Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique

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s.n. 1918, 15 Fevrier. Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique. Accès à 28 mars 2024, à https://nieuwsvandegrooteoorlog.hetarchief.be/fr/pid/xk84j0c714/
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QUATRIEME 'ANNEE. — N» 201 ï_>e Numéro : 1.© oentimes. VENDREDI 15 FEVRIER 1918, PARIS 3, Place des Deux-Écus, 3 Téléphone i Central 33-04 PUBLICITÉ S'adresser à l'Administration du Journal BtuajLiuiiBHM i niBii iwiiii——BiwnawcBE—ans—i LE XXE SIÈCLE QUOTIDIEN BELGE Directeur : Fernand N EU RAY LE HAVRE 28ler, Rue de la Bourse, 28** Téléphone » 64 Belge ABONNEMENTS France 2fr. 50 par mois — 7 fr. 50 par trimestro Angleterre .. 2 sh. 6 d. par mois — .. 7 sh. 6 d. par trint. Autres pays . 3 £r. par mois . 3 fr. par trimestre ——— 1 LA BELGIQUE Ml CONTRE LES BOCHES * Emouvantes protestations des Belges opprimés contre les menées aktivistes *4 Le peuple manifeste contre les traîtres — La justice belge fait arrêter deux des membres du prétendu Conseil des Flandres »)IU! H TOSSS1! un A UVSHi, à HUIES, 4 tîl'ffltïi Le gouvernement belge vient d© recevoir dé Belgique occupée cle-s informations émouvantes sur la réaction intense et formidable que suscitent le mouvement aktiviste et la création, sous la protection des baïonnettes allemandes, du pseudo-gouvernement de Flandre. Des le i» février, les sénateurs et déçûtes, au grand complet, Flamands et .Wallons, adressèrent une protestation collective énergique au chancelier impérial.Le a février, à Anvers, une manifestation organisée par les aktivistes, provoqua des protestations violentes de la part de la population indignée. Le cortège aktiviste fut coupé par la_ foule ; plusieurs drapeaux furent lacérés et les manifestants qui n'étaient pas plus de 600, furent sifflés, hués et battus. Les troupes allemandes furent impuissantes à les protéger. Des manifestations plus significatives lie devaient pas tarder à se produire : Le 7 février, la Cour d'appel de Bru-selles se réunissait en audience pléniè-re, toutes Chambres réunies. A l'unanimité des 49 conseillers présents, elle enjoignait au procureur général de procéder, en vertu des articles 104 et 109 <tu Code pénal et du Décret de 1831, à line instruction contre les aktivistes responsables de la séparation politique de la Flandre et de la Wallonie. Le lendemain matin, 1© procureur général faisait arrêter les sieurs Borms fct Tack. principaux instigateurs du mouvement aktiviste. membres du soi-disant Conseil de Flandre ©t promus quelques jours auparavant au rang de ministres ! Cette énergie frappa d'abord do stupeur las autorités allemandes. Elles se ressaisirent cependant, et. décidèrent de couvrir leurs complices. Elles firent re-lâchea1 par la force les deux traîtres, et confisquèrent les dossiers de l'instruction.Une émotion profonde s'emparait en même temps de la population. Elle grandit, à la nouvelle que les Boches avaient fait, arrêter le premier président de la Cour d'appel, M. Lévy-Morelle et deux présidents de chambre. Le mouvement de protestation se déchaînait, gagnant de commune en commune. Le dimanche 10 février, une imposante manifestation patriotique traversait les rues de Maiines, en dépit de l'opposition des troupes allemandes. Le lendemain 11, à Bruxelles, à la Grand' Place, des bagarres éclataient violentes, entre soldats boches et manifestants. Un magistrat arrêté dut être mis en liberté. Le même jour, la Cour de cassation se réunissait pour un examen approfondi de la situation. Les Conseils communaux de Maiines, Turnhout et Saint-Nicolas, suivant ceux de Bruxelles, Anvers et Gand votaient des ordres du jour de protestation énear-gique.Ce mouvement, auquel ils étaient loin de s'attendre, ne laisse pas d'inquiéter vivement les Allemands, car les protestations ne se bornent pas à celles des autorités constituées. Plus de 600 délégations de sociétés scientifiques, ouvrières et commerciales, se sont rendues à l'Hôtel de Ville de Bruxelles pour féliciter le Conseil communal de l'attitude résolue et clairement patriotique qu'il a prise contre les aktivistes. Les délégations étaient à ce point imposantes que les troupes allemandes furent obligées de barrer les rues aux abords de la Grand'Plaoe. Aux dernières nouvelles, on apprend que les tribunaux décideraient, en signe de protestation, de ne plus siéger. UNE RENCONTRE JOFFRE & LEMAN L'autv© soir, a Paris, dans un salon 'ami., le défenseur de Liège et le vainqueur de la. Marne se sont rencontrés. Et ce fut pour tous les assistants un instant d inoubliable émotion. Le maréchal et le général s'avancèrent l'un vers l'autre et les mains dans les mains s'étreignirent longuement, tandis que le général Léman disait : — Je ne saurais assez vous dire, Monsieur le nwéchal, combien je -uis ému de rencontrer le vainqueur de la Marne, celui è qui le monde aura dû sa liberté ! — Mon général, répondit le maréchal Joffre, nous n'avons eu qu'à suivre votre exemple ! Ne nous aviez-vous pas montré la route à Liège !... Et ce fut une conversation cordiale et émouvante entre les deux soldats, les deux vainqueurs... Le général Léman quittera Paris inces-•gamment pour se rendre dams le Midi. On avait espéré le voir au Havre où le «gouvernement belge comptait !e recevoir solennellement, mais les médecins ont insisté 5>our que le général prenne un peu de ro-pos. Ce n'est donc qu'après avoir repris tlas forces sur la Côte d'Azur que le gé-•n'flral Léman* se rendra au Havre et à iSa inte-Adres^. is Portugal st la question religieuse 0.E GOUVERNEMENT ACCEPTE LES REVENDICATIONS 6ATH0E.IQUE8 CONTRE LA LOI DE SEPARATION Lisboame, 13 février. Le dernier conseil des ministres vient ^'approuver les modifications qui seront introduites dans la loi de séparation -les Églises et de l'Etat. Le. gouvernement ac-carrt'e la presque totalité des revendications catholiques, et l'on espère que ces modifications produiront une excellente impression sur l'opinion publique. Les églises seront administrées pa,r le clengé, mais sous le contrôle d'un reiprésen- i tant de l'Etat; celui-ci deviendra possesseur des édifices, si, après trois ans, à dater de la loi, les cultes n'y étaient pas célébrés. La censure qu'exerçait le ministre de la justice, sur les lettres pastorales est supprimée. Enfin, la loi autorise les piètres à i se vêtir d'habillements ecclésiastiques; Aujourd'hui, le ministre de l'intérieur a rendu visite au cardinal-primat pour lui demander l'autorisation de nommer maire d'une ville un prêtre de son diocèse, —- (Ra-; dào.) - AVANT L'OFFENSIVE L'activité allemande sur le front belge Sous ces titre et sous-titres îe commandant d>e Civrieux écrit dans le « Matin : L'ennemi, sur la rive droite de l'Yser» à hauteur de la boucle, de Tervaete, qui se déroule devant Pervyse, à 8 kilomètres en amont de Nieuport, s'est livré à, une ceu.'re dont l'importance est aussi considérable que son but apparaît encore énigma tique. Il a construit une digue tout entière en béton, aux soubassements d'environ trente mètres, de longueur, contre laquelle les projectiles n'ont jusqu'à présent que peu d'effet.Les Allemands veulent-ils ainsi se rendre maîtres du réglage des inondations par des moyens encore mal définis ? Ou bien songent-ils à établir une large chaussée, utilisable pour une offensive au travers des terrains détrempés ? On ne sait quelles sont leurs intentions réelles; mais, comme partout, devant l'indéniable activité constatée, les soldats belges veillent et se préparent, avec ardeur à soutenir un choc éventuel. ^ - ■ WW ■ ■■ ■■ ■■■ I M. Schrameck est nommé commandeur de l'ordre de Léopold ! Marseille, 14 février. I>. roi Albert I<" vient de charger M. Lambraghts Coulbaut, consul général de Belgique à Marseille, de remettre au nom d-i gouvernement belge, à M. Schrameck, les insignes de commandeur de l'Ordre de Léopold. Cette haute distinction est donnée à M. "Schrameck en récompensa des grands services rendus par lui aux nombreux réfugiés belges. — www — . LA HAUTE-COUR La commission d'instruction de la Cour de justice, réunie hier sous la présidence de Si. Monis, a entendu MM. Paoli, secrétaire général de la préfecture de police ; Moreau, ancien contrôleur des recherches à la Sûreté générale0; Maringer, directeur de la Sûreté générale et plusieurs fonctionnaires de ce service. La commission procédera aujourd'hui à d'autres auditions. — . . . www ■ Voir en Dernière Heure les communiqués des Alliés. Le (Épi de li lu à ilcadéiie française Le marecnai jonre a été élu ieudi après midi L'Académie français a élu, jeudi après-midi, le maréc&al J,offre en remplacement de Jules Claretie. Le fauteuil dévolu au vainqueur de la Marne est le 35° de l'illustre compagnie. IL eut pour premier titulaire, de 1634 à 1679, un AI. de Montmor qui n'a point laissé de traces profondes dans la mémoire des hom-des. Le plus illustre de ceux qui' y prirent place fut Cuvier. L'abbé die Caumartin, et tk 'président Dupin l'occupèrent. Six maréchaux de France ont précédé le maréchal JofÊre sous la coupole. Ce sont les maréchaux de Villars, d E.strées, de Richelieu, de Belle-Isle, de Beauvau et de Curas. L'Académie a jugé avec raison qu'un Joi-fre s'égale aux plus, grands et qu'une victoire rend superflu tout bagage littéraire pour représenter L'armée dans une compagnie qui s'honore de compter l'élite des grandes forces nationales. Le vainqueur de la Marne ne mérite-t-il |pas tous les honneurs même littéraires? Lorsque le temps aura fait son œuvre, de pompeux bouquins ne seront plus que poussière, mais une page, une simple page survivra, celle qu'illuminent ces mots : »... Se faire tuer sur ■place plutôt que reculer ! » On sait que, par suite de ses pertes successives, l'Académie ne compte plus que-trente membres, et que, l'un d'entre eux, le général Lyautey, n'ayant pas encore été reçu officiellement sous la Coupole, n'a, aux termes du règlement, pas droit au vote. Le nombre des votants s'élevait au scrutin de jeudi à vingt-trois. Etaient absents, MM. Anatole France, Jean Aicard, Pierre Loti, de Régnier, Mgr Duchesne et M. Hanotaux. M. Poincarc avait tenu à prendre part à l'élection. Au premier tour de scrutin, le maréchal Jofi're, qui par suite du désistement des ! autres candidats devant sa haute pcrsori- ; n alité restait candidat unique, a été dé-: cl a ré élu par 22 suffrages contre un bul-:letin nul. !.. ,. ...- Lecture a été donnée ensuite d'une lettre : par laquelle M. Cunisset-Çarnot, premier président de la cour d'appel de Dijon, pese sa candidature au fauteuil de M. de Mun. ■ ■ 'WWW ■— Pour le boycottage de l'Allemagne UNE NOUVELLE ASSEMBLÉE DES MARINS ANGLAIS JURE DE LE POUR-SUIVRE PENDANT DEUX ANS APRES LA GUERRE : Le courant en faveur d'uu sévère boycot-, tage économique des produits allemands ; après la guerre se fortifie parmi les marins anglais. Ils annoncent leur résolution ; de se refuser â transporter les articles allemands. Ils vont plus loin. Le -X'A'0 Siéoie a signalé dans son numéro dii â février le meeting de Middiesboreiugh qui émit un vœu tendant à l'organisation d'un véritable boycottage des marchandises allemandes.Une nouvelle assemblée des gens de mer s'est réunie à Wandsworth samedi ; elle a adopté une résolution en faveur d'un boycottage de toutes marchandises d'origine, allemande, pendant deux ans après la paix. La motion votée déclarait que «■ tous capitaines de navire, refuseront de saluer et de reconnaître le pavillon allemand en haute mer et que la période de boycottage décidée en principe, serait prolongée d un mois pour chaque nouveau crime cummis par les Allemands. » Le commander Sir Edward Nicholl, en présentant la motion, a fait remarquer que des marchandises allemandes entraient encore en Angleterre -actuellement par l'intermédiaire des ports américains otl neutres.Le capitaine Tupper a pris !a parole en faveur de la motion. Le « gentleman », a-t-il dit, qui outrage actuellement tontes les lois de l'humanité et de la civilisation reviendra clans ce pays après la guerre, mais il saura se déguiser : il ne se présentera plus sous les dehors d'un assassin mais sous l'aspect d'un agent commercial. Il faut absolument le surveiller et s'opposer à ses entreprises. Le service de la marine marchande, depuis l'officier jusqu'au dernier des garçons de cabine, s'est juré à lui-même de ne plus saluer le pavillon allemand dans aucun port du monde. .... IVWWi- ■- ' ■•* LIRE EN 2» PAGE : LAVIE MILITAIRE . - WWVV •"■■■ 1 ' Les Empires centraux veulent imposer à la Roumanie une paix humiliante Malgré le démenti de l'agence Wolff, c'est bien un ultimatum qui a été adressé par Mackensen à la Roumanie. Cependant, un délai de quarante-huit heures, réclamé pour permettre au cabinet Averesco de se constituer, a, été accordé. On croit savoir que l'Allemagne et l'Autriche ne sont nullement disposées à accorder à la Roumanie une paix conciliante, qu'elles entendent au contraire lui imposer des conditions draconiennes, voire humiliantes. L'épilogue da proeès Bolo BOLO EST CONDAMNÉ A MORT PORCHÈRE A TROIS ANS DE PRISON Le pr-ocès Bolo s'est terminé jeudi soir après une audience consacrée presque entièrement aux plaidoiries. L'audience est ouverte à une heure. Le Président donne la parole au défenseur de Bolo. Plaidoirie de l'Aibsrt Salle Mj® Albert Salle désire changer le doute qui existe dans les esprits, au sujet de la trahison de Bolo. ce doute, ii veut le changer en une certitude de non culpabilité. Tout le monde croyait, avant l'ouverture des débats, à cette culpabilité grâce à une formidable campagne de presse unanime cette fois, et il- en attribue l'origine à Ch. Humbert,. au sujet du rachat au rabais des actions du « journal « : il: désigne notamment Gustave Hervé, dans la » Victoire, »; de là, la campagne s'étendit. Le défenseur- affirme que l'affaire Bolo est une aftaire politique. Malgré la promesse d'Humbert i<ie lui faire obtenir un non-lieu, s'il rompait le contrat, Bolo s'y refusa. Il montre et regrette que le général pu-bail, gouverneur de Paris, chel de la justice militaire, dians un document piublic, ait' déclaré la culpabilité de Bolo; orj tout accusé est résputé innocent jusqu'à sa condamnation.M® -Salle prend Bolo dès sa jeunesse et le suiit dans sa vie, à grands traits; au moment de son mariage avec Mme Muller. Bolo .avait déjà de fort belles relations; ce mariage fut parfaitement heureux. Bolo s'occupe d'affaires et de grandies œuvres sociales. Le défenseur passe en revue toutes les affaires faites par Bolo, affaires toutes spéciales : Cuba, Vénésuéla, canal de Suez, etc., dont les p«\fi.ts sont spéciaux aussi et se payent en espèces. Quant aux ceuvres sociales, se place en tête celle de la : Croix-Blanche pour la répression des fraudes aliment aires, à Laquelle- il. donne 100,000 francs, et tout son concours. Au Congrès1 de Paris, M. Bouchardon, chef de bureau, fut l'un des représentants du ministère de la justice; ce fut la première rencontre i de Bolo avec îe capitaine Bouc hardi on, aujourd'hui rapporteur au 3° conseil de guerre. Puis vint la Confédération agri- i cole. UN PORTRAIT DE BOLO Bolo a gagné de Vargent. Si mène un j train considérable. XI a trois autos, sept chevaux. Il dîne ayant M. CaiLîaux à droite, M. Moni&r â gauche. M. Coegia en face. Hommes d'Etat, hommes die lettres, parlementaires, on trouve chez lui les représentants de tous les mondes — sauf sevïx- du faubourg Saint-Germain. Sa « serviabilité est étonnante. H y a dans les scellés des monceaux de lettres. En voici □ne de Mme Rostand, gui. pour lui recommander uu .général, lui écrit : « O pacha magnifique ! » Aujourd'hui, personne ne veut reconnaître tes relations qu on a eues avec lui. On ne. veut l'avoir rencontré qu'à table et encore en wagon-restaurant. (Rires),. Très habilement, M° Salle crée une atmosphère favoiFable à l'accusé : romantique et bluffeur, prodigue de soc argent et de celui des autres, mais somme toute oas antipathique et aimant à rendre service. Ce n'est pas cela qu'on lui reproche le plus : est-il un traître ?• M0 Albert Salle y arrive et après avc*r établi que Bolo avait refusé le non-lieu qu'il eût sans doute pu obtenir en abandonnant ses actions à M. Charles Humbert, il expose qu'il aurait pu ayee la plus grande facilité passer en Espagne lorsqu'il était à : Biarritz. N'a-t-i-1 pas obtenu l'autre jour une reponse affirmative de M. Coggia, lorsqu'il lui demandait : « N'est-il pas vrai que je suis allé en Espagne pour faire" un marché de chèvres ? » S'il est couipable, pourquoi est-il revenu en France ? Il avait un moyen de défense bien simple : il n'avait qu'à « plaider l'escroquerie m. Il eût pu vous dire : « Eh bien. Oui ! J'ai soutiré des fonds à l'Allemagne, mais je ne lu-i ai rien donné en échange. Oserez-vous me condamner ? » Ce système de défense, Bolo n'y a songé que pour m'interdire de m'en servir. Il me l'a dit dix fois, vingt fois, à la Santé... puis par lettre. Eh bien ! je vous assure que cela m'a fort impressionne... M0 Albert Salle aborde à son tour la question de droit : Bolo} dit-il, est poursuivi pour intelligences avec l'ennemi.Pour que le crime soit perpétré il faut non seulement qu'il y ait eu rela-tions, mais relations « dans l'intérêt des entreprises do l'ennemi ». Peut-on dire, ajoute M« Albert Salle, que Bolo a eu l'intention de collaborer avec l'Allemagne ? Qu'il ait voulu servir ses entreprises ? C'est là tout le procès... Dira-tron, continue lé défenseur, que Bolo a voulu faire une campagne « défaitiste » dans la presse française ? II y a deux hommes qui soutiennent ce'tte thèse : Saddik et Pavenstedt — deux menteurs ! Mais où sont les articles ? ôn a voulu acheter dès actions du « Figaro » ? Qui ! Bolo ? Non, Cavallini.. Des actions du « Temps » ? on n'en trouve pas sur te marché ; ceux qui les ont les çar-dent jalousement. 1/ « Homme enchaîne ». ? Il a causé bien des déceptions à M. de Jagqw. (Rires). En réalité, Bolo n a eu d intérêts que dans le « Rappel », le « Cri de Paris et le « Journal ». On n'y a pas trouvé une ligne qui puisse être incriminée. D ailleurs, au « Journal » il n'a que des intérêts financiers, puisqu'il s'interdisait la moindre immixtion politique dans la direction Comment Bolo peut41 être • accusé d'avoir favorisé les projets d'une puissance ennemie ? Je vous en supplie, messieurs, lorsque vous délibérerez, tout à l'heure, placez-vous, ex lace de l'article 205 du Code pénal et deman dez-vous où apparaît, dans l'attitude dje Bolo ■ l'intention criminelle, — élément essentiel de l'inculpation. « Je pourrais m'arrêter là ? s'écrie le défenseur. Mais après, vous, avoir démontré l'inexistence de Iintention, j'espère vous démontrer l'inexistence des faits criminels; » L'ORIGINE DES MI4L50NS M? Albert Salle aborde une question an goissante, celle, de l'origined,»3s millions. Des preuves, là encore, dit-il, il n'y en a point. Les banquiers l'ont peut-être, etc tout cas cette, preuve on ne nous l'a pas apportée et sur ce point comme sur tant d autres on constate que. l'instruction n'ost j pas complète. Il insiste ensuite sur la remSe des millions rue de Presbourg et affirme qu'on réalité il n'y a ou dans cette opération que le remboursement du million du khédive. Et puis, il n'y a pas ~ue l'affaire Bolo, i' y a aussi Les afaires Desouches, Lenoir. Hum-berk, Hanau. Caillaux ! i Ces affaires constituent-elles un vaste, complot contre la France ? Je n'ai pas do preuves. Je m'étonne à bon droit de cette justice pai tranches. Pourquoi M. Caiilaux n'est-il pas là ? Parce qufil faut ménager un homme oui a été puis-i sant et qui peut le redevenir demain ! Le lieutenant Mornet. — Nous sommes en présence d'une affaire criminelle. M' Salle. — C'est une affaire politique. On veut ménager à M. Caiilaux: une autre juridiction que la nôtre. Pourquoi M. Humbert n'est-il pas là ? et pourquoi n'est-il poursuivi que de commerce avec l'ennemi ? Est-ce parce que M. Humbert est un homme à ménager. C'est la République dés camarades. L'avocat s'efforce de réduire à néant la déclaration-de Pavenstedt, les télégrammes d'Amérique» qu'il considère comme suspects.Il' termine en adjurant le conseil de rruer-re d'acquitter Bolo contre lequel ne se dresse aucune preuve. M0 Salle a terminé. Bolo se penche vers lui et lui baise la main. La défense de Porehère Après dix minutes de suspension <ie .séance, Marcel Héraut! plaida poav Porohère. Il sera bien moins long que M» Salle. Sa tâche est (i'ailteuars beaucoup plus facile. 11 montre Porchère arraché à sa. via d® petit bourgeois et subissant l'ascendant de Bolo. Lui aussi il examina attentivement, la question des télégrammes et le voyage de Porchère en Amérique. Toute trahison co-mporte un Jugement, s'écrie M0 Heraad et le lieutanam Moxnet l'a dit. Or, Porchère n'a jamais toux-hé et il fa,u-drait alors admettre rnriî >1 trah; son pays paj. dillettantisme ? Porcher-e a été imprudent peut-être, mais eertas pas criminel ! Porchère pleure. Les plaidoiries sont terminées et le président demande à Bolo et à Porchère qu'ils opt quelque cbdftse à ajouter pour leur défense.Les accusés répondent : Non. Le colonel déclare qu'en ce qui concerne Porchère il no s'opposera pas à ce que la question subsidiaire de commerce avec l'ennemi soit posée. Le conseil, à 6 heures, se retire pour délibérer.Pendant la délibération Bolo fuma un cigare. Il trouve, le temps long et à plusieurs reprises manifeste au-x gardes son impatience de voir la fin « de cette soirée lugubre ». La sentence Le conseil rentre en séance au bout de trente-cinq minutes. Le colonel .d'une ^ois forte, dit : Jugement. — Au nom du peuple français, le 3« conseil de guerre, jugeant à huis clos, déclare qu'il a répondu OUI A L'UNANIMITÉ sur toutes les questions qui ont été posées concernant la culpabilité da Balo. Quant à Porchère^ reconnu non coupable de complicité d'intelligence avec l'ennemi par 4 voix contre 3, le conseil s'est prononcé sur la question subsidiaire : Porchère est-il coupable de commerce avec l'ennemi à la majcxrité de 6 voix contre 1. Le conseil, d'autre part, a répondu OUI A L'UNANIMITE sur les questions concernant Cavallini. En conséquence, la conseil condamne Bolo à l'unanimité A LA PEINE DE MORT. Porchère à la majorité de 6 voix contre ] à trois ans de prison. Cavallini à l'unanimité à la peina de mort Ajoutons que Bolo est resté impassible quand son avocat lui a fait connaître le jugement. Il fumait un cigare et sur le :no ment s'est contenté de dire : « Mon cher maître, je pense que vous \oudrez bien vous charger d'apprendre à ma femme cette triste nouvelle. » Le jugement lui ayant été lu devant la garde assemblée, Bolo a été nrévenu qu'il avait vingt-quatre heures pour se pourvoir en revision. A huit heures moins le quart. Bolo et Porchère ont été reconduits à la prison d* Santé. Entre la Pologne ' et l'Ukraine Les Polonais u Autriche ci eaï de Russie, se font lacnaçaufcs coitUe ta pl\ de Brest-Lito.Ysk I L'émotion qjue nous signalions mardi chez tous les Polonais- à paropos de la paix de Brest-Litovsk va en grandissant. Les l députés de Galicie au ffefcbrath viennois ■ et les membres polonais de la Chambre de-Seigneurs. autrichienne ont fait savoir au ■ gouvernement de Charles 1" qu iN passaient à l'opposition. Les sujets- Polonais de la couronne d'Autriche out toujours espéré que la paix les réunirait à leurs frères de Russie en un royaume autonome. Le traité, do Brest-Litovsk ampute d'avauco la futur royaume et cette mutilation se fait au profit de l'Ukraine, à qui échoit, un district minier, dont l'importance est. vitale pour le. royaume de Varsovie. C'est jpter entre la Pologne de demain «t, la nouvella Ukraine une pomme de discordé et r..algrê les dures leçons des cinquantes dernières années, créer dans l-'E'st un irrétlentisma . plein de menaces. L» {antôme de gouvernement établi à Varsovie par les rescrits des deux kaiser» n'a pu résister à la pression da l'opinion publique, Il a été contraint, d'élever une protestation solennelle contre ce nouveau partage de la Pologne. Dans leur- impuissance à obtenir justice, les membres du ça.-, binet Kucharzewski ont remis leur démission aux régents. Polonais de Russie et Polonais d'Autriche paraissent résolus à poursuivre la réalisation de leur programme, c'est-à-dire d'une Pologne libre unifiée. aMlonom-e, tteee accès à la vier. L'AutTiche se soustraira difficilement à la nécessité de revser le traité, de Brest-Litovsk. Sa tranquillité est à ce prix : les Polonais sont au Reichrath les arbitres de la majorité. L'AUema-gm® eHe-mème serait amenée à céder. Elle ue peut sans danger pour ses provinces polonaises allumer à ses frontières un foyer d'iriréd-entisma. De plus en plus, von KuhJ-mann et Czernin semblent avoir couru au plus pressé à Brest-Litovsk. PEBCY. • — 1VWW , " L'opposition contre M. Lloyd George LE DIFFEREND A PROPOS DU COMMANDEMENT UNIQUE SERAIT EN VOIE D'ARRANGEMENT Malgré l'incident personnel entre M. As-quith et M. Lloyd George, incident repo* sant sur un malentendu, il est incontestable que le cabinet Lloyd George a derrière! lui la majorité du pays ; mais en temps da tuerre et d'union sacrée, se n'est pas suf- sant. En qualifiant M. Asquith de « ci^ef de l'opposition » M. Lloyd George a lui-même et. pour la première fois constaté l'existence d'une opposition au Parlement. Sans doute, celui-ci lui a accordé, par 152 voix contre 28, le vote de confiance qu'il réclamait ; mais il ne faut pas perdre de vue que l'opposition devait se ccïnpter sur une motion du petit groupe paeinste. Or, l'immense majorité des députés ar-glais et de l'opinion britannique est oppssée à. tout pacifisme. La situation du ministère est pour l'ins \ tant assez difficile. L'opposition qui hn'g temps? se tint sur la réserve semble se réveiller ; elle comprend un certain nembra de vieux conservateurs de la nuance Lants downe. des radicaux, des irlandais tt de" travaillistes ; ces partis voudraient voii conduire l'action diplomatique parallèlement à l'action militaire, tandis que M. Lloyd George n'a de foi qu'en la. victoire, par les armes. A ce groupement un peut hétérogène, se rallient bon nom Ivre d'Anglais, dont la tendance est fondée, disait mercredi le Manchester Guardian sur le vieux préjugé repoussant la subordination du commandement anglais à un généralissime interallié. » Cette tendance est, il faut le reconnaître» celle de beaucoup d'Anglais. 11 est cependant remarquable que le Times, longtemps adversaire du commandement unique, s est récemment rallié à cette solution indispensable à la coordination réelle des opéra* tions. Il s'est séparé die son critique militaire le eolonel Repington ; celui-ci, passa à la Marninq Post, y défend ses convictions avec ;me ardeur telle que des poursuites sont devenues nécessaires contre Ici et le directeur de son journal. Le procès serai jugé le 16 février. Somme toute, la principale difficulté! pour M. Lloyd George gît dans cette question irritante du commandement unique. Cependant M. Lloyd George a nettement déclaré que le haut Etat-Major britannique a pris part aux délibérations de Ver-, sailles : il s est rallié aux décisions prises» ce qui est bien différent d'une soumission,' à dés ordres. Au reste, on annonce une solution : ung permutation de personnes entre la direct, tion de l'état-major da Londres ei la représentation de l'armée anglaise au Comité de Versailles. Ce changement donnerait* dit-on, satisfaction à tout te monde. Espérons-le et souhaitons-le. PBRSY. m— —tvvwv ! —r Un Macédoine COMMUNIQUÉ DE L'ARMÉE D'ORIENT 1S février. Activité réciproque des artilleries <i l'Ouest du Vardar et dans la boucîs de la s Cerna.

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Cet article est une édition du titre Le XXe siècle: journal d'union et d'action catholique appartenant à la catégorie Katholieke pers, parue à Bruxelles du 1895 au 1940.

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