Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1917, 17 Septembre. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 24 avril 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/b853f4mv1f/
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TROISIEME ANNEE. — N° 1059. X-i© Numéro : lO centimes LUNDI 17 SEPTEMBRE 1917.' PARIS 3, Place des Deux-Écus, 3 Téléphone : Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Journal i Les petites annonces sont également reçues à la Société Européenne de P**H?cité, 10, rue de la Victoire, Paris, qui en a le monopole pour Paris. LE XXE SIÈCLE QUOTIDIEN BELGE Directeur : Fernand NEURAY LE HAVRE 28ter, Rue de la Bourse, 28ter Téléphone i 64 Belge ABONNEMENTS France 2 fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestre Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trim. Autres pays. 3 fr. par mois — . 9 fr. par trimestre * VERS LA POLOGNE NOUVELLE Les raisons et la portée des reserits impériaux —————S^N. Nous avons dor.né hier une analyse succincte du décret de Guillaume II constituant l'Etat polonais. A ce décret sont venus s'ajouter le texte d'un réécrit adressé par l'empereur Charles Ier au comte Szemycki, gouverneur général autrichien de Lublin, et un arrêté pris sur l'ordre des deux empereurs, par les deux gouverneurs, l'allemand et l'autrichien, de la Pologne occupée. Ces documents permettent d'établir la genèse, les mobiles, la légalité et la portée de cet acte di-pomatique bruyant. Au début de la guerre, Nicolas II, probablement à l'instigation généreuse de ses ■Alliés de France eit d'Angleterre, promit solennellement la reconstitution intégrale de l'ancien royaume de Pologne. Intégrale parce que l'ex-star entendait obtenir Je la Prusse et de l'Autriche vaincues la réunion à ses provinces polonaises des parties de l'antique royaume détenues par ces deUx puissances. La vérité nous oblige à dire que la promesse du Tsar ne fut accueillie en Pologne qu'avec un scepticisme tfùe devaient justifier plus tard, les restrictions arrachées à Nicolas II par le ministre Sturmer vendu à l'Allemagne. Sitôt après la conquête de Varsovie, Berlin s'empressa d'exploiter le mécontentement polonais, en organisant des légions polonaises capables d'apporter aux armées allemandes un renfort que la supériorité numérique de leurs adversaires rendait désirable. Les Polonais ne s'enrôlèrent pas. Cet éohec décida le Hohenzollern et le Habsbourg à prodamer eux aussi, le 5 novembre 1916, leur intention de reconstituer la Pologne, sans les provinces allemandes et autrichiennes. Deux mobiles inspiraient cetet déclaration : toujours et d'abord recruter en Pologne quelques corps d'armée; ensuite, réserver aux empires centraux — ^Rfait, h, l'Allemagne — la suzeraineté du nouveau royaume polonais, oui infailliblement sortira de la guerre quelle que ^oit l'issue de celle-ci. Il y eut bien des tiraillements à ce iro-pos, entre les deux empires alliés. L'Autriche voulait mettre sur le trône un archiduc et réunir à cette couronne ses provinces galiciennes, sur lesquelles eiîe conserverait la main-mise tout en. se débarrassant des députés galiciens qui, au Reiehs-rat viennois, empêchent le parti allemand d'ayolr la majorité. Mais, de son côté, le kaiser désirait réserver la couronne polonaise à un de ses fils et créer ainsi à l'est de la Prusse_ un Etat feudataire de l'Allemagne, vraisemblablement incorporé à l'Empire des Hohenzollern. On ne s'entendit pas et l'on ne s'entend pas encore. Le kaiser compte bien que les événements militaires l'amèneront une fois de plus à sauver l'Autriche et ainsi à lui faire payer, d'une concession nouvelle en Pologne," les services rendus. L'Autriche, de son côté, n'a plus guère d'ennemis redoutables en dehors de l'Italie et elle espère faire face aux coups que cherche à lui porter Ca-dorna sur l'Isonzo; tandis qu'elle voit l'Allemagne infailliblement battue par la terrible coalition anglo-americo-française au printemps prochain. Ainsi la position de la double monarchie serait singulièrement fortifiée en face de son alliée vaincue. Les deux larrons, chacun d,e son côté, ont donc cru avoir intérêt à renvoyer la question de la couronne jusqu'à la conclusion de la paix. Les Polonais, eux, causèrent depuis 1916 des déboires aux empires centraux. Le Conseil d'Etat institué par von Beseler et Szepticki, réclama malgré sa timidité, un régent et l'institution d'une Diète. Il s'enhardit lors de la révolution russe dont .m des premiers actes fut de saluer l'indépendance polonaise. La France et l'Angleterre bo sont associées à ce geste et lui ont apporté la garantie de leur loyauté. Le président Wilson a formellement déclaré un des buts de guerre des Etats-Unis la restauration de la Pologne. Une vive agitation s'est répandue dans toute la onnulation polonaise, y compris celle qui vit sur les territoires annexés soit à la Prusse soit à l'Autriche. Le Conseil d'Etat lança le 1er mal un véritable ultimatum aux deux gouvernements de Berlin et de Vienne. La réponse austro-allemande vint négative : en refusait l'organisation effective de l'auto nomie. Le Conseil d'Etat déjà abandonné par une partie de ses membres, démissionna; l'Allemagne fit arrêter le général Pils-dusky, chef des légions polonaises devenues suspectes. Puis, chose curieuse, les défaites russes des deux derniers mois avivèrent encore l'agitation : la Russie, décidément hors de cause, n'effrayait plus les Polonais des trois Empires. Il ne restait aux revendications polonaises d'autre obstacle que la Prusse et l'Autriche ; l'union se fit contre las Empires centraux. Ceux-ci se sont vus dans l'obligation de faire quelque chose ; et c'est de là que sont sortis les décrets du 12 septembre. Cette genèse indique les mobiles auxquels obéissent les deux kaisers. Il y en a cependant encore d'autres. La prise de Riga amène l'Allemagne au Peyous, dans cette Courlande germanisée et cette Esthonie et cette Livonie encore peu russifiées et où les souvenirs de la grande Suède sont encore vivaces ; à deux pas de cette Finlande amie, aux portes rr.ôme de Rétrograde. Tous ces pays ont jadis été unis avec cette Suède dont le rôle diplomatique récent est si louche. Le kaiser obligé de renoncer à ses projets,déjoués aujourd'hui d'extension vers l'Ouest et vers l'Asie mineure, ne cherche-t-il pas à reprendre, avec l'espoir d'obtenir le concours de la Suède, le rêve de Charles J£II et à constituer un vaste empire germanique auteur de la Baltique, devenue un lac allemand ? Projet d'une mégalomanie éehevelée sans doute, mais projet dont les télégrammes échangés entre Guillaume II et le Tsar révèlent l'existence dès 1904 dans les intentions allemande^. Les obstacles sont le Danemark d'abord : on sait le traitement crue lui réserve l'impérial bandit de Berlin : la Suède ensuite : son attitude d'au-iourd'hui permet de lui supposer toutes les complaisances. Les Polonais espéraient ; ils sont aujourd'hui sûrs d'obtenir, puisque leurs pires ennemis font des concessions. Dans 'es campagnes polonaises, sous le couvert d'une légalité que les occupants ne pourront contester, vont se répandre l'idée de la liberté et l'attachement à la future patrie restaurée. De ce point de vue, peu importe que les décrets impériaux organisent une autonomie illusoire ; peu importe que l'Autriche et l'Allemagne se réservent la suzeraineté de fait sur le nouveau royaume. Ce qui importe, c'est le principe de l'autonomie. La graine est semée ; le terrain est préparé. La plante croîtra, deviendra un arbre fort et vigoureux avant qu'il soit longtemps. — P. A la vérité, le dernier mot restera au Congrès de la paix qui aura seul qualité pour régler définitivement une situation où les interventions de l'Allemagne et de l'Autriche multiplient les violations du droit international. La portée des gestes impériaux sera immense, mais dans un sens opposé au but qu'ils poursuivent. WWW- 5 a guerre sous-narine LES SOUS-MARINS ALLEMANDS OBERERONT PAR FLOTTILLES Il ressort d'informations sûres que l'Allemagne a coordonné ses plans de guerre sous-marine et qu'il faut s'attendre à voir entrer en action de véritables flottilles sous-marines. PLUS DE 10,000 ASSASSINATS... Du <( New-York Herald » : D'après une statistique officielle communiquée le 30 juin 1917 au Parlement anglais 9,748 hommes (3,828 passagers et 5,920 marins) sont mo^ts sur les navires de commerce anglais depuis la guerre. Ce chiffre ne comprend pas les morts des a-vires de commerce américains, grecs, ts-pagnols, suédois, hollandais, danois, norvégiens, ni ceux des navires français, russes et italiens, ni ceux des navires-h<Ypitaux. Chacun de ces morts a été assassiné. Voilà la raison de notre guerre. Le gouvernement qui a prescrit ces meurtres ne doit pas survivre. Nos héros civils Nous apprenons de Bruxelles que les Boches ont condamné à mort « pour délit politique », c'est-à-dire pour crime de patriotisme, M. Constantin Mallieu. Sa peine a été commuée en travaux forcés à perpétuité et ce courageux patriote a été incarcéré en Allemagne. Combien de vaillants expient ainsi dans les géôles d'outre-Rhin le crime d'avoir voulu servir leur pays opprimé. Le dernier bulletin" de la Croix-Rouge de Genève dit que l'agence internationale des Prisonniers de guerre a reçu de Berlin en date du 28 août une série de listes comprenant les noms de 448 civils belges internés dans les prisons de Wohlau, Halle, Co-blenz, Vachta, Grossrudestedt, Apolda, Weimar, Eisenach, Allstedt, Trier, Hanno-ver, Wittlich, Bonn, Siegburg, Delitzsch,, Cceln, Celle, Saarbrucken, Lingen/Ems, Ziegenhain, Cassel, Rheinbach. L'agence a aussi reçu de Berlin en date du 28 août une liste comprenant les noms de 61 prisonniers civils belges pris de juin A juillet 1917 et internés à Limbourg s. Lahn et une autre comprenant les noms de 35 prisonniers envils belges pris en février, mars, avril, mai, juin 1917 internés à Holzminden. Heure viendra qui tout paiera, mais il faudra, au jour de la victoire, beaucoup de vigilance et d'énergie pour arracher .à la barbarie boche toutes ses victimes. » m » . ■ ■— . WWW La politique occulte des deux empereurs UNE CONVERSATION DE GUILLAUME 19 AVEC LE TSAR L'agence Wolff publie une lettre écrite le 25 juillet 1905 par Guillaume II au chancelier Biilow, après l'entrevue de Bjœrkœ. L'empereur allemand y raconte ses conversations avec le tsar. (On se rappelle que la Norvège venait- alors de proclamer son indépendance.) Le tsar était très inquiet de la Norvège Ayant appris qu'il était indifférent au roi Oscar (de Suère) de savoir qui il aurait pour voisin, et que ce roi n'ay;ait aucune objection contre une république, le tsar leva les.bras au ciél en s'écriant : « Voilà encore une affaire 1 II ne manquait plus que cela ! Comme si nous n'avions pas déjà assez de républiques dans le monde ! » Guillaume II raconte ensuite que le tsar était opposé à la candidature du prince Charles de Danemark, qui est aujourd'hui le roi Haakon de Norvège : Il disait que son cousin Charles était absolument incapable de remplir ce poste, car il n avait jamais été nulle part, il n'avait pas d'expérience de la vie et il était indolent. Valdemar vaudrait bien mieux. Avec Charles, l'Angleterre se mêlerait, par des moyens corrects ou non, des affaires norvégiennes, et prendrait de l'influence dans le pays... Les deux empereurs auraient causé aussi du Danemark, et Guillaume II prétend que le tsar cherchait le moyen de « porter ; e-cours au roi Christian en cas de guerre : Une déclaration de neutralité (du Danemark) ne nous servirait à rien, si les Danois, convaincus qu'ils ont le droit d'agir ainsi, pouvaient fournir des pilotes qui amèneraient des navires ennemis tout droit dans la Baltique, devant nos ports... Le Danemark, disait-il, n'est qu'un Etat de la Baltique et non pas une puissance de la mer du Nord. Guillaume II terminait en déclarant qu'il n'avait pas pu se rallier à l'idée du tsar, mais qu'il avait promis d'en délibérer avec son chancelier, et qu'il projetait de poser la question à Copenhague. On sait que l'attitude du vieux roi Christian l'en empêcha .. i mvvt- i.. m» LE FOUR DE STOCKHOLM LA KONFERENCE EST REMISE AUX CALENDES GRECQUES Stockholm, 16 septembre. VAftonbladet annonce que la conférence socialiste internationale de Stockholm sera remise au mois de janvier 1918. Le comité russo-hollando-scandinave se propose de publier prochainement un manifeste à ce sujet et d'envoyer aux représentants du parti socialiste de tous les pays un nouveau questionnaire demandant réponse pour le 1er décembre. , Les délégués russes, MM. Ehrlich, Bous-sanof et Smirnof, sont partis pour Pétrograde ; par contre, M. Goldenberg est resté à Stockholm. . *""7KS ,,T 7 ? îï7?*rÏÏTi ^ rT» "t."',"" . ■ ir . * * ' - * - ■ . . v . ■ . _ ... - rTTTft». ■ Les difficultés limm i l'ion] • . LE PRINCE DE BULOW PREPARERAIT SA RENTRÉE Zurich, 16 septembre. Il apparaît de plus en plus difficile que le Dr Micbaëlis puisse gagenr la confiance des groupes de gauche du Reichstag. Le nouveau chancelier semble, en effet, « prisonnier » du parti conservateur ei pangermaniste. Quoique, d'après la Constitution de l'Empire allemand, il ne soil pas tenu de compter avec la Chambre, sa situation n'en est pas moins difficile, car déjà à l'occasion de la chute de M. de Bethmann-Hollweg, l'empereur a demandé au kronprinz de consulter les chefs de parti sur la situation politique et sua1 les mesures à prendre. On affirme ouvertement, dans les cercles .Politiques, que le docteur Michaëlis n'a été désigné par le kaiser « que comme ux ois aller ». Quand Guillaume II comprit que le renvoi de M. de Bethmann-Hollweg était inévitable, il pensa que, seul, le prince de Biilow pouvait le remplacer avec l'approbation de l'opinion publique allemande. Ce ne fut que par un simple malentendu que cette solution ne fut pas adoptée. Un ancien diplomate a donné, à ce sujet, d'intéressantes précisions : Les cercles pangermanistes, at-til dit, oni pensé que le prince de Bûlow représentait, de par son passé, le parti de la paix. La politique qu'il avait suivie au cours des longues aimées où il avait été chancelier de l'empire et la mission dont il était chargé à Rome, è la veille de l'intervention italienne semblaieni justifier cette croyance. D'autre part, les partis de gauche et les socialistes sont aussi persuadés que l'ancien chancelier ne désirait rien tant que la fin du, conflit européen. Or, rien n'est moins vrai. Le prince de Biilow a toujours été en plein accord a.vec i etat-major. Si, à plusieurs reprises il s'esl opposé aux velléités guerrières du kaiser, c'est que les chefs de l'état-major allemand lui avaient dit que l'heure n'avait pas encore sonné et qu'il fallait savoir attendre pour assurer la victoire. RADICAUX ET SOCIALISTES TRAVAILLENT A DISCULPER LE KAISER Frontière sttISsê, T6's'epTèmbre. La presse allemande libérale et socialiste fait en ce moment des efforts visibles peur disculper les Hohenzollern, et surtout le Kaiser, et pour fa're retomber toutes les responsabilités sur le petit groupe des pan-germanistes et la grande industrie. Ceux-ci, a déclaré le Vorwaerts, n'ont pas respecté, et ne respectent pas la volonté du Kaiser de satisfaire aux aspirations démocrates. Ce sont eux qui ont poussé à la guerre, et qui font continuer la guerre. L'effort marqué de cette presse vise à répondre au message de Wilson refusant de traiter avec le militarisme représenté par les Hohenzollern. LES SOCIALISTES CONTRE LA DEMOCRATISATION D'après la Strassburç/er Post, le rapport du Comité du parti socialiste qui sera présenté au Congrès à Wurzbourg dit entre autres : , L'indépendance de notre pays : le droit de notre peuple de disposer de ' lui-même son1 les premières cnudiiions d'une politique vraiment démocratique. Pas un ouvrier en Allemagne n'a compris le_ jeu perfide que l'Entente mène avec la démocratie. Les ouvriers français et anglais ne peuvent pas vous délivrer, car ils on) assez affaire avec leurs bourgeoisies. JOURNAUX SUSPENDUS Bâle, 16 septembre. Le cc Freisinnioge Zeitung », radical; la « Deutsche Tageszeitung », le « Boersen Zeitung », organes pangermanistes, ont été suspendus dot la censure allemand». LA GUERRE ET LES INDUSTRIELS Genève, 16 septembre. Les Chambres de commerce d'Altona ont voté une résolution commune pour protester contre l'attitude du bloc majoritaire du Reichstag. — (Information.) -www— — La nouvelle gare de Constantinople a été complètement détruite par un incendie. — L'industrie suenère aux Etats-Unis sera contrôlée par M. Hoover. — La Grande-Bretagne a repris cette nuit a l'heure d'hiver ». LES ÉVÉNEMENTS DE RUSSIE Korniloff arrêté Le nouveau ministère Kérensky Petrograd, 16 septembre. — LE MINISTRE DE LA GUERRE ANNONCE QUE LE GÉNÉRAL KORNILOFF S EST RENDU AU GÉNÉRAL ALEXEIEFF, QUI L'A MIS EN ÉTAT D ARRESTATION DEUX GENERAUX ET CINQ OFFICIERS ARRÊTÉS ET TUÉS PAR LES SOLDATS Londres, 16 septembre. — On mande de Copenhague à Z'Exchange que, d'après un télégramme de Viborg, le général Orawsslci. commandant la 40° division russe, cantonnée en Finlande, le général Stéfanof, commandant de Viborg et cinq autres officiers ont été arrêtés pour avoir participé au ' mouvement de révolte de Korniloff. Ils furent conduits à l'Hôtel de Ville pour y entendre la sentence du conseil des ouvriers et des soldats. Plusieurs milliers de soldats se pressaient aux abords de l'Hôtel de Ville qui finalement fut enlevé d'assaut. Les sept officiers ont été tués par les soldats. Le capitaine Jehsanof a été nommé chef de la 40e division, en remplacement du général Orawsski, (Information.) CRISE MINISTERIELLE Pétrograde, 16 septembre. Parmi les personnes qui pourraient faire partie du nouveau cabinet Kerensky, on ! cite : M. Konovalof, progressiste, aux finan-I ces ; M. Kichkine, cadet, à l'intérieur ; M. Àtksentief. socialiste révolutionnaire, à l'agriculture ; M. Livieroysky aux voies et communications, et M. ' Tretiatof au commerce. Pour la marine, on parle de l'amiral Be-revsky, et pour la guerre du colonel Ker-kovsky.En outre, le gouvernement militaire de Pétrog-rade est retiré à .M. Savinkoff. [M. Konovalof, qui fut ministre du commerce dans le cabinet Lvof, jusqu'en mai, oémissionna alors en protestant contre la désorganisation intérieure de la Russie. Il est industriel (filatures et tissages). M. Tre-tiakof est également, un industriel, bien connu à Moscou : comme M. Livierovsky. qui est ingénieur, il ne paraît être classé dans aucun parti politique. Quant à' M. Kichkine, il a été. avant la révolution, le collaborateur du prince Lvof à l'Union des zemstvos. M. Alfksentief, président du conseil des délégués paysans, célenait précédemment le portefeuille de l'intérieur L'amiral Berevsky a la réputation de ménager plus qu'il ne conviendrait les organisations « maximalistes » dans les équipages de la flotte On remarquera enfin que le nom de M. Terestchenko ne figure pas dans la liste ; peut-être est-ce parce que le ministre des affaires étrangères n'a jamais cessé, en fait, d'exercer ses fonctions.] 10,000 FUSILS AUX MAXIMALISTES Petrograde, 15 septembre. On raconte que M. Savinkof, chargé de défendre la place de Petrograde contre .me attaque éventuelle du général Korniloff, a commis l'imprudence de faire distribuer aux ouvriers maximalistes une dizaine de milliers de fusils. C'est à la suite de cette initiative que M. Kerensky aurait renoncé à sa collaboration. LE FEfJ AUX USINES POUTILOF Petrograde, 14 septembre, soir. Un incendie a éclaté aux usines Poutilof. On ignore l'étendue des dégâts. L'EVACUATION DE PETROGRADE Frontière suisse, 16 septembre. On mande de Petrograde par Stockholm à la « Gazette de Voss » : « Les archives-de l'Empire et celles du Sénat ont été envoyées à Moscou. Avec l'aide de soldats on a emballé les livres de la célèbre bibliothèque de Petrograde, tandis que les collections fameuse de manuscrits et d'incunables ont déjà été expédiées à Moscou. » LE COMPLOT DES GRANDS-DUCS FUT UN PRETEXTE Petrograde, 15 septembre. Le complot réactionnaire que le comité , des ouvriers et soldats prétendit avoir découvert et qui eut pour résultat l'arresta- /v\< tion des grands-ducs semble bien avoir été imaginé par les partis de gauche pour détourner l'atenition du puihlic dies autres agitations. Aucun document prouvant l'existence d'une conspiration n'a été trouvé. Beaucoup de ceux qui furent arrêtés vont être remis en liberté. Quelle est l'orientation des événements ? Londres, 16 septembre. Le Times publie à propos des événements de Russie ces intéressantes réflexions Les nouvelles parvenues de Pétrograde dans les dernières quarante-huit heures indiquent que Korniloff a éclioué, le concours de l'armée lui ayant fait défaut, tandis que Kerensky a enfin réussi à obtenir l'aide des plus habiles généraux russes. Cet événement est très signilicatif. Ces chefs éminents qui jouissent de la confiance générale n'ont certainement pas ac. cepté leurs nouvelles fonctions sans une entente très complète avec Kerensky et ses collègues et dans cette mesure on peut dire que la situation s'est améliorée. Lorsque les meilleurs généraux russes retournent au service malgré leur hâtive et récente disgrâce, nous pouvons tenir pour certain qu'il existe un espoir de voir renaître efficacement la puissance militaire de l'armée russe. - - - Il n'est pas possible que les négociations engagées entre Alexieff et Korniloff n'aboutissent pas à mettre fin aux différends existantsUn autre point à noter c'est que. d'après les derniers télégrammes, il paraît que Kerensky et Korniloff furent, dans une certaine mesure, victimes d'un même malentendu. Les actes de Korniloff semblent avoir été inspirés par son patriotisme et ne révèlent aucune trace d'ambition personnelle. Les actes personnels de Kerensky, durant ces jours critiques, ne furent pas exempts d'une erreur passagère. Lorsqu'il corrigea cette erreur et s'assura l'appui des rrénéraux; ef des politiciens les plus modérés il facilita la \toie de la réconciliation qui devrait être .maintenant possible. Si nos conclusions sont confirmées, il a remporté un grand triomphe personnel et il est possède qu'il soit désormais plus soutenu qu'il ne le fut à aucun autre moment depuis qu'il est devenu premier ministre. Tout dénend maintenant de la manière dont H u«era de son autorité ainsi accrue. S'il donne aux généraux plein pouvoir en campagne et nettoie l'armée des influences politiques, la Russie peut encore être sauvée. DEMISSIONS DE MINISTRES Petrogradei, 16 septembre. Tous les entretiens ont porté hier sur la nécessité de trouver une issue à la situa tion créée par le refus du-Sovdep die collaborer avec les représentants du parti bourgeois et d'éviter un conflit dangereux. La question se compliquait par la retraite des éléments du commerce et de l'in dustrie de Moscou sur lesquels avait compté M. Kerensky et par l'attitude éventuelle du général Alexeieff, dont le départ pouvait ouvrir une succession très difficile à assurer. / Le Sovdep, maintenant sa décision première, renouvelée encore dans la soirée, a établi lui-même un projet d© gouvernement qu'il a soumis à M. Kerensky. Cette liste attribuait notamment la présidence à M. Kerensky ou à M. Tseretelli et les affaires étrangères à M. Tseretelli. La proposition du Sovdep, constituant ainsi un gouvernement exclusivement social'/ste, ne donnait aucune solution an problème et créait même une nouvelle difficulté. C'est alors que pour éviter l'écueil de l'entrée des cadets, il a été résolu au sein du gouvernement de former seulement un cabinet réduit de cinq membres. La discussion de cette question a amené d'ailleurs la démission de MM. Skobeleff, Avksentieff et Zaroudny qui ont quitté la séance du conseil, considérant qu'ils ne pouvaient pas approuver une solution qui n'était pas conforme à la décision du Sovdep. Londres, 16 septembre. On mande de Petrograde que les ministres Skobelef, Avkesentieff et Zaroudny --ont donné leur démission, mécontents do ce que Kerensky n'ait pas accepté les "6- . -lontés du Sovdep qui refusait de collaborer avec les partis bourgeois. — (Information. ) ~ FEUILLETON DU « XX» SIECLE > 5 v — EN MARGE DE CYRANO Le Filleul inconnu JULIEN FLAMENT (Suite) Il a l'air d'un jardin de curé, avec ses carrés de fleurs provinciales, bordés de buis. On n'y voit pas de lourdes pierres ou de monuments orgueilleux ; de simples croix parent ces jardinets. Quelques vieilles, toujours les mêmes, viennent, chaque jour que Dieu donne, faire le ménage de leurs défunts. Elles soignent aussi les tombes oubliées ; celles que les familles éteintes ou dispersées ne visitent plus. Il n'y a. grâce à elles, pas de morts abandonnés Une allée de sapins fait le tour du cime tière ; des marronniers fleurissent autour de la chapelle, basse, blanche et coiffée 4'vn chapeau, pointu. Cette chapelle 1 figu rez-vous, Marraine, que le conseil communal l'entretient, crépit et répare pour que son habitant saint Roch garde ma petite ville des fièvres et du choléra.Une affiche timbrée au sceau de la commune, rappelle à saint Roch ses obligations locatives. Il y est fidèle d'ailleurs ; la petite chapelle des morts semble faire signe à la grosse église des vivants, et lui dire : « Tu vois, je fais bonne garde Tous les miens dorment là, Marraine, tous les miens ! Et je me disais qu'il ferait bon, un jour, y continwr un rêve tranquille, y dormir dans l'attente d'un .demain lumineux. Je n'y dormirai peut-cire jamais. Mais j'ai tort, et de vous attrister de ces pensées, et de m'effrayer de demeurer ici. Ici, ce ne sont ni les vallées ni. les côte aux de mon pays ; ici, les gens parlent une autre langue ; et cependant, par tous ceux qui y sont tombés, au cours des siècles de luttes et d'obscure volonté ; par tous ceiLX d'aujourd'hui, qui dorment dans l'argile humide ; par tous ceux qui y tomberont encore, par moi, demain peut-être ; ce coin de terre, autant que l'ardre où je suis né, — je le sens aujourd'hui comme jamais je ne l'avais senti, — c'est encore la Patrie. » V LE DIALOGUE SUR LA ROUTE ...On trouve des mots quand on [monte à l'assaut... Oui, j'ai certain esprit facile et f milita ire. Mais je ne sais, devant les femmes, tqu-e me taire, ...Car je suis de ceux, je le sais. — [et je tremble Qui ne savent parler d'amour... (Acte II, scène X.) Ils reviennent du petit cimetière où dort le lieutenant Dejardin; ils flânent d'un pas un peu lourd, les bras ballants. C'est toujours l'été; mais déjà, derrière les haies et sous les branches, il semble qu'on entende, à pas feutrés, marcher l'automne. — Elle est bien, sa tombe, dit Songeux. Gribammont répond : — Oui. Son ordonnance lui a mis me belle couronne. — Il était très bon: peut-être parce que très instruit, et très bon pour tous. — Oui, confirme Gribammont, et pas « chien »; je l'ai vu plus d'une fois passer la pièce aux pauvres piottes qui n'avaient pas le .sou pour aller en congé. C'est bien tombé; pour une fois qu'on a un bon chef, il faut qu'il soit tué. — Mais d'autres encore sont bons, Gribammont; il en est de mauvais, peut-être; ou qui, plutôt, oublient que c'est la guerre. — Toi, Songeux, on le sait bien, tu es toujours content, et tu trouves des excuses à tout. Je voudrais avoir un caractère comme le tien. — M'on pauvre Gribammont, pour ce que l'on gagne à se plaindre®! — Si l'on ne se plaignait ; si l'on disait toujours « .oui » et « amen », on n'aurait jamais rien ! — Gribammont, quand l'ordre est venu de couper les cheveux, tous les soldats ont dit : « Me faire tondre comme les Boches. moi ? Jamais ! Plutôt passer conseil de guerre ! » Et tout le monde y est allé. — Parce que ce sont toujours les mêmes qui rouspètent le plus, et puis qui <c clopptnt quarante-huit » et qui marchent quand même. — Quand on a dit, Gribammont : « Faute de patates, les cuisiniers serviront alternativement du riz et des haricots... » — Eh bien, si on avait « mis à moule » une cuisine ou deux ; jeté sa gamelle à la... physionomie du cuisinier... — Tu crois que ça .nous aurait donné les patates qui manquent, Gribammont ? — Enfin Songeu^ je te dis encore que tu as de la chance d'avoir un caractère pareil. Je voudrais t« KpsRerobler. ne pas me plaindre, ne jamais rouspéter; c'est sûr qu'on n'y gagne rien, et que le gros poisson mange toujours le petit. Mais crois-tu que c'est gai tous les jours ?... Voilà un an passé que nous sommes partis, et pas un mot de chez nous, pas de nouvelles, pas ça ' Il y a des moments où je me jurerais tout mort... — Pas quand l'aumônier peut t'enten-dre...— Ça m'est bien égal ! Je me tairais encore pour le brancardier, parce que c'est un petit-frère, et un chic type. Mais, tu me croiras si tu veux, quand ça me prend, il faut que je rouspète, que je crie tout mon saoûl, que je jure quelques noms tout outre ; et'ça va mieux après * % Songeux écoute, un moment, le vent dans les saules, et le bruit proche de la bataille, qui ne les trouble plus, tant ils ont l'habitude : — C'ost vrai, Gribammont. C'est la pire misère, être sans nouvelles ; ne sa,voir qui vit ou ®eurt de ceux pour qui l'on se bat : ni si on les retrouvera. Moi aussi, à certaines heures, je voudrais pouvoir au moins pouvoir me plaindre ; mais à qui ? Tiens, Gribammont, je te remercie de m'a-voir demandé d'écrire pour toi, à ta marraine. Ça me fait plaisir. — Oui, c'est comme si tu criais enfin. Moi, je rouspète ; toi, tu écris. Tes lettres sont épatantes, tu sais ; et je comprends que ma marraine m'envoie" des paquets si bien fournis. Paries-tu cpie là-bas, à Paris, elle fait lire tes lettres à ses amies ? — Cela m'est bien égal, mon pauvre a.mi ! J'écris pour le plaisir d'écrire, pour la joie de parler de notre pays : quand je le lui dépeins, vois-tu, c'est "comme si je m'y promenais. — Oui. Songeux, oui ; ah ! quand y retourner ons-nous ? On en boira des verres, hein, Songeux, ce jour-là ?... Mais,. dis donc, Songeux, vôis-tu que ma marraine soit amoureuse de toi ? * * — Elle y perdrait temps et faines, mon pauvre Gribammont : j'ai laissé chez noûs quelqu'un à qui je songe bien souvent, les nuits de garde, et sur la paille, lorsque ja tarde à m'endormir... Et puis, Gribammont, c'est toi qui écris ces jolies lettres, ou qui, du moins, les signes... Gribammont suffoque de surprise. — Comment, Songeux ! c'est moi qui.„ (A suivre.)

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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