombre se promettent de demander pun jour des comptes, s'ils ne s'amendent, , s'ils ne font la preuve d'une sincère conversion, aux politiciens responsables de la 'tfaiblesse de la Belgique et du désarme-ïment de l'Europe. Si il. Vandervelde lisait les lettres que nous recevons de l'armée, si M. Vandervelde entendait les officiers et les soldats qui nous font l'honneur de monter nos trois étages, jamais il ne se laisserait emporter par l'ivresse oratoire, même au Palais de Tau ridé, au ,pr4nt cl'ùjifUçiMi' qu'ivre pab: sp.its annexion ni indemnité est dans les-voeux dé la majorité des Belges. D'après nos informations, la majorité dis Belges, en Belgique et en dehors du (pays, fait sienne la juste parole du cardinal Mercier proclamant l'érninente vertu 'de la vindicte publique. La majorité des ■' Belges voit dans la politique antimilitariste la source principale des malheurs du pays. Elle est prête cependant; par horreur des discordes civiles, au pardon et il l'oubli même, mais il condition que les coupables abjurent leurs erreurs et mettent désormais le salut de la Patrie au-des-sus de leurs doctrines, opinions et passions. A ce prix, tous ceux qui ont égaré ,1? peuple belge, soit ignorance de ■ de l'Europe et de l'ambition de la Prusse, soit crédulité dans le papier des traités, soit fausse interprétation du devoir religieux, soit naïveté à l'égard des pontifes allemands de l'Internationalisme socialiste — tous peuvent, espérer une indulgen-gence d'ailleurs nécessaire à la paix publique 6>t au relèvement national. Mais tà la condition expresse, encore une fois, qu'ils se délivrent des chimères qui les ont abusés et qui ont fait tant de mal au pays. C'est assez dire que les internationalistes impénitents seront exceptés de cette amnistie générale. On leur pardonnerait, moyennant repentir et ferme propos, leur Jiveuglement d'avant la guerre. Mais il y c eu la guerre. Le Boche s'est montré tel qu'il est : cupide, féroce, lâche, sc-rvile vis-à-vis de ses maîtres, révolutionnaire chez lui en paroles seulement, et agent de guerre civile et de révolution sociale clic;-, les putres exclusivement. Contré la nation de .proie, le papier des traités et le syllabus de l'Internationale socialiste semblent à tous les hommes de bon sens une barrière jiuérile. La majorité des Belges a plus de confiance dans une frontière bien tracée, wn large glacis, une solide armée. Imaginez que les catholiques belgefc ^n-(ïoient des délégués à un congrès international machiné par des catholiques neu tres : hollandais, suisses ou scandinaves, pour dicter aux gouvernements alliés, d'accord avec les catholiques du kaiser, non point la paix exigée par la sécurité des nations coalisées contre l'Allemagne, mais une paix définie in abstracto par des philosophes, des rêveurs, voire des théologiens ! Eh bien ! ce qu'aucun catholique, dans les pays de l'Entente, n'a seulement rêvé, tout un lot de socialistes s'est formellement proposé de le faire. Et M. Vandervelde n'a pas toujours parlé le, langage d'un homme résolu à cou.per les ponts entre ces illuminés et lui. Nous avons sujet de craindre que « l'Internationale auiles-sus des nations » ne reste sa devise, son programme, l'idéal de sa vie. Cent fois nous l'avons averti qu'il s'expose à de terribles mécomptes s'il n'arrête enfin son choix, et pour toujours, entre l'Internationale et la Patrie, dont le conflit est à présent, plus agité, plus dramatique que jamais. Ce n'est pas pour l'Internationale que le peuple belge s'est levé, a combattu, a souffert, résiste," attend et hait. Ce n'est pas par amour pour l'Internationale que l'ouvrier wallon dont notre confrère socialiste Louis Piérard rapportait les propos, muunurait en grinçant les dents : Si l'on, me disait qu'il faut encore attendre dix ans pour battre ces feignants de Prussiens, je signerais tout de suite... C'est pour la Patrie, Monsieur Vandervelde. Pour entendre la voix du pays opprimé, il faut écouter les battements de ces cœurs ardents et fiers. Puissent les applaudissements des marxistes du. Palais de Tauride leur permettre d'arriver jusqu'à vous,,, FERNAND NEURAY. lîn iomiap belge \ à M. Branil WliiUoct : c 4 Afin 'de témoigner à M. Brand Whit-look la reconnaissance du peuple belge, le Roi Albert a décerné au distingué ministre des Etats-Unis le grand cordon de l'Ordre de Léopold. Tous les Belges applaudiront à cet hommage cent fois mérité. ■ " '' ' ' 1] LA. PAIX BES CATHOLIQUES ALLEMANDS Anvers, la côte des Flandres, les houillères de Belgique et le reste!... Berne, 22 mai. La Gazette Populaire de Cologne, en approuvant le chancelier d'empire lors des interpellations sur les buts de guerre, indique, dans un article du 21, quelles sont les conditions essentielles « d'une paix allemande. » Cette paix allemande ne peut être une paix de renonciation ; si l'Allemagne abandonnait tous les gages qu'elle détient, c'en serait fait de son prestige. Une paix allemande ne doit pas être line fausse paix après laquelle le peuple allemand serait obligé de rester sous les armes. Elle ne doit pas être une demi-paix qui laisse non résolue une partie des questions en suspens, par exemple la question de la Polo■> gne. La paix allemande' doit assurer la sécurité militaire des frontières de l\Alle-magne. Elle doit en outre apporter des indemnités parmi lesquelles la Gazette Populaire de ■ Cologne cite avant tout le bassin de Briey. La paix allemande doit assurer la liberté des mers. Quant aux autres revendications de VAllemagne : Anvers, la côte**des Flandres, les houillères de Belgique, etc., la Gazette Populaire de Cologne les signale brièvement, s'en remettant pour les obtenir à la diplomatie allemande appuyée sur le haut commandement, militaire. La Gazette Populaire de Cologne conclut que la paix allemande devra donner satisfaction aux alliés de ÏAllemagne. (Radio.) SUR LES FRONTS ALLIÈS D*est 1,000 prisonniers que les Français >nt faits en Champagne 14 heures. En Champagne, la réaction de l'artillerie vnemie sur les positions que' nous avons mquises hier au nord du mont Cornillet, u Casque et du Téton a été suivie d'at-iques d'infanterie sur ces trois secteurs. L'ennemi a été repoussé partout et a subi es pertes sensibles sans obtenir aucun ré-iltflt.Le chiffre des prisonniers valides que ous avons faits au cours de l'opération u-20 mai atteint un millier dont 28 ojfi-lers.Lutte d'artillerie, intermittente suï le res-; du front, violente sur, le plateau de Vau-lerc.Des coups de main ennemis tentés en ivers points du front ont échoué. De notre côté, des incursions dans les qnes allemandes nous ont permis de faire ne quinzaine de prisoniers, 23 heures. La lutte d'artillerie a pris au cours de la mrnèe un caractère de grande violence ans la région des plateaux de Vauclerc et e Californie et à l'est de Chevreux. Hier et aujourd'hui les Allemands ont oumis la ville de. Reims à un très fort ombardement. Aucun événement important à signaler ut le reste du front. Dans la journée du 21 nos pilotes ont battu, deux ballons captifs .allemands qui ont tombés en flammes. AU FRONT ITALIEN Officiel. T}wne, 22. mai. Stir U front 'du Trentin, l'ennemi, vial-ré les èL.iecs sutis tes dëfftiers jours, ersiste dans ses attaques sans résultats. es efforts sont impicissant à empêcher le ommandement italien d'atteindre les hjectifs qu'il s'est fixé. Pendant la nuit du 20 au 21, des atta-ues violentes, tentées par surprise contre os lignes avancées de Passo di Cavento tidamello) au pont du Plubega (Chieso) t dans la vallée, dç Giumella (Rio Ponale) nt été repoussées par notre feu. Entre le lac de Garde et l'Adige, après ne action intense et prolongée de l'artil-erie de tous calibres, l'ennemi a attaqué ,os vositions du Dosso Alt a {sud-ouest du i Loppio) et de Zugna, les assaillants, ont té rejetés et ont subi des pertes grav^/s. )'autres petites attaques tentées au couru le la journée d'hier dans la vallée de la >osina, sur le plateau d'Asiago et en Car-lie contre nos lignes du Pal Piccolo, ont outes échouées* Sur le front des Alpes Juliennes, dans le ecteur nord de Gorizia, le duel d'artillerie, léjà vif dans la matinée d'hier, s'est in-ensifié vers le soir sans être suivi cependant par des actions d'infanterie. Nous avons consolidé la partie conquise •ir les hauteurs d° la coti 363 à l'est di °lava. oïi nous nous sommes emparés d'un anon et d'une trentaine de prisonniers. A l'est de Gorizia, l'ennemi a tenté avec nsistance de nous déloger de la cote 126 ï l'est de Grazigna. L'intervention efficace de notre artillerie et, de s renforts à suf-i à briser toutes fis attaques; Au cours de 'la nuit du 20 au 21 mai, un le nos dirigeables a bombardé l'arrière des ignés ennemies près de Vogrisca, dans , la >allée de Frigido. L'aéronef est ensuite retenu à sa base. -■ —- — - VWVW -■ — L'usine autrichienne de munitions lansçh 'a été complètement détruite pas une ixplosiôn. Neuf ouvriers ont été tués et un jrand nombre grièvement blessés. — Le premier essai de service postal aérien intre Turin et Rome a été réalisé mardi avec iuccès ; durée du trajet, 4 h. 1!4. Des duels d'artillerie très violents ont lieu an front belge Lo.'■ nuit du 21 au 22 mai a été marquée par les luttes habituelles de grenades dans les secteurs de Dixmude et de Steens-iraat-Hetsas. L'artillerie fut surtout active dans le secteur de Ramscapelle-Pervy-se. Aujourd'hui. 22 mai, les batteries allemandes ont principalement dirigé leurs tirs sur les batteries et les travaux du secteur de Ramscapelle-Pervyse. Nous avons contrebattu l'artillerie, adverse et exécuté des tirs de représailles, AD FRONT BRITANNIQUE 12 h. 30. La nuit dernière, nous vons exécuté, avec succès, des raids au nord-est d'Epehy et au nord d'Armentières. L'artillerie ennemie s'est montrée active, pendant la iyibit, à l'est de Bulle court, au sud de la route Arras-Cambrai et à l'ouest de Lens. Hier après-midi, nous avons fait exploser. sur la route Aras-Cambrai, au nord-est de Ouéant, un important dépôt allemand d£ munitions. La secousse produite par l'explosion a été ressentie à une gran de distance en arrière de nos lignes. 21 heures- Un de nos détachements a exécuté avec succès, à midi, un coup de main sur les tranchées allemandes à l'est de Vermellcs. Aucun événement important à signaler sur le reste du ffont. Un appareil allemand a'été abattu hier rn combat aérien et un autre contraint d'atterrir désamparé. Un des nôtres n'est vas rentré. les pertes coMPees de l'aviation allemande ET DE L'AVIATION BRITANNIQUE Dans le Birmingham Daily Post, M. Edg. Wallace présente, jour par jour, le : tableau des perte3 allemandes et britanniques en avril et en mai. Du 9 au 30 avril, les Allemands ont perdu 198 appareils et les Anglais 104. La plus forte journée de pertes allemandes fut le 24 avril : 40 avions abattus contre seulement 2 britanniques. En mai, le total des avions ennemis abattis est de 81 contre 22 anglais. I VWWfc UNE RECTIFICATION Par suite d'un9 erreur dé transmission-il a été dit le 13 mai 1917 dans une infor-laation reçue au siège du gouvernement belge, que « dans la province du Lux.em-lf>urg toute la population mâle de 15 à (o ans est enlevée pour travailler ert France et en ALlemaigne dans les régions îrontiè-1 ré s ». Il faut lire, en réalité : « Dans la zoçie d'étapes de la province du Luxembourg... » Cette précision ne fait qu'accuser davantage le caractère essentiellement militaire de la déportation organisée de la population masculine tout entière, ainsi que de la -réquisition générale de la population féminine dont elle est accompagnée. ■ - ■ VWWf» ■ '* — Un soldat français, en permission dans sa famille à' Périgueux, a reçu, avis officiel de son décès ; il en lui-même accusé réception.— .On annonce de Brème la mort du président du Conseil d'Administration du iSord-deutscher Lloyd. LES BELGES A R0(VSE ce it di lia Belgique ; i la Coi)féFei)GG iDteFparJerçeijtaiFG | DU COMMERCE ^ a Nombreuses et imposantes rf manifestations de sympathie (Correspondance particulière d; du XXe Siècle) j1^ Rome, 18 mai. Ce matin S'est ouverte, au Capitole, la n roisième asemblée plénière de la Confé- D ,'ence interparlementaire du CQmmerce. La délégation belge était conduite par VI. le bâtonnier Théodor. Le gouvernement >elge est représenté à la Conférence par-VI.-le comte Lichtervelde. M. le comte Van ti ien Steen de Jehay, ministre de Belgique, q assistait à la séance d'ouverture. 1' -Y Théodor fut reçu avec des marques d outes particulières de sympathie il fut h placé à la droite cle M. le sénateur Tittoni, d lui présidait et qui rendit, dans son discours, un spécial hommage à 'la Belgique : d s Parmi la délégation belge, dit M'. Tittoni, je cj îalue une nouvelle et belle figure, celle du n bâtonnier Théodor, champion du Droit qu'il f a. noblement défendu, pour lequel il a noble- 1 ment souffert. Saluons en lui l'héroïque Bel-giquè qui, rétablie dans son intégrité et sa r prospérité, passera aux générations futures p ;omme le noble exemple de la grandeur mo- d raie que peut atteindre un peuple. r Ces paroles de ,M. Tittoni soulevèrent une ovation unanime, tous les assistants debout, criant : « Vive la Belgique ! Vive [" Théodor !» 'e M. Théodor, visiblement ému,, se lieva j pour répondre au discours de M. Tittoni, j. et fut salué par un tonnerre d'applaudis- r sements. . r 11 exprima d'abord sa reconnaissance pour les acclamations dont, rassemblée sa- ^ lu a l e nom de la Belgique. 'ç Celle-ci, dit-il, ne ^sépare pas sa cause de celle de ses alliés. Le peuple italien s'est -érnu au récit dés souffrances dé la Belgique ; ces dôUilÈiirs - ont été - courageusement supportées,-. e: la Belgique à voulu tenir compte de la 1 parolé donnée, plus que des épreuves- aux- ( quelles l'exposait sa fidélité. Plus les douleurs s'aggravent, plus s'exalte le patriotisme de la Belgique ; plus les Bel- j ges sont torturés, plus ils sentent toutr le prix | de la liberté. i La Belgique veut,, vivre, et reprendre sa c place de grande puissance économique ; elle \ attend sa restauration, non de la charité des alliés, mais du travail auquel elle a dû sa , prospérité. Lorsque la paix sera venue, la Belgique en- * tend reprendre sa place parmi les nations la- I borieuses ; et tous sont convaincus que, une c fois la guerre finie, cette guerre même aura è développé tant d'énergies, il y aura un tel élan, que les nations les plus éprouvées se , reconstitueront rapidement. A la condition, 1 cependant, que les alliés soient solidaires l'un < de l'autre: ; cette solidarité, il ne suffit pas c de r.affirmer ; il faut la réaliser, et telle est ( l'œuvre du comité parlementaire du cofn- ( iaerce. L'éloquent discours de M. Théodor rfut, ] presque à chaque phrase, ponctué par des ) approbations. La péroraison fut saluée ■ d'un nouvel et grandiose hommage à la , Belgique et à son Roi, dont le nom uni au nom du Président Wilson, fut chaleureu- ] sement acclamé. < Ces honneurs rendus,à la Belgique du i haut du Capitole, par les représentants de ■ tous les pays alliés, ont un sens tout par- , ticuilier :4 ils prouvent que la Belgique est au premier ra?ng des nations civilisées, et que le nom de citoyen belge vaut aujourd'hui ce que valut, da!ns le monde romain. , le titre de « Civis romanus ». Ce droj.t, les . Romains l'avaient conquis par leurs victoires et leur valeur guerrière ; les Belges le doivent à la noblesse de leur âme na-; tionale, à leur attachement à la justice tt I à l'honneur. r «M & * Peut-être vous étonnerez-vous que je ne m'étehde guère, sur les manifestations organisées en l'honneur de M. Théodor. Le Ministère de la Justice, l'Ordre des avocats préparaient des réceptions solennelles. M; Théodor a tenu à se soustraire à FEUILLETON BU « XXe SIECLE ». 241 Le M augré PAR Maurice des Qmbiaux XII ". . V H - r\ — Suite —» Le Moisi continua donc à boire et à colporter d'estaminet en. estaminet, de mai-•son en maison, les nouvelles et les cancans ,ldu village. Il ne supprima de son ancienne ivie que les corvées et en conserva les agré-'ments. Ce petit homme devait le nom de UMoisi à son visage que le grand air, les [Tvents et les pluies n'étaient point parvenus à culotter et qui semblait toujours sortir d'une vieille armoire, où quelques poils trares partaient en tous sens, légers et incolores, dont les yeux, pleins d'une malice .cousue de bêtise, dénotaient comme gê-urcés par la lumière. ^Sa bouche, presque en-'tièrement édentée, ne restait jamais sans mouvement, même dans les rares mo-;jiients où, bien malgré lui, il devait garder le silence. Avec autorisation des éditeurs Calmann-Lévï, Auber, 3, Parla. Dès le ma/tin il s'esquivait pour s'en aller )rendre l'air-du village, savoir ce que con-a.it le barbier, s'informer si rien ne s'était )assé pendant La nuit ; il interrogeait les iouaniers s\\r leurs prises, se trouvait sur e chemin du messager qui arrivait d'An-oing, attendaient Les gendarmes qui révéla Lent de leur ronde ; puis il passait devant la forge pour se faire héler par le naréchal ferrant. Si celui-ci avait beaucoup d'ouvrage, le menuisier recevait plus ;ôt la visite du Moisi. Puis c'était le tour lu cordonnier qui tenait un estaminet et, Là, on commençait à boire la goutte. A baguenauder ainsi, le Moisi rentrait toujours en retiard pour le repas lorsqu'un le ses. petits enfants n'était pas venu lui rappeler que l'heure de manger la soupe sonnerait bientôt. Tout cela ne plaisait guère à son gendre et celui-ci, depuis Longtemps déjà, le lui faisait bien voir. C'est que le Moisi s'occu-pait fort peu de savoir si le ménage était serré d'argent et s'il y avait un monceau de lard à mettre dans le pot-au-feu. Ses petites gouttes passaient avant tout. Sa fille ne manquait jamais l'occasion de fouiller ses poches et son armoire pour le délester de sa monnaie, mais il avait ses ruses et ses cachettes.. Pour avoir la paix, U avait troqué sa maison contre leur bicoque. Pourtant les exigences ne diminuaient point ainsi qu'il espérait. La petite guerre recommençait presque tous les jours. Le Moisi biaisait et filait doux, car il craignait son diable de gendre qui ne se gênait pas, quand le diapason de la discussion avait atteint un certain degré, pour lui allonger une torgniole qui, lui faisait voir trente-six chandelles et le i reste. L'argent n'était pas le seul motif de que- ( relie entre eux. Les bavardages du Moisi < étaient désagréables au curé des Pour- ] cheaux qui avait des raisons pour ne pas s tenir à ce que ses allées et venu.es et ses t petites affaires fussent divulguées précisé- 1 ment par quelqu'un de sa famille C'était là : un danger permanent. Mais, heureusement ( pour le Moisi, son gendre le débarrassait souvent de sa présence, devant fréquem- ] ment purger des condamnations pour bra- 1 conna^e. Depuis l'affaire de la Macasse, on se i méfiait beaucoup, au village, du vieux ba- 1 vard. Quand il rôdait le samedi autour du 1 lavoir, il n'avait plus le même succès auprès des commères qui savonnaient leur linge. Plusieurs d'entre elles, lorsqu'il voulait leur parler, frappaient l'eau a grands coups de battoir pour couvrir sa voix, les autres ne riaient plus quand il contait ses balivernes. Les. cabaretiers, dont il était le client le plus assi-du, surveillaient leurs propos en conversant avec lui et les petites gouttes ' qu'on lui offrait si volontiers auparavant se faisaient rares; pour avoir son compte, il était forcé, de se l'octroyer lui-même et sa poche s'en ressentait. Quant aux anciens, ils ne lui parlaient plus, le considérant comme ..traître à leur cause. Le mot d'ordre était de lui cacher ce qui ne pouvait être, corerru ; mais plus on se tenait sur la réserve, ' plrus il tournait autour de ceux qui voulaient l'éviter. Et il était difficile de tout lui céder, car il connaissait les ressorts de chaoun, épiait < les allées et venues des villageois, surpre- îait un bout de phrase et devinait,le reste, Quelquefois il inventait, pour surpren Ire la vérité dans la contradiction. Afir le. rentrer en grâce auprès des vieux co jains, il s'était offert à leur rendre de; érvices, il s'était proposé pour i'exécu ion de quelque vengeance, neais la con iance n'était pas revenue, Mico le lu iva.it fait entendre au cabaret un diman :he après la messe en lui disait : — Moisi, tu aimés trop l'argent et le! jetites gouttes, l'un et l'autre agissén rop sur ta langue. Aussi, quand-le. placard rédigé par h 'égisseur d'Antoing eu't été apposé, pensa .-on immédiatement au Moisi. Depucis de; ,emps immémoriaux on savait dai s le: rillages que ce genre d'offres n'avait ja nais tenté personne. Une sorte de poin l'honneur liait les gens vis-à-vis du mau £ré, quand' ce n'était pas la craiinte di ;eprésailles sanglantes. On vit le Moisi planté devant l'affiche il savait lire couramment, mais il me^-ai ant de temps à prendre connaissant je. du .'avis, qu'on eût dit qu'il l'apprenadc. pa cœur. Les mille francs le médusaient. San; loute supputait-il la quantité de verres d< genièvre qu'il absorberait s'il entrait ei possession d'iine . telle somme. Derrière les fenêtres de toutes les mai sons du carrefour, on le regardait avec um curiosité inquiète. Le pantalon s'etfilo chait sur les sabots usés, la olc«qse bleue jui s'arrondissait su 1e dos, était aux pli presque blanche ; .les cheveux d'uai b-lan-aisseux brousaaiilaient sous une vieill casquette trouée ; les mains sur les ceins le Moisi Lisait toujours. U s'arracha pourtant à sa contemplation ■ et fit le tour du marais que le soleil couchant baignait d'une lumière joyeuse fes- ■ tonnée par l'ombre des saules.' Bien des i gens qui travaillaient dans la cour des métairies rentrèrent en l'apercevant, de crain- ; te de se compromettre, mais à ceux qu'il i croisa, il évita de parler du pactole pro'mis ■ au délateur et cette réserve ne laissa pas d'étonner ses interlocuteurs. Quel que. temps ■ après, on le vit campé de nouveau devant 1 l'affiche, attiré vers elle par le magnétisme qu'on devinait : celui des mille francs. Le lendemain, sa fille et ses petits en-" fants, aU retour des champs, le trouvèrent | gisant sur la terre batlue de sa cave. Le 5 bruit se répandit aussitôt dans ie village " qu'il avait été assassiné par un rôdeur pen-darit qu'il visitait la cachette où il servait j son pécule. De nouveau, gendarmes, juge 2 d'instruction, greffier, procureur du,roi firent leur apparition dans la commune ; !a l maison de lî^îctinie et celle de sa HÏÎe , furent gardées", la famille et les voisins mi-nutieus'ement interrogés. Des rôdeurs, il en passait souvent à î cause du voisinr/je de la frontière, des ma-j raudeurs et des fraudeurs aussi. On ep avait vu un ce jour-là dont l'air était sinis-trç\; il avait dû prendre la route de Con-, dé, on pouvait courir à sa poursuite, mais 1 la justice ne s'égara pas longtemps sur cette piste. Bientôt le bruit se* répandit a dans le bourg, que le curé des Pouroheaj* ^ ne tarderait pas' à être arrêté, C A suivre). •MA-JBTCSL DE3 OMBÎAUX. s. manifestations imposantes, et le public ilien a compris cette réserve : Mme Théô-ir est demeurée en Belgique occupée ; il 1 faut pas exposer une femme à de trop ciles représailles. Mais cette réserve ne peut empêcher l'ect-ôsion des sentiments qui animent tout ilien. A la réception organisée à la Con-ilta en l'honneur du Comité interparle-entaire du Commerce, M. Boselii, prési-nt du Conseil des ministres, a tenu à uligner la présence de M. Théodor ; il salué la Belgique en ces termes : Je salue cette Belgique, qui s'élévëra, heu-usé et glorifiée dans la résurrection, com-e elle est glorieuse aujourd'hui dans son triotisme héroïque, et dans la sainteté d'un dicible martyre; je la salue, personnifiée ici ,ns le citoyen insigne de Bruxelles, citoyen issi de toutes les patries oii sont honorées 5 vertus civiques. Ces paroles furent l'occasion d'une nou-)uvelle manifestation en l'honneur de !a elgique et de M. Théodor * * Ces manifestations officielles d'admira-on et de sympathie pour la Belgique marient les résultats obtenus, dans les mieux officiels italiens, par- l'intelligente et scrète propagande de votre Légation près Roi d'Italie, et sipécialement de M. van :n Steen de Jehay, votre ministre. On connaît la réserve observée, au début î la guerre, par ces milieux officiels. Plu-eurs raisons — le temps n'est pas venu ? les préciser — les expliquaient, si mê-ie, aux yeux des Belges, elles ne les justi-aient pas. Il y avait de::, malentendus ; XX" Siècle, avec, \i vision très nette des •alités, n'a pas peu contribué à les dissi-er. L'unité italienne n'avait rien à crain-re. du côté belge, encore fallait-il le fai-> comprendre en Italie, de façon claire et l'éeîse. Les manifestations officielles, de. plus en lus fréquentes et sympathiq-ues, de la art des ministres italiens, MM. Sonnino i Boselii tout spécialement, prouvent que ■s ombres sont dissipées ; l'amitié itâlo-elge" gag-,ne en profondeur et en intimité, on .seulement dans les milieux populaires, Lais aussi dans les hautes sphères politi-ues. .Ce fait, qu'il faut enregistrer avec ibtisfaction, est . tout à l'honneur du tact t de l'hatiileté de vos diplomates. - Q 1 * * En même .temps que, sur lé C&ptfëlG, ! nom seul de la Belgique déchaînait les vations, dans la petite église de Saint-ulien-des-Belges, Mgr Vaes célébrait une lesse solennelle en l'honneur de la Bien-eureuse Anne de Saint-Barthélémy, et il ivoquait, pour la Belgique, la protection e la pieuse Carmélite, libératrice ■ d'An-ers.La colonie belge assistait très nombreuse cette1 cérémonie ; ele eut le plaisir d'en-;ndre un magnifique discours prononcé ar le Père Frédègond Callaey dont les ac-ents patriotiques émurent vivement les uditeurs. Je profite de cette occasion pour signa-?r Je travail constant, silencieux, mtys ombieh utile, du clergé belge à Rome. Là ù se trouve un Belge, s'allume un foyïr e propagande ; mais ce foyer est plus ar-lent, là où le Belge est un ecclésiastique " ar il doit lutter contre des éléments tout ortés, par des idées préconçues, à sympathiser avec l'Allemagne autocratique, et . être hostile aux idées démocratiques des illiés. Le clergé belge fait, à Rome, de bonne lesogne. Les sympathies toujours croisantes dont jouit la Belgique dans le moule catholique sont dues, pour bonne part, l l'infatigable activité de nos ecclésiasti-[ues, dignes disciples de cet homme dorjt a foi vive et l'ardent patriotisme dominent e monde : le cardinal Mercier. Dans leur œuvre, les ecclésiastiques 'oel-?s sont admirablement aidés par rintelli-paruce du ministre belge près le Saint-Siège, d. Van den Hmyel, à qui ses éminentjs rualités ont conquis dans le corps diplo-natique près, le Vaticani une place de pre-nier rang. Bruzio Rcmano. LA RECEPTION DE M THEODOB PAR LE BARREAU ROMAIN Rome, 22 .mai. Le Conseil , de l'ordre de* avocats' de Rome a offert hier une réception à M. Théo-ior, député catholique indépendant et ba-.omnier du barreau de Bruxelles. . A cette occasion, M. Ettore Sacchi, ministre de la Justice, a prononcé une vibrante allocution : Je tiens, a-t-il dit, à apporter les hommages du gouvernement et du peuple ita- ? 'ien au courageux représentant de l'héroïque nation belge. La cause des Alliés est sacrée ; nous marchons vers la victoire qui assurera au inonde entier les bienfaits d'une paix durable. M. Destrée a remercié au nom de fa Fédération des avocats beiges. M. Théodor a fait ên tonnes élèves un discours sur là noblesse de la mission ds l'avocat, soldat, du droit.. Tous lès orateurs ont été vivement acclamés. M. Théodor a été l'objet des plus chaleureuses ovations, aux cris de : « i'i-ve la Belgique ! Vive le défenseur du droit ! » ,, , Le soir, le barreau de Rome a o,un dînûr intime en l'honneur de M. Théodor. MM. Scialoj a, Clavarina et Salandra ont porté des toasts à la Belgique ; M. Théodor a répondu eii remerciant de 1 honneur fait à sa Patrie. «■■■ , ... -VIA\VV — ■",l —» — L'empereur d'Autriche vient de nommei à la Chambres des seigneurs cinq nouveaux membres héréditaires et 05 membres a \ie, parmi lesquels le généralissime et plusieurs généraux autrichiens. _ Dos émeutes provoquées par le renchérissement des vivres se sont produites à Lisbonne La force armée a dû intervenir ; il y a une dizaine de tués et une cinquantaine d© morte

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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